Publié dans Fonctions exécutives, Mémoire de travail, Théories et formations ABA, Vie quotidienne

Les imitations motrices

L’imitation est au cœur de l’apprentissage : un enfant typique imite très rapidement les personnes dans son environnement. Cependant, les enfants avec handicap ont besoin la plupart du temps d’acquérir cette compétence qui n’est pas dans leur répertoire à la base.

Il y a différents types d’imitations et celles-ci devront être combinées et modulées.
Quand faut-il les enseigner ? Les imitations sont à commencer très tôt même si cet enseignement peut être un peu ingrat au démarrage et sembler impossible (c’est long et parfois on se dit que l’enfant ne comprendra jamais ce qu’on attend de lui tellement il ne réagit pas …).

Certaines imitations sont plus complexes que d’autres, voici quelques explications.

 

Imiter en même temps ou en différé

Comment enseigner cela ?  en guidance physique totale !

Selon moi, l’enseignement de cette compétence doit être faite à deux personnes (la maman ou un autre intervenant voire même un frère ou une sœur qui passe!) sauf si vraiment, on n’a pas le choix malheureusement.

Normalement, « imiter » dans les programmes des enfants c’est « en différé » : l’enfant doit regarder ce que l’intervenant fait, l’intervenant arrête et dit « fais comme moi » (ou équivalent) et l’enfant doit ensuite reproduire à l’identique ce qu’il a vu.
Cependant, au début de l’enseignement, je fais souvent en boucle mon modèle jusqu’à ce que l’enfant reproduise le même mouvement de sorte que nous soyons tous les deux en même position lorsqu’il se met à m’imiter. Cela permet à l’enfant de constater que nous sommes bien tous les deux sur le même geste. Cependant petit à petit, il va falloir différer : vous faites le modèle, vous arrêtez et l’enfant doit reproduire le mouvement.
Il est parfois nécessaire de lui maintenir les mains pour ne pas qu’il reproduise en même temps que vous (là encore c’est plus facile à deux, mais pas impossible non plus à faire seul).

Néanmoins, j’aime aussi faire avec l’enfant des mouvements très lents et continue et l’enfant doit se réguler sur mes gestes : il doit regarder et faire en même temps mes gestes, un peu à la manière d’une séance collective de yoga : tout le monde en même temps! Cela n’est pas de l’imitation à proprement parlé mais ca consiste quand même à observer et reproduire en même temps un mouvement moteur.

 

Quels gestes imiter? Ci-après, vous retrouverez les 3 grandes catégories d’imitations. Cependant, pour avoir concrètement des exemples, je vous propose ce PDF avec des idées d’imitations à faire faire.

Ces étiquettes vont vous permettre de vous organiser :

  • vous pouvez trier celles accessibles à votre élève ou non,
  • une fois cette sélection opérée, vous pouvez faire 2 tas : les imitations que votre élève est parvenu à faire et celles qui ont demandé une guidance : cela permettra de valider un certain nombre d’imitations si vous êtes en phase d’évaluation par exemple (VBmapp ou autre)
  • enfin, ces étiquettes peuvent vous servir pour composer des séquences de plusieurs imitations sur apprentissage, puis des séquences non apprises (dans ce dernier cas, vous les piocherez au hasard).

Imitations globales

On différencie deux types d’imitations globales :

  • les imitations globales statiques : où on ne bouge pas, par exemple poser ses mains à plat sur la table, ou mettre ses deux mains jointes (genre prière) ou faire un petit chapeau sur la tête (deux mains qui font comme un triangle sur la tête) ou croiser les bras sur son torse, …
  • les imitations globales cinétiques : où on bouge : applaudir, sauter, …

Vous vous en doutez, les deux sont à travailler. 🙂

Au tout début, on conseille souvent de commencer les imitations avec des objets, on dispose deux objets strictement identiques sur la table et l’enfant doit reproduire après nous ce qu’on vient de faire, par exemple :

—  deux cuillères et on dit « fais comme moi » et on met la cuillère à la bouche pour faire semblant de manger et ensuite l’enfant doit faire la même chose avec l’autre cuillère.
— deux chevaux playmobils et on le prend pour le faire sauter et l’enfant doit faire le même avec son cheval.
Cependant, j’ai déjà connu quelques enfants pour qui il était plus facile d’imiter sans objet qu’avec objet … allez savoir pourquoi …. du coup, comme bien souvent, il convient d’individualiser chaque enseignement selon l’enfant.

Au début, vous pouvez essayer de remarquer des mouvements que l’enfant fait spontanément avec ses bras ou ses jambes ou avec des objets. Ces mouvements connus de l’enfant pourront servir à démarrer le programme d’imitation avec des gestes qui lui sont plus familiers.

