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Coder des éléments : le début de la logique

Souvent, on présente aux enfants des exercices où on doit répondre sous forme de codages : le lexidata, les logicos, mais pas seulement !
Le fait même de devoir entourer telle réponse et telle autre en couleurs différentes est un codage.
Que le « fond » de l’exercice soit de savoir si on entend telle ou telle consonne, ou que le mot contient telle lettre, ou encore discriminer visuellement telle ou telle forme … souvent, la réponse devra être donnée sous forme de réponse codée.

Or, cette tâche est déjà un exercice en soi. Donc il faut déjà s’assurer que l’enfant maîtrise le principe avant même de vouloir présenter un exercice via le codage.

Coder en couleurs pour sélectionner

L’objectif ici n’est donc pas le fond, mais bien la forme. Par exemple, ci-dessous, on s’assure déjà que l’enfant sache discriminer visuellement le cahier, du stylo, des ciseaux (par le tri en trois tas par exemples).
Ensuite, on va lui demander de coder en couleurs.

Selon le niveau de graphisme de l’enfant, on peut lui demander de tamponner, de poser des plastiques de couleurs transparents ou encore, évidemment, d’entourer. Peu importe, l’exercice restera le même : respecter un code couleurs et l’attribuer à un item.

Voici un premier PDF qui permet d’initier l’enfant à ce codage ;
l’adulte choisira les couleurs de façon à limiter l’effet d’apprentissage (= que l’enfant se dise machinalement qu’il faut qu’il entoure en bleu le stylo chaque fois qu’il verra cette feuille, si on change de couleur, l’enfant sera obligé de regarder le « nouveau » codage)

Dans ce PDF, il y a peu d’éléments et ces derniers peuvent être nommés (cœur, crabe, cadeau) et donc être plus facilement retenus par l’enfant dans sa mémoire de travail :

Ci-dessous, on voit l’exercice qui sera réalisé avec un codage couleur de jetons transparents de bingo :

Et hop, on ramasse !

 

Dans le PDF ci-dessous, j’ai délibérément laissé vierges les consignes, comme ci-dessus.
Dans ce PDF, il n’y a que des dessins, toujours pas de textes.

Ci-dessous, un petit exemple avec des mots « papa » et « maman », très distants visuellement. Il n’y a que 4 pages car c’était plus pour exemple. Personnellement, je fais toujours des petits exercices simples comme ca avec le prénom des enfants et leurs noms de famille afin de les reconnaitre en global. (Les mots relatifs à l’identité sont d’ailleurs les seuls « intéressants » à reconnaitre en global, pour d’autres exos sur l’identité, c’est par là). PDF ici.

Décoder un code secret

Ce sont des activités qu’on trouve facilement dans les cahiers de vacances par exemple : il s’agit d’un alphabet que l’on doit décoder à l’aide d’un référentiel.
J’aimais bien ce genre de petits défis quand j’étais petite mais avec les enfants que j’accompagne, c’est souvent la cata! ils ne comprennent pas du tout le principe et souvent, les phrases voire les mots reconstitués ne leur évoquent rien.

Pour ce PDF, j’ai opté pour du très facile : on retrouve des lettres une par une, puis des petits mots simples.
— version bleue ici

— version verte ici.

ATTENTION : ceci n’est pas un exercice de graphisme !! Si votre enfant a automatisé les lettres, il peut écrire, sinon, il faudra utiliser des lettres tampons (comme dans cet cet article) de façon à ne pas introduire de tâches multiples non utiles! Ici, on veut que l’enfant se focalise sur le fait 1) de regarder l’icone, 2) d’aller rechercher cet icone dans le référentiel, 3) d’aller retrouver l’icone à décoder, 4) de l’écrire/le tamponner en dessous. Il y a donc déjà pas mal d’étapes, inutile de rajouter le graphisme.

Ci-dessous, un exemple d’un enfant qui utilise les tampons : j’ai coloré la légende en filigrane de facon à apporter une guidance sur les sens de « lecture » de haut en bas car ce n’était pas clair pour cet enfant.

Ci-dessous, un enfant pour qui écrire ne pose pas (enfin plus!) problème et à qui je fais lire ensuite le petit mot « secret » : le, ta, la … Il a beaucoup aimé.

Sur ce site, il y a beaucoup d’exercices avec ce système de réponse : j’aime assez car une fois maitrisé, cela permet d’interroger « simplement » sur des notions plus complexes et de faire faire des petits exos sur papier enchaînables facilement (voir l’article sur la Boîte à enchainements ici)

Pour continuer sur les codages (perso, j’aime beaucoup …) vous pouvez aller sur l’article des Logico, par ici. Il y a notamment des explications pour fabriquer une planche de codage avec une planche de bois et des jetons colorés!

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Éléphants cascadeurs

Voici un jeu de chez HABA, avec de grosses pièces en formes d’éléphants.

cela fait quelques années que je l’ai mais je ne l’utilise que très rarement car il est soit trop complexe pour mes petits, soit trop « bébé » graphiquement pour mes plus grands. Je me suis donc attelée à les redessiner en céeant des défis avec une difficulté crescendo pour pouvoir enfin exploiter ces petits éléphants de bois !

Il s’agit d’un jeu d’équilibre comme il en existe beaucoup sur le marché, néanmoins il présente l’avantage d’avoir des pièces recto-verso : il faut donc être vigilant quand on place un éléphant sur la pyramide : chaque éléphant a un sens gauche/droite et un sens haut/bas.

 

Plusieurs difficultés dans ce petit jeu, normalement sans prétention :

–  Parvenir à faire tenir les éléphants en équilibre les uns au dessus des autres :
Ce n’est pas facile pour tous les enfants, en particulier ceux qui ont des problèmes moteurs ou neuros. Si c’est trop complexe pour votre élève, il faudra d’abord travailler sur des supports type lego (où les pièces sont verrouillées au fur et à mesure qu’on monte) ou bien du matériel où les pièces s’aimantent (la série des smartmax).

– Parvenir à comprendre qu’un modèle à plat sur le bureau doit devenir une construction en hauteur 3D.
Pour remédier à cela,  je vous conseille de verticaliser la carte et non de faire la construction à plat sur le bureau.
Verticaliser la carte vous permettra de la présenter de plus en plus à plat pour au final la présenter complément à plat sur la table.
En effet, simplifier le problème en faisant l’inverse (verticaliser la construction par la suite) ne serait pas possible et en plus, on passerait à côté du fait de superposer les éléphants en équilibre, ce qui est quand même le principe-même du jeu.

Ci-dessous, sur la photo, pour aider cet enfant à comprendre : j’ai verticalisé l’image mais surtout j’ai mis une « bandelette-tapis » afin qu’il comprenne qu’il faut mettre les éléphants en position debout. Il a compris tout de suite.

– Parvenir à comprendre le recto-verso (et pouvoir le faire physiquement avec un mouvement du poignet prono-supinatoire).
Vous allez devoir guider physiquement au début l’enfant car il risque de le tourner tête en l’air ou en bas (comme il le fait avec les puzzles) mais aura des difficultés à penser à retourner la pièce « devant-derrière ».

D’autres supports sur l’orientation

Il y a quelques exercices déjà sur ce site qui permettent de travailler cette compétence bien utile : la discrimination visuelle de l’orientation, notamment cet article ici.
Et ici, grâce au matériel Smartmax « my first totem » où les pièces sont magnétiques (il est plus facile que les éléphants) et les cartes adaptées.

 

Le PDF à imprimer et plastifier

Voici donc pour ceux qui ont le jeu « éléphants cascadeurs » des défis avec des difficultés crescendo.
Sans superposition puis avec. A la fin de ce PDF, l’enfant aura accès aux fiches livrées dans la boîte de jeu !

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My first totem : un jeu Smartmax

Voici, comme présenté sur Facebook, une présentation de ce super jeu, accessible à des enfants même avec un handicap important.

Comme je l’adore, je l’ai décliné un peu à toutes les sauces.

  • Manipulation motrice : utiliser les deux mains pour décoller les pièces entre elles
  • Comprendre l’orientation des pièces : en haut bas et devant- derrière
  • Empiler deux pièces (sans contrainte de sens : les visages sont effacés)
  • Empiler trois pièces (sans contrainte de sens : les visages sont effacés)
  • Faire un petit totem de 3 à 6 pièces avec les orientations à prendre en compte.
  • Des pictos afin de travailler la communication avec ce support : des pictogrammes pour demander des pièces, pour travailler en PACE.

 

Présentation générale de ce matériel :

Il s’agit de 6 pièces en plastique, certaines ont un son quand on les secoue et le plastique est sans odeur. Les pièces avec des visages ont un recto verso différent avec de petites subtilités sur les dessins.

Leur grand atout : elles sont magnétiques. Les enfants aiment le fait que parfois les pièces se repoussent et parfois s’attirent. Cette propriété permet surtout aux enfants avec handicap ou maladresses motrices de pouvoir assembler les pièces plus facilement.

 

Habiletés motrices

La BàC (Boîte à compter) : travail de l’utilisation des deux mains.

On donne à l’enfant des totems assemblés et il doit tirer sur les pièces afin de les séparer et les placer chacune dans leur case. Ce geste ne demande pas de force mais il demande néanmoins à se servir de ses deux mains et c’est souvent là que les enfants avec handicap sont en difficulté.

L’orientation des pièces : en haut bas et devant- derrière

Si vous voulez plutôt travailler l’empilement, passez au chapitre suivant car sur les empilements qui suivent j’ai effacé les visages.

Sur ces illustrations, il s’agit de bien regarder les visages sur les éléments. Le PDF est . C’est une compétence en tant que telle : cela demande à bien regarder, à pouvoir manipuler les pièces pour les retourner et … à y penser ! Guidance physique obligatoire (et non verbale du type « tourne la pièce blabla… »). (Pour plus d’activités sur les orientations, il y a aussi cet article : ici)

 

Empiler deux , puis trois pièces (sans contrainte de sens : les visages sont effacés)

Ici, vous trouverez les DUOs.
Ici, les TRIOs.

Les défis se présentent comme suit :

A la fin du PDF, vous trouverez des petites totems, à moins de 5 pièces, où cette fois il y a l’orientation et l’empilement, comme les défis « normaux » de chez Smartmax.

Travailler la communication avec ce support

Afin de soutenir la communication autour de cette activité, voici des pictogrammes pour échanger avec votre petit patient :

Sur le site de Smartmax, vous trouverez des fichiers à télécharger avec d’autres modèles ainsi que des défis « ombres » qui sont bien sympas aussi :

Et voilà, amusez-vous bien !

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Egal : c’est pareil ou c’est différent

Très rapidement dans les prises en charge, je travaille sur le fait de mettre ensemble deux choses identiques, strictement ou non, puis, plus tard, des items qui ont un critère ou une fonction identique.
Un exemple du travail de « le même » apparait ici. Cette compétence est socle, elle permettra de manipuler beaucoup de notions par la suite.

Bref, très tôt, on va exercer la discrimination entre le « pareil » et le « pas pareil ».  ATTENTION, comme souligné maintes fois ici, il faut être vigilant quant aux termes utilisés : on privilégiera le terme « différent » (plutôt que « pas pareil ») afin de ne pas faire apparaître la confusion liée à la négation.

Il y a des années déjà, je me suis rendue compte que contrairement à ce que l’on peut penser,  l’enseignement du signe égal était vraiment facile à mettre en place. Les enfants le comprennent bien car ils prennent conscience que ça matérialise le sens de « c’est pareil », une des premières notions que l’on enseigne en rééducation cognitive.

 

L’intérêt de cet enseignement ? en mathématiques, mais pas que !

On peut s’étonner de l’enseignement de ce signe mathématique si tôt mais il va nous permettre de coder et de pouvoir échanger autour de propriétés avec des enfants qui sont en difficulté. On part du strictement identique puis, on va introduire la comparaison entre 2 objets on pourra introduire petit à petit la comparaison par rapport à un critère donné. Grâce à ce langage symbolisé on va pouvoir avoir accès à des comparaisons impossibles en temps normal avec des enfants présentant des troubles du langage importants.

Cette compréhension du signe « égal » va permettre de « coder » le pareil, et également de se préparer au futur langage mathématique. En effet, les études montrent depuis 20 ans que les enfants ont souvent des problèmes en calcul par mauvais enseignement de ce système d’égalité. En effet, ils le traitent souvent de manière opérationnelle (et non relationnelle) et donc, tout ira bien quand ils sont face à un calcul conventionnel du type  « 4 + 5 = ? »  mais ils n’acceptent pas la phrase mathématique « 9 = 4 +5 ». Ces études étant basées sur des neurotypiques, on peut aisément se dire que sur des personnes autistes moins flexibles, ça va être vraiment compliqué !

Le égal doit être compris comme une relation entre deux éléments et non comme une demande plaquée de résultats.

Sherman (2009) souligne qu’il est très profitable aux élèves de pouvoir manipuler : qu’ un exercice comparatoire proposé sous forme d’objets sera résolu plus rapidement, avec moins d’erreurs, plus de précision et de meilleures justifications quand aux procédures utilisées qu’un qui est proposé de manière symbolique ( c’est-à-dire en phrases mathématiques) mais surtout, que ces capacités acquises par les enfants leur permettaient d’accéder à des problèmes symboliques par la suite. Les auteurs concluent donc que « l’expérience avec des problèmes d’équivalence non symboliques va conduire à des améliorations en ce qui a trait aux problèmes d’équivalence symbolique ».

Bon, en résumé, si l’enfant manipule des objets pour traiter des opérations, il comprendra mieux et ce sera plus facile ensuite quand il aura des opérations en phrases mathématiques à résoudre. Donc, on y va, on va mettre en relation de vrais objets avant de passer au symbolique …

Voici donc des exemples d’activités à réaliser avec les enfants, et ce même si les notions mathématiques paraissent (encore) non abordables !

 

Pareil VS différent ?

Pour introduire facilement cette notion de pareil/différent, on manipule de vrais objets. Ce dessous, on voit des photos avec des comparaissons de playmos, comme d’habitude.
Ces objets sont strictement identiques et strictement différents.

Vous pourrez prendre des jouets ou des objets de la vie quotidienne.
Pour faciliter les choses, vous pouvez utiliser un « tapis de comparaison » (dernière page du PDF) afin de bien cadrer l’activité. Puis, travailler sans ledit tapis.

Autres version, cette fois sans tapis :

     

Puis, une fois cela bien acquis, on va les comparer sous un critère particulier, qu’on va mettre en picto afin que l’enfant comprenne bien qu’on se réfère à quelque chose de précis et que la comparaison ce fait AU REGARD de CE critère.

Ils sont pareils (au niveau capillaire uniquement) .... : "blonds"
Ils sont pareils (au niveau capillaire uniquement) …. : « blonds »

 

Ils sont pareils (au niveau capillaire uniquement) .... : "cheveux noirs"
Ils sont pareils (au niveau capillaire uniquement) …. : « cheveux noirs »

 

 

Ils sont pareils (au niveau vestimentaire) .... : "pantalon bleu"
Ils sont pareils (au niveau vestimentaire) …. : « pantalon bleu »

 

Elles sont différentes (au niveau vestimentaire) .... : "chemises différentes"
Elles sont différentes (au niveau vestimentaire) …. : « chemises différentes » Ou encore « pareilles, SAUF le haut », selon le niveau de l’enfant.

Vous pourrez également vous baser sur des jeux que vous avez chez vous : Colorama, Match master, Un menu bien épicé, ou encore Catch it : tous ces jeux avec du matériel avec des couleurs différentes et identiques sont utilisables pour travailler ces comparaisons.

Si vous avez des doutes quant à l’accessibilité de ces exercices pour votre jeune, allez par là afin de le ré-entrainer à manipuler des critères différents.

Ci-dessous, voici une adaptation du jeu « Match Master » où l’enfant doit me dire (via les pictogrammes disponibles) si les collections sur les cartes sont similaires en quantité, en couleurs ou en animal.

 

Ici, le jeune doit choisir le pictogramme afin de me montrer en quoi ces deux images sont identiques : « en animal? » « en couleur? » « en quantité »? Le recours au picto l’aide beaucoup même si c’est un enfant qui comprend tout le vocabulaire utilisé.

On peut ensuite inverser l’activité : on met une carte et un signe égal avec un critère et on laisse plusieurs carte au choix pour l’enfant. Le jeune doit ensuite choisir parmi les X cartes celle qui correspond au critère évoqué.
En fonction des choix que vous laisserez, l’exercice sera plus ou moins facile.

Un PDF pour des exercices papier

Voici maintenant un format papier, qui interroge de différentes façons sur cette notion de pareil VS différent. Les conseils d’application sont en première page du PDF.

Quelques pages avec des objets strictement identiques : il faudra mettre « un égal » ou un « différent » :

Des pages où il faut mettre la bonne image, celle qui correspond au critère évoqué :

 

Des pages beaucoup plus complexes, où il s’agit de dire/ coder sur quel critère les items sont similaires : couleur, objet, forme ? (à l’aide de pictogrammes dessinés pour l’occasion !)

Ici, je travaille en mode « libre » sur des comparaisons afin que m’assurer que l’enfant n’a pas appris par cœur mais qu’il a bel et bien compris ce que je lui demandais.

Pour aller plus loin …

Afin d’aller plus loin dans cette notion, vous pourrez trouver des jeux intéressants tels que le jeu SET (un classique des orthophoniste) ainsi que le jeu de chez Imag’ines « qui se ressemble s’assemble » dont je parle dans cet article et que j’aime beaucoup utiliser dans tous les sens. Vous pouvez également reprendre le jeu « speed des habits » que vous pouvez télécharger sur la page citée plus haut ( ) et avec lequel vous pourrez travailler avec des cartes deux par deux en demander à l’enfant quel est leur commun (quantité? couleur? objet (habit) ?)

J’ajouterai ici dans quelques temps les jeux que j’ai crées autour de ce thème. En attendant, si vous connaissez d’autres jeux du commerce, laissez un commentaire !  😉

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Smart cookies : un logix gourmand

Nous avions déjà traité des Logix, appelés également Métaformes ici, ou encore de Chocolate Fix ici, qui reprend ce même principe. Il y a cependant des divergences entre ces jeux dans les types de codages et des originalités logiques propres à chaque jeu qui font qu’il n’est pas absurde d’en posséder plusieurs.
Et bien en voilà encore un : Smart Cookies : clairement, le design m’a fait craquer complètement.

Remarque : avec ces cookies, vous pouvez faire tous les défis des métaformes ou logix classiques qui trainent que le net car ce sont les mêmes formes et les mêmes couleurs !

Si vous n’avez pas encore ce jeu, vous pouvez vous en fabriquer un avec les supports ci-dessous en attendant de vous acheter la version matérielle !  🙂

Le matériel

Au niveau matériel, la boîte comprend un plateau de placement avec 9 cases, 3 x3 formes de trois couleurs différentes et un gros livret à spirales avec les défis qui sont classés par ordre croissant de difficulté.
Les cookies ont une texture très agréable, ils sont un peu souples et le plastique ne dégage pas d’odeur (important pour certains enfants sensibles).

Les auteurs sont super malins car quand on va regarder les solutions, celles-ci sont organisées de façon à ce qu’on ne puisse pas voir les solutions du défi d’après …

Si vous êtes professionnels, je vous conseille de l’acheter, on le trouve à moins de 20€. L’avantage de ce jeu est qu’il vous permettra, au delà des défis originaux, d’en faire plein d’autres et de créer facilement d’autres activités autour de ces pièces si rigolotes!

Prendre contact avec le matériel et le langage

Ce support est « hors langage » et ceci est un avantage pour les enfants dont on s’occupe.
Néanmoins, on peut quand même faire quelques activités de dénomination ou de compréhension.

On peut travailler le réceptif : « montre/donne-moi un carré rouge », « triangle bleu », etc en énonçant une forme et une couleur.
Egalement des intitulés du type : « donne tous les rouges » ou « donne tous les triangulaires/triangles » ou « donne tous les bleus sauf le carré » !
Tout cela au profit du travail de la flexibilité mentale et de l’écoute.

Enfin, vous pouvez faire de la « dictée de formes » : l’enfant a devant lui toutes les formes ainsi qu’une bande blanche avec des cases : vous lui dictez ce qu’il doit poser sur sa bande (de gauche à droite) « un rond jaune, un triangle jaune, un rond bleu, … » Les bandes de dictées de cookies se trouvent ici.

 

Comme d’habitude, j’ai fait quelques aménagements de façon à ce que les enfants en difficulté ou plus jeunes puissent s’amuser, en étant le plus autonome possible, petit à petit pour façonner jusqu’à ce qu’ils parviennent à le faire seul!


Nous allons les voir ci-après !

 

Début de codage pour préparer le jeu : un tapis avec 4 cases et 4 pièces

Pour faire les exercices adaptés, il faudra imprimer ce document EN 2 PAGES par feuille. Sinon, c’est vraiment trop grand (sauf utilisation au tableau si vous êtes devant un groupe)

Tout d’abord, on prend les exercices où les pièces sont dessinées et colorées (comme sur la photo 1), puis où les pièces sont légèrement codées (comme photo 2) car il y a la forme et une tâche de couleur à côté.
Les défis sont ici.

Photo 1 : sans aucun codage
Photo 1 : sans aucun codage, on doit mettre les pièces comme sur le modèle

 

Photo 2 : avec combinaison de la forme et de la couleur
Photo 2 : avec combinaison de la forme et de la couleur

 

Ensuite, on commence le codage d’emplacement  : il y a chaque forme désignée et un petit « V » vert montre son emplacement dans le quadrillage.
Puis, la difficulté arrive avec des croix qui désigneront que la pièce n’est pas aux endroits stipulés.
Là, c’est une étape pas facile pour les enfants en difficulté.
Les défis sont ici.

