Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Visuo-spatial

Les acrobasticots

Un jeu très sympa de chez Haba : tout en bois, comme souvent avec cette marque.
Il est composé de 7 lots de deux pièces identiques, en bois, très colorées. Il y a des petits visages imprimés dessus : je craignais que cela pose problème pour les enfants autistes que j’accompagne mais pas du tout, aucun n’a encore été gêné par ces détails décoratifs.

Étonnement, certains enfants du cabinet sont en énooooooooorme difficulté pour réaliser ce type d’activité et d’autres, sont au contraire étonnement très à l’aise en dépit de leur handicap important dans d’autres domaines.

Pour ceux qui peinent dans ces compétences visuospatiales, il faudra présenter des défis faciles qu’on complexifiera petit à petit afin que l’enfant ne se braque pas, pour ne pas devoir le sur-guider, et pour que l’enfant prenne les bons indices pour progresser et y parvenir seul ultérieurement.

Présentation de Acrobasticots

Le livret présente des défis avec une difficulté croissante répartie comme suit :

— un seul « étage » : on doit tourner et retourner les pièces.

La fillette doit tourner ET retourner les pièces pour faire coïncider les formes avec les empruntes dessinées.
Toujours sur un étage : les formes s’encastrent …

— Puis, il y a un deuxième étage et un troisième, pour arriver au dernier défi, je vous laisse savourer  :

Trois étages de pièces enchevêtrées pour arriver à reproduire cette figure ! Impressionnant ! Heureusement, les réponses sont disponibles pour nous aider si besoin.

Propositions de progression pour comprendre :

Les difficultés sont variées avec ce jeu.

  1. Au début, vous pouvez tout simplement demander à l’élève de trouver la même pièce de bois car toutes les pièces sont par deux,
  2. Ensuite, vous pouvez orienter la pièce d’une certaine manière et demander à l’enfant de refaire le même,
  3. Vous pouvez faire des photos avec des configurations très simples, avec nécessité de tourner la pièce mais pas de la retourner,
  4. Vous introduisez le fait de tourner ET de RETOURNER la pièce,
  5. Vous faites des constructions d’emboitements,
  6. Vous faites des constructions d’emboitements et de superpositions.
Une seule pièce à placer de la même manière que le modèle (en 3D). Ici, l’élève doit bien la mettre horizontalement.
Une seule pièce à placer de la même manière que le modèle (en 3D). Ici, l’élève doit bien la mettre en « L à l’envers ».
Exemple de deux formes enchevêtrées
On combine mais en imitation parallèle ; je prends une pièce et je la mets, il prend la même pièce que moi et la met comme moi. Puis, je prends une autre pièce et je continue. C’est à chaque fois un élément un par un.

Ensuite, on peut photographier des modèles que l’enfant reproduira en vrai. Pas obligé d’imprimer, on peut lui montrer l’image sur un écran de tablette ou de téléphone :

Exemple de formes superposées

Les autres jeux du commerce qui peuvent s’en rapprocher :

Si votre enfant est en difficulté avec les notions visuospatiales je vous conseille d’aller consulter l’article dédié ici pour travailler l’orientation gauche droite ainsi que celle recto-verso.

Beaucoup de jeux du commerce existent mais souvent, il n’y a pas assez de défis « faciles » pour que les enfants avec handicap cheminent petit à petit. Si vous travaillez toujours avec les mêmes fiches, l’élève risque de se lasser mais également, il risque de connaitre par cœur les défis et ne plus réfléchir … ce qui perdrait tout intérêt.

Je vous conseille donc de créer vous-même quelques défis complémentaires qui soient dans le niveau développemental de votre enfant en faisant des photos de construction. Même pas besoin d’imprimer, vous faites un agencement de pièces sur votre bureau, vous prenez une photo vue du dessus. Vous en faites une petite dizaine et l’élève devra les reproduire en manipulant les pièces. Dès que ce sera fluide, vous ferez un peu plus complexe et ce jusqu’à rejoindre le niveau requis dans le jeu que vous avez acheté. Un peu comme j’avais fait pour le Smartcar de chez smartgames ci-dessous (j’avais dessiné mais j’aurai pu prendre des photos des constructions également)

Cartes adaptées handicap pour le jeu « Smartcar » que vous trouverez sur le site.

Dans le commerce, si vous vous intéressez à cette notion de construction dans l’espace avec des ordres et des sens à respecter, vous trouverez :

 

Les articles :

 

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Visuo-spatial

Éléphants cascadeurs

Voici un jeu de chez HABA, avec de grosses pièces en formes d’éléphants.

cela fait quelques années que je l’ai mais je ne l’utilise que très rarement car il est soit trop complexe pour mes petits, soit trop « bébé » graphiquement pour mes plus grands. Je me suis donc attelée à les redessiner en céeant des défis avec une difficulté crescendo pour pouvoir enfin exploiter ces petits éléphants de bois !

