Publié dans Motricité fine, Pince pouce-index

Ergo manipulations diverses

Le développement de la motricité fine va conditionner les activités qui vont pouvoir être faites par l’enfant. Auprès des enfants que j’accompagne, beaucoup pour ne pas dire tous, présentent des difficultés motrices.

Avant même de s’intéresser à la motricité fine, comme dit ma copine ergo Lauriane, il faut prendre conscience que le développement moteur des membres supérieurs s’initie au niveau de l’épaule, puis progresse vers les doigts en passant par le coude, puis le poignet, la main et les doigts de manière différenciés.
Il faut respecter cette progression du proximal au distal sans sauter d’étapes sous peine de renforcer de mauvaises compensations qui seront complexes à retirer par la suite.

Lorsque la motricité globale et la posture sont adéquates, on peut s’atteler au développement de la coordination œil-main, de la coordination des deux mains (peut-être un futur article à rédiger mais cette fois en compagnie d’un(e)ergo … si certain(e)s me lisent …)  et de la motricité fine avec notamment, la fameuse « pince pouce-index » et toutes les manipulations que j’adore dites « manipulations dans la main ».

Petit mémo vocabulaire 😉 ces parties sont basées sur les nerfs qui les desservent.

Ici, je vais présenter des idées de petites activités afin de donner l’occasion à l’enfant d’entrainer les manipulations cependant, il est PRIMORDIAL de consulter un ERGOTHERAPEUTE si votre enfant a des problèmes moteurs manifestes.
Les informations ici vous permettront, je pense, de prendre conscience de toute la complexité de cette motricité et de souligner qu’on ne s’improvise pas ergothérapeute comme on ne s’improvise pas psy ou dentiste ! Nous, les pros non ergo ou parents pouvons/devons soutenir ces enseignements en donnant des occasions de manipuler mais nous devons nous référer aux recommandations précises de l’ergo qui garantira la validité d’une activité en fonction du développement sensori-perceptif de notre petit élève.

Avec un enfant sans handicap, on va pouvoir expliquer notre attente afin de travailler un objectif précis de motricité, mais … la tache se complique lorsqu’on accompagne des enfants qui ne peuvent pas comprendre nos consignes orales. Il va donc falloir organiser l’environnement de manière à ce que le matériel oriente un maximum vers le geste qu’on veut entrainer et parfois aider avec une guidance (imitative voire physique) pour obtenir le geste moteur exact que l’on veut voir apparaître.

Donc la réflexion autour du type de support à présenter est primordiale !!

Les types de pinces :

Pour attraper un objet, le bébé va faire évoluer sa prise tout au long de son développement. Petit à petit, l’enfant va adapter son geste moteur en fonction de ses capacités et de ses besoins :  attraper un gros objet ou seulement le maintenir? saisir un petit objet? le maintenir? le faire coulisser pour le faire rentrer dans quelque chose? le faire pivoter pour changer son orientation?

Ce développement de la préhension va permettre une multitude de compétences :

– soulever des objets à deux mains (souvent les enfants du cabinet oublie leur main d’appui)
– ajuster avec deux mains la position d’un objet
– manger de petits aliments
– fermer un zip
– mettre des boutons
– mettre des pressions
– attacher ses chaussures
– ouvrir des contenants comme des sachets zip
– utiliser une pince à épiler
– manipuler un trousseau de clefs
– écrire évidement !
Quelques soient la taille et la forme des objets à manipuler, il pourra ensuite, dans l’idéal vers 5 ans, obtenir une pince fonctionnelle et efficiente en fonction de l’activité qu’il veut réaliser.

Un article dédié entièrement aux activités avec la pince se trouve ici. 

Différents types de pince :

Elles sont généralement décrites en fonction du nombre de doigts utilisés.
Il y a les prises palmaires : par exemple la prise à pleine main avec l’objet contre la paume (quand on tient un verre ou une balle de tennis), ou encore la prise palmaire de force où toute la main est sollicitée et certains doigts sont tendus (brosse à dents ou couteau). Il y a les pinces tétra digitales quand on porte un sac de courses ou encore la pince tri digitales, qu’on connait bien dans l’éducatif avec la tenue de tous les outils scripteurs.

Ici, nous allons nous intéresser particulièrement au travail autour de la pince bi-digitales (2 doigts).
La pince pouce-index est la préhension qui arrive le plus tardivement dans le développement des prises, l’enfant ne pourra pas acquérir la pince pouce-index sans avoir fait l’expérience d’autres prises avant.
Ci-après, des photos où vous pouvez apprécier différentes prises, parfois adaptées à l’activité, parfois pas. Vous pouvez vous amuser à regarder si la pince vous semble fonctionnelle ou non, si elle permet d’avoir de la force ou de la précision, …

   

On distingue deux façons de pincer entre le pouce et l’index pour manipuler des objets :

— la prise en pince brute = la prise en pince inférieure :
c’est lorsque l’enfant tient un petit objet entre les coussinets de son pouce et les coussinets de son index. La prise sera « en canard » (entre 9 et 11 mois), il y a comme une forme de goutte/boudin qui apparait entre le pouce et l’index.

Par exemple ci-dessus, on voit que les doigts de l’enfant sont raides le long du crayon, la pince est « coincée » et ne pourra pas être souple en restant dans cette position. (C’est un enfant qui n’écrit pas encore)
Idem ici. Même si la prise s’améliore quand même un peu.

— la prise en pince soignée = la prise en pince supérieure :
elle se développe après la pince brute, où là, l’enfant va utiliser le sommet de ses doigts et non les coussinets pour saisir les petits objets. On verra un beau rond entre le pouce et l’index. C’est cette pince qui va être utilisée pour tenir un stylo.

 
Sur les photos ci-dessus, on voit bien le cercle se former dans la commissure et ce sont les sommets de doigts (et non les coussinets) qui sont sollicités.

Bon, on a dégrossit un peu les préhensions, maintenant, voyons tout cela en mouvements …

Les mouvements dans la main :

Les manipulations dans la main se réfèrent à la capacité à déplacer un objet d’un endroit à un autre dans une MÊME main. Il existe 3 types de mouvements distincts auxquels être attentif lorsque l’enfant manipule ou fait des activités :

  • Les translations – des doigts vers la paume ou l’inverse.
  • La rotation simple qui consiste à faire tourner un objet sur une surface plane dans un mouvement simple.
  • La rotation complexe qui inclut davantage de mouvements des doigts pour faire faire une rotation complète à un objet. Dans ce type de rotation, le pouce est beaucoup plus actif.
  • Le shifting : il s’agit de déplacer nos doigts sur l’objet pour le prendre différemment ou pour réajuster une prise. C’est par exemple un mouvement qu’on utilise pour replacer un outil dans sa main ou pour boutonner ou déboutonner.

Les translations

Il en existe 2 types :
— la translation des doigts vers la paume : un mouvement au cours duquel on prend un objet entre les doigts et où on le transfère vers la paume de la main.
— la translation de la paume vers les doigts : il s’agit du mouvement inverse. L’objet part de la paume et est transféré vers les doigts, par exemple introduire dans un distributeur à café, une par une des pièces qu’on a dans notre main.

 

Le plus facile est celui « Finger-to-palm » (des doigts à la paume) :

Il s’agit, par exemple, de ramasser des petits éléments tombés par terre : nous allons en ramasser un, puis un second puis un 3ème en les stockant dans notre main. Ce sont les doigts : auriculaire, annulaire et majeur qui font remonter le butin au creux de la paume, les deux restants (pouce index) vont continuer à ramasser en pince les autres petits éléments.
Les enfants qui n’ont pas cette capacité vont ramasser en poignées ou ramasseront un par un les éléments en les posant au fur et à mesure sur la table.

Si vous savez déjà que ce mouvement ne fait pas parti du répertoire de gestes de votre enfant, commencez au plus facile.
Voici comment moi je procède en général, mais les conseils d’ergo sont les bienvenus :
-1-  La première étape est de pouvoir saisir un élément alors qu’on a déjà quelque chose en paume.
Mettre une gomme dans le creux de la main de l’enfant en faisant une guidance physique (la moins invasive possible) pour qu’il la maintienne bien et posez un jeton qu’il devra prendre avec sa pince pouce-index. Mettre une tirelire à disposition peut être une astuce pour que l’enfant comprenne qu’il faut saisir le jeton et le mettre quelque part. Ce peut être utile pour les enfants à qui ne comprendraient pas la consigne de « prends le jeton »

-2- La seconde étape est que l’enfant saisisse le jeton mais enchaine directement en mettant ce jeton dans sa paume : il devra surement dans un premier temps tourner sa main légèrement vers le ciel (en supination) afin d’aider ses doigts (auriculaire, annulaire’ majeur à maintenir) à récupérer le jeton. On voit bien ce mouvement dans la vidéo ci-après.

Exemple d’activités :
Essayez de varier au maximum le matériel pour ne pas que l’enfant se lasse. De plus, il faut choisir des éléments petits de façon à ce qu’ils puissent être facilement stockés dans la paume de sa (petite) main.

Ici, on voit que sa main est déjà « pleine » et il ramasse un dernier jeton avec son pouce et son index!

 

 

Ici, le défi est plus complexe : je demande à cette jeune de me donner « tous les violets » : cette consigne implique indirectement le fait qu’elle en saisisse plusieurs et donc, qu’elle doive en stocker au fur et à mesure pour me donner le tout ensuite.

Sur les photos ci-dessous, on voit qu’elle prend les éléments petit à petit et les maintient auprès de sa paume au fur et à mesure :

    

On peut utiliser des petits élastiques mous de chez action, ou des petites graines, pois chiche, haricots rouges, petites perles, des petits bouts de pate à modeler ou des jetons. Le tout étant du matériel qui tient facilement dans la main et qui peut se saisir facilement avec une pince pouce-index.

 

Le mouvement inverse, plus complexe est le « Palm-to-finger (de la paume vers les doigts) » :

Ici, on va proposer par exemple à l’enfant de mettre les jetons dans la fente d’une tirelire mais cette fois, il va devoir prendre un lot de pièces dans le creux de la main et faire rapatrier ces pièces une par une depuis la paume vers le bout de ses doigts pour pouvoir les insérer dans la fente.

En utilisant de gros objets au début, cela facilitera la tache !

Sur la photo ci-après je me sers d’un Pop-it pour faire des lignes de couleurs de pompons. On remplit les trous ligne par ligne. Je donne 6 pompons jaunes dans le creux de la main de l’enfant et je lui demande de les mettre sur la ligne. Idem avec 6 autres jaunes que je lui donne en tas dans sa paume, idem avec les bleus … etc.

Il doit rabattre les pompons du coté radial de sa main pour le saisir avec son pouce et son index. Evidement, sans guidance, il prendrait tous les pompons dans sa main gauche et utiliserait sa main droite pour se servir en pompons un par un, stockés dans sa main gauche !  malin …  Donc, afin qu’il ne s’aide pas de sa seconde main, je lui tiens!

Ci-dessous, un enfant a deux pots et doit trier les 3 pompons qu’il a dans la main en les faisant descendre un par un. C’est du tri de couleurs comme on le fait classiquement seulement au lieu de mettre les pompons en tas sur la table, on les place dans la paume de l’enfant.  C’est encore très compliqué pour cet enfant alors j’oriente ses doigts de façon à ce qu’ils fassent descendre les pompons à trier :

 

Ci-dessous, j’ai mis dans la main de la petite fille 5 ou 6 pompons de différentes couleurs et je lui demande de les trier. Elle devra en faire « monter » un depuis sa paume jusqu’à sa pince pouce-index pour pouvoir ensuite le mettre dans la bonne case (il y a eu un loupé dans les jaunes ;-p ). Cet exercice est légèrement plus complexe que le précèdent car elle doit en plus être attentive au futur emplacement du pompon.

Ci-dessous, ça se complique. Avec une autre élève : je lui donne une poignée de jetons qu’elle devra faire monter un par un dans ses doigts pour pouvoir les présenter devant la fente et les insérer.
Là, on voit que sa pince est « bof bof » comme dirait son ergo Lauriane ! 😉 : faute d’être parvenue à remonter suffisamment le jeton jusqu’à l’index, elle l’insère avec une pseudo pince bi digitale pouce-majeur !

Autres idées : on peut varier et complexifier : on met plusieurs éléments dans la main de l’enfant et on lui demande d’en restituer une quantité donnée.
Par exemple ci-dessous, on a utilisé un dé ( ici de 1 à 3 car les éléments sont gros pour que ce soit plus facile) et on doit poser à coté du dé la quantité de pierres précieuses indiquée. On peut utiliser un dé à 6 faces (voire plus) si la taille des éléments à contenir dans la main le permet.

Dé fabriqué et pierres précieuse du coffre au trésor de chez ACTION (moins de 2€)

Et enfin, beaucoup plus difficile : on lui demande un élément spécifique contenu dans sa paume.
Ce peut être un item particulier : on met une noisette, une perle et un dé dans la paume de l’enfant et on lui dit « donne-moi le dé » et il doit manipuler les éléments dans sa paume et faire remonter à l’index afin de donner le dé demandé!

Ci-dessous, on met 3 billes de couleurs différentes dans sa propre main et dans la main de l’enfant. Ensuite, on doit donner le plus rapidement possible la couleur indiquée par le dé. Là par exemple, il va falloir intervertir le bleu et le jaune car le bleu se présente en seconde position.

Les noisettes viennent du jeu Feed Fuzzy de chez Gladius. On a joué avec 6 couleurs de noisette en en prenant qu’un seul exemplaire de chaque et en se les répartissant. En fonction de ce que le dé indique, ce doit être soit moi soit l’enfant qui met la bonne noisette.

Lorsqu’il y a des petits éléments maintenus à l’intérieur de la paume, on appelle ca « avec stabilisation » et cette compétence apparait vers 2 ans. Elle est très pratique dans la vie quotidienne. Les enfants « sans stabilisation » vont prendre des objets un par un et les poser (sur une table ou dans l’autre main) mais ne vont pas pouvoir les stocker dans la main au fur et à mesure qu’ils ramassent de nouveaux petits éléments.

Le shift

Le « shifting » correspond à manipuler des objets en utilisant le bout des doigts dans un mouvement souvent d’avant en arrière, on ajuste une prise grâce à la pulpe des doigts. Ce mouvement va impliquer par exemple le fait de plier les doigts pouce-index et de les tendre et de les replier … etc. Ce sont tous les petits ajustements que nous faisons sans avoir recours à l’autre main pour replacer un objet qui serait mal positionné.

On utilise cela par exemple pour tirer une languette (sans reculer le poignet ou le reste de la main.), pour décoller deux feuilles qui colleraient ensemble, pour étaler des cartes à jouer dans sa main, pour ouvrir le bouchon de feutre à une seule main, piocher une seule carte dans une pioche, découper une forme où il faudra faire bouger le papier en le tournant, pour ajuster ses doigts sur un crayon de haut en bas sans utiliser l’autre main, reculer les doigts sur une clef pour l’ajuster devant la serrure, ou encore quand on engage un bouton dans la boutonnière et qu’on doit ensuite le tirer à travers la fente en pinçant puis en pliant les doigts pour l’extraire de la fente, comme dans la photo ci-dessous :

L’enfant va shifter son boudin de pate à modeler en le hissant petit à petit pour le présenter sous les lames des ciseaux.

Les rotations

Rotation simple (RS) : tourner ou faire rouler un objet de 90 degrés ou moins avec les doigts se déplaçant comme une unité. (comme par exemple dévisser un couvercle de dentifrice)

Rotation complexe (RC) : tourner un objet complètement, en le retournant, et ce à l’aide de mouvements isolés des doigts et du pouce. (comme par exemple retourner un trombone). Cela va être par exemple d’écrire avec un crayon et de le retourner pour gommer sans utiliser l’autre main.

