Publié dans Adaptations et critiques de jeux

Loco Circus

Loco Circus est un Smartgames recommandé pour les 3 ans et plus … clairement, pas évident à cet âge. Le design est certes assez enfantin mais ce jeu demande quand même pas mal de capacités !

Plus concrètement, il s’agit d’un puzzle et d’un casse-tête.
On a une locomotive, un petit wagon de 2 places et un grand wagon de 3 places. On dispose également de 5 types de chargement avec des formes en plastique qui sont isolées ou reliées ensemble par une cordelette.
L’objectif est de placer les formes en fonction de certaines contraintes qui apparaissent dans le livret de défis.

Pour réaliser un défi, il faut donc observer : quel(s) wagon(s) utiliser ? ensuite, dans quel sens les orienter? puis , quel(s) chargement(s) sont nécessaires et enfin, comment les agencer ?

 

Le choix et l’orientation des wagons

Les deux premières étapes n’étant pas évidentes, j’ai fait des supports intermédiaires.
L’enfant n’a pas à se soucier des formes, il se concentre uniquement sur les wagons et leurs orientations.

Je commence par une « boite à Viki » où l’enfant doit sélectionner, d’après une image (verticalisée) le bon wagon parmi 3. Ci-dessous, ok, le choix de l’enfant est correct, il le met dans la boîte.

Attention, il va falloir travailler l’orientation du wagon, il devra être dans le même sens que sur l’image.
La question de l’orientation est souvent problématique : si votre élève requière un enseignement intensif là-dessus, je vous conseille d’aller voir .
Ci-dessous, sur l’image, on voit que le « carré » est à gauche et le « rond » à droite, c’est bon, on montre à l’apprenant en pointant l’image puis la forme sur le wagon afin qu’il suive des yeux et voit que ça correspond.

Wagon orienté correctement par rapport à la carte = TB !

Ensuite, on augmente la difficulté avec plusieurs wagons.
Pour aider à la représentation, j’ai mis une longue bande de papier en support afin que l’enfant ait des rails (oui oui , il y a un jeu de mot 🙂 )
Le fait de ne pas avoir à tous les placer est, pour certains enfants, une réelle difficulté.

Ici, reproduction d’une carte avec loco + 1 wagon.

Là, on a deux wagons et donc, deux orientations à surveiller :

Ici, reproduction d’une carte avec loco + 2 wagons, qui doivent être orientés correctement.

Le placement des formes dans les wagons

Attention, la grande difficulté par rapport aux formes, c’est lorsqu’elles ont deux côtés différents : des « bi-formes » (sur la photo entourées en orange). Dans ce cas, la forme « saillante » que l’enfant voit va être différentes de la forme « en creux » que l’enfant va devoir placer correctement dans le wagon 🙂 Donc, tant que les défis requièrent uniquement les « mono- formes » (celles non entourées en orange), il n’ y a pas de difficulté particulière.

Comme pour la plupart des Smartgames, il est possible au début de faire faire à l’enfant le côté des solutions des défis (et non les défis eux-mêmes). Ainsi, ils vont s’habituer à manipuler les éléments, à comprendre le principe d’encastrement simple et pourront être en réussite avant qu’on introduise les « vrais » défis.
Ci-dessous, mise en place de l’activité « prémâchée » : le livret côté solution, le bon wagon et le bon chargement que je lui prépare à côté de lui.
L’élève a réussi et a apprécié manipuler le matériel. L’élève est parvenu à placer correctement les wagons, puis à placer le bon ensemble de formes.

Ici, pas de probleme pour placer l’étoile rouge qui se trouve à droite, car c’est une « mono-forme ».
Cependant, dans le lot de deux, on a une « bi-forme » : dans la cargaison de la locomotive, on voit une empreinte en forme de carrée mais on voit une forme ronde (bleue) sur le livret ! Alors ça, … pas facile !

En isolant cet écueil comme on le fait là, l’apprenant pourra comprendre la subtilité de ces pièces « bi-formes » et réaliser les encastrement avec succès. Il faut néanmoins les travailler en isolant pour ne pas que le train traverse la pièce … en volant ! 😉

Suite et fin …

Les défis du livret ont une difficulté croissante, comme chaque fois chez cet éditeur. Les derniers sont pas évidents du tout.
Ce beau jeu plait beaucoup : la thématique du train rencontre un franc succès au cabinet !
Loco Circus est vraiment sympa tant pour l’exercice cognitif que pour la manipulation bi-manuelle. Les wagons et la loco roulent, ce qui oblige une certaine vigilance et le maintien du convoi pendant la manipulation des chargements.