Il s’agit d’un jeu d’équilibre comme il en existe beaucoup sur le marché, néanmoins il présente l’avantage d’avoir des pièces recto-verso : il faut donc être vigilant quand on place un éléphant sur la pyramide : chaque éléphant a un sens gauche/droite et un sens haut/bas.

 

Plusieurs difficultés dans ce petit jeu, normalement sans prétention :

–  Parvenir à faire tenir les éléphants en équilibre les uns au dessus des autres :
Ce n’est pas facile pour tous les enfants, en particulier ceux qui ont des problèmes moteurs ou neuros. Si c’est trop complexe pour votre élève, il faudra d’abord travailler sur des supports type lego (où les pièces sont verrouillées au fur et à mesure qu’on monte) ou bien du matériel où les pièces s’aimantent (la série des smartmax).

– Parvenir à comprendre qu’un modèle à plat sur le bureau doit devenir une construction en hauteur 3D.
Pour remédier à cela,  je vous conseille de verticaliser la carte et non de faire la construction à plat sur le bureau.
Verticaliser la carte vous permettra de la présenter de plus en plus à plat pour au final la présenter complément à plat sur la table.
En effet, simplifier le problème en faisant l’inverse (verticaliser la construction par la suite) ne serait pas possible et en plus, on passerait à côté du fait de superposer les éléphants en équilibre, ce qui est quand même le principe-même du jeu.

Ci-dessous, sur la photo, pour aider cet enfant à comprendre : j’ai verticalisé l’image mais surtout j’ai mis une « bandelette-tapis » afin qu’il comprenne qu’il faut mettre les éléphants en position debout. Il a compris tout de suite.

Idem : la carte est verticalisées pour que la petit puisse bien voir sur le même plan.

– Parvenir à comprendre le recto-verso (et pouvoir le faire physiquement avec un mouvement du poignet prono-supinatoire).
Vous allez devoir guider physiquement au début l’enfant car il risque de le tourner tête en l’air ou en bas (comme il le fait avec les puzzles) mais aura des difficultés à penser à retourner la pièce « devant-derrière ».

D’autres supports sur l’orientation

Il y a quelques exercices déjà sur ce site qui permettent de travailler cette compétence bien utile : la discrimination visuelle de l’orientation, notamment cet article ici.
Il y a également un article sur les points de vue, avec des exercices complexes en fin d’article ici.
Et ici, grâce au matériel Smartmax « my first totem » où les pièces sont magnétiques (il est plus facile que les éléphants) et les cartes adaptées.
Il y a aussi des petites cartes à imprimer dans certains thèmes comme halloween : ici.

 

Le PDF à imprimer et plastifier

Voici donc pour ceux qui ont le jeu « éléphants cascadeurs » des défis avec des difficultés crescendo.
Sans superposition puis avec. A la fin de ce PDF, l’enfant aura accès aux fiches livrées dans la boîte de jeu !

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Visuo-spatial

Madame Mouffette

J’ai découvert ce jeu de chez HABA grâce à une enseignante : il est simple et assez original.
Il est composé de grandes cartes cartonnées, d’un dé, de 5 klaxons avec un chiffre mentionné dessus et d’une petite statuette en bois avec une petite mouffette dessus.

Madame Mouffette

L’objectif : On retourne une carte, on lance le dé avec les 6 animaux » (chauve-souris, serpent, chat, araignée, canard, et caméléon) et il va falloir dénombrer la quantité de fois où l’animal apparait sur la carte. Ensuite, on attrape le klaxon avec la bonne quantité dessus pour sonner !
Simple, sauf que …. les animaux sont bien cachés ! parfois seul un tout petit morceau de patte dépasse ! ou encore, le caméléon qui se mélange dans le décor en épousant la couleur du fond !

Parfois, il n’y a pas l’animal tiré par le dé, dans ce cas, il faut attraper la statuette de mouffette de plus rapidement possible. On peut faire une guidance orale « il n’y en a pas » pour familiariser l’enfant avec cette notion parfois complexe à acquérir.

C’est amusant car parfois, on repère la même quantité de l’animal mais en débriefant en montrant où se trouve l’animal, on s’aperçoit qu’il y en avait plus et qu’on n’avait pas remarqué les mêmes.

Petit exemple : alors alors? combien d’araignée(e)?

Réponse; il y en a trois (derrière l’affiche sur l’armoire, en haut à droite au plafond et tout à droite à côté du manche rouge … oui, pas facile !

