Publié dans Langage, Vie quotidienne

Dans la maison, il y a …

Le vocabulaire des lieux fait partie du lexique à enseigner car il est important pour pouvoir faire des demandes mais aussi pour les tacts, les RA et les intraverbaux ; bref, pour comprendre, pour développer le langage et pour « faire la conversation ».

L’acquisition de ce vocabulaire permettra de répondre à des questions du type : « où se range tel truc? »  » dans la cuisine » ou encore « tu es où? »  » dans la chambre ».

Dans de nombreux curriculums et évaluations, vous trouverez donc ces notions. Par exemple, dans le vbmapp (13G,  13B),  ABLLSr  (C53, H10, H12, H13) ou encore dans les AFLS (BC12, CK17, CK18, CK30, HM19 jusqu’à HM23).

Voici donc quelques activités autour des lieux, pour le vocabulaire dans un premier temps et ensuite, pour rallonger les phrases !

Connaître le nom des pièces de la maison

Dans ce PDF, vous aurez les pièces de la maison mais aussi les lieux classiques (coiffeur, piscine, …)
La présentation de ces cartes est strictement identiques à celles des « QUI ? » de façon à pouvoir travailler avec les deux notions « où? / qui? » sans qu’il n’y ait de guidances liées aux formats ou aux styles des supports pédagogiques.

 

Exercices écrits – appariements

Dans le PDF ci-après, vous trouverez différents exercices. Ils sont relativement faciles car les mots peuvent être reconnus en global.
Je re-re-reprécise que la lecture globale n’est pas de la lecture a proprement parler, même si effectivement elle peut être pratique pour s’affranchir de pictogrammes « trop bébés » sur un emploi du temps par exemple.
Donc, pour les apprentis lecteurs, c’est par ici

Voici des extraits :

— Coller le même nom de pièces en face du même « la cuisine – la cuisine », etc. avec différentes écritures

Coller le même : j’ai ôté les articles pour que l’élève se creuse un peu la tête 😉

— Trier en 3 lots (initiés ou non : ce sera plus facile si on met une étiquette de chaque pour commencer le tri)

Découpe aux « ciseaux -loop » : il n’y pas d’œilletons pour les doigts, il s’agit juste d’une boucle en plastique. Il est plus facile à manipuler que les ciseaux classiques.
Et voilà : collés à la colle orange !

 

— Relier les mêmes noms de pièces à relier (polices identiques ou semblables, voire après mixées si on mélange tout)

Relier du semblable non identique (même casse mais police différentes). C’est une fifille, elle a mis des couleurs, c’était pas dans la consigne ! 😉

— Attribution de numéros en fonction des pièces de la maison. Pour les polyglottes, en Français et en anglais : ici

 

Repérer les animaux dans le bon lieu

L’enfant devra combiner deux infos (animal et lieu) : le singe dans la salle de bain, le crabe dans la chambre, … et donc bien se concentrer non seulement sur la bonne pièce mais aussi sur l’animal demandé. On peut travailler cela après en inversant et en faisant verbaliser selon les images : « le lapin dans la rue, le perroquet dans le jardin, … » pour développer les dénominations.

Attention, pour combiner deux critères il faut que l’enfant ait déjà le vocabulaire « séparément » qui sera sollicité (ici, les noms d’animaux et les noms des différents lieux)

Parmi 12 cartes, l’enfant doit sélectionner la bonne d’après la consigne verbale « donne moi le perroquet dans la piscine ».

 

Associer des éléments aux bonnes pièces et inversement

La boîte à compter avec les différentes pièces

Sans exiger la verbalisation, l’élève trie dans les bonnes pièces de la maison.
Cette étape va nous permettre de voir si l’enfant associe bien les objets à la bonne pièce de la maison.

ATTENTION : Parfois, plusieurs réponses sont possibles : soyez ouverts, du moment que la réponse n’est pas farfelue, il faut l’accepter. Il sera souvent opportun de connaître l’environnement de l’élève : la machine à laver familiale peut-être dans la SDB mais aussi dans la cuisine ou la cave, le jeune met un arbre dans « salon »? … peut être que la famille a un grand ficus à côté du canapé… 😉

L’adulte pourra verbaliser simplement « brosse à dents » et lorsque l’enfant le met dans la bonne case dire « dans la salle de bain » et soutenir comme ça le langage.

On doit évidemment s’entrainer à le faire dans « la vraie vie », autrement dit : donner des objets à l’enfant qui doit aller les mettre dans la bonne pièce de la maison. Si l’enfant ne sait le faire qu’avec des images, cela n’a strictement AUCUN intérêt!!

Les illustrations ne sont pas les mêmes que sur le document que je partage car ce document a plus de 10 ans et les images étaient des illustrations que j’avais trouvées sur le net et qui ne sont certainement pas libres de droit. Le principe de ce que j’avais fait à l’époque est le même que dans le document ci-après.