Pour solliciter ces rotations, on pourra par exemple :
– utiliser un crayon à double mine : un coté d’une couleur et l’autre d’une autre comme sur la photo ci-après (à défaut on peut utiliser un coton tige dont chaque bout serait mouillé avec une encre différente) (=RC)
– un crayon double avec un coté fin et un coté épais (
Twinmarkers): ils sont plus répandus (surtout chez action) et on peut demander à l’enfant par exemple de reproduire un algorithme « fin fin épais, fin fin épais, …) (=RC)
– utiliser des « mosaïques champignons » où l’enfant doit faire pivoter avec une seule main le petit picots (voir photo ci-après) (=RS/RC)
– faire mettre des trombones sur des cartelettes plastifiées (pour construire un jeu où on devra les attraper avec une tige magnétique par exemple), l’enfant devra prendre le trombone et le retourner si il ne se présente pas du on côté (=RS/RC) (voir photo ci-après, l’article pour imprimer les cartelettes est ici)
– visser des écrous sur des vis (=RS)
– utiliser des dés qu’on devra faire pivoter dans les doigts pour retrouver une certaine configuration (voir l’article là où on fabrique gratuitement le support) (=RS/RC)
– les puzzles : où il faudra faire pivoter la pièce pour la placer correctement
–  et plein d’autres encore !

Ici, le jeune (T21) ne doit pas lancer les dés (inhibition) mais les tourner dans ses doigts pour recomposer la série de nombre comme sur le modèle.

 

Sur les photos suivantes, j’ai bidouillé un feutre de chez action pour qu’il puisse avoir 2 mines de couleurs différentes. Je demande à l’enfant de colorier tel rond en rouge, tel rond en bleu et tel autre rond en rouge. L’enfant doit retourner son outil en se débrouillant d’une seule main.

Sur cette feuille il y a différents ronds à colorier, je donne oralement les consignes et l’enfant doit, selon les besoin, faire tourner son feutre. Cet enfant a adoré !
Détail du stylo « bidouillé » : j’ai mis un scotch illustré autour pour les reconnaitre parmi les autres feutres qui ne sont pas bicolore.
Feutre bi-mine de chez ACTION : on alterne épais/fin en faisant des algorithmes plus ou moins complexes.

Mettre des trombones sur un petit support cartonné et plastifié est un bon exercice de rotation (RC) :

 

Travailler avec des pièces ! : Les empiler, les aligner en les ayant en paume, retournement des pièces

Conclusion sur les mouvements dans la main :

Souvent lors des manipulations dans n’importe quelle activités, on a une combinaison de différents gestes avec les deux mains et/ ou dans une seule main.

Par exemple : on a un lot de différents petits objets playmo dans la main et on les fait tomber tous sauf le balais qu’on veut mettre dans la main du playmobil, puis on fait migrer ce balai jusqu’au bout des doigts (car on tient le personnage dans l’autre main), on le tourne si il n’est pas dans le bon sens pour que le bonhomme puisse balayer et ensuite on l’ajuste par micro-mouvements pour l’avoir bien dans notre pince pouce-index pour pouvoir ensuite le mettre en face de la main du playmo et pousser pour que ça s’enclenche.

Et bien là, on a fait tous les « in hand » ! 😉

Ce qu’il faut retenir : si l’enfant a des difficultés importantes, il faut qu’il puisse bénéficier RAPIDEMENT et PRECOCEMENT d’un suivi ergo afin de ne pas cumuler un retard trop important. Ce professionnel pourra donner des conseils qui seront précieux pour l’avancée des autres domaines développementaux.

Comment un enfant peut-il aimer jouer aux Playmobil si mettre un personnage assis est déjà un défi trop important? Comment apprendre à tracer des lettres si déjà on ne maîtrise pas le déplacement de son avant-bras?

Donner des occasions multiples et variées de manipuler, être attentif aux gestes de l’enfant et réfléchir en amont aux activités et aux gestes qu’elles impliquent me paraissent 3 points essentiels pour soutenir l’enfant dans sa progression.

 

Merci à Alicia, ergothérapeute, de m’avoir relue 😉

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La pâte à modeler

Personnellement, je n’aime pas ça, mais c’est comme la piscine : ça plait aux enfants et c’est une source d’apprentissages infinis alors finalement, on se dit qu’on va faire un effort et on partage des moments d’enseignements chouettes avec des OBJECTIFS PRECIS !

Si vous êtes éducateurs/trices, quelques soient vos cibles, elles seront (presque) TOUTES enseignables via de la pâte à modeler !

La pâte à modeler a l’avantage de pouvoir être utilisée pour le travail de compétences diverses, des plus basiques au plus complexes : l’imitation motrice, la coordination œil-main, coordination bimanuelle, le tonus du bras et de la main (j’ai eu bien des surprises avec certains enfants là-dessus), la capacité à dissocier les doigts, et le bénéfice sensoriel : le plaisir de tatouiller et l’intégration sensorielle avec massage (beaucoup d’enfants du cabinet ont les doigts crispés, gravent dans le papier tellement la force appliquée est excessive, …)

Hé oui, la pâte à modeler permet de travailler la motricité, évidement, mais aussi le visuospatial. Elle permet de faciliter ensuite certains mouvements que l’enfant aura à réaliser, par exemple en cuisine, une fois plus âgé et plus largement l’utilisation de la pâte à modeler permet la planification de tâches (pour faire une forme complexe il faut l’appréhender mentalement en petites formes faciles qu’on associe). Et évidemment, on peut travailler les volumes, les quantités, les tailles et plein d’autres choses !!

Voici donc un article dédié à la pâte à modeler où on verra en transversal plein de petites activités sympas à faire quelque soit le niveau de l’enfant.

Quelques conseils pratiques :

Afin de ne pas se retrouver avec une sorte de marron-caca-d’oie, je vous conseille de n’utiliser qu’une seule couleur de pâte à modeler à la fois.
Petite remarque : la Play Doh est comestible, donc si un enfant vous regarde en faisant mine de la manger, ne prêtez pas attention, si il en mange, ce n’est pas grave et cela évitera de tomber dans la recherche d’attention incessante qui entravera l’activité. Je dirais que 1/3 des enfants au cabinet me font le coup 😉 et finalement, ils préfèrent rapidement faire l’activité correctement ce qui est au final bien plus rigolo !
Si vous avez des mangeurs de pâte à modeler incorrigibles, vous pouvez opter pour des pâtes à faire soi-même avec des matières clairement comestibles mais elles ne se conservent que quelques jours.

Chez action 1.49€ les deux pots de pâte à modeler de la marque Play Doh ! Pas de raison de se priver. En la rangeant en faisant un cylindre compact pour limiter les surfaces accessibles à l’air, elle se conserve des mois.

S’approprier le lexique des formes à modeler

Le lexique à utiliser va dépendre du niveau de l’enfant. Pour la forme boule, on pourra utiliser « boule » ou « rond » ou « sphère », pour un boudin on pourra utiliser « saucisse » (qui est souvent utilisé par défaut par les enfants), « boudin » (que personnellement, je préfère), ou colombins » (je n’utilise jamais ce mot car je le trouve peu transposable dans la vie …)

Pour les non-verbaux, voici une petite grille que je viens de dessiner :

En général, je commence ces activités en modelant moi-même les formes et demande à l’enfant de les trier en « boules » VS « boudins « puis, avec la négation :  « boules » VS  « pas boules ».

Tri avec images : boudins VS boules
Boudins VS boules
Boules VS non boules

et dans l’autre sens ; « donne-moi une boule » ou « donne-moi un boudin » avec les formes triées dans des bacs, puis quand c’est ok, avec les formes en vrac.

 

Pour les enfants verbaux, on pourra également leur demander « c’est quelle forme? » et attendre une réponse verbale. Si votre enfant est non verbal, vous pouvez utiliser les pictos ici.

Commencer à modeler des formes basiques

Acquérir les gestes simples pour modeler les formes basiques

Pour pouvoir faire des petites sculptures représentatives, il faudra que l’enfant maitrise quelques formes basiques : les boudins, les boules, les galettes, les J, les C etc.

On essaie de faire des boules tous les deux, avec un chaînage arrière :

Il roule avec le bout des doigts.
Il roule dans ses paumes de mains (je ne sais pas comment ça s’appelle)

On fabrique des boudins : les courts peuvent être roulés avec une seule main mais les longs boudins devront mobiliser les deux mains !

Modelage de boudins à la chaîne.
Hop, coordination bimanuelle avec mouvements synchrones !

Les galettes : boules écrasées avec la paume :

 

Différentiation des doigts et pression:

On peut également trier les petites et les grosses ou encore les classer par ordre de grandeur. On pourra ensuite dire « on fait que des petites-petites-minuscules » et l’enfant devra les modeler avec uniquement 2 doigts.

Selon les formes enseignées, les procédures d’enseignement vont pouvoir varier, par exemple :
– des spirales en chaînage-arrière: on commence l’enroulé et l’enfant continue, c’est en effet plus facile à continuer qu’à commencer.
– des boules en chaînage-avant : il fait une sorte de « crotte » de pâte et on peaufine en reroulant pour une boule parfaite. 😉 pour que ce soit plus « satisfaisant » ensuite une fois combinée avec les autres formes.

Avec des outils

En général, les enfants aiment bien utiliser les outils « des grands ». Pour faire des empruntes, tout peut être utilisé. Voici des exemples en vrac de matériel utilisé en fonction des cibles :

Les champignons pour la pince et éventuellement la sériation
Des cure-dents dans la PàM pour les quantités et toujours la pince au passage.
Force exercée : en ramassant des petits bouts de PàM en veillant à ne pas les écraser !
Idem : maîtriser sa force avec une pince-infirmière.
Coordination œil-main : on enfonce un cul de crayons dans le centre d’une boule (déjà formée).
Utilisation des deux mains : une avec la fourchette qui ramasse et une qui maintient le récipient pour faire ensuite frotter le contenu de la fourchette sur le bord du bol et faire tomber la boulette de PàM si elle colle à la fourchette.
Avec une seringue : force des doigts et on obtient un magnifique boudin pour former des courbes pour « dessiner » ou pour « écrire » des lettres /chiffres !

Les ciseaux à PàM (qui ne coupent pas mais peuvent pincer fort) et des ciseaux-loop (qui eux coupent « pour de vrai ») :

Utilisation du couteau : pour apprendre à couper en sciant et non en « hachant » comme le font souvent les enfants. Il faut alors mobiliser son bras et non son poignet. On puet varier les types de couteau pour trouver celui qui sera le plus adapté et permettra à l’enfant d’être en réussite dans ses coupes :

 

Les assemblages pour former des dessins

Il va s’agir de prendre les éléments qu’il nous faut et de les agencer de façon à former des formes plus complexes.
Il y a donc plusieurs difficultés qui vont se cumuler :
– l’identification des pièces nécessaires : comprendre la forme comme étant composée de plusieurs petites unités, en boules, droites ou courbes. Cela sollicite la planification de tâches
– le modelage des pièces : il sollicite la motricité et la représentation visuelle.
– la disposition des pièces : c’est à dire les disposer les unes par rapport aux autres. Cela sollicite la représentation spatiale.

Le PDF des formes à modeler se trouve ici.

Pour faire des formes complexes, on peut : soit assembler plusieurs boudins droits, soit courber un boudin plus long. Selon les enfants, il faudra guider différemment.

Planification de ce dont on a besoin pour faire le carré : quatre boudins !
On place nos boudins préparés aux bons endroits sur la carte-modèle.
L’enfant a reproduit la forme  » flèche » sur le modèle.
L’enfant a reproduit la forme à côté. On note qu’il a joint les extrémités du boudin en les orientant dans la même direction plutôt qu’en les soudant tête-bêche.

Un exemple pratique :

Voici l’exemple de la construction d’un soleil avec un enfant : à la base il disposait du modèle du soleil et rien d’autre pour la ligne de base (=évaluation de ce que l’enfant sait faire, sans guidance ni rien, afin de voir si il sait ou non produire le comportement attendu). Le centre ainsi que tous les rayons ont été formés antérieurement, il ne reste « plus qu’à » assembler les morceaux car c’est cette partie qui m’intéressait.

Tout se passe bien quand il doit mettre à gauche, puis …. il n’y parvient plus, passage de la ligne médiane impossible et il ne tente pas d’utiliser sa main gauche non plus. Je dessine donc des rayons de soleil (au crayon craie) afin qu’il comprenne où et comment les placer. Du coup, il a repris des boudins et a fait ça :

Bon alors du coup, on a repris les basiques : orienter des boudins verticalement, horizontalement, avec guidances visuelles et environnementales derrière + petite guidance physique, puis estompage des différentes guidances. J’ai dessiné une série suffisamment longue pour qu’il y ait un croisement de la ligne médiane …

 

Quelques productions avec modèles (du PDF ci-joint) :

Dans le PDF, vous trouverez des formes simples avec des modèles qui se complexifient petit à petit.


Selon la motivation de l’enfant ainsi que ses compétences visuospatiales, motrices et en planification, il faudra adopter un enseignement en chaînage avant (pour avoir des belles formes à assembler) ou en chaînage arrière (pour qu’il fasse « seul »). Voici quelques exemples de production des enfants !

Notez encore une fois qu’on peut utiliser différents types de chainages lors de ces enseignements et que ce sera à moduler en fonction de l’enfant et des cibles :

Le lapin : finition des yeux avec la pointe d’un crayon !

Ci-dessous, des exemples d’utilisation de PàM dans d’autres cadres :

Boudins de délimitation afin que l’enfant ait un retour sensoriel pour colorier l’intérieur d’une forme.

Formation de lettres avec des boudins de PàM : avec un support ou sans, selon le niveau de l’enfant :

Avec les supers lettres de chez « Tout pour le jeu »

 

Mathématiques : partages et divisions

J’aime beaucoup utiliser la pate à modeler avec les plus grands pour comprendre le partage. L’utilisation de cette pâte permet de diviser une quantité « 1 », ce qui n’est pas possible avec des éléments en plastique usuellement utilisés dans les activités mathématiques (les jetons, marrons, pingouins, et autres).

Comme d’habitude, ce qui va être important, c’est le sens, la compréhension de ce qu’est le partage et la division. Trop d’enfants qui « font des divisions » n’ont en fait rien compris à ce que ça signifie réellement, alors dès qu’il faudra comprendre pour résoudre un problème, ils ne seront plus en capacité de la faire. Si l’enfant n’a pas compris, il fera « bêtement » ses calculs à l’école mais cela ne lui servira à rien dans la mesure où il ne pourra pas le transposer sur une « vraie » situation. On privilégie donc la compréhension « dans la vraie vie » au calcul « savant ».

On découpe des disques à l’aide d’emporte-pièces, on fait des boudins ou d’autres formes et on va faire des parts en découpant avec un couteau :

On repère que déjà, répartir des cercles sans les croper, c’est pas facile !

On partage des entiers (boudins, galette, boules, …) : on a 28 croquettes et 4 animaux, combien ont-ils chacun?

Ensuite, des problèmes du type : on a 3 tartes et 2 personnages : une chacun, ok et après, que peut-on faire avec l’élément « en trop »? on le coupe en deux. Ils ont chacun 1 et un autre morceau coupé (en deux).

Diviser pour que chacun des 3 lapins aient la même quantité : le partage est différent si on partage une saucisse ou si on partage une tarte ! ils sont trois alors on fait 3 parts.

  

Idem, en coupant en quatre parts, des boudins et des galettes :

 

Ensuite, il doit se débrouiller pour qu’il y en ait pour tout le monde, c’est lui qui partage selon le nombre de convives à régaler :

Très bien, deux lapins et une tarte, donc on coupe en deux et les deux en auront !
Deux copains arrivent, il y en a deux supplémentaires et toujours une seule tarte? OK, on coupe en 4 !

