Publié dans Enseignements et apprentissages, Maths

Les abaques : du tri à la numération

Les abaques servent à la base à faire des mathématiques en permettant de traiter le calcul de très grands nombres.
En général, ils sont plus utilisés fréquemment chez les petits pour la motricité, le tri et parfois de petits calculs.

Différentes marques et modèles

Vous trouverez en brocantes ou en occasion beaucoup de modèles différents pour les petits. Le plus facile étant un seul pic sur lequel on vient placer de très gros anneaux à tenir à deux mains.
Ce type de modèle est simple … si on fait abstraction de la sériation par tailles, bien sur !
Il permet de travailler la motricité : mettre ou enlever les anneaux de la tige.

Abaque Lamaze- premier âge.

Ensuite, il y a beaucoup de petits abaques de type culbuto : avec une ou plusieurs tiges, ces modèles sont intéressants car ils demandent à ce que l’enfant stabilise avec sa main non dominante le support afin de faciliter le placement dans le trou des formes.

Abaques de type culbuto avec un support à bascule.

Et enfin, il existe des abaques plus spécifiquement conçus pour le tri, la reproduction de modèles visuels, ou le dénombrement.
En fonction des marques, les formes à enfiler auront des petites différences qui pourront avoir des répercutions sur les performances de l’enfant.
En effet, les abaques de Nathan présentent des petits rebords autour du trou qui rendent parfois la tâche complexe. Chez Miniland, par exemple, ce rebord est encore plus saillant et certains enfants ne parviennent pas du tout à enfiler les formes sur les tiges!

 

 

Il existe également des abaques Numerano de chez Nathan (sur cette photo avec une utilisation détournée) que j’utilise uniquement pour la motricité et le dénombrement simple sur une seule tige. Les éléments carrés sont pratiques car ils ne tournent pas et qu’ils n’ont pas de rebords, donc ils sont plus faciles à enfiler.

Numerano Nathan. (utilisation non conventionnelle)

Le tri de couleur et de forme

Les abaques de Nathan sont un grand classique dans les maternelles.
En général, je commence avec deux pics (un à chaque extrémité) et deux formes / couleurs. Puis, j’ajoute une troisième forme / couleur et ensuite je mets les 5 tiges avec 5 formes / couleurs.
Il faut que l’élève soit en capacité de trier ces formes dans des boites avant de lui demander de le faire sur des tiges car enfiler sur les abaques demande une certaine motricité.

La version chez Miniland est moins chère que celle de chez Nathan et se trouve plus facilement d’occasion.
De plus, vous trouverez dans les abaques Miniland de grandes fiches avec une difficulté croissante qui présentent des petits codages (genre tableau-double entrée). Vous pouvez en acheter ici.

Abaques de chez Miniland.

Numération

Ça paraît logique, mais si l’objectif est la numération et non la motricité, il convient que cette dernière ne soit plus un souci avant de s’en servir en tant que support pour les mathématiques.
En général, je commence avec un seul pic et une seule consigne (sur la photo c’est une consigne double avec quantité + couleur)

Vous pouvez imprimer les bandelettes ci-après afin de travailler sur des compétences variées de tri :

Trier violet VS rose et inhiber le fait de mettre des éléments sur tous les pics. Les « X » signifient pas d’abaque.
Sélectionner le bon éléments avec 3 critères associés (ici, ils sont tous jaunes pour que ce soit plus facile)
Sélectionner le bon éléments avec 3 critères associés (ici, ils sont tous jaunes pour que ce soit plus facile)
Dénombrer une quantité données d’une forme donnée.

 

Le PDF à imprimer est là :

Les tableau à double-entrées et les coordonnées

Le tableau double-entrée

Il y a très longtemps, j’avais fait des supports pour tableau cartésien.
Si vous n’avez pas les abaques, vous pouvez imprimer ce document (cliquer sur l’image ci-dessous) pour remplacer.

Il y a possibilité de travailler avec une difficulté croissante :

Ici, il n’y a qu’une seule colonne donc c’est relativement simple. L’enfant doit néanmoins choisir le bon parmi tous les éléments.
Ici, il a fait sans guidance mais jusqu’à présent, je l’aidais en ne lui faisant faire que la dernière colonne ou la dernière ligne car pour faire l’intégralité du tableau, il était encore en difficulté.

Le PDF pour les tableaux-double entrée est ici.

