Publié dans Aide à la création de supports, Mesure, Temporalité, Vie quotidienne

Un emploi du temps visuel

Hé oui, j’aime les Emplois Du Temps Visuels (EDTV) : parce qu’ils peuvent renseigner l’enfant (handicapé ou non) sur les activités de la journée (en préparant un futur « agenda ») mais encore et surtout, car il permet aux enfants de comprendre des notions bien abstraites que sont : le moments de la journée, les jours de la semaine, les mois et les années qui passent …

Grâce à cet outil, je pose très tôt les jalons de la suite :comprendre les horaires, bien discriminer la différence entre les heures et les durées, etc,… c’est l’utilisation de ce support qui va permettre de mettre du sens sur toutes ces notions de temps.

Il est presque systématiquement mis en place dans le monde du handicap et en particulier avec les personnes avec autisme. Néanmoins, il est presque aussi fréquemment mal utilisé et n’a malheureusement souvent aucun sens, … et n’est en conséquence pas utilisé par la personne concernée.

D’une manière générale :

Un EDTV est personnel et individualisé : il est réfléchi pour l’enfant, en fonction de ses besoins et de son développement d’aujourd’hui. La façon dont il est créé à ce jour est donc fonction de lui et doit évoluer rapidement pour être compris et rester efficace. Dès le départ, comme pour les autres outils mis en place, il doit être prévu pour être cohérent avec notre objectif à long terme (rester sur un EDTV journée? ou bien proposition d’agenda à terme?, avec des pictogrammes ou bien propositions de mots écrits? un nomade ou bien un EDTV qui restera sur le lieu de vie?).
Il existe de nombreux supports disponibles sur le net mais … il ne sera jamais adapté à votre enfant à vous et combiner tout dans tous les sens sera forcément contre-productif.

Au tout début :

Lors de l’installation, je propose toujours de ne présenter à l’enfant que LA JOURNEE en cours (voire même dans certains cas, juste l’activité du moment) et je la présente verticalement sous la forme d’une bande (car c’est plus « logique » pour les enfants mais certains préfèrent horizontalement pour préparer le gauche-droite de la lecture).

Evidemment, jamais sur 2 lignes comme j’ai déjà pu le voir plusieurs fois dans des scenarii d’IME qui se voulaient simples. En effet, cela nous parait très logique à nous, adultes, d’enchainer le balayage du regard de gauche à droite et de bas en haut mais ce balayage nous a été appris : c’est une convention pour la lecture. Il est évident que ce balayage ne va pas de soi pour un enfant qui n’est pas lecteur …

Il y a quelques règles d’or à respecter QUAND ON COMMENCE l’utilisation d’un emploi du temps visuel :

— Il faut que les pictogrammes soient connus et compris de l’enfant (c’est idiot mais je vois souvent des EDTV dont les enfants ne connaissent/comprennent pas la moitié de ce qui est mis!!)

— Deux pictogrammes seront là en permanence : le repas de midi (codé et jaune) + coucher au lit (codé en bleu marine).
Ce sera « le squelette » : une façon de se repérer dans la journée.

Plus tard, lorsque l’enfant aura vraiment l’habitude de son EDTV, on lui enseignera que :

  • tout ce qui est avant le jaune : c’est « le matin »
  • ce qui est sur le repas (du midi, en jaune) s’appelle « le midi »
  • tout ce qui est après le jaune s’appelle « l’après-midi ».
  • on ajoutera ensuite qu’après le repas du soir (qu’on codera en bleu) s’appelle « le soir » et que le moment du lit (en bleu marine) s’appelle « la nuit ».

J’en profite pour glisser ici une parenthèse: pour les enfants dont les parents sont séparés, prenez une photo du « lit chez papa » et du « lit chez maman » et faites apparaître systématiquement le lit dans lequel l’enfant dormira le soir. On n’y pense pas mais c’est quand même agréable de savoir où on va dormir le soir! (Surtout quand les enfants n’ont pas acquis les notions de semaine ou de week-end pour anticiper les alternances de gardes)

— Il faut mettre un minimum de pictogrammes dans un 1er temps :  (le midi et coucher obligatoires, comme vu ci-dessus) et 2 à 3 pictogrammes en plus suffisent. Par exemple : « école » + « midi » + « école » + « mamie » + « coucher au lit », le lendemain, il aura par exemple « école » + « midi » + « tête de l’orthophoniste » + « coucher au lit », etc, …

— Attention à la pertinence des activités : plus vous aurez des activités « marquantes et changeantes » plus votre EDTV sera compris facilement par l’enfant.
Par exemple : « courses » + « manger » en jaune (le midi) + « piscine » + « repas »  + « coucher au lit ».
Si mamie passe tous les soirs, inutile de la représenter dans l’EDTV car cela va saturer les infos, si elle ne passe qu’une fois par mois, là, c’est intéressant de la faire figurer.
En effet, dans votre agenda, vous n’écrivez pas qu’il faut vous laver les dents et nourrir votre enfant (car c’est tous les jours). Cependant, vous notez votre rdv chez le dentiste, chez le coiffeur, la venue de la cousine d’Allemagne, etc,…
Faites la même chose pour votre enfant!!
Hé oui dans un 1er temps ce sont les activités qui vont permettre à l’enfant de comprendre l’EDTV et non l’inverse. Il faudra afficher les activités/évènements rares, quitte à en organiser spécialement pour faire comprendre l’EDTV.

