Publié dans Aide à la création de supports, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives

Compréhension et écoute des consignes scolaires

Avant de donner à un enfant un exercice-papier avec une consigne, il faut s’assurer qu’il connaisse bien les termes utilisés.
Ainsi, comme pour la plupart des enseignements, il va falloir isoler les difficultés : cela permettra de tester si une consigne est bien comprise ou bien si c’est plutôt l’environnement qui induit le comportement à générer. Voici un support d’enseignement en pdf avec la BàC (pdf en cliquant):


       

 

Remarques :

  • J’ai crée deux fiches à 2 niveaux différents, afin que même les NON LECTEURS puissent travailler avec. La cible ici est que l’enfant comprenne ce qu’on attend de lui lorsqu’on lui demande de souligner, colorier, etc, … donc ce qui nous intéresse est qu’il puisse identifier quelque chose de souligné, de colorié, etc, … (les exercices d’après serviront à ce que l’enfant exécute la consigne, ce qui est encore une autre compétence cognitive et graphique, bien sur!).
  • La fiche avec les termes « décorés » sert donc aux non-lecteurs car le fait de pouvoir lire la consigne n’est pas forcément ce que l’on recherche ici, et la fiche avec les termes « nus » en noir et blanc, sans indication supplémentaires servira au contraire à travailler la consigne écrite.
    Commencez par celle qui est plus facile, même si votre enfant est lecteur, afin qu’il s’habitue à extraire ce qui est important dans l’illustration. Une fois que ce sera fluide, on pourra passer à l’autre, si il est lecteur évidement.
  • Pour la consigne « barrer », j’ai utilisé les deux façons de faire : avec une croix ou avec une ligne droite sur l’élément. Pour certains enfants, il va peut être falloir isoler les « barrer d’une ligne  » et « souligner » afin de les travailler tous les deux : les deux étant vraiment proches visuellement.
  • Comme pour tous ces genres d’apprentissages, il est préférable a priori de faire une guidance échoïque en disant « souligner », « encadrer », etc, en même temps que l’enfant trie tranquillement ses étiquettes. Ensuite on pourra lui demander de verbaliser si on veut.

 

Très souvent, l’enfant se base sur ce qu’il perçoit et peu sur ce qu’on va lui dire ou ce qui est écrit.
En effet, si il y a un dessin, il y a une haute probabilité pour que la demande de l’adulte soit de le colorier, si il y a des lignes de cahier, à priori, l’enfant se dit qu’il devra écrire, si il y a des lettres placées en vrac sur une feuille, l’élève se met directement à entourer … etc,.)

Afin d’identifier d’éventuels incompréhensions d’une consigne précise (comprendre « barre », comprendre « entoure », comprendre « écris », …) et afin de travailler l’écoute (et donc de ne pas se baser sur une intuition liée à une configuration de page, comme expliqué ci-dessus), je vous propose des petits supports qui permettront de créer des exercices toujours renouvelés !

Ces petites fiches peuvent permettre tout simplement de commencer à mettre l’enfant au travail, en tout début de plaquette de 10 jetons par exemple, mais elles permettent également de travailler diverses compétences, selon vos besoins.

Voici des exemples d’exploitations :

 

Apprendre les termes relatifs aux consignes scolaires

 

Par exemple, sur la fiche ci-dessus :

Cochez les termes que vous souhaitez travailler en ce moment. Si l’enfant débute, sélectionnez uniquement deux termes (par exemple « colorie » et « barre »).
Pour cet exercice, donnez le document à l’enfant, dites : « colorie le poisson » puis une fois le poisson colorié, vous dites : « barre le crayon ».
Comme d’habitude, si l’enfant ne sait pas, on guide (guidance physique ou imitative éventuellement).

Attention, l’ordre va impacter :

  • énoncer la (ou les) consigne(s), puis donner la feuille, puis laisser l’enfant prendre le crayon. (A)
  • donner la feuille, énoncer la (ou les) consigne(s), puis laisser l’enfant prendre le crayon. (B)

Ces deux façons de procéder ne sont pas de complexités identiques. Dans la seconde manière de présenter le travail (B), l’enfant va pouvoir regarder la feuille pendant que vous énoncez les/la consignes et donc il va pouvoir se préparer mentalement en ‘prenant de l’avance’ en repérant l’emplacement des dessins. C’est une stratégie maligne, cependant, si l’enfant est en réussite, je vous conseille de corser l’exercice en énonçant la consigne puis en donnant la feuille (A).
Présentez différemment l’exercice vous permettra de percevoir si l’enfant a, ou non, développé cette stratégie économique : si l’enfant est autant en difficulté en A qu’en B, cela signifie que non !

 

Faire travailler sa flexibilité mentale

 

Accepter le changement :

J’ai délibérément mis les consignes que l’on souhaite travailler à cocher et j’ai laissé les éléments à choisir au libre choix de l’adulte. Cela permet de photocopier les pages pour les utiliser toujours différemment : si vos deux premières consignes ont été de colorier le poisson et de barrer le crayon, la prochaine fois que vous utiliserez une copie de cette fiche, vous pourrez dire « barre le sept » et « colorie le i ». Il y a de fortes probabilités que l’enfant cherche à suivre la consigne que vous aviez donnée la fois précédente. Il faudra alors qu’il s’en affranchisse, qu’il accepte de changer, travaillant ainsi sa flexibilité mentale. 

Suivre des consignes contrintuitives : 

Lorsque l’enfant est plus à l’aise avec les consignes et les changements, vous pouvez donner des consignes auxquelles l’enfant s’attend moins. Par exemple, ci-dessus, vous pouvez demander d’entourer le cercle et de colorier le i … Vous pouvez également demander à un enfant habitué à colorié un élément entier de n’en colorier cette fois qu’une partie (par exemple « colorie l’oiseau » puis ultérieurement « colorie le bec de l’oiseau »)

 

Mémoriser des consignes (mémoire de travail) :

On peut également énoncer plusieurs consignes en même temps, puis, donner la feuille à l’enfant qui devra alors conserver en mémoire jusqu’à ce qu’il puisse réaliser la tâche. 
C’est extrêmement difficile : vous verrez que les enfants ont des difficultés à conserver 2 consignes successives, aussi simples soient-elles pour eux à priori lorsqu’elles sont isolées!

Pour les plus à l’aise, vous pouvez même éloigner la feuille afin que l’enfant ait un déplacement à faire et ait à maintenir en mémoire encore plus longtemps vos deux consignes (mais non je ne suis pas sadique! 😉 ) Il y a encore plus complexe : donner 5 consignes avec en plus le déplacement !  😉

 

Bref, pleins de jolies tortures en perspectives ! 

 

 
Un support qui travaille cette fois la compréhension écrite et le suivi de consignes écrites (opérants textuels) viendra ultérieurement.