Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Fonctions exécutives, Maths

Le jeu Roule Tampouille

Si vous suivez ce site vous savez à quel point je suis fan de tampons ! Ils permettent plein d’activités et contournent l’écueil du graphisme parfois très couteux pour les enfants avec handicap.
Molly, une copine de Facebook m’a alertée sur la sortie de ce petit jeu « Roule tampouille » de chez Space Cow, que je ne connaissais pas en me précisant « non?? tu ne connais pas ???!! toi qui aimes tant les tampons !!!  » 🙂

Dans cet article, vous trouverez des pages à imprimer qui vous permettront d’appliquer des règles simplifiées pour jouer ensuite au « vrai jeu » dans le sens où ces simplifications ne galvaudent pas la vraie règle. L’idée est comme d’habitude d’introduire petit à petit les difficultés en pensant toujours à la suite pour ne pas avoir à re-changer les règles quand l’enfant progresse.

— apprendre le tour de rôle malgré la tentation de ne pas laisser les tampons à l’autre
— apprendre à lancer un dé (un article dédié à cette compétence ici)
— comprendre une règle simple de correspondance ; on prend le tampon qui a le même animal que ce que le dé indique
— manipuler : ouvrir puis refermer le tampon
— orienter le tampon pour que l’animal ait la tête en haut
— mettre un type d’animal par enclos sans mélanger les animaux
— comprendre le joker foin : qui fait partie des règles simplifiées du vrai jeu. La face « foin » du jeu permet de prendre n’importe quel animal de notre choix. Consigne très complexe pour un enfant TND.

 

Dans cet article il y a deux PDF :

— PDF des adaptations ici
— PDF des feuilles vierges du jeu Roule Tampouille mais à imprimer en noir et blanc ici.

 

Découverte du jeu : un dé et des tampons

Imprimer la première page du PDF, prenez les tampons animaux et un seul dé.

L’enfant devra lancer un seul dé et tamponner l’animal correspondant sur la feuille en veillant à les séparer. Les élèves peuvent choisir n’importe quel enclos parmi les 5 mais devront ensuite les classer par type d’animaux sans les mélanger dans le même enclos. Pour faciliter la compréhension au départ, vous pouvez tamponner un animal dans chaque rectangle mais rapidement, il ne faudra plus faire cela car c’est un challenge en soi de parvenir à planifier quel animal on met où sans avoir d’échantillon dans chaque case.

Après une série de plusieurs lancés (vous jugerez combien) on demande à l’enfant d’arrêter et il doit ensuite dénombrer les lots d’animaux dans chaque enclos et reporter les quantités en bas de la page.

Cette première activité parait simple mais …. cela permet :

— d’apprendre à lancer un dé (un article dédié à cette compétence ici)
— de comprendre une règle simple de correspondance ; on prend le tampon qui a le même animal que ce que le dé indique
— de manipuler : ouvrir puis refermer le tampon
— d’orienter le tampon pour que l’animal ait la tête en haut
— de mettre un type d’animal par enclos sans mélanger les animaux
— de comprendre le joker foin : qui fait partie des règles simplifiées du vrai jeu. La face « foin » du jeu permet de prendre n’importe quel animal de notre choix. Consigne très complexe pour un enfant TND!!

— si vous jouer en même d’apprendre le tour de rôle malgré la tentation de ne pas laisser les tampons à l’autre

Début du placement dans le champ :

Cette fois-ci, on utilise la seconde page du PDF, il faudra imprimer une page par joueur.
Vous aurez besoin des trois dés, mais on n’utilise toujours pas les cartes avec les défis de la fermière ni les haies.

La difficulté majeure de cette étape est le fait de lancer 3 dés pour n’en sélectionner qu’un seul. Normalement, il devrait avoir compris qu’il faut grouper les animaux par familles.
Les enfants auront tendance aussi à vouloir reproduire votre grille à vous : ils ont l’habitude de devoir refaire le même et accepter que les deux grilles soient différentes est un défi en soi !

On fera ensuite le total des animaux et on doit arriver au maximum 20.

Le jeu avec les vraies règles :

La troisième page peut accueillir la règle normale. L’adulte pourra, ou non, dessiner une haie (comme sur les feuilles fournies dans la jeu) en fonction des cartes défis qu’il sélectionnera.

L’enfant pourra remiser des animaux dans l’appentis si il ne les veut pas.
L’enfant pourra réaliser un défi de Sarah la fermière : ils sont plus ou moins faciles à comprendre et je vous conseille de commencer par les cartes suivantes : « miam miam les baies », « tous ensemble » et « sœurs jumelles » qui me semblent plus faciles à comprendre, puis introduire « au coin » et « herbivores » puis tous les autres défis sauf les cartes qui ont une fourche au dos; puis, vous pourrez introduire les cartes avec les fourches qui me semblent plus compliqués.

Je les ai placé tête-bêche pour pouvoir jouer face à face mais évidement, on peut découper pour jouer coté à cote.

 

Voici le PDF avec des feuilles normales; bien moins jolies que les originales mais qui permettent d’imprimer des exemplaires en noir et blanc et donc, de travailler intensément en ayant toujours des feuilles d’entrainement ! 🙂
Il y a tous les éléments des vraies fiches : les haies, l’étable et les codages pour les points !
A vous de jouer !!  😉

Fiche pour le jeu Roule Tampouille à imprimer en noir et blanc.
Publié dans Enseignements et apprentissages, Planification, Vie quotidienne

Ramasser les miettes et laver une surface plane

Contrairement à laver la vaisselle, nettoyer une table est une activité accessible « facilement » moyennant un petit enseignement rigoureux.
Laver une table signifie : débarrasser les miettes et passer un coup d’éponge pour ôter les traces de résidus (alimentaires par exemple).
Nous, nous le faisons en un seul geste, il y a pourtant deux étapes : dépoussiérage / dégager les miettes + lavage avec une éponge humide (contenant parfois un produit)

Dans cet article, on va s’atteler à la première étape : comment enseigner le fait de débarrasser les miettes d’une surface plane !

En général, quand on fait une ligne de base (LDB = ce que fait l’enfant par défaut, avant qu’on ne lui enseigne la compétence en question) et qu’on demande à l’enfant « lave la table » en tendant une éponge, l’enfant prend l’éponge et brasse dedans comme un essuie-glace toutes les miettes par terre !!  😉
Votre élève fait ça? bon, bah cet article est pour vous !

Pour l’enseignement « laver une table », on va utiliser un chaînage-avant en apprenant à l’enfant à ramasser les miettes car on ne veut pas se retrouver en même temps à lui enseigner l’aspirateur 🙂

Vous aurez besoin :
– d’une table/bureau/plan de travail,
– d’une éponge sèche
– d’éléments à pousser (gros puis de plus en plus petit et enfin de la semoule)
On étale les éléments sur la table (si possible en dehors de la présence de l’enfant) et on donne la consigne : « lave/essuie/nettoie la table ».

A) Première sous-étape : regrouper les éléments en tas au centre la surface.

On part d’un plan de travail avec les éléments répartis comme ci-dessous.

et on veut obtenir ça :

Si l’enfant est en mesure de comprendre une guidance imitative, on peut lui expliquer et lui montrer ce qu’on attend de lui, on lui montre comment rassembler la semoule au milieu de la table en un petit tas. Puis on réétale la semoule et c’est à son tour de faire pareil.

Si l’enfant ne peut comprendre une telle consigne, on va faire comme suit EN SE TAISANT :
On trace un cercle sur la table et on va guider la main de l’enfant pour pousser les éléments dans ce cercle. Ce sera notre première étape à travailler.
On va guider physiquement cette compétence en estompant petit à petit jusqu’à ce que l’enfant le fasse seul et en estompant également le cercle petit à petit.
Cette compétence ne demande pas de motricité fine mais fait intervenir le mouvement du bras, de l’avant-bras et du poignet. Il faut également que l’enfant sache traverser la ligne médiane. Si votre élève est en difficulté sur le geste, demandez conseil à un ergothérapeute.

Ensuite, il n’y a plus de cercle et l’enfant prend l’habitude de faire un petit tas central (toujours sans guidance verbale : le SD doit être la saleté sur la table) :

 

Pas si facile de regrouper en « tas » !

 

B) Deuxième sous-étape : poussez les éléments vers le bord de la table, dans une boîte

Une fois que les éléments sont regroupés, on va pouvoir les pousser vers le bord de la table. Je conseille vraiment de commencer cet enseignement avec une boîte pour que l’enfant puisse être en réussite. Parvenir à disposer sa main comme il faut est vraiment complexe, comme on le verra après donc le faire avec une boite permet de ne pas surcharger l’enfant.

L’élève va devoir coordonner ses deux mains qui font des actions différentes :
– sa main non dominante qui maintient la boite au bord contre la table et
– sa main dominante qui tient l’éponge et pousse les éléments dans la boîte.

PLUS la boîte sera petite, plus l’activité sera complexe. Il va falloir donc réduire la taille de la boîte petit à petit jusqu’à obtenir une boîte dont la taille s’apparente à la taille d’une main.

Une grosse boite large à bords haut.

Ici le « goulot » de la boite se rapproche de la taille d’une main, le jeune pousse les éléments en groupes pour tomber dans la boite.
Ici, avec un autre enfant qui a renversé des perles à repasser lors d’une activité de pesée. Pas évident de viser la boite !! pourtant je pensais que ça ne lui poserait pas de problème !

 

Avec cette boîte ronde, la surface d’ouverture fait la taille d’une paume de main. Prochaine étape : on fait tomber dans la main!!

C) Dernière sous-étape : retenir les saletés dans le creux de la main et aller jusqu’à la poubelle.

Alors cette étape est la plus compliquée : j’ai eu bien des surprises avec les enfants que j’accompagne.
Cela demande à l’enfant de mettre sa main parallèle au bord de la table, de mettre la paume vers le haut, de serrer les doigts et de creuser le milieu de la main pour faire un petit ceux qui servira de récipient. Si votre enfant est en difficulté, il faudra demander conseil encore à votre ergo.

J’ai crée un petit jeu préliminaire avec des animaux : il faut les attraper pour ne pas qu’ils tombent par terre !!
Avant de pouvoir récupérer des petites miettes volatiles, on s’entraine avec des petits animaux parce que c’est plus facile à réceptionner. L’enfant doit positionner sa main comme sur la photo ci-après et moi, je pousse les animaux avec l’éponge et je dis « attentioooooonnnnnn » et l’enfant doit placer sa main et la faire coulisser au bon endroit pour rattraper les animaux en péril. Au début vous poussez les animaux un par un et ensuite par deux puis par petits groupes. L’idée est que l’enfant y parvienne sans peine en augmentant petit à petit.

Ici, l’enfant a le paquet d’animaux sur les genoux et il doit positionner sa main pour sauver les petits que je pousse vers la falaise 🙂

Si et seulement si l’enfant maitrise ce sauvetage de petits animaux un par un, on pourra lui faire faire avec des petits éléments qui sont plus difficiles à contenir dans une main  (comme ci-dessous : des petits jetons, des graines ou de la semoule) :

Ici, le jeune gère ses deux mains : celle qui tient l’éponge et celle qui est contre la table prête à accueillir les jetons.

Ci-dessous, le jeune refait toute la chaine de comportement attendu : il a regroupé en un seul tas, il pousse ce tas vers sa main et met le contenu de sa main dans le pot de jetons derrière. Youpiii !

Et là, la méga classe : idem mais avec de la semoule (on voit que je touche légèrement sa main) qu’il va apporter jusqu’à la poubelle !

Pour que cet enseignement s’installe vraiment, il doit être entrainé régulièrement, dans différentes situations et lieux variés. Je reprécise encore une fois que l’enseignement de ce chainage doit se faire EN SE TAISANT : l’éducateur ne doit RIEN verbaliser.
Nous, même si nous ne connaissons pas les termes  : « crumbs, sponge, ou wiping » nous sommes capables de ramasser des miettes sur une table dans un pays anglophone !
On peut bien entendu enseigner « miettes », « ramasser », « éponge », etc avant cet enseignement, ou en parallèle ou après, mais le vocabulaire ne doit pas être utilisé pendant l’enseignement des gestes car ce sont deux enseignements distincts.

Une grille de procédure à côter sur cet enseignement sera mise ici ultérieurement, le temps qu’elle soit revalidée par une autre copine 🙂

Publié dans Dénombrement, flexibilité cognitive, Maths, Planification, Vie quotidienne

Faire un inventaire : le dénombrement s’organise

J’aime beaucoup cette activité car c’est rendre utile des compétences souvent enseignées de façon isolée.
Faire un inventaire, c’est dénombrer mais c’est surtout s’organiser pour et dans ce dénombrement. Donc, fonctions exécutives à fond : planification, anticipation, flexibilité, inhibition, maintien attentionnel, etc !

Cette compétence fait partie des « basiques » demandés en ateliers pour les jeunes avec handicap, mais c’est également une compétence qui peut s’avérer fonctionnelle pour « checker » une liste d’aliments disponibles dans un frigo, un ensemble d’affaires de piscine prêt dans un sac ou encore un lot de vêtements préparés dans une valise (en il y a/ il n’y a pas ou en quantités).

Cet enseignement concerne les enfants qui savent compter jusqu’à 30 (mais pas forcément plus) et qui savent interpréter un tableau à double-entrée. Vous trouverez beaucoup d’activités pour entrainer le tableau cartésien sur ce site (cf moteur de recherche).
Cet article sera complété petit à petit en fonction des besoins des jeunes que j’accompagne !

Les premières étapes

Dans ce PDF (attention, il a été complété le 16/06/24) : vous pourrez imprimer les pages qui vous intéressent selon le matériel dont vous disposez : pingouins de Learning Resources (40€), Connectors de chez Action (3€) ou Maillons de chaine (30€ en Learning Resources ou 3€ chez Temu), ou pinces à linge, ou pompons, ou bouchons en plastique, …

La première étape donc va consister à dénombrer méthodiquement, ligne par ligne, selon la couleur.

Au début, il va s’agir de comptabiliser un seul type d’items. Mieux vaut utiliser des vrais objets : c’est plus fonctionnel et plus agréable pour les enfants qui pourront s’organiser dans leur activité. Si cela vous semble accessible à l’enfant, on pourra lui faire utiliser la calculatrice afin qu’il fasse le total. En général, l’utilisation de la calculatrice en fin de dénombrement pour obtenir la somme totale est très motivante!

Attention, il va être important à cette étape de gérer la quantité « zéro » quand il n’y a pas la couleur représentée. Cette étape est primordiale afin de ne pas fausser les résultats. Il faudra que l’intervenant présente à l’enfant des opportunités de côter « 0 » dans sa grille d’inventaire ! En général, lorsqu’un enfant est confronté à l’absence d’une couleur, il s’arrête et attend. Il faudra lui apprendre à gérer cet écueil en écrivant « 0 » à la ligne correspondante.

La difficulté de l’exercice pourra être modulée en fonction de la présentation de l’exercice. Si on donne une seule page d’inventaire, qu’il n’y a qu’un seul type d’items et que les items sont déjà pré-triés (par couleurs par exemple), l’exercice sera facilité.

Si il s’agit encore d’un inventaire à un seul type d’items, mais qu’on laisse l’enfant trier lui-même (par couleurs, comme ci-dessous), l’exercice sera déjà plus complexe. Dénombrer et s’organiser pour le dénombrement représentent 2 TACHES et non plus une seule et cela multiplie donc la difficulté!

Ici, l’enfant a trié lui-même les pingouins pour pouvoir les dénombrer. C’est une organisation nécessaire avant de pouvoir dénombrer afin de limiter les risques d’erreurs. Avant l’enseignement, cet enfant dénombrait directement dans la caisse sans extraire les pingouins et donc, il les comptait ad vitam aeternam … ;-p

Ensuite, on pourra donner au jeune deux inventaires présentés en même temps, mais sur deux pages différentes avec 2 caisses contenant chacune des items (ici : une caisse de connectors et une autre caisse de pingouins). L’enfant devra quand même trier par couleurs pour chaque type d’item.

L’étape d’après sera de tout mélanger dans une même caisse: l’enfant devra trier par items et par couleurs (ou l’inverse si il est plus à l’aise!) : trier les items (les connectors d’un cote et les pingouins de l’autre) et ensuite retrier chaque groupe par couleurs.

Ensuite, on pourra prendre un inventaire-double avec des connectors et des pingouins sur la même fiche d’inventaire. Il faudra que l’enfant soit à l’aise avec le tableau à double-entrée encore en plus !

Sur la photo ci-dessous, vous pouvez voir un enfant s’organiser autour des quantités en grammes. Il doit mesurer combien de grammes de perles il y a dans la boite A, dans la boite B, etc. Il doit ouvrir les contenants, verser dans un autre contenant pour faire la tare, noter la quantité en gramme qui est inscrite sur la balance, remettre les perles dans le tupperware qui ferme et remiser la boite pour en prendre une autre.
Evidemment, l’enfant doit être à l’aise avec les pesées pour faire cet inventaire, sinon, le multitâche sera ingérable !

Il a voulu également écrire également la quantité de perles sur chaque boite.

 

Une seconde étape va être de pouvoir « jongler » dans l’interprétation de ces chiffres

Ces tableaux vont nous permettre également de mettre du sens sur des mots mathématiques et de rendre concrètes des formules telles que :
– combien en tout / au total ?
– combien de pingouins rouges ? combien de maillons rouges? combien de rouges en tout (donc pingouins + maillons) ?
– combien de pingouins au total ? combien de maillons au total ?

Généralisation de la compétence

Vous pourrez trouver d’autres inventaires dans cet article consacré aux Playmobil. ATTENTION, ce sont des inventaires plus complexes que ci-dessus!

Il sera question de répertorier les Playmo par leur couleur de cheveux (noir, blond, roux, brun) ou leur âge (bébé, enfant ou adulte) mais aussi, avec des propositions négatives : le fait de porter une jupe ou non, d’être une femme ou non, …

Exemple d’inventaire par couleurs de tenues en bas : il faudra que l’enfant tolère de compter une jupe bleue avec un pantalon bleu dans la même catégorie des « bas bleus ». Ceci pose particulièrement problème pour les jeunes avec autisme !

Suite à ces exercices, on pourra travailler sur des mesures plus complexes comme des lots d’items (5 boites de 12 feutres) ou de l’argent (4 pièces de 2€, 5 billets de 20€, … avec le total d’argent en tout).
Tasolutionautisme propose un PDF bien sympa sur les inventaires (8€) qui peut être une bonne suite à ces exercices pratiques !

Inventaire nourriture

Ci-dessous, vous pouvez voir quelques extraits où on aperçoit la progression crescendo jusqu’à des inventaires de plus en plus complexes. Ce sont 54 fiches « digestes » qui peuvent donc être présentées une par une chaque jour afin de travailler petit à petit sans dégouter le jeune.

Publié dans Fonctions exécutives, Matériel générique, Motricité fine, Pince pouce-index, Planification, Pré-graphisme

La pâte à modeler

Personnellement, je n’aime pas ça, mais c’est comme la piscine : ça plait aux enfants et c’est une source d’apprentissages infinis alors finalement, on se dit qu’on va faire un effort et on partage des moments d’enseignements chouettes avec des OBJECTIFS PRECIS !

Si vous êtes éducateurs/trices, quelques soient vos cibles, elles seront (presque) TOUTES enseignables via de la pâte à modeler !

La pâte à modeler a l’avantage de pouvoir être utilisée pour le travail de compétences diverses, des plus basiques au plus complexes : l’imitation motrice, la coordination œil-main, coordination bimanuelle, le tonus du bras et de la main (j’ai eu bien des surprises avec certains enfants là-dessus), la capacité à dissocier les doigts, et le bénéfice sensoriel : le plaisir de tatouiller et l’intégration sensorielle avec massage (beaucoup d’enfants du cabinet ont les doigts crispés, gravent dans le papier tellement la force appliquée est excessive, …)

Hé oui, la pâte à modeler permet de travailler la motricité, évidement, mais aussi le visuospatial. Elle permet de faciliter ensuite certains mouvements que l’enfant aura à réaliser, par exemple en cuisine, une fois plus âgé et plus largement l’utilisation de la pâte à modeler permet la planification de tâches (pour faire une forme complexe il faut l’appréhender mentalement en petites formes faciles qu’on associe). Et évidemment, on peut travailler les volumes, les quantités, les tailles et plein d’autres choses !!

Voici donc un article dédié à la pâte à modeler où on verra en transversal plein de petites activités sympas à faire quelque soit le niveau de l’enfant.

Quelques conseils pratiques :

Afin de ne pas se retrouver avec une sorte de marron-caca-d’oie, je vous conseille de n’utiliser qu’une seule couleur de pâte à modeler à la fois.
Petite remarque : la Play Doh est comestible, donc si un enfant vous regarde en faisant mine de la manger, ne prêtez pas attention, si il en mange, ce n’est pas grave et cela évitera de tomber dans la recherche d’attention incessante qui entravera l’activité. Je dirais que 1/3 des enfants au cabinet me font le coup 😉 et finalement, ils préfèrent rapidement faire l’activité correctement ce qui est au final bien plus rigolo !
Si vous avez des mangeurs de pâte à modeler incorrigibles, vous pouvez opter pour des pâtes à faire soi-même avec des matières clairement comestibles mais elles ne se conservent que quelques jours.

Chez action 1.49€ les deux pots de pâte à modeler de la marque Play Doh ! Pas de raison de se priver. En la rangeant en faisant un cylindre compact pour limiter les surfaces accessibles à l’air, elle se conserve des mois.