Avec le matériel originel du jeu

Comme pour la plupart des jeux de ce type, les défis sont classés en difficulté croissante.
Petit à petit les grilles d’emplacements deviennent parcellaires et les pièces peuvent être codées avec uniquement la couleur ou uniquement la forme.

     

Enfin, les derniers défis sont bien costauds, comme ci-dessous :
Seules des informations sur les bleues apparaissent : un bleu ne peut pas être dans le coin inférieur gauche d’un autre bleu, un bleu ne peut pas être à gauche d’un jaune, …

 

Bref, c’est un matériel que les enfants apprécient, qui peut être exploité de plein de manières différentes … bref un petit basique sympa !

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Les dés à 60 faces et les dés doubles.

Les dés sont souvent appréciés des enfants et il en existe tellement que quelque soit l’objectif, on trouve souvent une façon de l’exploiter de façon rigolote.
De plus, les dés sont quand même des produits bon marché et avec peu de matériel autour, on peut créer des jeux bien sympas.

Au début, je voulais ajouter un paragraphe dans mon article sur le lancé des dés (que vous pouvez lire ici) mais finalement, il existe tellement de petites activités sympas autour de ce gros dé que j’ai décidé d’en faire un article complet ! J’ajouterai au fur et à mesure des idées …

Dé 60 faces, image de chez Tout pour le Jeu
Dé 60 faces, image de chez Tout pour le Jeu

Vous trouverez une énorme collection de dés en tous genres chez Tout pour le Jeu (petite entreprise familiale bien sympa vers Pontarlier) notamment des dés avec 60 faces (ici) ou encore avec 100 faces (ici). Evidemment, il y a toute sorte de dés disponibles à partir de 3 faces, bien pratiques même pour les jeux « standards » quand un enfant ne peut dénombrer au-delà …

 

Voici quelques idées en vrac autour des dés

L’idée est de choisir un dé qui corresponde aux possibilités de l’enfant : sur les photos ci-après, en fonction des enfants, j’utilise des dés différents.

— tout simplement lancer le dé et lire l’écriture chiffrée à haute voix : on peut faire chacun son tour et cela permet de travailler même avec des petites quantités, avec des constellations ou des écritures chiffrées. La photo ci-dessous montre 2 dés avec des représentations différentes : on peut demander à l’enfant de lire le dé, de dire ou d’écrire le résultat en fonction de son niveau :

Ici, deux dés à trois faces : à gauche un dé en écriture chiffrée et à droite un avec des constellations.
Ici, deux dés à trois faces : à gauche un dé en écriture chiffrée et à droite un avec des constellations.

— lire l’écriture chiffrée et la réécrire sur un document  : (voir le PDF)
sur la photo ci-dessous, le dé a une écriture chiffrée, l’enfant pourra donc recopier scrupuleusement en écriture chiffrée ( = « copie » dans les opérants). En prenant un dé avec des constellations (par exemple un dé de 1 à 6) ce sera plus complexe pour l’enfant car la forme diffère entre deux points sur un dé qu’il pourra observer et l’écriture « 2 » qu’il devra produire. C’est donc plus difficile.

Ici, il s'agit d'un dé de 20 faces avec écriture chiffrée
Ici, il s’agit d’un dé de 20 faces avec écriture chiffrée

— écrire en lettres le chiffre lu en écriture chiffrée sur le dé : avec ou sans référentiel (voir le PDF)

— tirer chacun son tour et faire une bataille en gagnant si on a le plus grand nombre.
On gagne des éléments (pingouins, marrons, jetons, connectors, …) et celui qui en obtient 10 a gagné!

— avec un tampon à bingo : rechercher sur la grille de 1 à 60 le nombre tiré et le tamponner. (voir le PDF)

 

En créant un autre dé à marquer avec une face Velléda (sur ce site à 50 cts!) ou éventuellement avec un dé sur lequel vous collerez des gommettes :

 

Pour travailler les dizaines et les unités :

— 3 faces avec « dizaines » et 3 faces avec « unités » à coupler avec un dé de 60 ou de 100 faces, comme ci-dessous

Avec le dé et 60 faces : on tombe sur "56" et "unité" donc on doit dire/écrire "6 unités"
Avec le dé et 60 faces : on tombe sur « 56 » et « unité » donc on doit dire/écrire « 6 unités »

 

Avec le dé et 100 faces : on tombe sur "93" et "dizaines" donc on doit dire/écrire "9 dizaines"
Avec le dé et 100 faces : on tombe sur « 93 » et « dizaines » donc on doit dire/écrire « 9 dizaines »

Pour travailler la représentation du nombre avec différents matériels :

Toujours le même principe de lancer un dé (Dé à 20 faces , ou 60 faces, ou 100 faces selon les enfants) et on doit coder la quantité en barrettes montessori, en boîtes picbilles, en ten-trays, ou en Lubienska :

Ici, on a "73" : on code en barrettes Montessori avec 7X10 et 1X3 perles.
Ici, on a « 73 » : on code en « barrettes Montessori » avec 7X10 et 1X3 perles.

 

Ici, on a "73" : on code en ten trays avec 1 plaque de dizaine et 3 unités vertes.
Ici, on a « 13 » : on code en « ten trays » avec 1 plaque de dizaine et 3 unités vertes.

 

Ici, on a "46" : on code en Picbilles avec 4 boîtes orange et 6 unités (dont 5 cachées)
Ici, on a « 46 » : on code en « Picbilles » avec 4 boîtes orange et 6 unités (dont 5 cachées).

On peut également utiliser le dé pour former des sommes en euros, et s’habituer aux formats disponibles (il y a des pièces de 1€, de 2€ mais pas de pièce de 3€ !) .C’est beaucoup plus rigolo que de faire des exercices sur papier où il faut redessiner des pièces devant une somme écrite !

Ici, on a "83" : on code en Euros avec 3 billets et 2 pièces.
Ici, on a « 83 » : on code en Euros avec 3 billets et 2 pièces.

 

— décomposer une nombre : on tire le nombre 58 : on doit écrire 10 + 10 + 10 + 10 + 10 + 8

— le début de 60 avec un autre dé Velléda : on écrit 3 faces avec « AVANT » et 3 faces avec « APRES » et on lance : on doit dire à haute voix le plus rapidement possible le nombre d’avant où d’après.  Par exemple pour 58 ; on doit dire « 57 » si on a tiré « avant ».

Ici, il faut vite dire (ou écrire) le nombre avant 20, donc "19"!
Ici, il faut vite dire (ou écrire) le nombre avant 20, donc « 19 »!

 

— idem avec un dé : +10 ou -10 ou -1 ou + 1 ou -20 ou + 20 et on doit donner le résultat à haute voix!

 

Dé avec un autre dedans !

   

 

  • un dé et un autre avec intérieur et extérieur et on doit attraper le plus rapidement
  • idem mais avec le petit et le grand
  • les additionner
  • les multiplier
  • trouver le plus grand nombre parmi les deux et si ils sont ex-aequo, attraper le plus vite possible le dé !

 

Dé à jouer triple avec 3 mini dés à l’intérieur :

  • simplement additionner les 3 petits dés rouges.
  • les trier du plus petit au plus grand (prévoir feuille pour écrire)
  • flexibilité mentale et inhibition : dire le plus petit et si deux sont ex-aequo, dire le plus grand!

 

Tous ces exemples vous donnent une liste non-exhaustive d’idées pour exploiter les dés à grands nombres. Notez surtout qu’il existe pléthore de dés : vous pourrez vous adapter à vos élèves !!
Les PDF de cet article sont tous regroupés dans ce PDF, vous imprimerez les pages que vous souhaitez.

Ici, j’ai plus traité les mathématiques mais vous pouvez travailler aussi du vocabulaire, du Français, de la conjugaison et bien d’autres choses !!

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Des supports sur le Thème de la Saint-Valentin

Ca a beau être une fête commerciale, c’est quand même mignon.

Après celui sur Noël, voici celui sur la Saint-Valentin : je pense que chaque année je viendrai étoffer les thèmes : dans 10 ans, il y aura plein de supports !  😉

Coloriage adapté

Tout d’abord, voici des coloriages adaptés : les grooooos contours permettent un coloriage « sans erreur » car même les plus en difficulté pourront colorier le centre du cœur sans risquer de déborder. Pour plus d’information sur les coloriages, allez dans les articles dédiés (taper coloriage dans le moteur de recherche)

 

Pour les débutants, vous pouvez vous aider de pâte à modeler :

 

Des identiques à associer en classeur d’autonomie

 

Retrouver un élément qui manque

Dénombrement de la Saint-Valentin

Dénombrement de 1 à 5, à plastifier, velcroter et découper en fiches ou à mettre en page entière dans un classeur d’autonomie.

Images constellations de la Saint-Valentin

Fait à partir des autres constellations « rondes », j’ai repris le document et ai dessiné des cœurs. Donc, pour du tri « simple » (voir ici), ou autres activités pour un jeu type Grab game (voir ici) ou autre … :

 

Et voilà : à l’année prochaine pour d’autres supports sur ce thème !

Publié dans Aide à la création de supports, Graphisme, Phonologie - lecture

Les prémisses de l’écrit : les lettres bâtons

Avant de connaître le nom et/ou le son des lettres, il va falloir les discriminer « physiquement », visuellement, en prenant conscience de leurs formes.
C’est-à-dire, sans même savoir les nommer il faut que l’enfant parvienne à différencier les lettres entre elles, notamment celles qui se ressemblent. Autant il est facile de différencier un H d’un O, autant cela se corse quand il s’agit de distinguer : un C et un G, un N et un M, un L et un I, etc.  (sans parler des fameux BDPQ lorsqu’ils sont en script!!!)

Usuellement on distingue en langue française 3 types d’écritures , les enfants vont les apprendre au fur et à mesure : les capitales (= en bâtons), les scripts et les cursives (= dites « en attaché »).
Arrivé en classe de Grande Section de maternelle, normalement, un enfant les a toutes étudiées.
La prévalence d’une écriture plutôt qu’une autre est tributaire du pays … en France, les adultes écrivent en général en cursif, avec des inclusions de quelques scripts.

Pour les enfants avec handicap, si on doit choisir une seule écriture à enseigner, il me semble que les lettres capitales sont à privilégier. 

Voici un petit rappel car pour les parents qui me lisent, il n’est pas évident de se rappeler des différents types d’écriture :

 

Faut-il apprendre les sons ou le nom des lettres?

Il n’y a pas de réponse toute faite néanmoins, il peut être important de s’interroger pour certains enfants de l’utilité d’enseigner ou non le nom des lettres en plus du son qu’elles produisent. Evidemment, l’idéal, c’est de connaître les deux ! Mais si l’enfant doit n’en retenir qu’un seul, mieux vaut qu’il associe dès le départ que la lettre « M » c’est « mmmmmmmmmmm » plutôt que « [ème] »
Par exemple, il est plus important de savoir que « Y » se lit [iiiiiiiii] que de savoir qu’il s’appelle [igrec] !
En général, pensant bien faire, l’entourage enseigne de toutes façons le nom des lettres (et le fameux undeutroicacsinksissète qui n’a malheureusement souvent aucun sens pour eux), du coup, l’urgence va être de travailler la flexibilité mentale ainsi que l’inhibition du nom de ces lettres pour que l’élève puisse avoir accès aux sons.
Donc, en fonction des élèves, de leurs capacités mnésiques, de la qualité des fonctions exécutives, il faudra aviser mais il est important de se poser la question.

 

ATTENTION : généralisation de la graphie obligatoire !!

Veillez DES LE DEBUT des présentations de vos essais à varier les polices de votre écriture capitale.
Les enfants avec autisme auront tendance (cohérence centrale) à se fixer sur des détails. Or pour pouvoir reconnaitre et lire les lettres, il va falloir que l’élève puisse appréhender la lettre dans sa forme globale, sans que ce ne soit un détail insignifiant qui guide sa discrimination et sans que le moindre changement dans la typographie n’impacte la reconnaissance de la lettre.
Pour vous assurez de cela, changer les polices d’écriture comme ci-dessus afin que l’enfant généralise la forme de la lettre. Vous remarquerez que les polices changent systématiquement dans les PDF à imprimer sur ce site.

 

Le début de l’enseignement des lettres bâtons

Comme pour l’enseignement du lexique en général, les lettres seront à travailler :
en discrimination visuelle/sensorielle : mettre ensemble les mêmes afin de s’assurer que l’enfant perçoivent les différences, parfois fines, entre deux lettres. Inutile de faire la suite tant que ce n’est pas acquis : il faut continuer à travailler la discrimination visuelle (fine ou d’orientation par exemple) : des voitures identiques mais qui n’ont pas la même orientation, des symboles avec des petites différences, … On utilisera pour cela la vue mais aussi le toucher pour renforcer l’engrammage.
en reconnaissance (= en réceptif / RA) ; « montre moi le X »,  » donne le iiiiiiiiiiiii » ou encore : « Où est le ttttttt ? », …
en verbal (= en expressif / TACT) ; « c’est quoi? », « c’est quelle lettre? », …
Ces bases solides vont ensuite permettre de développer ces compétences en « copie de texte », « transcriptif » et en « textuel ».

Comme expliqué plus haut, on commence traditionnellement par l’enseignement des lettres en bâtons. Pour découvrir les lettres, il faut éviter de sauter sur le format papier : les enfants seront toute leur vie sur des supports papier alors autant commencer avec des choses plus sensorielles et plus ludiques dans un premier temps.

J’en profite ici pour glisser que si votre enfant est vraiment en difficulté, il sera opportun de consulter un (bon) ergothérapeute : ce professionnel pourra identifier finement les besoins et les activités propices en fonction des difficultés de l’enfant. Cela évitera de perdre du temps, en général déjà très précieux dans le handicap, et permettra de faire les bonnes choses au bon moment.

 

Les lettres avec un retour sensoriel  :

Il va s’agir de faire des lettres à toucher : l’enfant pourra explorer au toucher les droites et les courbes de la lettres afin de l’enregistrer. Vous pourrez les fabriquer avec plein de matières pourvues que ces matières soient à textures. Les plus connues sont les lettres fabriquées avec une texture « papier de verre » : vous pouvez les acheter déjà faites mais il existe plusieurs sites où vous pouvez télécharger des pages à imprimer en miroir afin de pouvoir fabriquer vous-même en découpant les lettres et en les collant sur un carton épais ou un bois fin. Vous pouvez également en fabriquer en collant des cure-pipes en forme de lettres, ou de la toile de jute rêche, ou encore avec des colles à reliefs, du carton ondulé, etc, … Bref, il existe beaucoup de possibilités avec le matériel de loisirs créatifs disponibles dans le commerce.

 

Des lettres à manipuler, tâter et tracer :

Dès que j’ai vu ces lettres elles m’ont plu ! Lorsqu’on travaille les lettres, il n’est pas évident de trouver des supports très originaux mais une chose est sure : les grandes lettres, ça plait toujours !
Vous pourrez les trouver sur le site Tout pour le jeu (environ 20€, et il y a aussi les fameux tampons euros trop géniaux dont je parle ici 😉 ainsi que les jeux bs toys)

Pleins d’activités sont possibles :

Tâtonner la lettre avec les yeux fermés pour accéder à une représentation mentale

Faire faire le « chemin » avec un personnage ou un véhicule miniature :


Faire tracer à l’enfant ou faire effacer une trace faite par l’adulte (plus facile) :

 

Reproduire la forme avec de la pâte à modeler :

Tirer au dé une lettre que l’on doit retrouver  la retrouvant de visu ou en tâtonnant en fermant les yeux

 

 

Reconnaitre une lettre d’une non-lettre :

Voici un document qui mélange des lettres avec des dessins : il faut donc explorer toute la feuille et retrouver la lettre demandée parmi les non-lettres.
La tâche n’est pas complexe mais il faut bien balayer du regard la feuille. Cet exercice est particulièrement adapté à la BàE (boîte à enchainement), quitte à l’imprimer en 2 voire 4 pages par feuille favoriser l’enchainement de petits exos simples pour l’autonomie au travail.

Le PDF est ici.

Pensez bien aux différents moyens de sélection (comme expliqué ci-après) afin que l’enfant ne soit pas en difficulté en plus au niveau moteur.

Différencier une lettre d’un chiffre

Ce document est fait pour de l’évaluation. Il rappelle néanmoins qu’il est important pour un élève de discriminer visuellement une lettre d’un chiffre, voire même de pouvoir les avoir en tact et RA.
Vous pourrez le faire avec n’importe quel support A CONDITION d’avoir exactement le même design pour les deux types, sinon, l’apprenant va trier selon la décoration, la taille ou la décoration en général.

Pour l’évaluation, il y a ce document . Je vous conseille de ne pas l’utiliser pour l’enseignement car il y a un risque que l’enfant s’aide de mauvais indices (comme l’emplacement par exemple) pour discriminer la lettre du chiffre et aussi parce qu’il y a le choix entre deux possibles et c’est insuffisant (risque de hasard) :

 

Retrouver une lettre parmi plusieurs

Un document que j’avais fait il y a bien 10 ans ….  ici.
Dans ces documents, il s’agit de reconnaitre une lettre donnée parmi plusieurs.

Différentes façon de sélectionner histoire de varier un peu les plaisir :


Appariement de lettres pour recomposer un mot

Vous trouverez beaucoup de PDF comme celui-ci sur le site, et sur d’autres !
Néanmoins, ce document permet de traiter des mots courts, uniquement en capitales, et sans distracteurs et chaque page présente la possibilité d’utiliser 2 séries de lettres dans des polices différentes : une strictement identique au modèle et une semblable non-identique.
Il sera intéressant d’observer à quel point l’enfant sera perturbé par les « petites » différences entre les polices.

Il peut être utilisé en consommable ou en support à plastifier.

 

L’enfant n’a pas besoin de savoir lire car il s’agit de mettre les mêmes caractères, de gauche à droite, en terme à terme.
ATTENTION à ce que l’enfant place ses lettres de gauche à droite même si pour l’instant il n’est pas lecteur / scripteur.
Pour faire l’exercice, l’enfant doit regarder la 1ère lettre du mot, la placer tout à gauche et regarder la seconde lettre et ainsi de suite. Il ne faut pas le laisser piocher « au hasard » une lettre et ensuite tenter de trouver pour la placer au bon endroit.

Une fois que l’enfant a automatisé le placement de gauche à droite des lettres, ces pages peuvent être mises dans un classeur d’autonomie.

D’autres articles suivront car sont en cours de rédaction, notamment sur la lecture globale et la découverte des syllabes … 😉 A bientôt.

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Au commencement de la négation …

En fonction des enfants et des acquis qu’ils ont, il peut être intéressant d’aborder la notion de négation de différentes façons.
Afin de mettre le plus de chance de notre côté, j’aime bien essayer de multiples manières et dans cet article, je vais tenter de vous présenter des petits ateliers/ matériels pour y parvenir.

Depuis quelques années, l’expression : « le cerveau ne comprend pas la négation » est entendue partout. Celle-ci est notamment beaucoup utilisée en « pédagogie douce » pour dicter des conseils tels que « il ne faut pas dire à un enfant « ne cours pas » mais « marche » », « n’aie pas peur » mais « rassure-toi », etc.
Bien évidemment (et heureusement!) ce n’est pas vrai, le cerveau traite la négation et le langage permet de l’exprimer mais ce sont les images mentales qui ne peuvent être représentées en « anti-images ». Pour se représenter la négation nous sommes donc obligés de penser « la chose », puis de lui accoler une expression de la négation du type une croix, un astérisque, un « non », etc.

Le cerveau comprend la négation mais … cela lui demande un surcout cognitif, c’est moins « neuroergonomique ».

Pour les enfants avec difficulté de compréhension, il sera plus « facile » de s’affranchir de la négation dans les consignes que l’on veut claires, cependant, à un moment, il faudra que l’enfant parvienne à appréhender et à comprendre un énoncé, oral ou écrit, même exprimés sous une forme négative. Cela demande un certain niveau d’abstraction et il faudra comprendre non seulement le « non » dans le sens « non je ne veux pas » ( ex : « non biberon » = je ne veux pas de biberon » qui est rattaché à un mand ABLLSR F10) du « non » dans le sens non-existence de (ex : « non biberon » = ce n’est pas un biberon mais c’est un verre, rattaché à une dénomination ABLLSR G23).

D’un point de vue pratique, par exemple, quand on travaille le « est-ce que c’est X? » en montrant un objet, il faudra être vigilent quant à l’objet qu’on utilisera.
Par exemple, si on montre à l’enfant une tablette et qu’on lui demande : « est-ce que c’est + objet? » on a une forte probabilité que l’enfant nous réponde « oui » quelque soit l’objet verbalisé en fin de phrase. Et inversement, si on montre un crayon par exemple, et qu’on commence à verbaliser « est-ce que c’est + objet? » l’enfant va répondre non car il nous exprime « non je n’en veux pas de ton crayon ! »
Ca parait être une lapalissade mais en fait, dans la pratique j’ai souvent vu cet écueil dans l’enseignement du « oui, c’est + objet » ou « non, ce n’est pas + objet ».

C’est donc une notion très importante pour la compréhension orale et écrite mais néanmoins très complexe.

Dans cet article, il va s’agir de comprendre un état « objet » VS « non objet » et non de répondre « oui / non » quant à l’état d’un objet, comme c’est le cas dans cet article là.
J’espère que vous me suivez ….  🙂

 

La négation au sens de « X » et « non X », au sens de « X » versus « Y »

Déjà, comme toujours : du tri !!

Ci-dessous, on voit le tri de vert clair VS vert foncé ou encore le tri de 5 couleurs différentes, chacune bien séparée dans une case. Parfait, ca ne pose pas de problème !

