Publié dans flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Maths, Mémoire de travail, Motricité fine, Pince pouce-index, Planification, Visuo-spatial

Les modèles DUPLOS et ABRICK

Manipuler des Duplos fait partie des incontournables : tout d’abord, comprendre qu’ils s’emboitent et orienter les pièces de façon à ce qu’elles puissent s’emboiter les unes dans les autres.
La marque Abrick Ecoiffier a également sorti ses briques, on les trouve régulièrement sur le marché de l’occasion, j’ai donc fait des modèles également.

 

  • La première étape consiste donc à donner deux DUPLOS identiques et à demander à l’enfant de les mettre ensemble.
  • La seconde va être de présenter un modèle en 3D que l’enfant va reproduire à l’identique. Au début, on ne donne à l’enfant que les pièces nécessaires à la construction.
    Attention, la subtilité de deux pièces de même taille mais de couleurs différentes est difficile, car l’enfant doit se centrer sur bleu-rouge ou rouge-bleu (voir illustration ci-après). Il vaut donc mieux commencer par lui faire reproduire un modèle avec couleurs et tailles différentes !
  • La troisième va être de lui faire reproduire un modèle d’après un dessin à taille réelle. Ce passage en 2D est une étape importante. C’est également lors de cette étape que l’on peut introduire des distracteurs (des pièces en « trop »)
  • Une quatrième pourrait être de reproduire un modèle qui ne soit pas à la même échelle que les DUPLOS (vous pouvez imprimer le pdf en 8 pages par feuille par exemple), une cinquième de reproduire avec des LEGOS et non plus DUPLOS (donc plus petits), etc, …
Discrimination entre rouge-bleu et bleu-rouge.
Discrimination entre rouge-bleu et bleu-rouge.

La subtilité de la discrimination rouge-bleu/ bleu-rouge peut être travaillée séparément car constitue à elle seule une difficulté qui peut mériter un enseignement isolé.
Pour travailler cela, j’utilise mes procédures d’apprentissage préférées : le tri et le  « donne le même ». Ces deux pratiques serviront à ce que l’enfant observe bien ce qu’il faut observer : la position de l’un par rapport à l’autre.

  • Tri : faire 5 ou 6 petites constructions en version A et idem en version B et faire trier à l’enfant dans deux bols distincts.
  • Donner le même : tenir une version (A ou B) et mettre les deux versions sur la table. L’enfant doit donner la même version. (Veiller à bien alterner la présentation sur la table des deux versions.)
Tri dans 3 bacs : rouge-vert / rouge-rouge / vert-rouge.
Exemple de tri dans 3 bacs : rouge-vert / rouge-rouge / vert-rouge.

Reproduction des modèles en 3 D en réel

Chacun dispose des mêmes briques et on fait une construction. On peut aussi attendre pour voir si l’enfant initie quelque chose, on pourra du coup alterner le fait que ce soit un coup l’enfant, un coup nous qui proposions une construction :

 

Reproduction des modèles en 3 D d’après une image

Comme d’habitude : vous pouvez imprimer, découper et plastifier. Vous pouvez choisir une option « 2 pages par feuille » de façon à réduire la taille du modèle et travailler sur une autre échelle.


Les documents sont disponibles en couleurs et en noir et blanc (si vous n’avez pas les mêmes couleurs que moi vous pouvez donc les colorier avant de plastifier vos supports).
Dans la version Lego-Duplo, j’ai employé à dessein les couleurs bleu clair, bleu foncé, orange, rouge, vert, et jaune pour ceux qui utiliseraient le fameux programme 6 bricks afin que ce soit compatible.

Si vous préférez en noir et blanc, c’est .

 

Chez Lego DUPLO :

 
Petit ajout suite à une demande : voici des Duplos avec 4 briques. Cela permet de rendre la marche moins grande entre 3 et 6 duplos  😉 
 
Une fois que l’enfant a acquis cette compétence, il est intéressant de l’entrainer à enchainer les fiches-modèles tout seul.
Au début, on guide, surtout on ne parle pas et ensuite, on estompe la guidance comme on peut le voir ici.
 
 
 
Autre version pour chez Lego Duplo « 6 bricks »: une version de construction à plat.
Car cela pose beaucoup de problèmes aux enfants avec lesquels je travaille, j’ai dessiné une version « à plat ». Le PDF est ici.
 
Ci-dessous, je fais le modèle avec des vraies briques et l’enfant doit refaire le même (j’ai 2 lots de ces 6 briques) :
 
 
 
Ensuite, on fait la construction via un modèle en 2D :
 
 
Et enfin, la toute fin du PDF, j’ai dessiné les dernières planches avec un petit défi : retrouver la couleur de la dernière brique.
Les premières fois, on peut ne mettre qu’un lot des 6 briques, donc, « facile », la dernière est celle qui reste. Et petit à petit on ajoute des autres briques et l’enfant devra retrouver celle manquante.
 
 
 

Exercices avec modèles contenant des informations éclatées

Pour préparer ce PDF, il faudra plier le papier sur les pointillés, rouvrir, mettre de la colle, ensuite découper plus plastifier. Vous obtiendrez des cartelettes recto-verso. Attention, moi sur les photos, j’ai imprimé le document en 2 pages par feuille afin d’avoir des petites cartes. Faites donc de même si vous préférez ce format.

 

Ci-dessous, un exercice avec des informations éclatées: il s’agit d’agencer 4 legos mais les informations sont dispensées sur 4 images différentes vous verrez que cette façon de donner les informations est beaucoup plus complexe pour les enfants :


Au début, je cache pour ne laisser apparaître qu’une seule info:

L’enfant peut vérifier sa production en retournant la carte.

Exercices avec modèles contenant des flèches

Ici, il s’agit de suivre les flèches pour connaître la couleur de la brique.
Les flèches ont été colorées au début puis deviennent noires à l’extrémité. Selon les modèles, la guidance de la couleur est plus ou moins longue : les modèles les plus difficiles sont ceux où les flèches sont noires avant même de s’entrecroiser. Commencez donc par les modèles plus faciles, avec de la couleur le plus longtemps possible.

Même chose que précédemment, au dos de la carte il y a la réponse.

Exercices avec un décodage

Lorsque l’élève a l’habitude de faire la tour de 6 duplos, on va pouvoir lui proposer de décoder une série de couleurs.
L’enfant a accès à une carte avec les équivalences comme ci-après :

LA 4eme représentation me parait la plus « facile » mais à vous de voir selon votre élève.

 

Au dos de la carte se trouve la réponse. On peut alors s’autocorriger !

 

Exercices avec tableaux et des coordonnées



Dernier exercice avec ces briques avec un tableau avec des coordonnés. Il y a des cercles afin de guider légèrement. L’enfant a les emplacements mais doit retrouver quelle couleur se situe où.
On peut évidement faire faire ces tableaux à double-entrée en utilisant des feutres et en demandant à l’enfant de colorier mais pour beaucoup, colorier est déjà couteux et on a donc une surcharge de difficulté inutile. 

 
Chez Abrick-Ecoiffier :

 
 

Petit ajout, pour continuer et généraliser !