S’approprier le lexique des formes à modeler

Le lexique à utiliser va dépendre du niveau de l’enfant. Pour la forme boule, on pourra utiliser « boule » ou « rond » ou « sphère », pour un boudin on pourra utiliser « saucisse » (qui est souvent utilisé par défaut par les enfants), « boudin » (que personnellement, je préfère), ou colombins » (je n’utilise jamais ce mot car je le trouve peu transposable dans la vie …)

Pour les non-verbaux, voici une petite grille que je viens de dessiner :

En général, je commence ces activités en modelant moi-même les formes et demande à l’enfant de les trier en « boules » VS « boudins « puis, avec la négation :  « boules » VS  « pas boules ».

Tri avec images : boudins VS boules
Boudins VS boules
Boules VS non boules

et dans l’autre sens ; « donne-moi une boule » ou « donne-moi un boudin » avec les formes triées dans des bacs, puis quand c’est ok, avec les formes en vrac.

 

Pour les enfants verbaux, on pourra également leur demander « c’est quelle forme? » et attendre une réponse verbale. Si votre enfant est non verbal, vous pouvez utiliser les pictos ici.

Commencer à modeler des formes basiques

Acquérir les gestes simples pour modeler les formes basiques

Pour pouvoir faire des petites sculptures représentatives, il faudra que l’enfant maitrise quelques formes basiques : les boudins, les boules, les galettes, les J, les C etc.

On essaie de faire des boules tous les deux, avec un chaînage arrière :

Il roule avec le bout des doigts.
Il roule dans ses paumes de mains (je ne sais pas comment ça s’appelle)

On fabrique des boudins : les courts peuvent être roulés avec une seule main mais les longs boudins devront mobiliser les deux mains !

Modelage de boudins à la chaîne.
Hop, coordination bimanuelle avec mouvements synchrones !

Les galettes : boules écrasées avec la paume :

 

Différentiation des doigts et pression:

On peut également trier les petites et les grosses ou encore les classer par ordre de grandeur. On pourra ensuite dire « on fait que des petites-petites-minuscules » et l’enfant devra les modeler avec uniquement 2 doigts.

Selon les formes enseignées, les procédures d’enseignement vont pouvoir varier, par exemple :
– des spirales en chaînage-arrière: on commence l’enroulé et l’enfant continue, c’est en effet plus facile à continuer qu’à commencer.
– des boules en chaînage-avant : il fait une sorte de « crotte » de pâte et on peaufine en reroulant pour une boule parfaite. 😉 pour que ce soit plus « satisfaisant » ensuite une fois combinée avec les autres formes.

Avec des outils

En général, les enfants aiment bien utiliser les outils « des grands ». Pour faire des empruntes, tout peut être utilisé. Voici des exemples en vrac de matériel utilisé en fonction des cibles :

Les champignons pour la pince et éventuellement la sériation
Des cure-dents dans la PàM pour les quantités et toujours la pince au passage.
Force exercée : en ramassant des petits bouts de PàM en veillant à ne pas les écraser !
Idem : maîtriser sa force avec une pince-infirmière.
Coordination œil-main : on enfonce un cul de crayons dans le centre d’une boule (déjà formée).
Utilisation des deux mains : une avec la fourchette qui ramasse et une qui maintient le récipient pour faire ensuite frotter le contenu de la fourchette sur le bord du bol et faire tomber la boulette de PàM si elle colle à la fourchette.
Avec une seringue : force des doigts et on obtient un magnifique boudin pour former des courbes pour « dessiner » ou pour « écrire » des lettres /chiffres !

Les ciseaux à PàM (qui ne coupent pas mais peuvent pincer fort) et des ciseaux-loop (qui eux coupent « pour de vrai ») :

Utilisation du couteau : pour apprendre à couper en sciant et non en « hachant » comme le font souvent les enfants. Il faut alors mobiliser son bras et non son poignet. On puet varier les types de couteau pour trouver celui qui sera le plus adapté et permettra à l’enfant d’être en réussite dans ses coupes :

 

Les assemblages pour former des dessins

Il va s’agir de prendre les éléments qu’il nous faut et de les agencer de façon à former des formes plus complexes.
Il y a donc plusieurs difficultés qui vont se cumuler :
– l’identification des pièces nécessaires : comprendre la forme comme étant composée de plusieurs petites unités, en boules, droites ou courbes. Cela sollicite la planification de tâches
– le modelage des pièces : il sollicite la motricité et la représentation visuelle.
– la disposition des pièces : c’est à dire les disposer les unes par rapport aux autres. Cela sollicite la représentation spatiale.

Le PDF des formes à modeler se trouve ici.

Pour faire des formes complexes, on peut : soit assembler plusieurs boudins droits, soit courber un boudin plus long. Selon les enfants, il faudra guider différemment.

Planification de ce dont on a besoin pour faire le carré : quatre boudins !
On place nos boudins préparés aux bons endroits sur la carte-modèle.
L’enfant a reproduit la forme  » flèche » sur le modèle.
L’enfant a reproduit la forme à côté. On note qu’il a joint les extrémités du boudin en les orientant dans la même direction plutôt qu’en les soudant tête-bêche.

Un exemple pratique :

Voici l’exemple de la construction d’un soleil avec un enfant : à la base il disposait du modèle du soleil et rien d’autre pour la ligne de base (=évaluation de ce que l’enfant sait faire, sans guidance ni rien, afin de voir si il sait ou non produire le comportement attendu). Le centre ainsi que tous les rayons ont été formés antérieurement, il ne reste « plus qu’à » assembler les morceaux car c’est cette partie qui m’intéressait.

Tout se passe bien quand il doit mettre à gauche, puis …. il n’y parvient plus, passage de la ligne médiane impossible et il ne tente pas d’utiliser sa main gauche non plus. Je dessine donc des rayons de soleil (au crayon craie) afin qu’il comprenne où et comment les placer. Du coup, il a repris des boudins et a fait ça :

Bon alors du coup, on a repris les basiques : orienter des boudins verticalement, horizontalement, avec guidances visuelles et environnementales derrière + petite guidance physique, puis estompage des différentes guidances. J’ai dessiné une série suffisamment longue pour qu’il y ait un croisement de la ligne médiane …

 

Quelques productions avec modèles (du PDF ci-joint) :

Dans le PDF, vous trouverez des formes simples avec des modèles qui se complexifient petit à petit.


Selon la motivation de l’enfant ainsi que ses compétences visuospatiales, motrices et en planification, il faudra adopter un enseignement en chaînage avant (pour avoir des belles formes à assembler) ou en chaînage arrière (pour qu’il fasse « seul »). Voici quelques exemples de production des enfants !

Notez encore une fois qu’on peut utiliser différents types de chainages lors de ces enseignements et que ce sera à moduler en fonction de l’enfant et des cibles :

Le lapin : finition des yeux avec la pointe d’un crayon !

Ci-dessous, des exemples d’utilisation de PàM dans d’autres cadres :

Boudins de délimitation afin que l’enfant ait un retour sensoriel pour colorier l’intérieur d’une forme.

Formation de lettres avec des boudins de PàM : avec un support ou sans, selon le niveau de l’enfant :

Avec les supers lettres de chez « Tout pour le jeu »

 

Mathématiques : partages et divisions

J’aime beaucoup utiliser la pate à modeler avec les plus grands pour comprendre le partage. L’utilisation de cette pâte permet de diviser une quantité « 1 », ce qui n’est pas possible avec des éléments en plastique usuellement utilisés dans les activités mathématiques (les jetons, marrons, pingouins, et autres).

Comme d’habitude, ce qui va être important, c’est le sens, la compréhension de ce qu’est le partage et la division. Trop d’enfants qui « font des divisions » n’ont en fait rien compris à ce que ça signifie réellement, alors dès qu’il faudra comprendre pour résoudre un problème, ils ne seront plus en capacité de la faire. Si l’enfant n’a pas compris, il fera « bêtement » ses calculs à l’école mais cela ne lui servira à rien dans la mesure où il ne pourra pas le transposer sur une « vraie » situation. On privilégie donc la compréhension « dans la vraie vie » au calcul « savant ».

On découpe des disques à l’aide d’emporte-pièces, on fait des boudins ou d’autres formes et on va faire des parts en découpant avec un couteau :

On repère que déjà, répartir des cercles sans les croper, c’est pas facile !

On partage des entiers (boudins, galette, boules, …) : on a 28 croquettes et 4 animaux, combien ont-ils chacun?

Ensuite, des problèmes du type : on a 3 tartes et 2 personnages : une chacun, ok et après, que peut-on faire avec l’élément « en trop »? on le coupe en deux. Ils ont chacun 1 et un autre morceau coupé (en deux).

Diviser pour que chacun des 3 lapins aient la même quantité : le partage est différent si on partage une saucisse ou si on partage une tarte ! ils sont trois alors on fait 3 parts.

  

Idem, en coupant en quatre parts, des boudins et des galettes :

 

Ensuite, il doit se débrouiller pour qu’il y en ait pour tout le monde, c’est lui qui partage selon le nombre de convives à régaler :

Très bien, deux lapins et une tarte, donc on coupe en deux et les deux en auront !
Deux copains arrivent, il y en a deux supplémentaires et toujours une seule tarte? OK, on coupe en 4 !

On se centre un peu sur des découpes « précises » de cercle, ce qui n’est pas évident, reconnaissons-le …

   

 

Puis, on regarde de plus près ces fameuses découpes, séparément, et on les nomme : entier, demi, tiers, quart, …
Trier des « morceaux », puis des activités du type : « donne-moi 2 quarts », donne moi ça » (et on montre l’écrit : « 1/4 »), « où est 1 quart? », « qu’est-ce que c’est? (réponse « 1/4)

On regarde et on questionne les équivalences :

 

Bref, …. les possibilités sont infinies !  😉

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Mémoire de travail, Planification

Coco Candy

J’ai découvert récemment ce jeu qui a moins d’un an : Coco Candy, créé en 2019 par une petite maison d’édition française. Il m’a tout de suite attirée : petit jeu, petit prix et principe bien visuel et accessible au handicap!
Un jeu qui combine observation, attention, contrôle inhibiteur, flexibilité mentale, mémoire de travail et planification !  😉 le tout sans accès au langage requis !

J’ai été conquise par la simplicité des règles et du matériel : un lot de 54 cartes recto-verso qui peut s’emporter partout. C’est bientôt les vacances, ca tombe bien ! Le principe : retrouver dans un ensemble de cartes une carte ayant des caractéristiques précises.

Chaque carte présente une face avec 8 éléments et un dos avec une consigne à respecter. Les consignes apparaissent comme suit :

La zone verte : présente le ou les 2 éléments qui doivent apparaitre sur la carte. On commence par les cartes simples en ôtant les double-consigne vertes dans un premier temps.
La zone rouge : présente l’élément (il y en a toujours qu’un seul) qui NE doit PAS figurer sur la carte.

 

Le jeu adapté : découverte du matériel et des règles

Afin de faire comprendre le principe du jeu et m’assurer que l’enfant comprend bien la règle, je fais un petit entrainement.

ATTENTION : comme pour toutes les adaptations de jeu, il faut veiller à NE PAS galvauder la future règle du jeu.
Par exemple, si votre enfant risque d’être en peine, il ne faut PAS prendre une carte et lui faire chercher les éléments verts et les éléments rouges sous prétexte que cette version du jeu sera plus facile. Oui, ce sera plus facile mais n’aura aucun intérêt : la négation a sauté et si vous voulez la réintroduire après, l’enfant aura un effort énooooorme à produire pour y parvenir car il devra inhiber votre ancienne règle galvaudée.
Faire cela peut tout simplement empêcher votre élève de jouer normalement un jour.
Une bonne adaptation, c’est une adaptation qui permet d’aller tout doucement, étape par étape, vers les vraies règles du jeu en question. Sinon, tous les jeux se valent …
Je le précise car c’est quelque chose que je vois souvent !

Je vous propose donc ci-après une introduction qui va permettre de progresser et d’aller vers les règle établies par Laboludic.

Pour commencer, je présente à l’enfant un lot de cartes avec la face des 8 éléments visibles et une carte consigne (verticalisée). J’ai posé une croix rouge pour appuyer la négation car les enfants du cabinet ont l’habitude de ce symbole. L’enfant doit sélectionner les cartes (présentées en ligne bien organisée pour l’instant) qui répondent aux critères en les mettant dans la boite, les autres restent sur la table.

Ci-dessous, le jeune devait donc sélectionner les cartes sur lesquelles il y a un bonbon bleu et un bonbon rose MAIS pas de fraise !

Assez rapidement, je fais sélectionner qu’une seule carte à l’élève, il doit la prendre pour la mettre dans la boite, puis ôter l’autre pour la mettre près de lui et enfiler la nouvelle carte dans la fente pour continuer à jouer. Cette gymnastique lui permettra de comprendre la suite du jeu et comment enchainer les carte-consignes.

Le jeu originel

Donc, une fois que l’enfant a compris, on peut jouer « normalement » : la croix rouge n’est plus nécessaire et les cartes peuvent être présentées en vrac, comme il se doit dans la règle du jeu originelle.
Et vous savez quoi ? du coup, avec ce jeune, j’ai pris une belle pâtée !!!  🙂

 

Les parties sont rapides et se prêtent donc bien à une utilisation en cabinet ou simplement en activité intermédiaire dans un programme d’enseignement plus intensif.

Ce jeu ressemble au jeu tête de pioche (article ici) mais est clairement plus attrayant et les consignes sont plus explicite visuellement, je trouve.

Il permet de travailler les fonctions exécutives dans tous les sens : une fois que le joueur a trouvé une carte qui correspond aux critères demandés, ce joueur gagne la carte-critère qui se retrouve défaussée et retourne la nouvelle carte sélectionnée qui va présenter les nouveaux critères à respecter et ainsi de suite ….   la planification et l’organisation travaillent afin de garantir la fluidité du jeu !

Enfin, il est possible aussi de faire intervenir du langage dans un second temps, une fois que l’enfant a bien compris la négation « en visuel ». Après un petit travail sur le vocabulaire gourmand : « bonhomme, donut, chocolat, bonbon rose, ananas, … » il sera possible de créer des cartes-écrites pour travailler avec des indices rédigés, comme par exemple : « avec une banane et une fraise et sans chocolat », etc .

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Motricité fine, Pince pouce-index, Planification, Visuo-spatial

Sur un arbre posés …

Encore un joliiiiiiiiiiiii Smartgames …. et cette fois-ci avec une nouveauté : le fait d’utiliser la pince et le recto-verso : utiliser les éléments « de dos ou de face ».

Si vous êtes ergothérapeute, ce jeu est INDISPENSABLE ! motricité fine, exploration visuelle et fonctions exécutives : toutes vos missions réunies en un seul jeu, c’est quand-même pratique, non ?

L’utilisation de la pince dans les jeux du commerce

Rares sont les jeux du commerce qui utilisent des pinces pour travailler la motricité fine et mobiliser la force dans les doigts. Quelques jeux à fabriquer existent sur le net mais restent très basiques et n’ont pas d’objectifs autre que celui de mettre des pinces d’une couleur sur une même couleur.

Dans les jeux du commerce, citons quand-même :
– Logico-pinces : avec des ergo et des planches de défis pour savoir où placer quelle couleur de pince
– Mon étendoir (qui n’est plus édité je crois) où il faut pincer les habits bicolores avec une pince qui présente les mêmes couleurs
– Domino pince : avec des pinces bicolores et un plateau circulaire
– La corde à linges : où il faut suspendre des petits habits en bois sur une corde à linge d’après un modèle
– Piccobello (Selectra) où il y a des dés colorés et des vêtements à accrocher sur une corde à linge.

 

C’est le premier Smartgames qui utilise du matériel pince. Là, il s’agit de 5 petits oiseaux de couleurs différentes qu’il va falloir fixer sur l’arbre aux endroits indiqués dans le livret de défis.
Les défis présentent une difficulté croissante, comme d’habitude, et les derniers défis sont vraiment …. pas faciles. 😉

Les pinces des oiseaux sont faciles à ouvrir (force égale à une pince à linge souple) et sont stables du fait de la largeur de la queue.

La manipulation de la pince : au niveau purement moteur.

Certains des enfants du cabinet présentent des problèmes moteurs qui ne permettent pas d’utiliser le jeu tout de suite. Une bonne occasion de retravailler les pinces sous toutes ses formes. Un article à ce sujet arrivera bientôt d’ailleurs.

Nous avons donc travaillé uniquement à placer les oiseaux sur le bord d’une boite. Les placer dans l’arbre, même aléatoirement, était trop complexe au niveau moteur : il faut viser le trou de l’arbre et c’est compliqué pour certains.

               

 

Exercice de repérage spatial et de positionnement « simple » des oiseaux.

Si votre élève est petit ou en difficulté, je vous conseille de commencer par une simple reproduction des solutions avant même d’utiliser le livret de défis.

En effet, le fait de simplement reproduire un modèle implique déjà 3 compétences.
Il faut vous assurer que l’enfant ait la capacité motrice de pincer l’oiseau dans l’emplacement mais aussi qu’il soit en mesure de placer au bon endroit l’oiseau à l’endroit recommandé ET le tout dans le sens indiqué!

Trois challenges bien sympas, et pour faire de multiples essais, je vous conseille de scanner votre livret et d’agrandir les images de solution (en imprimant ou en mettant sur un écran) afin de les couper et de présenter les arbres un à un. L’enfant a le modèle qu’il doit reproduire. Si déjà cette étape est complexe pour votre petit élève, inutile de continuer.

Attelez-vous à ce qu’il parvienne à reproduire les modèles et vous pourrez commencer les défis quand il sera à l’aise!

Ci-dessous, un enfant reproduit la solution d’un défi pris en photo avec l’ipad. Facile pour lui , donc on continue en s’attaquant aux défis!

Les premiers défis …

Sur les deux premiers défis, on voit clairement l’emplacement des oiseaux car les cases vides de l’arbre sont représentées sur le schéma d’instruction. Le repérage des positions sur l’arbre est donc facilité.

A ce stade, il va s’agir de placer les oiseaux, tous vus de face ou tous vus de dos.
Dans le cas où ils sont vus de face, il va falloir que l’enfant contourne l’arbre pour fixer les oiseaux par l’arrière. Etonnement, cela n’a posé aucun problème avec les enfants avec qui j’ai tenté : je pensais qu’ils allaient être en peine avec le fait de fixer via l’arrière de l’arbre, mais non!

Et inversement : si ils sont de dos, l’enfant va pouvoir les fixer par le devant :

 

Au niveau cognitif, les défis vont s’apparenter à Chocolate fix, Logikville ou cookies dans le sens où vous aurez des bouts de configurations à assembler et manipuler mentalement afin de reformer un tout. CEPENDANT, il est vraiment plus complexe car il fait intervenir aussi le face/dos qui contraint le joueur à se représenter la structure dans l’autre sens : un élément à gauche qui devient à droite si il est de dos !! (un peu comme dans le jeu « Gauche droite » de chez Gigamic, voir ici) L’enfant va donc devoir tourner l’arbre afin de placer les oiseaux.

Dans les derniers défis, des oiseaux gris apparaissent : même l’indice de la couleur de l’oiseaux n’est plus mentionné 😉

En conclusion, j’adore ce Smartgames qui change et offre de nouvelles opportunités de compétences : travailler en vertical, travailler la pince, le devant-derrière, le « de dos »VS « de face », l’anticipation, la planification, ….

De plus, il s’adapte à tous les niveaux de rééducation : même si les défis sont très cortiqués sur la fin du livret, la difficulté est croissante et les premiers défis sont abordables. De plus, il y a toujours la possibilité de l’utiliser « simplement » en reproduction des solutions avec les enfants plus jeunes.

Bref, pour un pro dans le domaine de la rééducation motrice ou cognitive, il est vraiment à avoir dans sa ludothèque !

Publié dans Compréhension, Dénombrement, Fonctions exécutives, Langage, Logique, Maths, Mémoire de travail

Des supports sur le thème de Pâques

Tout comme pour la période de Noel, voici des activités autour du thème de Pâques. Chaque année, j’ajouterai des petits supports pédagogiques pour varier.

Compréhension écrite ou orale :

Comprendre la négation

Avec un seul œuf, puis plusieurs.
Une affirmation est donnée, il faut cocher si c’est vrai ou faux en regardant l’illustration à droite.

Pour aller plus loin

Si vous pensez que c’est facile pour votre élève, vous pouvez faire comme pour le support des sapins de Noel : vous pouvez imprimer, plier verticalement sur la ligne du milieu et coller. Ensuite, vous découpez et plastifiez pour obtenir une activité qui travaillera les fonctions exécutives

L’objectif ici est de solliciter la mémoire de travail : prêter attention à ce qu’on lit, le maintenir et cocher la bonne réponse.

Présentez à l’enfant la carte côté consigne : il doit lire, retourner la carte et cocher vrai ou faux.
Attention, quand l’enfant lit, il ne faut pas reformuler (sinon on évalue sa compréhension orale) il faut le laisser se débrouiller avec ce qu’il a lu.

Dénombrement de 1 à 6 œufs :

A imprimer en A4 ou en 2 pages par feuille pour un format plus petit.
Vous pouvez au choix, mettre un velcro à l’endroit indiqué ou bien laisser l’espace vierge pour que l’enfant écrive. Si vous avez plusieurs élèves, je vous conseille de mettre une boulette de Patafix pour pouvoir soit faire coller des étiquettes, soit faire écrire l’enfant avec un crayon woody.

En fonction des étiquettes disponibles, vous pourrez faire varier la difficulté.