REMARQUE : sur le site de chez Smartgames, vous pouvez imprimer les livrets de défis. Cela vous permet de sauvegarder vos livrets des enfants peu méticuleux (les spirales déchirent vite les pages) et de ne pas avoir les solutions au dos si vous voulez faire travailler vos apprenants seuls sans tricheries.

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La nuit des fantômes

Un petit smartgames que j’aime beaucoup (dans les 15€) et qui s’appelle La nuit des fantômes.

Le principe est simple: des cartes de défis avec des pièces transparentes à placer de façon à mettre le faisceau lumineux sur les fantômes.

Les premier défis sont faciles : les délimitations des pièces sont tracées, il ne reste qu’à poser au bon endroit. Puis, les guidances s’estompent et il faut se débrouiller seul pour agencer correctement les pièces transparentes.

Pour les enfants qui ne comprennent pas le principe d’éclairer les fantômes, on peut rapidement faire un petit support en traçant les contours et en mettant une gommette à éclairer comme sur la photo ci-dessous:


Déjà, trouver la bonne pièce à mettre au bon endroit n’est pas évident.
Certains vont chercher un moment avant d’y parvenir!

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A propos des puzzles

Savoir faire un puzzle est une compétence qui parait basique mais qui ne l’est pas.
Cette activité mobilise beaucoup de compétences : visuelles, oui, mais aussi motrices évidement mais pas que et loin de là.
Le jeune va devoir s’organiser dans cette tache : il va falloir anticiper, planifier, organiser afin de sélectionner la bonne pièce, de la placer au bon endroit et avec la bonne orientation.

Les différents types de puzzles

Il y a principalement 2 grands types de puzzles :

               – 1ère étape : les puzzles à encastrements : dont les pièces sont en bois et viennent se loger dans l’emplacement
               – 2è étape : les puzzles avec des pièces en carton : qui ont des formes avec languette et ébauche

 Selon les puzzles, les difficultés diffèrent.

  • Par le nombre de pièces, évidement
  • Par le style d’illustrations : avec des dessins saillants ou au contraire des camaïeux d’une seule et même couleur qui seront plus difficiles à faire
  • Par le type de découpe « vaguelettes » des pièces : certains puzzles ont des vaguelettes et non des pièces découpées avec des ergots-ébauche bien saillants qui s’encastrent bien. Les pièces à vaguelettes sont plus complexes surtout pour les enfants ayant des soucis moteurs car les pièces continuent à bouger pendant le puzzle. Il faut donc les éviter avec des enfants en grande difficulté.
  • Par le type de découpe « universelle » des pièces : certains puzzles ont des découpes légèrement différentes entre elles et d’autres non. Lorsque toutes les découpes sont exactement pareilles, l’enfant peut placer n’importe quelle pièce à n’importe quel endroit et elle rentrera. Il faut privilégier les pièces avec des découpes différentes pour aider l’enfant à avoir un retour sensoriel (« ca rentre pas ») lorsqu’il va se tromper.

Remarque : il existe des « puzzles » qui portent mal leurs noms, ce sont les jeux avec des cubes à tourner dans tous les sens pour reconstituer 6 images différentes. Attention, ce ne sont pas de puzzles. Contrairement à ce que leur design peut laisse supposer, ils sont TRES TRES complexes et ne doivent pas être utilisés avec les jeunes apprentis au risque de les dégouter à vie. 

NON : on évite ce genre de puzzles très complexes qui sont aversifs.

Commencer avec les puzzles

Prérequis pour les puzzles :


Les boites à formes (voir cet article ici


  

Les puzzles à encastrements

D’une manière générale, on commence par des encastrements avec peu d’éléments (4 ou 5 maximum) et on utilise le chainage arrière pour enseigner les puzzles : on met toutes les pièces sauf une que l’enfant va devoir placer. Puis, on laissera 2 pièces à placer et enfin on retirera les 3 pièces et l’enfant devra le faire en entier.

Il en existe plein, alors ATTENTION !!! tous ne se valent pas !

Ceux « faciles » :

On commence par des puzzles à formes rondes : c’est une forme (comme le carré)  qui n’aura pas d’orientation, donc ce sera plus facile.
Sur la photo ci-dessous, vous pouvez voir le tout début de l’enseignement : on retire une pièce, celle du milieu par exemple et l’enfant doit la replacer dans la zone. C’est facile : pas d’orientation (car rond) et pas de sélection (parce qu’il n’y en a qu’une).

