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Les verbes pronominaux

Pour ceux dont les cours de français sont loiiiiiiiiiiiinnns, voici quelques éléments basiques à se remettre en mémoire 😉
Les verbes pronominaux sont des verbes toujours précédés d’un pronom réfléchi de la même personne que le sujet (je me … tu te …elle se nous nous vous vous …). Un pronom (quel qu’il soit) sert toujours à en remplacer un autre.

Par exemple : Je m’allonge, je me lève, je me brosse, je me promène, je m’arrête, je m’appelle, je me lave, je m’enfuis, je m’assois, je me regarde, je me méfie, je m’envole, je me maquille, je me coupe, je me brûle, je m’évanouie, …

Par défaut, quand le verbe est à l’infinitif, on utilise le pronom « se »/ « s ».

L’élève doit être à l’aise avec les reprises pronominales ( la fille = elle, l’élève = je, …)  pour faire les exercices ci-après ! et évidement plus les pronoms personnels seront acquis, plus ce sera facile pour les verbes pronominaux … Je vous conseille donc d’aller voir les autres articles disponibles sur ce site : celui , , ici ou encore .

Quelques rappels sur ces verbes

Il y a deux types de verbes pronominaux : ceux exclusivement pronominaux (se souvenir, se méfier, se moquer … qui n’existe pas en forme non pronominale) et ceux occasionnellement pronominaux comme « s’arrêter » : on peut arrêter quelque chose, quelque chose peut arrêter autre chose et on peut s’arrêter soi-même. On voit d’ailleurs qu’il existe en voix active ou en voix passive.

Quatre types de verbes pronominaux :

Dans le domaine du handicap, on privilégiera les deux premiers types qui sont plus fréquents et plus faciles :

— verbes pronominaux réfléchis (elle se regarde dans le miroir -> elle se regarde elle-même)

— verbes pronominaux réciproques : avec une interaction, une action mutuelle ils sont toujours au pluriel :  « les frères se battent souvent », « les amoureux s’embrassent », « Rémi et Lola se téléphonent », « ils se donnent des bonbons », …

— verbes pronominaux passifs  : « la leçon se comprend bien », « le gâteau se prépare facilement »,

— verbes pronominaux subjectifs / irréfléchis : « La souris se moque du chat »

 

Enseignement étape par étape

Première étape : verbes pronominaux réfléchis à l’infinitif

L’idée est de comprendre que le sujet réalise l’action sur lui-même.
C’est un verbe qui se conjugue avec un pronom réfléchi de la même personne que le sujet.

On va donc apprendre à verbaliser des phrases du type : « X se / s’ [ + verbe] : « la girafe se brosse, la souris se mouche, l’ours s’habille …  »
Othoessentiels donne accès gratuitement à ces images que je trouve bien mimis : cliquer ici.

« la girafe se brosse, la souris se mouche, …  » (les images viennent du site : orthoessentiels)

Mais on travaillera aussi en réceptif à retrouver « la girafe se lave les mains » parmi des girafes qui font autre chose et des animaux qui eux se lavent aussi les mains mais ne sont pas des girafes. Il faudra être attentif à tous les mots.

Il existe également des images de verbes pronominaux à partir de Héros de dessins animés sur le site de Emeline qui est orthophoniste: Bob l’éponge, Mario, Raiponce, ou Vaiana, …

Ici, c’est Bob l’éponge !

 

Deuxième étape : verbes pronominaux réfléchis conjugués

Les enfants du cabinet sont coutumiers du « je » / « tu » / « il-elle » à partir de bouchons sur lesquels il y a nos portraits. Je les présentais Ici ou encore .

Pour se détacher de la forme à l’infinitif « se quelquechose », j’utilise le dé à portraits (3 portraits de moi et 3 de l’enfant pour le total des 6 faces) : on lance le dé et l’enfant doit verbaliser  » je me mouche » ou « tu te mouches » selon la face du dé. Souvent, au début, ils disent « tu se mouches »  ou « je te mouche », ça cafouille un peu donc guidance échoïque immédiate pour ne pas s’habituer à des formulations farfelues ou erronées.
Les formes dérivées où le verbe n’est pas un verbe pronominal mais où il y a des reprises de pronoms, telles que : « La maman mouche sa fille –> La maman la mouche –> Elle la mouche. », sera également à travailler car nécessaire pour la compréhension de petit textes à l’oral ou à l’écrit.

 

Ci dessous, on a le dé face visible avec le portrait de l’enfant et on place un image d’un bonhomme qui se mouche à côté. L’enfant doit dire : « je me mouche ». Si il tombe sur ma tête lors d’un futur lancé, il devra dire « tu te mouches » et ainsi de suite … On changera de verbe régulièrement en en piochant un nouveau.