Pour le PDF, cliquer sur l’image :

Joyeuses Pâques à tous !  😉

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Visuo-spatial

Éléphants cascadeurs

Voici un jeu de chez HABA, avec de grosses pièces en formes d’éléphants.

cela fait quelques années que je l’ai mais je ne l’utilise que très rarement car il est soit trop complexe pour mes petits, soit trop « bébé » graphiquement pour mes plus grands. Je me suis donc attelée à les redessiner en céeant des défis avec une difficulté crescendo pour pouvoir enfin exploiter ces petits éléphants de bois !

Il s’agit d’un jeu d’équilibre comme il en existe beaucoup sur le marché, néanmoins il présente l’avantage d’avoir des pièces recto-verso : il faut donc être vigilant quand on place un éléphant sur la pyramide : chaque éléphant a un sens gauche/droite et un sens haut/bas.

 

Plusieurs difficultés dans ce petit jeu, normalement sans prétention :

–  Parvenir à faire tenir les éléphants en équilibre les uns au dessus des autres :
Ce n’est pas facile pour tous les enfants, en particulier ceux qui ont des problèmes moteurs ou neuros. Si c’est trop complexe pour votre élève, il faudra d’abord travailler sur des supports type lego (où les pièces sont verrouillées au fur et à mesure qu’on monte) ou bien du matériel où les pièces s’aimantent (la série des smartmax).

– Parvenir à comprendre qu’un modèle à plat sur le bureau doit devenir une construction en hauteur 3D.
Pour remédier à cela,  je vous conseille de verticaliser la carte et non de faire la construction à plat sur le bureau.
Verticaliser la carte vous permettra de la présenter de plus en plus à plat pour au final la présenter complément à plat sur la table.
En effet, simplifier le problème en faisant l’inverse (verticaliser la construction par la suite) ne serait pas possible et en plus, on passerait à côté du fait de superposer les éléphants en équilibre, ce qui est quand même le principe-même du jeu.

Ci-dessous, sur la photo, pour aider cet enfant à comprendre : j’ai verticalisé l’image mais surtout j’ai mis une « bandelette-tapis » afin qu’il comprenne qu’il faut mettre les éléphants en position debout. Il a compris tout de suite.

– Parvenir à comprendre le recto-verso (et pouvoir le faire physiquement avec un mouvement du poignet prono-supinatoire).
Vous allez devoir guider physiquement au début l’enfant car il risque de le tourner tête en l’air ou en bas (comme il le fait avec les puzzles) mais aura des difficultés à penser à retourner la pièce « devant-derrière ».

D’autres supports sur l’orientation

Il y a quelques exercices déjà sur ce site qui permettent de travailler cette compétence bien utile : la discrimination visuelle de l’orientation, notamment cet article ici.
Et ici, grâce au matériel Smartmax « my first totem » où les pièces sont magnétiques (il est plus facile que les éléphants) et les cartes adaptées.

 

Le PDF à imprimer et plastifier

Voici donc pour ceux qui ont le jeu « éléphants cascadeurs » des défis avec des difficultés crescendo.
Sans superposition puis avec. A la fin de ce PDF, l’enfant aura accès aux fiches livrées dans la boîte de jeu !

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Fonctions exécutives, Planification, Visuo-spatial

My first totem : un jeu Smartmax

Voici, comme présenté sur Facebook, une présentation de ce super jeu, accessible à des enfants même avec un handicap important.

Comme je l’adore, je l’ai décliné un peu à toutes les sauces.

  • Manipulation motrice : utiliser les deux mains pour décoller les pièces entre elles
  • Comprendre l’orientation des pièces : en haut bas et devant- derrière
  • Empiler deux pièces (sans contrainte de sens : les visages sont effacés)
  • Empiler trois pièces (sans contrainte de sens : les visages sont effacés)
  • Faire un petit totem de 3 à 6 pièces avec les orientations à prendre en compte.
  • Des pictos afin de travailler la communication avec ce support : des pictogrammes pour demander des pièces, pour travailler en PACE.

 

Présentation générale de ce matériel :

Il s’agit de 6 pièces en plastique, certaines ont un son quand on les secoue et le plastique est sans odeur. Les pièces avec des visages ont un recto verso différent avec de petites subtilités sur les dessins.

Leur grand atout : elles sont magnétiques. Les enfants aiment le fait que parfois les pièces se repoussent et parfois s’attirent. Cette propriété permet surtout aux enfants avec handicap ou maladresses motrices de pouvoir assembler les pièces plus facilement.

 

Habiletés motrices

La BàC (Boîte à compter) : travail de l’utilisation des deux mains.

On donne à l’enfant des totems assemblés et il doit tirer sur les pièces afin de les séparer et les placer chacune dans leur case. Ce geste ne demande pas de force mais il demande néanmoins à se servir de ses deux mains et c’est souvent là que les enfants avec handicap sont en difficulté.

L’orientation des pièces : en haut bas et devant- derrière

Si vous voulez plutôt travailler l’empilement, passez au chapitre suivant car sur les empilements qui suivent j’ai effacé les visages.

Sur ces illustrations, il s’agit de bien regarder les visages sur les éléments. Le PDF est . C’est une compétence en tant que telle : cela demande à bien regarder, à pouvoir manipuler les pièces pour les retourner et … à y penser ! Guidance physique obligatoire (et non verbale du type « tourne la pièce blabla… »). (Pour plus d’activités sur les orientations, il y a aussi cet article : ici)

 

Empiler deux , puis trois pièces (sans contrainte de sens : les visages sont effacés)

Ici, vous trouverez les DUOs.
Ici, les TRIOs.

Les défis se présentent comme suit :

A la fin du PDF, vous trouverez des petites totems, à moins de 5 pièces, où cette fois il y a l’orientation et l’empilement, comme les défis « normaux » de chez Smartmax.

Travailler la communication avec ce support

Afin de soutenir la communication autour de cette activité, voici des pictogrammes pour échanger avec votre petit patient :

Sur le site de Smartmax, vous trouverez des fichiers à télécharger avec d’autres modèles ainsi que des défis « ombres » qui sont bien sympas aussi :

Et voilà, amusez-vous bien !

Publié dans Aide à la création de supports, Apport théorique, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Mémoire de travail

Au commencement de la négation …

En fonction des enfants et des acquis qu’ils ont, il peut être intéressant d’aborder la notion de négation de différentes façons.
Afin de mettre le plus de chance de notre côté, j’aime bien essayer de multiples manières et dans cet article, je vais tenter de vous présenter des petits ateliers/ matériels pour y parvenir.

Depuis quelques années, l’expression : « le cerveau ne comprend pas la négation » est entendue partout. Celle-ci est notamment beaucoup utilisée en « pédagogie douce » pour dicter des conseils tels que « il ne faut pas dire à un enfant « ne cours pas » mais « marche » », « n’aie pas peur » mais « rassure-toi », etc.
Bien évidemment (et heureusement!) ce n’est pas vrai, le cerveau traite la négation et le langage permet de l’exprimer mais ce sont les images mentales qui ne peuvent être représentées en « anti-images ». Pour se représenter la négation nous sommes donc obligés de penser « la chose », puis de lui accoler une expression de la négation du type une croix, un astérisque, un « non », etc.

Le cerveau comprend la négation mais … cela lui demande un surcout cognitif, c’est moins « neuroergonomique ».

Pour les enfants avec difficulté de compréhension, il sera plus « facile » de s’affranchir de la négation dans les consignes que l’on veut claires, cependant, à un moment, il faudra que l’enfant parvienne à appréhender et à comprendre un énoncé, oral ou écrit, même exprimés sous une forme négative. Cela demande un certain niveau d’abstraction et il faudra comprendre non seulement le « non » dans le sens « non je ne veux pas » ( ex : « non biberon » = je ne veux pas de biberon » qui est rattaché à un mand ABLLSR F10) du « non » dans le sens non-existence de (ex : « non biberon » = ce n’est pas un biberon mais c’est un verre, rattaché à une dénomination ABLLSR G23).

D’un point de vue pratique, par exemple, quand on travaille le « est-ce que c’est X? » en montrant un objet, il faudra être vigilent quant à l’objet qu’on utilisera.
Par exemple, si on montre à l’enfant une tablette et qu’on lui demande : « est-ce que c’est + objet? » on a une forte probabilité que l’enfant nous réponde « oui » quelque soit l’objet verbalisé en fin de phrase. Et inversement, si on montre un crayon par exemple, et qu’on commence à verbaliser « est-ce que c’est + objet? » l’enfant va répondre non car il nous exprime « non je n’en veux pas de ton crayon ! »
Ca parait être une lapalissade mais en fait, dans la pratique j’ai souvent vu cet écueil dans l’enseignement du « oui, c’est + objet » ou « non, ce n’est pas + objet ».

C’est donc une notion très importante pour la compréhension orale et écrite mais néanmoins très complexe.

Dans cet article, il va s’agir de comprendre un état « objet » VS « non objet » et non de répondre « oui / non » quant à l’état d’un objet, comme c’est le cas dans cet article là.
J’espère que vous me suivez ….  🙂

 

La négation au sens de « X » et « non X », au sens de « X » versus « Y »

Déjà, comme toujours : du tri !!

Ci-dessous, on voit le tri de vert clair VS vert foncé ou encore le tri de 5 couleurs différentes, chacune bien séparée dans une case. Parfait, ca ne pose pas de problème !

Sur les photos ci-dessous, il s’agit de trier les « X » d’un coté et les « non X » de l’autre, (en l’occurrence « les bleus » d’un coté et les « non-bleus » de l’autre) cela signifie qu’il va falloir accepter de mettre des « non X » différents ensemble dans la même case !
Aïe …. pour la plupart des enfants avec autisme, c’est déjà un beau challenge :  il va falloir travailler la tolérance pendant un moment avant qu’ils ne parviennent à accepter de mettre ensemble des différents.

   

Remarque : du bon usage de la croix d’exclusion

Parce qu’il est « impossible » de matérialiser « l’absence de », on utilise communément la croix rouge pour le signifier. C’est « le » symbole de la négation par excellence : il est très répandu et assez clair. Dans le matériel orthophonique, neuropsy ou scolaire, la négation est une croix rouge sur un objet …  faute de mieux certainement ….

Cependant, il faut enseigner que « croix »= « absence » car cela ne va pas de soi …. la croix ne l’aidera pas à comprendre, comme on le pense souvent, dans la mesure où le symbole « croix » est à apprendre autant que le concept de négation ….
Du coup, dans mes activités, j’alterne entre une croix sans rien en dessous (sur la photo 1) et une croix sur l’objet (sur la photo 2) car je ne sais pas ce qui sera le plus clair pour l’enfant. Quand on a un picto « couleur bleu barrée », il y a quand-même la couleur bleue qui est très présente et qui peut induire en erreur. J’utilise aussi rapidement le « O » (zéro) car en fait, il est assez parlant quand même …. Si vous avez des références d’études,  idées ou remarques, je prends !! 🙂

Ci-dessus, sur les photos, on voit du tri de couleur mais évidemment, on doit aussi le faire avec des « chiens » VS « non chien » (donc mettre des vaches avec des cochons, avec des poules, etc.) ou des « rayures » avec des « non rayures » et donc mettre des pois avec des carreaux avec des unis  (le PDF ici peut être utilisé à cela) ou encore des catégories complètes, ce qui va être encore plus complexe « mettre des véhicules (donc des objets déjà différents entre eux) VS des non-véhicules (avec des parties du corps, des outils, des formes, des ustensiles de cuisine, etc. vous trouverez des lexiques disponibles ici)

 

ATTENTION DIGRESSION :
Je glisse ici que souvent, les sons sont travaillés de cette façon dès la maternelle : les « j’entends A » VS « j’entends pas A » !! Pour la plupart des enfants, c’est certainement accessible mais pour les enfants en difficulté, il s’agit de torture 😉 .
Déjà il faut que l’enfant puisse comprendre qu’on attend de la comparaison de son (il n’est pas habitué car c’est le commencement des sons), puis écouter sur demande (et non récupérer ce qu’on a passivement entendu), puis  préserver en mémoire le son pour ensuite parvenir à le trier en  » X » VS « non X », on comprend bien que les pauvres, nous risquons de les guider longtemps. Afin d’alléger un peu la charge cognitive, on peut déjà le faire trier en « j’entends A » VS « j’entends O », VS « j’entends U » ….

La négation dans le sens « objet » versus « absence de l’objet »

Dans ce PDF : « Cartes de manipulation pour un/zéro/aucun/pas de », j’ai rédigé une page de petits conseils sur comment le mettre en place.

Il faudra au final que l’enfant connaisse l’intégralité de ces formes de négation : zéro, sans, aucun, pas de, ni ni … je conseille de les travailler un.

Par exemple : placez vos 3 cartes avions (dont la vierge, évidemment) ALEATOIREMENT et demandez à ce que l’enfant vous donne :

  • « pas d’avion »
  • « un avion »
  • « sans avion »
  • « deux avions »
  • « zéro avions », etc …

Même si on ne travaille pas la numération, j’ai mis « zéro fourchette », « une fourchette » mais aussi « deux fourchettes » et « trois fourchettes » de façon à ce que l’enfant ne sélectionne pas par l’exclusion. Du coup, les consignes sont plus variées : »donne 2 fourchettes », « donne 4 fourchettes »,  » donne zéro fourchette » (ça, c’est notre cible!!)
On verra que la verbalisation « pas de fourchette » risque de donner le comportement « donner 2 fourchettes » car on entend « de/deux » qui sont très proches phoniquement. Donc si c’est le cas on accentuera « PAS de fourchette » en insistant sur le « pas » et en prononçant tout bas « de ».

Ensuite, on pourra changer le vocabulaire de façon à faire comprendre que « zéro » c’est aussi « sans », « aucune » et « pas de … »
Soyez patient … et guider tout de suite quand vous êtes en phase d’apprentissage car c’est très compliqué et il ne faut pas que l’élève défile ses réponses.

Quand on parle, l’enfant entend « blablablabla fourchette blablabla » alors il va falloir lui faire comprendre qu’il faut se concentrer sur ces « fioritures » autour du mot car c’est là que se trouve l’indice. La difficulté est que lorsqu’on entend « zéro/ sans / aucune fourchette, on entend fourchette!! » or l’enfant va devoir l’inhiber pour que lorsqu’il entend « négation + item », il cherche un « non-item ».

 

Documents avec des propositions à cocher.

J’ai essayé de faire le plus simple possible : des dessins avec un vocabulaire très connu, une structure épurée et une réponse en cochant (pour limiter le coût de l’écrit). Sur le support plastifié, vous pourrez donc faire cocher les réponses avec un crayon gras lavable (type woody). Si l’élève est non lecteur-scripteur, ce n’est pas grave, vous pouvez lui lire les propositions. Le PDF est ici.

Remarques à propos de ce document :
Vous pouvez les imprimer et les plastifier SANS les découper au début. Cela sera peut-être plus facile pour l’enfant car je respecte une sorte de difficulté croissante. Ensuite, vous pourrez couper pour donner les bandes-cartes aléatoirement.
Ces bandes-cartes pourront plus tard être traitées dans les OCR (voir l’article consacré qui viendra d’ici peu) c’est-à-dire imprimées en étant pliées en deux avant d’être plastifiées de façon à être répondues de mémoire !!  😉

 

Les jouets-nounours (plus facile) :

Les véhicules (légèrement plus complexe) :

Niveau avec une croix bleue : le plus facile, on coche tout simplement ce qui est sur l’image.
Ces premiers exercices ont pour objectif de familiariser avec la consigne mais doivent être faciles, sinon inutile de continuer plus loin.

Niveau cartes sans croix ni éclair : on introduit l’absence de la chose.

J’ai pris le parti de commencer à représenter l’absence par « zéro » (au lieu de choisir « non », ou « pas de » ou « sans », ou « aucun », …) car souvent, les enfants que j’accompagne possèdent déjà un début de dénombrement.

L’idée-clef est que c’est le dénombrement 0, 1, ou 2 qui va aider l’enfant à comprendre l’absence grâce à « zéro ». Et ensuite, on lui fera comprendre « simplement » que aucun/sans/ni ni/non/… sont pareils que « zéro ».

Mais peut-être que ce zéro n’aidera pas l’enfant avec lequel vous travaillez. Auquel cas, vous pourrez tenter via « pas de … » qui est , je pense le mot de la négation le plus répandu pour un enfant.
Bref, on s’adapte !  😉

Niveau cartes avec éclair : là, ça commence à se corser !

Ici, l’élève va rencontrer une dissonance cognitive. Jusqu’à présent, les mots écrits correspondaient aux images présentées mais là, dans les cartes avec des éclairs, ce n’est plus le cas.
Par exemple, ci-dessus on a l’image d’une voiture.
A la proposition « un bateau », pas de problème comme pour les cartes avec des étoiles, il sait que ce n’est pas un bateau et donc, il ne cochera pas la proposition « un bateau ». Mais il va être contraint à cocher « pas de bus » alors qu’il n’a pas vu de bus mais il n’y a pas « rien », il y a un bateau. C’est sur ce genre de « détails » que l’enfant risque de coincer …

 

Pensez à travailler ces « petits » mots outils souvent négligés :  beaucoup VS peu, seul VS plusieurs, un VS tous, objet VS rien, … qui seront importants pour la compréhension orale et écrite.

 

Documents avec des formes à colorier

Toujours pour travailler les « pas », « X et Y », les ni ni etc. Voici un document-support d’enseignement.

Le PDF regroupe des cartes-consignes et des cartes-formes. Demandez à l’enfant de choisir une forme de son choix, par exemple, il choisit le cœur.

Ensuite, sélectionnez une carte-consigne facile (couleur unie par exemple), l’enfant doit alors colorier selon la consigne. Ensuite, introduisez des négations avec « pas » (les mieux comprises en général) et avec des plusieurs couleurs,  puis avec des ni ni ni.

 

Ci-dessous, avec un enfant avec qui on a déjà souvent travaillé ce concept, donc, il est plutôt performant !

On continue avec les autres, il a plutôt bien compris sauf quelques guidances. Alors après, on les remet bien par paires pour vérifier :

Dans l’exemple ci-dessous, je lui fais deux propositions : il doit me donner le bon coloriage parmi les deux.
Pas facile car on voit les trois couleurs écrites (bleu, vert et rouge) mais la présence des ni ni ou et va faire toute la différence entre les deux choix.

 

On peut également le faire à l’oral et demander de donner le « ni vert, ni bleu » et l’enfant doit me donner le rouge malgré la tentation de me donner le « vert » ou le « bleu » qu’il entend « de ma bouche ».

Ce modeste PDF prépare le début des exercices du type « je lis je fais » que j’aime beaucoup.

Le PDF est ici.

 

Pour aller plus loin …

Vous trouverez d’autres articles sur la négation en tapant « négation » dans le moteur de recherche du site, il y a par exemple un article « pas sans aucun ni ni » avec des cartes très simples à classer ici, et des jeux tels que Torteliki peuvent vous faire travailler la négation d’attributs (article ici) ainsi que tous les qui-est ce ou encore des jeux tels que tête de Pioche (article ici)  ou Tricogito objets (ici) .

Vous trouverez également de nombreuses activités sur ces notions dans l’article sur le super matériel pédagogique : « un menu bien épicé » ici

A l’occasion, je ferai un article sur « Ni ni l’ourson » de chez Mot à mot dont j’avais adoré le titre (facile comme jeu de mot, mais trop mignon)

Publié dans Aide à la création de supports, Apport théorique, Compréhension, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Langage, Langage oral

Comprendre le ET, puis de ET vs OU

Voici un support pour travailler le « ET » de coordination : a ET b.

Ces fiches sont calibrées pour être utilisées dans une boîte à compter de chez Nathan.

Je suis assez fière de l’idée de ce support car il n’est pas évident de trouver des idées pour travailler autour de cette notion si complexe !

 

Déjà, je vous conseille de travailler avec des objets réels, « donne la vache », « donne le cochon », « donne le renard et le cochon ».

Donner deux éléments : « donne X et Y »
Avec des consignes du type ; « donne-moi le lego et la colle », « donne-moi la fourchette et le feutre. » , …
Cet enseignement étant difficile, je conseille une cotation systématique des essais afin de bien contrôler l’enseignement.

 

Remarque matérielle quant à la fabrication des fiches :

Mes très nombreuses fiches de BàC sont toutes sur le même modèle : il y a 2 fiches par page. Ainsi, pour économiser du plastique et gagner de la place, pliez sur la ligne, rouvrez, collez et refermez en deux. Vous obtenez une fiche recto-verso épaisse que vous découperez et que vous pourrez plastifier ou non (car elle sera rigide).
Quant aux cartelettes, vous pouvez les plastifier ou bien les imprimer directement sur du papier légèrement cartonné (notamment en famille quand ca ne sert qu’à un enfant non papievore).

 

Comprendre le ET

Assurez-vous au début que l’enfant perçoive bien la différence visuelle entre : il y a un seul élément A, un seul élément B et il y a les deux éléments A et B. Là, on n’abordera pas du tout le notion du « ou ».
On est juste sur un tout seul ou un ensemble.
Pour s’en assurer, vous pouvez donner à l’enfant les deux premières fiches : clou/marteau, ciseaux/feutre ainsi que les cartelettes : l’élève devra uniquement faire de l’appariement visuel.
Il y arrive ? oui, on continue.
Si il n’y parvient pas, inutile de continuer. Il faut encore travailler de l’appariement visuel et vous trouverez beaucoup de supports sur le site !

 

 

La fiche télé/téléphone : elle peut être donnée directement à des enfant lecteurs mais aussi à des non-lecteurs et dans ce cas, vous lirez la consigne.
Si j’ai mis de l’écrit sur la fiche, c’est évidemment pour ne pas mettre de visuel pour ne pas que l’enfant fasse du terme à terme (comme dans les premiers exercices) mais prenne bien en considération le petit mot qui change tout : « ET ». Sur cette fiche, il sera uniquement en opposition avec « une télé » toute seule et « un téléphone » tout seul. La notion « ou » n’est pas encore là.