— Veuillez à laisser l’EDTV à jour en permanence : ne pas laisser la journée de la veille traîner le lendemain car ça embrouille l’enfant et casse les apprentissages posés jusqu’alors. Comme vu ci-dessus, on commence par la journée en cours. Si vous n’avez pas le temps de mettre à jour, laissez vide ou alors reportez l’apprentissage de cette compétence à plus tard dans l’année. Quand l’enfant est plus à l’aise, on va commencer à installer la journée d’après, puis laisser la journée d’avant, etc, … pour représenter la semaine complète.

– Pensez à prévoir quelques pictogrammes vierges, blancs, pour dessiner rapidement un événement imprévu. Ca peut dépanner. Inutile d’être Michel-Ange, vous verrez que souvent, avec une petite explication simple, même un croquis très grossier permet de comprendre ce qui est dessiné.

D’un point de vue plus matériel :

Le support :

Tout est possible pour le support : une surface magnétique, un tableau velleda, une toile bon marché, une planche de bois, etc, … ainsi que pour les méthodes d’accroches : scratch autocollant (en magasin de tissus), colle repositionnable, scotch aimanté, vinyls transparents, …
L’important est qu’il soit simple, fonctionnel, à jour, et épuré : sans fioritures (genre décorations Hello kitty, ou que sais-je) qui noieraient les vraies informations pertinentes.
Je trouve personnellement qu’il est bien pratique que l’EDTV de la journée soit transportable. Ainsi, je fabrique un EDTV personnalisé avec velcro et pochette de pictos : tout y est !

Les pictogrammes :

Evidemment, vous devez posséder une plastifieuse : j’ai acheté la mienne chez Lidl il y a plus de 10 ans et elle est toujours en pleine forme. On en trouve pour un budget de 20 à 30€. Les feuilles à plastifier s’achètent en grande surface, à Lidl lors des arrivages de bureau, chez Action de façon permanente, bref, très facilement.
Je vous conseille de découper puis plastifier les pictos de façon à laisser un débord autour : comme les pictos seront énormément manipulés, ils tiendront mieux dans le temps si il y a une marge transparente tout autour.

En ce qui concerne les illustrations : il est important de bien les choisir, que l’enfant comprenne bien de quoi il s’agit.
Par exemple, privilégiez une photo de sa maison plutôt qu’un schéma de maison qui ne serait pas forcément clair pour lui, prenez la photo de la tête de sa psychologue, plutôt qu’une silhouette qui écrit avec noté « psychologue », etc, …
Pensez à prendre les photos en vous imaginant à sa taille : cadrez plutôt sur le petit portail de l’école en contre-plongée  que sur le bâtiment pris en drone!

Veillez dès aujourd’hui à prévoir la suite : la taille des photos pourra être réduite au fur et à mesure pour laisser place à l’écriture seule quelques années plus tard. On peut également utiliser des pictogrammes : il en existe des gratuits sur le net (voir ci-après). Un EDTV doit être évolutif !

Voici un exemple d’un EDTV autogéré dans la chambre d’un enfant :

photo ETV legendé

Dans l’EDTV ci-dessus, les images sur les pictos ont été estompées puis supprimées au profit de mots écrits car cet enfant est entré depuis dans la lecture. Il adoooooore son EDTV : comme les informations y sont pertinentes, il le regarde chaque matin. On note qu’il y a parfois 9 pictos sur la journée (il n’y a pourtant plus les midis et couchers) : les pictos peuvent se multiplier car cet enfant a compris depuis longtemps le fonctionnement et peut donc accueillir une multitude d’infos sans être dérouté.

 

Les EDTV, ce qu’il faut retenir:

  • Souvent très mal conçus avec des pictos sans aucun sens ( Exemple : le début de la journée avec « je me lève », information d’aucune utilité vu que l’enfant est déjà debout devant son emploi du temps,  …)
  • Souvent non mis à jour : mieux vaut ne pas le faire que de laisser la veille !
  • Souvent pas adapté à l’enfant : semaine complète, journée qui se déroule avec un retour à la ligne (car impression sur une page A4 trop petite), pictogramme avec sympboles non acquis par l’enfant, etc, …
  • Ou plus adapté à l’enfant : picto « bébé » au lieu de l’écrit pour un enfant lecteur!!
  • Il est très précieux pour prévenir les troubles du comportement (car l’enfant peut anticiper ce qui va lui arriver)
  • Il permet de comprendre et de travailler les notions temporelles
  • Il engendre également des demandes : super précieux pour les enfants peu ou non verbaux, certains vont chercher des pictos intéressants (cadeaux de Noël, Foire de Nancy, aller voir Papy, …) pour les coller sur leur EDTV, ce qui est très agréable !
  • Attention, il peut « surhandicaper » si trop utilisé (aucune place au changement) et/ou non évolutif (ce qui est très souvent le cas!)
  • Comme pour les autres programmes, celui de la mise en place d’un EDTV doit être très individualisé, évolutif et adapté!!

 

Où trouver des pictogrammes ?