 

Les coordonnées pour placer dans le tableau

Afin de changer un peu, j’ai fait une série de tableaux : avec une seule ligne, avec deux lignes, avec 5 lignes guidées et enfin avec 5 lignes non guidées.
Cela permet de travailler doucement avec l’enfant les différentes étapes.

Le PDF avec les tableaux vierges est ici.

Le PDF avec les tableaux de coordonnées est ici.

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Caillou : quelques supports basiques sur ce thème

Un nouvel enfant que je vais suivre adooooore Caillou : voici donc quelques supports qui peuvent intéresser certains autres difficiles à motiver.

Discrimination visuelle

Une activité de discrimination visuelle qui demande un peu d’attention car il s’agit toujours du même personnage Caillou, ou Clémentine : il faut donc être attentif à ce qu’ils font.
Le support est calibré pour qu’à l’impression tout soit de la bonne dimension pour le mettre dans une Boîte à Compter (voir ici si vous ne connaissez pas).

Dans le PDF, il y a également des distracteurs : des images de Caillou qui ne sont pas à associer car ne figurent pas sur le support à apparier. Vous pouvez les ajouter ensuite pour augmenter la difficulté mais ne les proposez pas au début de l’enseignement.

 

Petits dénombrements simples, en subitizing

Et maintenant, début de la numération avec Gilbert, le chat de Caillou. 
Il s’agit toujours de supports pour la BàC (pages 2 et 4) mais vous pouvez tout imprimer et faire faire l’exercice en mettant en face ou à côté si, honte à vous, vous ne disposez pas encore d’une Boîte à Compter! 😉

L’enfant ne sait pas compter du tout, et bien commençons :

Dans un premier temps, je vous conseille d’imprimer uniquement la page 1, de prendre 2 boîtes ou 2 pots, et faire du tri : on met les collections de « 1 chat » dans une boîte et les collections de « 2 chats » dans l’autre. Même un enfant qui ne sait pas compter perçoit qu’il y a une différence entre les deux situations (chat seul VS groupe de 2).

Lorsque l’enfant arrive à bien trier, c’est là que vous allez associer le verbal en oralisant : « 1 chat » ou « 2 chats » selon la carte qu’il est en train de ranger (verbaliser au moment où il la met dans la boite et non au moment où il la saisit), puis ne verbaliser que « un » et « deux ».  Normalement, si c’est bien introduit, l’enfant devrait aussi verbaliser « un » ou « deux » rapidement, sans se tromper.

Ensuite, vous pouvez imprimer la page 2 du PDF et faire les exercices : associer la carte avec 2 chats en face de là où il y a deux chats, etc, …
Puis, faire mettre 2 jetons (ou 2 perles ou 2 graines, …) quand il y a 2 chats et 1 jeton quand il n’y en a qu’un. Cette étape est évidement plus difficile que celle de mettre la carte avec la collection toute faite de 1 ou deux chats déjà placés. SURTOUT, on dit « un » et « deux » mais on n’égraine pas « un, deux » quand on verbalise « deux ». NE PAS VERBALISER EN DECOMPOSANT !! c’est souvent cela qui embrouille les enfants. On pourra le faire bien plus tard et pour les quantités au delà de 3.

Pour la page 3 et 4, on imprime, on fait du tri dans trois boîtes comme ci-dessus. Il va y avoir des confusions entre les collections de 2 et celles de 3, c’est normal car c’est ressemblant visuellement.

Et ensuite on met la planche de la page 4 dans la boîte à compter et on dit à l’enfant de mettre  » pareil » / « la même chose » / « autant » (= ce dernier terme est rarement compris, donc on commence avec les deux autres). Là encore, comme au dessus, pour trois, on dit « oui, trois » et non « un, deux, trois ». Il doit percevoir la quantité trois comme une photo (c’est ce qu’on appelle « le subitizing ») et il ne faut pas saboter cette perception en verbalisant « alors tu vois mon chéri, il y a un, et pis deux, et pis trois chats …  » au risque qu’il ne comprenne plus rien.

 

 

Enfin, dernier petit support de Caillou : les collections de 1 à 3 avec le fait de pouvoir associer des quantités à des écritures chiffrées.
Et oui, cela nous parait évident mais pour un enfant il n’y a aucune correspondance entre la quantité de trois et ce signe « 3 ». C’est donc à apprendre par cœur à force d’associations.