Sur les photos ci-dessous, il s’agit de trier les « X » d’un coté et les « non X » de l’autre, (en l’occurrence « les bleus » d’une coté et les « non-bleus » de l’autre) cela signifie qu’il va falloir accepter de mettre des « non X » différents ensemble dans la même case !
Aïe …. pour la plupart des enfants avec autisme, c’est déjà un beau challenge :  il va falloir travailler la tolérance pendant un moment avant qu’ils ne parviennent à accepter de mettre ensemble des différents.

 

Remarque : du bon usage de la croix d’exclusion

Parce qu’il est « impossible » de matérialiser « l’absence de », on utilise communément la croix rouge pour signifier. C’est « le » symbole de la négation par excellence : il est très répandu et assez clair. Dans le matériel orthophonique, neuropsy ou scolaire, la négation est une croix rouge sur un objet …  faute de mieux certainement ….

Cependant, il faut enseigner que « croix »= « absence » car cela ne va pas de soi …. la croix ne l’aidera pas à comprendre, comme on le pense souvent, dans la mesure où le symbole « croix » est à apprendre autant que le concept de négation ….
Du coup, dans mes activités, j’alterne entre une croix sans rien en dessous (sur la photo 1) et une croix sur l’objet (sur la photo 2) car je ne sais pas ce qui sera le plus clair pour l’enfant. Quand on a un picto « couleur bleu barrée », il y a quand-même la couleur bleue qui est très présente et qui peut induire en erreur. Si vous avez des références d’études,  idées ou remarques, je prends !! 🙂

Ci-dessous, sur les photos, on voit du tri de couleur mais évidemment, on doit aussi le faire avec des « chiens » VS « non chien » (donc mettre des vaches avec des cochons, avec des poules, etc.) ou des « rayures » avec des « non rayures » et donc mettre des pois avec des carreaux avec des unis  (le PDF ici peut être utilisé à cela) ou encore des catégories complètes, ce qui va être encore plus complexe « mettre des véhicules (donc des objets déjà différents entre eux) VS des non-véhicules (avec des parties du corps, des outils, des formes, des ustensiles de cuisine, etc. vous trouverez des lexiques disponibles ici)

   

 

ATTENTION DIGRESSION :
Je glisse ici que souvent, les sons sont travaillés de cette façon dès la maternelle : les « j’entends A » VS « j’entends pas A » !! Pour la plupart des enfants, c’est certainement accessible mais pour les enfants en difficulté, il s’agit de torture 😉 .
Déjà il faut que l’enfant puisse comprendre qu’on attend de la comparaison de son (il n’est pas habitué car c’est le commencement des sons), puis écouter sur demande (et non récupérer ce qu’on a passivement entendu), puis  préserver en mémoire le son pour ensuite parvenir à le trier en  » X » VS « non X », on comprend bien que les pauvres, nous risquons de les guider longtemps. Afin d’alléger un peu la charge cognitive, on peut déjà le faire trier en « j’entends A » VS « j’entends O », VS « j’entends U » ….

La négation dans le sens « objet » versus « absence de l’objet »

Dans ce PDF : « Cartes de manipulation pour un/zéro/aucun/pas de », j’ai rédigé une page de petits conseils sur comment le mettre en place.

Il faudra au final que l’enfant connaisse l’intégralité de ces formes de négation : zéro, sans, aucun, pas de, ni ni … je conseille de les travailler un.

Par exemple : placez vos 3 cartes avions (dont la vierge, évidemment) ALEATOIREMENT et demandez à ce que l’enfant vous donne :

  • « pas d’avion »
  • « un avion »
  • « sans avion »
  • « deux avions »
  • « zéro avions », etc …

Même si on ne travaille pas la numération, j’ai mis « zéro fourchette », « une fourchette » mais aussi « deux fourchettes » et « trois fourchettes » de façon à ce que l’enfant ne sélectionne pas par l’exclusion. Du coup, les consignes sont plus variées : »donne 2 fourchettes », « donne 4 fourchettes »,  » donne zéro fourchette » (ça, c’est notre cible!!)
On verra que la verbalisation « pas de fourchette » risque de donner le comportement « donner 2 fourchettes » car on entend « de/deux » qui sont très proches phoniquement. Donc si c’est le cas on accentuera « PAS de fourchette » en insistant sur le « pas » et en prononçant tout bas « de ».

Ensuite, on pourra changer le vocabulaire de façon à faire comprendre que « zéro » c’est aussi « sans », « aucune » et « pas de … »
Soyez patient … et guider tout de suite quand vous êtes en phase d’apprentissage car c’est très compliqué et il ne faut pas que l’élève défile ses réponses.

Quand on parle, l’enfant entend « blablablabla fourchette blablabla » alors il va falloir lui faire comprendre qu’il faut se concentrer sur ces « fioritures » autour du mot car c’est là que se trouve l’indice. La difficulté est que lorsqu’on entend « zéro/ sans / aucune fourchette, on entend fourchette!! » or l’enfant va devoir l’inhiber pour que lorsqu’il entend « négation + item », il cherche un « non-item ».

 

Documents avec des propositions à cocher.

J’ai essayé de faire le plus simple possible : des dessins avec un vocabulaire très connu, une structure épurée et une réponse en cochant (pour limiter le coût de l’écrit). Sur le support plastifié, vous pourrez donc faire cocher les réponses avec un crayon gras lavable (type woody). Si l’élève est non lecteur-scripteur, ce n’est pas grave, vous pouvez lui lire les propositions. Le PDF est ici.

Remarques à propos de ce document :
Vous pouvez les imprimer et les plastifier SANS les découper au début. Cela sera peut-être plus facile pour l’enfant car je respecte une sorte de difficulté croissante. Ensuite, vous pourrez couper pour donner les bandes-cartes aléatoirement.
Ces bandes-cartes pourront plus tard être traitées dans les OCR (voir l’article consacré qui viendra d’ici peu) c’est-à-dire imprimées en étant pliées en deux avant d’être plastifiées de façon à être répondues de mémoire !!  😉

 

Les jouets-nounours (plus facile) :

Les véhicules (légèrement plus complexe) :

Niveau avec une croix bleue : le plus facile, on coche tout simplement ce qui est sur l’image.
Ces premiers exercices ont pour objectif de familiariser avec la consigne mais doivent être faciles, sinon inutile de continuer plus loin.

Niveau cartes sans croix ni éclair : on introduit l’absence de la chose.

J’ai pris le parti de commencer à représenter l’absence par « zéro » (au lieu de choisir « non », ou « pas de » ou « sans », ou « aucun », …) car souvent, les enfants que j’accompagne possèdent déjà un début de dénombrement.

L’idée-clef est que c’est le dénombrement 0, 1, ou 2 qui va aider l’enfant à comprendre l’absence grâce à « zéro ». Et ensuite, on lui fera comprendre « simplement » que aucun/sans/ni ni/non/… sont pareils que « zéro ».

Mais peut-être que ce zéro n’aidera pas l’enfant avec lequel vous travaillez. Auquel cas, vous pourrez tenter via « pas de … » qui est , je pense le mot de la négation le plus répandu pour un enfant.
Bref, on s’adapte !  😉

Niveau cartes avec éclair : là, ça commence à se corser !

Ici, l’élève va rencontrer une dissonance cognitive. Jusqu’à présent, les mots écrits correspondaient aux images présentées mais là, dans les cartes avec des éclairs, ce n’est plus le cas.
Par exemple, ci-dessus on a l’image d’une voiture.
A la proposition « un bateau », pas de problème comme pour les cartes avec des étoiles, il sait que ce n’est pas un bateau et donc, il ne cochera pas la proposition « un bateau ». Mais il va être contraint à cocher « pas de bus » alors qu’il n’a pas vu de bus mais il n’y a pas « rien », il y a un bateau. C’est sur ce genre de « détails » que l’enfant risque de coincer …

 

Pensez à travailler ces « petits » mots outils souvent négligés :  beaucoup VS peu, seul VS plusieurs, un VS tous, objet VS rien, … qui seront importants pour la compréhension orale et écrite.

 

Pour aller plus loin …

Vous trouverez d’autres articles sur la négation en tapant « négation » dans le moteur de recherche du site, il y a par exemple un article « pas sans aucun ni ni » avec des cartes très simples à classer ici, et des jeux tels que Torteliki peuvent vous faire travailler la négation d’attributs (article ici) ainsi que tous les qui-est ce ou encore des jeux tels que tête de Pioche (article ici)  ou Tricogito objets (ici) .

Vous trouverez également de nombreuses activités sur ces notions dans l’article sur le super matériel pédagogique : « un menu bien épicé » ici

A l’occasion, je ferai un article sur « Ni ni l’ourson » de chez Mot à mot dont j’avais adoré le titre (facile comme jeu de mot, mais trop mignon)

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Visuo-spatial

Le lièvre et les tortues

Pfff encore un super Smartgames … mais comment va-t-on s’en sortir? ;-p
ATTENTION à ne pas confondre « Le lièvre et les tortues » de « Lièvre et renards », de chez Smartgames aussi mais qui est selon moi un peu plus complexe encore.

Présentation

Il s’agit d’un jeu petit format et donc un prix attractif (environ 16€), le jeu est présenté dans une petite boîte en métal, les éléments étant eux pourvus d’un support magnétique. Comme d’habitude, un livret avec 60 défis à difficulté croissante. Cette boîte est bien pratique pour les déplacements, pour les pros qui vont à domicile comme pour les voyages en famille!
Il va s’agir de placer les tortues (puis plus tard le lièvre) ainsi que les barrières comme indiqué sur le livret puis d’emmener chaque animal à sa nourriture (éléments de la même couleur que l’animal).
Seul le lièvre, qui arrive plus tard dans les défis, est en mesure de sauter au dessus d’une tortue.

Photo de l'éditeur
Photo de l’éditeur

J’ai crée plusieurs types de défis adaptés : ceux avec un plateau de jeu moins grand et ceux qui se jouent dans le plateau initial mais avec moins d’éléments.

Défis avec tapis adaptés, de 2×2 cases et de 2×3 cases

Défis avec le « vrai » plateau de jeu

Attention, ce plateau a des décorations susceptibles de brouiller les informations visuelles, il ne faut pas sous-estimer le problème et bien s’assurer d’offrir une douce progression à l’élève pour ne pas le braquer.
Vous trouverez dans ces défis des challenges qui ne portent que sur le placement des barrières, mais aussi sur le placement des tortues, et enfin sur le placement des tortues ET des barrières où il faudra également réaliser le défis de remettre la tortue à sa nourriture. Ces défis sont néanmoins toujours plus simples que ceux du livret. Une fois que l’enfant parvient ces défis-là, hop, vous pouvez passer au livret original.

C’était un peu pénible à faire, réfléchir et dessiner, donc merci de les savourer 🙂
Merci à Jessica, une maman et à ma mère à moi d’avoir cherché des défis simples avec moi et d’avoir bien voulu les tester !

 

REMARQUES :

Vous trouverez d’autres activités autour du quadrillage en tapant « quadrillage » dans le moteur de recherche du site

Vous trouverez d’autres défis smartgames adaptés en tapant « smartgames  » dans le moteur de recherche du site 😉

Publié dans Aide à la création de supports, Apport théorique, Compréhension, Habiletés cognitives, Langage oral

Comprendre le ET, puis de ET vs OU

Voici un support pour travailler le « ET » de coordination : a ET b.

Ces fiches sont calibrées pour être utilisées dans une boîte à compter de chez Nathan.

Je suis assez fière de l’idée de ce support car il n’est pas évident de trouver des idées pour travailler autour de cette notion si complexe !

 

Déjà, je vous conseille de travailler avec des objets réels, « donne la vache », « donne le cochon », « donne le renard et le cochon ».

 

Remarque matérielle quant à la fabrication des fiches :

Mes très nombreuses fiches de BàC sont toutes sur le même modèle : il y a 2 fiches par page. Ainsi, pour économiser du plastique et gagner de la place, pliez sur la ligne, rouvrez, collez et refermez en deux. Vous obtenez une fiche recto-verso épaisse que vous découperez et que vous pourrez plastifier ou non (car elle sera rigide).
Quant aux cartelettes, vous pouvez les plastifier ou bien les imprimer directement sur du papier légèrement cartonné (notamment en famille quand ca ne sert qu’à un enfant non papievore).

 

Comprendre le ET

Assurez-vous au début que l’enfant perçoive bien la différence visuelle entre : il y a un seul élément A, un seul élément B et il y a les deux éléments A et B. Là, on n’abordera pas du tout le notion du « ou ».
On est juste sur un tout seul ou un ensemble.
Pour s’en assurer, vous pouvez donner à l’enfant les deux premières fiches : clou/marteau, ciseaux/feutre ainsi que les cartelettes : l’élève devra uniquement faire de l’appariement visuel.
Il y arrive ? oui, on continue.
Si il n’y parvient pas, inutile de continuer. Il faut encore travailler de l’appariement visuel et vous trouverez beaucoup de supports sur le site !

 

 

La fiche télé/téléphone : elle peut être donnée directement à des enfant lecteurs mais aussi à des non-lecteurs et dans ce cas, vous lirez la consigne.
Si j’ai mis de l’écrit sur la fiche, c’est évidemment pour ne pas mettre de visuel pour ne pas que l’enfant fasse du terme à terme (comme dans les premiers exercices) mais prenne bien en considération le petit mot qui change tout : « ET ». Sur cette fiche, il sera uniquement en opposition avec « une télé » toute seule et « un téléphone » tout seul. La notion « ou » n’est pas encore là.

Encore une fois, si cette étape est compliquée, il faut la travailler avant de passer à la suite.
Avant le « ou », vous pourrez reprendre les fiches clou/marteau, ciseaux/feutre et frites/pizza mais vous n’allez plus faire de l’appariement mais de la PACE.
L’élève a sa fiche et vous GARDEZ les cartelettes. L’enfant devra vous demander (en vocal/PECS/signes) « A » ou « B » ou « A ET B » selon l’image qu’il voit. ATTENTION : si il vous demande « clou » au lieux de « clou et marteau », ne corrigez pas et donnez-lui une cartelette où figurent clou et marteau pour qu’il puisse intégrer qu’il est important de demander précisément !!

 

Comprendre le ET comme opposé au OU

Puis, ça se complique avec l’introduction du « OU » pour les fiches bonnet/gants (qui a une guidance visuelle dans la taille de l’écrit ) et pommes/poires (qui n’a plus de guidance spécifique) .

Il va falloir que l’enfant comprenne que malgré la verbalisation qui comprend les deux éléments « le bonnet (OU) les gants» il ne faudra en mettre qu’un seul, mais un seul NON DESIGNE et au choix !!
C’est extrêmement complexe pour des enfants avec handicap cognitif !! C’est comme lorsqu’on leur dit « prends un jeu », la consigne n’est pas assez directive et ils sont perdus.

Vous pourrez les aider en mélangeant les « tout seul » et en les prenant indifféremment ou alors au contraire, en proposant les deux tas de « tout seul » et en montrant qu’on peut mettre bonnet ou alors gants que les deux sont justes. C’est plus dans votre comportement que l’enfant va comprendre qu’il faut en mettre un tout seul et que peu importe ce « tout seul ».

 

Le PDF se trouve ici

Je pense préparer d’autres choses pour la suite …

Si vous êtes orthophonistes et que vous avez d’autres conseils ou remarques, venez nous en parler (Facebook AUITSMENJEUX ou sur le site www. pour que je puisse ajouter ces renseignements et que ça profite à tous !!

Publié dans Aide à la création de supports, Habiletés cognitives, Lexique - vocabulaire, Vie quotidienne

C’est mouillé/sec, chaud/froid, propre/sale, plié/en tas et froissé/repassé

Ces notions sont souvent confondues par les enfants avec handicap. Ce vocabulaire fait pourtant partie de la vie quotidienne et est important à connaître car est utilisé fréquemment.

Le seul moyen de le travailler efficacement est de le travailler en milieu naturel, le travailler sur image de prime abord n’a aucun sens !!
Vous verrez en plus, les enfants adooooorent ! 🙂

Le matériel :

Il n’est pas compliqué :
— des bassines identiques
— des lingettes : il faut qu’elles soient toutes identiques (ou toutes différentes) afin que la vue n’aide pas, et il faut que leur aspect physique ne varie pas trop en étant mouillées. Vous pouvez utiliser une vieille serviette de toilette blanche (Emmaüs) que vous couperez en petits carrés identiques de 10X10cm par exemple. Il en faut au moins une quinzaine.
— de l’eau.

 

Le « mouillé » versus le « sec »

Les enfants confondent souvent mouillé/sec avec propre ou sale. Confusion peut-être due au fait que ce soit souvent travaillé ensemble dans les petits jeux de contraires du commerce.

Comme tout nouvel enseignement, on guide directement (vu que l’enfant ne sait pas inutile d’attendre)

En plus du matériel décrit ci-dessus, il vous faudra : — mouiller la moitié des lingettes, préparer 2 bassines avec une lingette mouillée et une sèche déjà dedans.

  • Je mets une lingette mouillée dans la main de l’enfant et lui fais bien saisir pour qu’il ressente (voir photo ci-dessous à gauche) et je dis « mouillé » et je lui fais mettre dans la bassine des « mouillées » avec une guidance physique puis en estompant. On traite tout le paquet comme ça. Sur la photo du centre, on voit que l’enfant parvient à trier dans guidance physique, on perçoit une légère différence de couleurs dans les lingettes car celles mouillées sont vraiment trempées! Sur la photo ci-dessous à droite, on voit le tri avec des différences moins marquées donc moins visibles à l’œil nu et dans un autre contenant.

      

  • On peut également mettre des bassines pleines de lingettes et demander à l’enfant « donne mouillé » / « donne sec ». On voit ci-dessous que les mouillées baignent dans l’eau 😉 au moins le retour sensoriel est là ! Puis, on estompe en mettant moins d’eau …
"Donne mouillé" --> l'élève me donne une lingette mouillée
« Donne mouillé » –> l’élève me donne une lingette mouillée  

 

Là c'est un jeune qui a voulu ajouter de l'eau sur ceux mouillés ... au moins il a bien associé l'idée !
Là c’est un jeune qui a voulu ajouter de l’eau sur ceux déjà mouillés … au moins il a bien associé l’idée !

Le « chaud » versus le « froid »

Souvent, c’est un concept qui est travaillé avec des images de glaces ou de soleil … donc faire un tri visuel d’un retour sensoriel extéroceptif ou tactile , d’un ressenti global…
Nous adultes, nous ne nous rendons pas compte que le fait d’associer une glace à quelque chose de froid demande un bon niveau d’abstraction et implique qu’on parvient à se représenter la glace et à en extraire une caractéristique physique non-visuelle : le froid.

Ici, j’ai néanmoins voulu adopter une représentation visuelle de ce concept : j’ai opté pour le thermomètre avec du bleu et avec du rouge.
Déjà, parce que le thermomètre renvoie à la température (bah oui …) et le codage de couleurs est celui utilisé sur les mitigeurs, pour les tuyaux, et la distribution d’eau en général. Ce repère peut être utile à connaître dans la vie lorsqu’un jeune veut se faire couler un bain, par exemple.
Il m’a donc semblé utile d’associer ce visuel rouge/bleu au retour sensoriel de la main chaud/froid.

Le matériel :

En plus du matériel décrit ci-dessus, il vous faudra : — de quoi chauffer et de quoi refroidir. ;-p
Ici, je mouille les lingettes et je les essore : je mets une moitié au congélateur et l’autre moitié dans le micro-ondes 30 secondes. Le matériel est prêt !

Comme pour mouillé/sec, on guide directement puisque l’enfant ne sait pas.

Comme ci-dessous, je propose les activités dans tous les sens :

  • L’enfant trie en chaud / froid des lingettes que je lui donne une par une :

  • Ici, je pose deux lingettes sur la table, une froide et une chaude. Je pose les mains de l’enfant sur ces lingettes et je demande à l’élève : « donne chaud » / « donne froid ». On peut faire faire cet exercice à l’enfant les yeux fermés également.

  • Ci-dessous, j’ai formé une bande de lingettes aléatoirement chaudes ou froides et j’ai demandé à l’enfant de mettre le bon pictogramme sur chaque lingette (cet enfant a adoré faire ca!)

 

 

 

Le « propre » versus le « sale »

En plus du matériel décrit ci-dessus, il vous faudra : — de quoi tâcher : (de la boue, du maquillage, du feutre lavable genre woody !)

Idem que ci-dessus : en réceptif, en expressif, en matching, …

Ensuite, afin de consolider cet enseignement, vous pourrez travailler sur images (PDF en fin d’article) :

Bon appétit ! ;-)
Bon appétit ! 😉             (euhh … c’est pas chez moi, hein !)

Le « en pile/ plié » versus le « en tas »

C’est une compétence que je n’aurai pas pensé à travailler avant d’avoir des jeunes qui vieillissent. En fait, on s’aperçoit que lorsqu’on travaille le linge ou le rangement, il est important pour un enfant de comprendre et de savoir « mettre en pile ». Autant empiler des lego ou des boîtes de jeux peut être facile, autant empiler des t-shirts l’est moins !! Or toute la vie on utilise la compétence de transporter du linge d’un point A à un point B et de le poser délicatement à l’endroit voulu.

Après avoir demandé à l’enfant d’empiler des choses dures (légo, cubes en bois de mêmes tailles, boîtes de jeux de mêmes tailles, boîtes de jeux de tailles différentes, …) on peut commencer les choses plus souples telles que : des mouchoirs en papier, des lingettes, des dosettes souples de café, des chiffons microfibres, des serviettes de toilettes, des pantalons, des t-shirts, etc.

En tas versus en pile
En tas versus en pile

Et voilà une chouette technique pour mettre des dosettes souples dans une boîte à dosettes : on empile, on enfile la boîte dedans, on retourne et on met le couvercle.

Ici, toujours avec nos lingettes, c’est pour moi le plus facile à empiler avant des choses vraiment souples !

