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« Beaucoup et peu » jusqu’au « plus et moins »

Souvent dans l’enseignement des mathématiques avec les enfants en difficulté, on va trop vite …

Avant tout apprentissage des chiffres et des nombres, je travaille la notion de « beaucoup » et « peu », puis de « plus » et de « moins ».

Ces notions sont primordiales en mathématiques mais aussi, évidement, dans la vie quotidienne !

 

Au commencement …

Toujours commencer par de la manipulation. Les supports imagés sont bien pratiques mais doivent être réservés à l’évaluation (voir si un enfant sait ou non) ou à la généralisation et l’abstraction de la notion déjà acquise.

Évidemment, en début d’enseignement, on commence par comparer deux quantités très différentes : on met très très peu et vraiment beaucoup dans deux bols, bols idéalement identiques afin que la comparaison ne se fasse que sur le contenu du bol.

Dès le départ, il faut penser à présenter à l’enfant des quantités dénombrables (par exemple 3 billes dans un bol et 20 dans un autre, 5 cotons-tiges dans un bol, 20 dans un autre, ) mais également de l’indénombrable (une cuillère à café de riz et un bol rempli de riz dans l’autre bol, un verre de sirop presque vide et un verre presque rempli,…)
Par expérience, les enfants comprennent mieux au départ par de l’indénombrable. Surtout pour ceux à qui on a présenté la numération avant, lorsqu’on présente des exercices de « peu versus beaucoup », les enfants ont tendance à dire « y’a trois » si il y a 3 billes … car ils ont été conditionnés  à la réponse quantité.

"Donne beaucoup"
« Donne beaucoup »

Concrètement …

Vous présentez donc deux bols identiques et vous demandez «montre/donne beaucoup » et vous guidez directement l’enfant vers le bon endroit.
Attention : il ne faut pas laisser l’enfant tâtonner en essai-erreur au risque qu’il apprenne ses erreurs et qu’il s’embrouille.
Comme chaque fois qu’un enfant doit apprendre une notion inconnue, on l’oriente pour qu’il ait directement la bonne réponse.

Pour l’enseignement de deux opposés, comme ici, on doit travailler les deux notions conjointement assez rapidement.
On reste un moment sur un seul terme (par exemple « beaucoup ») puis on introduit l’autre (le « peu ») dès que le premier terme commence à émerger. C’est important que l’enfant comprenne à ÉCOUTER la consigne car évidemment, au bout de nombreux essais à toujours vous donner «beaucoup», il va falloir qu’il se concentre pour écouter et se dire que selon ce qu’on lui demande, il ne faut pas toujours donner le même.
Là encore, plus la flexibilité cognitive sera bonne, plus l’enfant parviendra rapidement à comprendre l’alternance.

 

Puis, en images …

On peut ensuite continuer en présentant des supports illustrés. Vous pouvez vous servir de ces pdf.
Le second fichier présente des illustrations plus compliqués, avec des pièges cognitifs. Suite à la remarque d’une copine orthophoniste, j’ai refait des dessins avec des quantités qui occupaient l’espace différemment : par exemple des « peu » qui occupent plein de place et des « beaucoup » qui au contraire sont très peu étalés. Ceci afin que l’enfant ne couple pas la notion de beaucoup et peu avec l’occupation de l’espace dans un endroit donné.

Peu beaucoup moins plus -PDF

Beaucoup__Peu___Répartitions_Trompeuses

Moins et plus …

Une fois que l’enseignement « peu / beaucoup » est ok, on va introduire le «moins / plus » comme étant une extension de ces premières notions.
Je me suis aperçue que de cette façon, les enfants comprennent bien. Car ces deux notions sont finalement assez proches, « moins/ plus » apportant juste une notion de relativité supplémentaire.

Je présente donc à l’enfant deux récipients avec des quantités très différentes, comme on a fait avec « peu/ beaucoup » et je dis « donne moins» en guidant toujours immédiatement pour ne pas que l’enfant se trompe. Souvent le lien se fait entre peu et moins et entre beaucoup et plus.