On se centre un peu sur des découpes « précises » de cercle, ce qui n’est pas évident, reconnaissons-le …

   

 

Puis, on regarde de plus près ces fameuses découpes, séparément, et on les nomme : entier, demi, tiers, quart, …
Trier des « morceaux », puis des activités du type : « donne-moi 2 quarts », donne moi ça » (et on montre l’écrit : « 1/4 »), « où est 1 quart? », « qu’est-ce que c’est? (réponse « 1/4)

On regarde et on questionne les équivalences :

 

Bref, …. les possibilités sont infinies !  😉

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Les maillons de chaîne

Ces petits maillons sont un matériel que l’on retrouve souvent dans les salles de classe ou les institutions. Comme ils sont vendus « seuls », sans consignes ni supports pédagogiques, il faut créer soi-même les consignes et donc, ils sont souvent remisés dans un placard. Enfin, chez moi, c’était comme ca jusqu’à ce que je dessine des maillons et crée ces PDF ce week-end !

Un PDF avec des exercices un peu de tous les niveaux : de la simple association de couleur avec un seul maillons coloré, jusqu’au dénombrement !

 

Motricité : séparer et assembler les maillons

Il n’est pas évident d’assembler des maillons. Mieux vaut commencer au début par les détacher : on donne une petite chaine à l’enfant et il doit les séparer pour les trier par couleur, par exemple, comme sur la photo ci-dessous.

Dénombrement : compter les maillons

Dénombrer des petites quantités de maillons, avec modèle visuel ou avec quantités chiffrées (dans des Boîtes à Compter) :

   

Fabrication de chainettes à trois maillons (dans des Boîtes à Compter) :

Le PDF est ici.

 

Dénombrer les maillons et les attacher ensemble

Voici un ajout avec un dénombrement « simple » de maillons à accrocher : (cliquer sur l’image pour avoir le PDF)

(PDF compatible avec les « links » de chez Learning resources)

D’un point de vue pratique : imprimez le PDF puis découpez les étiquettes. Ensuite, disposez-les avec des espaces afin que le plastique colle bien. En effet, comme ces étiquettes seront manipulées et maltraitées pour être enfilées dans les maillons, elles risquent de se dégradées rapidement si vous ne laissez pas une petite bordure de plastique lors de la plastification.
Ensuite, faites un trou avec une plastifieuse à l’endroit du petit cercle gris.

 

Compléter les maillons qui manquent

Il s’agit de compléter les maillons manquants dans la couleur demandée pour arriver à la somme écrite en noir. L’idée est de faire comme dans l’exercice ci-dessus (c’est pour cette raison que j’ai repris scrupuleusement la même charte graphique) mais avec des contraintes supplémentaires de couleurs …

Ci-dessous, l’enfant doit en mettre 10 en tout : il commence par un violet et doit compléter avec 9 bleus.

   

 

Coder les maillons en C, D, U : centaine, dizaine et unité :

Ci-dessous, il va s’agir de coder un nombre en maillons de couleurs. (Ajout du 15/08/24)
Si vous n’avez pas les mêmes couleurs que moi (je sais que certains ont des lots avec du rouge et non du orange) vous pouvez recolorier, AVANT de plastifier, les maillons oranges au feutre rouge afin d’être raccord avec la couleur de vos maillons à vous.

Cette série de cartelettes a été faite pour travailler autour des notions de centaines, dizaines et unités.
On peut demander à l’enfant de mettre les maillons correspondants mais également, on peut lui demander de mettre ensemble des étiquettes et des chainettes déjà formées ! Bref, que du bonheur ! 😉

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Motricité fine, Pince pouce-index, Planification, Visuo-spatial

Sur un arbre posés …

Encore un joliiiiiiiiiiiii Smartgames …. et cette fois-ci avec une nouveauté : le fait d’utiliser la pince et le recto-verso : utiliser les éléments « de dos ou de face ».

Si vous êtes ergothérapeute, ce jeu est INDISPENSABLE ! motricité fine, exploration visuelle et fonctions exécutives : toutes vos missions réunies en un seul jeu, c’est quand-même pratique, non ?

L’utilisation de la pince dans les jeux du commerce

Rares sont les jeux du commerce qui utilisent des pinces pour travailler la motricité fine et mobiliser la force dans les doigts. Quelques jeux à fabriquer existent sur le net mais restent très basiques et n’ont pas d’objectifs autre que celui de mettre des pinces d’une couleur sur une même couleur.

Dans les jeux du commerce, citons quand-même :
– Logico-pinces : avec des ergo et des planches de défis pour savoir où placer quelle couleur de pince
– Mon étendoir (qui n’est plus édité je crois) où il faut pincer les habits bicolores avec une pince qui présente les mêmes couleurs
– Domino pince : avec des pinces bicolores et un plateau circulaire
– La corde à linges : où il faut suspendre des petits habits en bois sur une corde à linge d’après un modèle
– Piccobello (Selectra) où il y a des dés colorés et des vêtements à accrocher sur une corde à linge.

 

C’est le premier Smartgames qui utilise du matériel pince. Là, il s’agit de 5 petits oiseaux de couleurs différentes qu’il va falloir fixer sur l’arbre aux endroits indiqués dans le livret de défis.
Les défis présentent une difficulté croissante, comme d’habitude, et les derniers défis sont vraiment …. pas faciles. 😉

Les pinces des oiseaux sont faciles à ouvrir (force égale à une pince à linge souple) et sont stables du fait de la largeur de la queue.

La manipulation de la pince : au niveau purement moteur.

Certains des enfants du cabinet présentent des problèmes moteurs qui ne permettent pas d’utiliser le jeu tout de suite. Une bonne occasion de retravailler les pinces sous toutes ses formes. Un article à ce sujet arrivera bientôt d’ailleurs.

Nous avons donc travaillé uniquement à placer les oiseaux sur le bord d’une boite. Les placer dans l’arbre, même aléatoirement, était trop complexe au niveau moteur : il faut viser le trou de l’arbre et c’est compliqué pour certains.

               

 

Exercice de repérage spatial et de positionnement « simple » des oiseaux.

Si votre élève est petit ou en difficulté, je vous conseille de commencer par une simple reproduction des solutions avant même d’utiliser le livret de défis.

En effet, le fait de simplement reproduire un modèle implique déjà 3 compétences.
Il faut vous assurer que l’enfant ait la capacité motrice de pincer l’oiseau dans l’emplacement mais aussi qu’il soit en mesure de placer au bon endroit l’oiseau à l’endroit recommandé ET le tout dans le sens indiqué!

Trois challenges bien sympas, et pour faire de multiples essais, je vous conseille de scanner votre livret et d’agrandir les images de solution (en imprimant ou en mettant sur un écran) afin de les couper et de présenter les arbres un à un. L’enfant a le modèle qu’il doit reproduire. Si déjà cette étape est complexe pour votre petit élève, inutile de continuer.

Attelez-vous à ce qu’il parvienne à reproduire les modèles et vous pourrez commencer les défis quand il sera à l’aise!

Ci-dessous, un enfant reproduit la solution d’un défi pris en photo avec l’ipad. Facile pour lui , donc on continue en s’attaquant aux défis!

Les premiers défis …

Sur les deux premiers défis, on voit clairement l’emplacement des oiseaux car les cases vides de l’arbre sont représentées sur le schéma d’instruction. Le repérage des positions sur l’arbre est donc facilité.

A ce stade, il va s’agir de placer les oiseaux, tous vus de face ou tous vus de dos.
Dans le cas où ils sont vus de face, il va falloir que l’enfant contourne l’arbre pour fixer les oiseaux par l’arrière. Etonnement, cela n’a posé aucun problème avec les enfants avec qui j’ai tenté : je pensais qu’ils allaient être en peine avec le fait de fixer via l’arrière de l’arbre, mais non!

Et inversement : si ils sont de dos, l’enfant va pouvoir les fixer par le devant :

 

Au niveau cognitif, les défis vont s’apparenter à Chocolate fix, Logikville ou cookies dans le sens où vous aurez des bouts de configurations à assembler et manipuler mentalement afin de reformer un tout. CEPENDANT, il est vraiment plus complexe car il fait intervenir aussi le face/dos qui contraint le joueur à se représenter la structure dans l’autre sens : un élément à gauche qui devient à droite si il est de dos !! (un peu comme dans le jeu « Gauche droite » de chez Gigamic, voir ici) L’enfant va donc devoir tourner l’arbre afin de placer les oiseaux.

Dans les derniers défis, des oiseaux gris apparaissent : même l’indice de la couleur de l’oiseaux n’est plus mentionné 😉

En conclusion, j’adore ce Smartgames qui change et offre de nouvelles opportunités de compétences : travailler en vertical, travailler la pince, le devant-derrière, le « de dos »VS « de face », l’anticipation, la planification, ….

De plus, il s’adapte à tous les niveaux de rééducation : même si les défis sont très cortiqués sur la fin du livret, la difficulté est croissante et les premiers défis sont abordables. De plus, il y a toujours la possibilité de l’utiliser « simplement » en reproduction des solutions avec les enfants plus jeunes.

Bref, pour un pro dans le domaine de la rééducation motrice ou cognitive, il est vraiment à avoir dans sa ludothèque !

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Les tampons de monnaie en euros : pièces et billets

Aaaahhhhh non mais franchement? ils ne sont pas trop trop beaux ?.!.?

Il y a sur mon site un article consacré entièrement au travail de la monnaie en euros, vous pouvez vous y rendre par ici.
Cependant, dans cet article précis, il s’agit de présenter des idées pour exploiter ces super tampons euros trop mimis !

Ce set de tampons vient de chez « Tout pour le Jeu », dont j’ai déjà parlé dans d’autres articles (accessoirement, ce sont les moins chers du marché et ils ont plein d’articles qui ne se trouvent pas ailleurs, par exemple les jeux BS TOYS dont je parlais ici, ou encore ).
Il s’agit de 15 tampons en bois avec un revêtement caoutchouc, il y a les centimes, les pièces et les billets (jusqu’à 200€). Ces tampons s’utilisent avec un encreur classique, dont vous pouvez du coup choisir la couleur.
Ils sont très lisibles et c’est bien agréable.

Attention toutefois, pensez à passer un petit coup de vernis ou un scotch sur le dessus des tampons. Le bois semble poreux alors mieux vaut protéger le dessus du tampon si l’enfant tape le mauvais coté sur l’encreur !! (et oui, ça m’est déjà arrivé avec d’autres tampons … 😉 )

S’approprier les unités : différencier euros et centimes (d’euros)

Avant tout cela, je vous conseille de travailler avec de vrais pièces, voire des pièces factices mais qui se manipulent, comme c’est expliqué dans l’article sur la monnaie.

On prépare des petits papiers tous de la même taille et on demande à l’enfant de tamponner , « 50 € », « 1 ct », « 1 € », …  cela permettra de les inviter à lire ce qui est écrit et en particulier, les unités cent/euro.
Puis, avec ces petits papiers, on pourra les trier en 2 catégories : les centimes VS les euros, comme sur la photo ci-dessous:

Il est essentiel que l’enfant se repère bien entre les centimes et les euros au risque d’être rapidement perdu !

 

Payer une somme en euros, sans les centimes :

C’est le niveau le plus facile de calcul de la monnaie : il n’y a pas de centimes.
Pensez à faire d’abord de la manipulation avec des vraies pièces ! (pièces factices en euros en taille réelle autour de 5€ ici …)

       

Pour obtenir le PDF, appuyer sur l’image ci-dessous :

Payer une somme en euros, AVEC les centimes :

Révision des additions des dizaines et des unités : on voit ci-dessous que mon petit tatoué confond encore un peu les deux.

        

Pour obtenir le PDF, appuyer sur l’image ci-dessous :

 

Feuille vierge avec un encart pour écrire une somme et un espace pour que l’enfant tamponne.
Cette feuille permet de faire des complétions de calcul : vous pouvez tamponner en rouge et l’enfant doit compléter avec une encre d’une autre couleur afin d’obtenir la somme voulue.

100 cts = 50 cts + ??
100 cts = 50 cts + ??

 

100 cts = 20 cts + ?? l'enfant s'est trompé, il a confondu 1 ct et 2 cts avec 10 cts et 20 cts.
100 cts = 20 cts + ?? l’enfant s’est trompé, il a confondu 1 ct et 2 cts avec 10 cts et 20 cts.
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Le tampon à rouler

Si vous êtes habitué(e)s à ce site, vous connaissez mon amooooourrr pour les tampons  …

Comme il n’a pas de nom, je lui en ai donné un !! il décrit bien son fonctionnement : on roule et hop, on obtient des lignes de graphisme. Ils sont vendus entre 3,50€ et 8€ l’unité selon les revendeurs de TEMU.

lignes d criture en pointill s pratique tampon rouleau parents et enseignants rouleau ligne auto encreur tampons rouler outil de pratique d criture manuscrite bleu 9

Il s’agit de tampons avec un rouleau qui forment deux lignes pleines espacées de 1,5cm. Au centre de cette bande se trouve une ligne traitillée qui sépare l’espace en deux parties égales.
Il est auto-encré : je pense qu’il y a de quoi tracer quelques kilomètres mais il y a possibilité de remplir d’encre via un petit trou sur le côté.
J’aime beaucoup cette taille et cette répartition : je trouve que 1,5 cm est accessible pour les enfants qui débutent et la ligne unique centrale permet déjà de prendre des repères visuels pour la suite. Pour les plus expérimentés, vous verrez dans les pistes graphiques qu’on peut également l’exploiter avec des productions plus complexes.

Ce tampon plaît beaucoup aux enfants et permet de les motiver : les enfants que j’accompagne sont partants pour faire du graphisme juste pour avoir l’opportunité de « rouler une ligne » ! 😉
Ces lignes peuvent être tracées en bandes plus ou moins longues selon votre support, et ce sur du papier, du carton, du papier plus ou moins rugueux, du bois, …

Voici donc la bête en action :

   

Ce tampon permet notamment de récupérer toutes les chutes de papier (les pourtours blancs des nombreux documents que j’imprime). Le fait de tracer sur une bande permet d’établir clairement la zone dans laquelle il faut écrire.

 

Rouler les pistes de graphisme …

Du coup, j’ai dessiné des lignes de graphisme à placer en porte-clef afin que les enfants puissent exploiter cette activité seuls, en enchainant plusieurs bandes graphiques.

Les pistes graphiques ont des niveaux très différents car j’ai fait un peu pour tous les enfants que j’accompagne. Pour certains qui entrent dans le graphisme (avec des traits-débouts par exemple) mais aussi pour ceux qui sont scripteurs et dont j’attends des répartitions d’éléments et des espacements particuliers entre des petits designs graphiques. Vous pourrez les trier dans votre porte-clef à votre convenance.

La procédure pour le construire est expliquée dans le document que vous trouverez ci-dessous.
A la fin de ce PDF, vous trouverez une page avec des lignes vierges afin de tracer vos modèles, et en particulier le prénom de vos élèves. La toute dernière page est un document avec des lignes, elle sert pour ceux qui n’auraient pas le tampon (ouhhhhhhhh) mais qui voudraient quand même exploiter les fiches !

Pour avoir le PDF, cliquez sur l’image :

Et voilà en situation, merci à mes testeurs d’aujourd’hui d’avoir joué le jeu ….  des ponts, des boucles, allez ….

 

 

Rouler les prénoms …

Voici des prénoms pour créer des modèles pour que l’enfant puisse les reproduire, mais également pour travailler en réceptif parmi plusieurs.