Là, une autre façon de sélectionner : toutes les images sont sur la table et le jeune prend tout ce qu’on peut trouver dans un jardin. Le poireau pourra être sélectionné, aussi bien que la balle ou l’arrosoir.
Vous pouvez prendre des photos du vrai jardin, de la vraie cuisine, bref, du vrai environnement du jeune. Je demande souvent aux parents des photos pour travailler cette étape (bon dès fois ils m’en donnent, des fois ils oublient 😉 )

On sélectionne ceux qui vont dans le jardin. Les autres, on les laisse sur la table.  (La boite en bois est fabriquée « maison » pour les curieux …)

Ici, je tends au jeune une par une les images et il trie. Je dis « le lavabo…. » et il répète : « le lavabo », puis je lâche l’image et il la prend pour la classer et complète verbalement :  « dans la salle de bain ». Ca fonctionne très bien.

On classe : « le lavabo …. le lavabo dans la salle de bain », « la tondeuse …. la tondeuse dans le jardin » ,…

Puis, on ne prend plus les images des pièces de la maison, on travaille uniquement avec les images d’objets : « le lait? » et l’enfant doit poursuivre « dans la cuisine » SANS avoir d’image de cuisine sous les yeux. Et on continue 🙂

On le fait aussi en inverse : on a des images de pièces mais pas des objets, les objets sont uniquement à l’oral. Je travaille, comme souvent, avec des boutons/jetons que je donne à l’enfant en disant « le maillot de bain? » et l’enfant répète « le maillot de bain » et complète seul « dans la piscine ». On obtient une sorte de proto-communication.

Dans une boîte à compartiments, avec des images et des jetons pour travailler à l’oral. (Vikiboîte fabriquée maison en bois)

Enfin, on pourra arriver à l’intraverbal pur : on n’aura plus d’images, l’enfant parlera/répondra en fonction de ce qu’on aura dit (et pas en fonction d’une image vue ou autre) et là, on se rapprochera d’une conversation à propos d’un sujet  😉
Questions intraverbales du type : « qu’est ce qu’on trouve dans la SDB? », « où trouve-t-on des arbres? », « où se range le lait? », …

 

Version écrite et papier avec l’introduction du mot « où? »

En version lecteur, voici un PDF : ici

« Où est le nounours? » à relier avec « dans la chambre ».

Oula, on a failli avoir un lavabo dans le salon …

Les questions qui quoi quand où comment pourquoi?, « Wh questions » comme disent les anglophones, se travaillent en premier lieu séparément avant d’être mixées. Si une question est bien reliée à sa réponse, cela évitera les réponses scrollées et donc, de renforcer des défilements de réponses qui risquent d’embrouiller encore plus l’apprenant au final … Un autre article plus ancien traite des questions et de leur discrimination ici.

Publié dans Compréhension, Phonologie - lecture

Qui? que? quoi? quand? où? comment? combien? pourquoi? lequel??

Euhhhhh …

La compréhension des questions introduites par QQQQOCCPL va être un travail important et long pour les enfants en difficulté.
Néanmoins, dans les évaluations psychocognitives ou bilan psy (EFL, PEP, ABLLSR, VBMAPP, …), le travail de ces mots interrogatifs apparait comme incontournable : il est donc développé dans les programmes des enfants ou des jeunes.

Pour mes collègues psy :
— dans le VBmapp en RAFCC j8, j9, j11, j13, j14, 15 ainsi que dans les intraverbaux : j7,j9,j10, j12, j13, j15 ainsi que dans les analyses de tâche.
— dans l’ABLLSR
*- en activités préparatoires de ces notions : H5, H9, H10, H11 (où+item), H12 (où+activité), H17.
*- travail direct des QQQQOCCPL : H23, H24, H25, H26, H28, H29, H30, H31, H32, H33, H34, H35, H36, H38 et H39 où l’on met en concurrence les mots interrogatifs tels que « qui? / quoi? » ou « qui?/à qui? » ou « quand?/ »où? », …

 

Une fois que la compréhension des questions « est-ce que …? oui / non » est acquise, (voir article ici) (H37 de l’ABLLSR) on peut s’attaquer aux classiques QQQQOCCPL .

 

La compréhension de ces mots-clefs facilite beaucoup les interactions et est indissociable du travail sur les intraverbaux: en effet, dans la vie de tous les jours, ces petits mots reviennent régulièrement lorsqu’on converse avec quelqu’un.

Avant tout, il faut avoir suffisamment de vocabulaire :
– Quoi ? il faut avoir du vocabulaire d’objets,
– Qui ? il faut avoir du vocabulaire de personnes. Il y a les prénoms des personnes de l’entourage, mais aussi le lexique des gens : une maman, un enfant, un ado, une personne âgée, … mais aussi les métiers et hobby,
– Que fait X? il faut avoir du vocabulaire de verbes,
– Où ? il faut avoir du lexique de lieux, (pour les où, un article est dédié aux lieux et à la géographie ici.)
– Comment? il faut connaitre des adjectifs, émotions, … …. bref …  vous voyez l’idée.

 

Identifier les mots clés, discriminer les différences.

On va simplifier au maximum.