Puzzle marque Oxybul avec trois tailles de rond.
Puzzle marque inconnue, avec trois formes et une guidance association couleur.
Puzzle marque Djeco ; toujours peu de difficulté dans les formes, cependant, la difficulté augmente par le nombre de pièces. Ce puzzle peut également être commencé en n’enlevant qu’une seule pièce, puis 2 pièces, etc, en chainage arrière.

Ceux « difficiles »:

Puis, on pourra introduire des puzzles comme ci-après avec des formes moins faciles à encastrer. C’est le cas de la plupart des puzzles à encastrer commercialisés : les puzzles avec des animaux, des travaux, des lettres. Tous ces puzzles semblent faciles mais ne le sont pas : les formes sont très complexes et nécessitent que l’enfant regarde bien chaque forme et l’oriente au besoin.

Par exemple, le puzzle ci-après, malgré son design très « bébé » est très complexe : la cuillère demande à être mise dans le bon sens, l’assiette présente un petit ergo qu’il faut aligner, le gâteau a un coin croqué qui posera problème à coup sûr. Ce puzzle est donc bien intéressant mais pour un enfant qui a déjà un « bon » niveau en puzzle et n’est pas du tout conseillé pour débuter.

Enfin, vous pourrez trouver des puzzles « mixtes » : qui ne sont plus de l’encastrement mais qui sont des puzzles avec languette et ébauche mais qui sont en bois. Ils sont donc plus résistants et sont en général faciles pour débuter avec les « puzzles de grands ».

Les puzzles en carton

Après les encastrements de « grosses pièces », souvent en bois, on commence à travailler les puzzles cartonnés.
Différentes marques commercialisent des puzzles composés de 2 à 6 pièces : Diset, Trefl, Educa, ou encore Djeco avec ses puzzles géants.

Comparaison d’épaisseurs selon les marques de puzzles.

     

Attention aux différences d’épaisseurs entre les marques.
Il faut privilégier au début de l’enseignement les puzzles épais pour que l’enfant « ressente » l’encastrement. Ils seront également plus résistants et vous en rachèterez moins souvent ! 🙂
Ci-dessus: 4mm (Trefl Baby) et 2 mm (Diset)

Pour travailler les puzzles, il est essentiel de les varier pour éviter les biais d’apprentissage. Souvent les enfants connaissent par cœur les puzzles dont ils disposent en structures ou à la maison. Outre le fait que ce ne soit pas très motivant, faire toujours le même puzzle n’apporte plus rien.

On peut alors utiliser des puzzles avec un nombre supérieur de pièces mais le travailler en chaînage arrière (on présente le puzzle fait intégralement, moins une pièce _ puis tout fait, moins 2 pièces, etc, …. jusqu’à ôter toutes les pièces du puzzle.)
Cette astuce permet également de travailler sur des puzzles avec des personnages ou thèmes que l’enfant apprécie particulièrement.

Puzzle en chaînage arrière: on retire uniquement 4 pièces.
Dans le fond de ce puzzle CARS, il y a l’image finale en filigrane. (les deux pièces en haut à gauche ne sont pas mises)


Cela permet aussi de varier un peu cependant, c’est quand même plus agréable pour un enfant de faire le puzzle en entier, d’où la nécessité de trouver de nombreux puzzles de peu de pièces. On en trouve régulièrement sur les brocantes à petits prix.

ATTENTION : je vois souvent des éducateurs qui guident immédiatement l’enfant pour qu’il commence par les bords. La plupart des enfants avec autisme que je connais qui aiment faire des puzzles et qui n’ont (donc) pas été guidés ne commencent pas par les bords. En général ils commencent par faire les éléments qu’ils aiment ou bien démarrent par un item qui est prégnant (un visage, une grosse tâche de couleur, etc, …). Je conseille donc de LAISSER l’enfant faire (donc avec un puzzle facile), de bien observer sa stratégie spontanée et de l’aider dans sa stratégie si besoin plutôt que d’en imposer une autre moins appropriée.

Ci dessous, un enfant très à l’aise avec les puzzles mais qui ne commence jamais par les bords. Pourtant, il y parvient facilement et aime en faire.

 

 

Faire des puzzles est un bon moyen de s’occuper pour les jeunes avec handicap : ils apprennent et restent calmes, le tout avec une activité ayant une fin bien identifiée. Attention cependant à ne pas en abuser car souvent, à force de leur en faire faire, les puzzles deviennent aversifs pour les jeunes.

N’oubliez pas d’échanger, d’acheter d’occasion pour qu’ils soient variés et pour ne pas que les jeunes fassent toujours les mêmes ! 