 

Ordonner …

Ordonner n’est pas une compétence facile pour les enfants avec handicap.
Il va s’agir de mettre en ordre croissant ou décroissant des éléments : des quantités, des tailles oui, mais aussi des intensités, des séquences d’action, etc.

Je vous conseille de commencer par les tailles, car c’est, de fait, très visuel.
Voici un PDF (ici), adapté aux Boîtes à compter mais vous pouvez l’utiliser sans, évidemment. Il y a des tri à faire par taille mais aussi des chiffres à ordonner.

Ici, avec une fiche qui montre (des bulles) du plus petit au plus grand :

 

 

Ici, sans fiche et avec une consigne orale « tu mets du plus grand au plus petit », puis dans support physique, directement sur le bureau : « tu mets du plus petit au plus grand »

Enfin, voici deux derniers pdf avec des variations de quantités (cliquer sur les images pour télécharger le pdf) :

     

 

 

 

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Les millilitres et le verre doseur

Dans la perspective d’un jour finir mon livret sur les « compétences nécessaires pour la vie préprofessionnelles et l’autonomie à la maison », voici un petit bout sur le travail du verre doseur en millilitres. (Le PDF se trouve en fin d’article)

Pas besoin d’être lecteur, même si évidement, c’est plus simple … il suffit d’avoir une bonne performance visuelle !

Peut être une image de texte
J’ai dessiné le verre-doseur de chez Tupperware car c’est je pense le plus connu et également, celui qui se trouve le plus facilement, sur le marché de l’occasion notamment …
ATTENTION, souvent, la difficulté est la maîtrise du geste, de contrôler son geste afin de verser « doucement », c’est extrêmement difficile ! Il faut séparer la difficulté motrice de la difficulté cognitive, de la difficulté visuelle, de celle attentionnelle !!En effet, verser doucement requière de rester attentif pendant un moment relativement long le temps de remplir jusqu’à la limite définie.

Les différents exercices ci-dessous vont pouvoir nous aider à discriminer où l’enfant est en difficulté.

Pour commencer, quelques pré-requis :

  • D’un point de vue du geste :  faut tout d’abord travailler le fait de « viser » pour remplir l’intérieur d’un contenant avec une grande ouverture, sans quoi inutile de continuer. De plus, vous pouvez travailler le fait de se déplacer avec un contenant rempli de liquide … vous allez voir, souvent, on a des surprises ! (quand l’enfant n’a pas renversé la quasi totalité, en général, il boit dedans!!)
  • D’un point de vue cognitif, il faut antérieurement avoir travaillé la notion de « beaucoup » et « un peu ». En effet, la mesure (ici, en millilitres) sert à exprimer « combien beaucoup » ou « combien un petit peu » il y a dans le verre. C’est également grâce à cette base de « beaucoup/peu » que l’on peut utiliser les notions de « plus/moins » qui ne sont finalement qu’un « beaucoup/peu relatif ». Ces termes là seront vus en transversal tout au long de la scolarité et de la vie!
  • Il faut également avoir une conscience du nombre, afin de comprendre les pesées

 

Proposition de procédure pour initier cette notion :

 

Exemples d’exploitations pour débuter :

  • prendre les verres doseurs 500 ml, 450 ml et 400 ml ainsi que ceux de 0 ml, 100 ml et 150 ml et demander à l’enfant de les classer en « il y en a un peu » et « il y en a beaucoup ».
  • donner toutes les images avec les verres-doseurs et faire classer en ordre croissant et en ordre décroissant (ne pas oublier de la faire dans les deux sens!)
  • vous prouvez également faire ce même tri avec les étiquettes chiffrées en mililllitres, etc, …

 

Pour aller plus loin :