Ayant demandé sur Facebook les prénoms des enfants, j’en ai eu beaucoup …. ;-)) …. il y a 20 pages donc vous devriez trouver votre bonheur …

Ma copine maîtresse Aline m’a conseillée quant à la formation des lettres et j’ai décidé de dessiner aussi les accents et points sur les « i ». En effet, ces bandes s’adressant avant tout à des élèves avec handicap, je voulais qu’ils puissent bien « repérer » les lettres et son dans leur prénom même si ils apparaissent en majuscules. (Voir sur la photo ci-dessous)

1ère liste de prénom
1ère liste de prénom

 

2ème liste prénoms
2ème liste prénoms

 

–> INUTILE d’avoir le tampon à rouler pour ce PDF car la dernière page simule les tracés du tampon. Cependant, le tampon est vraiment une motivation pour les enfants qui adorent produire eux-mêmes leurs lignes et il facile le repérage de où écrire : si votre enfant est débutant, je vous conseille pour cet écueil de découper la dernière page en bandes uniques séparées!

 

Actuellement, je prépare les pistes graphiques avec les mois de l’année spécialement conçues pour le tampon à rouler. Donc, à suivre par ici …

Le prochain debrief sur un produit TEMU sera les outils d’écriture …. donc à très bientôt !

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Croque-noisettes

Voici un petit jeu tout simple, il fait partie des premiers jeux que l’on peut travailler avec un enfant en difficulté. Pour les plus à l’aise, ce jeu est un jeu carotte : les enfants l’aiment bien, grâce à la peluche sans doute …

On y travaille l’appariement, l’utilisation du dé, la quantité (mais on peut retirer le dé quantité dans un premier temps) et la motricité fine (pince, bimanuel, coordination œil-main, force des doigts, …)

 

Si votre enfant ne sait pas utiliser un dé, il faudra le travailler séparément avant de jouer à proprement parlé, allez lire cet article.

 

Fuzzy est vide et les noisettes (d’ailleurs ce sont des glands)  sont à coté. On lance les deux dés : on obtient « 1 bleu », il faut donc on prend une noisette bleue pour nourrir Fuzzy.

Lorsque le dé couleur indique « noisette », on peut choisir la couleur. Ca aide bien en fin de jeu quand il reste moins de couleurs disponibles.

Pour nourrir Fuzzy, il faut tenir la peluche tout en enfoncant les noisettes : c’est chouette car ca permet de travailler l’utilisation du bimanuel. Très souvent, les enfants que j’accompagne n’utilisent qu’une seule main et c’est quelque chose que je dois beaucoup travailler. Ce jeu permet donc ce travail. De plus, en fin de partie, quand la peluche est bien remplie, il faut plus de force pour rentrer les noisettes.

 

Encore un jeu canadien …. ggrrr …. c’est pas facile de se le procurer …

Pour vous le procurer, tout comme pour les autres jeux de chez Gladius, je vous facilite la tâche : Imagin’ sont les seuls revendeurs en France et donc vous pouvez contacter Seliha à l’adresse suivante :  seliha.aydemir@imagin.fr.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Motricité fine, Pince pouce-index, Visuo-spatial

Abaque ville ou Stack Towers

Tout comme Croque-chaussettes que vous aviez pu voir dans cet article, Abaque Ville (Stack Towers) est un jeu néerlandais de chez BS Toys.
Abaque ville fait parti des 3 jeux envoyés par BS TOYS pour que je les teste avec les enfants qui présentent des problèmes neuros. C’est quand même très sympa de leur part : merci !
Les pièces sont très colorées et en bois, c’est bien agréable …

Matériel :

Ce jeu est composé de 3 tiges sur un support en bois. Il y a 42 perles en bois de 7 couleurs différentes. Ce sont ces couleurs qui m’ont tout de suite séduite ainsi que la possibilité de ne mettre qu’une seule tige de bois pour adapter et rendre la tâche plus facile et/ou moins longue.

 

A noter, il y a dans la boîte également une petite cordelette sur laquelle on peut enfiler les perles. Personnellement, je ne l’ai pas utilisé.

Exercice de motricité fine facile à réaliser

Je vous avais déjà montré mes petits rectangles de tissus à boutonner ici.
Cela permet à l’enfant de le contraindre à utiliser sa seconde main pour écarter la boutonnière afin d’enfiler le rectangle sur la tige en bois. Souvent, les enfants que j’accompagne n’utilise pas du tout leur main d’appui …  🙁
Pour en faire un jeu, quand l’enfant peine moins, je distribue 10 rectangles chacun et on lance un dé de couleurs (voir l’article sur les dés ici) : on place un rectangle correspondant à la couleur du dé et le premier qui n’en a plus, gagne.
Plus tard, lorsque l’enfant maîtrise sur la tige en bois, je lui fais enfiler sur un ruban (voir photo ci-après)

   

Parenthèse couture : au niveau matériel, il vous faut des chutes de tissu et une machine à coudre qui fait les boutonnières. Eventuellement une Grand-Mère sympa si vous ne savez pas coudre. C’est extrêmement simple : faire deux rectangles cousus endroit contre endroit et laisser une ouverture de moins d’un centimètre. Couper les angles pour ne pas faire de surépaisseurs. Retourner par l’ouverture et refermer l’ouverture. Ensuite, faites une boutonnière au milieu : les miennes mesurent 2,5 cm. Et c’est prêt !!
Pour les plus confiantes, vous pouvez fermer le rectangle, couper les coins, retourner et fendre légèrement au centre là où sera la future boutonnière : dans ce cas il n’y aura pas d’ouvertures à reboucher.

Proposition d’enseignement à l’élève

Comme prévu, j’ai rapidement crée des fiches plus faciles pour mes enfants pour qui le jeu tel quel était inaccessible.
Sur le support en bois, on ne place que la tige centrale et on sélectionne pour l’enfant les deux pièces de la carte. On guide, on estompe, comme pour les autres enseignements !

Globalement ; il faut que l’enfant apprenne à regarder le modèle en commençant PAR LE BAS, puis à examiner les perles dont il dispose pour choisir la bonne, puis à la sélectionner pour la mettre sur la tige. Puis, re-regarder le modèle pour examiner celle qui se place directement au-dessus, etc, …
Donc : au début apprentissage sans erreur : on guide physiquement en faisant pointer à l’enfant la bonne pièce et on ne donne pas accès aux pièces tant que l’enfant n’a pas regardé!!!, puis en dirigeant sa main vers la bonne pièce, puis … etc … et on estompe ensuite.

Ici, on voit un petit élève avant et après le début de l’enseignement. Ces vidéos sont sur la même séance d’apprentissage.  Il s’agit de Crazy Cups mais la démarche est la même.

Vidéo 1 :
Dans cette vidéo, il est question de prendre connaissance de ce qu’il  sait faire là, aujourd’hui, sans enseignement  préalable : c’est la Ligne de Base (qu’on appelle LDB pour les intimes). Je présente à l’enfant la carte et les gobelets, il doit se débrouiller. On repère qu’il a compris mon attente mais comme il commence par le haut (ce qui est un peu logique quand-même) il est rapidement perdu et échoue. Donc, quand on observe ça, surtout, on ARRETE VITE pour ne pas qu’il prenne de mauvaises habitudes.

Empiler au Crazy cups : Ligne De Base à ne faire qu’une fois sans insister !

 

Vidéo 2 :
Après quelques essais et quelques guidances (Guidances environnementale : je fais disparaitre les étages non concernés avec un cache blanc pour qu’il regarde le bon élément, je vérifie qu’il regarde bien la cible (il me facilite la tâche car il verbalise même si je ne lui ai pas demandé) si ce n’est pas le cas, je le bloquerai pour ne pas qu’il ait accès aux pièces, puis, je guide physiquement pour qu’il prenne le bon gobelet et j’estompe rapidement car je vois qu’il se dirige vers les bonnes couleurs de gobelets. Il ne faut pas qu’il s’habitue à être trop guidé pour ne pas apprendre à être passif.

 

A la fin, il sonne et je dis « très bien » pour toute la séquence jusqu’à la sonnerie. Sonner est un comportement attendu car je le travaille pour le futur jeu de Crazy Cups.

Adaptation : des cartes avec 2 à 3 éléments sur une tige

Voici donc des cartes adaptées avec 2 ou 3 éléments à placer (PDF en cliquant sur l’image) :

Modèle posé à côté pour que l'enfant se repère mieux
Modèle posé à côté pour que l’enfant se repère mieux.   
Cartes à 2 et à 3 éléments.
Cartes à 2 et à 3 éléments.

Ce petit jeu à empilement fait partie des basiques dans l’éducation : suivre un modèle, saisir des petits éléments, coordinations oculomotrice et bimanuelle, repérage spatial, etc, …

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Veggie

Encore un jeu de BS toys bien sympathique ! Les éléments sont en bois peint et les assiettes en cartonnette : un bien beau produit !
Matching avec correspondance des couleurs, combinaison formes-couleurs, lancés de dé et motricité fine !

     

Proposition de séquençage de Veggie

J’ai dégagé des niveaux qui me semblent présenter une difficulté croissante et des étapes-clefs, tout dépend de votre petit élève. Par défaut, si vous hésitez, commencez toujours par les niveaux les plus simples.

Niveau 1 :

Vous pouvez tout d’abord sélectionner une assiette et les éléments nécessaires pour le remplir. Vous mettez les aliments dans le bol puis, vous demandez à l’enfant de placer les aliments sur l’assiette avec sa main (et non la pince en bois) pour ne pas mettre toutes les difficultés en même temps. L’enfant y parvient, très bien, on continue.

Niveau 2 :

Cette fois, même chose, mais vous introduisez des distracteurs, c’est-à-dire que vous ajoutez des aliments « en trop ». Voyez si l’enfant parvient à sélectionner ceux nécessaires à son assiette en laissant les autres dans le fond de la marmite. Si vous les mettez tous, l’enfant devra brasser un peu pour éventuellement attraper ceux qui seraient en dessous. Votre élève y parvient? très bien, on continue.

Niveau 3 :

Cette fois, on fait intervenir la pince : pas évident! On peut bien entendu travailler le fait de pincer en dehors du jeu, avec d’autres éléments à transvaser (des choses plus molles tels que des pompons, de la pâte à modeler, des bouts de tissu, etc, …). Si l’enfant est en difficulté, n’hésitez pas à guider physiquement en saisissant le haut de la pince comme sur la photo ci-dessous pour corriger sa prise :

Les pinces en bois fournies dans le jeu ont une particularité : les deux « bâtons » de la pince peuvent se chevaucher du fait d’être liés avec un élastique. C’est bien entendu encore mieux pour travailler la maîtrise du geste mais peut être difficile pour un enfant qui ne sait déjà pas se servir d’une pince rigide. Vous pouvez donc au début de l’enseignement prendre des pinces plus rigides (pince à sucre, pince à cornichons, pince d’infirmière en plastique, …) pour que le mouvement soit un peu automatisé avant de vous servir des vraies pinces en bois du jeu.

 

Niveau 4 :

Puis, on peut mettre le couvercle avec les obstacles en élastiques sur le dessus de la marmite de façon à rendre l’accès à certaines pièces plus difficile. On va alors utiliser le dé de couleurs.
Pour le maniement du dé, voir l’article par ici.

Le dé va servir à changer l’orientation du couvercle à élastiques sur la marmite. Il va indiquer une couleur : il va alors s’agir d’aligner la partie pointue du couvercle avec une des 4 petites « oreilles » colorées désignée par le dé.

Attention : l’introduction du dé complique le jeu car les couleurs du dé correspondent également aux couleurs des légumes à placer dans la marmite. Les enfants vont donc avoir tendance à mêler les consignes : par exemple si l’enfant tire le dé et tombe sur le bleu, il faut que l’enfant aligne le couvercle sur la couleur bleue MAIS il peut choisir de prendre un légume de la couleur qu’il souhaite ! il n’est pas obligé de prendre un légume bleu !
Si vous craignez que ce soit trop complexe, vous pouvez vous occupez vous-même du dé pendant plusieurs parties et à force de voir, l’enfant enregistrera que le dé est « à part » et n’est pas à prendre en compte dans le jeu en tant que tel.

 

Merci à la dame de chez BS-Toys qui a eu la gentillesse de m’offrir le jeu pour que je puisse le tester et l’adapter à des enfants avec handicap !
Lorsque je lui ai expliqué, elle a tout de suite été partante pour que je le fasse découvrir à ma petite communauté !

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Croque chaussettes

Un jeu découvert récemment : Crocs’ Socks, que j’appelle « Croque chaussettes » avec les enfants, de chez BS Toys.
C’est une marque que je ne connaissais pas, néerlandaise, qui commence tout juste à se faire connaitre ici. La chargée du développement en France, très sympa, a décidé de m’envoyer des jeux en échantillon pour que je les teste avec des personnes avec handicap ! Youpiii. Merci encore à elle …

Le jeu contient des cartes très épaisses, ce qui est bien agréable, et 4 énoooormes ventouses (6 cm de diamètre) colorées pour attraper les dites cartes. Il est vendu moins de 20€ (à Tout pour le jeu ou encore Botanic, ou sur le net)

Le principe  : il y a des chaussettes à motifs qui vont par paires et des cartes avec des crocodiles qui ont perdu une chaussette.


Le gros plus de ce jeu, outre les illustrations vraiment chouettes (ni trop bébés, ni adultes), ce sont les ventouses qui font de ce jeu un « jeu carotte » ( = jeu qui sert de renforcement entre plusieurs temps d’activités pédagogiques) Les enfants adhèrent à fond et se les collent sur les joues !  😉

 

Quelles étapes pour ce jeu ?

Tout d’abord, on peut faire trier les cartes-chaussettes en paires. On peut préparer le tri (plus facile) ou non, tout simplement donner le tas entier et l’enfant devra s’organiser pour trier (plus complexe).

Ensuite, première étape d’appariement pour que l’enfant comprenne le principe de choisir le bon motif de chaussette, je prends un crocodile à qui il manque une chaussette gauche. et je trie un ensemble de 3 ou 4 chaussettes gauches (avec le bon motif dedans, évidement).
L’élève n’a pas à se poser de questions : il faut prendre celle qui a les mêmes motifs. En général, cette étape, ca va tout seul !

   

Puis, afin de comprendre qu’il y a une gauche et une droite, je fais apparier à l’enfant en laissant uniquement ce choix  (voir photo ci-dessous) : il est donc contraint à bien observer et à cibler le problème d’orientation. Attention, les enfants à cette étape ont tendance à vouloir choisir la même chaussette que celle qu’ils voient sur le crocodile pour faire de l’appariement strictement identique. Or, il faut que l’enfant prenne celle qui manque, donc celle qui est différente.

Une fois que l’enfant est à l’aise avec l’étape ci-dessus, vous pouvez étaler les cartes-chaussettes comme préconisé dans la règle du jeu. On fait un tas de carte avec les crocodiles et on retourne la premeire du tas : le premeir à attraper la bonne chaussette garde la carte-crocodile. on replace la carte-chaussette et hop, on continue.

Celui qui a le plus de cartes gagne la partie !

C’est vraiment un petit jeu simple et sympa. Si la prise en compte « gauche/droite » est trop complexe, on peut jouer sans en triant les cartes « pied gauche » pour introduire bien après la totalité des cartes et jouer avec la question de la latéralité.
Le matériel est de qualité : les cartes sont très épaisses, les ventouses sont bien finies et semblent résistantes. Bref, j’adhère !!

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Motricité fine, Pince pouce-index

Dr microbes

Ca fait des années que je travaille avec ce jeu de chez Blue Orange que j’aime beaucoup. Il fait partie de mes premiers achats pour le travail.

Le thème : développer un antidote pour lutter contre les virus.

Le principe du jeu : on a chacun une pince et une boite de pétri avec 4 compartiments; on a accès à une boite de germes et on doit réaliser le défi qui est sur la carte avant l’autre partenaire pour remporter la carte, et le premier à avoir 5 cartes gagne la partie ! les parties durent 15 minutes environ, donc rapide et sympa pour des séances de travail.

Le petit plus que j’apprécie bien : il travaille le moteur ET le cognitif, et ca, ca peut être intéressant quand on est professionnel et qu’on a en accompagnement des enfants de niveaux/âges différents.
Le matériel n’est pas » bébé », donc, c’est un avantage pour les ados avec qui on voudrait travailler la pince ou l’appariement objet/image.