Je commence par qui / quoi avec un lot d’images (télécharger ici) : cette distinction peut se faire quand l’enfant est (encore) non lecteur. Cependant, pour les autres mots interrogatifs comme le « que fait X? » ou le « comment? », il sera plus opportun de le faire avec un enfant lecteur car il sera impossible de travailler avec des images concept au risque que l’enfant trie visuellement et non conceptuellement.
On peut éventuellement tendre la carte en verbalisant le mot, par exemple dire : « chanter » et l’enfant pourra alors trier dans « que fait X? » même en étant non-lecteur.

Pour les / quand je les travaille souvent en opposition car ils sont régulièrement confondus par les enfants. En les triant, ils comprennent assez rapidement :

 

Les éditions Passe temps proposent aussi des supports pour discriminer ces mots interrogatifs, deux à deux :

  • Quelle question? qui permet à l’enfant de choisir le mot-question approprié (qui? quoi? où? quand? comment?) pour produire une phrase interrogative.
  • Les pirates des qui et quoi?
  • Les pirates des quand et où?
  • Le bingo des quoi et avec quoi?
  • Le bingo des qui et à qui?
  • Le bingo des où et des quand?
  • … et certainement d’autres que je n’ai pas !

     

Ensuite, on travaille avec des mots écrits (donc là, avec les enfants lecteurs) :

Au début, on peut faire trier à l’enfant 2 ou 3 mots interrogatifs : par exemple quoi ?/ qui ?/ que fait il-elle?.
Il pioche une carte, par exemple : « la sorcière » et il doit la mettre dans les « qui? »; puis « chante » il doit la poser dans les « que fait X? », etc, …

 

 

Sur Arasaac, il y a beaucoup de supports pour travailler ces notions, voici quelques exemples :

Vous trouverez par exemple des cartes très simples que j’aime beaucoup avec QUI / QUE FAIT X? ici.

Une fois que l’enfant est à l’aise avec chacun séparément, il va falloir mixer.
Il s’agit de répondre à deux questions de façon aléatoire. Par exemple : un homme est en train de repasser. On peut poser la question « c’est qui? » (un homme) mais aussi la question « que fait-il? » (il repasse). Je prends donc le tas de cartes et je demande de façon aléatoire « c’est qui? » ou « que fait-il/elle? » et l’enfant doit me répondre correctement. C’est là aussi qu’on va pouvoir se féliciter d’avoir bien travaillé la flexibilité cognitive dont je parle tant sur ce site!!  😛  comme ici par exemple.

Voici d’autres supports en accès libres crées par des internautes :

— J’apprends à répondre aux questions qui? comment? pourquoi? (avec les émotions) ici
— Nous répondons à la question : quand? ici
— La question où? ici
— Répondre aux questions : qui? fait quoi? où? quand? ici
— Répondre à la question qui? – les métiers- ici
— Les métiers : qui? qu’est-ce qu’il fait? où? ici
— Lecture : compréhension de base des mots interrogatifs – ici
— Qui? quoi? où? + verbes : ici

                

 

 

S’ensuivent les autres mots interrogatifs : comment? combien? …

On utilisera alors toutes les cases de la boîte à compter. (pdf en cliquant sur l’image)

 

 

Des mots clefs aux illustrations de scènes

Ensuite, je présente des images à l’enfant avec les mots interrogatifs QQQQOCCPL  à relier aux mots clefs. Il n’y a pas de texte encore mais des mots en rapport avec une illustration. On est donc très proche du travail exécuté ci-dessus mais présenté d’une autre façon pour entretenir la compétence. (cliquez sur la photo pour avoir le PDF). L’enfant n’a pas à écrire : il doit simplement relier à la bonne réponse.

 

Des illustrations de scènes aux petits textes écrits

Voici un gros document que j’avais écrit il y a quelques années. Ma mère m’avait aidée à écrire les textes et nous avions bien rigolé.
Il s’agit d’un recueil de 30 histoires, illustrées par des images du net, avec un petit texte simple et des questions simples où il faut écrire sa réponse. La difficulté est croissante. Vous pouvez imprimer et relier les feuilles pour former un petit ouvrage « travail de compréhension de textes écrits pour enfant avec autisme ».

Il existe chez Upbility des ebook PDF à télécharger pour travailler sur la compréhension écrite. Le premier tome est très facile et le dernier contient des textes complets de plusieurs paragraphes.
Personnellement, je trouve le « partie 2 » bien pratique avec le début de textes adaptés (sans reprises anaphoriques, très peu de personnages, etc, …)

PARTIE 1 | Développement de la compréhension en lecture pour les enfants ayant un trouble du spectre autistique - Upbility.fr     PARTIE 2 | Développement de la compréhension en lecture pour les enfants ayant un trouble du spectre autistique - Upbility.fr     

 

Et enfin des documents papiers pour entretenir la notion.

Ces documents peuvent être imprimés en 4 pages ou 2 pages par feuille afin d’être mis dans une Boîte à Enchaînement.
Pour les obtenir, cliquer sur les images.

 

En tapant dans le moteur de recherche du site : « compréhension orale » ou « compréhension écrite » , vous trouverez d’autres articles.
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