Ensuite, avec ce même PDF, on peut faire :
– de l’appariement « image/image » en imprimant 2 fois le document : l’enfant devra regarder attentivement les deux « quantités de bleu » et s’apercevoir qu’il y a des écritures chiffrées à l’endroit où l’eau s’arrête ».
– de l’appariement « écrit/écrit » : il faudra associer une étiquette « 100 ml » avec une autre étiquette « 100 ml » et donc être attentif aux chiffres.
– de l’appariement « image/ écrit » : il faudra mettre en correspondance un doseur rempli jusqu’à 100 ml avec une étiquette à écriture chiffrée 100 ml.
– de l’appariement « écrit/ image » : idem mais dans l’autre sens
– de l’appariement « réel / image » : là c’est l’adulte qui prépare le doseur et l’enfant doit trouver la même image
– de l’appariement « réel/ écrit » : c’est toujours l’adulte qui prépare le doseur mais l’enfant doit cette fois trouver l’écriture chiffrée (c’est plus difficile, il n’y a plus d’indice visuel)
– de l’appariement « image/ réel » : on lui donne une image et il doit remplir « pareil »
– de l’appariement « écrit/ réel » : c’est la configuration finale, celle qui sera fonctionnelle lorsque l’enfant aura besoin de mesurer quelque chose!

et normalement, là, le jeune devrait avoir pigé ! 😄

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La calculatrice

Un outil avant tout qui motive les jeunes … et qui permet à l’enfant de savoir de façon expérimentale ce à quoi sert une calculatrice plutôt que de passer par le langage verbal avec une explication souvent incompréhensible du type : « ça sert à calculer ».

En général, j’utilise une calculatrice hors téléphone : on en trouve partout (2€ chez Action). Par la suite, on pourra montrer que le téléphone permet également l’accès à une calculatrice. Je trouve qu’il est préférable au départ de ne pas mélanger les genres.

Quels sont les intérêts et les cibles éventuelles ?

  • Tout d’abord, il y a un réel intérêt de l’enfant pour les outils à touches ou électroniques! même si ça ne rivalise pas avec une tablette, c’est toujours un succès d’apporter cette touche de fun en plus dans une séance de travail.
  • Evidemment, la calculatrice permet de vérifier des calculs ! Cela permet donc à l’enfant de comparer sa réponse sans avoir recours à l’adulte. Il peut même prendre un stylo d’une autre couleur pour se corriger. Lui enseigner à s’organiser comme ça permet de prévenir la dépendance à l’adulte et à son approbation d’une manière générale.
  • Cela peut permettre de maintenir l’apprentissage des grands nombres et la non confusion avec ceux vus antérieurement. Quand l’enfant voit « 1500 », si il se trompe et se dit « 150 », il aura faux dans sa retranscription et verra donc un intérêt à conscientiser « 1500 » et « 150 » comme étant différents.
  • L’utilisation de la calculatrice permet de mettre la lecture de nombres au profit de quelque chose qui a du sens. L’enfant va devoir lire les nombres, les conserver en mémoire le temps de déplacer les yeux sur la calculatrice, il va devoir chercher visuellement les chiffres un par un pour les taper et le tout en maintenant en mémoire de travail le nombre initial. Afin de gagner du temps, il va peut être également développer la stratégie d’enregistrer les nombres par petits groupes afin de mémoriser, comme on le ferait nous, voire même ultérieurement tenter de mémoriser la ligne entière de calculs.
  • Ce recours permet à l’enfant d’être ATTENTIF aux SIGNES ; l’enfant qui tape à la calculatrice recopie l’opération : il doit donc être attentif au fait qu’il retranscrive « + », « -« , « X » ou « ÷ ». Cela permettra ensuite à l’enfant d’être plus attentif aux signes des opérations d’une manière générale,  car il saura qu’il y a parfois une variable à cet endroit !

 

 

On peut également se servir de la calculatrice en dictée à l’enfant. L’adulte dicte et l’enfant tape les nombres : cela peut permettre d’interroger l’enfant sur l’expressif lorsque pour ce dernier l’écriture est trop couteuse.