Introduction du jeu

Au tout début, je demande à l’enfant de « faire la même chose » que sur la carte. Le jeu devra toujours comporter cette phase de reproduction.
En fonction du positionnement de la boite de pétri et de la carte, cela peut ne pas être évident. Lors des premiers essais, il faudra s’assurer que les deux soient dans le même sens pour faciliter l’appariement.

 

Puis, inférer quels sont les éléments manquants

Il va s’agir de placer un élément par case en respectant des règles :

Le plus facile est de commencer par les cartes où il faut deviner l’antidote (quand la grande case est vide) : il faut regarder les 3 germes et choisir un élément qui soit de forme ET de couleur différente.
(Si cet exercice est trop difficile, vous pouvez tenter de jouer au jeu « PIPPO – Gigamic » où il faut retrouver la couleur qui manque, puis l’animal qui manque, puis les deux _ voir l’article éponyme ici)

 

Par exemple, ci dessous, la carte en haut à droite sera la plus facile : il faudra un élément ni bleu ni vert (donc rouge) ni saucisson, ni S, ni savate (donc steak). Ah oui, personnellement, je leur donne des noms pour que ce soit plus facile dans ma tête !  😉

Vous pouvez également vous servir de pictos : vous dessinez les formes et les couleurs et les enfants pourront sélectionner plus facilement le bon élément :

 

C’est un jeu de rapidité, d’observation et de résolution de problème avec déductions qui est vraiment chouette et qui plait beaucoup aux enfants.
Il y a 2 variantes : celle avec un virus violet et celle où on peut mettre le bazar dans la boîte de pétri des autres !

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Jour et nuit

Jour et nuit est un joli smartgames en bois : il permet de travailler l’observation, la motricité et la logique. Il s’agit de reproduire des illustrations qui figurent dans le livret de défis : d’un coté, on peut bien voit toutes les pièces et de l’autre, c’est beaucoup plus difficile, il s’agit de reproduire mais l’enfant ne dispose plus que de la silhouette de la globalité de la construction.

Je rappelle que ce site est destiné aux enfants avec handicaps (moteurs et neurologiques pour ceux que j’accompagne), donc, si votre enfant ne présente pas de difficulté, vous pouvez sauter les étapes inutiles. Ce jeu n’a pas besoin d’adaptations particulière pour les élèves neurotypiques!
Parce que pour les enfants avec handicap, très souvent ces jeux-là sont complètement accessibles mais ils ne le seront jamais si on leur donne le jeu tel quel dès la 1ère présentation. Ils vont tenter dans tous les sens, l’adulte va les aider tout du long et finalement, l’enfant n’est pas proactif et a des risques de devenir dépendant à la guidance de l’adulte.

 

Prise en main du jeu

Le moteur

Au début, j’ai été étonnée de voir que les enfants étaient en difficulté pour enfiler les pièces de bois, même ceux qui maitrisaient l’enfilage de perles ! Pour la perle jaune, pas de problème car elle a une forme habituelle mais pour les autres, comme le triangle par exemple, plusieurs enfant présentait la pièce de bois « à plat » et non face au trou.
La première étape est donc de les laisser libre, et de leur donner une consigne du type : « mets dessus » afin d’identifier si des pièces posent problème et si oui, travailler intensément celles qui posent problème.
Quand la difficulté motrice est écartée, on passe à la prochaine étape.

 

L’identification des pièces : un pdf adapté.

Globalement, il n’y a pas de soucis sauf pour les têtes de bonhommes qui peuvent se confondre facilement.
Puis, la seconde difficulté va être la multiplicité des pièces ; prendre une seule est facile mais souvent l’enfant s’arrête là. Il va falloir qu’il apprenne à re-regarder la carte pour prendre les autres pièces demandées.

Les cartes adaptées référencée « 0 » du pdf  permettent cela. On sélectionne 3 pièces parmi toutes celles du jeu.
N’oubliez pas de mettre un « fond blanc » pour faciliter la tâche. L’enfant se mettra sur ce « tapis » pour placer ses pièces.
Vous pouvez également mettre une boite et l’enfant devra les mettre dedans. (un peu comme sur la photo ci-dessous)

L’identification du sens des pièces et de la tige.

La compétence du sens de la pièce reste une difficulté : il faut la travailler avant (il y a des articles sur ce site pour travailler cette compétence d’observation du sens puis, quand c’est maîtrisé, il faut encore que l’enfant soit vigilant au sens ET à la pièce à choisir.

De plus, il va falloir que l’élève place sa pièce sur la bonne tige : qu’il repère qu’il y en a une à gauche, une au milieu et une à droite. Il n’a pas besoin de savoir verbaliser ces termes pour jouer au jeu, cependant, il va falloir qu’il discrimine visuellement que ce sont des places différentes.

Les cartes adaptées numérotées de 1 à 30 servent à travailler principalement ces deux compétences mixées.

 

En avançant dans les défis adaptés, la difficulté augmente. Après le 30ème, vous pouvez présenter à l’enfant le livret originel et normalement, il dev rait pouvoir le faire sans guidance!
Puis, vous pourrez tenter les défis dans le noir une fois que l’enfant connait bien les pièces.

 

Pour le PDF des cartes adaptées, cliquer sur l’image :

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Bubble Jungle

Jolie surprise pour ce jeu que je pensais plus être un « jeu carotte » qu’un jeu pédagogique en tant que tel.
Un « jeu carotte », c’est un jeu attrayant et rigolo qui plaît aux enfants et qui permet de rythmer les séances de travail avec des moments moins studieux. Ils servent également de renforçateur en fin de plaquette de jetons.

Incontestablement, ce jeu plait énormément aux enfants et ils me le demandent au cabinet !

J’imaginais plus un jeu uniquement fun, un peu excitant à la « Hippogloutons » mais en fait, non : j’ai été étonnée de voir que ce jeu monopolisait des petites compétences utiles à travailler. Et en plus, les enfants avec qui j’ai pu jouer l’aiment bien.

Présentation du jeu

Déjà, le tapis de jeu est très sympa : c’est le fond de la boîte qui sert de piste, il est couvert d’une matière genre tapis de souris afin d’offrir une surface de jeu légèrement molle et d’amortir l’impact auditif et tactile des chocs lorsqu’on presse le bout de la trompe pour attraper les boules.

Il y a 4 éléphants de couleurs différentes : jaune, bleu, rouge et vert et plein de billes colorées!

Les cartes du jeu

Simples, il y a trois types de cartes avec trois possibles :

  • Ramasser n’importe quelle boule en remplissant sa trompe
  • Ramasser les boules de la même couleur que notre éléphant
  • Ramasser les boules qui sont représentées sur la carte.

Mon expérience avec ce jeu

Evidement, je n’ai pas joué en compétition avec eux, j’ai présenté le jeu au fur et à mesure, étape par étape.

Les enfants ont été attirés pour saisir les éléphants et jouer. Cependant, la prise a du être travaillée pour grand nombre d’entre eux : souvent ils les tenaient par la trompe, ils les tenaient à deux mains ou encore ils les renversaient pour les nourrir « à la main »  😉 !

Cette prise de l’outil a été rigolote à travailler. Ils ont du appendre également à forcer pour que la boule rentre : c’est en effet deux petits ergots qui maintiennent les boules à l’intérieur de la trompe et les empêchent de sortir. Ce dispositif fait qu’on a la sensation que l’éléphant « aspire » les boules. Cependant il faut forcer légèrement pour qu’elle rentre.
On ôte nos boules capturées de la trompe en retournant la tête de l’éléphant et en ouvrant la trappe qu’il a entre ses deux oreilles (voir la photo ci-dessous) et verser les boules au dessus de la boîte, beaucoup ont trouvé ça très rigolo !

Pour les enfants pour qui il est difficile d’attraper les boules dans le grand espace de la boîte, je mets dans un support plus petit, avec des bords et je penche la mangeoire pour que les boules se rassemblent, comme sur la photo ci-après.

A cela, on doit ajouter la coordination œil-main : pas si facile de repérer la boule convoitée, de la suivre des yeux (les boules roulent!) et d’ajuster son geste en maintenant correctement son éléphant perpendiculairement à la surface !

Ce qui en découle est la nécessité de maintenir son attention : j’ai été surprise de voir des petits très attentifs en essayant d’attraper une boule spécifique, et, tout en peinant, continuer à la suivre des yeux pendant qu’elle roulait dans la fond de boîte.

Il faut également établir certaines stratégie pour économiser de la mémoire de travail :

Parmi les cartes qui stipulent quelles boules attraper, il va falloir mémorisation des séquences précises. Afin de gagner en rapidité, les enfants sont donc amenés à faire des échoïques et à maintenir la séquences de billes en mémoire. L’enfant de cet après-midi se répétait :  « rouge, vert, violet » en boucle pendant qu’il peinait à les attraper.

De plus, il y a différents niveaux avec des quantités plus ou moins importantes. Cependant, lorsque les boules sont nombreuses, l’enfant aura tout intérêt à regrouper les prises par couleurs. Par exemple, sur la photo ci-dessous, il sera plus facile de mémoriser sur la 3ème carte : « 2 vertes, 2 jaunes et 2 rouges » que « 1 verte, 1 rouge, 1 jaune, encore 1 verte, 1 jaune et 1 rouge », comme souvent l’enfant aura tendance à faire. On va donc pouvoir lui souffler cette stratégie d’économie de MDT (= mémoire de travail) si il ne la développe pas spontanément.

Enfin, ce que je trouve sympa dans ce jeu c’est le fait que les cartes ont des requêtes différentes : parfois chercher les boules qui apparaissent sur l’image, parfois prendre toutes celles de la même couleur que son éléphant ou encore attraper n’importe quelle boule pour remplir sa trompe en entier ! Donc, flexibilité mentale : du changement, du changement, du changement!

Publié dans Motricité fine, Pince pouce-index, Pré-graphisme, Visuo-spatial

Respecter une zone : premiers exercices sur papier avec des tampons

Voici des feuilles d’exercices que j’ai faites pour le tout début sur papier.
Il s’agit de différentes zones matérialisées sous diverses formes : cadres, cercles, carrés, bulles, …

L’objectif ici est de commencer à ce que l’enfant comprenne l’objectif et respecte une délimitation et un endroit défini. Pour cela, vous allez utiliser au début des petits objets : pompoms, personnages en plastique, jetons, petits éléments, aimants, … et lorsque l’enfant aura compris et aura un geste plus précis, vous pourrez passer à quelque chose de plus abstrait : faire une marque avec un tampon.

 

Pour commencer

Comme d’habitude, commencez par imprimer les feuilles en A4 pour que les zones soient plus grandes et donc l’exercice plus facile. Vous pourrez par la suite réduire la taille en imprimant en 2 pages par feuille, voire 4 pages par feuille.

Présentez la feuille à l’enfant et faites-lui placer un élément mobile à mettre dessus : un jeton, un pingouin, un cube, etc, …

Exigez la précision dès le départ. Si c’est trop compliqué, il faut retravailler à côté cette compétence en faisant des zones encore plus grandes, par exemple sur un tableau velleda. Et seulement après vous reprenez les feuilles A4 du PDF. Il vaut toujours mieux faire plus facile mais juste et précis que de faire plus complexe et d’accepter de l’à peu près dans ce genre de tâche.

Lorsque l’enfant parvient facilement à mettre des éléments aux endroits voulus, vous pouvez passer à la suite.

 

A propos des tampons

On trouve des tampons en plastique auto-encrés dans la plupart des magasins discounts, notamment chez Action, où ils ne sont pas chers, avec des thèmes variés et franchement très jolis.
Vous trouverez des thèmes fruits, véhicules, oiseaux, etc. mais aussi des lettres capitales et des lettres scriptes.
ATTENTION : les tampons ont un sens haut-bas. Les enfants ne gèrent pas ce sens, c’est difficile d’orienter correctement car il n’y a pas d’indice sauf en retournant le tampon, en l’orientant par avance avant de tamponner…

Je vous conseille donc deux choses:

  •  Au début, évitez de prendre des tampons lettres (ou chiffres) pour ne pas que l’enfant s’habitue à les voir mal orientée, la tète en bas par exemple. C’est important car un « p » et un « d » ainsi qu’un « b » et un « q » ne se différencie que par leur orientation … donc il faudra que l’enfant soit vigilant quant au sens par la suite.
    Privilégiez donc les tampons « sans sens » genre les fleurs, les cercles, … Quoi qu’il en soit, ne prenez pas des tampons alphabets/chiffres AU DEBUT en tous cas, privilégiez par exemple les véhicules qui n’embrouilleront pas l’enseignement ultérieur des lettres/chiffres.

 

  • Lorsque vous prendrez des lettres et chiffres (après avoir travaillé sur l’orientation des items, voir cet article par exemple) mettez des gommettes ou des petites étiquettes avec la bonne orientation sur le manche du tampon afin que l’enfant puisse les placer correctement, tête en haut, comme la photo ci-après :


Petite précision quant à la manipulation du tampon :

Dès le départ, il va falloir que l’enfant apprenne à reboucher ses tampons. Ils seront préservés et ça vous évitera que l’enfant tache tout l’environnement.
Pour cela, comme c’est quelque chose qui doit être un reflexe et qui doit être chaîné, guidez le physiquement SANS DIRE « ferme ton tampon ». Ce doit être un « reflexe physique » donc on ne parle pas, on guide son mouvement physiquement comme un pantin (voir chapitre sur les guidances)

Puis, on varie !

Utilisez les feuilles en variant le plus possible les outils et / ou vos demandes !
Vous pouvez faire coller une gommette, demander à l’enfant de mettre l’emprunte de son doigt, lui faire mettre un tampon, lui faire tamponner un rond au feutre bingo, ….

J’utilise souvent les tampons car les enfants aiment et on peut choisir un dessin attrayant en fonction des goûts de l’enfant. De plus, cela permet de travailler le fait de se contenir et de ne pas s’exciter à tamponner partout … oui, oui, c’est du vécu ! 😉

Par la suite, l’enfant pourra même dessiner des ronds, faire des croix, etc, … à l’intérieur de ces formes.

Exemple avec des tampons et un stylo tampon.
Exemple avec des tampons et un stylo tampon.

Le PDF est ici !

Voici un PDF qui fait suite à celui ci-dessus (édit 21/08/23) : il va s’agir de tamponner en suivant une ligne :

L’alphabet et les chiffres

Travail des lettres isolées

Quand l’enfant maitrise le tamponnage et le tamponnage en ligne, comme ci-dessus, on va alors s’intéresser à ne pas prendre n’importe lequel et à l’ordre dans lequel on met tel et tel tampon.

Ci-dessous, un PDF à imprimer où vous allez pouvoir écrire à la main dans l’emplacement carré une lettre (en majuscule ou en script ou en cursif).
Selon ce que vous voulez travailler et selon le niveau de l’enfant, évidement, vous déciderez si il devra tamponner le même (facile) ou l’équivalent dans une autre écriture (plus difficile). Si vous faites avec des écritures différentes, pensez bien à inverser ensuite : par exemple, si vous écrivez la consigne dans le carré en capitale et que vous voulez qu’il tamponne en script, vous ferez le contraire la prochaine fois, vous écrirez en script et lui tamponnera en capitale.
Comment lui faire comprendre en quelle écriture il doit tamponner? bah … vous lui donnez accès uniquement la boite de tampons que vous voulez 😉

Variante : vous pouvez également donner une consigne en constellation de dé (les points sur un dé) et l’enfant devra tamponner en écriture chiffrée (si vous avez des tampons chiffre….)

 

 

Travail des lettres qui se suivent

Ensuite, beaucoup plus complexe car l’enfant devra balayer gauche droite et doit donc savoir suivre une séquence : former des mots en tamponnage.