Encore une fois, si cette étape est compliquée, il faut la travailler avant de passer à la suite.
Avant le « ou », vous pourrez reprendre les fiches clou/marteau, ciseaux/feutre et frites/pizza mais vous n’allez plus faire de l’appariement mais de la PACE.
L’élève a sa fiche et vous GARDEZ les cartelettes. L’enfant devra vous demander (en vocal/PECS/signes) « A » ou « B » ou « A ET B » selon l’image qu’il voit. ATTENTION : si il vous demande « clou » au lieux de « clou et marteau », ne corrigez pas et donnez-lui une cartelette où figurent clou et marteau pour qu’il puisse intégrer qu’il est important de demander précisément !!

 

Comprendre le ET comme opposé au OU

Puis, ça se complique avec l’introduction du « OU » pour les fiches bonnet/gants (qui a une guidance visuelle dans la taille de l’écrit ) et pommes/poires (qui n’a plus de guidance spécifique) .

Il va falloir que l’enfant comprenne que malgré la verbalisation qui comprend les deux éléments « le bonnet (OU) les gants» il ne faudra en mettre qu’un seul, mais un seul NON DESIGNE et au choix !!
C’est extrêmement complexe pour des enfants avec handicap cognitif !! C’est comme lorsqu’on leur dit « prends un jeu », la consigne n’est pas assez directive et ils sont perdus.

Vous pourrez les aider en mélangeant les « tout seul » et en les prenant indifféremment ou alors au contraire, en proposant les deux tas de « tout seul » et en montrant qu’on peut mettre bonnet ou alors gants que les deux sont justes. C’est plus dans votre comportement que l’enfant va comprendre qu’il faut en mettre un tout seul et que peu importe ce « tout seul ».

 

Le PDF se trouve ici

Je pense préparer d’autres choses pour la suite …

Si vous êtes orthophonistes et que vous avez d’autres conseils ou remarques, venez nous en parler (Facebook AUITSMENJEUX ou sur le site www. pour que je puisse ajouter ces renseignements et que ça profite à tous !!

Publié dans Aide à la création de supports, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Lexique - vocabulaire, Vie quotidienne

C’est mouillé/sec, chaud/froid, propre/sale, plié/en tas et froissé/repassé

Ces notions sont souvent confondues par les enfants avec handicap. Ce vocabulaire fait pourtant partie de la vie quotidienne et est important à connaître car est utilisé fréquemment.

Le seul moyen de le travailler efficacement est de le travailler en milieu naturel, le travailler sur image de prime abord n’a aucun sens !!
Vous verrez en plus, les enfants adooooorent ! 🙂

Le matériel :

Il n’est pas compliqué :
— des bassines identiques
— des lingettes : il faut qu’elles soient toutes identiques (ou toutes différentes) afin que la vue n’aide pas, et il faut que leur aspect physique ne varie pas trop en étant mouillées. Vous pouvez utiliser une vieille serviette de toilette blanche (Emmaüs) que vous couperez en petits carrés identiques de 10X10cm par exemple. Il en faut au moins une quinzaine.
— de l’eau.

 

Le « mouillé » versus le « sec »

Les enfants confondent souvent mouillé/sec avec propre ou sale. Confusion peut-être due au fait que ce soit souvent travaillé ensemble dans les petits jeux de contraires du commerce.

Comme tout nouvel enseignement, on guide directement (vu que l’enfant ne sait pas inutile d’attendre)

En plus du matériel décrit ci-dessus, il vous faudra : — mouiller la moitié des lingettes, préparer 2 bassines avec une lingette mouillée et une sèche déjà dedans.

  • Je mets une lingette mouillée dans la main de l’enfant et lui fais bien saisir pour qu’il ressente (voir photo ci-dessous à gauche) et je dis « mouillé » et je lui fais mettre dans la bassine des « mouillées » avec une guidance physique puis en estompant. On traite tout le paquet comme ça. Sur la photo du centre, on voit que l’enfant parvient à trier dans guidance physique, on perçoit une légère différence de couleurs dans les lingettes car celles mouillées sont vraiment trempées! Sur la photo ci-dessous à droite, on voit le tri avec des différences moins marquées donc moins visibles à l’œil nu et dans un autre contenant.

      

  • On peut également mettre des bassines pleines de lingettes et demander à l’enfant « donne mouillé » / « donne sec ». On voit ci-dessous que les mouillées baignent dans l’eau 😉 au moins le retour sensoriel est là ! Puis, on estompe en mettant moins d’eau …
"Donne mouillé" --> l'élève me donne une lingette mouillée
« Donne mouillé » –> l’élève me donne une lingette mouillée  

 

Là c'est un jeune qui a voulu ajouter de l'eau sur ceux mouillés ... au moins il a bien associé l'idée !
Là c’est un jeune qui a voulu ajouter de l’eau sur ceux déjà mouillés … au moins il a bien associé l’idée !

Le « chaud » versus le « froid »

Souvent, c’est un concept qui est travaillé avec des images de glaces ou de soleil … donc faire un tri visuel d’un retour sensoriel extéroceptif ou tactile , d’un ressenti global…
Nous adultes, nous ne nous rendons pas compte que le fait d’associer une glace à quelque chose de froid demande un bon niveau d’abstraction et implique qu’on parvient à se représenter la glace et à en extraire une caractéristique physique non-visuelle : le froid.

Ici, j’ai néanmoins voulu adopter une représentation visuelle de ce concept : j’ai opté pour le thermomètre avec du bleu et avec du rouge.
Déjà, parce que le thermomètre renvoie à la température (bah oui …) et le codage de couleurs est celui utilisé sur les mitigeurs, pour les tuyaux, et la distribution d’eau en général. Ce repère peut être utile à connaître dans la vie lorsqu’un jeune veut se faire couler un bain, par exemple.
Il m’a donc semblé utile d’associer ce visuel rouge/bleu au retour sensoriel de la main chaud/froid.

Le matériel :

En plus du matériel décrit ci-dessus, il vous faudra : — de quoi chauffer et de quoi refroidir. ;-p
Ici, je mouille les lingettes et je les essore : je mets une moitié au congélateur et l’autre moitié dans le micro-ondes 30 secondes. Le matériel est prêt !

Comme pour mouillé/sec, on guide directement puisque l’enfant ne sait pas.

Comme ci-dessous, je propose les activités dans tous les sens :

  • L’enfant trie en chaud / froid des lingettes que je lui donne une par une :

  • Ici, je pose deux lingettes sur la table, une froide et une chaude. Je pose les mains de l’enfant sur ces lingettes et je demande à l’élève : « donne chaud » / « donne froid ». On peut faire faire cet exercice à l’enfant les yeux fermés également.

  • Ci-dessous, j’ai formé une bande de lingettes aléatoirement chaudes ou froides et j’ai demandé à l’enfant de mettre le bon pictogramme sur chaque lingette (cet enfant a adoré faire ca!)

 

 

 

Le « propre » versus le « sale »

En plus du matériel décrit ci-dessus, il vous faudra : — de quoi tâcher : (de la boue, du maquillage, du feutre lavable genre woody !)

Idem que ci-dessus : en réceptif, en expressif, en matching, …

Ensuite, afin de consolider cet enseignement, vous pourrez travailler sur images (PDF en fin d’article) :

Bon appétit ! ;-)
Bon appétit ! 😉             (euhh … c’est pas chez moi, hein !)

Le « en pile/ plié » versus le « en tas »

C’est une compétence que je n’aurai pas pensé à travailler avant d’avoir des jeunes qui vieillissent. En fait, on s’aperçoit que lorsqu’on travaille le linge ou le rangement, il est important pour un enfant de comprendre et de savoir « mettre en pile ». Autant empiler des lego ou des boîtes de jeux peut être facile, autant empiler des t-shirts l’est moins !! Or toute la vie on utilise la compétence de transporter du linge d’un point A à un point B et de le poser délicatement à l’endroit voulu.

Après avoir demandé à l’enfant d’empiler des choses dures (légo, cubes en bois de mêmes tailles, boîtes de jeux de mêmes tailles, boîtes de jeux de tailles différentes, …) on peut commencer les choses plus souples telles que : des mouchoirs en papier, des lingettes, des dosettes souples de café, des chiffons microfibres, des serviettes de toilettes, des pantalons, des t-shirts, etc.

En tas versus en pile
En tas versus en pile

Et voilà une chouette technique pour mettre des dosettes souples dans une boîte à dosettes : on empile, on enfile la boîte dedans, on retourne et on met le couvercle.

Ici, toujours avec nos lingettes, c’est pour moi le plus facile à empiler avant des choses vraiment souples !

   

 

 

Les subtilités pour aller plus loin :

  1. Pensez à utiliser les qualificatifs au masculin ET au féminin. L’enfant doit s’habituer au fait , que « chaude = chaud » et « froide = froid » et surtout que « sec » = « sèche » (il sont très différents à l’oreille).
  2. Notez également que ces exercices sont faits ici en traitant les deux extrêmes mais il peut être intéressant également de placer ces notions sur un continuum avec le vocabulaire associé : brûlant / chaud / froid / glacé.
  3. Il faudra évidemment travailler ces mêmes notions sur d’autres supports : de la vaisselle propre ou sale, mouillée ou sèche, de vrais vêtements, et tous les types de surface afin de bien ancrer ces notions et que cela puisse devenir fonctionnel pour l’enfant.

 

Outils papiers :

Voici le PDF avec « sale/propre » et « plié/en tas » (mouillé/sec/chaud/froid » étant non visuels, ils n’y figurent pas) :

Merci à mes petits mannequins qui ont assuré !

Publié dans Aide à la création de supports, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Lexique - vocabulaire, Mémoire de travail, Planification

Des supports sur le thème de Noël

Pour une fois, cet article est construit autour d’un thème et non pour l’enseignement d’une compétence en particulier.

Voici donc en vrac les supports autour de Noël, tous les niveaux confondus. Je rajouterai tout le mois de décembre des activités au fur et à mesure que je les construis  😉

 

Tailles des boules et descriptions : jeux variés

Ce PDF permet de trier les boules par tailles,  grande ou petite mais également, par motifs, par formes, par paires, ….
Grâce aux petites cartes associées, votre élève pourra aussi s’initier à la capacité de description.
On peut également séparer les grandes des petites boules et s’en servir comme d’un qui-est-ce. On étale alors toutes les grandes boules sur la table, un joueur pioche un modèle de boule dans le tas des petites et il doit ensuite répondre par oui ou non aux questions de l’autre joueur afin de deviner la boule qu’il a pioché. On retire ou retourne les boules au fur et à mesure qu’elles sont éliminées.

Autres exemples de possibilités en vrac :

Trier les petites boules VS grosses boules
Trier les boules par paires identiques
Trier les boules par paires identiques
Sélectionner les déclarations vraies des fausses.
Sélectionner les déclarations vraies des fausses.

 

Pour obtenir le PDF, cliquer sur l’image :

 

 

Graphisme autour de Noël

J’ai dessiné des boules, l’objectif était qu’il puisse y en avoir pour tout le monde : donc des gros bords pour les débutants et des plus petits bords. Il y a également des boules vierges pour reproduire les motifs de la page 2 ou encore pour que les plus créatifs puissent décorer leurs propres boules !

Les créations peuvent aussi être plastifiées une fois décorées par les enfants pour décorer le sapin  🙂 Pour se faire, percer et glisser une ficelle pour former un lien.

 

Boîte à compter des Pères-Noël et des lutins

l’objectif est de retrouver le même parmi des cibles relativement semblables :

     

Mémorisation (ou dénombrement, selon l’enfant) des boules de Noël

L’objectif ici est de solliciter la mémoire de travail : prêter attention à ce qu’on lit, le maintenir et produire !

Présentez à l’enfant la carte côté consigne : il doit lire, retourner la carte et faire de mémoire ce qui lui a été demandé.
Attention, quand l’enfant lit, il ne faut pas reformuler (sinon on évalue sa compréhension orale) il faut le laisser se débrouiller avec ce qu’il a lu.

L’enfant peut tracer au crayon Woody ou au feutre Velléda les boules à dessiner, il peut également placer des pompons dessus.

 

Lexique de Noël

Avec les cartes images en 3 exemplaire, pour faire des activités diverses :

  • Associer les 3 images semblables non-identiques
  • Travail en réceptif
  • Travail en réceptif
  • Travail en textuel
  • Travail en transcriptif, …

Attention cependant avant d’investir ce matériel : est-il vraiment bien utile ???
Je l’ai fait car un enfant me l’a demandé et nous avons crée ce support ensemble : l’occasion de le faire taper sur le clavier et de lui montrer les bases du traitement de texte : le changement de couleurs, de police, etc.
Il faut cependant se demander si il est utile pour votre élève d’apprendre ce lexique : si l’enfant a peu de mots dans son répertoire mieux vaut qu’il ait « sac » plutôt que « guirlande » !

Publié dans Fonctions exécutives, Mémoire de travail, Théories et formations ABA, Vie quotidienne

Les imitations motrices

L’imitation est au cœur de l’apprentissage : un enfant typique imite très rapidement les personnes dans son environnement. Cependant, les enfants avec handicap ont besoin la plupart du temps d’acquérir cette compétence qui n’est pas dans leur répertoire à la base.

Il y a différents types d’imitations et celles-ci devront être combinées et modulées.
Quand faut-il les enseigner ? Les imitations sont à commencer très tôt même si cet enseignement peut être un peu ingrat au démarrage et sembler impossible (c’est long et parfois on se dit que l’enfant ne comprendra jamais ce qu’on attend de lui tellement il ne réagit pas …).

Certaines imitations sont plus complexes que d’autres, voici quelques explications.

 

Imiter en même temps ou en différé

Comment enseigner cela ?  en guidance physique totale !

Selon moi, l’enseignement de cette compétence doit être faite à deux personnes (la maman ou un autre intervenant voire même un frère ou une sœur qui passe!) sauf si vraiment, on n’a pas le choix malheureusement.

Normalement, « imiter » dans les programmes des enfants c’est « en différé » : l’enfant doit regarder ce que l’intervenant fait, l’intervenant arrête et dit « fais comme moi » (ou équivalent) et l’enfant doit ensuite reproduire à l’identique ce qu’il a vu.
Cependant, au début de l’enseignement, je fais souvent en boucle mon modèle jusqu’à ce que l’enfant reproduise le même mouvement de sorte que nous soyons tous les deux en même position lorsqu’il se met à m’imiter. Cela permet à l’enfant de constater que nous sommes bien tous les deux sur le même geste. Cependant petit à petit, il va falloir différer : vous faites le modèle, vous arrêtez et l’enfant doit reproduire le mouvement.
Il est parfois nécessaire de lui maintenir les mains pour ne pas qu’il reproduise en même temps que vous (là encore c’est plus facile à deux, mais pas impossible non plus à faire seul).

Néanmoins, j’aime aussi faire avec l’enfant des mouvements très lents et continue et l’enfant doit se réguler sur mes gestes : il doit regarder et faire en même temps mes gestes, un peu à la manière d’une séance collective de yoga : tout le monde en même temps! Cela n’est pas de l’imitation à proprement parlé mais ca consiste quand même à observer et reproduire en même temps un mouvement moteur.

 

Quels gestes imiter? Ci-après, vous retrouverez les 3 grandes catégories d’imitations. Cependant, pour avoir concrètement des exemples, je vous propose ce PDF avec des idées d’imitations à faire faire.

Ces étiquettes vont vous permettre de vous organiser :

  • vous pouvez trier celles accessibles à votre élève ou non,
  • une fois cette sélection opérée, vous pouvez faire 2 tas : les imitations que votre élève est parvenu à faire et celles qui ont demandé une guidance : cela permettra de valider un certain nombre d’imitations si vous êtes en phase d’évaluation par exemple (VBmapp ou autre)
  • enfin, ces étiquettes peuvent vous servir pour composer des séquences de plusieurs imitations sur apprentissage, puis des séquences non apprises (dans ce dernier cas, vous les piocherez au hasard).

Imitations globales

On différencie deux types d’imitations globales :

  • les imitations globales statiques : où on ne bouge pas, par exemple poser ses mains à plat sur la table, ou mettre ses deux mains jointes (genre prière) ou faire un petit chapeau sur la tête (deux mains qui font comme un triangle sur la tête) ou croiser les bras sur son torse, …
  • les imitations globales cinétiques : où on bouge : applaudir, sauter, …

Vous vous en doutez, les deux sont à travailler. 🙂

Au tout début, on conseille souvent de commencer les imitations avec des objets, on dispose deux objets strictement identiques sur la table et l’enfant doit reproduire après nous ce qu’on vient de faire, par exemple :

—  deux cuillères et on dit « fais comme moi » et on met la cuillère à la bouche pour faire semblant de manger et ensuite l’enfant doit faire la même chose avec l’autre cuillère.
— deux chevaux playmobils et on le prend pour le faire sauter et l’enfant doit faire le même avec son cheval.
Cependant, j’ai déjà connu quelques enfants pour qui il était plus facile d’imiter sans objet qu’avec objet … allez savoir pourquoi …. du coup, comme bien souvent, il convient d’individualiser chaque enseignement selon l’enfant.

Au début, vous pouvez essayer de remarquer des mouvements que l’enfant fait spontanément avec ses bras ou ses jambes ou avec des objets. Ces mouvements connus de l’enfant pourront servir à démarrer le programme d’imitation avec des gestes qui lui sont plus familiers.

 

ATTENTION : quelques règles pour l’imitation !

  • si possible faites imiter des gestes fonctionnels : ne pas faire imiter une serviette sur la tête mais plutôt le mouvement de s’essayer la bouche, essayer de prendre des jouets et faire des choses attendues avec : par exemple, faire bercer la poupée, lui faire un bisous sur le front, lui faire remuer les bras, la faire sauter, la faire marcher, …
  • ne PAS dire ce que l’on fait : par exemple si on lève les bras, on ne dit PAS « lève les bras » on dit « fais ca! ». Pourquoi? parce que si on dit ce qu’il faut faire cela devient une consigne (réponse de l’auditeur) et non une imitation !
  • faire faire au moins deux mouvements différents avec le même objet : si un objet est associé à un geste, l’enfant n’aura plus besoin de regarder et automatiser « quand on me donne la voiture je la fais rouler » et ne vous regarder plus. Pour éviter cela, par exemple avec l’objet voiture, faites faire rouler la voiture mais aussi faites-la « sauter » (genre décoller un peu du sol comme si elle allait très vite) ou faites la cogner dans un obstacle (genre accident) afin que l’enfant continue à avoir un intérêt à vous regarder et qu’il fasse bien le mouvement en imitation et non parce qu’il connait par cœur ce qu’il a à faire.
  • idem avec les cinétiques et statiques : quand vous faites faire la consigne de taper dans les mains, faites en parallèle celle de laisser les mains jointes. Cela obligera l’enfant à bien regarder et se concentrer sur ses mouvements pour inhiber le fait de taper !

 

 

Imitations fines

C’est en général les mouvements moteurs des mains : poignets, doigts, etc, … et les mouvements plus subtiles. Ces imitations sont également importantes à acquérir pour pouvoir imiter des gestes plus complexes.
Ces compétences d’imitation vont permettre également de travailler la bonne différentiation des doigts, si importante par la suite pour les gestes d’écriture !

On aura par exemple :

  • fermer le poing
  • bouger les doigts

 

Imitations tête et visage

Elles sont importantes pour le social mais aussi pour le développement du langage. Il va s’agir par exemple de reproduire des mouvements de tête ou des mimiques de visages, qu’on appelle les praxies :

  • faire oui (c’est un geste souvent très très compliqué à faire pour les enfants, j’ignore pourquoi ….)
  • faire non
  • faire des cercles avec la tête
  • montrer ses dents
  • tirer la langue
  • mettre la langue en haut, en bas , à droite
  • faire un bisou
  • gonfler les joues, …

Remarque : vous pouvez également faire des sons en accompagnant ces gestes. Par expérience, on remarque clairement que pour les enfants sans verbal, les gestes aident à « tirer du son ». Par exemple on peut demande rà l’enfant d’imiter le fait de maintenir grand la bouche ouverte (compétence utile pour le dentiste) et faire en même temps « AAaaaahhh » pour que l’enfant imite aussi le son (on appelle imitation verbale/échoïque).

 

Imitations en intensité et vitesse et les séquences d’imitations :

En allant plus loin dans les imitations motrices, fines ou visage, nous allons pouvoir exiger plus. L’enfant devra imiter un rythme, une intensité ou une vitesse.
Par exemple :

  • taper fort sur la table VS taper doucement
  • taper 2 coups rapides et 2 coups lents
  • « marcher avec ses doigts index-majeur » rapidement puis plus lentement
  • appuyer doucement son doigt sur une pâte à modeler VS enfoncer profond son doigt dedans, …

Mais aussi, une suite que j’aime beaucoup car elle va permettre d’aider à développer plein d’apprentissages après : imiter des séquences.
Il va s’agir pour l’enfant de reproduire plusieurs gestes à la suite. Ces petites séquences seront de 2 gestes consécutifs, puis 3 gestes consécutifs, etc, …
Cette compétence n’est vraiment pas évidente car en plus d’imiter, l’enfant devra se souvenir des gestes. Il aura tendance comme dans les autres restitutions qui demandent de la mémoire à avoir un effet de récence ou de primauté : l’enfant oubliera les gestes du mileu ou encore ne refera que le dernier. Au début, on va enseigner à l’enfant des suites apprises et fixes, comme des petites chorégraphies de danse.