Lorsque mes enfants sont à l’aise avec le fonctionnement basique d’une calculatrice, c’est-à-dire les touches : « on », les chiffres, les opérateurs (« + », « -« , « X », »÷ ») la touche « = » et la touche « C » (reset), je leur donne des opérations faciles à résoudre afin qu’ils comprennent le lien, la fonction de la calculatrice : qu’il prennent conscience que le chiffre qui s’affiche ensuite est le résultat d’une opération (bah oui pour nous c’est évident mais pas pour eux …)

Ensuite, comme cette activité est en générale appréciée, elle fait partie des essentiels dans la BàE (Boîte à Enchaînements).
Voici le pdf qu’on peut utiliser en A4 lors de la mise en place de l’exercice puis en 4 pages par feuille lorsque c’est en maintien :

exercices saisie calculatrice

 

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PEP3 : profil psycho-éducatif & matériel

Le PEP3, Profil Psycho-éducatif (3ème version, parue en 2004) est un outil d’évaluation pour les enfants présentant des troubles du développement. Il est adapté pour les enfants de 2 à 7 ans et 6 mois, mais il peut être utilisé (de manière informelle) pour les enfants plus âgés lorsqu’ils présentent un faible niveau de développement. (Le décret sur l’extension des 7 à 12 ans aurait été validé dernièrement?).
Ce test a été élaboré dans le cadre du programme TEACCH (origine neurobiologique de l’autisme, approche structurée, collaboration avec les parents, …). Ce dernier accorde une place importante à l’évaluation diagnostique ainsi qu’à l’évaluation des caractéristiques individuelles.

Le PEP3 va donner des pistes de travail pour l’élaboration du PEI (Projet Educatif Individualisé) et surtout, il est indiqué pour faire des test-re tests, c’est-à-dire qu’il permet d’évaluer l’effet d’un accompagnement sur le développement d’un enfant donné. 
Le petit bémol, selon moi, est que ce test donne des âges développementaux.

La passation dure de 45 minutes à 1h30 selon les enfants évalués. Avec le PEP3, on peut fractionner la passation en fonction de l’enfant, ce qui peut être bien pratique.

L’administration demande de disposer :
— d’une formation
— du manuel
— d’un kit de matériel.

 

Le PEP 3 recueille 2 types d’informations :

  • l’échelle de performance : (normée et standardisée)
                        — avec des sous-tests développementaux (avec des sous-domaines : cognition verbale/préverbale (34 items), langage expressif (25 items), langage réceptif (19 items), motricité fine (20 items), motricité globale (15 items), imitation oculomotrice (10 items))
                     — et des sous-tests de comportements inadaptés (expression affective (11 items), réciprocité sociale (12 items), comportements moteurs caractéristiques (15 items), comportements verbaux caractéristiques (11 items) qui seront cotés en fin de passation à partir du comportement général de l’enfant.
  • le rapport de l’Educateur : (informel) il s’agit de questions précises sur les capacités de l’enfant que l’éducateur (parent ou professionnel qui le connait bien) constate au quotidien. La personne va évaluer le niveau de développement dans différents domaines (6 items), le degré de sévérité des problèmes (11 items), les problèmes de comportement (10 items), l’autonomie personnelle (13 items) ainsi que le comportement adaptatif(15 items).

 

La partie « échelle de performance », demande d’acquérir du matériel spécifique pour la passation : Autisme Diffusion propose un Kit tout prêt. Cependant, il est possible pour des raisons économiques ou pratiques, de réaliser soi-même son propre matériel.

 

Liste du matériel

  • Le Cahier de passation
  • et le Cahier d’Ecriture fourni dedans
  • Le Guide d’Administration (que l’on peut garder en format numérique)
  • le Livre de Langage / Livre d’Images (dans des pochettes transparentes)
  • le Rapport de l’Educateur (questionnaire à faire remplir)

  • des petits bonbons (type M&M’s, raisins secs, …)
  • une boisson (jus)
  • 3 biscuits (salés ou sucrés, chips, )
  • des mouchoirs en papier
  • un interrupteur sur le mur
  • un escalier à proximité.