Ci-dessous, un PDF où on peut écrire la cible à tamponner dans l’encart rectangulaire à gauche, et l’enfant devra tamponner les lettres les unes après les autres dans les cercles.

Comme ci-dessus quand il s’agissait des lettres seules, vous pourrez varier les écritures dans tous les sens, et même donner la consigne en cursive (= écriture attachée)! Pour contraindre l’enfant à tamponner dans l’écriture que vous voulez, donnez accès tantôt aux scripts, tantôt aux capitales. (Cliquer sur l’image pour le PDF)

Dans cet exemple : travail du prénom en différentes écritures, puis travail de petits mots. Vous pouvez au départ écrire au crayon (comme j’ai fait là pour l’exemple) pour que l’enfant fasse en terme à terme plus facilement, mais très rapidement, guidez-le pour qu’il regarde bien à gauche le modèle. En effet, le filigrane peut aider à comprendre le principe mais le but est que l’enfant comprenne que le modèle est à gauche et que les lettres se succèdent car tout le sens de cet exercice est dans cette difficulté de suivre un modèle en séquences successives et ordonnées. Vous pouvez évidement au début de l’enseignement ne mettre qu’une seule lettre à tamponner, puis 2, puis 3 au fur et à mesure des progrès de l’enfant.

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Les modèles DUPLOS et ABRICK

Manipuler des Duplos fait partie des incontournables : tout d’abord, comprendre qu’ils s’emboitent et orienter les pièces de façon à ce qu’elles puissent s’emboiter les unes dans les autres.
La marque Abrick Ecoiffier a également sorti ses briques, on les trouve régulièrement sur le marché de l’occasion, j’ai donc fait des modèles également.

 

  • La première étape consiste donc à donner deux DUPLOS identiques et à demander à l’enfant de les mettre ensemble.
  • La seconde va être de présenter un modèle en 3D que l’enfant va reproduire à l’identique. Au début, on ne donne à l’enfant que les pièces nécessaires à la construction.
    Attention, la subtilité de deux pièces de même taille mais de couleurs différentes est difficile, car l’enfant doit se centrer sur bleu-rouge ou rouge-bleu (voir illustration ci-après). Il vaut donc mieux commencer par lui faire reproduire un modèle avec couleurs et tailles différentes !
  • La troisième va être de lui faire reproduire un modèle d’après un dessin à taille réelle. Ce passage en 2D est une étape importante. C’est également lors de cette étape que l’on peut introduire des distracteurs (des pièces en « trop »)
  • Une quatrième pourrait être de reproduire un modèle qui ne soit pas à la même échelle que les DUPLOS (vous pouvez imprimer le pdf en 8 pages par feuille par exemple), une cinquième de reproduire avec des LEGOS et non plus DUPLOS (donc plus petits), etc, …
Discrimination entre rouge-bleu et bleu-rouge.
Discrimination entre rouge-bleu et bleu-rouge.

La subtilité de la discrimination rouge-bleu/ bleu-rouge peut être travaillée séparément car constitue à elle seule une difficulté qui peut mériter un enseignement isolé.
Pour travailler cela, j’utilise mes procédures d’apprentissage préférées : le tri et le  « donne le même ». Ces deux pratiques serviront à ce que l’enfant observe bien ce qu’il faut observer : la position de l’un par rapport à l’autre.

  • Tri : faire 5 ou 6 petites constructions en version A et idem en version B et faire trier à l’enfant dans deux bols distincts.
  • Donner le même : tenir une version (A ou B) et mettre les deux versions sur la table. L’enfant doit donner la même version. (Veiller à bien alterner la présentation sur la table des deux versions.)
Tri dans 3 bacs : rouge-vert / rouge-rouge / vert-rouge.
Exemple de tri dans 3 bacs : rouge-vert / rouge-rouge / vert-rouge.

Reproduction des modèles en 3 D en réel

Chacun dispose des mêmes briques et on fait une construction. On peut aussi attendre pour voir si l’enfant initie quelque chose, on pourra du coup alterner le fait que ce soit un coup l’enfant, un coup nous qui proposions une construction :

 

Reproduction des modèles en 3 D d’après une image

Comme d’habitude : vous pouvez imprimer, découper et plastifier. Vous pouvez choisir une option « 2 pages par feuille » de façon à réduire la taille du modèle et travailler sur une autre échelle.


Les documents sont disponibles en couleurs et en noir et blanc (si vous n’avez pas les mêmes couleurs que moi vous pouvez donc les colorier avant de plastifier vos supports).
Dans la version Lego-Duplo, j’ai employé à dessein les couleurs bleu clair, bleu foncé, orange, rouge, vert, et jaune pour ceux qui utiliseraient le fameux programme 6 bricks afin que ce soit compatible.

 

Chez Lego DUPLO :

 
 
Une fois que l’enfant a acquis cette compétence, il est intéressant de l’entrainer à enchainer les fiches-modèles tout seul.
Au début, on guide, surtout on ne parle pas et ensuite, on estompe la guidance comme on peut le voir ici.
 
 
 
Autre version pour chez Lego Duplo « 6 bricks »: une version de construction à plat.
Car cela pose beaucoup de problèmes aux enfants avec lesquels je travaille, j’ai dessiné une version « à plat ». Le PDF est ici.
 
Ci-dessous, je fais le modèle avec des vraies briques et l’enfant doit refaire le même (j’ai 2 lots de ces 6 briques) :
 
 
 
Ensuite, on fait la construction via un modèle en 2D :
 
 
Et enfin, la toute fin du PDF, j’ai dessiné les dernières planches avec un petit défi : retrouver la couleur de la dernière brique.
Les premières fois, on peut ne mettre qu’un lot des 6 briques, donc, « facile », la dernière est celle qui reste. Et petit à petit on ajoute des autres briques et l’enfant devra retrouver celle manquante.
 
 
 

Exercices avec modèles contenant des informations éclatées

Pour préparer ce PDF, il faudra plier le papier sur les pointillés, rouvrir, mettre de la colle, ensuite découper plus plastifier. Vous obtiendrez des cartelettes recto-verso. Attention, moi sur les photos, j’ai imprimé le document en 2 pages par feuille afin d’avoir des petites cartes. Faites donc de même si vous préférez ce format.

 

Ci-dessous, un exercice avec des informations éclatées: il s’agit d’agencer 4 legos mais les informations sont dispensées sur 4 images différentes vous verrez que cette façon de donner les informations est beaucoup plus complexe pour les enfants :


Au début, je cache pour ne laisser apparaître qu’une seule info:

L’enfant peut vérifier sa production en retournant la carte.

Exercices avec modèles contenant des flèches

Ici, il s’agit de suivre les flèches pour connaître la couleur de la brique.
Les flèches ont été colorées au début puis deviennent noires à l’extrémité. Selon les modèles, la guidance de la couleur est plus ou moins longue : les modèles les plus difficiles sont ceux où les flèches sont noires avant même de s’entrecroiser. Commencez donc par les modèles plus faciles, avec de la couleur le plus longtemps possible.

Même chose que précédemment, au dos de la carte il y a la réponse.

Exercices avec un décodage

Lorsque l’élève a l’habitude de faire la tour de 6 duplos, on va pouvoir lui proposer de décoder une série de couleurs.
L’enfant a accès à une carte avec les équivalences comme ci-après :

LA 4eme représentation me parait la plus « facile » mais à vous de voir selon votre élève.

 

Au dos de la carte se trouve la réponse. On peut alors s’autocorriger !

 

Exercices avec tableaux et des coordonnées



Dernier exercice avec ces briques avec un tableau avec des coordonnés. Il y a des cercles afin de guider légèrement. L’enfant a les emplacements mais doit retrouver quelle couleur se situe où.
On peut évidement faire faire ces tableaux à double-entrée en utilisant des feutres et en demandant à l’enfant de colorier mais pour beaucoup, colorier est déjà couteux et on a donc une surcharge de difficulté inutile. 

 
Chez Abrick-Ecoiffier :

 
 

Petit ajout, pour continuer et généraliser !

 
Voici des modèles de cubes d’après une image avec une progression. Les premiers défis sont à deux cubes, puis 4 cubes, puis 8 cubes.
Ci-dessus, l’enfant n’y parvenait pas alors j’ai mis une guidance en réel : et ai guidé en pointant les cubes sur ma construction afin qu’il regarde bien pour reproduire à l’identique. C’est bancal, mais c’est fait !  😉
Pour les psy : cela correspond aux items B9 et B12 de l’ABLLSR et au niveau 3 jalons 13 de PVA du VB Mapp.

A noter : Si vous cherchez d’autres supports de passation pour l’ABLLSR ou pour le VB, inscrivez ces mots-clefs dans le moteur de recherche du site.

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Oréo

Jeu étiqueté pour les très jeunes, il n’est pas si facile que ça. A éviter en cas de pica, les enfants le trouvent attrayant : il y a toujours un blagueur pour faire semblant de manger les pièces de mon jeu !
Certains enfants tentent de les assembler dos-à-dos ou encore face-à-dos avec persistance avant de parvenir à les associer face à face.

Ce jeu permet de travailler le moteur et former des paires, évidemment,  mais il peut etre utilisé comme un mémory si on retourne les gateaux sur la table, ou encore en travail d’enchainements de tâches (tout ouvrir et mettre en vrac et l’enfant doit les associer, les ranger dans la boite et refermer le couvercle), bref, plein d’exploitations un peu « classiques ».

 

Idées d’exploitations : explorer tactilement !

Une fois acquis avec le recours au visuel, je joue à les associer en cachant une des deux parties (mâle ou femelles) dans un manchon (fabriqué maison, voir à la fin de l’article) afin que les enfants retrouvent la bonne forme sans le visuel. Ils doivent donc s’efforcer de prendre les informations tactilement en manipulant la pièce et en se faisant une image mentale.

Pour que ce soit plus facile, au démarrage, je mets une seule pièce dans le manchon, par exemple la lune (mâle) et je mets 3 formes femelles sur le bureau dont la lune et l’enfant doit sélectionner visuellement en fonction de ce qu’il tâte dans le manchon. En général, ils aiment bien car quand ils sortent la pièce cachée, il y a un petit côté « suspens » ! et sont contents de pouvoir l’assembler.

Ensuite, on peut inverser en mettant une seule pièce sur la table et plusieurs dans le manchon : l’enfant doit donc s’organiser pour trier/ agencer plusieurs pièces sans aide visuelle. C’est beaucoup plus difficile dans ce sens !

On peut également jouer avec une seule des deux parties : on met plusieurs formes dans le manchon et on demande à l’enfant de nous donner « une étoile », ou « un cœur », etc, … C’est un peu plus difficile encore car l’enfant doit imaginer la pièce, il n’a pas d’aide visuelle.

On peut également exploiter ce jeu à la manière « pierre feuille ciseaux »
Chacun a un manchon, un des joueurs dit une forme, par exemple : « une étoile », le second joueur doit retrouver dans son manchon la pièce correspondante, on compte 1,2,3 ! et on sort nos pièces :
– si celui qui annonçait la pièce l’avait mal lue tactilement, il perd la pièce et la donne à l’autre
– si celui qui devait trouver la correspondance la trouve, il gagne la pièce.
Puis, on inverse, c’est au second joueur d’annoncer une forme et on continue comme ça.
Le joueur qui a le plus de gâteaux gagne la partie!

Ce jeu Oréo de chez Fisher Price n’est plus édité depuis longtemps, je me demande d’ailleurs si il a été un jour commercialisé en France (?) On peut le trouver assez facilement sur le marché de l’occasion.

 

Fabrication du manchon en tissus

Fourniture : 2 élastiques, 2 tissus (un extérieur et un intérieur)
Pour le montage :
A) Couper deux rectangles de tissu de 37cm X 42 cm
B) Assembler comme figure 1 pour chaque tissu, endroit contre endroit, en veillant à laisser une ouverture dans le tissu de doublure de façon à retourner l’ouvrage ensuite.
C) Enfiler le tube de doublure dans le tube de tissu. Attention : endroit contre endroit (figure 2)
D) Coudre tout autour de façon circulaire à chaque extrémité, comme le pointillé rouge sur la figure 2.
E) Retourner l’ouvrage par le trou laissé à l’étape B
F) Piquer les surpiqures comme figure 3 à 6,5cm du bord. Réouvrir les coutures latérales (voir trait violet) sur le croisement avec les surpiqures (étoiles vertes) afin de passer les deux petits élastiques dans chaque « rail ». Fermer les élastiques et refermer les petits trous d’ouverture et la fente dans la doublure.
G) C’est fini !

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Distracto et ses tapettes-ventouses !

Un super jeu, de chez Imag’ines.

Ce qui le rend très attrayant c’est …. le lot de tapettes à ventouses!

Il s’agit d’un jeu composé de deux lots de cartes :

  • un lot avec des distracteurs visuels : des objets à formes proches  (ex : une poire et une ampoule) sont représentés sur un fond de couleur (rouge, jaune, bleu, rose ou vert)
  • un lot avec des distracteurs phonologiques : des objets à noms proches (ex: la douche, la louche, la mouche, …) représentés sur un fond de couleur.

 

Diverses variantes de jeu sont possibles en fonction du patient, personnellement, je joue souvent avec des enfants peu ou pas lecteurs, j’ai donc opté pour cette option : dans chaque lot, il s’agira d’écouter la consigne lue (ex : une louche sur un fond bleu) et de prendre la carte le plus rapidement possible à l’aide de sa tapette.
Il faut donc être attentif et bien se concentrer.

Pour plus d’idées d’exploitation, allez sur le site de ces deux orthophonistes qui est ici.

Je me servais déjà des tapettes ventouses de « Tap ta moustache » (jeu super chouette, article à suivre!) car la plupart des enfants adooooooooooooore !
Je l’avais détournée pour rendre plus fun certains enseignements : là, j’en ai 2 de plus, et en plus, sans moustaches! de quoi bien s’amuser en petits groupes …

Tout petit bémol : les cases pour ranger dans la boîte sont trop serrées pour y loger les cartes, pour la maniaque que je suis, c’est un bon exercice de lâcher prise …  😉 Mais bon, comme je le prends presque toujours en séance, plus besoin de la boîte !

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Grab game

Un petit jeu trouvé chez Noz à 2,70€ !

Le matériel est tout simple mais j’aime bien le principe : deux dés à combiner (comme Catch it, Candy, Colorama…) :
– un dé couleurs : avec 6 couleurs différentes
– un dé constellations dites organisées : de 1 à 6.

Ce petit jeu est facilement reproductible en faisant un fichier word avec des écritures chiffrées (= chiffres arabes) de couleurs et avec deux dés vierges. Pour les petits, j’utilise de gros cubes qui me servent de dé, comme ceux en bois vendus chez ACTION (voir prochain article sur les astuces de fabrication).

On peut également rendre ce jeu plus accessible en sélectionnant les cartes-chiffres de 1 à 3 et en créant un dé de constellations de 1 à 3 (par exemple en collant des gommettes avec 1, 2 et 3 points sur les constellations 4, 5, et 6) comme ci-dessous:

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Dénombrement, Maths, Motricité fine, Pince pouce-index, Visuo-spatial

Rings Up … attention

Voici Rings’up, de chez Gigamic. Dans l’idée, il mêle motricité, différentiation des mains, observation, rapidité, flexibilité mentale, …

Dans ce jeu, il s’agit de retourner une carte et d’enfiler sur son pouce les anneaux de couleurs comme stipulé sur la carte, le plus rapide gagne cette carte. Et hop, on continue …

Je l’ai depuis un moment, malheureusement, il sert peu.
Je trouve qu’il apporte une confusion entre la cardinalité et l’ordinalité, à moins bien sur de changer les règles du jeu.

Effectivement, il aurait fallu écrire sur les cartes « 1er », « 2ème », « 3ème » et non 1, 2, 3, … Car avec une consigne telle que : 1 [rouge], 3 [jaune], 2 [vert], … induit plus directement une quantité qu’une position sur le pouce.