 
Voici des modèles de cubes d’après une image avec une progression. Les premiers défis sont à deux cubes, puis 4 cubes, puis 8 cubes.
Ci-dessus, l’enfant n’y parvenait pas alors j’ai mis une guidance en réel : et ai guidé en pointant les cubes sur ma construction afin qu’il regarde bien pour reproduire à l’identique. C’est bancal, mais c’est fait !  😉
Pour les psy : cela correspond aux items B9 et B12 de l’ABLLSR et au niveau 3 jalons 13 de PVA du VB Mapp.

A noter : Si vous cherchez d’autres supports de passation pour l’ABLLSR ou pour le VB, inscrivez ces mots-clefs dans le moteur de recherche du site.

Publié dans Comparaison, flexibilité cognitive, Logique, Visuo-spatial

Des supports sur le thème des vacances et de l’été

Comme on avait eu pour la Saint Valentin ou encore pour le thème de Noel, dans cet article, j’ajouterai au fur et à mesure les différents supports relatifs au thème de la plage, des vacances, du soleil, bref, de l’été !

Les PDFs à téléchargés ci-dessous ne sont donc pas triés, ils sont à sélectionner selon les besoins.

 

Qu’est ce qu’il manque ?

Une notion que j’aime travailler car je la trouve très utile. Déjà dans le fait que l’enfant perçoive ce qui est manquant mais aussi, si c’est possible, qu’il puisse verbaliser « il manque …. ». Cette notion sera utile en mathématique mais surtout, elle est utile au quotidien dans les taches de vie quotidienne.
Pour travailler cette notion de manière « intensive », vous pouvez vous reporter à cet article qui ne traite que de cela, ou encore à celui sur le sudoku.

Les glaces à coder

Ce support va vous permettre de travailler / réviser le codage.
Il y a 4 modèles de glaces. Ces 4 modèles sont déclinés sous 3 formes différentes de codage :
– le codage avec des taches de couleurs fléchées
– le codage avec des rectangles de glaces éclatées
– le codage avec une correspondance de chiffres.

Dans le PDF, vous aurez aussi les glaces non coloriées.

Propositions d’activités

Diverses activités sont donc possibles : reproduire en coloriant comme sur le modèle, mais aussi colorier selon un des codages ci-dessus.

Il y a dans le PDF un support comme ci-dessous avec une glace à colorier et à gauche, des indications : cela vous permet de cocher quelle type de codage vous avez donné à l’enfant.

A la demande d’une éducatrice, voici les mêmes glaces mais avec des contours plus gros :

Pour colorier, si vous êtes à la plage vous pouvez aussi utiliser des Velléda ou Woody pour ne pas utiliser de feuille papier, comme ci-dessous :

Glace coloriée avec des stylos Velléda

Vous pouvez également faire retrouver / trier des paires :
L’élève devra retrouver une glace équivalente parmi les différents codages existants.

Associer une glace éclatée à une glace « réponse »

Associer une glace éclatée à une glace à flèches

Remarques quant à la fabrication du support :
Les glaces sont placées de manière à être similaires en recto-verso. Juste après avoir imprimé les feuilles, pliez les en deux sur la ligne du milieu et ré-ouvrez. Mettez la colle puis refermez.

En procédant ainsi vous aurez un beau pliage et de jolies cartes recto-verso à manipuler.
Vous vous retrouvez avec 3 bandes recto-verso comme sur la photo ci-dessous.

Découpez, ôtez les coins (si vous avez une écoigneuse) et placez chaque carte dans la plastifieuse en les espaçant. Puis redécoupez.

Vous obtiendrez des cartes, recto verso, plastifiées (parfaites pour la plage!)

 

Voilà, pour le PDF, c’est ici :

Les baigneurs : lecteurs et non lecteurs


Le support est disponible gratuitement mais il n’est pas en téléchargement libre.

Si vous le voulez, n’oubliez pas de vous abonner sur ma page sur Facebook, donnez votre mail dans le post « à la une » et hop, je vous l’envoie!

Ce support contient de la discrimination visuelle mais également verbale : du multicritère, de la négation, des inférences, de la lecture …  😉
Des cartes écrites permettent également à l’élève de lire pour associer selon les bons indices.

Petite remarque quant au vocabulaire.
Si vos enfants risquent d’avoir des difficultés avec le vocabulaire spécifique de la plage, vous pouvez évidement le remplacer. Il est préférable d’utiliser un vocabulaire naturel et de le renforcer en l’employant dans plein de phrases différentes plutôt que d’ajouter une sur-tache avec du vocabulaire peu connu (et qui ne sera qu’employé treeeeeeeeeees rarement). Donc, vous pouvez utiliser « chapeau » plutôt que « bob », « slip de bain » plutôt que « short », « t-shirt » plutôt que débardeur, …
Par contre, si votre élève n’a pas cette difficulté, n’hésitez pas à présenter ces nouveaux mots pour enseigner le « lexique plage ».

Voici une présentation des activités, dans un ordre de difficultés croissantes (selon moi mais ca peut varier selon les enfants)

 

1/ Avec indices visuels

Associer à l’identique les baigneurs :

Avec la fiche et les cartelettes illustrées. Il s’agit de bien regarder et d’apparier. J’ai eu pas mal d’enfants au cabinet en galère !! Ceux qui se ressemblent sont souvent confondus.

Associer les accessoires organisés avec les baigneurs :

L’enfant va devoir associer « les mêmes » mais il devra avant extraire les informations. Les accessoires sont disposés toujours de la même manière sur la carte  (la bouée en haut à gauche, le bob à droite, …) et donc, cela facilite l’exploration visuelle.

Associer les accessoires non- organisés avec les baigneurs :

Cette fois-ci les accessoires sont mélangés (il y a un petit tourbillon sur la carte pour vous aider à les différencier de celles organisées). Cette disposition est plus complexe. Si votre élève est trop en difficulté, vous pouvez passer par une étape intermédiaire : associer deux cartes contenant des accessoires : les cartes avec les 5 accessoires organisés et celles avec les accessoires mélangés.

Si c’est trop difficile de trier les 5 d’un coup dans la boîte à compter, vous pouvez sélectionner une image et faire associer un baigneur parmi 2 par exemple.

Ici, c’est pas facile car les baigneurs ont 3 communs ; la bouée, le bob et le short. Il faut donc repérer et regarder la serviette !!

Associer les accessoires lacunaires avec les baigneurs :

Sur ces cartes (celles affichant un gros point d’interrogation gris) il manque un accessoire !! Evidemment, ce manque n’empêche pas l’enfant de pouvoir apparier les cartes aux personnes. Cependant, on va ensuite demander à l’enfant de retrouver le nom et la couleur de l’élément manquant.

 

Par exemple, pour le premier baigneur, il manque un short orange, sur le second, il manque le bobo rouge, …

Si l’exercice est un peu trop complexe, on peut passer par cette étape :

Associer un ensemble d’uniquement deux accessoires avec les baigneurs :

Ces cartes ne contiennent que deux éléments. Il faut donc bien analyser la situation et surtout ne pas se jeter tout de suite sur la réponse. En effet, si l’enfant regarde uniquement la serviette bleue au sol, il y a deux possibles et il risque de mettre au pif. C’est souvent la difficulté majeure dans les jeux types qui est-ce où des que l’enfant a connaissance d’un critère il prend « le premier venu » et ne regarde pas si il y a d’autres possibles également éligible sous ce critère.