  • un flacon pour faire des bulles
  • 3 cubes tactiles (avec des matières différentes au toucher : en fourrure, un granuleux et un avec des gravures)
  • un kaléidoscope
  • une clochette (avec un manche )
  • une sonnette (type celle que l’on a dans les jeux Gigamic : Halli Galli, Crazy Cups ou autres)
  • une claquette (il s’agit d’une castagnette avec un manche que l’on agite dans les matchs sportifs)
  • un pot de pâte à modeler
  • 6 bâtonnets en bois (genre bâton de glace esquimau)
  • une marionnette de chien avec des bras (car on doit mimer des actions)
  • une marionnette de chat avec des bras (car on doit mimer des actions)
  • un verre en plastique rigide
  • une cuillère
  • une brosse à dents

  • un puzzle chaton avec 4 pièces en découpage style puzzle (environ 20 cm)
  • un puzzle vache avec 6 pièces avec des bords droits (environ 24 X 16 cm)
  • un puzzle à encastrements avec 3 formes géométriques
  • un puzzle à encastrements avec 3 moufles (pourquoi des moufles, bonne question …)
  • un puzzle à encastrements avec un papillon, un parapluie, un poussin et une poire (c’est précis!)
  • un support magnétique et 8 pièces composant un garçon : une tête, une chevelure, 2 yeux, un nez, une bouche, un pull et un pantalon

  • une chaussette (pour LE et LR)
  • un crayon
  • un pochette de feutres
  • un peigne
  • quatre gobelets OPAQUES (il faudra cacher des objets dessous) avec une anse, type ensemble tasses de camping
  • une paire de ciseaux enfants à bouts ronds
  • un sac en toile (d’environ 25 X25 cm) pour que l’enfant puisse mettre sa main dedans et sortir des objets dans regarder
  • 6 pions de jeu de dame noirs (pour faire du tri)
  • une petite balle (genre ping-pong)
  • un morceau de tissu (serviette de table)  qui peut cacher la tête (pour faire coucou-caché)
  • un sifflet
  • un ballon en mousse de 20 ou 25 cm
  • un lacet avec un nœud à l’extrémité
  • au moins 6 perles cubiques (voire 2 perles cubiques + 6 perles cubiques pour faciliter l’organisation)
  • un fil cure-pipe
  • des feuilles blanches
  • 8 cubes rouges (voire 12, sinon, on peut ajouter ceux ci-dessous pour en faire 12 à empiler)
  • 4 cubes : un bleu, un jaune, un vert, un blanc, pour apparier aux tâches de couleurs du Livre d’Images
  • 9 lettres en capitales d’environ 5 cm (en bois ou carton épais) pour apparier dans le livre : le H, J, V, Z, U, E, Y, S et G.
  • 2 boîtes en plastique qui ferment assez grandes pour contenir 6 cubes, et qui serviront à trier en 2 tas
  • 12 cartes de catégorie : losanges, ronds, carrés, triangles, en vert, rouge et violet. (voir en bas de cet article pour imprimer ces cartes)

 

 

Réalisation du matériel pour la passation du PEP3

Bien que le manuel du PEP3 stipule que nous pouvons fabriquer le matériel nous-même, peu d’indications sont fournies. J’ai donc investigué intensément afin de ne pas dénaturer le test et rester dans l’étalonnage standardisé. Par crainte d’un impair, j’ai donc suivi scrupuleusement le commun que j’ai pu retrouver entre les différentes versions de matériel.
Merci à mes collègues de Paris d’avoir pris le temps de m’envoyer des photos des leurs.

Pas mal d’objets de la passation peuvent se trouver dans le commerce, néanmoins, certains demandent à être réalisés soi-même. Un peu de patience, du tissu, une scie à chantourner, une plastifieuse, du bois et de la peinture permettent de compléter ceux que vous ne trouverez pas déjà réalisés.


Les puzzles :

Les trois puzzles à encastrement :

Il en faut trois en tout, en bois épais, :

  • 37 X13 cm avec trois formes : carré, rond et triangle. Il serviront en encastrement mais aussi en réceptif, expressif, … J’ai choisi de mettre un fond contrastant afin de mettre en exergue la forme.
  • 37 X13 cm avec trois tailles de rectangle : grand moyen et petit. Ce puzzle est toujours illustré avec des moufles rouges, alors bon, j’ai décidé de respecter ce choix (étonnant).
  • 24 X 34 cm avec quatre formes : un parapluie, un poussin, une poire et un papillon (pourquoi ces formes et pas d’autres? bonne question …)

(Les housses ont été faites afin de pouvoir transporter plus facilement les puzzles pour se rendre dans les écoles)

 

Les puzzles « standards »: un de vache et un de chat

Ils sont réalisables en carton/bois car ils peuvent être découpés à la scie à chantourner. Attention, celui de la vache est juste une découpe en 6 carrés égaux tandis que celui du chat est découpé en 4 pièces « en forme puzzle ».

Pour celui de la vache : vous imprimez une photo d’internet, vous la placez sur un carton autocollant en marouflant et vous vernissez. Vous découpez au cutter en 6 parties égales et vous repassez un coup de vernis pour être sûr que les bords collent bien.
Personnellement, j’utilise régulièrement le vernis-colle de chez action pour faire ce type de support :

Vernis Acrylique Mat de chez ACTION (1,59€)
Vernis Acrylique Mat de chez ACTION (1,59€)

Pour celui du chat : vous trouvez une image que vous mettez aux bonnes dimensions, vous pouvez partir d’un puzzle à 4 pièces en carton d’occasion (Emmaüs ou le Bon Coin) : décoller la fine couche pelliculée et coller votre image de chat avec un vernis colle. Une fois bien sec, vous glissez une lame de scalpel dans les fentes du puzzles d’origine puis vous repassez une couche de vernis afin de bien coller les extrémités de contour.

         

 

Les cubes sensoriels et les cubes colorés :

Les cubes sensoriels

 

Il s’agit de voir comment l’enfant va explorer ces 3 cubes sensoriels en bois. Selon les versions, on trouve des matières différentes, l’objectif étant de donner des sensations tactiles et d’observer si l’enfant a un comportement adapté lorsqu’il les manipule.
Il y en a 3, en général : un en fourrure, un granuleux et un avec des gravures. Il n’est pas compliqué de les réaliser en en couvrant un de tissu à poils, un de papier à poncer et un autre lisse que l’on passe à la scie pour le rainurer.

Cube rugueux, Cube poilu et Cube lisse.
Cube rugueux, Cube poilu et Cube lisse.

 

Item d'associations : le cube avec la bonne couleur.
Item d’associations : le cube avec la bonne couleur.

 

Les cubes colorés

Il s’agit uniquement de carrés de bois que l’on peut peindre. Il faut en peindre 8 rouges, et 4 ( 1 bleu, 1 jaune, 1 vert, 1 blanc). 
On peut les fabriquer facilement ou encore en trouver au rayon manuel de magasins discounts (chez ACTION notamment).

 

Le personnages à 8 parties à placer :

Comme je n’en trouvais pas dans le commerce, même chose, j’ai fait moi-même!
J’ai dessiné, collé sur des cartons magnétiques et hop. J’ai prévu plusieurs yeux et bouches, les petits éléments se perdent plus facilement.

Si vous voulez le fichier de mon dessin du bonhomme, je peux le transmettre :
Photo de gauche, les morceaux à découper et coller sur carton autocollant (acheté en magasin Beaux-Arts) et scotch magnétique (rouleau de chez Action encore) et à droite, la production de mon petit A., qui se débrouille très bien!  😉

                      Item d'associations : le cube avec la bonne couleur.

 

 

Le petit matériel :

 

 

Il y a pas mal de petits objets que l’on peut acheter en magasin discount. Les bâtonnets de glace, les perles cubiques, les cure-pipes, peigne, sifflet, tasse avec des anses, verres en plastique, produit à bulles, grand torchon, …

Beaucoup étaient disponibles chez ACTION, d’autres à décathlon ou encore des récupérations dans de vieilles  boîtes de jeux.

Il faut également dans le PEP avoir des cartes de catégories que l’enfant devra trier. Il s’agit de losanges, ronds, carrés, triangles, déclinés dans les couleurs suivantes : vert, rouge et violet. Il y a donc 12 cartes.

Pour obtenir le PDF, cliquez sur l’image et imprimez. Vous pourrez ensuite les plastifier.

 

Hein qu’on s’amuse bien ?!  😉

Et après? 

D’autres évaluations existent, vous trouverez sur ce site notamment : un article sur l’EFL, un autre sur les évaluations des adultes avec la suite du PEP3 ici ainsi que des ressources gratuites pour faire passer le VBmapp et l’ABLLSr par ici !

 

Vous êtes professionnels et vous faites passer régulièrement des évaluations ?
(PEP3, WISC, EFL, AFLS, ABLLS, VBMAPP et autres?)
Abonnez-vous sur la page Facebook d’autismenjeux afin de pouvoir télécharger des supports de passation, ressources gratuites pour faire passer ces bilans.

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Crazy cups

Un classique de chez Gigamic : Crazy cups!

C’est un jeu de rapidité : chaque joueur a un lot de 5 gobelets de couleurs différentes à agencer selon une configuration (en ligne ou en colonne) sur une carte. Le premier à avoir fini appuie sur une sonnette et il gagne la carte si le résultat est juste.

Ce jeu plaît beaucoup aux grands comme aux petits.
Au début, en séance, je ne fais pas entrer la contrainte rapidité, les enfants jouent seuls.

Les cartes du jeu ne représentent pas les gobelets : il s’agit d’illustrations avec des objets colorés.
Les éléments du décor vont symboliser les gobelets qu’il va falloir ordonner verticalement ou horizontalement. Par expérience, j’ai vu que cette abstraction s’acquièrent rapidement!
Je pensais que les enfants que j’accompagne seraient plus en difficulté, mais non, ils parviennent rapidement à faire le transfert.

Au commencement : le concret …

Lorsque je présente ce jeu pour la toute première fois, je travaille avec les gobelets en réel. Comme je le ferai avec des duplos, j’aligne ou j’empile 2 gobelets et l’enfant doit faire pareil.

Attention : la subtilité de la discrimination de couleur1-couleur2 VS couleur2-couleur1 peut être travaillée séparément car elle est complexe et demande souvent un peu d’entrainement. J’en avais parlé dans l’article sur la reproduction de modèle de duplos ici.

Comme d’habitude dans ce type de tache, il est important au début de faire attention à la présentation de l’activité. Je place les gobelets à reproduire sur une carte de façon à ce que l’enfant comprenne ce que j’attends de lui : qu’il fasse la même construction à cet endroit-là. Souvent pour les enfants que j’accompagne, l’immensité d’une table les perd : mettre un cadre (temporairement) permet de les aider. (Voir photo ci-dessous).

Puis, la reproduction de modèle de la 2D à la 3D

Une fois cela maîtrisé, onp eut passer à l’étape de reproduire un modèle papier « en vrai ». Pour cela, j’ai dessiné une série de gobelets à empiler.
Cela permet d’apporter une étape supplémentaire pour que l’enfant ait un moins grand écart à parcourir entre « reproduire la même construction » comme ci-dessus et reproduire les cartes fournies dans le jeu. Il s’agit de 2 gobelets, puis 3 gobelets, puis 4 puis 5 !

Ainsi, vous pouvez imprimer le PDF ci-dessous pour obtenir vos cartes d’adaptation à Crazy Cups !
Une fois à l’aise avec 5 gobelets, vous pouvez (enfin!) passer aux vraies cartes fournies dans le jeu !