Donc, afin d’illustrer l’EDTV, plusieurs solutions s’offrent à vous :

  • Utiliser des photos de chez vous, des vrais lieux, d’activités, de personnes, … L’enfant se représentera tout se suite de quoi il s’agit. Attention néanmoins à ce qu’elles soient bien épurées !!
    • Exemple :  il y a la famille Dupont qui vient manger demain : hop, un picto « Famille Dupont avec une photo de la petite famille ».)
    • Exemple 2 : l’enfant sera vendredi soir chez son papa : on met en fin de journée la photo du « lit chez papa » qui va faire sens immédiatement pour l’enfant par opposition au « lit chez maman » qui est en bas de l’EDTV d’habitude.
    • Exemple 3 : il n’y a pas maîtresse Sophie aujourd’hui et c’est maîtresse Vanessa qui remplace, on met le « picto tête de Vanessa » au lieu de celui « tête de Sophie » (voire, si l’enfant a acquis la négation, on met « tête de Sophie barrée » + « tête de Vanessa » juste à côté).
  • Utiliser des pictogrammes peut être utile pour monter en abstraction et/ou lorsqu’on ne dispose pas de photo.
    Il existe des sites de pictogrammes payants, d’autres gratuits, selon ce que vous cherchez en degrés d’abstraction notamment.
  • Mon petit préféré et le plus connu étant celui d’Anne-Marie : https://www.lespictogrammes.com/
    Il s’agit d’une maman d’un ado autiste qui a pris les pinceaux pour aider son fils lorsqu’il était petit. Ses illustrations sont très connues, elles sont agréables et épurées. Elles sont genrées : récemment, Anne-Marie a mis à disposition tous ses pictos en « version fille ».
    Ces pictos sont cependant plus adaptés aux enfants « petits » car ont un côté enfantin qui est gênant je trouve pour les ado/adultes.
  • Mon second préféré est le site espagnol Arassac avec 5 illustrateurs qui ont fait un travail de dingue pour mettre à dispos une quantité incroyable d’illustrations (à chaque fois couleur et noir et blanc). Des traducteurs bénévoles du monde entier font que les moteurs de recherche sont accessibles dans plein de langues ! Vous le trouverez à l’adresse suivante : https://arasaac.org/
  • Un petit troisième, gratuit également, est Sclera : un site belge qui présente des pictogrammes uniquement en noir et blanc. Je le trouve intéressant pour les ados/adultes.https://www.sclera.be/

 

Pour aller plus loin :

Pour travailler sur la durée, on utilise souvent des timers. Ils permettent de se représenter non pas les heures mais les durées. Je consacrerai un article entier à ce thème car la bonne utilisation des timers est important tant pour la gestion du comportement que pour l’enseignement du « ressenti » de la durée.

Comme explicité brièvement ci-dessus, afin de borner les moments de la journée j’attribue des couleurs : le matin en vert, le midi en jaune, l’après-midi en bleu clair, pour le soir bleu-violet et le bleu marine pour la nuit.
Ce sont les couleurs que j’utilise après dans mes supports de travail sur le temps afin de coder les moments de la journée.
Par exemple, de 11h à 11h59 ce sera colorié en vert et à 12h00, ça devient jaune jusqu’à 12h59 et hop, 13h00, ça devient l’après-midi donc en bleu clair, etc,…
Un prochain article ainsi que des exercices sur le temps suivront et je mettrais les liens ici.

De plus, afin de circonscrire les moments de la journée, j’ai choisi (arbitrairement) de les borner selon ces critères:

– le matin : de 7h00 à 11h59
– le midi : de 12h à 12h59
– l’après-midi : de 13h00 à 18h59
– le soir : de 19h00 à 20h59
– la nuit : de 21h00 à 6h59.

En effet, sans heures butoires, il est très compliqué pour les enfants autistes (voire pour les neurotypiques!) de se représenter des concepts aussi flous que « le matin ». Voici une illustration ci-après des moments de la journée codés :

 

Voilà, cet article était un peu long, j’espère pas trop indigeste. 😉

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Phonologie - lecture, Planification

La compréhension orale et écrite, quelques supports

Les différents matériels proposés ci-dessous sont tous basés sur le même principe : ils servent à travailler la compréhension (de la lecture le cas échéant) et l’écoute si on préfère dicter (aux élèves ou à l’enfant). Je trouve intéressant d’en avoir plusieurs pour que les enfants ne se lassent pas trop et qu’ils puissent travailler sur du lexique dans des univers différents. Ils coûtent cependant à l’unité dans les 35€.
Quelques termes sont parfois à remplacer « chandail », « maïs soufflé », « souliers », pour les non canadiens! 🙂

 

Si ces supports vous paraissent inaccessibles, vous pouvez aller voir les articles qui permettent d’introduire les pré-requis : ici, ou ici
En toute fin de cet article, vous trouverez également des aménagements avec des supports plus faciles.

Le principe général

Pour chacun de ces jeux, il va falloir prendre connaissance des informations afin de trouver, à force d’éliminations, LA personne concernée. Il s’agit du principe du « qui-est-ce? »
Ils sont tous composés d’une grande illustration sur un thème spécifique (la photo de classe, la croisière, le cinéma, le camping, etc, …) et de fiches de lectures (une trentaine selon la version) qui ont un niveau croissant.