   

 

 

Les subtilités pour aller plus loin :

  1. Pensez à utiliser les qualificatifs au masculin ET au féminin. L’enfant doit s’habituer au fait , que « chaude = chaud » et « froide = froid » et surtout que « sec » = « sèche » (il sont très différents à l’oreille).
  2. Notez également que ces exercices sont faits ici en traitant les deux extrêmes mais il peut être intéressant également de placer ces notions sur un continuum avec le vocabulaire associé : brûlant / chaud / froid / glacé.
  3. Il faudra évidemment travailler ces mêmes notions sur d’autres supports : de la vaisselle propre ou sale, mouillée ou sèche, de vrais vêtements, et tous les types de surface afin de bien ancrer ces notions et que cela puisse devenir fonctionnel pour l’enfant.

 

Outils papiers :

Voici le PDF avec « sale/propre » et « plié/en tas » (mouillé/sec/chaud/froid » étant non visuels, ils n’y figurent pas) :

Merci à mes petits mannequins qui ont assuré !

Publié dans Aide à la création de supports, Ergo : manipulation et motricité, Matériel générique, Maths

Les tampons de monnaie en euros : pièces et billets

Aaaahhhhh non mais franchement? ils ne sont pas trop trop beaux ?.!.?

Il y a sur mon site un article consacré entièrement au travail de la monnaie en euros, vous pouvez vous y rendre par ici.
Cependant, dans cet article précis, il s’agit de présenter des idées pour exploiter ces super tampons euros trop mimis !

Ce set de tampons vient de chez « Tout pour le Jeu », dont j’ai déjà parlé dans d’autres articles (accessoirement, ce sont les moins chers du marché et ils ont plein d’articles qui ne se trouvent pas ailleurs, par exemple les jeux BS TOYS dont je parlais ici, ou encore ).
Il s’agit de 15 tampons en bois avec un revêtement caoutchouc, il y a les centimes, les pièces et les billets (jusqu’à 200€). Ces tampons s’utilisent avec un encreur classique, dont vous pouvez du coup choisir la couleur.
Ils sont très lisibles et c’est bien agréable.

Attention toutefois, pensez à passer un petit coup de vernis ou un scotch sur le dessus des tampons. Le bois semble poreux alors mieux vaut protéger le dessus du tampon si l’enfant tape le mauvais coté sur l’encreur !! (et oui, ça m’est déjà arrivé avec d’autres tampons … 😉 )

S’approprier les unités : différencier euros et centimes (d’euros)

Avant tout cela, je vous conseille de travailler avec de vrais pièces, voire des pièces factices mais qui se manipulent, comme c’est expliqué dans l’article sur la monnaie.

On prépare des petits papiers tous de la même taille et on demande à l’enfant de tamponner , « 50 € », « 1 ct », « 1 € », …  cela permettra de les inviter à lire ce qui est écrit et en particulier, les unités cent/euro.
Puis, avec ces petits papiers, on pourra les trier en 2 catégories : les centimes VS les euros, comme sur la photo ci-dessous:

Il est essentiel que l’enfant se repère bien entre les centimes et les euros au risque d’être rapidement perdu !

 

Payer une somme en euros, sans les centimes :

C’est le niveau le plus facile de calcul de la monnaie : il n’y a pas de centimes.
Pensez à faire d’abord de la manipulation avec des vraies pièces ! (pièces factices en euros en taille réelle autour de 5€ ici …)

       

Pour obtenir le PDF, appuyer sur l’image ci-dessous :

Payer une somme en euros, AVEC les centimes :

Révision des additions des dizaines et des unités : on voit ci-dessous que mon petit tatoué confond encore un peu les deux.

        

Pour obtenir le PDF, appuyer sur l’image ci-dessous :

 

Feuille vierge avec un encart pour écrire une somme et un espace pour que l’enfant tamponne.
Cette feuille permet de faire des complétions de calcul : vous pouvez tamponner en rouge et l’enfant doit compléter avec une encre d’une autre couleur afin d’obtenir la somme voulue.

100 cts = 50 cts + ??
100 cts = 50 cts + ??

 

100 cts = 20 cts + ?? l'enfant s'est trompé, il a confondu 1 ct et 2 cts avec 10 cts et 20 cts.
100 cts = 20 cts + ?? l’enfant s’est trompé, il a confondu 1 ct et 2 cts avec 10 cts et 20 cts.
Publié dans Aide à la création de supports, Ergo : manipulation et motricité, Matériel générique

Le tampon à rouler

Si vous êtes habitué(e)s à ce site, vous connaissez mon amooooourrr pour les tampons  …

Comme il n’a pas de nom, je lui en ai donné un !! il décrit bien son fonctionnement : on roule et hop, on obtient des lignes de graphisme. Ils sont vendus entre 3,50€ et 8€ l’unité selon les revendeurs de TEMU.

lignes d criture en pointill s pratique tampon rouleau parents et enseignants rouleau ligne auto encreur tampons rouler outil de pratique d criture manuscrite bleu 9

Il s’agit de tampons avec un rouleau qui forment deux lignes pleines espacées de 1,5cm. Au centre de cette bande se trouve une ligne traitillée qui sépare l’espace en deux parties égales.
Il est auto-encré : je pense qu’il y a de quoi tracer quelques kilomètres mais il y a possibilité de remplir d’encre via un petit trou sur le côté.
J’aime beaucoup cette taille et cette répartition : je trouve que 1,5 cm est accessible pour les enfants qui débutent et la ligne unique centrale permet déjà de prendre des repères visuels pour la suite. Pour les plus expérimentés, vous verrez dans les pistes graphiques qu’on peut également l’exploiter avec des productions plus complexes.

Ce tampon plaît beaucoup aux enfants et permet de les motiver : les enfants que j’accompagne sont partants pour faire du graphisme juste pour avoir l’opportunité de « rouler une ligne » ! 😉
Ces lignes peuvent être tracées en bandes plus ou moins longues selon votre support, et ce sur du papier, du carton, du papier plus ou moins rugueux, du bois, …

Voici donc la bête en action :

   

Ce tampon permet notamment de récupérer toutes les chutes de papier (les pourtours blancs des nombreux documents que j’imprime). Le fait de tracer sur une bande permet d’établir clairement la zone dans laquelle il faut écrire.

 

Rouler les pistes de graphisme …

Du coup, j’ai dessiné des lignes de graphisme à placer en porte-clef afin que les enfants puissent exploiter cette activité seuls, en enchainant plusieurs bandes graphiques.

Les pistes graphiques ont des niveaux très différents car j’ai fait un peu pour tous les enfants que j’accompagne. Pour certains qui entrent dans le graphisme (avec des traits-débouts par exemple) mais aussi pour ceux qui sont scripteurs et dont j’attends des répartitions d’éléments et des espacements particuliers entre des petits designs graphiques. Vous pourrez les trier dans votre porte-clef à votre convenance.

La procédure pour le construire est expliquée dans le document que vous trouverez ci-dessous.
A la fin de ce PDF, vous trouverez une page avec des lignes vierges afin de tracer vos modèles, et en particulier le prénom de vos élèves. La toute dernière page est un document avec des lignes, elle sert pour ceux qui n’auraient pas le tampon (ouhhhhhhhh) mais qui voudraient quand même exploiter les fiches !

Pour avoir le PDF, cliquez sur l’image :

Et voilà en situation, merci à mes testeurs d’aujourd’hui d’avoir joué le jeu ….  des ponts, des boucles, allez ….

 

 

Rouler les prénoms …

Voici des prénoms pour créer des modèles pour que l’enfant puisse les reproduire, mais également pour travailler en réceptif parmi plusieurs.

Ayant demandé sur Facebook les prénoms des enfants, j’en ai eu beaucoup …. ;-)) …. il y a 20 pages donc vous devriez trouver votre bonheur …

Ma copine maîtresse Aline m’a conseillée quant à la formation des lettres et j’ai décidé de dessiner aussi les accents et points sur les « i ». En effet, ces bandes s’adressant avant tout à des élèves avec handicap, je voulais qu’ils puissent bien « repérer » les lettres et son dans leur prénom même si ils apparaissent en majuscules. (Voir sur la photo ci-dessous)

1ère liste de prénom
1ère liste de prénom

 

2ème liste prénoms
2ème liste prénoms

 

–> INUTILE d’avoir le tampon à rouler pour ce PDF car la dernière page simule les tracés du tampon. Cependant, le tampon est vraiment une motivation pour les enfants qui adorent produire eux-mêmes leurs lignes et il facile le repérage de où écrire : si votre enfant est débutant, je vous conseille pour cet écueil de découper la dernière page en bandes uniques séparées!

 

Actuellement, je prépare les pistes graphiques avec les mois de l’année spécialement conçues pour le tampon à rouler. Donc, à suivre par ici …

Le prochain debrief sur un produit TEMU sera les outils d’écriture …. donc à très bientôt !

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Aide à la création de supports, Visuo-spatial

Ours et autres personnages en 3 parties

C’est une activité que j’aime beaucoup car on est entre le puzzle à encastrement et le puzzle à pièces.

Il en existe pleins de versions avec des animaux/personnages coupés en 2 ou en 3 parties. Il y en a souvent disponibles dans les magasins discount ou sur le marché de l’occasion. Certains ont un contour, d’autres non. Ceux avec contours seront évidemment plus faciles car ils délimitent l’espace de travail.

ATTENTION ; ce style de jeu ne comprend en général pas de modèles,  ce sera donc à vous d’en créer en faisant des photos!

             

Personnellement, j’ai celui-là de chez Djeco qui se nomme « Dressup mix » :


Selon le niveau de l’enfant, vous pourrez soit :

  • les imprimer et vous en servir comme cartes
  • les laisser en support numérique et les présenter à l’enfant sur écran : cela sera aussi l’occasion de travailler sur le fait de ne pas tripatouiller l’écran.

 

Apparier les mêmes

Au tout début, on ne donnera à l’enfant qu’une seule pièce. On place toutes les pièces sauf une seule et on laisse à côté la troisième pièce. L’enfant la place : super! Cette étape va permettre de le laisser en réussite et il y a déjà la difficulté de placer la pièce dans le bon sens (la partie centrale/pull étant la plus difficile à orienter, on commencera par laisser à l’enfant la tête ou le pantalon).

Dans la mesure où il s’agit d’une activité visuelle, faites des guidances visuelles en pointant le modèle et en faisant pointer la pièce correcte. Evitez le verbal.

Puis, on change de pièce à mettre, mais toujours avec une seule à placer et sans autres pièces autour. Il ne peut donc pas se tromper.

Puis, on ajoutera des distracteurs et on fera « moins 2 pièces » puis « moins 3 pièces », c’est-à-dire le puzzle complet.
Vous pourrez également faire varier la difficulté en retournant certaines pièces sur l’envers par exemple ou en les présentant dans la boite en bois en vrac au lieu de présenter les pièces bien étalées (comme sur la photo ci-dessous).

Enchaîner en autonomie ?

Comme il s’agit d’une activité relativement simple, ce type d’activité se prête particulièrement au fait d’enchaîner les exercices de façon autonome.
Seulement une fois l’exercice maîtrisé et devenu facile pour l’enfant, placer les cartes en tas : l’enfant doit reproduire la carte du dessus, puis, une fois finie, il retourne la carte et fait la suivante. Vous renforcez au moment où l’enfant tourne la carte et non au moment où l’enfant a fini le personnage. La cible est devenue le fait d’enchaîner et non le fait de reproduire le modèle.
Pour plus d’info sur comment procéder, vous pouvez aller dans l’article ici.

 

Et après?

Ensuite, l’enfant pourra faire des activités plus complexes telles que des Djeco géoform (voir l’article dédié ici) où il faut reproduire une scène entière avec différents éléments. Là encore, ce sont des activités que vous trouverez facilement sur le marché de l’occasion. Ci-dessous, des exemples de mallettes que l’on trouve fréquemment.

Publié dans Maths

Additions et soustractions :

Souvent, des parents ou intervenants me demandent comment travailler les problèmes de mathématiques avec un enfant avec handicap. Voici quelques pistes …

S’entrainer à mettre en plus et en moins et les conséquences que ça engendre.

On va utiliser les termes les plus courants : « ajoute / retire / mets / enlève / « plus » / « moins » et ensuite on augmentera (éventuellement) le vocabulaire avec des termes plus rares et spécifiques.
Manipuler les quantités avec des objets se fait assez bien car il n’y a pas d’abstraction, souvent, en répétant et en procédant méthodiquement, les élèves avec autisme comprennent rapidement, même si ces enfants présentent des difficultés cognitives importantes.

Tout d’abord, d’un point de vu organisationnel, il faut être vigilant quant à l’espace de travail. Il  faudra délimiter un endroit bien visible qui sera notre référentiel (quitte à poser un papier de couleur sur la table, par exemple) et une « pioche » dans laquelle on plongera la main et dont on ne voit pas la quantité/l’intérieur. Cette configuration est importante car elle permet à l’enfant de bien discriminer l’endroit qui nous intéresse de celui qui sert de « banque » et qu’il n’ait pas dans son champs de vision autre chose qui pourrait le distraire ou l’embrouiller (comme se dire qu’il faut qu’il compare les deux collections, par exemple).

Voici une proposition de progression :

 

 

D’abord sans les quantités, avec des objets uniques


L’objectif ici est d’enseigner ou de s’assurer de la bonne compréhension des termes tels que : « ajoute », « enlève »,  « retire », « mets »,  …  Il faudra donc les prononcer aléatoirement (alternances fixes ou non) et guider en sans erreur pour les enseigner.
De plus, cela va travailler la flexibilité mentale du changement de consigne ( le fait d’ajouter ou de retirer).
Et enfin, cette étape nous permettra de nous assurer que l’enfant mette bien le référentiel au bon endroit (sur le papier de couleur par exemple) versus une boite où il y aurait tous les éléments mêlés en vrac.
Exemple : « ajoute les fleurs, ajoute le skate, retire les fleurs, ajoute un vélo, ajoute une chaise, … »
Si on veut commencer à introduire les signes, on peut présenter à l’enfant le « + » quand il reprend une chose » et le « – » quand il en enlève de la zone de travail.

Exemple ci-dessus : des accessoires Playmo où je dis : "ajoute un bonhomme", "retire un chapeau", ... comme peu sont en plusieurs exemplaires,  cet exercice est facilité mais l'enfant comprend déjà que c'est une histoire de "déplacements" pour mettre encore ou en enlever  ...
Exemple ci-dessus : des accessoires Playmo où je dis : « ajoute un bonhomme », « retire un chapeau », … comme peu sont en plusieurs exemplaires, cet exercice est facilité mais l’enfant comprend déjà que c’est une histoire de « déplacements » pour mettre encore ou en enlever …


        

Exemple ci-dessus, encore des accessoires Playmo mais en plusieurs exemplaires. Je reste à 1 exemplaire de chaque chose mais il n'y a plus de guidance environnementale!! Si je dis "ajoute un ordinateur", comme il y a des ordinateurs sur le plateau ET AUSSI des ordinateurs dans la réserve, il faut que l'enfant écoute bien mon verbe!
Exemple ci-dessus, encore des accessoires Playmo mais en plusieurs exemplaires. Je reste à 1 exemplaire de chaque chose mais il n’y a plus de guidance environnementale!! Si je dis « ajoute un ordinateur », comme il y a des ordinateurs sur le plateau ET AUSSI des ordinateurs dans la réserve, il faut que l’enfant écoute bien mon verbe!

 

Avec des petites quantités

Puis, des quantités, sur un même objet qu’on a en grande quantités (jetons de même couleurs, graines, marrons, objets Playmobil, … : ajoute une assiette, ajoute 2 assiettes, retire 3 assiettes, ajoute 5 assiettes, ajoute 1 assiette, retire 2, ….  comme sur la photo au dessus avec des jetons verts et un pochon dans lequel se trouve la réserve non dénombrable.
Encore une fois, on peut, si on veut, soutenir le langage oral par les signes « + » quand il reprend et  « – » quand il enlève de la zone de travail.

Exemple ci-dessus, avec des personnages playmobils : on voit qu'ils sont tres nombreux dans la caisse et que c'est l'espace plateau squi nous interesse. Je verbalise : "ajoute deux bonhommes" et je guide l'enfant pour qu'il prenne un lot de deux dans la boite et les mette sur le plateau (et non qu'il me les mette un par un!!). Et j'alterne : "mets 4 playmobils", "ajoute 2", "retire 1", "retire 2", "remets 3", ... et en veillant à ce que l'enfant ne regarde que le plateau (et non le tas dans la boite).
Exemple ci-dessus, avec des personnages Playmobil : on voit qu’ils sont très nombreux dans la caisse et que c’est l’espace plateau qui nous intéresse. Je verbalise : « ajoute deux bonhommes » et je guide l’enfant pour qu’il prenne un lot de deux dans la boite et les mette sur le plateau (et non qu’il me les mette un par un!!). Et j’alterne : « mets 4 Playmobil », « ajoute 2 », « retire 1 », « retire 2 », « remets 3 », … et en veillant à ce que l’enfant ne regarde que le plateau (et non le tas dans la boite).

 

Début de l’introduction des signes : on remet des marrons ou on en enlève?

Le but dans un 1er temps n’est pas de trouver un résultat, c’est de comprendre la démarche d’ajouter et d’enlever.

Ces bandes d’exercices sont faites pour être utilisées avec des vrais marrons.

  • Dénombrements simples : il s’agit tout simplement de mettre dans le panier la quantité de marrons indiquée sur l’étiquette.

  • Comprendre « ajouter » VS « retirer » : il va s’agir de comprendre à quoi correspondent les signes +/- en leur associant une action par rapport à une zone définie, en l’occurrence, ici, le panier. On commence par les marrons présentés un par un (page 3 du PDF), puis on utilise ceux en groupes de 2 ou 3 marrons (page 4 du PDF).

 

  • Opérations chiffrées : ceci est la dernière étape où l’enfant va pouvoir accéder à une écriture chiffrée. Il faut qu’il ait acquis les deux étapes précédentes, sans quoi il n’y parviendra pas.
Tout début de l'écriture chiffrée : on a une quantité et on va la modifier en faisant "+2 marrons"
Tout début de l’écriture chiffrée : on a une quantité et on va la modifier en faisant « +2 marrons »

 

Avec des petites quantités et les signes opératoires, avec les Pingouins

Pour ceux qui ont les pingouins de chez Learning Ressources (ceux qui n’ont pas peuvent trouver les pingouins à imprimer ici), voici un support pour travailler l’initiation au calcul.

En utilisant les fameuses banquises, l’enfant pourra se représenter la quantité sur une base 10 : ce n’est pas l’objectif de base mais c’est un petit plus sympathique.

L’enfant pourra mettre les quantités de pingouins nécessaires en ajoutant.
Souvent quand dans une addition le premier terme est plus petit que le second, par exemple : « 2 + 5 » l’enfant va mettre 2 pingouins puis 3 pingouins car il en mettra 5 en tout, l’enfant complète en quelque sorte. Le fait de changer de couleurs permettra aux enfants de comprendre qu’il ne faut pas compléter la première quantité mais bien ajouter encore une quantité entière. 

Puis, il pourra comprendre qu’on peut ajouter plus que 2 termes : comme ci-dessous, on peut continuer à mettre des quantités, en faisant donc des additions à 3 termes ou à 4 termes.

       

Ici, on a pris une quantité de pingouins, je lui mets un « +pingouin », il en ajoute 1, un autre « + pingouin », il en ajoute un, un autre « + pingouin », il en ajoute un, puis, un « – pingouin » et il doit en retirer un du plateau, etc, … Alors forcément, on voit bien là la nécessité de la flexibilité mentale de pouvoir faire plusieurs fois de suite la même action et d’un coup, hop, de changer en faisant l’action inverse. Si l’enfant n’est pas flexible, cette étape risque de poser problème.
En général, à ce stade, l’enfant comprend bien et aime bien  : il trouve ça rigolo ! 

 

Puis, on va découvrir petit à petit une addition/soustraction afin que l’enfant ne grille pas des étapes : 5 …. ah, on en met cinq pingouins, puis « + » ahh , il va falloir ajouter des pingouins …. « 2 » ah, c’est deux qu’il faut ajouter.
On fera pareil avec les soustraction ; on met d’bord la quantité, puis le signe « – » ahhhhhhhhh attention, il faut en enlever!, « 2 » ahh il faut en enlever 2. 

L’enfant comprendra qu’il faut prendre les informations petit à petit et bien regarder chaque terme, comme sur les photos ci-dessous où je fais glisser le cache vers la droite :

 

En fin de document, vous pourrez trouver un petit support d’équivalence afin que l’enfant comprenne la fonction du  » =  » qui veut dire que « c’est pareil ». c’est un signe que j’utilise très tôt avec les enfants car ils le comprennent rapidement. Alors même lorsqu’on n’est pas dans le calcul, quand un enfant doit apparier des identiques, on peut très tôt introduire un « gros égal » au milieu des deux images pour lui signifier que à gauche et à droite, il y a la même chose (par exemple la photo d’un éléphant et la photo d’un éléphant » de chaque coté du égal)

Comparaison de quantités avec les égalités
Comparaison de quantités avec les égalités

 

Avec des petites quantités et les signes opératoires, cette fois avec des jetons de deux couleurs

Voici un autre PDF pour travailler le début du calcul, comme ci-dessus avec les marrons mais légèrement plus complexe, avec les signes + et -.

On présente une carte à l’enfant et on lui fait mettre les jetons sur la table pour reproduire l’opération. Dans le PDF il n’y a que deux types d’opérations : des additions et des soustractions et uniquement avec 2 termes.