L’élève va donc devoir associer en prenant bine en compte les deux éléments pour qu’il n’y ait qu’un seul possible.

La bande phrase en dessous est là pour aider mes « débutants vocaux » qui commencent à oraliser et qui sont néanmoins bons lecteurs : « avec une bouée et avec une serviette bleue »

Associer deux accessoires, un présent et un absent, avec les baigneurs :

Idem que ci-dessus mais avec des négations. Beaucoup d’articles sur ce site traitent de la négation : n’hésitez pas à aller y jeter un œil.
Je rappelle que comprendre la croix sur un élément comme étant « absence de » est une convention et que, si on ne leur apprend pas, les enfants ne peuvent pas deviner qu’il s’agit de la négation de quelque chose (voir les autres articles qui traitent de la négation sur ce site).

De la même manière que ci-dessus, on pourra faire verbaliser « avec une serviette bleue et sans bouée jaune ». Ca commence à être de jolies phrases !  😉

2/ Avec indices écrits (ou en réceptif pour les non-lecteurs)

Si votre élève n’est pas lecteur, vous pouvez les utiliser quand même. Vous lisez vous-même distinctement et vous donnez la carte à l’enfant.

A) Cartelettes vertes claires : avec indice unique, phrase affirmative.

B) Cartelettes vertes foncées : avec deux (puis 3) indices, phrases affirmatives.

C) Cartelettes bleues claires : avec deux indices, phrases mixtes : une affirmative et une négative.

D) Cartelettes bleues foncées : avec des indices négatifs et affirmatifs mélangés et « piégeux ».
Par exemple : « short pas vert mais jaune » –> un enfant qui interprète vite aura tendance à comprendre « ni vert ni jaune » et se trompera…. si il n’a pas de difficulté avec ce genre de construction de phrase, c’est qu’il est top au point sur la négation 🙂

Dans le PDF, vous trouverez également des tableaux de données accessibles aux non-lecteurs.
Ces tableaux sont vierges afin d’être remplis dans les deux sens possibles :

— soit vous cochez et l’enfant colorie un baigneur (ou retrouve l’image d’un baigneur si le coloriage n’est pas son fort)
— soit vous donnez une image de baigneur ) l’enfant et il doit cocher (donc encoder) les informations correctes.

D’autres exercices de ce type existaient déjà sur mon site mais pas sur le thème de la plage !

Pour les enfants en difficulté dans le codage des colonnes, vous pouvez faire un léger fond de couleur le long des colonne afin de l’aider à se repérer. Cette guidance est beaucoup plus estompable que de pointer le bon endroit pour faire la croix. Par la suite, vous estomperez la couleur et ne colorierez que les colonnes au niveau de la première ligne.

Exemple de « trainées » de couleurs au crayon pour que le jeune ne décale pas ses croix.

 

Dénombrement de la plage : 1 à 5 éléments

A découper dans des bandes, elles permettent de varier des formats rectangles de d’habitude. Pour certains enfants, il est plus facile de dénombrer des éléments qui sont placés en ligne.
Le plus important est de bien veiller à ce que l’enfant nomme en même temps qu’il touche chaque élément afin que la « comptine récitée’ de se décale pas. On ne le voit pas bien quand il s’agit de petites collections mais il faut faire attention dès le départ car quand les collections grandissent, les nombres se décalent et on peut avoir un décalage important au final.

Les chiffres disponibles sont de 1 à 6, le 6 servant de distracteur si besoin.

Pour plus d’activités autour du petit dénombrement, vous pouvez aller par exemple .

Trie des étiquettes en écritures chiffrées : 1 à 5 dans une BàC

Et c’est parti !!

Pour cet enfant, j’ai mis plusieurs bandes mais ca lui a posé problème.
Si je les donne une par une, pas de souci, il colle au bon endroit.
Mais si je mets des bandes comme sur la photos ci-dessous, il compte, il prend l’étiquette et après, il ne sait plus trop où la coller et la colle souvent une ligne en dessous ….

 

Les serviettes fléchées

Vue la cata sur les glaces, j’ai dessiné un support supplémentaire pour ne travailler que la compétence de suivre des flèches. Il y a 5 niveaux de difficulté.
Le PDF est ici.

Voici les 5 niveaux crescendo

Vous avez le choix dans l’impression des feuilles consommables qui serviront à faire colorier l’enfant. En fonction de ses difficultés motrices, vous pourrez choisir la feuille verticale (où la serviette est plus petite) ou la horizontale (serviette plus grande).
Mais évidement, vous pouvez également faire varier les tailles en imprimant en 2 pages par feuille (pour que ce soit tout petit) ou au contraire sur deux pages (pour les enfants avec des difficultés motrices plus importantes).

Modèle avec le niveau débutant : les flèches ne sont pas mêlées et sont colorées pour poursuivre la tache de couleur.

Voici le résultat du coloriage codé fini (taille de serviette grande) : j’ai coché le niveau de carte sélectionné.

Autre petite patiente avec une difficulté 4/5, elle s’est bien déboruillée :

Elle suit bien la flèche avec son petit doigt, ça l’aidera pour quand on passera aux flèches intégralement noires

Résultat de son coloriage avec la taille de serviette légèrement plus petite que pour l’enfant ci dessus.

D’autres articles qui traitent de cette compétence de suivre des flèches se trouvent sur le site. Un où il faut placer des Duplos au bons endroits (dans l’article ici), et un avec des éléments à coller en noir et blanc (voir ci-après) :

Travail sur les flèches

Et voilà pour cette année 2025, l’année prochaine, je remettrai d’autres supports !

Publié dans Boîte d'enchainements, Outils d'autonomie

Idées pour boîtes à activités de chez ACTION

On ne le dit jamais assez : il est important, dès que votre petit élève sait faire quelque chose, qu’il le FASSE SEUL.
Le fameux  « ahhhhhh si si il sait faire ça » mais quand on teste vraiment, sans aucun indice, l’enfant ne démarre pas ou ne fait pas l’activité.

Souvent, les enfants avec handicap ne parviennent pas à s’occuper seuls : ils déambulent, stéréotypent ou manipulent 2 secondes un objet ……….  mais ne jouent pas à proprement parler.

La compétence de jouer, comme les autres compétences, va devoir s’apprendre.
En attendant que cela soit travaillé et acquis (on ne va pas se mentir, souvent c’est très très long) on peut proposer à l’enfant des activités à faire en autonomie et autogestion. Cela permet de l’occuper « intelligemment » en entrainant sa motricité, son sens de la déduction, sa capacité à enchainer les tâches simples, …

Attention, des photos de boîtes seront ajoutées fréquemment, pensez à repasser par ici régulièrement !
(dernier ajout 02/06 /25, à la fin de l’article)

   

D’un point de vue matériel

Personnellement, j’utilise les boîtes de rangement de chez action, il s’agit de la collection IRIS, contiennent 5 litres et mesurent 34 x 20,6 x 11 cm. Je trouve ce format très pratique pour mettre les activités : elles ne prennent pas trop de place et en même temps leur forme en longueur permet d’y placer des activités de grandes tailles. Le fait d’acheter une série de boîtes strictement identiques permet de les stocker plus facilement et plus élégamment (sachant que c’est quand-même un atout esthétique discutable … 😉 ). L’objectif étant d’enchainer plusieurs boites, le fait qu’elles puissent s’encastrer les unes dans les autres va permettre de faire des piles hautes qui ne tomberont pas.
Tout dépend de l’enfant mais je vous conseille d’acheter entre 5 et 10 boites.