Selon le cadre (en classe ou en individuel) et selon les spécificités de l’élève (problème moteurs, visuo-spatiaux, etc, …), on pourra adopter une façon de sélectionner différente :
– dans une pochette plastique et on barre au welleda
– en la plastifiant et on barre avec des crayons woody (voir l’article)
– en posant des jetons opaques que l’on posera sur ceux à éliminer (je réserve les transparents pour les activités où on doit au contraire sélectionner)
– en posant l’illustration sur une plaque métallique et en donnant des aimants « croix » (si problème moteur, c’est moins labile), …

Cette activité peut se faire en individuel ou en petits groupes où chacun a son illustration et l’enseignant lit les consignes à tous.
Elle peut également être faite en autonomie avec des enfants lecteurs, la réponse ne figurant pas sur les éléments distribués mais sur une feuille à part! 😉

A NOTER : on différencie la compréhension orale (lorsque l’enfant entend la consigne) de la compréhension écrite (lorsque l’enfant lit lui-même sa fiche). Il est donc très intéressant de comparer les deux passassions.
Mais ATTENTION, lorsqu’un enfant lit par exemple : « il a un ballon » et qu’on reprend : « oui, il a un ballon, c’est ça » et bien cela devient … de la « compréhension orale!. Alors attention, comme d’habitude, on garde le silence !! (oui, je sais c’est difficile !)

 

Au moment où je rédige, les Editions Passetemps offrent des gratuités avec différentes planches : 
Téléchargez des extraits de certains jeux de notre populaire collection Lecture et inférences.

 

 

« La photo de classe »

Le plus facile dans ceux qui existent (et surtout ceux que je possède!!) est selon moi, « La photo de classe » car les premières phrases sont très courtes et font référence à des concepts et un vocabulaire bien connu des enfants (les vêtements, animaux, fruits, couleurs,…). De plus, les enfants sont assis et donc « bien rangés », ce qui facilite le balayage gauche -droite-haut-bas!
Il se présente comme ci-dessous (photo éditeur) :

photo de classe

Il y a 2 niveaux (3 apparemment dans la nouvelle réédition) : un niveau rouge, facile et un vert, plus complexe.
Voici un exemple de la toute première carte niveau rouge, la plus facile donc :


On voit que le vocabulaire est facile, même si il y a une négation « je n’ai pas de chien ». Il faut donc chercher sur le fameuse « photo de classe » un enfant qui a un sourire, qui est brun, qui a une pomme sur son bureau, qui n’a pas de chien et qui a un ballon sous son bureau.

 

« La photo de famille »

Plus complexe, mais avec du vocabulaire bien connu aussi. Les fiches ont une difficulté croissante là-aussi. Cependant, même les premières fiches comportent des distracteurs et négations ainsi que des inférences pas évidentes :

  • Exemple fiche 1 : « Quelqu’un a un oiseau sur la tête, ce n’est pas moi » (= je n’ai rien sur la tête »), ou encore « Afin de cacher mes cheveux blancs, j’applique une teinture sur ma chevelure » (= je n’ai plus les cheveux blancs).
  • Exemple fiche 17 : « Selon l’ordre alphabétique, mon prénom vient avant celui de Yves, mais après celui de Liam ».
  • Exemple fiche 19 : « Si je te disais que je suis le plus grand et le plus gros de ma famille, ce serait faux » (= je ne suis pas le plus grand et le plus gros de la famille) ou encore « je suis un être humain de sexe masculin ».

photo de famille

« Au cinéma »

Plus complexe que « la photos de classe », mais avec du vocabulaire connu. Les fiches ont une difficulté croissante là-aussi.

  • Exemple fiche 2 : « Certaines personnes ont apporté une peluche. Je ne l’ai pas fait. » ou encore « Ma chevelure est de la même couleur que celle de Clara » (= donc il faut regarder celle de Clara)
  • Exemple fiche 16 : « Si je te disais que mes cheveux sont gris, je te mentirais. » ou « Je ne regarde pas l’écran. J’observe attentivement la personne de sexe masculin à ma droite ».
  • Exemple fiche 20 : « Je peux te dire que mon abondante chevelure n’est ni rousse ni grise ».

aucinema

Bref, vous avez compris le principe de ces petits supports bien sympathiques. Pour varier les plaisir, vous trouverez également :

 

« L’anniversaire »

L'anniversaire - Espace Orthophonie

« La croisière »

la croisiere

« L’aquarium »

Celui-ci contient beaucoup d’infos à combiner pour retrouver des poissons (taille, déco, couleurs, forme …):

auqarium

« Dragons en mission et Mordus de vampires »

Ils sont selon moi plus complexes dans la construction des phrases, les inférences et le vocabulaire employés. Néanmoins, les enfants peuvent bien accrocher sur les thèmes abordés :

dragonsenmission

mordus de vampire

 

Il existe d’autres thèmes et de nouveaux sortent régulièrement.

Attention à ne pas dégouter les enfants car ces déductions demandent beaucoup de concentration. Pour les enfants pour qui tout cela est encore inaccessible, il faut travailler sur des supports et critères plus simples. Nous verrons cela sur prochain article.

 

Adaptations pour les planches gratuites de chez Passe-Temps

Ici, une version de défis avec uniquement des phrases positives et un vocabulaire très simple. Cela permet de se familiariser avec les personnages et la recherche de petits détails.