Il va être important de s’assurer que l’enfant prenne les jetons en « 2 actions » et non en une seule fois.
Par exemple, dans la configuration suivante, l’enfant serait tenté de prendre trois jetons d’un coup : effectivement, c’est juste. Mais il faudra l’empêcher et le guider pour qu’il mette 1 jeton, puis lire « plus » et là, il peut en reprendre.
Cette démarche est importante car quand il y aura la soustraction, comme dans l’image ci-dessous, l’enfant serait tenté de poser 4 jetons (car il les voit!) et on le guidera de la même façon : il prend 3 jetons, puis on lit « moins » et là, on doit en enlever !! 

 

 

Pour cette raison, je préfère travailler avec les pions tous de la même couleur. Cela permet de bien se centrer sur le signe.

Cependant, certains élèves ne comprennent pas le fait d’additionner, de mettre en plus, et ont tendance à la complétion.
Par exemple, quand on leur présente la configuration de l’addition ci-dessus (1 jetons + 2 jetons) ils vont mettre 1 jeton puis un second et c’est tout. Car en fait ils complètent, comme si il était question de compléter ce qui est avant le « + » pour obtenir ce qui est après le « + ».  Pour cet enfant qui avait tendance à la complétion et non à l’addition, je lui ai proposé ces additions avec 2 couleurs de jetons : des bleus et des verts. Donc, vous pouvez utiliser les deux couleurs de jetons pour éviter cet écueil, puis, une fois ok, utiliser uniquement les jetons verts.

 

Introduction de la lecture en écriture chiffrée

Dans le PDF, vous trouverez les bandelettes avec des écritures chiffrées qui correspondent aux opérations représentées en bandelette avec jetons. 
J’utilise les jetons du matériel « ten- frame trays » de chez Learning Ressources : je l’avais présenté si ca vous intéresse. Mais vous pouvez utiliser n’importe quel jeton de couleurs.


Ces bandes à opérations chiffrées pourront servir à:
– être associées avec les bandes déjà constituées d’opérations représentées en bandelette avec jetons
– faire faire à l’enfant l’opération avec des jetons « libres »
– faire trier en deux tas les opérations avec + (nommées « additions ») et celles avec des « – » (nommées « soustractions ») pour ensuite apprendre leurs noms respectifs.
– plus tard, à calculer pour obtenir le résultat !  😉 j’ai délibérément omis le signe « = » afin de ne pas embrouiller et de ne pas être tenté de s’intéresser au résultat.

 

Comprendre les situations additives et soustractives dans des problèmes


Cependant, les « problèmes » de mathématiques demandent, quant à eux, de comprendre bien la situation et souvent le premier grand écueil des problèmes de mathématiques avec les enfants autistes est la compréhension :

  • la (mé)connaissance du vocabulaire et ce que qu’il implique :

Par exemple, il faut comprendre que quand on « achète », on a en plus, quand on « vend » on a en moins, que quand on « mange » on a en moins, que quand quelque chose « tombe » on l’a en moins, que quand on « gagne » on a en plus mais quand on « donne » on a en moins, … pffff  et tous les mots tels que : rends, perds, enlève, reçois, économise, trouve, diminue, réduis, rallonge, augmente, « en tout », « la différence », « il reste »,  etc !  

  • bien situer le locus : 

Il faut que l’enfant se situe bien à la place de quelque chose ou quelqu’un : par exemple, quand Lisa donne 2 billes à Julien, Lisa a 2 billes de moins mais si on s’intéresse au cas de Julien, il en a 2 en plus !!  Cela rejoint notre histoire de papier coloré mais en beaucoup plus complexe et en abstraction. 

  • comprendre le type de problème :

Dans un problème mathématique, il faudra parfois composer un nouvel état (c’est le plus facile), ou rechercher ses parties, mais aussi retrouver un état initial ou final ou la transformation en question, il faudra comparer des états et inférer ce qu’il s’est passé pour savoir quelle opération faire. Bref, il faut bien comprendre ce que l’on doit chercher pour répondre correctement. 

 

Une maman a crée un document pour son enfant et m’a permis de le partager ici. Il s’agit de « situations de problèmes à jouer » : les structures de phrases sont très épurées, les verbes sélectionnés de même que les items à compter. Vous aurez besoin de quelques legos, quelques animaux et voitures en plastique et d’un papier crayon gomme.
Il va s’agir ici uniquement de percevoir si en situation finale on en aura plus ou en on aura moins : il faut comprendre le « avant »/ »après », comprendre le « plus » VS « moins » MAIS AUSSI pouvoir comparer deux états successifs (au lieu de 2 états perçus ensemble comme on le travaille souvent avec deux collections perceptibles en même temps).

problemes_a_jouer_plus_moins-AEJ

J’utilise depuis longtemps un support proposé par « un tour en Ulis » : il s’agit de cartes où sont représentées des situations qu’il faut comprendre pour comparer un état initial à un état final. Vous allez voir que déjà, on a des surprises même avec les enfants qu’on pense bien armés.

Plus ou moins

Ensuite, je reprends les problèmes de la maman citée ci-dessus qui a refait les mêmes cartes que précédemment mais en introduisant les quantités :

problemes_a_jouer- avec résultats – AEJ

 

Je ferai certainement plus tard un article sur la suite  … il va s’agir d’aller plus loin dans les situations de problèmes, notamment en faisant varier l’objet de la recherche : état initial? état de transfo? état final? comparaison?


Deux supports pédagogiques me semblent vraiment chouettes à ce sujet et j’en parlerai plus tard :
1) Premier pas en problème
2) 100% problèmes
Tous les deux de chez l’Oiseau Magique, ils sont assez chers à l’achat mais sont bien résistants et très appréciés des enfants.

Publié dans Travail autonome, Vie quotidienne

Les compétences pré-autonomiques et pré-professionnelles.

Souvent, les parents et pros cherchent des idées et des supports pédagogiques pour enseigner à leurs jeunes des compétences qui pourront leur servir plus tard…. le plus tard arrive vite !

Il n’y a qu’à voir le succès de tous les produits type Montessori, qui souvent prônent l’entrainement à des tâches de la vie réelle, qui fleurissent sur toutes les plateformes de ventes.
Cependant, le plus économique, le plus écologique (au sens de l’environnement naturel de l’enfant) ainsi que la meilleure façon de s’entrainer pour le « après » est de travailler dès à présent sur de VRAIS objets, de VRAIS lieux et de VRAIES compétences.
Petit exemple tout bête : pourquoi acheter de fausses chaussures en bois pour s’entraîner à lacer les chaussures alors que nous avons tous des chaussures en format « réel » chez nous pour pouvoir nous entraîner !

Quel que soit le niveau de l’enfant dont vous vous occupez, il y aura toujours des petites tâches qui peuvent lui être enseignées. Lorsque je parle avec les parents, je dis souvent que dans une journée, la plupart du temps, nous faisons des gestes assez faciles qui ne demandent pas des compétences motrices ou cognitives énormes. Les petits ou les jeunes avec un handicap important sont donc en capacité de les réaliser, encore faut-il leur donner l’opportunité de le faire.

Dans cet article, vous trouverez :
– des idées de protocoles d’évaluation des compétences pour la vie autonome plus tard
– des idées de cibles que l’on peut trouver dans le quotidien
– du lexique développé pour jeunes adultes, notamment susceptibles d’apparaitre en atelier autour de la cuisine, de la menuiserie, du linge, …

A noter qu’il existe une version pour les plus âgés, les explications et la suite se trouvent ici !

Des protocoles d’Evaluation : quelles compétences ? quand? où et pourquoi ? Comment s’organiser?

 

Souvent, lorsque je parle avec des intervenants en structures, je me rends compte que les pros ont peu de grilles et matériel de cotation pour travailler les compétences chez l’enfant « grandissant ».
En effet, on trouve beaucoup de supports d’évaluations ou de guides d’enseignement pour les enfants en âges scolaires cycle 1 ou 2 mais ils deviennent plus rares au fur et à mesure qu’on avance en âge.

Devant cette lacune, chaque pro se débrouille pour rédiger comme il peut ses petits objectifs, avec plus ou moins de formation et plus ou moins d’adhésion de ses propres collègues.

Il existe pourtant quelques évaluations mais qui sont peu connues (voire inconnues de la plupart des IME, autour de moi en tous cas) et souvent en anglais.
En voici 3 que je connais en Français, mais si vous connaissez d’autres outils, n’hésitez pas à me le faire savoir !

Il existe également le TTAP : anciennement appelé l’AAPEP, il est la continuité de PEP3 et évalue des compétences « supérieures » à celles dans l’EFI-ré qui lui serait pour les jeunes plus en difficulté. Je ne peux néanmoins me prononcer davantage car je n’ai pas le TTAP. Je ne manquerais pas de vous faire un retour précis si je le croise bientôt 🙂

 

             

 

—- EFI-ré – Evaluation des compétences Fonctionnelles pour l’Intervention – Willaye, Deprez & Co

 

En 2020, a été développé l’EFI-ré, la révision et la complétion du EFI qui datait de 2005. L’EFI-Ré est l’Évaluation des compétences Fonctionnelles pour l’Intervention –Version Révisée et Évolutive) et est réservé aux adultes avec des déficiences sévères. J’aime particulièrement cette particularité « évolutive » car les auteurs soulignent l’importance de pouvoir et devoir s’approprier cet outil d’évaluation au point de proposer de développer soi-même des items pour les personnes accueillies en fonction de leur environnement social ou géographique. Cela souligne à quel point il est essentiel de se questionner sur la pertinence d’une cible pour UN individu donné.

Il s’agit d’un outil simple, qui est plus destiné à l’intervention éducative qu’à une évaluation psychométrique en tant que telle. Il se côte comme le PEP ou le TTAP c’est-à-dire en « réussite-émergence-échec ».
Un peu comme le PEP3, il nécessite du matériel pour la passation mais il est encore plus facile à trouver car il s’agit de matériel très « quotidien »: les bacs, des bouteilles vides, de la vaisselle, des feuilles blanches, des torchons, du produit ménager, …
Il évalue 5 domaines : la communication compréhension, la communication expression, le travail de bureau, le travail ménager et les activités de loisir. La passation dure environ 1h30 à 2h00.
Les auteurs précisent que cette évaluation doit être complétée par d’autres comme la Vineland (pour les comportements adaptatifs), le ComVor, et aussi par des échelles de comportements problèmes, d’évaluation des renforçateurs, etc,…

Ce test est extrêmement rapide à faire passer et dégage peu de cibles (selon moi). Il est pratique pour dégrossir des axes et je trouve le manuel facile à comprendre, accessible aux parents novices : il est intéressant et mérite d’être lu.

 

—- AFLS- Assessment of Functional Living Skills – Evaluation des Compétences de Vie Fonctionnelles – James W. PARTINGTON et Michael M. MUELLER

Il s’agit d’un lot de 6 livrets pour « l’Evaluation de Compétences Fonctionnelles pour Vivre » : chaque livret traite d’un domaine particulier :
• Compétences de Base
• Compétences à Domicile
• Compétences de Participation à la Communauté
• Compétences Scolaires
• Compétences Professionnelles
• Compétences de Vie Indépendante

Ces protocoles, récemment traduits (il me semble vers mars 2023, merci Angélique Bruet) sont extrêmement complets. Ils représentent néanmoins un investissement important (décembre 2023 : environ 50€ le livret et 300€ pour la collection complète) mais permettent de dégager des cibles utiles, de bien décrire les objectifs et de côter les résultats !

Dans chaque livret, c’est le même principe que pour l’ABLLSR : il y a des items comme ci-dessous avec le code, le score à côter, la description de la tâche, son objectif, le jalon sous forme de question, un exemple et les critères de cotation précis. Le score est ensuite reporté dans une grande grille récapitulative où figurent tous les jalons : cela permet d’avoir une vision globale et de dégager des objectifs clairs pour les mettre en enseignement.

Exemple lavage de dents (AFLS) :la compétence s'étend de G3 à G12 car décompose la tâche en nombreuses unités telles que : tolérer qu'on lui lave les dents, ouvre / ferme le tube de dentifrice, met du dentifrice, se brosse les dents, rince sa bouche, range les éléments, rince son lavabo, utilise du bian de bouche, du fil dentaire, et fait cela au moins 2 fois par jour.
Exemple lavage de dents (AFLS) : la compétence s’étend de G3 à G12 car décompose la tâche en nombreuses unités telles que : tolérer qu’on lui lave les dents, ouvre / ferme le tube de dentifrice, met du dentifrice, se brosse les dents, rince sa bouche, range les éléments, rince son lavabo, utilise du bain de bouche, du fil dentaire, et fait cela au moins 2 fois par jour.

 

Clairement, l’achat de cet outil d’évaluation représente une somme non négligeable pour un parent, cependant, tous les IME devraient l’avoir dans leur bibliothèque pour la construction de leur projets individuels car il serait rapidement rentabilisé au regard du nombre d’enfant à évaluer chaque année.

Cela permettrait de ne pas avoir à réinventer la roue et garder ce temps précieux pour travailler ces cibles auprès des élèves.

 

—- EPO de formavision – Evaluation pour la Programmation d’Objectifs.

Formavision édite des recueils depuis quelques années intitulés « Evaluation pour la Programmation d’Objectifs », il en existe 3 :
– E.P.O adultes
– E.P.O enfants et adolescents
– E.P.O polyhandicap.

J’ai eu l’occasion de croiser « E.P.O enfants et ado » que je trouve vraiment intéressant. Je ne peux malheureusement pas vous parler des deux autres, adultes et polyhandicap, car je ne les ai pas.
Cet E.P.O enfants et adolescents est évidement moins précis (voir l’exemple ci-dessous du lavage de dents) que les 6 livrets de l’AFLS décrits ci-dessus et il est également moins complet (recouvre moins de domaines que l’AFLS).

Exemple lavage de dents (EPO enfants et ado)
Exemple lavage de dents (EPO enfants et ado) : avec 2 situations : tolère versus fait la compétence.

Cependant, je trouve que pour des familles, cet EPO permet de dégager des cibles intéressantes et de ne pas oublier de domaines. Ce recueil d’une soixantaine de pages permet de bien dégrossir les compétences « pour la vie future » et est nettement plus abordable (décembre 2023 : 65€)

 

En résumé à propos des ouvrages d’évaluation :

Je pense qu’il est essentiel pour les professionnels d’acquérir ce genre d’outils afin de ne pas réinventer la roue et de gagner du temps auprès des élèves plutôt que d’en perdre en réunionite aiguë d’objectifs.
J’ai moi-même rédigé pendant bien 3 ans un recueil « compétences pré-autonomiques et préprofessionnelles » avec tout ce qui me semble utile pour « plus tard » pour les enfants que j’accompagne et particulièrement pour mes deux jeunes qui sont devenus adolescents (bah oui, … en 10 ans…) et j’y ai passé clairement des nuits et des week-end entiers : avoir ces bases évaluatives avant m’aurait permis d’économiser pas mal de temps …

La rédaction de mon recueil m’a permis quand-même de prendre conscience de certaines choses, à ma connaissance non décrites dans les autres ouvrages, notamment:

  • l’importance de la précision de la description de la tâche, hé oui, encore et encore : « ouvrir un contenant » sera une compétence complètement différentes en fonction de si il s’agit : d’un bocal de cornichons (qu’il faudra éventuellement renverser et taper pour laisser échapper l’air), d’un sachet de dosettes de café (qu’on va couper ou arracher puis jeter), d’un sachet de gruyère (qu’on va couper méticuleusement pour ne pas détruire la glissière de fermeture car on garde le sachet tant qu’il y a du gruyère), d’un bac plastique operculé, d’une boîte de conserve, … On voit ici l’étendue de la variabilité des gestes et des techniques d’ouverture et l’importance de travailler sur des produits différents pour repérer ce qu’il faut travailler avec le jeune.
    Et cela va se retrouver dans le fait de mettre la table par exemple, ainsi que dans énormément de domaines …
  • l’importance des inter tâches et inférences cachées : qui va rejoindre la notion de chainages et des types de guidances à apporter. Souvent les compétences sont complexes dans le fait qu’elles soient composer de sous-tâches plus ou moins nécessaires pour la réussite de l’activité finale et ces sous-taches seront parfois à varier en fonction du contexte. Par exemple, il sera important lorsqu’on va en courses de fermer la porte derrière soi si et seulement si on est le dernier à sortir. Lorsqu’on enseigne cette compétence, il faut donc penser à sortir en premier ou encore à se rejoindre dehors afin de voir si le jeune maitrise ce « petit bout de chaine ». Autre exemple : à la piscine, si le jeune pense à reprendre ses affaires en quittant son vestiaire, … et ce sans guidance verbale, évidement.
  • l’importance du Stimulus Discriminatif !!! alors ça, c’est mon cheval de bataille ;-), pour qu’un jeune soit autonome, il faut que les intervenants AIENT CONSCIENCE du SD de la tâche demandée.
    Pour parler simplement, il va s’agir de bien réfléchir à ce qui déclenche le comportement donné de votre jeune car si on veut qu’il soit autonome, c’est que l’on veut que le jeune enchaine SEUL les taches.
    Exemples concrets ; votre élève sait changer une poubelle?, débarrasser un lave-vaisselle?, sait aller au toilettes? ou encore il sait enlever son manteau? oui? vous êtes sûr?
    Savoir enlever son manteau, c’est faire le geste de l’ôter et l’accrocher, oui mais également, c’est savoir quand l’enlever … seul …. c’est à dire, lorsque le jeune vient de dehors, ce doit être le fait de rentrer dans une pièce plus chaude et non le fait que quelqu’un lui dise « enlève ton manteau » ou encore, ce qui revient au même « t’as rien oublié là?! ».
    Certaines tâches peuvent avoir des SD « externalisés naturels » et non-tributaire d’accompagnants, par exemple sortir le linge du sèche-linge lorsque la sonnerie retentie. Mais d’autres tâches n’auront pas cette guidance sonore « intrinsèquement ». Il faudra alors les créer. Il faut néanmoins toujours se rappeler qu’il vaut mieux que ce soit le jeune qui percute ce qu’il a à faire en regardant l’environnement, quitte à mettre en place une guidance environnementale dans un premier temps (perso je n’aime pas trop …), plutôt que ce soit quelqu’un qui lui dise ce qu’il a à faire.
    Donc, à retenir, quand on met en place un enseignement d’autonomie, on pense à ce que ferait une personne « sans handicap » et on réfléchit à un SD possible qui sera le plus autogéré par la suite (en fonction de la personne, bien sur) donc on il faut bannir au maximum le verbal. Il faut y penser des le plus jeune âge de l’enfant, d’une manière générale, il faut SE TAIRE au risque d’avoir un jeune qui attendra systématiquement qu’on lui donne un ordre pour tout ce qu’il aura à faire dans sa vie.
    Par exemple :

      • qu’est-ce qui déclenche le comportement de vider le lave-vaisselle? –> le fait qu’il bipe (SD « facile ») ou encore le fait qu’on puisse voir que la vaisselle est propre dedans (SD plus complexe).
      • qu’est-ce qui déclenche le comportement de changer le rouleau de papier toilette? –> le fait que le rouleau soit vide ! bon, souvent, ce qui déclenche le changement c’est que le prochain utilisateur hurle « hééééééé y’a plus de papiiiiiiiiieeerrrrr » 😉
      • qu’est ce qui déclenche le comportement de sortir la poubelle? –> dans l’idéal d’une belle autonomie, ce serait le fait qu’elle soit pleine et non le fait qu’on dise : »vide la poubelle, elle est pleine ». Mais là, la difficulté est de jauger quand est-ce que la poubelle est vraiment vraiment pleine.
      • qu’est-ce qui déclenche le comportement de se laver les mains après les toilettes ? –> le fait même d’être allé aux toilettes ET NON le fait qu’un accompagnant dise : « allez lave-toi les mains maintenant ».

Bon, vous aurez compris, il est essentiel de SE TAIRE dans l’enseignement de ces compétences d’autonomie. Le SD est tellement important pour ces compétences que perso, dans mon livret « compétences pré-autonomiques et pré-professionnelles », pour chaque item, j’ai précisé le SD idéal ou le SD souhaité, lorsque le « idéal » semble compliqué à la date donnée.

Si vous vous intéressez aux évaluations et curriculum autour de l’autisme, il existe sur ce site d’autres articles sur le sujet, notamment : ABLLSr et VBmapp ou encore un article sur le PEP3. 
A noter également, l’existence de l’EFL : Essential For Living, dont j’explique le fonctionnement ici et qui est une perle !!

Des opportunités quotidiennes d’activités dans la maison

 

Dans la vie de tous les jours, en famille ou en institution, si on fait un peu attention il y a finalement beaucoup d’opportunités de petites taches simples qui se présentent. Il est important de les repérer pour donner à l’enfant l’opportunité de participer, de regarder autour de lui et d’être attentif aux personnes autour.

A ce sujet, je vous conseille la Formation de Caroline Peters sur le RDI (cliquez ici) je crois que maintenant elle est indissociable de ABAplay mais c’est intéressant aussi)
Dans cette formation, elle montre plein de situations concrètes où on peut percevoir l’importance des guidances à donner en fonction de ce que l’on observe de l’enfant. L’importance d’aider l’enfant à se poser des questions sur une situation précise afin qu’il puisse trouver une réponse adaptée, plutôt que de lui donner directement la réponse à produire par une injonction verbale du type  » fais ça ».
Cette formation permet de prendre conscience de l’importance d’attendre afin que l’enfant puisse prendre des indices dans son environnement, de pouvoir l’aider à traiter ces indices plutôt que de lui donner une réponse toute faite qu’il exécutera en bon soldat.

 

Voici une petite liste d’activités simples de la maison, qui demandent peu d’acquis et qui sont peu risquées (pour le matériel et pour l’élève) :

— ranger les dosettes de café dans le tube à dosettes ou la boite cylindrique réservée à cet effet.
— arracher le plastique d’emballage autour d’un pack de lait ou de bouteilles et ranger les bouteilles dans le placard.
— empiler les rouleaux de papier toilette sur une étagère pour les stocker. (spéciale dédicace à Caroline Peters dans une vidéo sur le RDI ! 😉 )
— mettre un lot de couverts sales (sans les couteaux si vous voulez) dans la partie panier du lave-vaisselle
— trier les couverts propres pour mettre dans chaque espace du trieur
— mettre un tas de linge dans un sac
— ouvrir les filets de légumes pour les mettre dans le bas du réfrigérateur
— mettre le tas de linge sale dans le tambour du lave-linge, …

D’autres tâches un peu plus complexes mais qui sont souvent faisables moyennant un léger enseignement :
— détendre du linge sec pour le placer dans une panière à linge
— mettre des habits sur un cintre (on étale les vêtements à plat sur une table pour faciliter la procédure et l’enfant glisse dans le col le cintre, puis soulève pour le mettre sur une barre)
— couper les têtes de rosiers fanées avec un sécateurs
— couper grossièrement des légumes qui iront dans une soupe (donc pas d’exigence de coupe)
— plier des lingettes microfibres carrées : au début vous les présentez à l’enfant avec un quadrillage pré plié (vous aurez marqué les plis au fer préalablement ou cousu une croix qui servira de guide), …

 

Je publierai dans ce chapitre des exemples de programmes d’enseignement de vie quotidienne, par exemple, « ramasser des miettes sur un plan de travail ou une table », « laver une surface plane à l’éponge », …
Pour avoir connaissance de ces rajouts dans les publications quand elles paraissent, je vous conseille de vous abonner à la page Facebook autismenjeux.

Au delà des opportunités que l’on offre, il va falloir bien observer l’élève et ajuster au mieux les guidances. Pour ces compétences « hors table », je vous conseille (comme mentionné plus haut) une formation sur le RDI (un article traite de ce sujet sur mon site ici) ou encore de recourir à une personne formée qui pourra vous guider précisément dans les cibles, les SD et les procédures à utiliser d’une manière générale.

 

Le lexique spécifique par catégories

Lorsque l’enfant est plus grand, il pourra apprendre des mots plus spécifiques en fonction de son environnement futur et de ses intérêts.
Par exemple, on pourra lui enseigner du lexique lié aux espaces verts, au traitement du linge, à la restauration, au bricolage, … en fonction des ateliers auxquels l’enfant pourra participer.

Je publierai ci-après les PDF en rapport avec les cibles pré-professionnelles et pré-autonomiques en fonction des besoins des enfants que j’accompagne.
Attention : ce vocabulaire hyper spécifique est réservé aux ados/adultes ou aux personnes qui en ont besoin : ne saturez pas leur mémoire avec des mots si ils ne sont pas utiles aujourd’hui : ça ne servira à rien et comme ce ne sera pas entretenu, ce vocabulaire sera vite perdu !

 

J’ai commencé il y a peu des séries avec des photos et des mots écrits dans différents domaines.
On peut bien sûr les exploiter même avec des non-lecteurs !

Chaque PDF contient :
– un lot d’images avec chaque item en trois exemplaires (pour la généralisation) avec un dos à imprimer afin d’aider à l’organisation.
– un lot de mots écrits (pour apparier aux photos)
– une grille de cotation qui regroupe les 3 séries afin de mettre en exergue les difficultés éventuelles sur certains items.
– un tapis d’enseignement, à imprimer ou non, qui permet de mettre en correspondance l’image avec l’écrit ou inversement par groupes de 3.

 

Il faut être attentif lorsque vous imprimez : certaines pages sont en recto verso et d’autres non car elles seront à plier en deux. Lisez bien les instructions !!

 

Exemple de grille de cotation avec les légumes
Exemple de grille de cotation avec les légumes

 

Exemple de tapis d'enseignement
Exemple de tapis d’enseignement

 

Les légumes (cliquez sur les images ci-dessous) :

(Lire les conseils ci-dessus pour le lexique spécifique)

 

Une maman avec laquelle je travaille nous a fait ça : des languettes à découper afin d’apparier image et mot ! Merci  😉

Les outils (cliquez sur les images ci-dessous) :

(Lire les conseils ci-dessus pour le lexique spécifique)

 

Les fruits (cliquez sur les images ci-dessous) :

(Lire les conseils ci-dessus pour le lexique spécifique)

 

Les ustensiles de cuisine :

(Lire les conseils ci-dessus pour le lexique spécifique)
Toujours sur le même modèle : 3 exemplaires de chaque items en images + mots écrits + fiche de cotation + tapis d’enseignement.

Pour l’occasion, je vous ai même dessiné un thermomix !
Si certain(e)s sont motivé(e)s pour créer des recettes spécial handicap (c’est-à-dire ultra simples avec des pictos) pour thermomix, je suis vraiment partante sur le projet. Il sera possible de l’adapter facilement aussi en version « monsieur cuisine » pour les foyers qui n’ont pas le thermomix.

Le vocabulaire de coupe : en râpé, en bâtonnets, en rondelles, en moitiés, … :

Le vocabulaire de coupe des légumes : qui peut servir dans les ateliers de pratique afin que l’élève comprenne ce qu’on attend de lui lorsqu’on lui demande de couper les carottes « en rondelles » ou « en bâtonnets » :
Ce PDF a été construit pour être utilisé avec une Boîte à Compter de chez Nathan :

 

Le vocabulaire spécifique : comprendre ce qu’est « le linge » et ce qu’est « la vaisselle »

Il s’agit ici à trier deux types d’items en opposition : le linge versus la vaisselle. Tout dépend des jeunes, mais il peut être utile pour certains jeunes de faire ces distinctions. Ce PDF servira surtout à comprendre les termes « linge » (= vêtements mais aussi linge de maison) et « vaisselle » (qui regroupe la vaisselle de table et celle de la cuisine, moins connue des plus jeunes).

Il ne s’agit pas, contrairement à ce qu’on peut se dire de prime abord en voyant ce document, d’apprendre pour le jeune à savoir quoi mettre dans une machine ou une autre. Normalement, dans le réel, peu de jeunes mettront une tasse au milieu du linge ou un slip au milieu de la vaisselle ! (Encore que …;-) )

Pour les non-lecteurs, il est possible de lire la carte avant de leur tendre : le tri se fera donc avec l’écoute et avec une guidance moindre que s’il y avait une image. Mettre une image serait en effet une trop grande guidance et aurait peu de sens. Si l’enfant a besoin de cela, il faut retravailler la « catégorisation classique ».

ATTENTION : il faut vous assurer que l’enfant connaisse les mots de vocabulaire avant de faire cette catégorisation, sinon il ne pourra pas trier !

Trier les étiquettes en associant avec lave-linge ou lave-vaisselle
Trier les étiquettes en associant avec lave-linge ou lave-vaisselle

 

Avec un de mes jeunes, nous avons poussé le vice jusqu’à différencier « le linge de maison » du « linge = habits/vêtement », mais ce genre de différenciation, c’est vraiment de la coquetterie !
Mais bon, comme il en est capable, on ne va pas se priver ! 🙂

 

D’autres thèmes seront ajoutés en fonction des besoins des enfants que j’accompagne. Je les ajouterai ici  🙂

Ceux sur les ingrédients et d’autres sont en préparation !
Egalement des outils de discrimination propre/sale.
A bientôt.

Publié dans Aide à la création de supports, Habiletés cognitives, Lexique - vocabulaire

Des supports sur le thème de Noël

Pour une fois, cet article est construit autour d’un thème et non pour l’enseignement d’une compétence en particulier.

Voici donc en vrac les supports autour de Noël, tous les niveaux confondus. Je rajouterai tout le mois de décembre des activités au fur et à mesure que je les construis  😉

 

Tailles des boules et descriptions : jeux variés

Ce PDF permet de trier les boules par tailles,  grande ou petite mais également, par motifs, par formes, par paires, ….
Grâce aux petites cartes associées, votre élève pourra aussi s’initier à la capacité de description.
On peut également séparer les grandes des petites boules et s’en servir comme d’un qui-est-ce. On étale alors toutes les grandes boules sur la table, un joueur pioche un modèle de boule dans le tas des petites et il doit ensuite répondre par oui ou non aux questions de l’autre joueur afin de deviner la boule qu’il a pioché. On retire ou retourne les boules au fur et à mesure qu’elles sont éliminées.

Autres exemples de possibilités en vrac :

Trier les petites boules VS grosses boules

Trier les boules par paires identiques
Trier les boules par paires identiques

Sélectionner les déclarations vraies des fausses.
Sélectionner les déclarations vraies des fausses.

 

Pour obtenir le PDF, cliquer sur l’image :

 

 

Graphisme autour de Noël

J’ai dessiné des boules, l’objectif était qu’il puisse y en avoir pour tout le monde : donc des gros bords pour les débutants et des plus petits bords. Il y a également des boules vierges pour reproduire les motifs de la page 2 ou encore pour que les plus créatifs puissent décorer leurs propres boules !

Les créations peuvent aussi être plastifiées une fois décorées par les enfants pour décorer le sapin  🙂 Pour se faire, percer et glisser une ficelle pour former un lien.

 

Boîte à compter des Pères-Noël et des lutins

l’objectif est de retrouver le même parmi des cibles relativement semblables :

     

Mémorisation (ou dénombrement, selon l’enfant) des boules de Noël

L’objectif ici est de solliciter la mémoire de travail : prêter attention à ce qu’on lit, le maintenir et produire !

Présentez à l’enfant la carte côté consigne : il doit lire, retourner la carte et faire de mémoire ce qui lui a été demandé.
Attention, quand l’enfant lit, il ne faut pas reformuler (sinon on évalue sa compréhension orale) il faut le laisser se débrouiller avec ce qu’il a lu.

L’enfant peut tracer au crayon Woody ou au feutre Velléda les boules à dessiner, il peut également placer des pompons dessus.

 

Lexique de Noël

Avec les cartes images en 3 exemplaire, pour faire des activités diverses :

  • Associer les 3 images semblables non-identiques
  • Travail en réceptif
  • Travail en réceptif
  • Travail en textuel
  • Travail en transcriptif, …

Attention cependant avant d’investir ce matériel : est-il vraiment bien utile ???
Je l’ai fait car un enfant me l’a demandé et nous avons crée ce support ensemble : l’occasion de le faire taper sur le clavier et de lui montrer les bases du traitement de texte : le changement de couleurs, de police, etc.
Il faut cependant se demander si il est utile pour votre élève d’apprendre ce lexique : si l’enfant a peu de mots dans son répertoire mieux vaut qu’il ait « sac » plutôt que « guirlande » !

Publié dans Habiletés cognitives, Théories et formations ABA, Vie quotidienne

Les imitations motrices

L’imitation est au cœur de l’apprentissage : un enfant typique imite très rapidement les personnes dans son environnement. Cependant, les enfants avec handicap ont besoin la plupart du temps d’acquérir cette compétence qui n’est pas dans leur répertoire à la base.

Il y a différents types d’imitations et celles-ci devront être combinées et modulées.
Quand faut-il les enseigner ? Les imitations sont à commencer très tôt même si cet enseignement peut être un peu ingrat au démarrage et sembler impossible (c’est long et parfois on se dit que l’enfant ne comprendra jamais ce qu’on attend de lui tellement il ne réagit pas …).

Certaines imitations sont plus complexes que d’autres, voici quelques explications.

 

Imiter en même temps ou en différé

Comment enseigner cela ?  en guidance physique totale !

Selon moi, l’enseignement de cette compétence doit être faite à deux personnes (la maman ou un autre intervenant voire même un frère ou une sœur qui passe!) sauf si vraiment, on n’a pas le choix malheureusement.

Normalement, « imiter » dans les programmes des enfants c’est « en différé » : l’enfant doit regarder ce que l’intervenant fait, l’intervenant arrête et dit « fais comme moi » (ou équivalent) et l’enfant doit ensuite reproduire à l’identique ce qu’il a vu.
Cependant, au début de l’enseignement, je fais souvent en boucle mon modèle jusqu’à ce que l’enfant reproduise le même mouvement de sorte que nous soyons tous les deux en même position lorsqu’il se met à m’imiter. Cela permet à l’enfant de constater que nous sommes bien tous les deux sur le même geste. Cependant petit à petit, il va falloir différer : vous faites le modèle, vous arrêtez et l’enfant doit reproduire le mouvement.
Il est parfois nécessaire de lui maintenir les mains pour ne pas qu’il reproduise en même temps que vous (là encore c’est plus facile à deux, mais pas impossible non plus à faire seul).

Néanmoins, j’aime aussi faire avec l’enfant des mouvements très lents et continue et l’enfant doit se réguler sur mes gestes : il doit regarder et faire en même temps mes gestes, un peu à la manière d’une séance collective de yoga : tout le monde en même temps! Cela n’est pas de l’imitation à proprement parlé mais ca consiste quand même à observer et reproduire en même temps un mouvement moteur.

 

Quels gestes imiter? Ci-après, vous retrouverez les 3 grandes catégories d’imitations. Cependant, pour avoir concrètement des exemples, je vous propose ce PDF avec des idées d’imitations à faire faire.

Ces étiquettes vont vous permettre de vous organiser :

  • vous pouvez trier celles accessibles à votre élève ou non,
  • une fois cette sélection opérée, vous pouvez faire 2 tas : les imitations que votre élève est parvenu à faire et celles qui ont demandé une guidance : cela permettra de valider un certain nombre d’imitations si vous êtes en phase d’évaluation par exemple (VBmapp ou autre)
  • enfin, ces étiquettes peuvent vous servir pour composer des séquences de plusieurs imitations sur apprentissage, puis des séquences non apprises (dans ce dernier cas, vous les piocherez au hasard).

Imitations globales

On différencie deux types d’imitations globales :

  • les imitations globales statiques : où on ne bouge pas, par exemple poser ses mains à plat sur la table, ou mettre ses deux mains jointes (genre prière) ou faire un petit chapeau sur la tête (deux mains qui font comme un triangle sur la tête) ou croiser les bras sur son torse, …
  • les imitations globales cinétiques : où on bouge : applaudir, sauter, …

Vous vous en doutez, les deux sont à travailler. 🙂

Au tout début, on conseille souvent de commencer les imitations avec des objets, on dispose deux objets strictement identiques sur la table et l’enfant doit reproduire après nous ce qu’on vient de faire, par exemple :

—  deux cuillères et on dit « fais comme moi » et on met la cuillère à la bouche pour faire semblant de manger et ensuite l’enfant doit faire la même chose avec l’autre cuillère.
— deux chevaux playmobils et on le prend pour le faire sauter et l’enfant doit faire le même avec son cheval.
Cependant, j’ai déjà connu quelques enfants pour qui il était plus facile d’imiter sans objet qu’avec objet … allez savoir pourquoi …. du coup, comme bien souvent, il convient d’individualiser chaque enseignement selon l’enfant.

Au début, vous pouvez essayer de remarquer des mouvements que l’enfant fait spontanément avec ses bras ou ses jambes ou avec des objets. Ces mouvements connus de l’enfant pourront servir à démarrer le programme d’imitation avec des gestes qui lui sont plus familiers.

 

ATTENTION : quelques règles pour l’imitation !

  • si possible faites imiter des gestes fonctionnels : ne pas faire imiter une serviette sur la tête mais plutôt le mouvement de s’essayer la bouche, essayer de prendre des jouets et faire des choses attendues avec : par exemple, faire bercer la poupée, lui faire un bisous sur le front, lui faire remuer les bras, la faire sauter, la faire marcher, …
  • ne PAS dire ce que l’on fait : par exemple si on lève les bras, on ne dit PAS « lève les bras » on dit « fais ca! ». Pourquoi? parce que si on dit ce qu’il faut faire cela devient une consigne (réponse de l’auditeur) et non une imitation !
  • faire faire au moins deux mouvements différents avec le même objet : si un objet est associé à un geste, l’enfant n’aura plus besoin de regarder et automatiser « quand on me donne la voiture je la fais rouler » et ne vous regarder plus. Pour éviter cela, par exemple avec l’objet voiture, faites faire rouler la voiture mais aussi faites-la « sauter » (genre décoller un peu du sol comme si elle allait très vite) ou faites la cogner dans un obstacle (genre accident) afin que l’enfant continue à avoir un intérêt à vous regarder et qu’il fasse bien le mouvement en imitation et non parce qu’il connait par cœur ce qu’il a à faire.
  • idem avec les cinétiques et statiques : quand vous faites faire la consigne de taper dans les mains, faites en parallèle celle de laisser les mains jointes. Cela obligera l’enfant à bien regarder et se concentrer sur ses mouvements pour inhiber le fait de taper !

 

 

Imitations fines

C’est en général les mouvements moteurs des mains : poignets, doigts, etc, … et les mouvements plus subtiles. Ces imitations sont également importantes à acquérir pour pouvoir imiter des gestes plus complexes.
Ces compétences d’imitation vont permettre également de travailler la bonne différentiation des doigts, si importante par la suite pour les gestes d’écriture !

On aura par exemple :

  • fermer le poing
  • bouger les doigts

 

Imitations tête et visage

Elles sont importantes pour le social mais aussi pour le développement du langage. Il va s’agir par exemple de reproduire des mouvements de tête ou des mimiques de visages, qu’on appelle les praxies :

  • faire oui (c’est un geste souvent très très compliqué à faire pour les enfants, j’ignore pourquoi ….)
  • faire non
  • faire des cercles avec la tête
  • montrer ses dents
  • tirer la langue
  • mettre la langue en haut, en bas , à droite
  • faire un bisou
  • gonfler les joues, …

Remarque : vous pouvez également faire des sons en accompagnant ces gestes. Par expérience, on remarque clairement que pour les enfants sans verbal, les gestes aident à « tirer du son ». Par exemple on peut demande rà l’enfant d’imiter le fait de maintenir grand la bouche ouverte (compétence utile pour le dentiste) et faire en même temps « AAaaaahhh » pour que l’enfant imite aussi le son (on appelle imitation verbale/échoïque).

 

Imitations en intensité et vitesse et les séquences d’imitations :

En allant plus loin dans les imitations motrices, fines ou visage, nous allons pouvoir exiger plus. L’enfant devra imiter un rythme, une intensité ou une vitesse.
Par exemple :

  • taper fort sur la table VS taper doucement
  • taper 2 coups rapides et 2 coups lents
  • « marcher avec ses doigts index-majeur » rapidement puis plus lentement
  • appuyer doucement son doigt sur une pâte à modeler VS enfoncer profond son doigt dedans, …

Mais aussi, une suite que j’aime beaucoup car elle va permettre d’aider à développer plein d’apprentissages après : imiter des séquences.
Il va s’agir pour l’enfant de reproduire plusieurs gestes à la suite. Ces petites séquences seront de 2 gestes consécutifs, puis 3 gestes consécutifs, etc, …
Cette compétence n’est vraiment pas évidente car en plus d’imiter, l’enfant devra se souvenir des gestes. Il aura tendance comme dans les autres restitutions qui demandent de la mémoire à avoir un effet de récence ou de primauté : l’enfant oubliera les gestes du mileu ou encore ne refera que le dernier. Au début, on va enseigner à l’enfant des suites apprises et fixes, comme des petites chorégraphies de danse.

Ce n’est qu’après que l’on pourra lui demander des séquences sans apprentissage préalable : il saura se concentrer, se remémorer et reproduire vos gestes dans l’ordre émis!

 

Pour plus d’informations et des contenus plus réguliers, n’oubliez pas de vous abonner à la page facebook d’autismenjeux. 🙂

Publié dans Aide à la création de supports, Ergo : manipulation et motricité, Habiletés cognitives

Se déplacer sur un plateau : le jeu Smarties

Beaucoup de jeux de société demande à savoir se déplacer sur un plateau de jeu. Cependant, même si cela parait évident pour certains, la plupart des enfants que j’accompagne se retrouvent en difficulté.

Cependant, une fois qu’ils comprennent, de multiple jeux du commerce deviennent possibles mais aussi des jeux crées par des instit ou des orthos qui permettent de travailler des compétences précises dans un contexte plus « sympa ».

Je vous propose donc d’imprimer un jeu d’enseignement de déplacement sur un plateau de jeu, que vous pouvez voir sur la photo ci-dessous. Il faudra créer également le dé couleurs avec un cube (dé normal customisé, un cube de bois, etc)
Le PDF se trouve ici.

Se déplacer sur un jeu de plateau demande des compétences variées

L’enfant va devoir mixer différentes compétences dites simples mais qu’il faudra maitriser pour pouvoir les utiliser en même temps.

  • Parvenir à visualiser le trajet dessiné sur le plateau :
    Il peut être carré (à la manière d’un Monopoly), en escargot (comme le jeu de l’oie), en croix (comme les petits chevaux), en ligne droite, en serpentin, etc. L’enfant va devoir percevoir le chemin global que prend le parcours. Vous pouvez tester en dessinant des lignes sur une feuille et l’enfant doit la suivre avec une petite voiture, son doigt, un personnage légo, etc, … De la même manière, vous pouvez imprimer sur le net des plateau de jeu vierge et voir si l’enfant est en capacité de suivre le tracé du parcours. Si ce n’est pas le cas, il faut entrainer ça. Vous pouvez également lui faire faire des labyrinthes simples en suivant du doigt!

 

  • Parvenir à repérer le début et la fin : le début est plus facile car on peut placer les pions de départ, cependant, il faut que l’enfant visualise l’arrivée. Si il parvient à suivre comme expliqué ci-dessus, il devrait pouvoir arriver « à la fin » sans problème. Pour le représenter de façon tangible, le fait de mettre un smarties sur la case « arrivée » va aider.

 

  • Avoir compris le tour de rôle : que l’enfant comprenne et tolère que c’est « un coup lui un coup l’autre ». Si ce n’est pas acquis, il faut l’enseigner cette compétence en dehors du jeu et la travaillant isolément. Par exemple, en empilant des gros légo : « un coup toi un coup moi » où on alterne comme ca. Sinon, tout apprendre en même temps sera mission impossible pour l’enfant.