Mieux vaut présenter ce support lorsque l’enfant a déjà un peu connaissance des écritures chiffrées. Pourquoi? parce qu’en dessous de chaque collection, il y a les trois valeurs « 1 / 2 / 3 » à cocher. Selon où se portera son regard, si il ne sait pas encore, il peut apprendre de façon erronée.
Il conviendra donc antérieurement à ce support là, de travailer un appariement « quantité collection de deux » avec « 2 » l’écriture chiffrée. 

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La languette des nombres

Des languettes avec une série de 6 nombres, compris entre 1 et 100 avec :
– chiffres arabes avec barres sur les 4 et les 7
– chiffres digitaux : il s’agit des chiffres qui apparaissent sur les anciens réveils/montres (souvent oubliés, ils sont à travailler pour ne pas être confondus, notamment 2 et 5, car ils sont pratiques pour lire l’heure quand la lecture en analogique (les aiguilles avec les horloges) n’est pas (encore) acquise.

Evidemment, on avance dans les nombres au rythme de l’enfant (et en travaillant en parallèle la notion de quantité). 

Ci-après, dans l’article, vous trouverez une feuille à 6 zones / emplacements pour écrire les nombres.


Idées d’exploitation 

 

On écrit, ou on dicte …

Ces languettes peuvent se travailler avec la feuille assortie ci-dessous.
On donne la feuille d’exercice à l’enfant et celui-ci doit écrire les nombres de la languette que nous lui dictons.
On peut également faire l’inverse : l’enfant dicte à l’adulte les nombres de la languette et l’adulte écrit les nombres. Cette version peut être intéressante pour les enfants non scripteurs.
Dans ces cas, on peut entourer l’option choisie (nombres dictés par l’enfant ou par l’adulte) sur la feuille d’exercice.
Enfin, on peut alterner sur les 7 lignes : l’enfant commence à dicter, puis c’est l’adulte qui dicte, puis c’est de nouveau l’enfant. 

 

On apprend à se dépêcher …

En général, quand les enfants sont à l’aise avec les nombres, ils aiment cette activité. Je la couple alors avec une contrainte de temps pour qu’ils apprennent à se dépêcher : je mets un sablier en route et le jeton n’est acquis que si la ligne est remplie avant le temps défini.
Je n’explique rien, je ne dis pas de « si tu finis alors blablabla » car le « si alors » n’est souvent pas du tout acquis avec ces enfants, c’est la contingence : « sablier vide = pas de jeton » qu’ils vont intégrer rapidement. Leur expliquer par une phrase conditionnelle, c’est à coup sûr les perdre.

 

On s’entraîne à ordonner …

Ces languettes peuvent également servir à ordonner les nombres : l’enfant devra alors ré-écrire les 6 nombres dans l’ordre croisant, ou décroissant selon la consigne donnée.

 

Entre deux enfants, en classe …

Vous pouvez aussi faire cette activité avec deux enfants en difficulté dans la classe. Avec une AESH pour superviser, l’enfant A dicte à l’enfant B et pour la ligne d’après, on inverse! Cela permet aux enfants d’être « obligé » d’être en interaction avec l’autre et du coup, de faciliter le recours à l’autre.

 

Pour le côté fabrication

Pour fabriquer le support à languettes des nombres, il vous faut : une plastifieuse, une perforatrice, un anneau à ouvrir en plastique ou un anneau de porte-clef. Et hop, le tour est joué.

Voici les feuilles d’exercice correspondantes :

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Grab game

Un petit jeu trouvé chez Noz à 2,70€ !

Le matériel est tout simple mais j’aime bien le principe : deux dés à combiner (comme Catch it, Candy, Colorama…) :
– un dé couleurs : avec 6 couleurs différentes
– un dé constellations dites organisées : de 1 à 6.

Ce petit jeu est facilement reproductible en faisant un fichier word avec des écritures chiffrées (= chiffres arabes) de couleurs et avec deux dés vierges. Pour les petits, j’utilise de gros cubes qui me servent de dé, comme ceux en bois vendus chez ACTION (voir prochain article sur les astuces de fabrication).

On peut également rendre ce jeu plus accessible en sélectionnant les cartes-chiffres de 1 à 3 et en créant un dé de constellations de 1 à 3 (par exemple en collant des gommettes avec 1, 2 et 3 points sur les constellations 4, 5, et 6) comme ci-dessous: