Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Aide à la création de supports, Contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Visuo-spatial

Droite ou gauche ?

Un petit jeu sympa de chez Gigamic qui fait partie de la série dans des boîtes en métal : Droite ou Gauche.
Il travaille la notion de gauche droite mais surtout de gauche droite relative !
Ce jeu est donc indiqué pour les enfants qui maîtrisent ces notions et non pour des enfants en apprentissage !! 

Le principe

On dispose un tas de cartes au centre de la table avec un point de départ et des directions.
Ensuite, on place les 7 cartes de policiers tout autour de ce tas et on doit suivre 3 directions de suite en appliquant « gauche » ou « droite » mais de façon relative! On se place par rapport au policier : ainsi le fait qu’il soit de dos ou de face va impacter. On doit ensuite nommer la carte correcte à l’issue des différents déplacements le plus rapidement possible !
Assurez-vous que l’enfant sache nommer : ambulance/voiture, arbre, réverbère/lampe, maison, stop, vélo et feu (tricolore).

Dans l’exemple ci-après : On part de la policière avec le dessin « maison », on fait 3 déplacements à SA gauche à elle (donc vers la droite car elle est de face) puis 1 déplacement vers la droite d’un policier de face (donc vers la gauche) puis 4 vers la gauche d’une policière de dos (donc à gauche aussi, car sa gauche est aussi la nôtre). 

Ce jeu n’est plus édité je crois, mais on le trouve facilement sur la marché de l’occasion. 
Dans ce cas, j’ignore quelles sont les règles quant aux potentielles photocopies du jeu dans la mesure où ce dernier n’est plus accessible autrement. J’ai envoyé un mail chez Gigamic et j’attends leur réponse. Si un lecteur connaît les modalités de diffusion d’un jeu plus édité, je suis preneuse.

 

Adaptations possibles

Afin de pouvoir jouer avec les enfants que j’accompagne, j’ai modifié les cartes policiers afin qu’ils apparaissent tous de dos. Dans ce cas précis, leur gauche est notre gauche et le jeu s’en trouve simplifié.

Vous pouvez imprimer le PDF ci-après, normalement, les cartes seront au bon format. Si il y a une légère différence de taille due à vos modes d’impression, ce n’est pas gênant dans la mesure où les 7 policiers seront de la même dimension.

Ensuite, j’intègre les vraies cartes de policiers mais je limite le jeu à un seul déplacement. On ne suit que la première consigne écrite sur les cartes. C’est d’ailleurs une adaptation « pour les plus jeunes » qui est décrite dans le mode d’emploi initial du jeu.

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Discrimination visuelle de l’orientation

Avant même de travailler les prépositions et tout le vocabulaire spatial, il va falloir s’assurer que l’enfant fasse la différence VISUELLE entre deux situations. C’est uniquement lorsque l’enfant a perçu et est attentif à cette subtilité que l’on va pouvoir commencer à mettre des mots tels que « à gauche », « au milieu », etc, …, sur ces situations spatiales et non l’inverse.

Petite précision : il s’agit ici de faire la différence entre des images « miroirs », des éléments qui sont représentés comme allant vers la droite ou la gauche, etc, … et non de prépositions spatiales en tant que telles (dessus, dessous, …) que l’on a pu voir dans cet article.
Il s’agit surtout d’observations fines et de repérages complexes.
« Aller vers la droite » ou « aller vers la gauche » est un concept qui me semble plus compliqué que « être à droite » ou « être à gauche » dans la mesure où ça demande de mentaliser une action représentée sur papier, donc statique. 

Afin de voir si l’enfant est sensible à un élément placé à droite ou à gauche, vous pouvez imprimer ce PDF et lui faire trier ces photos de playmobils :

Comment s’assurer que l’enfant fasse cette distinction et/ou comment enseigner l’émergence de cette différenciation?

Comme d’habitude, cet enseignement doit se faire en manipulant mais faute d’avoir les supports pédagogiques pour (genre Topologie ou Toporama de chez Nathan), ou de les fabriquer soi-même, je vous propose dans cet article des illustrations dessinées à dessein.

 

Voici donc ci-dessous un PDF pour le tri d’images.
Il s’agit de trier en deux tas les deux orientations différentes. Les illustrations sont été faites de façon à estomper les indices visuels facilitant la différenciation. 

 
Une fois cette compétence acquise, l’enfant va pouvoir verbaliser « il va vers la droite », « elle va vers la gauche », etc, … et bien d’autres supports chouettes pourront être utilisés ! Tels que « bien lu bien vu » de chez Le Grand Cerf, « 1,2,3 Eduludo, etc, …
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Les prépositions spatiales

L’enseignement ne se fait PAS sur feuille au début!

La manipulation est essentielle : c’est cela qui va permettre de comprendre la notion dans l’espace avant de pouvoir se la représenter en 2D sur papier.