 

Il s’agit ici de tâches très simples à réaliser : ces boîtes pourront évidemment petit à petit être remplacées par des tiroirs hauts voire plus tard par des pochettes à compartiments avec des exercices-papiers, comme pour nous lorsqu’on a des documents à traiter.

L’objectif : qu’il enchaine les boites et qu’il travaille tout seul alors que vous vous faites autre chose, dans la même pièce voire dans une autre pièce !

D’un point de vue pédagogique

REGLES d’or :

  • On fait TOUJOURS dans le même sens : l’élève prend les boites une par une à gauche, réalise la tâche au centre de la table et pose à droite en empilant sur le couvercle de la précédente.
  • on ne met dans les boites que du SUPER ACQUIS !! forcément si l’enfant ne sait pas faire il va vous attendre … logique ! Vous hésitez entre deux activités : choisissez la plus facile !
  • une SEULE activité par boite
  • on sélectionne des activités avec un produit permanent : une tâche dont on pourra voir le résultat, avec un changement d’état en final qui nous permette de voir si la tâche a été réalisée ou non
  • on VARIE le plus souvent possible le contenu des boites : même si vous pensez que « c’est pareil », variez variez variez !! Deux trousses qui vous semblent identiques ne le sont pas : parfois le zip est plus ou moins facile à tirer, la « zipette » est plus ou moins facile à tenir, etc … En variant, vous éviter à l’apprenant de se lasser et vous lui offrez la possibilité de généraliser l’enseignement.
  • on repère les boites que l’enfant aime pour pouvoir composer d’autres activités funs pour lui et les mixer avec des boîtes moins attractives pour lui
  • favoriser des contenus « fonctionnels » ou fun pour l’enfant en question
  • la consigne doit s’imposer visuellement (sinon il va attendre ou vous demander ce qu’il doit faire et ce n’est pas le but)
  • ZERO VERBALISATION pendant que l’enfant fait ses boites à part pour lancer l’activité, une consigne du type : « fais ça ». N’oubliez pas le but est de vous estomper le plus rapidement possible et qu’il soit seul !! Je vous conseille de filmer l’enfant qui réalise son enchainement des X boites afin de pouvoir apprécier à quel point il a réalisé tout ça SEUL !! Filmer permet de voir quelques guidances dont on n’aurait pas eu conscience pendant la séquence.

Personnellement, je n’aime pas les séquentiels avec les numéros de boites car je trouve que ça rend plus difficile la tâche : l’enfant a une pile, il prend une par une les boites en les traitant au fur et à mesure et quand il a fini il peut s’en aller faire sa pause. Si cela vous semble nécessaire, vous pouvez faire une photo de l’état final attendu de l’activité et la coller dans la boite (il est important de la coller car sinon l’enfant va tenter de faire quelque chose avec) . Pour ma part, je ne le fais pas car en général les enfants savent/ trouvent quoi faire et j’aime que le SD soit « naturel ».

 

Commencer l’enseignement

Comme pour tout, cela a besoin d’être enseigné sans sauter les étapes et sans aller trop vite sous peine d’avoir un résultat bancal et de devoir aider l’enfant dans les étapes. Or, si on l’aide, cela n’a plus de sens !

On va commencer à présenter à l’enfant une seule boite, fermée, avec l’activité acquise qui se trouve dedans. La boite sera sur la gauche de l’enfant et on peut placer dès le départ en prévision de la suite un couvercle de boite afin de matérialiser où l’enfant devra poser sa boite une fois le travail réalisé.

On va alors guider le fait de prendre la boite, l’ouvrir, sortir les éléments pour réaliser l’activité. L’élève réalise ensuite l’activité et on l’aidera pour replacer l’activité dans la boite sans redéfaire ce qu’il vient de produire. Notre aide devra se cantonner à la gestion de l’organisation et aux petites manipulation autour la boite (les verbes en orange) et non sur l’activité.

Dès que 2 boites seront acquises séparément, on pourra poser à gauche de l’enfant deux boites l’une sur l’autre et lui faire poser.

Exemples et idées :

Ici, je vais tenter de mettre des idées SIMPLES et FACILES à réaliser avec des objets du quotidien ou des jeux pas chers. L’objectif est de faire des boites destinées à des enfants petits ou en grande difficulté car c’est souvent pour eux que les idées manquent. Evidemment si vous avez d’autres idées, je suis preneuse et les ajouterai dans cet article !! 😉

ATTENTION : l’objectif n’est pas d’acheter des éléments pour faire exactement les mêmes boites que moi !! Le but ici est bel et bien de trouver des choses dans votre environnement à vous, qui soient accessibles et si possible gratuites, afin de varier et de mettre dans vos boites des objets « de la vraie vie ». Faites le tour de votre maison ou de la structure dans laquelle vous travaillez et attrapez des choses pour constituer des supers boites qui changent de celles de la veille !  🙂

–> Des pinces et des éléments à pincer.

Ici, un pull rouge et une très grosse pince (très souple) rouge. Ici, le sens de la pince est facile à repérer car c’est souvent ce « détail » qui pêche …
Variantes et évolutions: réduction de la taille des pinces et correspondances couleurs entre les pinces et les éléments, …

Une variante plus complexe: pincer sur le tissu de la couleur de la pince.

Niveau difficile des pinces : elles sont toutes petites et l’élève doit les placer sur les pastilles de couleur :

–> Des éléments à ranger dans une trousse ou pochette zippée. 

Ici, un lot de petits singes à mettre dans la pochette et refermer la pochette avec le zip.
Variantes et évolutions: feutres avec une trousse, crayons, cartes à jouer, …

Variante avec une pochette non-zippée mais à coulisse. Contrairement à la trousse rigide ci-dessus, il faudra maintenir la gueule du sac ouverte pour ranger les disques verts!

Lot de lingettes démaquillantes de chez Action avec son sac vendu avec.

Une sacoche et des cartes de jeux : il faudra les ranger et fermer le zip.

Une boite métallique de jeu et des cartes : il faudra les ranger et fermer la boite.

Mettre les jetons dans les cases (un par case).

Ranger des dosettes de café dans un « tube à dosettes ».

–> Des « tirelires ».

Ici, il s’agit d’une bouteille de crème fraiche (vidée 😉 ) avec une fente et l’enfant doit insérer les jetons dedans.

Variantes et évolutions : des bâtonnets genre bâton de glace où l’enfant sera obligé d’orienter, des cure-dents dans un mini trous, des jetons plats, …

Tirelire avec tout petits bâtonnets.

–> Des puzzles à encastrements

Ici, délibérément faciles.
Variantes et évolutions : des puzzles en carton et avec de plus en plus de pièces.

Ci-dessous, un puzzle à deux pièces en carton qui tient dans la boite même lorsque les pièces sont assemblées :

–> Des picots à insérer dans la grille.

On en trouve facilement : une grille et quelques picots selon le niveau de l’élève.
Variantes et évolutions : des puzzles en carton et avec de plus en plus de pièces.