Je l’utilise néanmoins avec certains enfants une fois la cardinalité bien installée et lorsque l’ordinalité commence. De plus, je verbalise systématiquement : «  le 1er est rouge, le 2ème est … » afin qu’il n’y ait pas de confusion et d’introduire les termes de l’ordinalité.  En général, l’enfant se met à verbaliser spontanément comme moi.

Blue Orange, l’éditeur, ùet à disposition des googides sur son site : on peut donc aller imprimer gratuitement des cartes d’extention du jeu ici.

 

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Maths, Motricité fine, Pince pouce-index, Visuo-spatial

Mon premier Colorino

Le Colorino est un jeu très répandu, que l’on trouve très bon marché d’occasion.

Il est composé d’une planche transparente de 6X9 picots, de plusieurs planches illustrées avec des modèles colorés à insérer sous ces plaques, ainsi que des ronds de couleurs à placer aux bons endroits. 

Il permet de travailler la pince tridigitale (avant la pince bidigitale) ainsi que l’observation en plaçant en terme à terme les ronds colorés. Il est donc particulièrement indiqué dans les premiers jeux de manipulation, après les boîtes à formes.

 

J’ai découvert « mon premier Colorino » qui est composé du même matériel que le Colorino classique (article à venir sur le « Colorino classique » sur comment l’adapter et le détourner), mais avec une planche à transparente plus petite composée uniquement de 9 picots.

J’ai flashé tout de suite dessus pour sa possibilité de travailler non seulement avec les règles « normales » (pour les petits), mais surtout la possibilité de détourner ce support pour travailler les prépositions spatiales planes. Je m’explique …

J’ai créé des fiches de 9 ronds en 3×3 ronds de couleurs. Ces fiches servent tout d’abord à être placées sous la plaque transparente.

Comme ci-dessous : on place les ronds jaunes sur les emplacements jaunes, le rond bleu sur l’emplacement bleu,..

Puis, un peu plus complexe, on met le modèle ci-dessous en vert : l’enfant doit reproduire le même mais cette fois en transposant. L’indication n’est plus en transparence par dessous mais plus loin sur le même plan. Puis, on peut tout simplement mettre le modèle verticalement ce qui engendrera un changement de plan, difficulté croissante pour la plupart des enfants.

Puis, des configurations plus compliquées :

 

Une fois tout cela maîtrisé, on peut passer à la suite …. 😏

 

Introduire des termes visuospatiaux et mathématiques 

Je présente à l’enfant les différents cartes et je travaille les notions « tous » et « tous … sauf »:

En réceptif tout d’abord, avec les cartes :

– « donne-moi tous les verts » / « que des verts » / « uniquement des verts »
– « tous les rouges sauf un vert » / « que des rouges sauf un vert » / « que des jaunes sauf 3 rouges », etc, …

On peut également présenter un ensemble de cartes et demander « donne-moi celle sans vert ni bleu » ou « qui a ni bleu ni rouge », …

Puis, en production en manipulant le « mon 1er Colorino » :

Je reprends les cartes, en montre une et l’enfant doit faire ou me dicter ce qui est sur la carte. J’adore présenter ce genre d’exercices en alternant l’enfant et moi, souvent ils aiment nous voir travailler à leur place!

Cela permet de voir si les termes « tous », « sauf », « rangée », « ligne », « colonne » sont fonctionnels. Certains enfants me dictent patiemment « un bleu, et un bleu, et un bleu, … et ce 9 fois! » dans ce cas je guide « ahhh !! tous bleus?! » et redonne une autre fiche avec que des verts en attendant qu’il s’économise en dictant « que des verts » plutôt que de me dicter de nouveaux 9 fois « mets un vert ».

Idem pour ci-après la notion de colonnes : première colonne jaune, deuxième colonne rouge et dernière colonne bleue.
Ou « tous bleu et un seul rouge au milieu », ou « que des jaunes sauf un rouge au milieu », …


 

Ces petits exercices qui sont très ludiques pour les plus âgés, ils sont contents de retrouver les anciens jeux et cela permet de travailler des notions assez complexes, souvent peu connues et pourtant très utiles ! 

Publié dans Aide à la création de supports, Motricité fine, Pince pouce-index

Les boutonnières

La première étape dans les boutonnières est que l’enfant comprenne le principe : faire glisser le bord du bouton dans la fente.

Quand on regarde un enfant mettre un bouton, si il n’y parvient pas, c’est souvent qu’il tente d’enfiler le bouton par son centre (là où il y a la couture) et non par le bord de la tranche du bouton. Du coup, en procédant ainsi, il faudrait que la boutonnière soit un  « trou en cercle » et non un « trou en fente » ….

Mettre un bouton requière d’avoir acquis une bonne pince bidigitale (avec deux doigts) car il faut pincer pour pousser le bouton dans la fente et le rattraper avec l’autre main en pinçant également avec deux doigt pour tirer, voire même repincer de nouveau pour dégager le morceau de tissu.

Lorsqu’on boutonne un vêtement, on a également la contrainte d’avoir plusieurs boutonnières serrées sur une même bande de boutonnières. De plus, le fait que cette bande soit cousue au reste du vêtement limite les possibilités de manipuler librement pour boutonner. De plus, lorsqu’on boutonne sur soi (qui est le but final de cet enseignement), on a une vue plongeante et verticale sur la tâche. Enfin, souvent, les boutons les plus  « fréquents » sont ceux en traction : mettre un bouton de jeans avec un bidon qui écarte bouton et boutonnière rend la tâche encore plus complexe!

 

Quelques étapes décomposées

 

Du coup, on travaille avec des boutons du plus gros au plus petit, et également en adaptant le support :

Le ruban à boutons

C’est une activité que les enfants apprécient bien. Il s’agit d’un ruban avec aux extrémités deux boutons de tailles différentes (le plus petit sera plus facile à enfiler…) ainsi que des petits carrés de tissu ou de feutrine avec une boutonnière ou à défaut, juste une fente.
Remarque pour la fabrication : les petits carrés de tissu sont très faciles à réaliser, demandez autour de vous si vous ne savez pas coudre. Il suffira, une fois réalisés, de coudre une boutonnières au milieu du carré de tissu. C’est une belle façon de recycler les chutes de tissu! Si vous êtes professionnels, je vous conseille de les faire de cette facon car si vous utilisez de la feutrine avec une petite fente, votre matériel sera rapidement abimé.

      

Si vous en faites deux, vous pouvez créer un petit jeu :
Chacun prend un ruban à boutons et on met les carrés de tissu au centre de la table. Vous lancez un dé de couleurs (il suffit d’un cube de bois dont vous coloriez les faces) et prenez un bout de tissu correspondant. Le premier à avoir 10 / 6 carrés ou encore un de chaque couleur (tout dépend du niveau de l’enfant) a gagné ! 

   

Le bouton à fleurs

Alors succès garanti : j’ignore pourquoi, les enfants le demandent parfois même en renfo !! 
Pour la réalisation : un morceau de nappe/toile cirée d’environ 20 cm sur 16 cm, un rectangle de tissu en coton (pour éviter que ca ne glisse) de la même taille pour le dessous. Coudre comme pour les petits carrés de tissu ci-dessus, retourner l’ouvrage, coudre au centre un gros bouton en veillant à laisser une longue tige d’attache sous le bouton (voir la photo) de façon à laisser la place d’y loger les 3 fleurs qui viendront se boutonner dessus. Attention, mettez sur l’arrière un petit bouton (comme sur la photo) de façon à prévenir l’arrachement du tissu si l’enfant tire trop sur le gros bouton devant. 
Enfin pour faire les fleurs, personnellement, j’en ai fait trois dans mes chutes, le recto-verso diffère et sont de 3 tailles différentes. Attention : afin de faciliter le boutonnage, prévoyez de faire des boutonnières plus longues que vous ne l’auriez faire d’ordinaire pour un « vrai » ouvrage.

   

   

 

La bande crescendo 

Il s’agit ici d’une bande de tissu avec des boutons placés du plus petit au plus grand. Au début de l’enseignement, on demandera à l’enfant uniquement la manipulation du grand bouton se trouvant à l’extérieur de la bande. Petit à petit, au fur et à mesure des progrès, on déboutonnera et reboutonnera les boutons de plus en plus petits.
Voici un visuel : tout à gauche la bande entière, à droite avec un bouton ôté, encore à droite avec 2 boutons ôtés, etc, … jusqu’à la déboutonner complètement. 

 

Puis ensuite …

Vous pourrez utilisez des cadre type montessori où il faut boutonner « une gauche » avec « une droite ». Puis, ce même cadre mais retourné et placé sur le ventre de l’enfant afin de s’habituer à mettre des boutons en situation naturelle ensuite, puis sur de vrais habits! 

 

La réalisation de ces différentes étapes permet de ne pas lasser l’enfant et de le laisser expérimenter sans le guider physiquement advitam eternam.

Publié dans Calcul, Comparaison, Dénombrement, Logique, Matériel générique, Maths, Motricité fine, Pince pouce-index, Visuo-spatial

Les penguins on ice, les pingouins sur la banquise !

J’ai la chance d’être très bien entourée : une maman habitant dans le Sud de la France m’a fait livrer ce jeu pour me remercier des conseils pour son fils …. RHHhhoo la belle surprise! Merci, merci, merci !

Un jeu Learning Resources plutôt commercialisé dans les magasins spécialisés éducation et/ou handicap.

Jeu composé de :

_ 100 pingouins, 10 de chaque couleur : rose, bleu, violet, orange, jaune, marron, rouge, vert, noir et blanc.
_ 10 banquises en plastique bleu transparent qui sont connectables sur la longueur ou sur la largeur.
_ un petit mode d’emploi avec quelques idées de mathématiques notamment.

Petits détails importants  : les pingouins sont agréables à toucher et n’ont aucune odeur.

Multitudes de possibles :

Ce set permet de travailler les mathématiques. Il peut également permettre de d’aborder des concepts pré-mathématiques, tels que :
– du tri de couleurs, évidement
– le tri de couleurs complexe : par exemple, ne sélectionner que les noirs, jaunes et les verts. Vous verrez, les enfants peinent énormément !!
– des correspondances terme à terme : en mettant une rangée de pingouins et l’enfant doit reproduire la même rangée en les plaçant dans le même ordre de gauche à droite (il existe pléthore de supports réalisés par des enseignants) (voir l’article ici),
– des complétions de patterns (voir l’article ici)
– des algorithmes : réguliers ou irréguliers, (article à venir)
– du dénombrement avec la notion de dizaine (un banquise = 10 pingouins)
– des petites opérations mathématiques posées : « 2 jaunes + 1 bleu = ? »,
– des opérations à inférer, du type : « 3 pingouins sont sur la banquise et un tombe à l’eau. Combien en reste-t-il? »

– …mais aussi des compétences motrices : pour les petits ou les enfants avec troubles moteurs, placer les pingouins sur les picots de la banquise n’est pas évident.
– ainsi que du verbal
– ou la mémoire de travail : auditive, visuelle, …  (un article à ce sujet)

Bref, c’est un matériel basique qui permet de travailler plein de choses!

Merci Lisa, les enfants se régalent!

 

 

Des PDFs gratuits pour créer des exercices

 

Ce matériel m’inspire énormément, il est quand-même vendu assez cher (compte-tenus des matériaux et des contraintes de fabrication …) mais c’est vraiment un basique pour un ortho, éduc ou intervenant qui débute.

En attendant, vous pouvez imprimer le pdf tout en bas de l’article afin de travailler les exercices disponibles sur ce site. 

Sur mon site, vous trouverez de nombreux PDFs à télécharger en rapport avec ces pingouins.
En tapant « pingouins » dans le moteur de recherche, vous tomberez sur d’autres articles avec des idées pour les utiliser : des patterns à reproduire, des algo, des séquences à mémoriser, etc, …

 

 

Des exemples d’exploitations en vrac …


Trier certaines couleurs parmi d’autres : prendre une seule couleur (mettre les bleus dans une boite) est en général facile pour les enfants mais lorsqu’il s’agit de mettre 2 voire plus de couleurs, c’est compliqué. Or, c’est importnat de pouvoir faire ca. Ci-dessous, les enfants trient les bleus, jaunes, rouges et verts dans la boite. Les autres doivent rester sur la table.

 

Reproduire un pattern :
Tout début pour ce petit bonhomme : mettre un pingouin vert dans chaque carré. Puis, dans un moule à muffins : mettre un jaune et un vert (il a un modèle d’une case avec un jaune et un vert pour repro visuelle)

   

 

Complétion de pattern :
Parmi un ensemble de pingouin (ici : jaune orange et bleu) il doit compléter celui qui manque ( à chaque fois j’en ai ôté un seul)

    

 

Reproduction de séquences (ABLLS-R : B13) et suite en algorithmes (ABLLS-R : B22) :

 

Petits problèmes avec addition en ligne simple : 

 

 

Comparaison de quantités avec mon tapis de comparaison : 

On trie les 4 couleurs et on répond à la question visuelle : compléter la collection, ou mettre le bon signe ou mettre le bon picto couleurs, ou mettre le picto chiffre, etc, …

     

Mémoire visuelle avec output moteur :

Avec petit dispositif en bois avec 3 trous pour cet enfant en difficulté visuo-spatiale.

     

 

Jeux « les pingouins matheux », un gros PDF qui reprend toutes les bases mathématiques :

Il y aura un article entier réservé à ce PDF : travail de « tous, aucun, que de, ni ni pas de », puis travail du cardinal avec ces notions là, puis travail de l’ordinal, etc , …

     

 

Voici un PDF avec mes dessins de pingouins si vous n’avez pas encore la chance de l’avoir acquis : 😉

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Motricité fine, Pince pouce-index, Visuo-spatial

A propos des puzzles

Après les encastrements de « grosses pièces », souvent en bois, on commence à travailler les puzzles cartonnés.
Différentes marques commercialisent des puzzles composés de 2 à 6 pièces : Diset, Trefl, Educa, ou encore Djeco avec ses puzzles géants.

 

Attention aux différences d’épaisseurs entre les marques.
Il faut privilégier au début de l’enseignement les puzzles épais pour que l’enfant « ressente » l’encastrement.
Ci-contre : 4mm (Trefl) et 2 mm (Diset)

Pour travailler les puzzles, il est essentiel de les varier pour éviter les biais d’apprentissage. Souvent les enfants connaissent par cœur les puzzles dont ils disposent en structures ou à la maison. Outre le fait que ce ne soit pas très motivant, faire toujours le même puzzle n’apporte plus rien.

On peut alors utiliser des puzzles avec un nombre supérieur de pièces mais le travailler en chaînage arrière (on présente le puzzle fait intégralement, moins une pièce _ puis tout fait, moins 2 pièces, etc, …. jusqu’à ôter toutes les pièces du puzzle.)
Cette astuce permet également de travailler sur des puzzles avec des personnages ou thèmes que l’enfant apprécie particulièrement.

Puzzle en chaînage arrière: on retire uniquement 4 pièces.


Cela permet aussi de varier un peu cependant, c’est quand même plus agréable pour un enfant de faire le puzzle en entier, d’où la nécessité de trouver de nombreux puzzles de peu de pièces. On en trouve régulièrement sur les brocantes à petits prix.

ATTENTION : je vois souvent des éducateurs qui guident immédiatement l’enfant pour qu’il commence par les bords. La plupart des enfants avec autisme que je connais qui aiment faire des puzzles et qui n’ont (donc) pas été guidés ne commencent pas par les bords. En général ils commencent par faire les éléments qu’ils aiment ou bien démarrent par un item qui est prégnant (un visage, une grosse tâche de couleur, etc, …). Je conseille donc de LAISSER l’enfant faire (donc avec un puzzle facile), de bien observer sa stratégie spontanée et de l’aider dans sa stratégie si besoin plutôt que d’en imposer une autre moins appropriée.