 

ATTENTION : quelques règles pour l’imitation !

  • si possible faites imiter des gestes fonctionnels : ne pas faire imiter une serviette sur la tête mais plutôt le mouvement de s’essayer la bouche, essayer de prendre des jouets et faire des choses attendues avec : par exemple, faire bercer la poupée, lui faire un bisous sur le front, lui faire remuer les bras, la faire sauter, la faire marcher, …
  • ne PAS dire ce que l’on fait : par exemple si on lève les bras, on ne dit PAS « lève les bras » on dit « fais ca! ». Pourquoi? parce que si on dit ce qu’il faut faire cela devient une consigne (réponse de l’auditeur) et non une imitation !
  • faire faire au moins deux mouvements différents avec le même objet : si un objet est associé à un geste, l’enfant n’aura plus besoin de regarder et automatiser « quand on me donne la voiture je la fais rouler » et ne vous regarder plus. Pour éviter cela, par exemple avec l’objet voiture, faites faire rouler la voiture mais aussi faites-la « sauter » (genre décoller un peu du sol comme si elle allait très vite) ou faites la cogner dans un obstacle (genre accident) afin que l’enfant continue à avoir un intérêt à vous regarder et qu’il fasse bien le mouvement en imitation et non parce qu’il connait par cœur ce qu’il a à faire.
  • idem avec les cinétiques et statiques : quand vous faites faire la consigne de taper dans les mains, faites en parallèle celle de laisser les mains jointes. Cela obligera l’enfant à bien regarder et se concentrer sur ses mouvements pour inhiber le fait de taper !

 

 

Imitations fines

C’est en général les mouvements moteurs des mains : poignets, doigts, etc, … et les mouvements plus subtiles. Ces imitations sont également importantes à acquérir pour pouvoir imiter des gestes plus complexes.
Ces compétences d’imitation vont permettre également de travailler la bonne différentiation des doigts, si importante par la suite pour les gestes d’écriture !

On aura par exemple :

  • fermer le poing
  • bouger les doigts

 

Imitations tête et visage

Elles sont importantes pour le social mais aussi pour le développement du langage. Il va s’agir par exemple de reproduire des mouvements de tête ou des mimiques de visages, qu’on appelle les praxies :

  • faire oui (c’est un geste souvent très très compliqué à faire pour les enfants, j’ignore pourquoi ….)
  • faire non
  • faire des cercles avec la tête
  • montrer ses dents
  • tirer la langue
  • mettre la langue en haut, en bas , à droite
  • faire un bisou
  • gonfler les joues, …

Remarque : vous pouvez également faire des sons en accompagnant ces gestes. Par expérience, on remarque clairement que pour les enfants sans verbal, les gestes aident à « tirer du son ». Par exemple on peut demande rà l’enfant d’imiter le fait de maintenir grand la bouche ouverte (compétence utile pour le dentiste) et faire en même temps « AAaaaahhh » pour que l’enfant imite aussi le son (on appelle imitation verbale/échoïque).

 

Imitations en intensité et vitesse et les séquences d’imitations :

En allant plus loin dans les imitations motrices, fines ou visage, nous allons pouvoir exiger plus. L’enfant devra imiter un rythme, une intensité ou une vitesse.
Par exemple :

  • taper fort sur la table VS taper doucement
  • taper 2 coups rapides et 2 coups lents
  • « marcher avec ses doigts index-majeur » rapidement puis plus lentement
  • appuyer doucement son doigt sur une pâte à modeler VS enfoncer profond son doigt dedans, …

Mais aussi, une suite que j’aime beaucoup car elle va permettre d’aider à développer plein d’apprentissages après : imiter des séquences.
Il va s’agir pour l’enfant de reproduire plusieurs gestes à la suite. Ces petites séquences seront de 2 gestes consécutifs, puis 3 gestes consécutifs, etc, …
Cette compétence n’est vraiment pas évidente car en plus d’imiter, l’enfant devra se souvenir des gestes. Il aura tendance comme dans les autres restitutions qui demandent de la mémoire à avoir un effet de récence ou de primauté : l’enfant oubliera les gestes du mileu ou encore ne refera que le dernier. Au début, on va enseigner à l’enfant des suites apprises et fixes, comme des petites chorégraphies de danse.

Ce n’est qu’après que l’on pourra lui demander des séquences sans apprentissage préalable : il saura se concentrer, se remémorer et reproduire vos gestes dans l’ordre émis!

 

Pour plus d’informations et des contenus plus réguliers, n’oubliez pas de vous abonner à la page facebook d’autismenjeux. 🙂

Publié dans Supervision - Formation, Théories et formations ABA

Vbmapp et abllsr

Les deux évaluations les plus répandues dans l’autisme sont le VB-mapp et l’ABLLS.
Ces deux évaluations permettent de tester et de donner des objectifs d’enseignement pour les enfants afin de permettre des interventions appropriées.
Personnellement, je préfère l’ABLLSr mais certains pros ont l’avis inverse.

De nombreuses compétences sont présentes dans les deux évaluations. Du coup, les ressources pour VBmapp peuvent également servir à la passation de l’ABLLSr.
(Si certains pros remarquent des erreurs ou des manques dans les références et jalons, merci de me le signaler.)

L’un comme l’autre permet de dégager une multitude de belles cibles, qui devront néanmoins être complétées, selon moi, par un travail autour de trois autres grands axes à ne pas oublier :  les fonctions exécutives (flexibilité mentales/inhibition / planification dont je parle tout le temps sur ce site), la prise d’initiative et de l’autonomie (faire seul).

Ici, je vais mettre, un peu en vrac, les documents que j’ai pu créer pour entrainer ou faire passer ces évaluations aux enfants.

Remarque :  pour le PEP3, qui est un test beaucoup beaucoup plus « léger » que les deux précédemment cités, ça se passe par là.

 

Voici donc des PDF, tous gratuits et tous « inédits » (illustrations comprises de moi)
Cela permettra de varier les supports. 

 

Tacts (dénomination) :

Niveau 2 : Documents avec 3 exemplaires de 25 items, donc 150 items différents : il y a la grille où on peut coter les séries et les images avec les séries à imprimer au verso : très pratique pour une organisation facile.

 

Réponse de l’auditeur

Réponses de l’Auditeur, niveau 3, 11 M et les analyses de tâches autour pour préparer (11B, 11C, 12D)
Cliquez sur la première photo pour obtenir le PDF

 

Imitation motrice

Niveau 1 et niveau 2 : Voici les flashcards pour travailler tous les jalons de l’imitation motrice.
Il faut commencer par le global et/ou avec objets. Selon les enfants l’un ou l’autre peut être plus facile, donc il faut tenter, on peut avoir des surprises.
Pour l’enchainement de plusieurs imitations, vous pouvez sélectionner 3 cartes.
A télécharger ici :

 

Les RA caractéristiques, catégories et fonctions (VB et ABLLS) :

Abllsr : B17

 

Visuospatial :

Vbmapp, PVA niveau 3
Vbmapp, PVA niveau 3, jalon 13  (=  Abllsr B9 et B12) :

 

Labyrinthes

ABLLSr, B27

   

 

Sériations

Abllsr B25 :

 

Séquences (Abllsr B26)

 

 

Lecture (uniquement niveau 3)

Analyse de tâche Lectue, niveau 3, 14B.

 

Discriminer les lettres des chiffres en tant qu’auditeur : 15 D / de lecteur.

 

 

A SUIVRE …. les documents sont publiés régulièrement sur le facebook autismenjeux ! 

 

Publié dans Compréhension, Phonologie - lecture

Qui? que? quoi? quand? où? comment? combien? pourquoi? lequel??

Euhhhhh …

La compréhension des questions introduites par QQQQOCCPL va être un travail important et long pour les enfants en difficulté.
Néanmoins, dans les évaluations psychocognitives ou bilan psy (EFL, PEP, ABLLSR, VBMAPP, …), le travail de ces mots interrogatifs apparait comme incontournable : il est donc développé dans les programmes des enfants ou des jeunes.

Pour mes collègues psy :
— dans le VBmapp en RAFCC j8, j9, j11, j13, j14, 15 ainsi que dans les intraverbaux : j7,j9,j10, j12, j13, j15 ainsi que dans les analyses de tâche.
— dans l’ABLLSR
*- en activités préparatoires de ces notions : H5, H9, H10, H11 (où+item), H12 (où+activité), H17.
*- travail direct des QQQQOCCPL : H23, H24, H25, H26, H28, H29, H30, H31, H32, H33, H34, H35, H36, H38 et H39 où l’on met en concurrence les mots interrogatifs tels que « qui? / quoi? » ou « qui?/à qui? » ou « quand?/ »où? », …

 

Une fois que la compréhension des questions « est-ce que …? oui / non » est acquise, (voir article ici) (H37 de l’ABLLSR) on peut s’attaquer aux classiques QQQQOCCPL .

 

La compréhension de ces mots-clefs facilite beaucoup les interactions et est indissociable du travail sur les intraverbaux: en effet, dans la vie de tous les jours, ces petits mots reviennent régulièrement lorsqu’on converse avec quelqu’un.

Avant tout, il faut avoir suffisamment de vocabulaire :
– Quoi ? il faut avoir du vocabulaire d’objets,
– Qui ? il faut avoir du vocabulaire de personnes. Il y a les prénoms des personnes de l’entourage, mais aussi le lexique des gens : une maman, un enfant, un ado, une personne âgée, … mais aussi les métiers et hobby,
– Que fait X? il faut avoir du vocabulaire de verbes,
– Où ? il faut avoir du lexique de lieux, (pour les où, un article est dédié aux lieux et à la géographie ici.)
– Comment? il faut connaitre des adjectifs, émotions, … …. bref …  vous voyez l’idée.

 

Identifier les mots clés, discriminer les différences.

On va simplifier au maximum.

Je commence par qui / quoi avec un lot d’images (télécharger ici) : cette distinction peut se faire quand l’enfant est (encore) non lecteur. Cependant, pour les autres mots interrogatifs comme le « que fait X? » ou le « comment? », il sera plus opportun de le faire avec un enfant lecteur car il sera impossible de travailler avec des images concept au risque que l’enfant trie visuellement et non conceptuellement.
On peut éventuellement tendre la carte en verbalisant le mot, par exemple dire : « chanter » et l’enfant pourra alors trier dans « que fait X? » même en étant non-lecteur.

Pour les / quand je les travaille souvent en opposition car ils sont régulièrement confondus par les enfants. En les triant, ils comprennent assez rapidement :

 

Les éditions Passe temps proposent aussi des supports pour discriminer ces mots interrogatifs, deux à deux :

  • Quelle question? qui permet à l’enfant de choisir le mot-question approprié (qui? quoi? où? quand? comment?) pour produire une phrase interrogative.
  • Les pirates des qui et quoi?
  • Les pirates des quand et où?
  • Le bingo des quoi et avec quoi?
  • Le bingo des qui et à qui?
  • Le bingo des où et des quand?
  • … et certainement d’autres que je n’ai pas !

     

Ensuite, on travaille avec des mots écrits (donc là, avec les enfants lecteurs) :

Au début, on peut faire trier à l’enfant 2 ou 3 mots interrogatifs : par exemple quoi ?/ qui ?/ que fait il-elle?.
Il pioche une carte, par exemple : « la sorcière » et il doit la mettre dans les « qui? »; puis « chante » il doit la poser dans les « que fait X? », etc, …

 

 

Sur Arasaac, il y a beaucoup de supports pour travailler ces notions, voici quelques exemples :

Vous trouverez par exemple des cartes très simples que j’aime beaucoup avec QUI / QUE FAIT X? ici.

Une fois que l’enfant est à l’aise avec chacun séparément, il va falloir mixer.
Il s’agit de répondre à deux questions de façon aléatoire. Par exemple : un homme est en train de repasser. On peut poser la question « c’est qui? » (un homme) mais aussi la question « que fait-il? » (il repasse). Je prends donc le tas de cartes et je demande de façon aléatoire « c’est qui? » ou « que fait-il/elle? » et l’enfant doit me répondre correctement. C’est là aussi qu’on va pouvoir se féliciter d’avoir bien travaillé la flexibilité cognitive dont je parle tant sur ce site!!  😛  comme ici par exemple.

Voici d’autres supports en accès libres crées par des internautes :

— J’apprends à répondre aux questions qui? comment? pourquoi? (avec les émotions) ici
— Nous répondons à la question : quand? ici
— La question où? ici
— Répondre aux questions : qui? fait quoi? où? quand? ici
— Répondre à la question qui? – les métiers- ici
— Les métiers : qui? qu’est-ce qu’il fait? où? ici
— Lecture : compréhension de base des mots interrogatifs – ici
— Qui? quoi? où? + verbes : ici

                

 

 

S’ensuivent les autres mots interrogatifs : comment? combien? …

On utilisera alors toutes les cases de la boîte à compter. (pdf en cliquant sur l’image)

 

 

Des mots clefs aux illustrations de scènes

Ensuite, je présente des images à l’enfant avec les mots interrogatifs QQQQOCCPL  à relier aux mots clefs. Il n’y a pas de texte encore mais des mots en rapport avec une illustration. On est donc très proche du travail exécuté ci-dessus mais présenté d’une autre façon pour entretenir la compétence. (cliquez sur la photo pour avoir le PDF). L’enfant n’a pas à écrire : il doit simplement relier à la bonne réponse.

 

Des illustrations de scènes aux petits textes écrits

Voici un gros document que j’avais écrit il y a quelques années. Ma mère m’avait aidée à écrire les textes et nous avions bien rigolé.
Il s’agit d’un recueil de 30 histoires, illustrées par des images du net, avec un petit texte simple et des questions simples où il faut écrire sa réponse. La difficulté est croissante. Vous pouvez imprimer et relier les feuilles pour former un petit ouvrage « travail de compréhension de textes écrits pour enfant avec autisme ».

Il existe chez Upbility des ebook PDF à télécharger pour travailler sur la compréhension écrite. Le premier tome est très facile et le dernier contient des textes complets de plusieurs paragraphes.
Personnellement, je trouve le « partie 2 » bien pratique avec le début de textes adaptés (sans reprises anaphoriques, très peu de personnages, etc, …)

PARTIE 1 | Développement de la compréhension en lecture pour les enfants ayant un trouble du spectre autistique - Upbility.fr     PARTIE 2 | Développement de la compréhension en lecture pour les enfants ayant un trouble du spectre autistique - Upbility.fr     

 

Et enfin des documents papiers pour entretenir la notion.

Ces documents peuvent être imprimés en 4 pages ou 2 pages par feuille afin d’être mis dans une Boîte à Enchaînement.
Pour les obtenir, cliquer sur les images.

 

En tapant dans le moteur de recherche du site : « compréhension orale » ou « compréhension écrite » , vous trouverez d’autres articles.
En vous abonnant sur la page Facebook que autismenjeux, vous obtiendrez plein d’autres supports au fur et à mesure que je les créée pour les enfants que je suis.

Publié dans Aide à la création de supports, Apport théorique, Théories et formations ABA

PEP3 : profil psycho-éducatif & matériel

Le PEP3, Profil Psycho-éducatif (3ème version, parue en 2004) est un outil d’évaluation pour les enfants présentant des troubles du développement. Il est adapté pour les enfants de 2 à 7 ans et 6 mois, mais il peut être utilisé (de manière informelle) pour les enfants plus âgés lorsqu’ils présentent un faible niveau de développement. (Le décret sur l’extension des 7 à 12 ans aurait été validé dernièrement?).
Ce test a été élaboré dans le cadre du programme TEACCH (origine neurobiologique de l’autisme, approche structurée, collaboration avec les parents, …). Ce dernier accorde une place importante à l’évaluation diagnostique ainsi qu’à l’évaluation des caractéristiques individuelles.

Le PEP3 va donner des pistes de travail pour l’élaboration du PEI (Projet Educatif Individualisé) et surtout, il est indiqué pour faire des test-re tests, c’est-à-dire qu’il permet d’évaluer l’effet d’un accompagnement sur le développement d’un enfant donné. 
Le petit bémol, selon moi, est que ce test donne des âges développementaux.

La passation dure de 45 minutes à 1h30 selon les enfants évalués. Avec le PEP3, on peut fractionner la passation en fonction de l’enfant, ce qui peut être bien pratique.

L’administration demande de disposer :
— d’une formation
— du manuel
— d’un kit de matériel.

 

Le PEP 3 recueille 2 types d’informations :

  • l’échelle de performance : (normée et standardisée)
                        — avec des sous-tests développementaux (avec des sous-domaines : cognition verbale/préverbale (34 items), langage expressif (25 items), langage réceptif (19 items), motricité fine (20 items), motricité globale (15 items), imitation oculomotrice (10 items))
                     — et des sous-tests de comportements inadaptés (expression affective (11 items), réciprocité sociale (12 items), comportements moteurs caractéristiques (15 items), comportements verbaux caractéristiques (11 items) qui seront cotés en fin de passation à partir du comportement général de l’enfant.
  • le rapport de l’Educateur : (informel) il s’agit de questions précises sur les capacités de l’enfant que l’éducateur (parent ou professionnel qui le connait bien) constate au quotidien. La personne va évaluer le niveau de développement dans différents domaines (6 items), le degré de sévérité des problèmes (11 items), les problèmes de comportement (10 items), l’autonomie personnelle (13 items) ainsi que le comportement adaptatif(15 items).

 

La partie « échelle de performance », demande d’acquérir du matériel spécifique pour la passation : Autisme Diffusion propose un Kit tout prêt. Cependant, il est possible pour des raisons économiques ou pratiques, de réaliser soi-même son propre matériel.

 

Liste du matériel

  • Le Cahier de passation
  • et le Cahier d’Ecriture fourni dedans
  • Le Guide d’Administration (que l’on peut garder en format numérique)
  • le Livre de Langage / Livre d’Images (dans des pochettes transparentes)
  • le Rapport de l’Educateur (questionnaire à faire remplir)

  • des petits bonbons (type M&M’s, raisins secs, …)
  • une boisson (jus)
  • 3 biscuits (salés ou sucrés, chips, )
  • des mouchoirs en papier
  • un interrupteur sur le mur
  • un escalier à proximité.

  • un flacon pour faire des bulles
  • 3 cubes tactiles (avec des matières différentes au toucher : en fourrure, un granuleux et un avec des gravures)
  • un kaléidoscope
  • une clochette (avec un manche )
  • une sonnette (type celle que l’on a dans les jeux Gigamic : Halli Galli, Crazy Cups ou autres)
  • une claquette (il s’agit d’une castagnette avec un manche que l’on agite dans les matchs sportifs)
  • un pot de pâte à modeler
  • 6 bâtonnets en bois (genre bâton de glace esquimau)
  • une marionnette de chien avec des bras (car on doit mimer des actions)
  • une marionnette de chat avec des bras (car on doit mimer des actions)
  • un verre en plastique rigide
  • une cuillère
  • une brosse à dents

  • un puzzle chaton avec 4 pièces en découpage style puzzle (environ 20 cm)
  • un puzzle vache avec 6 pièces avec des bords droits (environ 24 X 16 cm)
  • un puzzle à encastrements avec 3 formes géométriques
  • un puzzle à encastrements avec 3 moufles (pourquoi des moufles, bonne question …)
  • un puzzle à encastrements avec un papillon, un parapluie, un poussin et une poire (c’est précis!)
  • un support magnétique et 8 pièces composant un garçon : une tête, une chevelure, 2 yeux, un nez, une bouche, un pull et un pantalon

  • une chaussette (pour LE et LR)
  • un crayon
  • un pochette de feutres
  • un peigne
  • quatre gobelets OPAQUES (il faudra cacher des objets dessous) avec une anse, type ensemble tasses de camping
  • une paire de ciseaux enfants à bouts ronds
  • un sac en toile (d’environ 25 X25 cm) pour que l’enfant puisse mettre sa main dedans et sortir des objets dans regarder
  • 6 pions de jeu de dame noirs (pour faire du tri)
  • une petite balle (genre ping-pong)
  • un morceau de tissu (serviette de table)  qui peut cacher la tête (pour faire coucou-caché)
  • un sifflet
  • un ballon en mousse de 20 ou 25 cm
  • un lacet avec un nœud à l’extrémité
  • au moins 6 perles cubiques (voire 2 perles cubiques + 6 perles cubiques pour faciliter l’organisation)
  • un fil cure-pipe
  • des feuilles blanches
  • 8 cubes rouges (voire 12, sinon, on peut ajouter ceux ci-dessous pour en faire 12 à empiler)
  • 4 cubes : un bleu, un jaune, un vert, un blanc, pour apparier aux tâches de couleurs du Livre d’Images
  • 9 lettres en capitales d’environ 5 cm (en bois ou carton épais) pour apparier dans le livre : le H, J, V, Z, U, E, Y, S et G.
  • 2 boîtes en plastique qui ferment assez grandes pour contenir 6 cubes, et qui serviront à trier en 2 tas
  • 12 cartes de catégorie : losanges, ronds, carrés, triangles, en vert, rouge et violet. (voir en bas de cet article pour imprimer ces cartes)

 

 

Réalisation du matériel pour la passation du PEP3

Bien que le manuel du PEP3 stipule que nous pouvons fabriquer le matériel nous-même, peu d’indications sont fournies. J’ai donc investigué intensément afin de ne pas dénaturer le test et rester dans l’étalonnage standardisé. Par crainte d’un impair, j’ai donc suivi scrupuleusement le commun que j’ai pu retrouver entre les différentes versions de matériel.
Merci à mes collègues de Paris d’avoir pris le temps de m’envoyer des photos des leurs.

Pas mal d’objets de la passation peuvent se trouver dans le commerce, néanmoins, certains demandent à être réalisés soi-même. Un peu de patience, du tissu, une scie à chantourner, une plastifieuse, du bois et de la peinture permettent de compléter ceux que vous ne trouverez pas déjà réalisés.


Les puzzles :

Les trois puzzles à encastrement :

Il en faut trois en tout, en bois épais, :

  • 37 X13 cm avec trois formes : carré, rond et triangle. Il serviront en encastrement mais aussi en réceptif, expressif, … J’ai choisi de mettre un fond contrastant afin de mettre en exergue la forme.
  • 37 X13 cm avec trois tailles de rectangle : grand moyen et petit. Ce puzzle est toujours illustré avec des moufles rouges, alors bon, j’ai décidé de respecter ce choix (étonnant).
  • 24 X 34 cm avec quatre formes : un parapluie, un poussin, une poire et un papillon (pourquoi ces formes et pas d’autres? bonne question …)

(Les housses ont été faites afin de pouvoir transporter plus facilement les puzzles pour se rendre dans les écoles)

 

Les puzzles « standards »: un de vache et un de chat

Ils sont réalisables en carton/bois car ils peuvent être découpés à la scie à chantourner. Attention, celui de la vache est juste une découpe en 6 carrés égaux tandis que celui du chat est découpé en 4 pièces « en forme puzzle ».

Pour celui de la vache : vous imprimez une photo d’internet, vous la placez sur un carton autocollant en marouflant et vous vernissez. Vous découpez au cutter en 6 parties égales et vous repassez un coup de vernis pour être sûr que les bords collent bien.
Personnellement, j’utilise régulièrement le vernis-colle de chez action pour faire ce type de support :

Vernis Acrylique Mat de chez ACTION (1,59€)
Vernis Acrylique Mat de chez ACTION (1,59€)

Pour celui du chat : vous trouvez une image que vous mettez aux bonnes dimensions, vous pouvez partir d’un puzzle à 4 pièces en carton d’occasion (Emmaüs ou le Bon Coin) : décoller la fine couche pelliculée et coller votre image de chat avec un vernis colle. Une fois bien sec, vous glissez une lame de scalpel dans les fentes du puzzles d’origine puis vous repassez une couche de vernis afin de bien coller les extrémités de contour.

         

 

Les cubes sensoriels et les cubes colorés :

Les cubes sensoriels

 

Il s’agit de voir comment l’enfant va explorer ces 3 cubes sensoriels en bois. Selon les versions, on trouve des matières différentes, l’objectif étant de donner des sensations tactiles et d’observer si l’enfant a un comportement adapté lorsqu’il les manipule.
Il y en a 3, en général : un en fourrure, un granuleux et un avec des gravures. Il n’est pas compliqué de les réaliser en en couvrant un de tissu à poils, un de papier à poncer et un autre lisse que l’on passe à la scie pour le rainurer.

Cube rugueux, Cube poilu et Cube lisse.
Cube rugueux, Cube poilu et Cube lisse.

 

Item d'associations : le cube avec la bonne couleur.
Item d’associations : le cube avec la bonne couleur.

 

Les cubes colorés

Il s’agit uniquement de carrés de bois que l’on peut peindre. Il faut en peindre 8 rouges, et 4 ( 1 bleu, 1 jaune, 1 vert, 1 blanc). 
On peut les fabriquer facilement ou encore en trouver au rayon manuel de magasins discounts (chez ACTION notamment).

 

Le personnages à 8 parties à placer :

Comme je n’en trouvais pas dans le commerce, même chose, j’ai fait moi-même!
J’ai dessiné, collé sur des cartons magnétiques et hop. J’ai prévu plusieurs yeux et bouches, les petits éléments se perdent plus facilement.

Si vous voulez le fichier de mon dessin du bonhomme, je peux le transmettre :
Photo de gauche, les morceaux à découper et coller sur carton autocollant (acheté en magasin Beaux-Arts) et scotch magnétique (rouleau de chez Action encore) et à droite, la production de mon petit A., qui se débrouille très bien!  😉

                      Item d'associations : le cube avec la bonne couleur.

 

 

Le petit matériel :

 

 

Il y a pas mal de petits objets que l’on peut acheter en magasin discount. Les bâtonnets de glace, les perles cubiques, les cure-pipes, peigne, sifflet, tasse avec des anses, verres en plastique, produit à bulles, grand torchon, …

Beaucoup étaient disponibles chez ACTION, d’autres à décathlon ou encore des récupérations dans de vieilles  boîtes de jeux.

Il faut également dans le PEP avoir des cartes de catégories que l’enfant devra trier. Il s’agit de losanges, ronds, carrés, triangles, déclinés dans les couleurs suivantes : vert, rouge et violet. Il y a donc 12 cartes.

Pour obtenir le PDF, cliquez sur l’image et imprimez. Vous pourrez ensuite les plastifier.

 

Hein qu’on s’amuse bien ?!  😉

Et après? 

D’autres évaluations existent, vous trouverez sur ce site notamment : un article sur l’EFL, un autre sur les évaluations des adultes avec la suite du PEP3 ici ainsi que des ressources gratuites pour faire passer le VBmapp et l’ABLLSr par ici !

 

Vous êtes professionnels et vous faites passer régulièrement des évaluations ?
(PEP3, WISC, EFL, AFLS, ABLLS, VBMAPP et autres?)
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Publié dans Boîte d'enchainements, Langage oral, Lexique - vocabulaire, Phonologie - lecture

Répondre oui / non à une question simple

Il faut différencier répondre « oui/non » à « est-ce que tu veux X? » de répondre oui/non à la question : « est-ce que c’est X? »

C’est assez contrintuitif car souvent l’entourage des enfants se dit que c’est plus facile de répondre oui/non à une question « est-ce que tu veux un gâteau? » que de prononcer le mot « gâteau » …. Or, on s’aperçoit rapidement que pour l’enfant il est beaucoup plus aisé de donner le mand directement (ex: « gâteau ») plutôt que de répondre « oui/non » à une question déjà construite (ex : est-ce que tu veux un gâteau?).

Cependant, même lorsque les enfants ont appris à choisir, donc à répondre à la question « est-ce que tu veux un gâteau? » oui / non, souvent, répondre affirmativement ou négativement à une question non liée à l’obtention de quelque chose (un non-mand) n’est pas facile. 
Les enfants se trompent donc facilement aux questions  » X ou non X » si cette compétence n’a pas été travaillée intensément.

Bien souvent, lorsqu’on demande à un enfant « est-ce que c’est une cuillère? » en lui montrant une cuillère, il répond « non » car il n’en veut pas  ! Il faut donc être vigilant en gardant en tête que l’enfant répond certainement à la question : »est-ce que tu veux X » (ce qui correspond à un mand, Abllsr : F10) et non « est-ce que c’est X? » (ce qui correspond à un expressif, dénomination, Abllsr : G23).

 

Voici un exemple avec la connaissance des couleurs

On peut s’assurer que l’enfant connaisse les couleurs :

  • en lui demandant de montrer le rouge, parmi une petit dizaine de couleurs dont le rouge.  ———-> réceptif
  • en lui montrant le rouge et en demandant : »c’est quelle couleur? » « rouge » —————————-> expressif/tact

 

Un enfant ayant acquis ces deux notions principales peut néanmoins être en difficulté à répondre à :

  • « est-ce que c’est rouge? » en lui montrant une brique rouge (ou une bleue, ou une verte, …) et où il doit répondre oui ou non.

Après l’avoir travaillé à l’oral, il peut être utile de le travailler sur papier. Voici un document avec 14 pages de questions où il faut entourer oui/non à du vocabulaire imagé très simple. L’objectif n’étant pas le vocabulaire mais juste la compétence à répondre oui/non.
De plus, cet exercice est un premier pas vers la compréhension écrite d’un texte.
Pour un non-lecteur, cet exercice peut évidement être fait à l’oral …

 

Support de travail : le My chores

Signifiant « Mes tâches » en anglais, ce petit dispositif sert à l’origine à s’organiser quant à des tâches déjà réalisées ou non. 
Je le trouve néanmoins beaucoup plus intéressant pour renforcer des connaissances en répondant oui/non à une assertion et, à l’instar de tous ces dispositifs autocorrectifs, le fait de pouvoir manipuler est toujours mieux accueilli par les enfants que les exercices sur papier. C’est d’autant plus vrai pour les enfants qui ont des atteintes motrices et pour qui il est couteux d’écrire, même des petits mots.

 

Ces petites planchettes à 10 questions sont vendues sur les plateformes type amazone, temu ou autres à un prix inférieur à 2€ et peuvent s’acheter par lots. C’est particulièrement intéressant si on veut faire enchainer à un enfant plusieurs planches autocorrectives d’affilées sans qu’il n’ait à changer de fiche.

Pour que l’enfant puisse comprendre le principe, j’ai crée un « my chores » initiation le plus facile possible.

Il s’agit au début uniquement de faire du terme à terme : cocher le bon signe, comme celui qui est sur l’image. Puis, dire si une équivalence est vraie « éléphant = éléphant ».

   

Ce dispositif my chores est clairement plus restreint en possibilités qu’un logico piccolo mais il permet à moindre coût d’être utilisé en classe.
D’autres fiches suivront (sur Facebook tout d’abord) sur d’autres thèmes beaucoup plus complexes pour mes grands.
A noter que Helge blog s’est mis aussi à faire des supers fiches pour les My chores. 

 

Document papier standard

Dans ce document PDF à imprimer, de la page 1 à la page 5, ce sont des questions du type : « est-ce que c’est un chat? »
A partir de la page 6, il y a des RFCC (= Réceptif par fonction, caractéristique ou classe = RFFC en anglais) du type : « est-ce que c’est un animal? » (classe), « est-ce que ça a des roues? » (caractéristique), « est-ce que c’est pour cuisiner? » (fonction), …

Ce document peut aussi être l’occasion de faire verbaliser un enfant : « est-ce que c’est X? » et que l’enfant oralise une réponse du type :

  • « oui, c’est un X »
  • « non, ce n’est pas un X »
  • ou encore « non, c’est un Y ».

Il peut également être imprimé en 4 pages par feuille et être mis dans une Boîte à Enchaînements.

 

Si le document vous intéresse, le voici :

Ces illustrations ne sont pas de moi, elles sont extraites du site ARAASAC.