Ce n’est qu’après que l’on pourra lui demander des séquences sans apprentissage préalable : il saura se concentrer, se remémorer et reproduire vos gestes dans l’ordre émis!

 

Pour plus d’informations et des contenus plus réguliers, n’oubliez pas de vous abonner à la page facebook d’autismenjeux. 🙂

Publié dans Aide à la création de supports, Contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Visuo-spatial

Se déplacer sur un plateau : le jeu Smarties

Beaucoup de jeux de société demande à savoir se déplacer sur un plateau de jeu. Cependant, même si cela parait évident pour certains, la plupart des enfants que j’accompagne se retrouvent en difficulté.

Cependant, une fois qu’ils comprennent, de multiple jeux du commerce deviennent possibles mais aussi des jeux crées par des instit ou des orthos qui permettent de travailler des compétences précises dans un contexte plus « sympa ».

Je vous propose donc d’imprimer un jeu d’enseignement de déplacement sur un plateau de jeu, que vous pouvez voir sur la photo ci-dessous. Il faudra créer également le dé couleurs avec un cube (dé normal customisé, un cube de bois, etc)
Le PDF se trouve ici.

Se déplacer sur un jeu de plateau demande des compétences variées

L’enfant va devoir mixer différentes compétences dites simples mais qu’il faudra maitriser pour pouvoir les utiliser en même temps.

  • Parvenir à visualiser le trajet dessiné sur le plateau :
    Il peut être carré (à la manière d’un Monopoly), en escargot (comme le jeu de l’oie), en croix (comme les petits chevaux), en ligne droite, en serpentin, etc. L’enfant va devoir percevoir le chemin global que prend le parcours. Vous pouvez tester en dessinant des lignes sur une feuille et l’enfant doit la suivre avec une petite voiture, son doigt, un personnage légo, etc, … De la même manière, vous pouvez imprimer sur le net des plateau de jeu vierge et voir si l’enfant est en capacité de suivre le tracé du parcours. Si ce n’est pas le cas, il faut entrainer ça. Vous pouvez également lui faire faire des labyrinthes simples en suivant du doigt!

 

  • Parvenir à repérer le début et la fin : le début est plus facile car on peut placer les pions de départ, cependant, il faut que l’enfant visualise l’arrivée. Si il parvient à suivre comme expliqué ci-dessus, il devrait pouvoir arriver « à la fin » sans problème. Pour le représenter de façon tangible, le fait de mettre un smarties sur la case « arrivée » va aider.

 

  • Avoir compris le tour de rôle : que l’enfant comprenne et tolère que c’est « un coup lui un coup l’autre ». Si ce n’est pas acquis, il faut l’enseigner cette compétence en dehors du jeu et la travaillant isolément. Par exemple, en empilant des gros légo : « un coup toi un coup moi » où on alterne comme ca. Sinon, tout apprendre en même temps sera mission impossible pour l’enfant.

 

  • Comprendre comment lancer un dé : allez sur l’article ici si vous voulez de plus amples informations.
  • Et la valeur du dé : la couleur? la forme? la quantité? Un « dé symbole/forme/couleur » sera plus facile au début qu’un dé avec des quantités (même si l’enfant a des bases en numération) car il s’agit d’ordinal et non de cardinal. Pour en fabriquer un, prenez un cube de bois et coller les taches de couleurs sur les facettes comme expliqué pour le jeu Speed des habits ici.

 

  • Pouvoir repérer son pion parmi les autres : ce n’est pas facile de comprendre le concept (« je suis un pion rouge ») ni même de tout simplement se rappeler que nous jouons avec le pion rouge et non le vert.

 

  • Et enfin, de comprendre que la dernière case, l’arrivée, est celle qui fait gagner … oui mais qu’est-ce que gagner? Pour cela, nous allons utiliser des astuces décrites ci-après.
    Pour cela, je mets un smarties (ou raisin sec) ou quelque chose de petit que l’enfant aime : c’est cette petite astuce qui va lui faire comprendre que « gagner » signifie gagner quelque chose (là, ce sont des smarties et ensuite ce sera symbolique : « gagner la partie »). Par contre, il faut aussi jouer le jeu : si c’est vous qui gagnez, c’est vous qui mangez le renfo !Et une fois qu’ils auront compris que le but est de gagner, il faudra leur apprendre à tolérer le fait de perdre !  😉

 

  

 

Un jeu de plateau simple et ses guidances environnementales pour commencer

Ce jeu a été étudié pour préparer l’élève : on limite et on joue donc à deux joueurs (ortho/intervenant/maman/fratrie/…)

En PDF, vous trouverez un plateau de jeu à télécharger avec des pois de couleurs qui forment des espaces pour se déplacer. La forme du parcours est délibérément un peu sinueuse mais pas trop : normalement, l’enfant devrait pouvoir facilement déduire un trajet sans se perdre. Si ca vous parait trop compliqué, vous pouvez toujours couper le parcours dans les angles pour ne former qu’une seule ligne droite (mais faut avoir de la place!!)

L’activité préparatoire consiste à guider l’enfant pour qu’il suive du doigt tout le parcours du début (dans l’herbe) à la fin (dans le gros point final).

 

Vous aurez besoin pour la création de ce jeu de :

  • d’imprimer le parcours du PDF ci-joint : le découper pour former un serpentin (c’est plus facile pour les enfants de percevoir le parcours si il forme un chemin « détaché » plutôt que si c’est encore sur les feuilles A4) comme sur la photo ci-dessous :
  • d’un pion de jeu pour représenter les joueurs. Plusieurs possibilités s’offrent à vous mais il est important de se poser la question question du pion quand on commence avec un jeu de société.
    Vous pourrez utiliser des figurines/ Playmobil (idéalement un adulte et un enfant) comme on peut le voir sur la photos ci-dessous. Vous pouvez aussi glisser dans le cavalier-pion un portrait de l’enfant ajouté au pion « normal », comme on le voit sur la photo ci-après pendant le jeu « l’arrêt de bus ».
  •     

Vous pouvez aussi, comme ci-après, imprimer sur papier autocollant des médaillons avec les portraits des joueurs pour pouvoir les découper en cercle pour les coller sur des bouchons et obtenir des pions que l’enfant reconnaitra plus facilement. Avec leur portrait et le vôtre c’est plus facile de s’identifier au pion et pas besoin de surcharger la mémoire pour retenir la couleur avec laquelle on joue!

 

  • d’un dé avec des couleurs : que vous possédez ou bien que vous fabriquez comme décrit ci-dessus.
    Vous pourrez utiliser d’abord le dé de couleurs et ensuite, vous pourrez utiliser le dé avec des quantités (en écritures chiffrées ou en constellations).

  • un paquet de smarties, ou raisin sec, ou autre chose que l’enfant aime.
Première manche : l'enfant a gagné, je lui donne le smarties ! Tant pis pour moi ;-)
Première manche : l’enfant a gagné, je lui donne le smarties ! Tant pis pour moi 😉

 

Hé hé : revanche !! il a perdu, je peux manger le smarties !
Hé hé : revanche !! il a perdu, je peux manger le smarties !

 

Le but de ce jeu sera tout simplement d’arriver le premier afin de manger le smarties!

En tout premier lieu, faites glisser-sauter le pion de l’enfant depuis le départ jusqu’à l’arrivée afin qu’il visualise le trajet à parcourir.
Puis, on se met les pieds dans le départ, dans l’herbe, et on lance le dé, on déplace son personnage sur le premier rond de couleur qui correspond à la couleur du dé. Si il y a déjà un personnage sur la case, on va sur la prochaine case qui correspond à la couleur désignée.
La partie va être très courte. C’est voulu : l’enfant aura déjà à gérer tout ce qui a été mentionné plus haut.

Quelques règles pour l’enseignement

Il faut attendre et ne pas « presser » l’enfant car il doit avoir le temps de prendre les informations : normalement, vu qu’il y a un renfo à la clef, il doit comprendre que plus il lance rapidement, plus il aura le renfo rapidement et que plus on fait de parties, plus il aura de probabilités de gagner un smarties. Dans les tests que j’ai fait au cabinet, ils demandent en boucle à jouer au « jeu Smarties! »

  1.    ATTENTION : ne PAS VERBALISER lorsqu’on joue : pas de verbalisation du type : « à toi », « moi », « allez lance le dé », « déplace ton personnage », « c’est mamie qui joue maintenant », ou pire « allez joue après tu auras le smarties » etc, il faudra faire toutes ces guidances en guidances physiques, car :
    – On souhaite que l’enfant le fasse seul rapidement en réfléchissant (et donc qu’il infère le chainage complet : lancer le dé, déplacer le pion, attendre, lancer le dé, déplacer le pion, etc, …) et en s’engageant dans la tâche
    – Si il est verbal : on ne veut surtout pas qu’il écholalise des consignes en répétant bêtement : « lance le dé » alors qu’il est en train de lancer le dé.
  2.    Une fois que l’enfant a compris, il faut ARRETER les renfos alimentaires et passer à d’autres jeux de plateau car on ne peut pas dire que celui-ci soit trépidant ! Le but de ce jeu était uniquement de comprendre comment on se déplace avec des jetons sur un plateau de jeu.
Publié dans Aide à la création de supports, Compréhension, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Lexique - vocabulaire, Planification

Décris-moi ton Playmobil

Voici un nouvel article sur les playmobils !
Le précédent qui se trouve ici, était axé sur les objets Playmobil et abordait les RAFCC (caractéristiques /catégories / fonctions des objets).

Ici, il va s’agir d’apprendre à discriminer et/ou décrire tous ces petits personnages.

Tous les supports sont sur le même PDF : selon vos besoins et le niveau de l’enfant, vous pourrez imprimer uniquement les pages qui vous paraissent nécessaires.
Grâce à ce PDF vous allez pouvoir utiliser VOS propres playmobils !

Vous trouverez dans ce PDF :

Des fiches pour Boîte à Compter (Nathan) : pour les enfants qui ont l’habitude de trier en 1 pour 1, ils comprendront facilement ce que l’on attend d’eux.
On peut ensuite les faire verbaliser à chaque fois qu’ils posent « oui, cheveux blonds, oui, cheveux noirs, … ») ou pas.

Pictos séparés pour tris dans des grosses boîtes : vous pouvez découper les pictos un par un pour les désolidariser les uns des autres et ne travailler que certaines oppositions.
Pour complexifier beaucoup, vous pouvez aussi travailler sur des concepts tels que : « les cheveux gris » et à côté « les cheveux non gris » (donc où on mettra les blonds, les bruns, etc), mais attention, c’est beaucoup plus complexe que du simple tri avec des classes « pures ».

Pictos laissés assemblés : comme ils se présentent là, ils peuvent servir de supports de discussion pour des élèves verbaux mais qui ont besoin de s’organiser dans leurs discours pour décrire. Dans ce cas, vous ne découpez que les traits en pointillés. Vous pourrez utiliser un Velléda pour entourer ou exclure ou bien des sélecteurs tels que décrits ici.

J’ai essayé de dessiner tous les possibles avec les nombreux playmobils que j’ai mais s’il manque des critères à ajouter, je peux les ajouter !

 

Voici des exemples de mises en situation

En général, je commence avec le tri des bébés versus les adultes, puis, les bébés versus les enfants (comme ci-dessous) et enfin, je demande à l’enfant de trier les bébés /les enfants/les adultes (comme sur la photo de droite dans la triboîte rose)

Ensuite, je fais du tri de couleur de cheveux : c’est assez facile car il existe 5 couleurs relativement bien définies (dans le monde des playmobils, les nanas ne se font pas faire de mèches …) : ci dessous, on voit un tri avec uniquement 2 couleurs de cheveux (mais j’ai mis des enfants et des adultes, donc, c’est plus complexe que de ne prendre que des playmos du même âge). Puis, on voit dans la photo de droite le tri des couleurs de cheveux dans une Boîte à compter, donc, avec 5 possibilités de couleur.

   

Puis, les enfants peuvent trier le type de vêtement du bas : il en existe d’autres mais globalement ils sont soit en short, soit en pantalon, soit en jupe (j’ai exclu les robes, trop complexes à discriminer chez Playmobil où il y a une pliure centrale qui forme comme une ceinture).

Trier, tout âge confondus, les personnages en short de ceux en pantalon de ceux en jupe.
Trier, tous âges confondus, les personnages en short de ceux en pantalon et de ceux en jupe.

 

Ici, tri entre les pantalons et les short pour un enfant qui peinait à faire la différence.
Ici, tri entre les pantalons et les shorts pour un enfant qui peinait à faire la différence. Il n’y a pas de boîte car je voulais qu’il puisse bien voir la longueur du vêtement.

 

Puis, on peut trier par genre. Attention, c’est extrêmement stéréotypé chez les playmo : cette distinction homme/femme est complexe pour les enfants que j’accompagne.
Souvent, je passe par le tri « c’est une maman/papa » et après je glisse vers « femme/homme » et « dame/monsieur ». Je n’aime pas trop passer par « maman/papa » mais souvent, les enfants connaissent ce vocabulaire là.

Ensuite, on peut faire trier les types de vêtement, ou les couleurs des vêtements : exemple ci-dessous avec un enfant qui a voulu tous me les asseoir !! 😉

 

Passer à la discussion : le réceptif et l’expressif

Une fois que les tris paraissent faciles pour votre élève, qu’il a donc bien discriminé les différentes caractéristiques possibles d’un playmobil et SURTOUT qu’il soit capable de jongler d’une caractéristique à l’autre (trier par taille, puis par cheveux, puis par type de bas, etc, ..) vous allez pouvoir travailler en réceptif (donne-moi) et en expressif (dis-moi).

Exemples ci-dessous :

Là, je demande à l'enfant de me montrer le monsieur (=papa = homme) parmi une femme et un homme. Oui, il a bon.
Là, je demande à l’enfant de me montrer le monsieur (=papa = homme) parmi une femme et un homme. Oui, réponse correcte !

 

Dans l’exemple ci-dessous, l’enfant doit me dire de quelle couleur sont les chaussures de chaque personnage. Il verbalise donc : « chaussures rouges, chaussures noires, … »

 

Même principe ci-dessous : l’enfant doit me décrire les couleurs des habits. Je laisse encore la guidance avec le picto « tel vêtement » + « telle couleur ».

Il y a une erreur dans les illu mais j'ai corrigé dans le PDF entretemps!
Il y a une erreur dans les illu mais j’ai corrigé dans le PDF entretemps!

Description globale de personnages avec toutes les caractéristiques :

Exercice fait avec mon petit fana de playmobils ! 😉 il en choisit un dans la caisse de playmo et on tente de parler de ce bonhomme grâce aux guides visuels : il entoure avec les pastilles de sélection (voir cet article où j’explique comment faire).

          

On peut évidemment travailler aussi avec des exclusions : dans cet exemple, je demandais à l’enfant « est-ce que ton playmobil est adulte? » « non » et je barrais adulte. « Et est-ce que c’est un bébé? » « non » alors je barrais bébé et donc, c’est un enfant. Ceci permet de travailler le fait de répondre à des questions simples mais aussi de commencer à préparer le « qui est-ce? » où il pourra lui-même poser des questions pour deviner un personnage précis (je prends en photo un seul playmobil avec mon téléphone et l’enfant doit deviner lequel j’ai photographié!).

 

Les inventaires : 11 pages pour répertorier les personnages

Une fois que l’enfant sait bien trier selon toutes les caractéristiques comme on l’a fait plus haut. Voici une suite possible : faire des inventaires.

Cette compétence est importante car elle permet de s’organiser y compris sans langage (donc très arrangeant pour les enfants en difficulté que nous avons).

Cette activités est particulièrement adaptées pour les jeunes avec handicap qui participeront à des ateliers de conditionnement par exemple. Cependant, ces tâches permettent également à tous d’organiser des données en tableau et de savoir les exploiter pour tirer une information nécessaire.

L’idée ici est de prendre une poignée de personnages Playmobils : au début que vous trierez afin qu’ils répondent aux critères attendus, puis, sans trier et là, le jeune devra s’arranger avec les quantités « zéro » ou bien les caractéristiques qui n’apparaissent pas dans le tableau.
Les pages d’inventaire sont de plus en plus complexes avec de plus en plus d’entrée.

 

Conseils et remarques :

—  Adapter les quantités de playmos au niveau de l’enfant.
— Pas besoin de beaucoup de playmobils car l’objectif n’est pas le dénombrement mais l’organisation dans ledit dénombrement.

Ces documents permettront de :

  • Favoriser la flexibilité car il faudra parfois regarder la couleur des cheveux, parfois la couleur des chaussures, etc.
  • S’organiser méthodiquement pour effectuer une tâche : l’enfant devra être aidé au début pour organiser son tri de façon à ne compter qu’une fois chaque personnage mais à les compter tous
  • Comprendre que « zéro » est l’absence de quelque chose
  • Entraîner la planification dans des tâches multiples
  • Pouvoir ajouter un critère qui n’est pas stipulé -> gérer un problème inattendu. Par exemple, « autre couleur » où il faudra ajouter « violet » car il n’apparait pas dans la liste initiale.
  • Croiser des données et répondre à des questions avec plusieurs critères, …

Bref, fonctions exécutives à fond : planification, anticipation, flexibilité, inhibition, maintien attentionnel, etc !

Je continuerai certainement ces exercices avec des totaux afin de pouvoir poser des questions du type : « combien d’enfants en tout ? » et « combien d’enfants ont des bottes ? »  😉

 

Exemples pratiques :

Ci-dessous, le jeune avait laissé les personnages en tas et il dénombrait sans exclure ceux déjà dénombrés, résultat : pas trop d’erreurs lorsqu’on était dans des petits tableaux mais complètement perdu lorsqu’il a du remplir des tableaux avec plus de critères ou plus de personnages!
J’ai donc guidé pour qu’il fasse des petits tas (comme ci-dessus mais cette fois, il doit s’organiser sans désignation des tas!!)

et il a vite compris et a continué à faire des petits tas pour les autres critères. A voir si il va adopter cette stratégie là lors de nos futurs inventaires dans les semaines à venir.
Ci-dessous, il doit trier les « Bruns » des « pas bruns » et là, encore une fois, c’est difficile dans la catégorie « non bruns » de mettre plusieurs couleurs de cheveux … mais il a réussi !  😉

Ici, c’était le même jour, il a voulu s’organiser tout seul et il a fait un mix de nos deux stratégies : il a cherché à s’organiser mais en les plaçant dans les cases du tableaux, donc pas tres pratique et rapidement brouillon ! C’était certainement plus économique mentalement que de « réinventer des tas un peu plus loin mais on tient de bon bout! Je l’ai juste aidé à séparer un peu plus les deux tas … mais pas mal ! C’est marrant de pouvoir voir comment l’enfant s’organise grâce aux manipulations qu’il fait avec les playmos, on voit les stratégies et les changements de réflexion en fonction de comment il manipule les critères.

Voilà, cet article est rédigé un peu différemment des autres mais j’ai mis plein d’exemples de mises en situation en séance afin de donner des idées d’exploitation du PDF. N’hésitez pas à me soumettre vos idées et remarques pour que je puisse les ajouter !

Publié dans Aide à la création de supports, Apport théorique, Contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Mémoire de travail

Le début de la compréhension complexe : combiner !

J’aime beaucoup cette activité que je fais avec tous les enfants que j’accompagne, à un moment ou un autre.
Il s’agit pour l’enfant d’écouter attentivement pour me donner le bon élément. C’est le début de la compréhension « complexe » car on va associer 2 éléments.

Voici un article assez détaillé que j’ai rédigé pour une maman en visio mais qui peut servir à d’autres qui me liront.

Pré-requis : l’enfant connait en RECEPTIF les couleurs et les noms des items que vous allez choisir.

Pour cette activité, il va vous falloir au minimum 3 items de 3 couleurs différentes ( = 9 objets, si vous suivez bien). En recherchant dans vos armoires, vous allez trouver facilement …

Ci-dessous, j’ai pris des légos, des feutres, et mes pingouins.

 

Activité préparatoire : s’assurer de la bonne connaissance en réceptif

Pour vous assurez que l’enfant connaisse les termes (items et couleurs choisis), vous commencez par présenter sur la table :
— un même élément de 3 couleurs différentes, par exemple : 1 légo rouge, 1 légo bleu et 1 légo jaune. Vous demandez à l’enfant « donne/montre le rouge » puis vous évaluer toutes les couleurs une par une.
— un élément différent d’une même couleur, par exemple : 1 feutre jaune, 1 pingouin jaune et 1 légo jaune. Vous demandez à l’enfant « donne/montre le légo » puis vous évaluer les autres items (ici : pingouin et feutre)
Si l’enfant y arrive, vous pouvez continuer la lecture, sinon, il faut entrainer cette tâche.

 

Discriminer les deux critères : item + couleur.

Puis, vous allez présenter l’activité comme ci-dessous : en 3 tas bien distincts (pour que vous puissiez guider physiquement, en enseignement sans erreur, plus facilement) , en triant par ITEM (c’est très important car en français, c’est le premier terme que l’enfant entend quand on lui donne une consigne du type « donne moi le ITEM » de telle couleur.

Vous allez ensuite demander :
« donne-moi le LEGO …. (et vous orientez sa main au dessus des légos) ….. ROUGE ….(et vous orientez sa main sur le légo qui est rouge). Il faut guider systématiquement pour que l’enfant ne tâtonne pas et qu’il ait la réponse correcte tout de suite : c’est grâce à cela qu’il comprendra. Ensuite, quand vous sentez que l’enfant oriente sa main vers le bon tas d’items lorsque vous parlez vous pourrez estomper votre guidance physique.