 

Et la mémorisation  🙂

Mais une fois les cartes adaptées faciles maîtrisées, ne les remisez pas!!! vous pouvez vous en servir en mémorisation!
J’adore faire cela : je présente la carte à l’enfant 3 secondes avec la consigne « regarde », puis je lui donne accès aux gobelets : il doit reproduire la construction de mémoire!

Attention : il y a une différence entre montrer la cible lorsqu’il n’y a rien sur la table et montrer cette même cible lorsque les gobelets y sont déjà. Vous voyez laquelle? vous sauriez dire quelle présentation est la plus facile?
Lorsque les gobelets y sont déjà, si on sait qu’il faudra se souvenir d’une série, on va avoir tendance à regarder pour préparer notre geste, c’est normal et malin. On bénéficie donc d’un canal supplémentaire. Par exemple : on va entendre « bleu-vert-jaune », si on a les gobelets déjà posés, on va regarder en anticipant ce que l’on va prendre et donc, en plus de l’auditif, on aura une aide, un pré-travail visuel.
Ce n’est pas forcément à éviter, au contraire même, l’enfant pourra ressentir l’efficience de cette stratégie d’anticipation (fonction exécutives), seulement en tant qu’accompagnant, c’est bien d’avoir conscience de cela afin de jouer ce cette différence de présentation.

Pour enregistrer et imprimer, c’est ici : Crazy cups PDFlt

 

Pour aller plus loin …

Quelques remarques :

  • Il existe une extension qui peut être achetée seule pour un jeu en duo (10€). Cela permet d’avoir le minimum pour jouer à moitié prix si vous ne pensez pas jouer à 4 ou si vous estimez que les cartes du jeu « classique » seront un peu trop facile pour votre enfant. Les cartes de l’extension font apparaitre des notions légèrement plus complexes (plusieurs plans ou plusieurs colonnes au lieu d’une seule, …)
  • Le blog « donne-moi ta main », (le blog d’une maman d’un petit gars autiste) avait créé des jolies cartes adaptées, vous pouvez aller voir ici . Vous trouverez sur ce site des constructions à plus de 5 gobelets (il faudra utiliser 2 lots de gobelets) ou des constructions à moins de 5 gobelets mais avec des dessins, version qui se rapproche de la version originelle du jeu mais avec moins de gobelets donc moins de difficulté.

C’est vraiment un basique génial ! La sonnette ajoute du fun, les enfants adorent. Cela travaille l’inhibition « go, no go » pour les plus grands qui doivent quand même prendre de temps de bien placer les couleurs malgré la tentation de se jeter sur la sonnette !

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Batawaf

De jolies illustrations pour ce petit jeu de DJECO : Bata-waf !

C’est un jeu classique de bataille : on peut jouer de 2 à 4 joueurs. Les cartes sont illustrées avec un chien plus ou moins grand, avec une échelle chiffrée de 1 à 6 ainsi qu’un code couleur qui correspond à la taille (les tailles 1 seront toujours roses, les 2 toujours bleues, etc, …
C’est à mon sens assez dommage : certes ça permet de travailler en famille avec le petit frère ou la petite sœur mais cela noie le critère « hauteur de l’animal ». L’enfant aura tendance à se baser sur la couleur de fond avec sa quantité de remplissage et non sur la taille de l’animal.

C’est donc un petit jeu sympa (environ 7€), très classique, qui permet de jouer à une règle type « bataille », même si il ne travaille pas en tant que tel les notions de tailles.

A noter ; il existe de nombreux pdf à imprimer pour fabriquer vous-même des jeux de « bata-quelque chose » : batachouette, batawolf, bataformes, … mis en ligne par des internautes.

Djeco a édité des variantes telles que Bata-miaou qui met en scène des … chats ou Batanimo qui mélange différents animaux. Ce dernier classe les animaux selon leur taille réelle : le poisson est plus petit que l’éléphant, ce qui me parait intéressant.

Voilà : à vos imprimantes donc …