Nouvelle version avec La plage :

Pour travailler avec les petits non-lecteurs (à condition de leur lire, bien sûr!) et / ou avec les lecteurs qui devront se débrouiller.
Je vous propose un niveau TRES DEBUTANT afin de pouvoir tout doucement aller vers les jeux originels qui contiennent plus de challenges, évidement.
Je pars donc de l’illustration de la solution de leurs extraits (sur leur site donc), où il n’y a que 3 à 5 personnages, afin de simplifier au maximum.
Ensuite, il suffit de suivre les consignes que vous dicterez à l’enfant (ou bien qu’il lira, si c’est possible).
J’ai simplifié au maximum afin que les enfants soient en réussite.
– une seule consigne, critère positif
– une seule consigne, critère négatif
– deux consignes, critères positifs
– deux consignes, critères mixés.
J’ai tenté de simplifier au maximum également de lexique et de ne pas faire de reprises anaphoriques (donc il y a des répétitions).
REMARQUES :
– afin que l’enfant comprenne bien le fait d’exclure ou de sélectionner, vous pouvez lui faire mettre des jetons OPAQUES sur les personnages à éliminer et des jetons transparents cerclés, pour les personnages qui sont validés.
Ces dispositifs tangibles que vous mettrez en place SONT TRES IMPORTANTS. Ce sont des façons de sélectionner qui vont permettre à l’enfant de comprendre « celui-là ça ne va pas » versus « oui, c’est ok pour celui là ».
Car c’est deux nouvelles compétences qui sont complexes :
– L’enfant a l’habitude de vous donner un seul item parmi plusieurs, là il va falloir qu’il apprenne qu’il peut en « garder » plusieurs.
– L’enfant a l’habitude de sélectionner et non de désélectionner : il va falloir qu’il apprenne à exclure quelque chose qui n’est pas X.

Autres version : la soirée pyjama

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Drôles de Bobines

Voici « Drôle de bobines », un jeu assez ancien des Editions le Grand Cerf. Il est assez cher mais on le trouve sur internet assez facilement, notamment ici: Fiches gratuites à imprimer Drôles de Bobines 1.

J’ai imprimé le mien en petit A5, plastifié, troué et mis un anneau pour pouvoir l’emmener partout plus facilement.

 

C’est un jeu de langage, compréhension, dessin.

Le principe est simple : il y a des dessins très épurés ainsi qu’une description précise de ce dessin.
A partir de là, on peut faire des activités dans tous les sens : lire ou faire lire à l’enfant puis le faire dessiner, on peut demander à l’enfant de lire le descriptif et c’est l’adulte qui dessine mais encore, ce que je préfère, c’est que l’enfant décrive le dessin et que moi je dessine! Je peux poser des questions afin que l’enfant précise sa pensée, je peux faire exprès de me tromper car il n’a pas précisé un élément important, etc, …
En général, les enfants adorent quand c’est moi qui suis au travail et ils rigolent de mes erreurs!

On peut également faire dessiner le même d’après le modèle mais c’est dommage car on pipe un peu la possibilité de le faire découvrir en description pure par la suite. Pour redessiner des dessins simples, il y a d’autres supports sympas (Dessinetto, ou les cartes carrées sur mon site ici )

Cette activité travaille le vocabulaire : formes, couleurs, caractéristiques, repérage dans l’espace, les consignes complexes, les déductions, etc, …  et la flexibilité mentale (car même en suivant les consignes pas-à-pas, on ne peut jamais obtenir exactement _ au sens autistique du terme_ la même illustration)…

 

Pré-requis :
Pour beaucoup d’enfants, il faut travailler des notions d’espace sur papier antérieurement (au centre, en haut à droite, etc, …), le vocabulaire précis : différence entre un point et un rond, …

A noter :
Une nouvelle version est sortie récemment, « Drôles 2 Bobines » et ça, c’est assez chouette quand on connaît le premier par cœur! 😉

Support à imprimer :
Afin de faciliter le traçage des bobines dans un premier temps, je fais dessiner les enfants sur ce document où :
— il y a une guidance (un graaaannnnddd cercle léger pour servir de guide afin d’éviter qu’ils ne dessinent un tout petit rond et soient embêtés après pour tout placer)
— il y a la consigne adoptée à cocher : l’enfant a dicté, a dessiné ou encore a lu

 

Voici un exemple d’un exercice fait avec un enfant:

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Fonctions exécutives, Planification, Visuo-spatial

Le petit chaperon rouge

Et oui; encore et toujours un Smartgames : le Petit Chaperon Rouge.
Un livret avec des défis crescendo, un plateau avec des chemins, 3 sapins, un chaperon rouge et … un loup ! 
Les chemins sont décorés de petites fleurs qui permettent de savoir quels chemins sont nécessaires pour le défi en cours. 
 
Le livret de défis peut se prendre de deux côtés (comme celui des Trois Petits Cochons, voir ici )
Il va s’agir de créer un passage en combinant des chemins de façon à se rendre dans la maison. Un côté du livret, il n’y a que le Chaperon Rouge à emmener et de l’autre côté du livret, il faut emmener également le Loup dans cette même maison! Super pour la flexibilité cognitive ! 
 

Comment travailler ce jeu de façon progressive?