Une variante avec ce même matériel : l’apprenant doit ranger les picots dans la boite grillagée.

–> Des perles à enfiler. 

Ici, un lot de un fil chenille (donc épais et rigide car il contient un fil de fer) et des perles avec de gros trous!
Variantes et évolutions : fils plus fins et/ou souples et perles plus petites, …

–> Challenges de motricité. 

Ici, on met des élastiques autour de la balle à picots : l’enfant doit les enlever. On peut également mettre une petite boite pour les mettre dedans après :

Monsieur Jaune : une balle de tennis fendue (plus la fente est longue, moins il faut de force pour appuyer sur les côtés pour ouvrir la bouche) et des jetons plats.

Variantes et évolutions : fente plus courte et plus de jetons.

Le fouet et des pompons : l’objectif est de « délivrer » les pompons coincés dans le fouet et de les mettre dans la petite boite en plastique.
Cela travaille la différenciation des doigts, le bimanuel et la planification.

 

–> Des feutres ouverts qu’il faudra refermer.

Ici, un lot de trois corps de feutre et trois bouchons.
Variantes et évolutions : un tube de dentifrice vide, un pot de confiture et autres pots variés où l’enfant retrouvera le bon bouchon et le placera sur le bon récipient.

–> Des éléments à ranger dans des boites.

Ici, un lot de feutres et une boite transparente.
Variantes et évolutions : différents éléments à placer dans des boites dont les systèmes de fermeture seront plus complexes (par exemple avec des ailettes à rabattre).

–> Des éléments à visser

Ici, il s’agit de fermer deux pots de confiture dont les tailles sont très différentes. Le geste est complètement différent de fermer une boite car il faut faire pivoter son poignet pour visser les couvercles.

Variantes et évolutions : différents pots avec des tailles plus proches, des vis avec des écrous pour enfants, …

Vissanimo de chez Djeco : petits filetages, pour que ce soit plus facile, j’ai ôté une partie du jouet (les ventres).

–> Des feuilles avec des tampons / feutres et des zones

Ici, un tampons auto-encrés et une feuille (à imprimer de ce site).
Variantes et évolutions : différents exercices où on peut coller des gommettes ou tamponner ou colorier des éléments dans des zones.

Mettre un tampon dans chaque cercle.

Petit coloriage : attention, ce doit être acquis. A réserver aux enfants très à l’aise avec le coloriage.

Vous trouverez de nombreux petits exercices « teacchables » sur ce site, à choisir selon le niveau et les envies de l’enfant.

–> Jeu type Colorino avec des jetons à placer.

Ici, tous de la même couleur car il n’est pas question de reproduire une image particulière. Il faut « juste » les encastrer sur les tétons.

Variantes et évolutions : Colorino avec modèles précis à reproduire avec différentes couleurs (il y en a sur le site)

Variantes et évolutions : avec des Duplos à assembler pour former une tour.

On peut évidement par la suite mettre un modèle en image à reproduire, comme ci-dessous :

La carte est scotchée verticalement dans la boîte afin d’apparaître clairement.

–> Challenge « vie quot’ « : avec des tâches de la maisonnée.

Ici, chaussettes de bébé à associer par paires et à retrousser pour les maintenir ensemble.
Je rappelle que dans ces boîtes, l’enfant doit MAITRISER cette activité, ici on n’apprend pas, on enchaine des tâches acquises.

Variantes et évolutions : On peut aussi ajouter 4 pinces à linge et l’enfant devra les coupler deux par deux avec une pince.

     

Variantes et évolutions : On peut, selon l’âge de l’enfant évidement, lui faire habiller des poupons :

Là faut lui remettre son pantalon !

Variantes et évolutions : le tapis à boutonner, l’enfant doit enfiler la boutonnière de la fleur sur le bouton de la pelouse (support à fabriquer) :

Variantes et évolutions : des sachets ouverts avec des pinces à placer sur les ouvertures pour fermer les sachets.

Variantes et évolutions : Plier du linge carré, ici des lingettes en vrac : l’objectif est évidemment de tout plier (enseignement déjà fait, l’enfant SAIT DEJA plier !!)

–> Tris selon des critères (couleurs, tailles, formes, quantités, etc.).

Ici, j’ai mis des petits pots refermables (faciles à ouvrir et à fermer) et l’enfant devra trier par couleurs puis fermer les pots.

Ici, seulement 2 pots avec 2 couleurs différentes.

Trois pots (étiquetés avec une couleur mais ils pourraient ne pas l’être!!) avec des pompons de trois couleurs différentes. L’enfant va inférer qu’il doit trier et fermer les couvercles avant de tout remettre dans la grande boite.

Variantes et évolutions : des abaques de chez Nathan. L’élève est habitué à ce type de tri sur des piquets et donc, c’est un acquis pour lui : il peut faire seul et sans erreur.

L’enfant sait faire ça, il trie donc facilement. Mais attention, ce ne serait pas le cas d’autres enfants…. c’est à choisir avec attention pour chacun d’eux !

–> Jeux premiers âges classiques

Ici, j’ai pris un jeu de gobelets à encastrer ; on peut en mettre moins en choisissant un gobelet sur deux par exemple pour que les différences soient plus flagrantes et que l’activité soit plus rapide à exécuter.

Il faut mettre les gobelets les uns dans les autres.

Gobelets gigognes à mettre les uns dans les autres

Il faut mettre ensemble les deux parties pour reconstituer les aliments.

Ici, il faut refermer les œufs.

Oréo : il faut associer les deux parties.

Ici, placer les œufs dans les emplacements creux.

Ici, jouet avion à assembler.

Ici, jeu de motricité : il faut déplacer des petites boules dans la grosse boule transparente.

–> Petits éléments à conditionner

Ici il s’agit d’un emballage de jetons avec les jetons à replacer et le carton à coulisser pour refermer le paquet à la fin.

Et voilà : l’élève a réalisé tout avec succès !! 😉

Autre exemple ; mettre des élastiques autour d’une cartonnette :

Ranger des trombones sur un papier cartonné ;

Ici trois trombones à placer. Par la suite, on peut complexifier en mettant plusieurs papiers à assembler, ajuster puis à mettre ensemble avec un trombone.

Variantes et évolutions : pour préparer à des exercices de conditionnements, on pourra aussi mettre des petits emballages (sachets / boites transparentes /…) avec une quantité stipulée dessus. Le jeune devra faire des lots de 10 (ou 20 ou 50 exemplaires) en les plaçant dans les emballages prévus.

Des boîtes avec une quantité : l’enfant doit mettre la quantité demandée dans les boites.

–> Activités avec scratchs

Vous pouvez également mettre des petites activités « scratch » aussi pour changer un peu. Cependant, ATTENTION de ne pas tomber dans le « tout scratch » : profitez du fait d’avoir des boites pour mettre des choses à manipuler car les enfants aiment et cela permet de continuer à entrainer la motricité fine !!!

Fiches avec des petites quantités de 1 à 3 inclus.