 

Enseigner les prépositions spatiales

 

Préalable à cet enseignement

Avant même d’introduire des termes, il faut s’assurer que l’enfant fasse la différence visuelle entre différentes situations. Souvent, les intervenants commencent l’enseignement des mots avant même de s’assurer de cela.

Dans un premier temps, on va tenter de demander à l’enfant de placer de la même manière que nous. Pour l’exemple ci-après, il faut 2 bonhommes Playmobil et 2 baignoires. On place par exemple le Playmobil DANS la baignoire, on dit « fais pareil » et l’enfant doit faire pareil avec le sien. C’est important d’avoir les éléments en double-exemplaire pour que l’enfant puisse comparer les deux états finaux.
On fera pareil avec droite et gauche, SANS verbaliser ! le but n’est pas qu’il apprenne les mot mais juste qu’il mette les éléments de la même façon et qu’il prenne conscience qu’on veut qu’il soit vigilant à comment sont placés les objets.

Ca, c’est déjà un premier pas important. Ensuite, l’enfant va comprendre qu’il existe des mots qui servent justement à décrire « l’endroit où on va le mettre » : les prépositions spatiales.

Si vous n’avez pas de Playmobil en double, vous pouvez prendre des boîtes tupperware identiques, des verres et des cuillères, etc, …

 

Définir les termes à enseigner

Ensuite, on va introduire le vocabulaire, il faut fixer les termes exacts que l’on va utiliser : sous? dessous? au-dessous? pour quelqu’un en apprentissage, ça fait bcp de termes pour une seule représentation. Dans l’idéal, il faudra que l’enfant les connaisse tous, cependant, nous lui apprendrons petit à petit.

Ci-dessous un tableau récapitulatif des prépositions à enseigner.
Sur fond bleu, il y a celles qui me paraissent les plus couramment utilisées et les plus faciles à apprendre (en réceptif et expressif). Au début de l’enseignement, concentrez-vous uniquement sur ces termes en veillant à utiliser toujours le même mot pour la même position dans l’espace.
Celles sur fond blanc pourront être enseignées comme synonymes en les rapprochant des premiers termes acquis (par exemple : « oui, c’est sous la table, c’est dessous! »).

 

Comment enseigner ces prépositions ?

Comme pour les autres enseignements, il convient :

  • de les travailler par petits groupes (selon l’enfant par groupes de 3 ou 4 termes, par exemple, on commence par « sous », « sur » et « dans »).
  • de les travailler en réceptif et en expressif, …
  • de les travailler avec beaucoup de supports différents, quelque chose « dans une boîte », « dans un verre », « dans la maison », « dans la voiture Lego », … il y a plein d’endroits possibles !!
  • puis seulement de les travailler sur images, photos, dessins, …

Ci-dessus, une maison que j’utilise depuis de nommmbbrreuuses années, faite sur mesure en bois : elle a une partie plate sur le toit et est sur pilotis (pour pouvoir avoir un « sur » et un « sous »). Je prends Sulli (de Monstres et Compagnie) ou bien un autre personnage apprécié de l’enfant et c’est parti :

  • Je montre une image et dis « mets pareil » ou « fais le même », … et l’enfant doit placer Sulli au bon endroit « ouiiii super il est SUR la maison! ».
  • Je place moi-même Sulli et lui demande : « où est Sulli? » et je guide en échoïque (voir ici les types de guidances) « SUR [la maison] ».
  • Je dis « [mets] SUR la maison » et guide physiquement (voir ici les types de guidances) le bras de l’enfant pour le mettre dessus.

En parallèle, il faut travailler ces mêmes notions avec d’autres contenants, comme expliqué plus haut : boîtes, lego, maison de Barbie, etc, … On peut travailler avec les peluches du lit : « mets Winny entre Gros mouton et Lapin bleu », etc, ….
On travaille aussi avec son propre corps : « mets le panda à gauche », « mets le Winny sous toi »,  …

 

Généralisation et passage en 2D

Puis, lorsque qu’on ne guide plus et que les notions sont bien acquises, on peut commencer à travailler avec des images. Attention aux différences de focus : il faut être vigilant sur les supports et éviter ce genre d’images (trouvées sur le net) :

Pour nous, il est (plus ou moins) évident que nous allons focusser sur le rond mais si on se met à la place du carré, dans la première image, il est dessous, dans la seconde il est au-dessus ! Veiller à toujours choisir des images où le point de centration est évident (en général : du vivant).

 

Idées de jeux avec les prépositions spatiales

Pour travailler en jouant avec ces notions spatiales, j’avais fait un article sur un jeu de chez DJECO que j’aime beaucoup : Pipolo. Attention, il faut prendre l’ancienne version et non la nouvelle. Pour voir l’article c’est par ici.

Il y a aussi « Où est Monty?« , un jeu de chez Beleduc que j’aime beaucoup, voir l’article ici.

 

Si vous pensez à d’autres choses, vous pouvez les ajouter en commentaires !  🙂