Les dés sont fabriqués maison et les images violettes viennent du support « à toi de voir! Verbes pronominaux » des éditions Passe-temps

Ensuite, l’élève va pouvoir verbaliser de petites séries. Par exemple, ci-dessous, il va avoir à verbaliser : « tu (car c’est mon portrait) coupes, je (car il s’agit de son portrait sur le second bouchon) fais les courses, il (un autre enfant du cabinet) boit. »

Les bouchons avec les photos de nous sont fabriqués maison et les images viennent du support « à toi de voir! Verbes d’actions 1 » des éditions Passe-temps

Je réutilise les bouchons : on les retourne sur l’envers, idem pour les cartes et après on retourne et on attribut au hasard un bouchon à chaque carte.
Dans cet exercice, j’utilise le support « A toi de voir! Verbes pronominaux » des éditions Passe-temps qui ne contient que des verbes pronominaux réfléchis ou réciproques.

Tadaaaaamm on va retourner les bouchons

 

L’élève se basera sur les portraits et conjuguera : « Il se mouche », « il se lave », « je me promène », tu te grattes », « je me balance … »

Idem, avec des images si l’enfant est en difficulté avec la lecture ou si il est non lecteur :

On peut faire exactement la même chose avec un enfant non lecteur en utilisant des pictogrammes ou dessins.

Ensuite, on combine les bouchons en en mettant plusieurs :
— lui et sa maman + un picto « se promener » : il devra verbaliser « nous nous promenons » / « maman et moi nous promenons ». etc.

Troisième étape : verbes pronominaux avec négations

Pour travailler sur la négation, je préfère ne pas travailler avec une action barrée mais plutôt sélectionner d’autres actions. Normalement, si on travaille cette compétence c’est que l’enfant a beaucoup de capacités donc il doit en être capable.

L’enfant doit pouvoir générer une phrase comme celle-ci car le travail du pronominal se fait après l’acquisition d’un protocole sur « oui /non » et développement de la phrase.

Donc, je prends deux images (ou trois) et je choisis une phrase au hasard qui est représentée dans le lot. Par exemple : « Est-ce que Bob se mouche? » « non, Bob ne se mouche pas, il / Bob se promène » « Et là? » « oui, là, il se mouche. ». On peut évidemment choisir l’autre proposition en disant : « est-ce que Bob se promène? » « oui, Bob se promène. » « Et là? est-ce qu’il se promène? » « non, il ne se promène pas, il se mouche ». Il faudra randomiser ces deux possibles de manière à ne pas engendrer des réponses stéréotypées !

Images qui proviennent encore du site de Emeline, l’orthophoniste

Si le jeune est lecteur, vous pouvez vous aider de petites étiquettes afin d’aider l’enfant à placer les « petits mots » dans la phrase :

Version écrite avec étiquettes. A la fin, je lui fais écrire le « point » (mais là il ne l’avait pas encore fait)

 

Généralisation pour le langage oral

Idée 1 : Avec des photos

Avec les verbes pronominaux, il s’agit de parler « de soi » si l’enfant dit « je me couche » ou « nous nous regardons » il va s’agir de verbes incluant lui (et moi). Pour les verbes pronominaux réciproques, on va donc pouvoir prendre des photos pour pouvoir verbaliser de vraies scènes où on est tous les deux : une où on se regarde, une où on se lave les mains (tous les deux chacun ses propres mains), une où on s’amuse, … Si vous avez accès à des journaux de vie, c’est idéal : « je me promène », « Léa et moi nous baignons », …

Idée 2 : Le support pédagogique « Dis-moi les pronoms »

Il est à ma connaissance un des rares supports tout fait pour travailler ces notions car les actions sont déclinées en 4 possibles. Il y a des reprises anaphoriques sujet ET objet ainsi que des pronominaux.

J’adore ce support qui permet de travailler les pronoms COD des personnes dans tous les sens : on a par exemple, sur la photo ci-dessous : la maman les maquille, la maman la maquille, la maman le maquille et la maman SE maquille ( = « la maman maquille la maman »)

On pourra ensuite travailler les doubles pronominalisations avec des situations où le COI est une personne, du type  : je le lui donne, elle se les lave tous les jours, elle leur parle des vacances, etc… Mais là, honnêtement, c’est de la dentelle !

Pour le travail des pronoms personnels sujet, objets directs et objets indirects, je vous conseille le support pédagogique « Qui est qui et qui fait quoi? » aux éditions L’orthoédition qui propose des cartes à manipuler et un code couleur afin de mieux s’organiser dans le remplacement de chaque groupe nominal en pronoms personnels « elles le leur donne », « il le lui donne », …

Si vous êtes orthophoniste ou enseignant(e), n’hésitez pas à me contacter si il y a des manques ou des éléments à améliorer ou corriger. 😉

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