 
Je trouve déjà ce support très attirant car le thème est connu de tous les enfants, même ceux avec handicap. En général, le Loup plaît beaucoup.
ο Ce jeu permet d’introduire une conscience visuospatiale : je travaille avec Le Petit Chaperon Rouge en utilisant des cartes adaptées (voir ci-après) et de ce fait, les défis sont vraiment faciles et la difficulté bien continue. L’ enfant devra uniquement placer les éléments aux bons endroits. On n’utilise pas les chemins.
ο Ensuite, on pourra faire reproduire les solutions qui sont dans le livret. Cela permettra aux enfants avec troubles de la compréhension de s’assurer du fait que la consigne soit comprise et on demande à l’enfant de faire déplacer le ou les personnages sur les chemins (autocontrôle de la réponse) pour valider le défi et passer au suivant.
ο Une fois à l’aise avec ces étapes, on peut demander à l’enfant de jouer « normalement » à ce super jeu !    😉
 

Voici la version « adaptée » pour les enfants plus jeunes ou plus en difficulté.

Comme d’habitude, vous imprimez, plastifiez et découpez. Vous pouvez trouer les cartes en haut à gauche avec une perforatrice et les lier par un anneau porte-clef.
 
 
 
Si vous pensez que la version adaptée est trop facile pour votre enfant, ce peut être intéressant de la tester comme une activité d’enchaînements.
Vous préparez le bloc de cartes adaptées, vous donnez quelques cartes à l’enfant qui doit réaliser 5 (ou plus) cartes-défis SEUL et en AUTOGESTION (sans aucune sollicitation verbale ou physique ni approbation, ni aide à la préparation) : il doit regarder la carte-défi, reproduire avec les éléments nécessaires (et ne pas s’intéresser aux distracteurs) sur son plateau de jeu, puis défaire, prendre et retourner une nouvelle carte-défi sur l’ancienne, replacer les éléments sur son plateau, etc, …. mine de rien, c’est pas mal de gestion, d’organisation et de planification.
 
Alors, c’est toujours aussi facile? 😉 Vous n’avez pas parlé du tout du tout ?!!? même pas un « continue »  ou un petit « bravo » ……… Très bien, je vous félicite ! 
Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Maths, Mesure

Poids plume – poids lourds

Il s’agit ici d’un jeu de chez Child’s play, composé de 112 cartes avec des dessins d’objets et leurs masses. Elles sont exprimées en grammes, kilogrammes (et quelques très rares items sont en tonnes.)

Les règles du jeu décrites sont simples : jeu de bataille classique où celui ayant la carte avec la masse la plus lourde gagne. Une seconde règle idem, mais c’est le plus léger qui gagne. Une troisième règle est décrite avec des prédiction : un premier joueur retourne une carte, un second pari que ce sera « plus lourd, plus léger/ moins lourd/ moins léger » et gagne la paire si sa prédiction est juste.
Il y a également d’autres formes de jeu possibles avec un meneur de jeu, pour une classe par exemple, où il faut deviner les poids et le plus proche du poids réel gagne, ou bien encore demande de les ordonner, etc, …. Bref, beaucoup de possibles !

En général, avant même de jouer à ce jeu, je manipule avec l’enfant des objets pour comparer « lourd » et « léger », puis avec des poids où il y a moins d’écarts. Puis, je fais trier de « vrais » objets qui sont moins lourds ou plus lourds qu’une brique de lait (une vraie, que je mets sur la table pour pouvoir la soupeser!). Ca permet déjà d’évaluer si c’est plus ou moins lourd qu’un kilogramme.

La plupart des cartes du jeu sont en grammes et en kilogrammes. Je commence en général par demander à l’enfant de faire 2 tas : un avec les objets dont la masse est en grammes et l’autre dont les masses sont en kilogrammes.


Puis, j’ai une image d’une brique de lait et on trie ceux qui sont moins lourds (à gauche) ou plus lourds (à droite) qu’une brique de lait : nous sommes alors qu’avec des représentations d’objets et non plus des objets réels. Je remplace petit à petit « l’image brique » par l’écrit « 1 kg = 1000 grammes ».

Toute la difficulté ensuite va être de ne pas se laisser tromper par les unités ni par les nombres!
Pourquoi l’enfant a plus de probabilité de se tromper en comparant [le serpent (11 kg) et les oranges (750 g)] plutôt que [la bague (4 g) et le cochon (210 kg)]?

Et bien lorsqu’on compare, il faut regarder évidement les unités ! l’enfant n’a pas l’habitude de cela.

En ayant juste à la comparaison [la bague (4 g)] est plus légère que [le cochon (210 kg)], il y a de grandes probabilités que l’enfant se soit basé sur 4 < 210, ce qui est juste car les unités coïncident (g<kg).
Attention, pour la comparaison du serpent (11 kg) et des oranges (750 g), ca va coincer. L’enfant aura tendance à valider « 11 kg< 750 g » tout simplement car « 11 < 750 ».
Cet écueil lui sera de plus en plus familier avec toutes les comparaisons d’unités qu’il devra connaitre : les unités de distance (km, m, cm, …), les unités de temps (heures, minutes, secondes, …), les unités que j’appelle « de calendrier » (année, mois, semaine, jours, …)

Cependant au début de ces enseignements d’unités, il faut être vigilent quant aux exemples qu’on présente de façon à s’assurer que l’enfant repère bien l’unité et pas uniquement la valeur absolue du nombre.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Planification, Visuo-spatial

Smartcar

Un ancien SmartGames qui a été réédité. L’ancienne version est cependant encore disponible sur le marché de l’occasion.
La première version est en bois, la seconde en plastique et avec une pièce orange en plus, il existe une version mini, bien pratique à transporter et pour les petits budgets (- de 10€).

Le principe : un livret de défis avec une difficulté crescendo, un châssis de voiture ainsi que des pièces géométriques à agencer afin de reproduire le modèle.

Le châssis étant sur « vraies » roues, l’enfant est contraint à maintenir le véhicule pour assurer sa stabilité.

 

Pour les enfants plus en difficultés voici de quoi s’entraîner avec les pièces de ma version « ancien smartcar » (je n’ai pas les autres). Il s’agit de 4 pièces en L, toutes identiques.


L’emplacement des yeux n’est pas représenté afin de rendre l’exercice plus aisé.

Imprimer, plastifier et découper le PDF ci-dessous afin de former des cartes-défis plus faciles :

Adaptation Smartcar – Smartgames

 

 

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Planification, Visuo-spatial

La nuit des fantômes

Un petit smartgames que j’aime beaucoup (dans les 15€) et qui s’appelle La nuit des fantômes.

Le principe est simple: des cartes de défis avec des pièces transparentes à placer de façon à mettre le faisceau lumineux sur les fantômes.

Les premier défis sont faciles : les délimitations des pièces sont tracées, il ne reste qu’à poser au bon endroit. Puis, les guidances s’estompent et il faut se débrouiller seul pour agencer correctement les pièces transparentes.

Pour les enfants qui ne comprennent pas le principe d’éclairer les fantômes, on peut rapidement faire un petit support en traçant les contours et en mettant une gommette à éclairer comme sur la photo ci-dessous:


Déjà, trouver la bonne pièce à mettre au bon endroit n’est pas évident.
Certains vont chercher un moment avant d’y parvenir!

Publié dans Apport théorique, Théories et formations ABA

Les guidances

Voici un article théorique qui m’a été demandé plusieurs fois. Il va s’agir ici d’expliquer ce qu’on appelle « les guidances ». La question soujacente pourrait être posée ainsi : 

Comment fait-on pour enseigner un nouveau comportement ou une nouvelle compétence à notre enfant ?

Lors de mes formations, j’utilise le schéma ci-dessous. La mise en place d’un enseignement doit être étudié et cadré, ainsi il faut envisager :

  • son utilité
  • sa description précise
  • son découpage
  • le programme qui en découle (ligne de base, guidances, renforcement, généralisation, …)
  • son évaluation.

Les gens non formés souvent ne se posent pas la question de comment apprendre à leur enfant : ils montrent et l’enfant prend, ou non, ce nouvel apprentissage. Disons que cette façon de procéder est souvent suffisante pour un enfant classique, néanmoins, pour nos enfants non typiques, cette manière de faire engendrera un apprentissage très long voire un échec.
On décrète alors que l’enfant ne peut pas faire telle ou telle chose  …  or souvent … c’est nous qui ne savons pas faire … 😉

Sur ce site, je parle presque dans chaque article de l’importance de découper les tâches (par exemple les jeux du commerce) en unités plus simples (mais pas n’importe comment, toujours dans une perspective de les chaîner ultérieurement !).

La question ici est : une fois notre petite séquence isolée, que l’on sait ce que l’on veut faire faire précisément à l’enfant, comment faire pour l’aider pour qu’il parvienne à comprendre ce qu’on attend de lui et qu’il sache faire ce qu’on lui demande de faire ? et bien grâce à l’aide que l’on va apporter et c’est ce qu’on appelle une guidance.

 

Les trois règles de base : 

  • Lors d’un nouvel enseignement, elle doit être immédiate :

Imaginez-vous que je vous demande de me dire « un singe » en roumain, je vais attendre, insister, attendre, … si vous ne savez pas, vous ne pourrez pas l’inventer! Ca parait évident mais c’est souvent ce que l’on fait avec ces enfants : on leur demande des choses qu’ils ignorent, on insiste, on attend, les enfants attendent aussi voire se braquent et partent en comportement ou encore ne voient même pas ce qu’on attend d’eux. De plus, souvent, ils ignorent comment se sortir d’une situation comme celle-ci avec un « je ne sais pas » ou « dis-moi » alors ce moment est un moment agréable pour personne! et l’enfant n’a toujours pas appris.
Alors la première règle : quand une cible n’est pas connue : on guide tout de suite !
Un singe, en roumain c’est « maimuta », alors pour cet exemple, on montre l’image, on prononce « maimuta » sans attendre. Les prochaines présentations devront également être guidées, au risque que vous prononciez mal et que vous vous mettiez à apprendre votre approximation plutôt que la prononciation correcte. Ce sera la même chose pour les enseignements de compétences de tous les jours, il ne faut pas arrêter de guider trop tôt et néanmoins, ne pas guider trop longtemps non plus! au risque d’empêcher l’autonomie sur la tâche et surtout d’engendrer une dépendance difficile à lever …

  • Elle doit être adaptée à l’enseignement et à l’enfant

Il est très important de bien choisir son type de guidance en fonction de l’enseignement visé et des particularités de l’enfant. Il faut toujours avoir en tête la fin de l’enseignement et comment on va estomper cette aide pour arriver à la tâche réalisée entièrement et seul.
Voici une question : comment enseigneriez-vous à un enfant à mettre son manteau en position debout? La différence semble insignifiante mais dans une des deux situations, l’enfant a peu de chance d’acquérir la compétence. C’est ça, trouver une juste guidance!

Alors? 😉

En A : la maman guide afin que l’enfant vienne cueillir la manche « par le bas » avec le manteau « qui tombe », l’enfant apprend donc à faire le mouvement de rechercher puis d’enfoncer son bras dans la manche.
En B : la maman maintient la manche vers le haut afin que l’enfant glisse son bras vers le haut dans le « tunnel », l’enfant apprend donc à lever le bras pour aller chercher la manche.
Et bien oui, jamais la manche d’un enfant ne se maintiendra seule en l’air et pourtant, je n’ai jamais vu un professionnel présenter le manteau avec la manche vers le bas ! et pourtant ça semble tellement évident une fois qu’on le remarque … 

 

  • Elle doit être estompable puis supprimable.

En présentant le manteau comme en A, la maman va pouvoir estomper son aide. Elle continuera à l’aider à enfiler une des deux manches, mais elle maintiendra de moins en moins l’autre manche à enfiler jusqu’à le laisser pendre dans le dos, puis la maman travaillera sur le fait d’enfiler la première manche et de finir seul avec la manche dont il maitrise l’enfilage (dit « en chaînage arrière ») . C’est cela estomper puis supprimer une guidance.
Selon les types de guidance choisis, que nous allons voir juste après, et l’enseignement visé, l’estompage de l’aide va être plus ou moins facile. Ce critère va déterminer un choix en cas d’hésitation entre deux guidances.

 

Les différents types de guidance

Il existe plusieurs types de guidances :

  • La guidance verbale : la plus répandue et celle à proscrire !! On parle toujours trop …
    Il s’agit par exemple de vouloir enseigner à un enfant comment se laver les mains et de dire : « vas-y chéri ouvre le robinet, mets les mains sous l’eau, voilà, tu prends le savon, voilà, tu frottes maintenant, ..blablabla ». Il faut se faire violence pour NE PLUS 
    Les dangers : souvent inaccessibles, ces guidances verbales génèrent des écholalies, favorisent la dépendance, n’enseignent absolument rien, …
    ATTENTION à la différencier de la consigne verbale = une consigne, c’est ce qui dit ce qu’il faut faire alors qu’une guidance verbale (interdite!) dit comment le faire …
    ex : « fais cet exercice » / « laves-toi les mains » / –> consigne verbale 
           « mets les mains sous l’eau » / « remonte ton pantalon »/ … –> guidance verbale (donc interdite)
    A noter qu’il existe une guidance « verbale spécifique» que l’on utilise pour travailler la prononciation par exemple, et qui s’appelle:
  • La guidance échoïque : utilisée pour travailler le verbal, il s’agit du « modèle » (en langue de signes ce sera également une guidance échoïque mais forcément, non verbale …). L’enseignement des tacts ou des mands se fera donc en  guidance échoïque complète, puis partielle (on laisse un délais de 2 secondes : JAMAIS de mot partiellement verbalisé !! genre « baaaaaa » pour que l’enfant dise « bateau ») puis il fera un tact pur, c’est à dire, sans guidance.
  • La guidance physique totale ou/ et partielle: on accompagne le mouvement, comme un « petit pantin » ou encore on pousse le coude vers une cible (GPP)…
  • La guidance gestuelle : pointage ou geste pour diriger l’attention de l’enfant
  • La guidance imitative : démonstration du modèle par une autre personne
  • La guidance visuelle : indices visuels placés dans l’environnement
  • La guidance tactile : toucher pour faire comprendre
  • La guidance environnementale : aménager l’environnement, …

Afin de connaître le niveau réel de l’enfant, il est important de préciser le type de guidance apportée ainsi que son intensité.  
Ce genre de support peut être bien utile :

 

Les règles de la bonne guidance à retenir

  • On parle toujours trop ! il faut s’empêcher de parler …
  • Dès le début, on pense à comment estomper. Une technique consiste dès le départ à s’imaginer ne plus être là. C’est une technique qui fonctionne bien.
  • Le plus possible, lorsqu’on peut, on adapte l’enfant à l’environnement et non l’inverse. Malheureusement, la vie fera que c’est lui qui devra apprendre à s’adapter en permanence dans toutes les circonstances.
  • Mieux vaut moins de compétences seul que plus de compétences à deux : on réduit la complexité de l’exercice. 
  • On note le type et le niveau de guidance : j’ai crée des tampons et des étiquettes pour cela. Lorsqu’on travaille à plusieurs avec un enfant, ce qui est (presque?) toujours le cas, il est important que les collègues, parents, professeurs, orthophonistes, etc, … sachent comment et à quelle intensité l’enfant a été guidé. En effet, un exercice fait dans un cahier ne nous dit rien quant à ce que l’enfant est capable de faire car on ignore ce qui a été aidé/fait par son AESH.
  • Attention aux guidances involontaires : et oui, quand on se filme, on s’aperçoit parfois qu’on a tendance à tendre tel objets de tel côté ou encore que l’enfant a perçu notre regard sur la cible
  • La dépendance à la guidance, gros risque des AESH et des parents super investis 😉 : il faut toujours faire des tâches acquises pour entrainer le non-assisté (et faire du maintien de compétence + fierté de
    faire seul!). Pour cela, se référer aux articles du site sur « la Boîte à Entrainements » (BàE).

    D’une manière générale : il faut toujours préférer simplifier la tâche que guider.