 

  • Comprendre comment lancer un dé : allez sur l’article ici si vous voulez de plus amples informations.
  • Et la valeur du dé : la couleur? la forme? la quantité? Un « dé symbole/forme/couleur » sera plus facile au début qu’un dé avec des quantités (même si l’enfant a des bases en numération) car il s’agit d’ordinal et non de cardinal. Pour en fabriquer un, prenez un cube de bois et coller les taches de couleurs sur les facettes comme expliqué pour le jeu Speed des habits ici.

 

  • Pouvoir repérer son pion parmi les autres : ce n’est pas facile de comprendre le concept (« je suis un pion rouge ») ni même de tout simplement se rappeler que nous jouons avec le pion rouge et non le vert.

 

  • Et enfin, de comprendre que la dernière case, l’arrivée, est celle qui fait gagner … oui mais qu’est-ce que gagner? Pour cela, nous allons utiliser des astuces décrites ci-après.
    Pour cela, je mets un smarties (ou raisin sec) ou quelque chose de petit que l’enfant aime : c’est cette petite astuce qui va lui faire comprendre que « gagner » signifie gagner quelque chose (là, ce sont des smarties et ensuite ce sera symbolique : « gagner la partie »). Par contre, il faut aussi jouer le jeu : si c’est vous qui gagnez, c’est vous qui mangez le renfo !Et une fois qu’ils auront compris que le but est de gagner, il faudra leur apprendre à tolérer le fait de perdre !  😉

 

  

 

Un jeu de plateau simple et ses guidances environnementales pour commencer

Ce jeu a été étudié pour préparer l’élève : on limite et on joue donc à deux joueurs (ortho/intervenant/maman/fratrie/…)

En PDF, vous trouverez un plateau de jeu à télécharger avec des pois de couleurs qui forment des espaces pour se déplacer. La forme du parcours est délibérément un peu sinueuse mais pas trop : normalement, l’enfant devrait pouvoir facilement déduire un trajet sans se perdre. Si ca vous parait trop compliqué, vous pouvez toujours couper le parcours dans les angles pour ne former qu’une seule ligne droite (mais faut avoir de la place!!)

L’activité préparatoire consiste à guider l’enfant pour qu’il suive du doigt tout le parcours du début (dans l’herbe) à la fin (dans le gros point final).

 

Vous aurez besoin pour la création de ce jeu de :

  • d’imprimer le parcours du PDF ci-joint : le découper pour former un serpentin (c’est plus facile pour les enfants de percevoir le parcours si il forme un chemin « détaché » plutôt que si c’est encore sur les feuilles A4) comme sur la photo ci-dessous :
  • d’un pion de jeu pour représenter les joueurs. Plusieurs possibilités s’offrent à vous mais il est important de se poser la question question du pion quand on commence avec un jeu de société.
    Vous pourrez utiliser des figurines/ Playmobil (idéalement un adulte et un enfant) comme on peut le voir sur la photos ci-dessous. Vous pouvez aussi glisser dans le cavalier-pion un portrait de l’enfant ajouté au pion « normal », comme on le voit sur la photo ci-après pendant le jeu « l’arrêt de bus ».
  •     

Vous pouvez aussi, comme ci-après, imprimer sur papier autocollant des médaillons avec les portraits des joueurs pour pouvoir les découper en cercle pour les coller sur des bouchons et obtenir des pions que l’enfant reconnaitra plus facilement. Avec leur portrait et le vôtre c’est plus facile de s’identifier au pion et pas besoin de surcharger la mémoire pour retenir la couleur avec laquelle on joue!

 

  • d’un dé avec des couleurs : que vous possédez ou bien que vous fabriquez comme décrit ci-dessus.
    Vous pourrez utiliser d’abord le dé de couleurs et ensuite, vous pourrez utiliser le dé avec des quantités (en écritures chiffrées ou en constellations).

  • un paquet de smarties, ou raisin sec, ou autre chose que l’enfant aime.

Première manche : l'enfant a gagné, je lui donne le smarties ! Tant pis pour moi ;-)
Première manche : l’enfant a gagné, je lui donne le smarties ! Tant pis pour moi 😉

 

Hé hé : revanche !! il a perdu, je peux manger le smarties !
Hé hé : revanche !! il a perdu, je peux manger le smarties !

 

Le but de ce jeu sera tout simplement d’arriver le premier afin de manger le smarties!

En tout premier lieu, faites glisser-sauter le pion de l’enfant depuis le départ jusqu’à l’arrivée afin qu’il visualise le trajet à parcourir.
Puis, on se met les pieds dans le départ, dans l’herbe, et on lance le dé, on déplace son personnage sur le premier rond de couleur qui correspond à la couleur du dé. Si il y a déjà un personnage sur la case, on va sur la prochaine case qui correspond à la couleur désignée.
La partie va être très courte. C’est voulu : l’enfant aura déjà à gérer tout ce qui a été mentionné plus haut.

Quelques règles pour l’enseignement

Il faut attendre et ne pas « presser » l’enfant car il doit avoir le temps de prendre les informations : normalement, vu qu’il y a un renfo à la clef, il doit comprendre que plus il lance rapidement, plus il aura le renfo rapidement et que plus on fait de parties, plus il aura de probabilités de gagner un smarties. Dans les tests que j’ai fait au cabinet, ils demandent en boucle à jouer au « jeu Smarties! »

  1.    ATTENTION : ne PAS VERBALISER lorsqu’on joue : pas de verbalisation du type : « à toi », « moi », « allez lance le dé », « déplace ton personnage », « c’est mamie qui joue maintenant », ou pire « allez joue après tu auras le smarties » etc, il faudra faire toutes ces guidances en guidances physiques, car :
    – On souhaite que l’enfant le fasse seul rapidement en réfléchissant (et donc qu’il infère le chainage complet : lancer le dé, déplacer le pion, attendre, lancer le dé, déplacer le pion, etc, …) et en s’engageant dans la tâche
    – Si il est verbal : on ne veut surtout pas qu’il écholalise des consignes en répétant bêtement : « lance le dé » alors qu’il est en train de lancer le dé.
  2.    Une fois que l’enfant a compris, il faut ARRETER les renfos alimentaires et passer à d’autres jeux de plateau car on ne peut pas dire que celui-ci soit trépidant ! Le but de ce jeu était uniquement de comprendre comment on se déplace avec des jetons sur un plateau de jeu.
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Décris-moi ton Playmobil

Voici un nouvel article sur les playmobils !
Le précédent qui se trouve ici, était axé sur les objets Playmobil et abordait les RAFCC (caractéristiques /catégories / fonctions des objets).

Ici, il va s’agir d’apprendre à discriminer et/ou décrire tous ces petits personnages.

Tous les supports sont sur le même PDF : selon vos besoins et le niveau de l’enfant, vous pourrez imprimer uniquement les pages qui vous paraissent nécessaires.
Grâce à ce PDF vous allez pouvoir utiliser VOS propres playmobils !

Vous trouverez dans ce PDF :

Des fiches pour Boîte à Compter (Nathan) : pour les enfants qui ont l’habitude de trier en 1 pour 1, ils comprendront facilement ce que l’on attend d’eux.
On peut ensuite les faire verbaliser à chaque fois qu’ils posent « oui, cheveux blonds, oui, cheveux noirs, … ») ou pas.

Pictos séparés pour tris dans des grosses boîtes : vous pouvez découper les pictos un par un pour les désolidariser les uns des autres et ne travailler que certaines oppositions.
Pour complexifier beaucoup, vous pouvez aussi travailler sur des concepts tels que : « les cheveux gris » et à côté « les cheveux non gris » (donc où on mettra les blonds, les bruns, etc), mais attention, c’est beaucoup plus complexe que du simple tri avec des classes « pures ».

Pictos laissés assemblés : comme ils se présentent là, ils peuvent servir de supports de discussion pour des élèves verbaux mais qui ont besoin de s’organiser dans leurs discours pour décrire. Dans ce cas, vous ne découpez que les traits en pointillés. Vous pourrez utiliser un Velléda pour entourer ou exclure ou bien des sélecteurs tels que décrits ici.

J’ai essayé de dessiner tous les possibles avec les nombreux playmobils que j’ai mais s’il manque des critères à ajouter, je peux les ajouter !

 

Voici des exemples de mises en situation

En général, je commence avec le tri des bébés versus les adultes, puis, les bébés versus les enfants (comme ci-dessous) et enfin, je demande à l’enfant de trier les bébés /les enfants/les adultes (comme sur la photo de droite dans la triboîte rose)

Ensuite, je fais du tri de couleur de cheveux : c’est assez facile car il existe 5 couleurs relativement bien définies (dans le monde des playmobils, les nanas ne se font pas faire de mèches …) : ci dessous, on voit un tri avec uniquement 2 couleurs de cheveux (mais j’ai mis des enfants et des adultes, donc, c’est plus complexe que de ne prendre que des playmos du même âge). Puis, on voit dans la photo de droite le tri des couleurs de cheveux dans une Boîte à compter, donc, avec 5 possibilités de couleur.

   

Puis, les enfants peuvent trier le type de vêtement du bas : il en existe d’autres mais globalement ils sont soit en short, soit en pantalon, soit en jupe (j’ai exclu les robes, trop complexes à discriminer chez Playmobil où il y a une pliure centrale qui forme comme une ceinture).

Trier, tout âge confondus, les personnages en short de ceux en pantalon de ceux en jupe.
Trier, tous âges confondus, les personnages en short de ceux en pantalon et de ceux en jupe.

 

Ici, tri entre les pantalons et les short pour un enfant qui peinait à faire la différence.
Ici, tri entre les pantalons et les shorts pour un enfant qui peinait à faire la différence. Il n’y a pas de boîte car je voulais qu’il puisse bien voir la longueur du vêtement.

 

Puis, on peut trier par genre. Attention, c’est extrêmement stéréotypé chez les playmo : cette distinction homme/femme est complexe pour les enfants que j’accompagne.
Souvent, je passe par le tri « c’est une maman/papa » et après je glisse vers « femme/homme » et « dame/monsieur ». Je n’aime pas trop passer par « maman/papa » mais souvent, les enfants connaissent ce vocabulaire là.

Ensuite, on peut faire trier les types de vêtement, ou les couleurs des vêtements : exemple ci-dessous avec un enfant qui a voulu tous me les asseoir !! 😉

 

Passer à la discussion : le réceptif et l’expressif

Une fois que les tris paraissent faciles pour votre élève, qu’il a donc bien discriminé les différentes caractéristiques possibles d’un playmobil et SURTOUT qu’il soit capable de jongler d’une caractéristique à l’autre (trier par taille, puis par cheveux, puis par type de bas, etc, ..) vous allez pouvoir travailler en réceptif (donne-moi) et en expressif (dis-moi).

Exemples ci-dessous :

Là, je demande à l'enfant de me montrer le monsieur (=papa = homme) parmi une femme et un homme. Oui, il a bon.
Là, je demande à l’enfant de me montrer le monsieur (=papa = homme) parmi une femme et un homme. Oui, réponse correcte !

 

Dans l’exemple ci-dessous, l’enfant doit me dire de quelle couleur sont les chaussures de chaque personnage. Il verbalise donc : « chaussures rouges, chaussures noires, … »

 

Même principe ci-dessous : l’enfant doit me décrire les couleurs des habits. Je laisse encore la guidance avec le picto « tel vêtement » + « telle couleur ».

Il y a une erreur dans les illu mais j'ai corrigé dans le PDF entretemps!
Il y a une erreur dans les illu mais j’ai corrigé dans le PDF entretemps!

Description globale de personnages avec toutes les caractéristiques :

Exercice fait avec mon petit fana de playmobils ! 😉 il en choisit un dans la caisse de playmo et on tente de parler de ce bonhomme grâce aux guides visuels : il entoure avec les pastilles de sélection (voir cet article où j’explique comment faire).

          

On peut évidemment travailler aussi avec des exclusions : dans cet exemple, je demandais à l’enfant « est-ce que ton playmobil est adulte? » « non » et je barrais adulte. « Et est-ce que c’est un bébé? » « non » alors je barrais bébé et donc, c’est un enfant. Ceci permet de travailler le fait de répondre à des questions simples mais aussi de commencer à préparer le « qui est-ce? » où il pourra lui-même poser des questions pour deviner un personnage précis (je prends en photo un seul playmobil avec mon téléphone et l’enfant doit deviner lequel j’ai photographié!).

 

Les inventaires : 11 pages pour répertorier les personnages

Une fois que l’enfant sait bien trier selon toutes les caractéristiques comme on l’a fait plus haut. Voici une suite possible : faire des inventaires.

Cette compétence est importante car elle permet de s’organiser y compris sans langage (donc très arrangeant pour les enfants en difficulté que nous avons).

Cette activités est particulièrement adaptées pour les jeunes avec handicap qui participeront à des ateliers de conditionnement par exemple. Cependant, ces tâches permettent également à tous d’organiser des données en tableau et de savoir les exploiter pour tirer une information nécessaire.

L’idée ici est de prendre une poignée de personnages Playmobils : au début que vous trierez afin qu’ils répondent aux critères attendus, puis, sans trier et là, le jeune devra s’arranger avec les quantités « zéro » ou bien les caractéristiques qui n’apparaissent pas dans le tableau.
Les pages d’inventaire sont de plus en plus complexes avec de plus en plus d’entrée.

 

Conseils et remarques :

—  Adapter les quantités de playmos au niveau de l’enfant.
— Pas besoin de beaucoup de playmobils car l’objectif n’est pas le dénombrement mais l’organisation dans ledit dénombrement.

Ces documents permettront de :

  • Favoriser la flexibilité car il faudra parfois regarder la couleur des cheveux, parfois la couleur des chaussures, etc.
  • S’organiser méthodiquement pour effectuer une tâche : l’enfant devra être aidé au début pour organiser son tri de façon à ne compter qu’une fois chaque personnage mais à les compter tous
  • Comprendre que « zéro » est l’absence de quelque chose
  • Entraîner la planification dans des tâches multiples
  • Pouvoir ajouter un critère qui n’est pas stipulé -> gérer un problème inattendu. Par exemple, « autre couleur » où il faudra ajouter « violet » car il n’apparait pas dans la liste initiale.
  • Croiser des données et répondre à des questions avec plusieurs critères, …

Bref, fonctions exécutives à fond : planification, anticipation, flexibilité, inhibition, maintien attentionnel, etc !

Je continuerai certainement ces exercices avec des totaux afin de pouvoir poser des questions du type : « combien d’enfants en tout ? » et « combien d’enfants ont des bottes ? »  😉

 

Exemples pratiques :

Ci-dessous, le jeune avait laissé les personnages en tas et il dénombrait sans exclure ceux déjà dénombrés, résultat : pas trop d’erreurs lorsqu’on était dans des petits tableaux mais complètement perdu lorsqu’il a du remplir des tableaux avec plus de critères ou plus de personnages!
J’ai donc guidé pour qu’il fasse des petits tas (comme ci-dessus mais cette fois, il doit s’organiser sans désignation des tas!!)

et il a vite compris et a continué à faire des petits tas pour les autres critères. A voir si il va adopter cette stratégie là lors de nos futurs inventaires dans les semaines à venir.
Ci-dessous, il doit trier les « Bruns » des « pas bruns » et là, encore une fois, c’est difficile dans la catégorie « non bruns » de mettre plusieurs couleurs de cheveux … mais il a réussi !  😉

Ici, c’était le même jour, il a voulu s’organiser tout seul et il a fait un mix de nos deux stratégies : il a cherché à s’organiser mais en les plaçant dans les cases du tableaux, donc pas tres pratique et rapidement brouillon ! C’était certainement plus économique mentalement que de « réinventer des tas un peu plus loin mais on tient de bon bout! Je l’ai juste aidé à séparer un peu plus les deux tas … mais pas mal ! C’est marrant de pouvoir voir comment l’enfant s’organise grâce aux manipulations qu’il fait avec les playmos, on voit les stratégies et les changements de réflexion en fonction de comment il manipule les critères.

Voilà, cet article est rédigé un peu différemment des autres mais j’ai mis plein d’exemples de mises en situation en séance afin de donner des idées d’exploitation du PDF. N’hésitez pas à me soumettre vos idées et remarques pour que je puisse les ajouter !

Publié dans Aide à la création de supports, Apport théorique, Habiletés cognitives

Le début de la compréhension complexe : combiner !

J’aime beaucoup cette activité que je fais avec tous les enfants que j’accompagne, à un moment ou un autre.
Il s’agit pour l’enfant d’écouter attentivement pour me donner le bon élément. C’est le début de la compréhension « complexe » car on va associer 2 éléments.

Voici un article assez détaillé que j’ai rédigé pour une maman en visio mais qui peut servir à d’autres qui me liront.

Pré-requis : l’enfant connait en RECEPTIF les couleurs et les noms des items que vous allez choisir.

Pour cette activité, il va vous falloir au minimum 3 items de 3 couleurs différentes ( = 9 objets, si vous suivez bien). En recherchant dans vos armoires, vous allez trouver facilement …

Ci-dessous, j’ai pris des légos, des feutres, et mes pingouins.

 

Activité préparatoire : s’assurer de la bonne connaissance en réceptif

Pour vous assurez que l’enfant connaisse les termes (items et couleurs choisis), vous commencez par présenter sur la table :
— un même élément de 3 couleurs différentes, par exemple : 1 légo rouge, 1 légo bleu et 1 légo jaune. Vous demandez à l’enfant « donne/montre le rouge » puis vous évaluer toutes les couleurs une par une.
— un élément différent d’une même couleur, par exemple : 1 feutre jaune, 1 pingouin jaune et 1 légo jaune. Vous demandez à l’enfant « donne/montre le légo » puis vous évaluer les autres items (ici : pingouin et feutre)
Si l’enfant y arrive, vous pouvez continuer la lecture, sinon, il faut entrainer cette tâche.

 

Discriminer les deux critères : item + couleur.

Puis, vous allez présenter l’activité comme ci-dessous : en 3 tas bien distincts (pour que vous puissiez guider physiquement, en enseignement sans erreur, plus facilement) , en triant par ITEM (c’est très important car en français, c’est le premier terme que l’enfant entend quand on lui donne une consigne du type « donne moi le ITEM » de telle couleur.

Vous allez ensuite demander :
« donne-moi le LEGO …. (et vous orientez sa main au dessus des légos) ….. ROUGE ….(et vous orientez sa main sur le légo qui est rouge). Il faut guider systématiquement pour que l’enfant ne tâtonne pas et qu’il ait la réponse correcte tout de suite : c’est grâce à cela qu’il comprendra. Ensuite, quand vous sentez que l’enfant oriente sa main vers le bon tas d’items lorsque vous parlez vous pourrez estomper votre guidance physique.

Lorsque l’enfant est à l’aise avec l’exercice ci-dessus où tout est bien séparé, vous allez rapprocher les tas et commencer à mélanger les éléments de façon à obtenir un tas mixé. Vous allez ensuite demander à l’enfant de vous donner tel item de telle couleur. Cette présentation est beaucoup plus complexe mais c’est la compétence que l’on vise : qu’il puisse sélectionner 2 composants sans guidance environnementale, sans petits tas.

 

On peut alors faire l’exercice avec plein d’items différents, en changeant le vocabulaire avec ce que vous avez chez vous : des couverts plastique de couleur, des grenouilles sauteuses, des pinces à linge, des lettres magnétiques, des dés de couleurs, etc .. et si vous n’avez pas, vous pouvez vous procurer ce genre de petits objets bien utiles dans les discounts.

Voici le même exercice avec cette fois 4 items : gobelets (bluff dice de chez Action à 3€), des lettres, des dés et des pinces à linge. Le tout présenté encore en petits tas pour aider l’enfant.

Niveau champion du monde ci-dessous avec 7 items différents !

Discriminer les deux critères : quantité +  couleur

Cette activité peut être réalisée en imprimant des PDF gratuits sur ce site : les cartes du speed des habits ou encore les constellations de dé ici

Voici un nouveau support que j’ai dessiné (attention au format : vous pouvez réduire la taille en imprimant « 2 pages par feuille ») : vous pouvez ôtez les écritures chiffrées pour ne garder que les constellations de dé colorées et vous donnez la consigne : « donne le 4 rouge », … puis vous mélangez avec d’autres objets comme ci-dessus et demandez : « donne le légo vert », « donne le légo orange », « donne le 5 vert », etc, …

Pour obtenir le PDF, cliquez sur l’image :

Discriminer les trois critères : taille + forme +  couleur

Pour travailler cette activité, vous pouvez télécharger le PDF que j’avais fait pour adapter le jeu « menu bien épicé ».

Pour débuter, vous pourrez extraire 2 critères, par exemple la taille et la couleur et ne prendre que des ronds par exemple.

Puis, complexifier la tâche avec toutes les images du PDF, donc les 3 critères.
Lorsqu’on verbalise, on dit : un « grand carré vert », c’est-à-dire : « taille forme couleur », donc, pour aider l’élève, vous allez faire des tas de pictos d’abord par tailles (un tas de grand et un tas de petit), et décomposer ces tas en types de forme (rond, triangle, carré) puis en couleurs. Ainsi, vous allez pouvoir le guider physiquement en enseignement sans erreur.

Pour aller plus loin …

Pour travailler le 2 critères, vous pouvez vous servir de beaucoup de jeux très répandus, tel que des jeux en bois avec des formes variées.

Pour 3 critères, il y a aussi des jeux du commerce que j’ai déjà présenté ici : Catch it 3 critères (animal, couleur, motif), Candy (couleur, couleur, couleur),

Le super jeu Un menu bien épicé (cliquer pour aller sur l’article dédié) vous permettra de travailler 4 critères : forme + couleur+ taille + motif !