Propositions pour les plus élèves plus grands

Ajout du 02/06/25 :

Ouvrir un anti-vol de vélo avec le code

Rembobiner une ficelle

Gonfler un ballon avec un gonfleur

Conclusion

L’important sera de mettre de l’acquis et de changer continuellement le contenu pour que l’enfant « découvre » et continue à être motivé pour ces tâches. Idéalement, il faudrait que l’enfant ne fasse jamais deux fois la même boite. Lorsque cela est possible, essayer de prendre les mêmes éléments mais de créer des challenges différents. Par exemple : les perles qui servent à faire un collier vont servir la prochaine fois à faire uniquement du tri de couleurs puis serviront à être comptées pour être mises par lot de 5 dans des petits pots individuels.

Respectez le sens : l’élève prend les boites une par une à gauche, réalise la tâche au centre de la table et pose à droite en empilant sur la précédente.

Quand l’enfant maitrise bien, qu’il peut se permettre de moins manipuler, on peut passer à des exercices plus en 2D, comme des classeurs d’autonomie (voir cet article là) puis des exercices-papier de boite à enchainements (voir là) pour enfin n’avoir plus qu’une pile de papiers, comme sur nos bureaux à nous. :-p

(Merci Maitresse Aline d’avoir corrigé mes fautes )

Publié dans Dénombrement, Maths

La dizaine, les dizaines

Lorsque le jeune sait dénombrer de 1 à 10, il va pouvoir faire des paquets de 10. Pour le début du dénombrement; vous pouvez aller par là. 
Vous trouverez un autre article qui fait référence au fait de faire des paquets de X items, c’est là.

Faire des ensembles de dix, former une dizaine va permettre ensuite de dénombrer plus facilement et d’organiser son dénombrement.
La manipulation permettra à l’enfant de comprendre. Sans manipulation des unités qui deviendront une dizaine, l’élève pourra retenir « par cœur » que le grand bâton orange « c’est 10 » mais au moindre changement de représentation ou à la moindre irrégularité, il sera perdu car il n’aura pas compris le principe de « un ensemble » (lot, tour, sachet, plateau, billet, …) = 10 unités.

Trois remarques :
— Il faut donc être patient et faire dénombrer à l’enfant beaucoup de grosses collections et ne pas passer trop vite à des représentations groupées de la dizaine.
—  Contrairement à ce qui est recommandé dans la plupart des méthodes et pédagogies en mathématiques : on ne noie pas dans du langage avec des enfants avec autisme !! On se tait et on laisse le jeune observer. On utilise des mots-clefs qu’il connait (pareil / différent) et on ne blablate pas « tu vois là c’est 10, c’est pareil que 2 fois 5 blabla… »
— On manipule et on n’utilise pas de fichier de maths papier avant que la notion soit bien comprise !

Par rapport à l’écriture chiffrée.

Maria Montessori a popularisé la représentation des nombres avec des plaquettes superposables. Il s’agit de bien différencier les unités des dizaines des centaines des milliers.
Par exemple, ci-dessous, pour écrire douze, on ne met pas un 1 et un 2 (ce qui ferait 3) mais un carton de 10 où on placera sur le zéro le chiffre 2 des unités. On a donc douze qui est égale à 10 unités + 2 unités.

Ces plaquettes sont souvent vendues avec le matériel Montessori et sont en général en bois (pour pouvoir faire le fameux « magie du nombre ») mais on en trouve facilement sur le net à imprimer.
Attention, pour rester dans la pédagogie Montessori, il faut respecter le code couleur vert/bleu/rouge car ces couleurs serviront ensuite pour les unités de mille, etc.
Il existe également les tables de Seguin, bien intéressantes dans cette même idée de codage de 10 et d’un certain nombre d’unité(s), puis de 20 et des unités, …

Remarque : attention aux nombres de 11 à 16
Ces nombres ont un statut spécial : onze, douze, treize, quatorze, quinze et seize sont des nombres dont la dénomination n’est pas logique. Après seize, les nombres sont transparents dans le sens où dans « dix-sept », on entend le 10 et le 7 et idem pour les nombres jusque « dix-neuf ». Ensuite, on a 20 et ça reprend jusqu’à 29 eeeetttttt 30 et on continue.
Il y a donc un passage un peu compliqué avec les nombres de 11 à 16 qui sont à connaitre par cœur.

 

Les échanges et les manipulations

L’objectif est que 10 devienne 1 ensemble plus rapide et plus économique à former que de prendre 10 petites unités une par une.
Par exemple, il est plus facile de percevoir qu’il y a 25 unités ci-dessous lorsqu’on a 2 barres de 10 et 5 unités plutôt que lorsqu’on a 25 unités blanches.

Ci-dessous, exemple avec des bâtonnets de glace (à 0.47 centimes les 100 bâtons chez action, il faut en acheter 2 paquets pour être tranquille!)

Je fais faire des paquets de 10 bâtonnets et on met un élastique autour. Le fait que ce soit lui qui les compte encre bien dans sa tête qu’il y a 10 bâtons dans chaque fagot.

Ci-après, on est avec des Connectors (de chez Action également) et on les met par paquet de 10.
On voit que l’enfant met bien 20 Connectors (2 paquets de 10) dans chaque case de boite à compter :

Manipuler, manipuler, manipuler … en alternant des quantités avec et sans dizaine :

L’utilisation d’un dé (avec des nombres de face variables selon le niveau de l’enfant) peut apporter un peu de fun et de changement pour des activités dénombrements :

Les équivalences : le début du calcul

Ci-dessous, on reprend le tapis de comparaison que j’utilise bien avant les histoire de mathématiques afin que l’enfant comprenne qu’on recherche un même (qu’il soit strictement identique ou semblable).  Normalement, le jeune connait la forme de cet exercice : on met de chaque coté des « trucs qui seront pareils ».

Différence entre comptage-dénombrement et calcul :
Avec les « comptages-dénombrement » et « les comptage-numérotage » (voir l’article ici) on égrène les quantités, on ajoute ou retire un par un les unités.
Dans le « calcul » : on va utiliser une stratégie de décomposition-recomposition qui va faire trouver un résultat. Ce n’est ni à force de compter-numéroter, ni à force de répéter que le calcul mental apparait.

Cette équivalence est la plus fréquente. L’enfant dénombre et met le résultat en écriture-chiffrée en face.

En général, cette équivalence-là est également beaucoup travaillée.

Dix connectors en vrac = 1 lot de 10 connectors ensemble.

Mais il y aura d’autres types d’équivalences :

Les réglettes cuisenaires permettent également de faire des comparaisons de quantités en les associant :

Dix, c’est aussi cinq et encore cinq.

 

Le matériel pour manipuler : lequel choisir ?

Rappel quant au dénombrement

Pour parvenir à dénombrer, il faut que l’enfant puisse mettre en œuvre plusieurs compétences simultanément. Pour les enfants avec autisme, les difficultés peuvent être multiples mais d’expérience, ce qui pose le plus problème est l’adéquation unique et le principe d’abstraction. (Les 5 principes du dénombrement (Gelman).)

Au début, pas le choix, on va dénombrer des grandes quantités, au delà de 10. Le jeune va « ressentir » que c’est loonnnnnnnnnggg.
Ce qui me semble important dans un premier temps est de pouvoir bénéficier de dizaines qui soient « vérifiables » : que l’on puisse, au besoin, recompter qu’il y ait bien 10 unités à l’intérieur.

