Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Mémoire de travail, Visuo-spatial

Pipolo : diverses versions

Il existe deux versions de Pipolo chez Djeco, ça porte donc à confusion. Il me semble que celui sur fond jaune soit plus ancien et qu’il ne se trouve que d’occasion.

Il s’agit de deux versions différentes qui ont la même règle du jeu.
Ici je ne vais parler que de celui de gauche, sur fond jaune.
Je trouve l’autre inintéressant pour nos enfants.

Ce jeu est à la base un jeu de bluff : outre le fait que je n’aime pas ce type de jeu d’une manière générale, c’est particulièrement peu indiqué pour nos enfants.
Il est très rare que je change une règle du jeu mais il était dommage de passer à côté de ce joli matériel à cause de sa règle du jeu.
J’aime l’esthétique de ce jeu, sa thématique sur les prépositions spatiales, la clarté de l’info (il y a un carton et un animal : on se place forcément du point de vue du vivant), …

Afin d’utiliser ce jeu, j’adopte donc une règle proche du UNO :
On pioche chacun 5 cartes, on retourne une carte sur la table. On doit ensuite défausser les cartes où figure soit le même animal, soit le même positionnement par rapport à la boîte.
On travaille donc : les prépositions évidement, mais aussi la flexibilité mentale et l’inhibition (parfois les enfants sont tentés d’associer par la couleur des boîtes en carton .. mais il ne faut pas 🙂 ).





Il s’agit de 12 animaux différents dans 4 positionnements différents !

 

 

 

Ce jeu peut être utilisé également avec les petits (/niveaux) en faisant du tri :
– tri par la couleur des boîtes (trois tas)
– tri par animaux (12 tas),
– tri par prépositions (4 tas).
Cela travaille la flexibilité mentale : on trie de 3 façons différentes le même matériel.


Pour mes collègues psy, cette tâche peut faire partie des Dimensional Change Card Sorting Task, DCCS (avec flexibilité mentale, mémoire de travail et inhibition) ou bien des ATI (Alternance des Tâches Indicées) avec des blocs mixtes.

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Color Addict Kidz, Uno et ses dérivés …

UNO est un jeu très connu : pour la petite histoire, il date des années 70 et a été crée par un coiffeur qui voulait créer son propre jeu avec son fils.

Il est composé de cartes avec des chiffres de 1 à 9 et des couleurs (bleu, vert, jaune, rouge). Il y a également des cartes spéciales qui servent à dynamiser la partie.
Le premier à n’avoir plus de carte gagne.

 

Le déroulement

En début de partie, on en a 7 cartes chacun.
Le jeu est composé de cartes portant des numéros et des couleurs (jaune, vert, rouge, bleu). Chacun son tour, il faut poser une carte portant soit le même chiffre, soit la même couleur que celle qui a été posée juste avant.

 

Les variantes

Beaucoup de petits jeux sont sur cette base : pouvoir poser la carte si elle a un critère commun avec celle déjà posé.
Il y a notamment :

– Hello Kitty, de chez France Cartes
qui a un certain succès avec les fifilles! On doit associer soit avec le même animal, soit avec la même couleur.

– Color Addict Kidz, de chez France Cartes
dont le principe est le même avec des formes simples (carré, ronds, triangles, …) et avec des couleurs.
À noter : le jeu Color Addict Kidz n’a strictement rien à voir avec le jeu Color Addict « normal »… Un article sur ce dernier viendra d’ailleurs prochainement !

 

– Pipolo, de chez Djeco
l’ancienne version qui est avec des prépositions spatiales et des animaux. La règle du jeu princeps n’est pas du tout celle-là (c’est initialement un jeu de bluff, principe que je fuis d’une manière générale) mais je le trouve génial utilisé comme cela. J’explique « ma » règle dans un article précédent ici.

 

Enseigner UNO (ou une variante) à votre enfant

En pré-requis, il faut que l’enfant sache :
– piocher,
– faire du tour de rôle
– trier les mêmes items avec des critères variés.

Pour s’assurer que ce dernier critère soit bien acquis :
On peut vérifier en prenant le paquet de cartes et en présentant sur la table un début de tri par chiffre (on place 1, 2, 3, …) puis un début de tas par couleurs (on place un tas pour les cartes jaunes, un tas pour les cartes bleues, … ). On commence à trier puis on demande à l’enfant de continuer … si l’enfant n’a pas cette flexibilité cognitive (trier alternativement par couleurs et/ou par formes), il ne parviendra pas à jouer à UNO.

Tout d’abord, il faut préparer le jeu en ôtant du paquet toutes les cartes avec particularités : les « +2 », « +4 », « joker », « sens inverse », etc, … afin de ne garder que les cartes avec des numéros de couleurs.

Comme d’habitude, quand on enseigne un jeu à un enfant, on va le faire jouer les cartes de sa main à plat sur la table le temps qu’il comprenne, pour pouvoir le guider et pour lui éviter la difficulté supplémentaire de devoir tenir ses cartes. Je laisse aussi mon jeu à plat pour qu’il me voit réfléchir sur les données que j’aies moi. Puis, petit à petit, je commence à prendre mon jeu en main et l’enfant en général fait pareil sans même que je ne lui demande quoi que ce soit.

On place 7 cartes devant l’enfant, 7 cartes devant nous et une carte au centre de la table. On le guide en énonçant la couleur de la carte à haute voix « un 5 bleu », si il a une carte de la même couleur (bleue), on le guide pour qu’il la recouvre, si il n’a pas, on le guide pour rechercher le même chiffre (ici le 5), si il n’a pas on pousse sa main vers la pioche (pas de verbal, au risque qu’il se sente obligé à chaque fois de s’auto-verbaliser « tu pioches ».
Puis, on joue en expliquant oralement « oui, j’ai la même couleur, je mets  mon 4 bleu sur le 5 bleu », puis c’est à l’enfant, on le guide, etc, …

Plus tard, on introduira les cartes spéciales qui en général ne posent aucun problème lorsque le reste est maîtrisé.