 

Il est également intéressant de pouvoir faire verbaliser l’enfant et non de travailler uniquement en réceptif. Pour cela, il y aura un autre article avec d’autres PDF bien pratiques pour faire parler les enfants !  😉

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Jeu de flexibilité mentale autour des habits

J’ai dessiné ces cartes afin de pouvoir réaliser une multitudes d’activités de flexibilité mentale autour du vocabulaire simple des vêtements : lexique qui doit être priorisé avec les enfants avec handicap.
En effet, il existe beaucoup de jeux avec des girafes, baleines, formes géométrique mais il faut garder en tête qu’il est préférable de toujours commencer par du FONCTIONNEL : c’est-à-dire du vocabulaire que l’enfant pourra réinvestir tout de suite et qui lui sera utile dans son quotidien. Bien entendu, une fois ces items utiles acquis, on pourra augmenter son répertoire dans tous les domaines : animaux, transports, et autres.

(Cliquer sur l’image pour obtenir le PDF)

Dans le PDF vous trouverez :
– 69 cartes avec des vêtements de couleurs différentes et en quantités variables
– des pictogrammes pour trier
– la possibilité de construire un dé.

 

Première étape : du tri « simple ».

Le fait de trier un même ensemble selon différents critères est une compétence importante à développer et qui est nécessaire dans les jeux de société « débutants ».
Plastifiez les pictos et découpez-les un par un : disposez-les sur la table ou au dessus de boîtes de tri.
Vous allez pouvoir faire trier à votre élève selon :
– le type de vêtement
– la quantité
– la couleur
Je vous conseille de ne PAS commencer par le tri de couleurs car c’est en général bien acquis par les enfants. Si vous le faites, l’enfant risque d’avoir plus de difficulté à trier ensuite par types d’habit ou par quantités.

 

Alors, par exemple, pour un enfant débutant, vous pouvez sélectionner 3 types d’habit uniquement et les prendre tous de la même couleur pour faciliter la tâche. Par exemple l’enfant devra trier des slip / pantalons /chaussettes et vous ne donnerez que des vêtements verts.
Puis, vous augmentez la quantité jusqu’à ce que l’enfant soit en capacité de trier les 6 types de vêtement du jeu comme sur l’exemple ci-dessous :

Ensuite, vous reprenez avec 3 types de vêtement mais vous introduisez une couleur et vous augmenterez les quantités comme sur la photo ci-dessus.
ATTENTION ; c’est sur cette tache que les difficultés commencent!

Par exemple, dans la situation en photo ci-dessous : l’enfant doit trier le tas de cartes par type de vêtements. Tout se passe bien jusqu’à ce qu’il croise ce genre de configuration :

   

On voit ci-dessus que la carte à trier est : « culottes oranges ». L’enfant doit donc le mettre sur le tas « culotte » MAIS comme il y a un « t-shirts oranges » (bien positionné sur le tas des t-shirts) l’enfant va avoir la grosse tentation de ne pas inhiber la couleur au profit du type de vêtement : il est fort à parier que l’enfant va mettre le orange avec le orange car visuellement la couleur orange est très prégnante.

La difficulté est la présence de la même couleur alors qu’on est en train de trier par vêtement. Il va y avoir conflit cognitif. Il y aura le même problème si l’élève trie par quantité et qu’il voit sur le haut des tas un même vêtement : il aura tendance à ne pas l’inhiber et sera enclin à apparier par types de vêtement au lieu de ne se centrer que sur la quantité.

C’est EXACTEMENT là que tout le travail se joue : parvenir à trier de façons différentes un même ensemble d’items. En bas de cet article, vous trouverez des exemples de matériels (que vous avez peut-être à votre disposition!) avec lesquels vous pourrez travailler cette compétence.

 

 

Traduire une carte en un ensemble de pictos … et inversement

Par exemple : avec un ensemble de pictos : « 3 / pull / vert » l’enfant devra sélectionner parmi 3 (voire plus) la carte avec les 3 pulls vert. Afin que l’enfant comprenne mieux nos attentes, faites une guidance environnementale en créant un espace « pose la bonne carte ici ».

Ensuite, on peut travailler dans l’autre sens : on sélectionne une carte et l’enfant doit décomposer cette carte en critère :
Exemple : la carte avec 2 chaussures jaunes, l’enfant doit coder : « 2 / chaussures / jaune »

On peut également faire ce travail avec les « panneaux » non découpés : l’enfant sélectionne avec les sélecteurs transparents les critères adéquats :

 

Comprendre les questions : quelle couleur? qu’est ce que c’est? combien il y en a? puis  comment? quoi? combien?

On pourra ensuite travailler l’écoute de la question « c’est quelle couleur? » et l’enfant doit répondre une couleur et non pas une quantité ou un nom d’habit. Pareil pour les autres questions. Ces questions pourront ensuite être mixées « c’est quelle couleur? », « c’est quelle forme? », « c’est quelle forme? », « c’est quelle forme? », « c’est quel habit? », « c’est quelle couleur? », et il faudra que l’enfant ait la compréhension de la question mais aussi la flexibilité mentale pour alterner les questions sans se tromper.

En montrant les « affiches » des 3 catégories comme ci-dessous :

Je demande à l'enfant : "c'est quelle couleur?" et je lui montre l'affiche avec les 6 couleurs pour le guider et qu'il ne me réponde pas "6" ou "chaussettes".
Je demande à l’enfant : « c’est quelle couleur? » et je lui montre l’affiche avec les 6 couleurs pour le guider et qu’il ne me réponde pas « 6 » ou « chaussettes ».

 

Même principe que ci-dessus : je demande "il y en a combien?" et je guide pour qu'il réponde grâce à l'affiche des chiffres.
Même principe que ci-dessus : je demande « il y en a combien? » et je guide pour qu’il réponde grâce à l’affiche des chiffres.

 

Ici, c'est plus complexe. Je mets les 3 affiches et je pointe celle en rapport avec ma question orale : cette configuration demande plus de concentration que les deux précédentes. Cela permet d'estomper les guidances des affiches.
Ici, c’est plus complexe. Je mets les 3 affiches et je pointe celle en rapport avec ma question orale : cette configuration demande plus de concentration que les deux précédentes. Cela permet d’estomper les guidances des affiches.

 

Le jeu de dés et des tapettes :

Fabrication du jeu

Pour créer ce jeu, il faut acheter (chez Action ou autres) des gros carrés de bois, puis vous les peignez en blanc :

   

Découpez SANS LES plastifier une série pictos comme ci-dessous :

Découpez les images (non plastifiées donc) une par une.
Collez ces images sur vos 3 cubes de bois blancs en formant donc : un dé avec les types de vêtement, un dé avec les couleurs et un dé avec les quantités.
Passez ensuite 2 couches de vernis pour assurer la longévité des images collées sur le dé. (vernis de chez ACTION en petit contenant : environ 2€)

Votre jeu est prêt !

 

Préparer au jeu

 

Ce jeu se joue avec des dés : je vous conseille donc la lecture de l’article sur les lancés de dés qui se trouve ici.

Afin que l’enfant se familiarise avec le futur jeu à plusieurs joueurs, entrainez le de maniere progressive. Préparez 2 dés et 3 ou 4 cartes dont une qui correpond aux critères du dé. L’enfant doit prendre la bonne carte et la garder à côté de lui.
Ensuite vous pourrez augmentez la quantité totale de cartes.

Règles du jeu

On peut jouer à la manière d’un UNO ou à la manière d’un jeu SPEED.

Sinon, je vous propose ma règle :

On lance 2 dés, les joueurs doivent attraper le plus rapidement possible une carte qui correspond (si possible avec des tapettes ventouse, c’est quand même beaucoup plus rigolo!!) et ensuite, le joueur qui vient de finir son lancé choisis 2 dés (sur les trois) qu’il donne au joueur suivant. Et ainsi de suite.

On  peut choisir de jouer avec les 3 dés : il n’y aura qu’une seule carte « attrapable » et parfois, il n’existe aucune carte correspondante aux 3 critères, dans ce cas, le joueur doit verbaliser le 1er « il n’y en a pas ».

L’avantage de jouer avec uniquement 2 dés est qu’on peut choisir les critères à sélectionner et du coup, mettre l’autre en difficulté (ou non) en lui donnant un dé avec des critères qui lui sont plus complexes à sélectionner. De plus, il y a plusieurs possibilités de cartes avec un lancé de 2 dés alors plusieurs joueurs peuvent gagner des cartes sur le même tour.

 

 

En vrac, du matériel avec lequel travailler la flexibilité cognitive dans le tri :

Avec les compteurs de chez Learning Ressources : on peut trier par quantité, par couleur et par animaux

 

Jeu PIPPO de chez Gigamic ; trier par couleurs et par type d’animal :

Jeu Match Master où on peut trier par quantités, couleurs et animaux :

Jeu CATCH IT, de chez Goula, où on peut trier 3 types d’animaux, 3 motifs et 3 couleurs :

 

COLORAMA ou bien tous les jeux de formes et couleurs qu’on a tous dans nos placards :

UNO : qu’on peut trier par couleurs ou par chiffres et bien d’autres encore !!

Publié dans Aide à la création de supports, Compréhension, Habiletés cognitives, Lexique - vocabulaire

Introduction au Qui est-ce ? un début aménagé

Voici l’article bien attendu sur l’introduction aux jeux du type « qui-est-ce? » que personnellement, j’adoooooooooooooore !  <3
Vous trouverez dans cet articles un PDF gratuit avec des bonhommes simples afin de travailler des notions-clefs d’exclusion et de sélection.

Ce support : « Trouve-moi » est adapté aux élèves qui apprennent mais aussi aux plus à l’aise, comme par exemple des lecteurs qui devront sélectionner après avoir lu un descriptif.

 

A vos imprimantes!

 

J’avais déjà rédigé un grand déroulé qui traitait de : « La négation : pas, sans, aucun, ni ni. »  

Il était question dans cet article de faire comprendre à notre élève l’idée de la négation : ce n’est pas chose aisée et cet apprentissage demande beaucoup de guidances et de patience pour l’enfant et pour l’enseignant.
Nous partions alors d’illustrations avec que des portraits, tous identiques exceptés nos critères ; chapeau ou lunettes ou les deux ou rien, et pantalon ou t-shirt ou les deux ou rien.

Voici donc le niveau supérieur ; les couleurs interviennent et des critères sont ajoutés.

Les bonhommes sont toujours strictement identiques afin que l’enfant puisse bien se focaliser sur les indices à traiter. De plus, il n’y a que des garçons : la différence de genre étant très complexe pour les enfants que je suis. Je dessinerai néanmoins peut-être une version « fille » ultérieurement.

Dans le PDF gratuit à télécharger vous trouverez :
– des pictogrammes habits et accessoires (chapeau, lunettes, t-shirt, pantalon et short)
– ces mêmes pictogrammes mais barrés d’une croix rouge
– des pictogrammes couleurs
– les cartes des bonhommes
– une page de couverture pour ranger dans une pochette transparente.

Comme d’habitude, vous imprimez et plastifiez. ATTENTION ; pensez à numéroter le dos des cartes des personnages dans l’ordre du PDF, ca vous facilitera la tâche pour vous repérer ensuite.
Il y a également une feuille afin de colorier pour ceux qui n’ont qu’une imprimante noir et blanc ou les intervenants qui voudraient du consommable en les coloriant, barrant ,etc, …

 

ASTUCE :

Je vous conseille de vous faire des croix transparentes d’exclusion (voire même des cercles de sélection) . Cliquez sur l’image pour le fichier et ici pour l’article avec les explications.

 

 

Afin de bien exploiter ce document, je vous conseille de relire l’article antérieur dont je parlais ci-dessus :  « La négation : pas, sans, aucun, ni ni. »   .
Les premières étapes vont être sensiblement les mêmes : du tri du tri du tri !!!  🙂

Pour tous les exercices qui vont suivre, j’ai séparé mes pictos en 2 lots : la première page avec les cartes de 1 à 12 et la seconde page avec les cartes de 13 à 25. Dans ma version prototype, j’ai écrit au marqueur les chiffres …

 

Exemples d’exploitations autour de ce support, avant d’y jouer de façon plus « classique »

Trier dans tous les sens

Idée 1 : Critère ou non critère.
Avant, j’utilisais « lunettes » VS « lunettes barrées » mais maintenant je préfère utiliser « lunettes » VS « croix rouge » car je trouve que pour un apprenant c’est peut-être plus clair si le critère n’est pas du tout représenté. A voir à l’usage, cependant, j’ai quand même fait les deux versions pour tester avec les enfants.

Trier ceux qui ont des lunettes de ceux qui n'en n'ont pas.
Trier ceux qui ont des lunettes de ceux qui n’en n’ont pas.

 

Idée 2 : Critère à double composante (vêtement +couleur).
Il faut donc séparer les pantalons bleus des autres : il faut exclure : ceux qui ont un pantalon d’une autre couleur (tous, sauf bleus) ainsi que ceux qui portent les shorts bleus, les éventuels tout nus (il n’y en a pas ;-p) …
Pour les enfants plus en difficulté, vous pouvez colorier un pictogramme de « pantalon bleu » plutôt que d’utiliser le pictogramme composé « pantalon + bleu ».

Trier ceux qui ont un pantalon BLEU de ceux qui n'ont pas de pantalon BLEU.
Trier ceux qui ont un pantalon BLEU de ceux qui n’ont pas de pantalon BLEU.

 

Idée 3 : Critère A versus critère B.
Ce tri là est spécialement pour un de mes enfants qui ne différencie pas un pantalon d’un short mais je pense que d’autres sont dans son cas ! De quoi travailler la discrimination visuelle et la verbalisation. Si l’enfant ne connait pas du tout « short », il faudra lui faire trier des vrais shorts et des pantalons à lui pour que la différence soit plus visible.

 

Sélectionner dans tous les sens un habit

Idée 1 : On donne à l’enfant des indices : diverses présentations sont possibles :

— PHOTO de gauche : « un pantalon + rouge », il devra alors sélectionner dans un tas les bonhommes éligibles. On laissera donc tous les autres de côté. Ici, il y a 2 bonhommes avec un pantalon rouge.
— PHOTO de droite : autre présentation. On montre les deux pictos « un t-shirt + rouge » et l’enfant doit barrer (mettre une croix) sur ceux qui ne répondent pas au critère et ensuite, poser un cercle sur ceux qui sont sélectionnés. On entoure donc les t-shirts rouges et on barre tous les t-shirts non rouges.

     

Idée 2 : Travail que l’on a des difficultés à présenter en général : le faire dans l’autres sens!!. On présente quelques bonhommes (ici 4) et on sélectionne quelques bonhommes (ici 2) qui répondent à un critère (t-shirt jaune) et l’enfant doit extraire les caractéristiques de cette sélection. Ici, les deux bonhommes ont un t-shirt jaune.
Dans cet exemple, c’est extrêmement guidé : le critère est très visible (j’ai choisi la couleur du t-shirt et non des lunettes!), le cercle de sélection est sur le t-shirt et non sur le bonhomme et j’ai sélectionné déjà le picto t-shirt et donc, l’enfant aura à sélectionner uniquement la couleur de ce dernier.

Petit à petit, on pourra demander à l’enfant « pourquoi on peut mettre ces deux-là ensemble? » « qu’ont ils en commun? » « pourquoi sont-ils différents des autres? » etc, …

 

 

Sélectionner un bonhomme avec une tenue composée de plusieurs habits.

Une fois que l’enfant a compris comment on sélectionne un habit (donc : tel habit déjà colorié (ex: picto pantalon bleu), ou tel habit + telle couleur (ex: picto pantalon + picto bleu) ainsi que ceux négatifs, qui sont beaucoup plus complexes mais néanmoins TRES UTILES : (ex: « lunettes barrées » = absence de lunettes) on va pouvoir cumulés les vêtements pour retrouver le bon bonhomme parmi tous les personnages habillés différemment.

Etape 1 : on place 2 pictos positifs (sans négation) et on présente 2 bonhommes à l’enfant : l’enfant doit placer chaque bonhomme à coté/en dessous des pictos corrects.
Ci-dessous : on voit que selon ce que l’on présente, la difficulté est différente.
Dans le premier exemple : tous les habits sont différents donc, peu d’erreur possible.
Dans le second : il faut que l’enfant regarde bien les DEUX éléments car les deux bonhommes ont des pantalons gris. Ici, souvent les enfants posent le premier qu’ils prennent, au hasard.

Ci-dessous, on a deux personnages avec le t-shirt gris mais  « t-shirt gris » est associé à « lunettes noires » donc, il n’y a plus qu’un seul possible.
La seconde association est plus facile car les caractéristiques « lunettes rouges » ou « le pantalon noir »,  ne correspondent qu’à un des deux personnages, l’autre n’ayant ni lunettes rouges ni pantalon noir !

Il faut donc faire attention quand on travaille les « qui-est-ce à bien sélectionner nos personnages car la difficulté dépend des personnages présentés à l’enfant.

Etape 2 : on va introduire des négations : attention, il faut que l’enfant maitrise bien avec un seul critère (voir ci-dessus). Par exemple on présente deux bonhommes un avec et un sans lunettes. On montre le picto « lunettes barrées » et on dit « sans lunettes » en tendant la main et l’enfant doit être capable de nous donner le bon.

Ici, il va être question de mixé des critères positifs ainsi que des négations. Ci-dessus, c’est facile car il n’y a qu’un seul t-shirt vert et qu’un seul pantalon vert. Cependant, je voulais voir comment l’enfant allait se débrouiller avec 2 habits différents de la même couleur. Si l’enfant se base plus sur les couleurs que sur la forme, l’enfant a des risques de se tromper.

Les tris peuvent également se faire dans des Boîtes à tri, l’enfant reconnaitra bien le format de l’exercice et il inférera bien la consigne :

 

Demander à l’enfant de coder lui-même les indices :

En appuyant sur l’image, vous pouvez créer des bandes de descriptions, elles ont plusieurs avantages :

  • Elles permettent aux enfant de bien regarder l’image à traiter pour pouvoir colorier tous les éléments en décomposant l’image.
  • De plus, lorsqu’il manque un accessoire au bonhomme, l’enfant qui doit le colorier va être « bloqué » et c’est le moment où vous pouvez appuyer sur « oohhhh il n’y en a pas : il n’y a PAS de chapeau ! » et guider l’enfant physiquement pour qu’il barre le dit accessoire.
  • Elles vont pouvoir être utilisées ensuite dans l’autre sens : l’enfant pourra la semaine suivant apparier la bande qu’il a colorié au bon bonhomme !

La partie arrondie sert à inscrire le numéro ou le prénom du bonhomme (à venir dans la partie texte) : pour ma part, j’ai décidé de numéroter le dos de mes cartes bonhommes et j’inscris donc ce numéro dans l’arrondi de ma bande pour que l’enfant s’autocorrige.

Dans la série 2, les bonhommes peuvent porter des pantalons ou des shorts. Selon le niveau de l’enfant, vous pouvez : sélectionner pour lui la bonne bande avec pantalon OU short ou sinon lui donner une bande où il y a pantalon ET short et où l’enfant devra barrer l’habit non concerné et colorier le bon. (comme sur la photo ci-dessous)

         

Sur la photo ci-dessous, l’enfant colorie le descriptif de son personnage : on barre le chapeau et les lunettes, on colorie le t.shirt en jaune et le short en rouge. Cela permet de soutenir le langage de descrpition qui est souvent complexe au départ.

 

 

Pour les enfants lecteurs, voici les descriptifs correspondants aux bonhommes : au dos, il y a des numéros qui correspondent à une  numération de 1 à 12 dans l’ordre du PDF.
Il faut donc imprimer, plier en deux le document sur le pli central, coller puis plastifier :

 

Ci-dessous : un exemple d’association texte et image avec un enfant non lecteur. Je lis la carte et je lui tends, il doit la poser sur le bon personnage :

Enfin, avec un tableau de question, l’enfant pourra cocher oui/non d’apres un critère choisi

 

Conseils et autres jeux sur cette base.

De nombreux qui-est ce existe, de toutes les formes et sur beaucoup de thèmes. Attention cependant : un thème peut être attractif mais pas du tout adapté à l’enfant. Regardez bien la clarté des dessins et les détails avant de sélectionner un qui-est ce pour un jeune qui apprend.

Au niveau de la forme, je vous conseille quand même ceux avec des petites fenêtres à manipuler. Ils sont souvent plus complexes mais la manipulation est attractive. Si votre élève est vraiment en difficulté, l’idéal est d’acheter un jeu qui-est ce bon marché (d’occasion par exemple) et de faire des petites étiquettes simplifiées en fonction des intérêts de votre enfant (Monsieur Madame? Barbapapa? Hello Kitty?)

Voici une forme bidouillée d’un jeu du commerce :
Celui-là est à la base un qui-est-ce électronique (je n’ai jamais mis les piles) : les planches sont assez complexes avec des éléments très chargés et pleins de détails : des têtes de personnages, des animaux caricaturés, des portraits en caricatures, ainsi que de l’électroménager (on aura donc des questions du type : « est-ce que ca fait du chaud? » « est-ce que ça se trouve dans une cuisine? », bien intéressant aussi lorsqu’un travaille les caractéristiques)

Pour avoir le côté fun du support tout en étant dans quelques chose de facile, j’avais dessiné rapidement des personnages avec des critères très simples : tête ronde/carrée/triangle, pantalon : bleu/vert/rouge, sourire : content/mécontent, Yeux verts/bleus, lunettes ou pas de lunettes et chevelure : jaune ou marron. (je peux photocopier mon dessin si vous avez ce qui-est-là)

      

 

 

Au fur et à mesure du temps, j’ajouterai des supports à base de ce PDF. Notamment des documents avec de la compréhension écrite pour mes petits lecteurs ainsi que des tableaux de données à remplir. Les nouveautés seront postées petit à petit sur la page Facebook « autismenjeux ».