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Totty Tiles

Totty Tiles de chez ORDA

 

Voici un jeu que j’ai découvert fortuitement en me baladant à Emmaüs, non fortuitement par contre 😉 .
C’est un jeu que j’utilise beaucoup car très adaptable et qui travaille pas mal de notions essentielles. Le simple fait de fournir des pièces de formes et couleurs basiques fait qu’en soi, il est bien utile à avoir dans sa ludothèque ! (il constitue à lui seul un jeu Logix avec les pièces fournies).

 

Comme usuellement, je crée un exercice plus facile pour commencer : il est très rare que je propose à l’enfant le jeu sans aménagements préalables (voir ci-après).

Prérequis : il faut que l’enfant soit en mesure de faire un puzzle à encastrement simple : de placer les pièces dans les bons emplacements si on lui donne par exemple les 4 pièces vertes et le plateau vert. Si ce n’est pas le cas, travaillez-le.

 

Comment créer facilement et économiquement un niveau en deçà?

De façon à simplifier un maximum, au tout début, je ne place qu’une pièce sur le plateau : le rond. Ce dernier doit être d’une autre couleur que le plateau pour faciliter la discrimination visuelle.

Ensuite, je fais des photos avec mon portable en variant les configurations possibles et les couleurs pour avoir 3 ou 4 photos à proposer à l’enfant.
Le fait d’utiliser son portable évite d’imprimer systématiquement pour tout, si vous n’êtes pas un professionnel, ces cartes ne serviront qu’un court moment, le temps que l’enfant comprenne et donc, elles ne valent pas forcément le coup d’être imprimées.

Exemple d’un modèle simple dans le portable.

Je présente à l’enfant le portable avec la photo d’une configuration, le plateau de la bonne couleur, le rond de la bonne couleur SANS OUBLIER un rond d’une autre couleur.
Ce rond incorrect est un distracteur, il est essentiel sinon l’enfant n’a aucune raison de regarder l’image : il lui suffira de mettre le rond dans l’emplacement rond, et donc, l’exercice perd de son sens car on veut, à terme, qu’il suive un modèle.

Ensuite, vous continuez à lui présenter ces photos en variant leur ordre de présentation, évidement, et vous refaites des photos en augmentant la difficulté, en ajoutant des pièces à placer sur les plateaux ou en ajoutant des distracteurs pour arriver tout doucement aux fiches cartonnées originelles du jeu.

Attention à présenter le portable/ l’image à plat sur le plan de travail ! le mettre à la vertical engendre une difficulté supplémentaire pour l’enfant car il y a un changement de plan ! Vous pourrez faire cela par la suite, bien entendu !

Ce jeu dans sa forme originelle est « TEACCHocompatible » ! 😉 et peut être mis dans des boîtes d’autonomie à l’école ou en structures.

Totty Tiles 1 pièce -PDF

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Les boîtes à formes

C’est une des premières activités que l’on fait avec un enfant.
Certains, malgré tout, peuvent être en difficulté avec cette activité. J’ai déjà rencontré des enfants avec autisme et gros troubles moteurs qui n’arrivaient pas à comprendre ni à mobiliser leur corps pour exécuter cette tâche.

Voici quelques idées pour tout doucement arriver à la boîte à formes classique :

  • Mettre des gros objets sur la table et une grosse boîte ouverte : l’enfant devra tout simplement poser, ranger les objets dans cette boîte. Si ils n’y parviennent pas, on peut les aider physiquement puis estomper.
    On peut par exemple utiliser une boîte à formes classique dont on enlève le couvercle par exemple.
  • Puis, on peut utiliser un ballon et un carton fermé (type déménagement) en découpant un cercle sur le dessus. L’enfant devra mettre le ballon dans le trou. Cette étape est plus facile car le rond n’a pas de côté (contrairement aux autres formes) donc pas de difficultés pronosupinatoires, et le cercle peut-être plus ou moins ajusté (on peut réduire le diamètre du trou pour rendre la tache plus compliquée).

Pour les collègues psy : cela correspond dans l’ABLLS-r à Z2 (en motricité fine) et B2 (en performances visuelles)

Ensuite, comme toujours, il faut être vigilant quant au type de boîte à formes qu’on proposera à l’enfant. Attention, elles ne se valent pas, loin de là, en fonction de celles qu’on choisit, elles ne mobilisent pas les mêmes compétences.