Voici un petit récapitulatif de ce que j’utilise au cabinet.
Changer de matériel permet évidemment de généraliser mais également, cela permet de moins se lasser : c’est donc très important.

 

Il y a du matériel dans le commerce, spécialement conçu pour ce travail de numération et de codage de la dizaine :

Ten-Trays (de chez Learning Resources)

Les cubes Mathlinks (de chez Learning Resources)

La Banque de chez Montessori

Numérano (de chez Nathan)

Picbille (de chez Retz)

Argent factice que vous pourrez trouver par exemple sur  Tout pour le jeu.

Les réglettes Cuisenaire.

La Base 10, que vous trouverez sur Tout pour le jeu.

Il y a du matériel que l’on peut détourner ou fabriquer soi-même :

Elastiques à cheveux et anneaux en plastique pour faire des groupes de 10.

Plaquette de 10 points rouges, fabriquée « maison »+ unités.

Lots de 10 Connectors (vendus chez action à 4€) + unités.

Tour de 10 Légo-Duplos+ unités.

Barrette de 10 perles à repasser + unités.

Sachet de 10 marrons + unités.

Fagot élastiqué de 10 stylos + unités.

Sachet de 10 os (de P’tits Malins de chez Ludo&Méninges) + unités.

Fagot de 10 bâtonnets de bois + unités. (Magasin Action 0,47 € les 100)

La suite avec des dizaines et des unités :

Toujours en manipulation !!

Elle a adoré le côté « on joue à la marchande » 😉

Ci-dessous, on voit que le Cocotte a une double barquette rose à sa disposition avec les dizaines et les unités séparées.
On travaille avec les connectors (action) mais aussi les bâtonnets (action aussi) et d’autres représentations de quantités afin qu’elle ne soit pas figée dans sa représentation des dizaines.

Vous pourrez maintenir l’enseignement avec des exercices sur papier :

Pour la notion de « faire des paquets de X », vous pouvez aller dans l’article dédié ici.

Pour une petite Cocotte fana de Peppa Pig, j’avais fait des cartes avec des nombres à scratcher (ajout nov.2024) :

L’élève doit dénombrer et entourer quand il arrive à 10, puis surcompter 11, 12, 13, 14, 15, 16. Il doit ensuite écrire ou scratcher le nombre « 16 » dans la partie grisée.

Afin de renforcer l’idée de dizaine, vous pouvez demander à votre élève de faire des paquets de 10 afin de dénombrement plus facilement :

Former des dizaines avec des tampons en remplissant des casiers de 10 :

Ou encore, fabriquez des tampons de 10 et de 1 pour que l’élève manipule les dizaines sur papier :

Enfin, une version papier avec des dizaines faites de différentes façons :

Travail de construction de la dizaine avec des représentations en « barrettes Montessori » :
Afin que l’élève comprenne que « la dizaine » est un tout qui a un statut particulier, je fais apparaitre la barrette de 10 en grisée.

Il va être intéressant de voir comment votre élève dénombre les éléments.
Par exemple, avec l’enfant ci-dessous, il dénombrait les perles une par une et n’utilisait pas la dizaine en tant que lot global. Du coup, au lieu de le laisser pointer un par un les perles avec son stylo velleda, je l’ai guidé en main sur main pour faire une glissade en trait en verbalisant« diiiiiiix » puis, il peut surcompter : « onze », « douze » en pointant une an une les unités.

Là, il avait compris l’idée et du coup, il a enchaîné en arrêtant de dénombrer une par une les perles de la barrette de 10.


Travail de construction de la dizaine avec des représentations en « plaquette de 10 » :

Cela correspond au « ten trays » que j’utilise beaucoup en manipulation avec les enfants au cabinet. Un article entier sur les Ten-Trays se trouve ici.
Voici donc la version papier avec des jetons libres et des lots de 10 jetons qui apparaissent toujours rangés en plateau de 10. Le fait que les jetons soient « libres » quand ils sont inférieurs à 10 rend le dénombrement plus facile visuellement.

Une version avec des jetons rangés dans des plateaux même lorsqu’ils ne sont pas par 10, c’est ici :

Dans le PDF ci-dessous, j’ai dessiné des crayons dans une boite bien ouverte, ceci afin que l’élève puisse toujours tout recompter 1 à 1 les éléments en cas de doute.

Vous trouverez ci-dessous la même chose mais codé en Picbille :

Puis, ensuite, voici la continuité de ce travail mais cette fois codé en Lubienska ; avec des centaines et des milles (Ok c’est bien plus complexe mais je le mets là faute d’avoir un autre endroit plus pertinent!)

Et voilà !

Publié dans Comparaison, Maths

Les intrus

Pour travailler sur les intrus, il faut avant que l’enfant ait bien compris l’idée du « même ».

Afin de vous assurer que l’enfant ait compris différent / identique, je vous conseille de travailler les activités de cet article.
Dans la notion d’intrus, on a l’idée qu’au sein d’un ensemble, un élément (ou plusieurs) va se démarquer des autres. Plus la différence entre le lot d’objets et l’objet cible (le fameux intrus) sera importante, plus ce sera facile. Et inversement.

Comme d’habitude, on va travailler avec une difficulté crescendo …

Au niveau vocabulaire, il est intéressant de connaitre le mot « intrus » mais on utilise préférentiellement le terme « différent » car il est plus écologique : en effet, dans la vie quotidienne, il faut reconnaitre qu’on n’utilise pas souvent le terme « intrus »!
De la même manière on utilisera les termes : « le même », « pareil », « égal », « identique », etc … petit à petit.

Voici donc, en images, des progressions possibles …

Premières étapes : en réel

Il faut présenter à l’enfant pleeeeiiiiiiiiinnn d’items strictement identiques et un très différent. On peut associer une verbalisation du type « oh oh …. non » en le retirant. Ceci afin que le jeune remarque que cet item n’a « rien à faire là ».
Plus les autres seront nombreux et identiques, plus ce sera facile de retrouver l’intrus qui sautera aux yeux !

Ici, la voiture saute aux yeux : beaucoup de pingouins tous identiques et un intrus dont la forme et la couleur diffère.

Ici, la tache rouge saute aux yeux : beaucoup d’éléments tous identiques et un intrus dont la forme et la couleur diffère.

Mêmes éléments que ci-dessus mais on voit que la tache rouge ressort un peu moins vu que l’ensemble de « dames bleues » est moins grand. 

Un ensemble de chaises playmobil : le lot est moins grand mais il y a une grande différence visuelle. (Ici guidé car le jeune ne savait pas)

Ici, assez facile aussi mais le fait que les jetons soient « en vrac » rend l’exercice un peu plus complexe mais nettement plus intéressant et naturel. C’est une situation beaucoup plus écologique : dans la vie, on trouve rarement des choses à « analyser » bien alignées …

Ici, les duplos de couleurs différentes rendent moins saillant le playmo-intrus ! 😉

La couleur verte  commune gomme les différences entre les éléments : l’apprenant devra être vigilant pour ne pas se tromper ! De plus, le petit cochon gêne à l’uniformité du « groupe ».

Les couleurs rendent la tâche complexe. Le lapin bleu est « noyé » dans les cochons multicolores (qui en plus sont présentés dans tous les sens). En situation, le lapin « dépasse » ce qui aide quand même à l’identifier comme intrus mais sur cette photo, c’est vraiment pas facile !)