 

Complément au jeu pour s’entrainer

Afin de poser un enfant sur une activité comme celle-ci tranquillement, sans stress de la rapidité, j’ai crée un petit PDF d’entrainement. Vous pouvez l’imprimer et le plastifier pour que l’enfant réponde au velleda ou woody ou encore, pour qu’il colle des étiquettes à scratcher de 0 à 5 éléments.

Personnellement, j’ai photocopié les cartes afin de pouvoir les agrandir et/ou les numéroter. D’où le « Numéro de carte » indiqué sur le PDF.

 

C’est à ma connaissance le seul jeu du commerce à travailler cette compétence de recherche .. qui correspond, pour les psy, à l’item C43 / C44 de l’ABLLS-R.

J’aime beaucoup le côté ludique des klaxons et l’originalité de devoir chercher des éléments dont seule une partie est visible.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Calcul, Maths

Multimouches … la multiplication

Voici un petit jeu qui plaît bien pour travailler la multiplication :  Ce jeu est composé de grandes tapettes, de cartes-mouches (avec des résultats de la multiplication), de cartes-fleurs, de 2 dés à 10 faces et de petites mouches en bois pour comptabiliser les points.

Photo de l'éditeur
Photo de l’éditeur

 

Il y a possibilité de suivre deux niveaux de jeu.

  • En travaillant sur une seule table de multiplication :
    Le principe est simplisme : O,n pose la carte-fleur au milieu de la table et on dispose les 10 cartes-mouches tout autour. On lance ensuite le dé : on devra multiplier le résultat du dé par le nombre de la carte-fleur.
    Le premier qui tape le résultat correct gagne une petite mouche et le premier à obtenir 8 mouches en bois gagne la partie!
    Cette manière de procéder permet de travailler les tables de multiplication une par une.

 

  • En travaillant sur toutes les tables en même temps :
    Le jeu offre la possibilité d’un niveau plus complexe : on remise les cartes- fleurs et on joue avec les deux dés à 10 faces et les 42 mouches. Dans ce cas, on multiplie la donne des deux dés et on tape le plus rapidement sur la carte-mouche-résultat !!

 

Version "simple" : ici avec la table de 3.
Version « simple » : ici avec la table de 3.

Au dos de chaque carte-mouche-résultat, il y a les multiplications écrites en entier. Ceci permet à l’enfant de vérifier sa réponse.
De plus, cela permet de trier facilement les cartes-mouches-résultats nécessaires à la partie grâce au code couleur que l’on retrouve sur les cartes-fleurs. Et ça, c’est bien pratique!

 

Le matériel est vraiment joli , le carton bien épais et les 6 tapettes permettent de jouer de 2 à 6 joueurs.
Le principe de taper plaît beaucoup et permet de travailler l’inhibition pour les plus sur-excités !

 

ATTENTION:

Il faut vraiment veiller à ce que l’enfant comprenne la multiplication et y mette du sens. Si la notion n’est pas comprise, il va saturer sa mémoire d’informations inutiles et de surcroit, ne les retiendra pas à long terme car cet enseignement ne sera pas fonctionnel.

Pour favoriser cette compréhension, vous pouvez aller ici

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives

Rafle de chaussettes

Un jeu de chez HABA qui est trèèèèèèès classique. Il existe en différentes versions (avec des cartes ou bien des petites chaussettes en bois) et différentes tailles (le jeu en mini ou en normal).

Dans sa forme originelle : toutes les chaussettes sont étalées sur la table (elles sont illustrées des deux côtés, heureusement !) en vrac, au top départ, on doit reconstituer des paires. Afin de comprendre qu’il faut récolter 5 paires pour gagner, je donne à chacun un support avec les contours de chaussettes à remplir (voir ci-dessus).

Evidemment, pour nos plus petits, on va adapter.

On va travailler de la même façon que lorsqu’on travaille le tout début de « donne le même », mais avec ces chaussettes. On lui présente une chaussette et il doit donner la même parmi 3 autres qui sont sur la table. On commence avec des chaussettes très différentes les unes des autres, puis on donnera le choix parmi d’autres chaussettes presque identiques afin que l’enfant s’habitue à bien regarder et à être attentif aux endroits pertinents : corps de la chaussette mais aussi talon et élastique à la cheville! et oui, il faut bien observer ces trois cibles !

 

Puis, il va falloir que l’enfant apprenne à associer deux identiques sans que l’on donne un des deux exemplaires. 
En général, c’est beaucoup plus difficile !

On ajoutera au fur et à mesure des distracteurs jusqu’à avoir tout le tas de chaussettes! 

Un petit classique simple et sympa !