Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Mémoire de travail, Planification

Coco Candy

J’ai découvert récemment ce jeu qui a moins d’un an : Coco Candy, créé en 2019 par une petite maison d’édition française. Il m’a tout de suite attirée : petit jeu, petit prix et principe bien visuel et accessible au handicap!
Un jeu qui combine observation, attention, contrôle inhibiteur, flexibilité mentale, mémoire de travail et planification !  😉 le tout sans accès au langage requis !

J’ai été conquise par la simplicité des règles et du matériel : un lot de 54 cartes recto-verso qui peut s’emporter partout. C’est bientôt les vacances, ca tombe bien ! Le principe : retrouver dans un ensemble de cartes une carte ayant des caractéristiques précises.

Chaque carte présente une face avec 8 éléments et un dos avec une consigne à respecter. Les consignes apparaissent comme suit :

La zone verte : présente le ou les 2 éléments qui doivent apparaitre sur la carte. On commence par les cartes simples en ôtant les double-consigne vertes dans un premier temps.
La zone rouge : présente l’élément (il y en a toujours qu’un seul) qui NE doit PAS figurer sur la carte.

 

Le jeu adapté : découverte du matériel et des règles

Afin de faire comprendre le principe du jeu et m’assurer que l’enfant comprend bien la règle, je fais un petit entrainement.

ATTENTION : comme pour toutes les adaptations de jeu, il faut veiller à NE PAS galvauder la future règle du jeu.
Par exemple, si votre enfant risque d’être en peine, il ne faut PAS prendre une carte et lui faire chercher les éléments verts et les éléments rouges sous prétexte que cette version du jeu sera plus facile. Oui, ce sera plus facile mais n’aura aucun intérêt : la négation a sauté et si vous voulez la réintroduire après, l’enfant aura un effort énooooorme à produire pour y parvenir car il devra inhiber votre ancienne règle galvaudée.
Faire cela peut tout simplement empêcher votre élève de jouer normalement un jour.
Une bonne adaptation, c’est une adaptation qui permet d’aller tout doucement, étape par étape, vers les vraies règles du jeu en question. Sinon, tous les jeux se valent …
Je le précise car c’est quelque chose que je vois souvent !

Je vous propose donc ci-après une introduction qui va permettre de progresser et d’aller vers les règle établies par Laboludic.

Pour commencer, je présente à l’enfant un lot de cartes avec la face des 8 éléments visibles et une carte consigne (verticalisée). J’ai posé une croix rouge pour appuyer la négation car les enfants du cabinet ont l’habitude de ce symbole. L’enfant doit sélectionner les cartes (présentées en ligne bien organisée pour l’instant) qui répondent aux critères en les mettant dans la boite, les autres restent sur la table.

Ci-dessous, le jeune devait donc sélectionner les cartes sur lesquelles il y a un bonbon bleu et un bonbon rose MAIS pas de fraise !

Assez rapidement, je fais sélectionner qu’une seule carte à l’élève, il doit la prendre pour la mettre dans la boite, puis ôter l’autre pour la mettre près de lui et enfiler la nouvelle carte dans la fente pour continuer à jouer. Cette gymnastique lui permettra de comprendre la suite du jeu et comment enchainer les carte-consignes.

Le jeu originel

Donc, une fois que l’enfant a compris, on peut jouer « normalement » : la croix rouge n’est plus nécessaire et les cartes peuvent être présentées en vrac, comme il se doit dans la règle du jeu originelle.
Et vous savez quoi ? du coup, avec ce jeune, j’ai pris une belle pâtée !!!  🙂

 

Les parties sont rapides et se prêtent donc bien à une utilisation en cabinet ou simplement en activité intermédiaire dans un programme d’enseignement plus intensif.

Ce jeu ressemble au jeu tête de pioche (article ici) mais est clairement plus attrayant et les consignes sont plus explicite visuellement, je trouve.

Il permet de travailler les fonctions exécutives dans tous les sens : une fois que le joueur a trouvé une carte qui correspond aux critères demandés, ce joueur gagne la carte-critère qui se retrouve défaussée et retourne la nouvelle carte sélectionnée qui va présenter les nouveaux critères à respecter et ainsi de suite ….   la planification et l’organisation travaillent afin de garantir la fluidité du jeu !

Enfin, il est possible aussi de faire intervenir du langage dans un second temps, une fois que l’enfant a bien compris la négation « en visuel ». Après un petit travail sur le vocabulaire gourmand : « bonhomme, donut, chocolat, bonbon rose, ananas, … » il sera possible de créer des cartes-écrites pour travailler avec des indices rédigés, comme par exemple : « avec une banane et une fraise et sans chocolat », etc .

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