Lorsque l’enfant est à l’aise avec l’exercice ci-dessus où tout est bien séparé, vous allez rapprocher les tas et commencer à mélanger les éléments de façon à obtenir un tas mixé. Vous allez ensuite demander à l’enfant de vous donner tel item de telle couleur. Cette présentation est beaucoup plus complexe mais c’est la compétence que l’on vise : qu’il puisse sélectionner 2 composants sans guidance environnementale, sans petits tas.

 

On peut alors faire l’exercice avec plein d’items différents, en changeant le vocabulaire avec ce que vous avez chez vous : des couverts plastique de couleur, des grenouilles sauteuses, des pinces à linge, des lettres magnétiques, des dés de couleurs, etc .. et si vous n’avez pas, vous pouvez vous procurer ce genre de petits objets bien utiles dans les discounts.

Voici le même exercice avec cette fois 4 items : gobelets (bluff dice de chez Action à 3€), des lettres, des dés et des pinces à linge. Le tout présenté encore en petits tas pour aider l’enfant.

Niveau champion du monde ci-dessous avec 7 items différents !

Discriminer les deux critères : quantité +  couleur

Cette activité peut être réalisée en imprimant des PDF gratuits sur ce site : les cartes du speed des habits ou encore les constellations de dé ici

Voici un nouveau support que j’ai dessiné (attention au format : vous pouvez réduire la taille en imprimant « 2 pages par feuille ») : vous pouvez ôtez les écritures chiffrées pour ne garder que les constellations de dé colorées et vous donnez la consigne : « donne le 4 rouge », … puis vous mélangez avec d’autres objets comme ci-dessus et demandez : « donne le légo vert », « donne le légo orange », « donne le 5 vert », etc, …

Pour obtenir le PDF, cliquez sur l’image :

Discriminer les deux critères : taille +  couleur

On peut facilement travailler cela grâce aux gobelets gigogne qu’on a tous à la maison (ou en brocante pour 1€). Moi j’utilise 2 lots pour ne pas avoir de risque de biais mais un seul est suffisant quand même pour avoir 2 tailles dans 3 couleurs.

Ci-après, j’ai 3 couleurs et 2 tailles, rangées : c’est relativement facile.
Je demande à l’enfant de me donner « le grand bleu »

Ci-dessous, plus complexe : ils sont mélangés et il y a 2 tailles dans 3 couleurs. Je demande alors de façons mixées : « donne le grand rouge, le petit vert, le petit rouge, le grand bleu, … »

Ces gobelets sont des outils sympas pour travailler cette compétence.
On peut aussi travailler les comparaison si on a 2 lots : donne moi un de la même taille, un de la même couleur, etc …

Discriminer les trois critères : taille + forme + couleur

Pour travailler cette activité, vous pouvez télécharger le PDF que j’avais fait pour adapter le jeu « menu bien épicé ».

Pour débuter, vous pourrez extraire 2 critères, par exemple la taille et la couleur et ne prendre que des ronds par exemple.

Puis, complexifier la tâche avec toutes les images du PDF, donc les 3 critères.
Lorsqu’on verbalise, on dit : un « grand carré vert », c’est-à-dire : « taille forme couleur », donc, pour aider l’élève, vous allez faire des tas de pictos d’abord par tailles (un tas de grand et un tas de petit), et décomposer ces tas en types de forme (rond, triangle, carré) puis en couleurs. Ainsi, vous allez pouvoir le guider physiquement en enseignement sans erreur.

Pour travailler le item + taille + couleur, il y a les petits sujets en plastique de chez Learning Resources, appelés compteurs, qui sont bien pratiques car ils ne diffèrent que par ces critères :

Vérifier que l’enfant discrimine « petit » et « grand » avec uniquement 2 sujets identiques, sauf en taille.
Maintenant, on présente des lapins de 3 couleurs dans 2 tailles différentes : on donne une consigne du type couleur + taille « petit lapin rouge ». Le fait qu’il n’y ait que des lapins rend le travail légèrement plus facile que ce qui va suivre.
Idem mais les sujets sont mixés alors c’est plus complexe!
Mettre tous les rouges

Pour aller plus loin …

Pour travailler le 2 critères, vous pouvez vous servir de beaucoup de jeux très répandus, tel que des jeux en bois avec des formes variées.

Pour 3 critères, il y a aussi des jeux du commerce que j’ai déjà présenté ici : Catch it 3 critères (animal, couleur, motif), Candy (couleur, couleur, couleur),

Le super jeu Un menu bien épicé (cliquer pour aller sur l’article dédié) vous permettra de travailler 4 critères : forme + couleur+ taille + motif !

 

Il est également intéressant de pouvoir faire verbaliser l’enfant et non de travailler uniquement en réceptif. Pour cela, il y aura un autre article avec d’autres PDF bien pratiques pour faire parler les enfants !  😉

Publié dans Aide à la création de supports, Compréhension, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives

Jeu de flexibilité mentale autour des habits

J’ai dessiné ces cartes afin de pouvoir réaliser une multitudes d’activités de flexibilité mentale autour du vocabulaire simple des vêtements : lexique qui doit être priorisé avec les enfants avec handicap.
En effet, il existe beaucoup de jeux avec des girafes, baleines, formes géométrique mais il faut garder en tête qu’il est préférable de toujours commencer par du FONCTIONNEL : c’est-à-dire du vocabulaire que l’enfant pourra réinvestir tout de suite et qui lui sera utile dans son quotidien. Bien entendu, une fois ces items utiles acquis, on pourra augmenter son répertoire dans tous les domaines : animaux, transports, et autres.

(Cliquer sur l’image pour obtenir le PDF)

Dans le PDF vous trouverez :
– 69 cartes avec des vêtements de couleurs différentes et en quantités variables
– des pictogrammes pour trier
– la possibilité de construire un dé.

 

Première étape : du tri « simple ».

Le fait de trier un même ensemble selon différents critères est une compétence importante à développer et qui est nécessaire dans les jeux de société « débutants ».
Plastifiez les pictos et découpez-les un par un : disposez-les sur la table ou au dessus de boîtes de tri.
Vous allez pouvoir faire trier à votre élève selon :
– le type de vêtement
– la quantité
– la couleur
Je vous conseille de ne PAS commencer par le tri de couleurs car c’est en général bien acquis par les enfants. Si vous le faites, l’enfant risque d’avoir plus de difficulté à trier ensuite par types d’habit ou par quantités.

 

Alors, par exemple, pour un enfant débutant, vous pouvez sélectionner 3 types d’habit uniquement et les prendre tous de la même couleur pour faciliter la tâche. Par exemple l’enfant devra trier des slip / pantalons /chaussettes et vous ne donnerez que des vêtements verts.
Puis, vous augmentez la quantité jusqu’à ce que l’enfant soit en capacité de trier les 6 types de vêtement du jeu comme sur l’exemple ci-dessous :

Ensuite, vous reprenez avec 3 types de vêtement mais vous introduisez une couleur et vous augmenterez les quantités comme sur la photo ci-dessus.
ATTENTION ; c’est sur cette tache que les difficultés commencent!

Par exemple, dans la situation en photo ci-dessous : l’enfant doit trier le tas de cartes par type de vêtements. Tout se passe bien jusqu’à ce qu’il croise ce genre de configuration :

   

On voit ci-dessus que la carte à trier est : « culottes oranges ». L’enfant doit donc le mettre sur le tas « culotte » MAIS comme il y a un « t-shirts oranges » (bien positionné sur le tas des t-shirts) l’enfant va avoir la grosse tentation de ne pas inhiber la couleur au profit du type de vêtement : il est fort à parier que l’enfant va mettre le orange avec le orange car visuellement la couleur orange est très prégnante.

La difficulté est la présence de la même couleur alors qu’on est en train de trier par vêtement. Il va y avoir conflit cognitif. Il y aura le même problème si l’élève trie par quantité et qu’il voit sur le haut des tas un même vêtement : il aura tendance à ne pas l’inhiber et sera enclin à apparier par types de vêtement au lieu de ne se centrer que sur la quantité.

C’est EXACTEMENT là que tout le travail se joue : parvenir à trier de façons différentes un même ensemble d’items. En bas de cet article, vous trouverez des exemples de matériels (que vous avez peut-être à votre disposition!) avec lesquels vous pourrez travailler cette compétence.

 

 

Traduire une carte en un ensemble de pictos … et inversement

Par exemple : avec un ensemble de pictos : « 3 / pull / vert » l’enfant devra sélectionner parmi 3 (voire plus) la carte avec les 3 pulls vert. Afin que l’enfant comprenne mieux nos attentes, faites une guidance environnementale en créant un espace « pose la bonne carte ici ».

Ensuite, on peut travailler dans l’autre sens : on sélectionne une carte et l’enfant doit décomposer cette carte en critère :
Exemple : la carte avec 2 chaussures jaunes, l’enfant doit coder : « 2 / chaussures / jaune »

On peut également faire ce travail avec les « panneaux » non découpés : l’enfant sélectionne avec les sélecteurs transparents les critères adéquats :

 

Comprendre les questions : quelle couleur? qu’est ce que c’est? combien il y en a? puis  comment? quoi? combien?

On pourra ensuite travailler l’écoute de la question « c’est quelle couleur? » et l’enfant doit répondre une couleur et non pas une quantité ou un nom d’habit. Pareil pour les autres questions. Ces questions pourront ensuite être mixées « c’est quelle couleur? », « c’est quelle forme? », « c’est quelle forme? », « c’est quelle forme? », « c’est quel habit? », « c’est quelle couleur? », et il faudra que l’enfant ait la compréhension de la question mais aussi la flexibilité mentale pour alterner les questions sans se tromper.

En montrant les « affiches » des 3 catégories comme ci-dessous :

Je demande à l'enfant : "c'est quelle couleur?" et je lui montre l'affiche avec les 6 couleurs pour le guider et qu'il ne me réponde pas "6" ou "chaussettes".
Je demande à l’enfant : « c’est quelle couleur? » et je lui montre l’affiche avec les 6 couleurs pour le guider et qu’il ne me réponde pas « 6 » ou « chaussettes ».

 

Même principe que ci-dessus : je demande "il y en a combien?" et je guide pour qu'il réponde grâce à l'affiche des chiffres.
Même principe que ci-dessus : je demande « il y en a combien? » et je guide pour qu’il réponde grâce à l’affiche des chiffres.

 

Ici, c'est plus complexe. Je mets les 3 affiches et je pointe celle en rapport avec ma question orale : cette configuration demande plus de concentration que les deux précédentes. Cela permet d'estomper les guidances des affiches.
Ici, c’est plus complexe. Je mets les 3 affiches et je pointe celle en rapport avec ma question orale : cette configuration demande plus de concentration que les deux précédentes. Cela permet d’estomper les guidances des affiches.

 

Le jeu de dés et des tapettes :

Fabrication du jeu

Pour créer ce jeu, il faut acheter (chez Action ou autres) des gros carrés de bois, puis vous les peignez en blanc :

   

Découpez SANS LES plastifier une série pictos comme ci-dessous :

Découpez les images (non plastifiées donc) une par une.
Collez ces images sur vos 3 cubes de bois blancs en formant donc : un dé avec les types de vêtement, un dé avec les couleurs et un dé avec les quantités.
Passez ensuite 2 couches de vernis pour assurer la longévité des images collées sur le dé. (vernis de chez ACTION en petit contenant : environ 2€)

Votre jeu est prêt !

 

Préparer au jeu

 

Ce jeu se joue avec des dés : je vous conseille donc la lecture de l’article sur les lancés de dés qui se trouve ici.

Afin que l’enfant se familiarise avec le futur jeu à plusieurs joueurs, entrainez le de maniere progressive. Préparez 2 dés et 3 ou 4 cartes dont une qui correpond aux critères du dé. L’enfant doit prendre la bonne carte et la garder à côté de lui.
Ensuite vous pourrez augmentez la quantité totale de cartes.

Règles du jeu

On peut jouer à la manière d’un UNO ou à la manière d’un jeu SPEED.

Sinon, je vous propose ma règle :

On lance 2 dés, les joueurs doivent attraper le plus rapidement possible une carte qui correspond (si possible avec des tapettes ventouse, c’est quand même beaucoup plus rigolo!!) et ensuite, le joueur qui vient de finir son lancé choisis 2 dés (sur les trois) qu’il donne au joueur suivant. Et ainsi de suite.

On  peut choisir de jouer avec les 3 dés : il n’y aura qu’une seule carte « attrapable » et parfois, il n’existe aucune carte correspondante aux 3 critères, dans ce cas, le joueur doit verbaliser le 1er « il n’y en a pas ».

L’avantage de jouer avec uniquement 2 dés est qu’on peut choisir les critères à sélectionner et du coup, mettre l’autre en difficulté (ou non) en lui donnant un dé avec des critères qui lui sont plus complexes à sélectionner. De plus, il y a plusieurs possibilités de cartes avec un lancé de 2 dés alors plusieurs joueurs peuvent gagner des cartes sur le même tour.

 

 

En vrac, du matériel avec lequel travailler la flexibilité cognitive dans le tri :

Avec les compteurs de chez Learning Ressources : on peut trier par quantité, par couleur et par animaux

 

Jeu PIPPO de chez Gigamic ; trier par couleurs et par type d’animal :

Jeu Match Master où on peut trier par quantités, couleurs et animaux :

Jeu CATCH IT, de chez Goula, où on peut trier 3 types d’animaux, 3 motifs et 3 couleurs :

 

COLORAMA ou bien tous les jeux de formes et couleurs qu’on a tous dans nos placards :

UNO : qu’on peut trier par couleurs ou par chiffres et bien d’autres encore !!

Publié dans Aide à la création de supports, Compréhension, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Lexique - vocabulaire, Mémoire de travail

Introduction au Qui est-ce ? un début aménagé

Voici l’article bien attendu sur l’introduction aux jeux du type « qui-est-ce? » que personnellement, j’adoooooooooooooore !  <3
Vous trouverez dans cet articles un PDF gratuit avec des bonhommes simples afin de travailler des notions-clefs d’exclusion et de sélection.

Ce support : « Trouve-moi » est adapté aux élèves qui apprennent mais aussi aux plus à l’aise, comme par exemple des lecteurs qui devront sélectionner après avoir lu un descriptif.

 

A vos imprimantes!

 

J’avais déjà rédigé un grand déroulé qui traitait de : « La négation : pas, sans, aucun, ni ni. »  

Il était question dans cet article de faire comprendre à notre élève l’idée de la négation : ce n’est pas chose aisée et cet apprentissage demande beaucoup de guidances et de patience pour l’enfant et pour l’enseignant.
Nous partions alors d’illustrations avec que des portraits, tous identiques exceptés nos critères ; chapeau ou lunettes ou les deux ou rien, et pantalon ou t-shirt ou les deux ou rien.

Voici donc le niveau supérieur ; les couleurs interviennent et des critères sont ajoutés.

Les bonhommes sont toujours strictement identiques afin que l’enfant puisse bien se focaliser sur les indices à traiter. De plus, il n’y a que des garçons : la différence de genre étant très complexe pour les enfants que je suis. Je dessinerai néanmoins peut-être une version « fille » ultérieurement.

Dans le PDF gratuit à télécharger vous trouverez :
– des pictogrammes habits et accessoires (chapeau, lunettes, t-shirt, pantalon et short)
– ces mêmes pictogrammes mais barrés d’une croix rouge
– des pictogrammes couleurs
– les cartes des bonhommes
– une page de couverture pour ranger dans une pochette transparente.

Comme d’habitude, vous imprimez et plastifiez. ATTENTION ; pensez à numéroter le dos des cartes des personnages dans l’ordre du PDF, ca vous facilitera la tâche pour vous repérer ensuite.
Il y a également une feuille afin de colorier pour ceux qui n’ont qu’une imprimante noir et blanc ou les intervenants qui voudraient du consommable en les coloriant, barrant ,etc, …

 

ASTUCE :

Je vous conseille de vous faire des croix transparentes d’exclusion (voire même des cercles de sélection) . Cliquez sur l’image pour le fichier et ici pour l’article avec les explications.

 

 

Afin de bien exploiter ce document, je vous conseille de relire l’article antérieur dont je parlais ci-dessus :  « La négation : pas, sans, aucun, ni ni. »   .
Les premières étapes vont être sensiblement les mêmes : du tri du tri du tri !!!  🙂

Pour tous les exercices qui vont suivre, j’ai séparé mes pictos en 2 lots : la première page avec les cartes de 1 à 12 et la seconde page avec les cartes de 13 à 25. Dans ma version prototype, j’ai écrit au marqueur les chiffres …

 

Exemples d’exploitations autour de ce support, avant d’y jouer de façon plus « classique »

Trier dans tous les sens

Idée 1 : Critère ou non critère.
Avant, j’utilisais « lunettes » VS « lunettes barrées » mais maintenant je préfère utiliser « lunettes » VS « croix rouge » car je trouve que pour un apprenant c’est peut-être plus clair si le critère n’est pas du tout représenté. A voir à l’usage, cependant, j’ai quand même fait les deux versions pour tester avec les enfants.

Trier ceux qui ont des lunettes de ceux qui n'en n'ont pas.
Trier ceux qui ont des lunettes de ceux qui n’en n’ont pas.

 

Idée 2 : Critère à double composante (vêtement +couleur).
Il faut donc séparer les pantalons bleus des autres : il faut exclure : ceux qui ont un pantalon d’une autre couleur (tous, sauf bleus) ainsi que ceux qui portent les shorts bleus, les éventuels tout nus (il n’y en a pas ;-p) …
Pour les enfants plus en difficulté, vous pouvez colorier un pictogramme de « pantalon bleu » plutôt que d’utiliser le pictogramme composé « pantalon + bleu ».

Trier ceux qui ont un pantalon BLEU de ceux qui n'ont pas de pantalon BLEU.
Trier ceux qui ont un pantalon BLEU de ceux qui n’ont pas de pantalon BLEU.

 

Idée 3 : Critère A versus critère B.
Ce tri là est spécialement pour un de mes enfants qui ne différencie pas un pantalon d’un short mais je pense que d’autres sont dans son cas ! De quoi travailler la discrimination visuelle et la verbalisation. Si l’enfant ne connait pas du tout « short », il faudra lui faire trier des vrais shorts et des pantalons à lui pour que la différence soit plus visible.

 

Sélectionner dans tous les sens un habit

Idée 1 : On donne à l’enfant des indices : diverses présentations sont possibles :

— PHOTO de gauche : « un pantalon + rouge », il devra alors sélectionner dans un tas les bonhommes éligibles. On laissera donc tous les autres de côté. Ici, il y a 2 bonhommes avec un pantalon rouge.
— PHOTO de droite : autre présentation. On montre les deux pictos « un t-shirt + rouge » et l’enfant doit barrer (mettre une croix) sur ceux qui ne répondent pas au critère et ensuite, poser un cercle sur ceux qui sont sélectionnés. On entoure donc les t-shirts rouges et on barre tous les t-shirts non rouges.

     

Idée 2 : Travail que l’on a des difficultés à présenter en général : le faire dans l’autres sens!!. On présente quelques bonhommes (ici 4) et on sélectionne quelques bonhommes (ici 2) qui répondent à un critère (t-shirt jaune) et l’enfant doit extraire les caractéristiques de cette sélection. Ici, les deux bonhommes ont un t-shirt jaune.
Dans cet exemple, c’est extrêmement guidé : le critère est très visible (j’ai choisi la couleur du t-shirt et non des lunettes!), le cercle de sélection est sur le t-shirt et non sur le bonhomme et j’ai sélectionné déjà le picto t-shirt et donc, l’enfant aura à sélectionner uniquement la couleur de ce dernier.

Petit à petit, on pourra demander à l’enfant « pourquoi on peut mettre ces deux-là ensemble? » « qu’ont ils en commun? » « pourquoi sont-ils différents des autres? » etc, …

 

 

Sélectionner un bonhomme avec une tenue composée de plusieurs habits.

Une fois que l’enfant a compris comment on sélectionne un habit (donc : tel habit déjà colorié (ex: picto pantalon bleu), ou tel habit + telle couleur (ex: picto pantalon + picto bleu) ainsi que ceux négatifs, qui sont beaucoup plus complexes mais néanmoins TRES UTILES : (ex: « lunettes barrées » = absence de lunettes) on va pouvoir cumulés les vêtements pour retrouver le bon bonhomme parmi tous les personnages habillés différemment.

Etape 1 : on place 2 pictos positifs (sans négation) et on présente 2 bonhommes à l’enfant : l’enfant doit placer chaque bonhomme à coté/en dessous des pictos corrects.
Ci-dessous : on voit que selon ce que l’on présente, la difficulté est différente.
Dans le premier exemple : tous les habits sont différents donc, peu d’erreur possible.
Dans le second : il faut que l’enfant regarde bien les DEUX éléments car les deux bonhommes ont des pantalons gris. Ici, souvent les enfants posent le premier qu’ils prennent, au hasard.

Ci-dessous, on a deux personnages avec le t-shirt gris mais  « t-shirt gris » est associé à « lunettes noires » donc, il n’y a plus qu’un seul possible.
La seconde association est plus facile car les caractéristiques « lunettes rouges » ou « le pantalon noir »,  ne correspondent qu’à un des deux personnages, l’autre n’ayant ni lunettes rouges ni pantalon noir !

Il faut donc faire attention quand on travaille les « qui-est-ce à bien sélectionner nos personnages car la difficulté dépend des personnages présentés à l’enfant.

Etape 2 : on va introduire des négations : attention, il faut que l’enfant maitrise bien avec un seul critère (voir ci-dessus). Par exemple on présente deux bonhommes un avec et un sans lunettes. On montre le picto « lunettes barrées » et on dit « sans lunettes » en tendant la main et l’enfant doit être capable de nous donner le bon.