Ci dessous, un enfant très à l’aise avec les puzzles mais qui ne commence jamais par les bords. Pourtant, il y parvient facilement et aime en faire.

Publié dans Motricité fine, Pince pouce-index, Visuo-spatial

Les boîtes à formes

C’est une des premières activités que l’on fait avec un enfant.
Certains, malgré tout, peuvent être en difficulté avec cette activité. J’ai déjà rencontré des enfants avec autisme et gros troubles moteurs qui n’arrivaient pas à comprendre ni à mobiliser leur corps pour exécuter cette tâche.

Voici quelques idées pour tout doucement arriver à la boîte à formes classique :

  • Mettre des gros objets sur la table et une grosse boîte ouverte : l’enfant devra tout simplement poser, ranger les objets dans cette boîte. Si ils n’y parviennent pas, on peut les aider physiquement puis estomper.
    On peut par exemple utiliser une boîte à formes classique dont on enlève le couvercle par exemple.
  • Puis, on peut utiliser un ballon et un carton fermé (type déménagement) en découpant un cercle sur le dessus. L’enfant devra mettre le ballon dans le trou. Cette étape est plus facile car le rond n’a pas de côté (contrairement aux autres formes) donc pas de difficultés pronosupinatoires, et le cercle peut-être plus ou moins ajusté (on peut réduire le diamètre du trou pour rendre la tache plus compliquée).

Ensuite, comme toujours, il faut être vigilant quant au type de boîte à formes qu’on proposera à l’enfant. Attention, elles ne se valent pas, loin de là, en fonction de celles qu’on choisit, elles ne mobilisent pas les mêmes compétences.

Voici quelques exemples:

Ci-dessus : 4 formes différentes, très différentes entre elles et un récipient transparent.
On voit que les formes tombent dedans.

Ci-dessus : 5 formes différentes sauf les formes-fleurs, très compliquées à discriminer …

Ci-dessus : 10 formes, dont 3 difficiles à discriminer (étoiles/croix, hexagone/octogone, carré/trapèze)

 

Ces boîtes à formes sont le prérequis pour :

  • les « bouteilles tirelire » puis, l’enfant pourra continuer,
  • les « puzzles encastrements » puis,
  • les « puzzles bébé » puis,
  • les « puzzles avec contours », puis,
  • les « puzzles libres » !

 

Les boîtes à formes permettent également de travailler le regard, le fait de tendre et d’attraper des objets, la coopération, la co-régulation, etc, … Bref, un bon basique !

Ensuite, on peut passer à des activités d’encastrements très simples, comme par exemple celui là que j’adore (Oxybul):

Publié dans Motricité fine, Pince pouce-index

Les bouteilles-tirelires et autres matériels pour la pince

Dans cet article, il va être question de présenter de petites activités qui stimulent la pince pouce-index, indispensable à l’utilisation d’un outil d’écriture notamment.
Cependant, même si l’écriture est la principale motivation des parents, cette capacité motrice est très importante dans la vie de tous les jours, pour les gestes quotidiens qui aideront l’autonomie de l’enfant.

Quelque soit le niveau de l’enfant, il est essentiel de travailler la capacité à manipuler des objets : pour le développement moteur mais aussi pour le développement de tout le reste ! Comment un enfant peut-il jouer au playmobils si il ne parvient déjà pas à les manipuler un minimum?
De mon point de vue, les enfants qui ont accès à l’écrit devraient se voir proposer toujours multiples activités à manipuler. Les enfants en général aiment beaucoup cela, même les « grands » et souvent les activités motrices sont laissées, à tort, à l’abandon une fois que l’enfant sait tenir un crayon. Il faudrait pouvoir lui proposer d’ouvrir ou fermer un sachet zip, ouvrir ou fermer correctement un sachet en le repliant et en le tournant, dérouler un rouleau de sac poubelle et en séparer un délicatement en le déchirant, … plein de petits gestes que l’on fait nous quotidiennement sans en prendre conscience. 

Les activités ci-dessous sont des activités pour les « petits » cependant, elles conviennent aux enfants plus âgés si ils sont en difficulté. J’ai essayé de présenter ici des activités fabricables facilement, en achetant le moins possible ou avec du matériel que l’on a déjà. Le maître mot sera quand-même VARIER VARIER VARIER car, surtout si vous n’êtes pas ergothérapeute, vous ne pourrez faire le tour de ce qui est nécessaire exactement dans la progression de l’enfant. 

ATTENTION : je vous conseille vraiment le recours à un ergothérapeute si votre enfant/élève est en difficulté. Ce dernier fera un bilan complet, vous proposera des activités et dispensera des conseils et stratégies à tous les intervenants de votre patient voire même, si besoin, réorientera vers un psychomotricien pour « dégrossir » les mouvements.


En effet, presque tous les enfants que j’accompagne ont/ont eu un suivi ergo. Cliniquement, j’observe systématiquement des difficultés motrices : une main « morte » que l’enfant n’utilise pas ou encore une non-dissociation des doigts voire des poignets. Souvent, les enfants peinent à utiliser une pince fonctionnelle et restent en préhension globale de la main, (ce que ma copine ergo métaphorise en disant « il faut lui enlever ses moufles »). Si l’enfant n’a pas de différentiation des doigts, il ne pourra pas accéder à la motricité fine.

Avant même de travailler la pince, assurez-vous que votre jeune sache manipuler des objets sans différencier les doigts, par exemple, faire des activités de boite à formes ou de grosses pièces telles que celles dans les encastrements en bois ou encore des cubes à empiler les uns sur les autres.

De plus, dans les premier temps, pensez à solliciter le travail de la pince en veillant à ce que son poignet soit en extension : de cette façon, la pince sera favorisée « naturellement ». 

 

Les tiges avec des perles/tissus.

Enfiler des éléments sur une tige présente l’avantage d’avoir une partie stable et de pouvoir affiner sa coordination œil-main sans avoir à dissocier l’action des deux mains : elles sont complémentaires.
Selon la taille de la tige, la taille des pièces mais aussi la taille des trous, la tâche sera plus ou moins aisée. Afin de laisser l’enfant en réussite, comme d’habitude, il faudra augmenter petit à petit la difficulté. 

Pour les enfants pour qui il est trop complexe d’enfiler, ils peuvent aussi au début ôter des perles que l’intervenant aura mis lui. 

Sur les deux photos ci-dessous, on voit des grosses tiges, bien stables et des pièces à gros trous. La pièce jaune est la plus facile à mettre car, contrairement aux formes carrées, il n’a y aps d’ambiguïté sur la face om se trouve le trou. De plus, si vous le pouvez, ôtez les tiges excédentaires et laissez-en une seule, la consigne sera plus simple à comprendre.
(photo de gauche : smartgames « jour et nuit » et photos de droite, BS toys Stack Towers)

Ci-dessous, j’utilise un support de bois et des petits bouts de tissu.
Il s’agit de petits rectangles percés avec une boutonnière : ils sont donc obligatoirement à tenir à deux mains afin d’ouvrir la fente pour pouvoir les glisser. C’est un super exercice car cela oblige l’enfant à utiliser ses deux mains. : il doit pincer le tissu avec ses deux mains et tirer en visant la tige.

 

Ci -dessous, un abaque de chez Miniland : ses formes géométriques à enfiler sont particulièrement complexes car il y a un petit « débord » autour du trou qui oblige à viser juste!

Les mosaïques-champignons

Ca n’a pas réellement de nom mais ma copine ergo appelle ça « mosaïque champignon ». Il en existe de différentes sortes en fonction des marque mais le principe est le même : des petits picots à enfoncer dans une planche à trou. Quand j’étais petite, il y en avait des avec allumettes en bois, ca s’appelait Coloredo (à ne pas confondre avec Colorino!) et maintenant, il en existe même avec des led intégrées qui clignotent et animent le décor quand on a reproduit correctement le dessin demandé !!! 

quercetti fantacolor basique : avec sa planche en plastique blanche et ses petits champignons Les champignons s’enfoncent si on force bien, sinon, ils ne pénètrent pas dans la planche.
— Coloredo vintage : avec des sortes d’allumettes en bois dont le bout est coloré
— la mosaïque-champignon : comme sur la photo ci-après qui a des trous à quelques endroits sur le plateau. Les champignons s’enfoncent sans aucune résistance.

Les perles

Comme pour les autres activités, il va falloir adapter les perles avec de niveau de votre enfant. L’avantage des perles c’est qu’on les trouve partout, de toutes tailles et couleur et avec des trous de tailles variables. Il va falloir être attentifs à ces différences afin de créer une difficulté croissante petit pas par petit pas.

Ci-dessous, des perles de 4cm avec des trous de presque 1cm, les enfants doivent les enfiler sur des fils rigides (caoutchouc ou fil type cure-pipe). Sur l’image tout à gauche, les trous sont énorme et la ficelle est formée avec des cure-pipe enroules : le fil est donc très très rigide!

       

Ci-dessous, les mêmes perles avec un lacets souple.
J’ai enroulé du scotch très serré au bout du lacet et je l’ai fait tourner entre mes doigts afin de former une longue aiguille (voir la photo ci-dessous)

Puis, des perles avec des trous beaucoup plus petits mais toujours un fil rigide.

 

Et pour les champions du monde : les perles de chez ACTION « Mini Disk Beads set » : les perles mesurent 3 millimètres et le fil moins d’un millimètre ! 😉 Regarder la taille des perles oranges au bout de la flèche !! 

Les tirelires

Une activité toute simple à faire soi-même et qui est incontournable! La bouteille-tirelire : une bouteille et une fente faite au cutter pour rentrer des jetons, bâtonnets, cure-dents, … 

Cette activité peut également servir pour travailler la coopération et l’autonomie, notamment pour ceux qui font des « boîtes teacch ».

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Pour les ergo qui me lisent, je conseille le jeu « zingo » dont je parle dans cet article, où il y a un distributeur de jetons qu’on doit ré-enfoncer dans une petite boite. La fente oppose une légère résistance qui oblige l’enfant à bien pincer en enfonçant au risque de la voir ressortir. 

 

Le travail avec des pinces!

Il en existe énormément et de toutes les tailles, force et formes! Vous en trouverez dans les magasins discount en pince à sucre, pince à toast, à cornichon…  qui correspondent à des gestes plus ou moins différents avec une opposition du pouce qui diffère.
Il y a également les pinces à linges avec différentes forces et formes.
Personnellement, j’aime bien introduire rapidement un petit « défi » cognitif : attraper pour mettre quelque part, pince pour associer par couleurs, …

ATTENTION : au delà de la pince que vous utilisez, il y a l’importance ce que l’enfant aura à pincer !! plus l’objet est mou plus c’est facile et inversement. On commencera donc par des pompons ou des petits tissus et on fait varier petit à petit.

Voici des exemples :

Des pinces en plastiques pour enfants :
la verte est très très molle et s’écarte bien alors que la bleue est légèrement plus dure et surtout; les pompons sont plus difficiles à attraper. Ce sont donc deux niveaux bien différents, contrairement aux apparences.
Ici, j’utilise le matériel du jeu « Opération Boule de neige » avec des pinces glanées en magasins discounts.

   

Les pinces chirurgicales :
on ramasse des élastiques pour les trier. L’ouverture n’étant pas très grande, il faut bien viser :

 

Les pinces à sucre de la grand-mère :
elles sont excellentes pour travailler l’opposition du pouce et souvent, elles se meurent dans la fond du placard alors, autant les utiliser intelligemment.
La cerise sur le gâteau ? les enfants l’adooooooooorent, probablement dû au côté « mécanique ».

Ci-dessous, l’enfant doit trier des pompons par couleurs : les pompons étant « mous », c’est assez facile et cela permet de se familiariser avec cette pince au fonctionnement inconnu : maintenir index et majeur sous la collerette et pousser avec le pouce pour ouvrir les mâchoires de la pince!

Sur les photos ci-dessous, un autre enfant utilise cette même pince mais avec les pingouins (de chez Learning Resources dont je parle beaucoup sur ce site), c’est plus complexe qu’avec les pompons.
Sur la seconde photo, j’ai fait tourner le poignet de l’enfant pour que l’on puisse voir le bouton au creux de la main (donc sur la photo le pouce de l’enfant est mal positionné).
Il s’agit d’un bracelet que j’avais bricolé avec une ficelle et un bouton au bout. L’objectif de ce dispositif est que l’enfant replie ses doigts longs : le bouton est maintenu par les deux derniers doigts (annulaire et auriculaire) et les trois premiers sont sollicités pour tenir correctement la pince. Cette position prépare/ancre la prise tridigitale sollicitée pour la prise du crayon.

Mes petites pinces avec des mains en silicone (donc antidérapantes) que j’adore :
Elles permettent d’agripper les petits objets en plastique dur plus facilement qu’avec des pinces sans silicone. Ces pinces s’achètent sur amazone notamment. 

 

 

Veggie de BS Toys où il faut pincer des légumes :
les pinces sont tres souples mais rigides et prendre des objets en bois rigides et lourds est assez compliqué.

Pincer des pinces à linges de la même couleurs que des légos :

Dr Microbes de BlueOrange où il faut trier des virus : ici le défi est uniquement de ramasser les petits virus avec la pince

 

 

Il existe beaucoup de pinces dans le commerce : selon leur force et leur résistance, la difficulté sera accrue. 

 

Voici plein d’autres petites activités en photos : 

Les tampons : selon la forme ils obligeront les enfants à bien maintenir la pince avec l’opposition du pouce,

    

Magnifique opposition du pouce 😉  grâce au tampon à rouler :

Les enfants adorent ce tampon à rouler : afin de faire ce tracé, il va falloir que l’enfant saisisse et garde cette position et maintenir cette opposition du pouce qui forme un beau cercle, comme sur les photos ci-dessous. Si il n’y a pas ce cercle dans la commissure du pouce, cela signifie que la pince n’est pas mature et que les muscles sont moins actifs.

 

La pâte à modeler qui n’est plus à présenter:

Ici, je donne des boules et l’enfant doit les écraser entre ses doigts pouce-index :

Ici, il s’agit de planter des champignons en plastique dans un boudin de pate à modeler:

 

Mettre ou ôter des connecteurs travaille la musculature de la pince !
Chez action, prix imbattable 😉

Les ventouses (Crock socks chez BS toys) :   

 

Les playmobils que j’adoooooooooooooooore :


Ils offrent également beaucoup de possibilité de faire travailler la motricité fine et la pince en particulier. Ci-dessous, on peut voir tous les petits éléments que les enfants adorent manipuler mais qui sont néanmoins un réel défi compte-tenus de leurs tailles et de la force qu’il faut appliquer pour faire rentrer un outil dans la main d’un perosnnage playmobil :

 

Il faut saisir le petit objet, l’orienter convenablement, maintenir le bras du playmo pour qu’il ne bouge pas et enfoncer l’objet dans la main correctement orientée du playmo !! Sacré travail quand même … 

Ici, un balai : il est plus facile à tenir que les couverts ou les brosse à dents !

Ci-apres, avec des couverts : challenge encore plus complexe vu la taille des couverts!

Mais aussi des supports amusants à fabriquer !

Une bande de boutonnage avec des boutons de plus en plus petits à fabriquer :

Un bonhomme tennis ; qui gloutonne des petits jetons et donc, augmente la musculature de la pince pour ouvrir la bouche :

Voici des bandes fabriquées en tissu avec des pressions (dites pression Kam) :
Ces lanières peuvent être utilisées pour former des boucles, des lanières plus grandes, … et permettent de s’exercer à mettre une pression femelle avec une pression mâle et d’ajuster son geste afin de verrouiller les pressions.  

Quelques photos ci-dessous: 

Ici, il faut refermer les boucles de façon à former les maillons d’une chaînette.
Ici, l’enfant  les met bout en bout afin de former une grande lanière.
Ici, notre ado enfile les boucles sue la lanière.