Voici quelques exemples:

 

Boite à formes Playlive :

Ci-dessus : 5 formes différentes sauf les formes-fleurs, très compliquées à discriminer …

Boite à formes de chez Tupperware qu’on voit dans toutes les brocantes ou Emmaüs : 

Ci-dessus : 10 formes, dont 3 difficiles à discriminer (étoiles/croix, hexagone/octogone, carré/trapèze)

Ces boîtes à formes sont le prérequis pour :

  • les « bouteilles tirelire » puis, l’enfant pourra continuer,
  • les « puzzles encastrements » puis,
  • les « puzzles bébé » puis,
  • les « puzzles avec contours », puis,
  • les « puzzles libres » !

Les boîtes à formes permettent également de travailler le regard, le fait de tendre et d’attraper des objets, la coopération, la co-régulation, etc, … Bref, un bon basique !

Ensuite, on peut passer à des activités d’encastrements très simples, comme par exemple celui-là que j’adore (Oxybul):

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Les 3 petits cochons …

Ce jeu est un incontournable : une sorte de puzzle à l’infini.

Smartgames, encore et toujours : il s’achète dans tous les magasins de jeux et on le trouve régulièrement sur le marché de l’occasion.

Le principe est simple : placer des cochons sur le plateau comme indiqué sur le livret puis agencer les maisons. 

Il y a 2 possibilités de jeu selon le sens dans lequel on prend le livret de défis. Soit on place les maisons de façon à ce que les cochons restent dehors (comme ci dessous sur la photo), soit on les place de façon à ce qu’ils soient cachés dans les maisons (quand le loup est aussi sur le plateau).

 

En ce qui concerne le matériel, la boite contient un livret (à deux cotés), 3 cochons, 1 loup, 3 pièces-maisons et un plateau.

Deux types de plateau existent selon la date de sortie du jeu, certains ont des picots dans le fond, d’autres non. Si les enfants que vous accompagnez ont des problèmes moteurs, attention à un petit défaut de ce jeu : les cochons tombent facilement de leurs logements si l’enfant est un peu maladroit … Il existe de nouvelles versions du plateau qui bénéficient de picots qui s’enfoncent dans le fond du cochon ce qui les stabilisent. Je vous conseille donc d’être attentifs et de sélectionner un jeu avec un plateau à picots où les figurines seront mieux maintenues dans les trous …

Ci-dessus, vous pouvez voir le livret des deux cotés (en même temps car j’ai plusieurs exemplaires de ce jeu :-p) et les deux types de plateau qui existent.

 

Faire découvrir ce jeu à un enfant très jeune ou l’adapter en cas de difficultés

Les contraintes liées à la reproduction des défis du livret et aux placements des cochons ne sont pas évidentes. Vous pouvez donc, au départ, vous affranchir de tout cela et utiliser le matériel de façon à préparer la gestion des pièces.

Pour un enfant en difficulté que j’accompagne au cabinet, j’avais rapidement tracé des contours sur des feuilles et il devait bien regarder pour orienter correctement les pièces. Le fait de tourner les pièces correctement pour modifier leurs orientations est vraiment compliqué pour lui. Il faut donc d’abord travailler cette compétence.

Apprendre à tourner des pièces

Un puzzle en chainage arrière

Ensuite, j’utilise le plateau et je fais un agencement qui remplit tous les espaces sauf ceux nécessaires pour placer une pièce sur le côté que l’enfant doit placer. 
Souvent, je fais treeeeeeeeeees longtemps cette étape en tournant le plateau ou en tournant la pièce à placer, puis en ôtant d’autres pièces mais toujours en demandant uniquement le placement de 1 SEULE pièce. 

Quand l’enfant maîtrise cette étape, j’en enlève deux. Bref, un chainage arrière petit à petit.

Reproduire le puzzle entier déjà complété

Comme d’habitude avec les Smartgames, on peut également faire une familiarisation en faisant reproduire à l’enfant les solutions qui figurent dans le livret. Le jeune doit donc placer les cochons et les maisons en suivant le modèle achevé. 

Globalement

Ce jeu plait beaucoup aux petits apprentis et il peut être utilisé aussi bien avec les enfants en difficulté qu’avec des enfants plus à l’aise qui vont alors pourvoir prendre plaisir à réaliser les défis illustrés. Je trouve particulièrement intéressant le fait que la consigne change selon le sens du livret: le travail de la flexibilité est toujours bon à prendre!

Il existe depuis début 2025  » Le loup et les 7 chevreaux ». Ce jeu est dans la même veine : avec un plateau où il faut que les chevreaux se cachent du loup mais  avec des contraintes complémentaires de tailles et de formes. Il me semble légèrement plus complexe que « les trois petits cochons » et peut donc être vu comme une suite sympa …