Ici, il va être question de mixé des critères positifs ainsi que des négations. Ci-dessus, c’est facile car il n’y a qu’un seul t-shirt vert et qu’un seul pantalon vert. Cependant, je voulais voir comment l’enfant allait se débrouiller avec 2 habits différents de la même couleur. Si l’enfant se base plus sur les couleurs que sur la forme, l’enfant a des risques de se tromper.

Les tris peuvent également se faire dans des Boîtes à tri, l’enfant reconnaitra bien le format de l’exercice et il inférera bien la consigne :

 

Demander à l’enfant de coder lui-même les indices :

En appuyant sur l’image, vous pouvez créer des bandes de descriptions, elles ont plusieurs avantages :

  • Elles permettent aux enfant de bien regarder l’image à traiter pour pouvoir colorier tous les éléments en décomposant l’image.
  • De plus, lorsqu’il manque un accessoire au bonhomme, l’enfant qui doit le colorier va être « bloqué » et c’est le moment où vous pouvez appuyer sur « oohhhh il n’y en a pas : il n’y a PAS de chapeau ! » et guider l’enfant physiquement pour qu’il barre le dit accessoire.
  • Elles vont pouvoir être utilisées ensuite dans l’autre sens : l’enfant pourra la semaine suivant apparier la bande qu’il a colorié au bon bonhomme !

La partie arrondie sert à inscrire le numéro ou le prénom du bonhomme (à venir dans la partie texte) : pour ma part, j’ai décidé de numéroter le dos de mes cartes bonhommes et j’inscris donc ce numéro dans l’arrondi de ma bande pour que l’enfant s’autocorrige.

Dans la série 2, les bonhommes peuvent porter des pantalons ou des shorts. Selon le niveau de l’enfant, vous pouvez : sélectionner pour lui la bonne bande avec pantalon OU short ou sinon lui donner une bande où il y a pantalon ET short et où l’enfant devra barrer l’habit non concerné et colorier le bon. (comme sur la photo ci-dessous)

         

Sur la photo ci-dessous, l’enfant colorie le descriptif de son personnage : on barre le chapeau et les lunettes, on colorie le t.shirt en jaune et le short en rouge. Cela permet de soutenir le langage de descrpition qui est souvent complexe au départ.

 

 

Pour les enfants lecteurs, voici les descriptifs correspondants aux bonhommes : au dos, il y a des numéros qui correspondent à une  numération de 1 à 12 dans l’ordre du PDF.
Il faut donc imprimer, plier en deux le document sur le pli central, coller puis plastifier :

 

Ci-dessous : un exemple d’association texte et image avec un enfant non lecteur. Je lis la carte et je lui tends, il doit la poser sur le bon personnage :

Enfin, avec un tableau de question, l’enfant pourra cocher oui/non d’apres un critère choisi

 

Conseils et autres jeux sur cette base.

De nombreux qui-est ce existe, de toutes les formes et sur beaucoup de thèmes. Attention cependant : un thème peut être attractif mais pas du tout adapté à l’enfant. Regardez bien la clarté des dessins et les détails avant de sélectionner un qui-est ce pour un jeune qui apprend.

Au niveau de la forme, je vous conseille quand même ceux avec des petites fenêtres à manipuler. Ils sont souvent plus complexes mais la manipulation est attractive. Si votre élève est vraiment en difficulté, l’idéal est d’acheter un jeu qui-est ce bon marché (d’occasion par exemple) et de faire des petites étiquettes simplifiées en fonction des intérêts de votre enfant (Monsieur Madame? Barbapapa? Hello Kitty?)

Voici une forme bidouillée d’un jeu du commerce :
Celui-là est à la base un qui-est-ce électronique (je n’ai jamais mis les piles) : les planches sont assez complexes avec des éléments très chargés et pleins de détails : des têtes de personnages, des animaux caricaturés, des portraits en caricatures, ainsi que de l’électroménager (on aura donc des questions du type : « est-ce que ca fait du chaud? » « est-ce que ça se trouve dans une cuisine? », bien intéressant aussi lorsqu’un travaille les caractéristiques)

Pour avoir le côté fun du support tout en étant dans quelques chose de facile, j’avais dessiné rapidement des personnages avec des critères très simples : tête ronde/carrée/triangle, pantalon : bleu/vert/rouge, sourire : content/mécontent, Yeux verts/bleus, lunettes ou pas de lunettes et chevelure : jaune ou marron. (je peux photocopier mon dessin si vous avez ce qui-est-là)

      

 

 

Au fur et à mesure du temps, j’ajouterai des supports à base de ce PDF. Notamment des documents avec de la compréhension écrite pour mes petits lecteurs ainsi que des tableaux de données à remplir. Les nouveautés seront postées petit à petit sur la page Facebook « autismenjeux ».

Publié dans Aide à la création de supports, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Langage, Langage oral, Lexique - vocabulaire

Playmobils

Le plus important à retenir de cet article : soit on TRAVAILLE, soit on JOUE !
Si on joue, on joue : c’est-à-dire qu’on ne tombe pas dans le travers de base de tous les intervenants  : poser des questions pendant le jeu !!!!

Cependant, dans cet article, je propose de travailler avec le matériel Playmobil !

Vous trouverez donc de nombreux exercices dans les PDF pour enseigner des compétences très variées en faisant, comme d’habitude, du tri : de couleurs, de formes, d’objets, de catégories, d’emplacements, de fonction, de caractéristiques …. et bien d’autres !

Les gros avantages des Playmobils :
– l’objet en 3D : on manipule et on exerce la motricité fine
– des objets du quotidien en quantité énorme
– les objets sont souvent démontables, on peut donc les isoler pour travailler précisément les éléments qui composent un tout
– on peut travailler sur des gros objets tels que : un avion, une voiture, en ayant accès aux différentes faces contrairement à des items en images
– on peut les animer pour comprendre leur fonction : par exemple un escalier, qui est complexe à isoler dans le réel et à comprendre lorsqu’il est photographié
– les objets sont proportionnés entre eux
– ça se trouve facilement et l’entourage en offre souvent aux enfants
– et évidement, plus tard, on peut créer des histoires !   🙂  mais le jeu, c’est comme le reste avec les enfants TSA, il faut souvent leur enseigner !

C’est donc pour ces diverses raisons que ces petits personnages apparaissent régulièrement sur ce site. J’ai donc décidé de leur consacrer un article entier pour eux seuls !

 

Matériel

Sur le marché de l’occasion, il y a régulièrement des annonces.
Les petites maisons transportables me semblent une bonne base : non démontables mais déjà garnies en mobilier. Avec 4 pièces et une poignée pour la transporter, décorations collées sur les murs et donc pièces déjà attitrées. Par exemple, la référence 5167 ou 70985 : avec un toit rouge/bleu est souvent bon marché si on l’achète d’occasion (moins de 20€).

Beaucoup des exercices ci-après sont à base d’éléments de la 5167 (avec un toit rouge) :

Playmobil Maison Transportable 5167
Maison transportable – 5167 | PLAYMOBIL®

 

Maison transportable - 70985 | PLAYMOBIL®
Maison transportable – 70985 | PLAYMOBIL®

 

Soit on joue, soit on travaille

Pourquoi ? parce qu’un enfant avec autisme est souvent en difficulté pour jouer, beaucoup ne jouent pas seuls spontanément, c’est pour cela d’ailleurs que la compétence « jouer en autonomie » est une compétence qui doit être enseignée en tant que telle.
Or, souvent, les parents (et intervenants) jouent en travaillant ou plutôt travaillent en jouant enfin bon, mélangent les deux. Du coup, lorsqu’ils doivent jouer, les enfants se retrouvent à prendre un objet, à le dénommer, à le reposer, à en saisir un autre, à le nommer, à le reposer…. voire même, s’auto-interroge tout seul (j’ai déjà vu plusieurs enfants le faire) : « qu’est ce que c’est ça c’est le bébé ouiiiii!! »
Bref, ils font ce qu’on leur a montré ! Or jouer, ce n’est pas faire ça!

Donc, si on veut « jouer aux Playmobils », on n’interroge pas, on lui montre le modèle c’est-à-dire qu’on montre à l’enfant ce qu’on aimerait qu’il fasse lorsqu’il joue : on crée des histoires, on fait parler les personnages, on fait des accidents de véhicules, on imite le bébé qui pleure et le parent qui vient lui faire un bisou, … on scénarise, mais ON NE QUESTIONNE JAMAIS sur le vocabulaire pendant le jeu!!!

Donc, je conseille lorsqu’on est à table en ITT, on travaille : on fait des tacts, on trie, on sélectionne, etc. Mais quand on est dans le NET, on JOUE !! il n’y a pas de mauvaise réponse, on est libre : un enfant peut stéréotyper, ce n’est pas grave, on peut lui montrer le modèle en faisant des choses rigolotes et adaptées.

 

Au niveau moteur

Quand on demande à un enfant de faire une action, même simple : mettre un personnage sur un cheval, un bonhomme assis sur une chaise, voire même tout simplement allongé « correctement » sur le lit (pas perpendiculairement par exemple …), on s’aperçoit qu’en fait, pour certains enfants c’est déjà bien compliqué au niveau moteur.
Du coup, on peut facilement comprendre que pour eux, les playmobils ne soient pas un « jeu ». Au tout début, je fais donc faire aux enfants plein de petites actions, très simples, sur imitations, pour que les gestes soient un peu plus automatisés.

L’enfant ci-dessous, quand je le mets devant les playmobils sans aucune intervention (pour la ligne de base), il prend des objets pour les déboiter (la chaise qu’il désolidarise du pied), l’échelle dans lequel il place ses doigts pour tenter d’arracher les barreaux, ou encore il essaie d’arracher la bandoulière des sacs de playmobils.

Bref, pas grand chose d’adapté et surtout, ce qui est selon moi le plus gênant : pas de perspective « d’auto-progression » : ces activités n’ont pas d’étapes supérieures, il ne peut pas progresser dans ces gestes-là.
Cependant, on peut se dire que si la moindre petite action avec un playmobil est inaccessible pour lui, il n’est pas étonnant qu’il manipule « bizarrement » ou pas comme il faut.

 

Dans un premier temps, on va donc tenter d’enseigner des petites actions très simples : grâce aux imitations où on fait déplacer un playmobil d’un endroit à un autre : on le fait marcher (enfin trotter avec des petits sauts plutôt …) jusqu’à un endroit défini. Et hop, on en déplace une dizaine pour faire des opportunités d’enseignement et pour que l’enfant s’entraine.

 

Voici en images d’autres actions à entrainer pour que l’enfant puisse ensuite faire des petits scénarii tout seul :

Ici, je demandais juste à l’enfant d’allonger des personnages sur un lit. Au départ, il ne les dépliait pas, il les mettait la face dans le matelas (les pauvres) ou perpendiculairement au lit …. Puis, après avoir vu le modèle, il a commencé à les allonger correctement.

 

Ici, avec les objets sont en double exemplaire, je lui demande de faire la même chose que moi. Il doit donc mettre la fillette sur le cheval. Guidance physique totale obligatoire, l’exercice n’est pas facile au niveau moteur.

 

Ici, le même enfant un peu plus tard qui maîtrise maintenant l’art de mettre des playmos sur des chevaux !

 

Ici, on a plein de personnages et plein de chaises et le but est de les asseoir tous. Il faut penser à plier le playmo, à l’orienter convenablement, à être délicat pour ne pas qu’il tombe en arrière avec sa chaise, etc, … Mine de rien, pas mal de petites compétences!

 

Plus difficile : j’aide cette jeune à mettre un objet dans la main du playmo : je fais très attention à ma guidance physique. La jeune n’y arrive pas car elle ne serre pas assez la brosse à dent dans sa main droite : je lui fais donc comprendre que le problème est « par là ». Le reste (orientation de l’objet par rapport à la main, maintien du bras du playmo pour ne pas qu’il bouge, etc est très bien.)

 

 

Appariements image -> objet        et       objet  -> image

Même si l’élève a cette compétence, cela permet de prendre connaissance des objets playmobils.
Dans ce PDF (à suivre), vous trouverez des images à associer à des objets playmobils. Vous ferez ensuite l’inverse :  l’enfant devra associer les playmobils aux images correspondantes.
En fonction de ce que vous possédez, vous pourrez faire certaines cartes et pas d’autres mais globalement j’ai essayé de mettre des classiques.

 

Associer un objet à une image.

Associer de l’identique

Cela fait partie des premiers enseignements que l’on fait faire à un enfant en difficulté. En général, les enfants avec autisme sont assez bons en perception visuelle pour associer de l’identique.

Ici, j’ai pris en photo avec la tablette un assortiment de playmos dans la BàC. L’enfant doit reproduire la même séquence. Selon les playmos à disposition, l’exercice sera plus ou moins facile.

 

Associer du semblables non identiques.

Pour moi c’est une compétence importante. D’autres articles traitent de ce sujet sur mon site : taper « semblables non identiques » dans le moteur de recherche.
Il va s’agir ici de faire associer à l’enfant des items qui se ressemblent mais ne sont pas exactement les mêmes : un verre transparent à facettes, un verre droit, un verre à pied, etc, …  et une table basse en bois, une table à manger, une table de jardin à claire-voie, … Vous trouverez ce type d’exercice dans le 1er PDF pour vous donner des idées. (voir ci-après)

 

Différencier les objets des personnes.

Nous l’avions déjà vu précédemment dans l’article sur les catégories mais les playmobils sont très pratiques pour différencier les animaux des personnes, les personnes des objets, etc.
Cela va nous permettre de travailler le terme « personne » / « personnage » qui est souvent inconnu. Bien plus tard, on redivisera en « bébé / enfant / adulte / personnes âgées » avec les personnages bien stéréotypés. (voir article sur l’identité et la famille)

 

Un petit bonhomme qui tri les animaux des personnages : je guide parfois en poussant sa main au dessus du bon bac car ce n’est pas encore complètement acquis.

Lexique de base

Rien de nouveau : on sélectionne toujours du vocabulaire à enseigner qui servira à l’enfant. Donc du vocabulaire du quotidien : une assiette, une table, un lit, etc. Mais aussi le vocabulaire lié aux intérêts de l’enfant : le vélo, le monde marin, etc. Inutile de travailler avec des objets trop « spécifiques », au départ on cherche la base.

Voici ci-dessous, une grille pour côter des items que vous sélectionnerez :

La première chose à faire est de travailler le lexique pour augmenter le vocabulaire de l’enfant. Il ne pourra pas répondre aux RAFCC si il ne connait pas le nom des objets. Donc, il faut travailler les cibles en expressif et réceptif (remplissez des listes comme ci-dessus pour contrôler la connaissance des items). Assurez-vous que l’enfant fasse bien le lien entre les objets réels et ceux miniaturisés des Playmobils, car même si nous ça nous amuse de manipuler des playmo, le but est quand même là !  😉

 

Il y a 2 PDF : un est spécial boite à compter et l’autre non. Il y a des choses différentes et de niveaux variés globalement présentés en difficulté croissante. N’imprimez que ce qui est utile pour votre élève.

 

Premier PDF : couleurs, semblables non identiques, pièces de la maison et fonctions « simples »

Il se trouve ici

Le premier document est destiné à être placé dans une Boîte à compter. Vous pouvez aussi tout découper et mettre dans des petites boites, si vous n’avez pas de BàC.

Dans ce document vous trouverez :

  • Trier par couleurs : la difficulté pour l’enfant va être d’accepter de mettre des nuances différentes dans la même case : c’est souvent problématique. De plus, il y a souvent plusieurs couleurs sur le même objet : on aura tendance à dire « la chaise rouge » même si les pieds sont gris … mais ça, ça pose souvent problème aux personnes avec autisme qui sont très « rigoureuses ». Ce sera intéressant de travailler cette tolérance d’accepter de mettre dans la case rouge même si les pieds sont gris.
    Cela vous permettra également de travailler le semblables non identiques car il sera amener à mettre ensemble des objets pas strictement pareils. Il y a également une fiche avec une case « transparent » où il y a une « tâche à découper » AVANT de plastifier votre support. La tâche sera donc transparente !
Trier en fonctions des couleurs dominantes

 

  • Trier par items, avec des items différents : il faudra accepter de mettre ensemble des verres à pied avec des verres à eau, etc. Cette fiche sert surtout à vous faire un exemple car en fonction de ce que vous possedez, vous pourrez faire des tris de vélos, de chevaliers, etc.
Tri de semblables non identiques avec pictogrammes (ARASAAC)
Tri de semblables non identiques avec pictogrammes (ARASAAC)
  • Trier selon les pièces de la maison : destinés aux petits éléments.
    Dans le 2eme PDF, vous trouverez des « affiches » avec le nom des pièces de la maison à mettre dans des grands bacs pour pouvoir trier les meubles (lit, armoire, cuisinière, baignoire, table, …) en fonction de la pièce.
    Ca me parait une étape à faire avant : quand il voit une baignoire, un enfant va assez facilement placer cet élément dans la SDB si vous avez déjà entamé le tri en mettant un lavabo dans votre bac…

  • Enfin, il y a trier par fonctions « simples » : pour boire, pour nettoyer, pour s’amuser, pour cuisiner et pour manger. Ce sont en général les premières fonctions/verbes que j’enseigne.

 

Deuxième PDF, globalement plus compliqué, avec les RAFCC

 

Il se trouve ici

  • Vous trouverez le tri des meubles en fonction de pièces de la maison. On peut mettre nous les meubles et l’enfant doit mettre les étiquettes « dans le salon », « dans la salle de bain », …  L’objectif n’est pas de lire : on donne à l’enfant l’étiquette en disant « dans la cuisine » et on le laisse mettre l’étiquette dans le bac où il y a la cuisinière, le frigo, etc.
    On peut aussi faire l’inverse : on place les étiquettes, on commence à trier nous (si il n’est pas lecteur, c’est obligatoire) et l’enfant associera la suite en mettant le lavabo là où il y a dejà la baignoire et la douche, etc, …

 

  • Un tri en fonction du genre féminin ou masculin, ca ne fait jamais de mal   😉
  • Vous trouverez des bandes de RAFCC cette fois plus destinées aux enfants lecteurs. Il va s’agir d’associer (comme d’habitude étiquette-objet ou objet-étiquette) en tenant compte des :
    • fonctions des objets
    • catégories
    • caractéristiques des objets
    • et j’ai ajouté un lot qui tend vers l’intraverbal avec des inférences et des négations :-p

Voici quelques exemples en situation :

 

Les meubles VS les animaux playmobils
Les meubles VS les animaux
Associer un objet à une étiquette catégorie.
Associer un objet à une étiquette catégorie.
La formulation trompeuse est à dessein …. 😉

 

Ca, c’est pour les champion du monde ! 😉 

 

Ces documents peuvent être certainement améliorés, n’hésitez pas à me proposer des idées de RAFCC ou autres … 😉

 

Troisième PDF :  pour les lecteurs surtout. A suivre !     :-p

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Motricité fine, Pince pouce-index

Croque-noisettes

Voici un petit jeu tout simple, il fait partie des premiers jeux que l’on peut travailler avec un enfant en difficulté. Pour les plus à l’aise, ce jeu est un jeu carotte : les enfants l’aiment bien, grâce à la peluche sans doute …

On y travaille l’appariement, l’utilisation du dé, la quantité (mais on peut retirer le dé quantité dans un premier temps) et la motricité fine (pince, bimanuel, coordination œil-main, force des doigts, …)

 

Si votre enfant ne sait pas utiliser un dé, il faudra le travailler séparément avant de jouer à proprement parlé, allez lire cet article.

 

Fuzzy est vide et les noisettes (d’ailleurs ce sont des glands)  sont à coté. On lance les deux dés : on obtient « 1 bleu », il faut donc on prend une noisette bleue pour nourrir Fuzzy.

Lorsque le dé couleur indique « noisette », on peut choisir la couleur. Ca aide bien en fin de jeu quand il reste moins de couleurs disponibles.

Pour nourrir Fuzzy, il faut tenir la peluche tout en enfoncant les noisettes : c’est chouette car ca permet de travailler l’utilisation du bimanuel. Très souvent, les enfants que j’accompagne n’utilisent qu’une seule main et c’est quelque chose que je dois beaucoup travailler. Ce jeu permet donc ce travail. De plus, en fin de partie, quand la peluche est bien remplie, il faut plus de force pour rentrer les noisettes.

 

Encore un jeu canadien …. ggrrr …. c’est pas facile de se le procurer …

Pour vous le procurer, tout comme pour les autres jeux de chez Gladius, je vous facilite la tâche : Imagin’ sont les seuls revendeurs en France et donc vous pouvez contacter Seliha à l’adresse suivante :  seliha.aydemir@imagin.fr.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Aide à la création de supports, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Langage, Langage oral, Lexique - vocabulaire

Les catégories

Voici un document pour côter les catégories (ligne de base et essais). Elles sont triées globalement par ordre de difficulté (mais c’est discutable) et vous pouvez surligner celles qui vous semblent intéressantes à travailler avec votre élève. Selon la situation du jeune, certaines catégories sont peu utiles.

Commencer à travailler les catégories

Quand ? quels pré-requis?

Lorsque l’enfant a un bon répertoire de mots, on peut commencer à enseigner le classement en catégories. Pas avant. De plus, il faut que l’enfant puisse associer des semblables non-identiques (voir les nombreux articles sur ce site dans le moteur de recherche).
Ainsi, il faut que l’enfant connaisse une quinzaine d’animaux, mais aussi des noms de vêtements, de formes, de couleurs, de lieux, etc, … et c’est à partir de ce moment-là qu’il sera pertinent de les « ranger ».
Au début de l’enseignement, j’utilise des illustrations. Même pour les lecteurs, les illustrations sont plus « parlantes » que l’oral et/ou l’écrit, et moins couteuses en énergie.