 

Outre le fait d’entraîner les fonctions exécutives, maîtriser les règles de ce type de jeu permettra à l’enfant de pouvoir partager des moments sociaux avec des pairs : c’est un grand classique dans les chambres d’enfants !

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Les prépositions spatiales

L’enseignement ne se fait PAS sur feuille au début!

La manipulation est essentielle : c’est cela qui va permettre de comprendre la notion dans l’espace avant de pouvoir se la représenter en 2D sur papier.

 

Enseigner les prépositions spatiales

 

Préalable à cet enseignement

Avant même d’introduire des termes, il faut s’assurer que l’enfant fasse la différence visuelle entre différentes situations. Souvent, les intervenants commencent l’enseignement des mots avant même de s’assurer de cela.

Dans un premier temps, on va tenter de demander à l’enfant de placer de la même manière que nous. Pour l’exemple ci-après, il faut 2 bonhommes Playmobil et 2 baignoires. On place par exemple le Playmobil DANS la baignoire, on dit « fais pareil » et l’enfant doit faire pareil avec le sien. C’est important d’avoir les éléments en double-exemplaire pour que l’enfant puisse comparer les deux états finaux.
On fera pareil avec droite et gauche, SANS verbaliser ! le but n’est pas qu’il apprenne les mot mais juste qu’il mette les éléments de la même façon et qu’il prenne conscience qu’on veut qu’il soit vigilant à comment sont placés les objets.

Ca, c’est déjà un premier pas important. Ensuite, l’enfant va comprendre qu’il existe des mots qui servent justement à décrire « l’endroit où on va le mettre » : les prépositions spatiales.

Si vous n’avez pas de Playmobil en double, vous pouvez prendre des boîtes tupperware identiques, des verres et des cuillères, etc, …

 

Définir les termes à enseigner

Ensuite, on va introduire le vocabulaire, il faut fixer les termes exacts que l’on va utiliser : sous? dessous? au-dessous? pour quelqu’un en apprentissage, ça fait bcp de termes pour une seule représentation. Dans l’idéal, il faudra que l’enfant les connaisse tous, cependant, nous lui apprendrons petit à petit.

Ci-dessous un tableau récapitulatif des prépositions à enseigner.
Sur fond bleu, il y a celles qui me paraissent les plus couramment utilisées et les plus faciles à apprendre (en réceptif et expressif). Au début de l’enseignement, concentrez-vous uniquement sur ces termes en veillant à utiliser toujours le même mot pour la même position dans l’espace.
Celles sur fond blanc pourront être enseignées comme synonymes en les rapprochant des premiers termes acquis (par exemple : « oui, c’est sous la table, c’est dessous! »).

 

Comment enseigner ces prépositions ?

Comme pour les autres enseignements, il convient :

  • de les travailler par petits groupes (selon l’enfant par groupes de 3 ou 4 termes, par exemple, on commence par « sous », « sur » et « dans »).
  • de les travailler en réceptif et en expressif, …
  • de les travailler avec beaucoup de supports différents, quelque chose « dans une boîte », « dans un verre », « dans la maison », « dans la voiture Lego », … il y a plein d’endroits possibles !!
  • puis seulement de les travailler sur images, photos, dessins, …

Ci-dessus, une maison que j’utilise depuis de nommmbbrreuuses années, faite sur mesure en bois : elle a une partie plate sur le toit et est sur pilotis (pour pouvoir avoir un « sur » et un « sous »). Je prends Sulli (de Monstres et Compagnie) ou bien un autre personnage apprécié de l’enfant et c’est parti :

  • Je montre une image et dis « mets pareil » ou « fais le même », … et l’enfant doit placer Sulli au bon endroit « ouiiii super il est SUR la maison! ».
  • Je place moi-même Sulli et lui demande : « où est Sulli? » et je guide en échoïque (voir ici les types de guidances) « SUR [la maison] ».
  • Je dis « [mets] SUR la maison » et guide physiquement (voir ici les types de guidances) le bras de l’enfant pour le mettre dessus.

En parallèle, il faut travailler ces mêmes notions avec d’autres contenants, comme expliqué plus haut : boîtes, lego, maison de Barbie, etc, … On peut travailler avec les peluches du lit : « mets Winny entre Gros mouton et Lapin bleu », etc, ….
On travaille aussi avec son propre corps : « mets le panda à gauche », « mets le Winny sous toi »,  …

 

Généralisation et passage en 2D

Puis, lorsque qu’on ne guide plus et que les notions sont bien acquises, on peut commencer à travailler avec des images. Attention aux différences de focus : il faut être vigilant sur les supports et éviter ce genre d’images (trouvées sur le net) :

Pour nous, il est (plus ou moins) évident que nous allons focusser sur le rond mais si on se met à la place du carré, dans la première image, il est dessous, dans la seconde il est au-dessus ! Veiller à toujours choisir des images où le point de centration est évident (en général : du vivant).

 

Idées de jeux avec les prépositions spatiales

Pour travailler en jouant avec ces notions spatiales, j’avais fait un article sur un jeu de chez DJECO que j’aime beaucoup : Pipolo. Attention, il faut prendre l’ancienne version et non la nouvelle. Pour voir l’article c’est par ici.

Il y a aussi « Où est Monty?« , un jeu de chez Beleduc que j’aime beaucoup, voir l’article ici.

 

Si vous pensez à d’autres choses, vous pouvez les ajouter en commentaires !  🙂