ATTENTION : remarque sur le matériel : lorsqu’on fait faire du tri à un enfant, les images doivent être toutes identiques (ou toutes très différentes!!) de même taille, de même style et de même type. Si vous avez des illustrations d’images du corps dessinées et des photos d’animaux, il y a de grandes chances que l’enfant se base sur « dessin VS photo » et non sur les catégories sémantiques pour faire son classement…

Quel matériel utiliser ?

Vous pouvez utilisez des images mais aussi des objets miniatures tels que des éléments Playmobils-Barbie. Les enfants aiment manipuler des objets et cela permet de généraliser l’apprentissage.
J’aime particulièrement le travail avec les playmobils car les éléments sont tous à la même échelle : cela permet aux enfants de manipuler des items qui ont une cohérence de proportions.

Les meubles VS les animaux playmobils
Les meubles VS les animaux playmobils

 

Sur le site ARASAAC, vous trouverez des supports déjà constitués pour travailler les catégories. Voici quelques liens:

  • Classer les images dans des « maisons-catégories », ici
  • Entourer des champs sémantiques, ici
  • Classer sur une image avec un code couleur, ici
  • Classer en scratchant les images sous la bonne catégorie, ici

 

Les éditions Passe-temps ont plusieurs supports sur ces sujets. J’aime particulièrement celui-là : la valise à mots.
La pochette est très complète : elle contient des planches pour supporter le langage oral, des planches de tris et des illustrations.
Cela permet d’avoir une belle base d’images illustrées de manière identique. Elles pourront vous servir ultérieurement pour tous les RAFCC.

On peut donc travailler grâce à ce matériel le lexique de chacun des items, la mise en liens, le repérage des catégories ou encore la correspondance entre image et mot (non disponible par défaut dans la pochette mais que l’on peut faire facilement. Si vous avez ce support, je peux vous envoyer la liste des items rédigés en script et capitales.) De plus, les images qui résument les catégories font étonnement la taille des cases de BàC …. ce support a vraiment tout pour plaire 🙂 (voir photo ci-après).

Ci-dessous, j’ai sélectionné 3 catégories et l’enfant doit trier les images dans chaque case:

Il y a également le jeu de chez Imag’ines « Qui se ressemble, s’assemble » qui est très sympa, pas trop cher et que j’avais présenté ici.
Il s’agit d’un petit jeu composé de cartes sur lesquels il y a deux illustrations. On peut créer différentes règles selon ce que l’on veut travailler.
Classiquement, par exemple : on peut présenter un carte à l’élève demander « montre-moi l’animal » parmi les deux apparaissant sur la photo.
Ou encore, on peut  piocher une carte et demander à l’enfant de nommer les catégories des deux items sur les photos,
ou encore, on étale une dizaine de cartes et on retourne une carte catégorie (que vous pouvez imprimer ci-après dans le lien), par exemple « habits » et, à l’aide de tapettes-ventouses (vendues sur leur site également à 1,50€ ici) on doit attraper le plus rapidement possible une carte où il y a une photo de l’item de la catégorie donnée.
Bref, les possibilités sont infinies !

Comment ?

Pré requis :

On va suivre la progression suivante :

En réception :  le tri visuel

— Je présente 3 tas déjà formés avec par exemple : un lot avec « une vache, un chien et une tortue, un lot avec  » un hélicoptère, un camion et une voiture » et un lot avec « un slip, une chaussette et un pantalon ».
Ensuite, je donne à l’enfant une image, par exemple « un bateau » et il doit l’associer aux autres véhicules/transport. Inutile qu’il nomme la catégorie ou l’item, mieux vaut garder le silence dans un premier temps pour ne pas risquer l’erreur et pour ne pas surcharger la charge mentale.

Tri formes-couleurs-lettres : le PDF se trouve ci-dessous
Tri formes-couleurs-lettres : le PDF se trouve ci-dessous

 

En expression : Le tri visuel + association de verbal de la catégorie
Puis, quand le fait d’associer en silence est plus fluide, on peut commencer à dire « animaux » quand l’enfant met dans la boite des animaux. L’enfant va sans doute verbaliser le nom de l’item plutôt que la catégorie (forcément, vu que c’est ce qu’il connait!) et on peut reprendre en disant « oui, cheval, c’est : « animaux ».

Si vraiment l’enfant ne décroche pas du nom des items, on pourra lui donner des cartes sur lesquels figure 2 ou 3 animaux et le faire trier ces cartes-là. De cette façon, il ne sera plus tenter de donner le nom de l’animal (vu qu’il y en aura plusieurs).

 

Le verbal pur : sans images ni objets. En expression :  production verbale
On le travaille généralement en complétions de phrase, du type : « un cheval, une vache, une poule, un chat : ce sont des …..  » et l’enfant doit compléter « animaux ».
Comment faire pour que l’enfant cite des items, c’est-à-dire, qu’il puisse donner des noms d’objets quand on lui donne une catégorie.
Avec ces enfants atypiques, on a de grandes probabilités que la discussion ressemble à ça : « Dis-moi 3 animaux » et l’enfant répond : « trois animaux » (j’ai eu cette réponse encore hier …)

Voici donc une astuce :
Une fois que l’enfant connaît plusieurs mots se rapportant à chaque catégorie parce que vous l’aurez bien travaillé avec lui, qu’il sait bien trier les cartes illustrées du jeu, on travaille SANS IMAGE, avec des boutons.

Ainsi, on prend une BàC, des boutons et des images de catégories auxquelles il est habitué.
Je commence moi avec 3 à 5 boutons et je verbalise un par un les mots en posant à chaque fois un bouton dans la case : « mouton, vache, cochon, zèbre, … » je m’arrête et lui donne le dernier bouton pour qu’il le mette dans la case en verbalisant un nom d’animal. Je peux guider en échoïque si il ne dit rien, c’est-à-dire, je lui souffle une réponse, par exemple: « chat » et le guide pour qu’il pose son bouton dans la case. En général, ils comprennent tres rapidement ce que j’attends d’eux !
C’est super car c’est le tout début de l’intraverbal !

ci-desssous, une photo d’un de mes élèves, un tatoué ;-))) , qui maîtrise avec 3 items de chaque catégorie, qu’il trouve seul dans sa tête!!
Avec cette technique, vous pouvez faire varier les quantités d’items que vous voulez pour chaque catégorie en variant le nombre de boutons que vous donnez à chaque enfant. C’est souvent plus facile pour eux de trouver 10 noms d’animaux que 10 noms de meubles! Le but étant quand même qu’ils se creusent la tête et qu’ils en trouvent toujours un peu plus/des différents.

 

 

Maintenir l’apprentissage

Voici des astuces pour maintenir la connaissance des catégories tout en augmentant leur répertoire de vocabulaire.

Idées 1 :
Avec la bombe de Tic-tac Boum (Tic Tac Boum Junior, ou non) pour dynamiser les séances. Je fais souvent ca avec les enfants et leurs parents : on retourne une cartes-catégorie (du pdf ci-dessous par exemple) et on doit trouver un nom et hop, on passe la bombe au voisin qui dit un autre mot et la passe au voisin et on tourne jusqu’à ce que la bombe éclate. L’enfant en général adore. De plus, ca oblige à écouter ce que disent les autres car évidement, il est interdit de dire plusieurs fois le même item !

Idée 2 :
Toujours avec les cartes-catégories et un dé, si possible rigolo. On lance le dé et on doit donner le nombre d’items indiqués par le dé de la catégorie de la carte. Par exemple, le dé indique 5 et on a pioché la catégorie « jours », on doit dire 5 jours : « mardi, mercredi, jeudi, lundi et dimanche ».
Selon l’enfant, vous pouvez trier les cartes avant le jeu (par exemple ôter les cartes « bijoux » et « villes ».

Ici, il y a des cartes-catégories à imprimer : attention, c’est en NetB donc les couleurs sont à colorier à la main.

         

Voici un document de 20 pages avec des mots à relier qui peut être utilisé en maintien de l’enseignement, lorsque l’enfant sait faire et que l’on ne veut pas qu’il perde la compétence. (cliquez dessus pour le télécharger)

Et puis après ??  les devinettes

Ensuite, une fois que c’est maîtrisé, on va pouvoir être sur des catégories plus précises, des sous-classes : les animaux marins, les animaux à plumes, les véhicules dans l’eau, les formes avec des angles, les aliments qui sont verts, … et commencer à travailler les devinettes !!! peut-être un article suivra sur ce sujet !

 

En attendant, voici le début des devinettes de RAFCC :
Si vous avez d’autres idées, je prends volontiers pour les ajouter à ce document afin que nous en profitions tous. C’est pas évident à trouver des devinettes très faciles !

Le lexique spécifique associé à chaque catégorie

Si vous voulez des PDF spécifiques à des catégories, vous pouvez aller sur la page des compétences « pré-autonomiques » ici, où vous trouverez des PDF de lexiques plus complexes et précis, tels que : les légumes, les fruits, le bricolage, les ustensiles en cuisine, …

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Aide à la création de supports, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives

Memory

A la demande de quelques personnes, voici un article sur comment installer un jeu de mémory avec un enfant en grande difficulté.

Pré-requis :

Le memory fait partie des premiers jeux que l’on présente aux enfants, avec le loto (qui est plus facile que le Memory). Pour ces deux jeux, de toutes façons, il va falloir que l’enfant maitrise « les mêmes » et puisse associer deux images identiques. Pour travailler ces notions, vous pouvez aller consulter ces articles :
— donner le même ici
— retrouver un même parmi plusieurs ici

A ces pré-requis, il faudra que l’enfant parvienne à retourner les cartes : à travailler séparément si l’enfant ne sait pas le faire.

 

Proposition de progression

Plusieurs difficultés vont se présenter : comprendre le but du jeu (trouver 2 mêmes), le tour de rôle, accepter de ne retourner que deux cartes, accepter d’avoir retourné une image différente sans trouble du comportement.

Choix du matériel : si possible des cartes épaisses (plus faciles à retourner) et choisir au commencement des images très différentes entre elles, quitte à mixer différents jeux de memory.

 

Etape 1: Deux paires d’images, faces visibles. L’enfant doit tout simplement les prendre deux par deux.
Exemple : Dans la distribution ci dessous, on prend un nounours bleu puis le second et on dit « à toi » . Alors, on guide physiquement l’enfant pour qu’il prenne une pomme et si il n’enchaine pas en prenant l’autre pomme, on le guide tout de suite pour qu’il la prenne. On estompe notre guidance au fur et à mesure des essais lorsque l’enfant est en réussite.

Puis, on prend une série de 3X2images identiques, puis 4 paires, puis 5 paires, etc, … et on fait toujours en tours de rôle pour que l’enfant prenne cette habitude. Petit à petit, normalement, l’enfant devrait pouvoir initier lui-même le mouvement de prendre de nouvelles cartes, identiques, deux par deux et attendre que l’adulte joue avant de reprendre une paire.

Etapes 2 : Puis, on fait la même chose mais les cartes ne sont plus en ligne, elles sont distribuées aléatoirement sur une table, toujours face visible! On va les prendre à tours de rôle deux par deux, par paires.

 

Etape 3 : On place une série de 2 cartes de dos : l’enfant doit uniquement les retourner et les prendre pour les poser en paquet à coté de lui (on met une petite feuille pour qu’il pose dessus pour savoir où poser sur la table). On répète cet exercice jusqu’à ce que ce soit fluide pour l’enfant. On automatise le geste en ayant ôté la tâche d’association.

Etape 4 : On met 2 séries de 2 cartes face cachées et c’est nous qui jouons en premier. Il ne reste plus que 2 cartes que l’enfant va prendre et remiser à côté de lui. Puis, on augmente la quantité de paires petit à petit. L’objectif est de ne pas mettre l’enfant en échec au départ.

 

Etape 5 (facultative): On reprend des petits lots de cartes en double, de différentes marques pour qu’elles soient différentes, et distribuées aléatoirement sur la table. L’enfant devra les retourner par paires (évidement, il se base sur les dos de cartes qui sont différents) et il doit : repérer les double, retourner chaque carte, les prendre et les poser à côté de lui. Ca fait 3 comportements à enchainer. Ensuite, c’est notre tour, on joue doucement pour que l’enfant voit comment on procède et on alterne les tours de jeux.

 

Etape 6 : Faire comprendre à l’enfant que forcément, on va être contraint de retourner « au hasard » et que donc : on pioche une, on tente une seconde carte et si elle n’est pas identique, on la retourne. Ce n’est pas une erreur mais c’est la principe du jeu qui veut ca : pas forcément facile à accepter pour ces enfants qui sont très sensibles à ce qui est vécu comme un échec.
INUTILE de parler, on lui montre quand c’est notre tour et on le guide pour qu’il retourne lorsque c’est le sien. NE PAS lui expliquer : « alors tu vois Doudou, quand c’est pas pareil faut pas crier, c’est pas grave faut juste retourner les deux cartes blablabla », il ne comprendra pas, mieux vaut qu’il observe attentivement grâce à votre silence!

Le fait de mettre entre 3 et 5 séries de paires permettra de rendre le jeu plus attractif dans un premier temps en augmentant le risque de tomber sur la bonne carte!
Et donc, petit à petit, quand le fait de tomber sur une carte différente ne posera plus de problème, on pourra jouer « normalement » et à la fin, jouer avec l’entièreté du contenu du jeu!

 

Choisir des thème attirants, il existe des tous les thèmes possibles : superhéros, peppa pig, Kitty, Winnie, Cars, etc, … vous pouvez même en créer avec la tête des gens de la famille ou des objets de ses intérêts restreints. Il suffit d’imprimer en double exemplaire !

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Fonctions exécutives, Motricité fine, Pince pouce-index, Planification

Veggie

Encore un jeu de BS toys bien sympathique ! Les éléments sont en bois peint et les assiettes en cartonnette : un bien beau produit !
Matching avec correspondance des couleurs, combinaison formes-couleurs, lancés de dé et motricité fine !

     

Proposition de séquençage de Veggie

J’ai dégagé des niveaux qui me semblent présenter une difficulté croissante et des étapes-clefs, tout dépend de votre petit élève. Par défaut, si vous hésitez, commencez toujours par les niveaux les plus simples.

Niveau 1 :

Vous pouvez tout d’abord sélectionner une assiette et les éléments nécessaires pour le remplir. Vous mettez les aliments dans le bol puis, vous demandez à l’enfant de placer les aliments sur l’assiette avec sa main (et non la pince en bois) pour ne pas mettre toutes les difficultés en même temps. L’enfant y parvient, très bien, on continue.

Niveau 2 :

Cette fois, même chose, mais vous introduisez des distracteurs, c’est-à-dire que vous ajoutez des aliments « en trop ». Voyez si l’enfant parvient à sélectionner ceux nécessaires à son assiette en laissant les autres dans le fond de la marmite. Si vous les mettez tous, l’enfant devra brasser un peu pour éventuellement attraper ceux qui seraient en dessous. Votre élève y parvient? très bien, on continue.

Niveau 3 :

Cette fois, on fait intervenir la pince : pas évident! On peut bien entendu travailler le fait de pincer en dehors du jeu, avec d’autres éléments à transvaser (des choses plus molles tels que des pompons, de la pâte à modeler, des bouts de tissu, etc, …). Si l’enfant est en difficulté, n’hésitez pas à guider physiquement en saisissant le haut de la pince comme sur la photo ci-dessous pour corriger sa prise :

Les pinces en bois fournies dans le jeu ont une particularité : les deux « bâtons » de la pince peuvent se chevaucher du fait d’être liés avec un élastique. C’est bien entendu encore mieux pour travailler la maîtrise du geste mais peut être difficile pour un enfant qui ne sait déjà pas se servir d’une pince rigide. Vous pouvez donc au début de l’enseignement prendre des pinces plus rigides (pince à sucre, pince à cornichons, pince d’infirmière en plastique, …) pour que le mouvement soit un peu automatisé avant de vous servir des vraies pinces en bois du jeu.

 

Niveau 4 :

Puis, on peut mettre le couvercle avec les obstacles en élastiques sur le dessus de la marmite de façon à rendre l’accès à certaines pièces plus difficile. On va alors utiliser le dé de couleurs.
Pour le maniement du dé, voir l’article par ici.

Le dé va servir à changer l’orientation du couvercle à élastiques sur la marmite. Il va indiquer une couleur : il va alors s’agir d’aligner la partie pointue du couvercle avec une des 4 petites « oreilles » colorées désignée par le dé.

Attention : l’introduction du dé complique le jeu car les couleurs du dé correspondent également aux couleurs des légumes à placer dans la marmite. Les enfants vont donc avoir tendance à mêler les consignes : par exemple si l’enfant tire le dé et tombe sur le bleu, il faut que l’enfant aligne le couvercle sur la couleur bleue MAIS il peut choisir de prendre un légume de la couleur qu’il souhaite ! il n’est pas obligé de prendre un légume bleu !
Si vous craignez que ce soit trop complexe, vous pouvez vous occupez vous-même du dé pendant plusieurs parties et à force de voir, l’enfant enregistrera que le dé est « à part » et n’est pas à prendre en compte dans le jeu en tant que tel.

 

Merci à la dame de chez BS-Toys qui a eu la gentillesse de m’offrir le jeu pour que je puisse le tester et l’adapter à des enfants avec handicap !
Lorsque je lui ai expliqué, elle a tout de suite été partante pour que je le fasse découvrir à ma petite communauté !

Publié dans flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Mémoire de travail, Théories et formations ABA

Les premiers enseignements : donner le même

On me demande souvent « par quoi tu commences avec les enfants qui ont un handicap important ou qui sont très jeunes ? »

Tout dépend de l’enfant évidement et des impératifs fonctionnels mais un des premiers enseignements en dehors des troubles du comportement, est en général la compétence de « même » et d’apparier visuellement.

 

Mais plus concrètement, avec des petits, comment mettre cela en place?

Il va s’agir de faire de l’appariement, aussi appelé du matching.

Au départ, on commence par mettre en concurrence sur la table des items qui sont très différents les uns des autres (couleurs, formes, matières, …) puis on présente des objets moins différents entre eux.
Vous aurez besoin de faire des photos de ces objets, de les plastifier et de les imprimer.

Donner/associer le même : objet – objet :

Pour cela, il suffit d’avoir 2 objets identiques. C‘est très facile d’en trouver dans n’importe quel environnement : deux emballages vides de pom’pote, deux coton-tige, deux cuillères, deux paquets de mouchoirs, deux legos identiques, … Attention : les deux objets doivent être exactement identiques. Une variante pourra introduire des semblables non-identiques mais dans un deuxième temps (par exemple avec des emballages de compote de différentes marques, des cotons tiges d’autres couleurs, etc, … .

En général, pour les exercices qui vont suivre, on utilise entre 3 et 5 items que l’on place sur le bureau, jamais moins de 3.

Deux types d’appariement : un où il vous donne l’objet et un où il associe l’objet. Il faut travailler les deux de toutes façons :

—– Première version : on montre la cible à l’enfant en la tenant en main, on attend que l’enfant regarde bien la cible et on demande : «donne-moi le même ». Si l’enfant ne sait pas du tout, on va guider physiquement en guidance totale (voir ici l’article sur les guidances) pour qu’il nous le donne et estomper. (un peu comme sur le dessin d’entête de l’article)

—– Deuxième possibilité, comme sur la photo ci-dessous : 4 boîtes transparentes strictement identiques et 4 objets en double. On donne les objets un par un et l’enfant ca mettre dans cet item dans la boite avec le même. Si il ne fait rien, on le guide physiquement en guidance totale (on prend sa main dans la nôtre et on lui fait mettre dans la bonne boîte). On essaie de PARLER LE MOINS POSSIBLE : on ne donne pas le nom des objets (ca n’a aucune importance ici et ca risque de le distraire/gêner) 

Puis, on va travailler de la même manière en variant les cibles :

Donner/associer le même : image – image :
Pour cela, vous pouvez utilisez n’importe quel memory. Vous placez 3 images sur le bureau et vous en tenez une en main que vous montrez à l’enfant . Quand il a regardé la cible, vous posez la consigne :  « donne-moi le même » et vous guidez en guidance physique totale si il ne fait pas.
Vous pouvez faire dans dans l’autre sens également : poser sur la table une série de chaque image et l’enfant devra venir poser les images sur les mêmes qui sont sur la table (comme sur l’image ci-dessous).

Donner/associer le même : objet – image puis image – objet:
Les exercices se complexifient un peu : on va avoir besoin d’objets et de photos de ces mêmes objets.
L’enfant doit associer la photo que l’on montre à l’objet qui se trouve sur la table puis on fait l’inverse : il doit associer l’objet à l’image. Il faut bien exercer dans les deux sens car un enfant peut y parvenir dans un sens et non dans l’autre.

 

Donner/associer le même : semblable non identique :

Lorsqu’on travaille avec un enfant, on lui fait apparier des objets, puis des images, puis des objets avec des images comme expliqué ci-dessus.

Puis, il va falloir travailler le fait que l’enfant puisse trier des objets qui vont être « pareils mais un peu différents ». Un article sera consacré à cette tâche, néanmoins, pour obtenir des images ou des idées de jeux, vous pouvez taper « semblables non identiques » dans le moteur de recherche du site. 

En cliquant sur la photo ci dessous, vous obtiendrez un PDF avec des images « semblables non identiques » à trier :

Aucune description de photo disponible.