Trouver un intrus parmi un ensemble non homogène : ce sont tous des lits (mais tous différents) et il y a la lampe (allumée pour qu’on la repère bien 🙂 )

Trouver un intrus parmi un ensemble non homogène : que des chaises (mais elles sont toutes différentes) et il y a un lit (qui ressort car très volumineux en comparaison des chaises).

Ensemble non homogène et restreint : que des tables différentes et une machine à laver.

Ensemble restreint : que des canapés (différents entre eux) et un toilette.

Ensemble restreint et intrus qui a sensiblement la même forme que les autres …

Etapes suivantes: sur images avec ensemble restreint

Petit aparté quant aux outils de sélection :

Sur images, on ne peut plus « retirer » l’intrus, il va donc falloir symboliser ce retrait par quelque chose. Je vous conseille vraiment de ne pas utiliser de jetons transparents. Il est important que l’enfant associe « le retrait » à « une croix » car c’est un symbole souvent utilisé pour représenter la négation. Pour cette même raison, éviter de chercher un intrus en l’entourant, en tous cas au début de l’enseignement.

Comme vu dans un article précédent, le fait d’être un peu rigide sur « entoure = sélectionne » et « barre = exclure » va clairement vous aider quand vous ferez faire des raisonnements type « qui est-ce ».

Outil d’exclusion : des croix

Pour faire les fameuses croix : j’imprime des contours de croix sur un papier rouge et je les découpe. Puis, je les aligne dans une feuille à plastifier et je les découpe en carrés.
J’ai fait différentes tailles pour pouvoir se prêter à tous les supports possibles. Edit du 24/07 suite à demande : le pdf des croix vierges est ici.

Sur la deuxième image, on voit un exercice papier sur les intrus : on met une croix sur celui qui n’est pas de la même catégorie. Plus tard, vous pourrez ne plus travailler avec les « sélecteurs externes » et faire pointer à l’enfant l’intrus.

 

Les prémisses de la justification 🙂

Ce qui va être intéressant avec ces activités de recherche d’intrus, c’est que l’on va pouvoir demander à l’enfant de justifier le « pourquoi? » cet item là est à exclure! Et ça, c’est vraiment chouette.

Pourquoi on barre le jaune? parce que c’est pas un violet.
Pourquoi pas la voiture ? parce que c’est pas un animal, …

Ensuite, on pourra travailler les intrus de catégories, intrus de calcul, intrus de caractéristiques, de fonction, on peut également comparer des boites dont une des masses est différente, retrouver des intrus en situation « naturelle » : un feutre dans un lot de crayons, une cuillère dans un ensemble de fourchettes, …  bref, c’est illimité !

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Planification, Visuo-spatial

Crazy cups

Un classique de chez Gigamic : Crazy cups!

C’est un jeu de rapidité : chaque joueur a un lot de 5 gobelets de couleurs différentes à agencer selon une configuration (en ligne ou en colonne) sur une carte. Le premier à avoir fini appuie sur une sonnette et il gagne la carte si le résultat est juste.

Ce jeu plaît beaucoup aux grands comme aux petits.
Au début, en séance, je ne fais pas entrer la contrainte rapidité, les enfants jouent seuls.

Les cartes du jeu ne représentent pas les gobelets : il s’agit d’illustrations avec des objets colorés.
Les éléments du décor vont symboliser les gobelets qu’il va falloir ordonner verticalement ou horizontalement. Par expérience, j’ai vu que cette abstraction s’acquièrent rapidement!
Je pensais que les enfants que j’accompagne seraient plus en difficulté, mais non, ils parviennent rapidement à faire le transfert.

Au commencement : le concret …

Lorsque je présente ce jeu pour la toute première fois, je travaille avec les gobelets en réel. Comme je le ferai avec des duplos, j’aligne ou j’empile 2 gobelets et l’enfant doit faire pareil.

Attention : la subtilité de la discrimination de couleur1-couleur2 VS couleur2-couleur1 peut être travaillée séparément car elle est complexe et demande souvent un peu d’entrainement. J’en avais parlé dans l’article sur la reproduction de modèle de duplos ici.

Comme d’habitude dans ce type de tache, il est important au début de faire attention à la présentation de l’activité. Je place les gobelets à reproduire sur une carte de façon à ce que l’enfant comprenne ce que j’attends de lui : qu’il fasse la même construction à cet endroit-là. Souvent pour les enfants que j’accompagne, l’immensité d’une table les perd : mettre un cadre (temporairement) permet de les aider. (Voir photo ci-dessous).

Puis, la reproduction de modèle de la 2D à la 3D

Une fois cela maîtrisé, onp eut passer à l’étape de reproduire un modèle papier « en vrai ». Pour cela, j’ai dessiné une série de gobelets à empiler.
Cela permet d’apporter une étape supplémentaire pour que l’enfant ait un moins grand écart à parcourir entre « reproduire la même construction » comme ci-dessus et reproduire les cartes fournies dans le jeu. Il s’agit de 2 gobelets, puis 3 gobelets, puis 4 puis 5 !

Ainsi, vous pouvez imprimer le PDF ci-dessous pour obtenir vos cartes d’adaptation à Crazy Cups !
Une fois à l’aise avec 5 gobelets, vous pouvez (enfin!) passer aux vraies cartes fournies dans le jeu !

 

Et la mémorisation  🙂

Mais une fois les cartes adaptées faciles maîtrisées, ne les remisez pas!!! vous pouvez vous en servir en mémorisation!
J’adore faire cela : je présente la carte à l’enfant 3 secondes avec la consigne « regarde », puis je lui donne accès aux gobelets : il doit reproduire la construction de mémoire!

Attention : il y a une différence entre montrer la cible lorsqu’il n’y a rien sur la table et montrer cette même cible lorsque les gobelets y sont déjà. Vous voyez laquelle? vous sauriez dire quelle présentation est la plus facile?
Lorsque les gobelets y sont déjà, si on sait qu’il faudra se souvenir d’une série, on va avoir tendance à regarder pour préparer notre geste, c’est normal et malin. On bénéficie donc d’un canal supplémentaire. Par exemple : on va entendre « bleu-vert-jaune », si on a les gobelets déjà posés, on va regarder en anticipant ce que l’on va prendre et donc, en plus de l’auditif, on aura une aide, un pré-travail visuel.
Ce n’est pas forcément à éviter, au contraire même, l’enfant pourra ressentir l’efficience de cette stratégie d’anticipation (fonction exécutives), seulement en tant qu’accompagnant, c’est bien d’avoir conscience de cela afin de jouer ce cette différence de présentation.

Pour enregistrer et imprimer, c’est ici : Crazy cups PDFlt

 

Pour aller plus loin …

Quelques remarques :

  • Il existe une extension qui peut être achetée seule pour un jeu en duo (10€). Cela permet d’avoir le minimum pour jouer à moitié prix si vous ne pensez pas jouer à 4 ou si vous estimez que les cartes du jeu « classique » seront un peu trop facile pour votre enfant. Les cartes de l’extension font apparaitre des notions légèrement plus complexes (plusieurs plans ou plusieurs colonnes au lieu d’une seule, …)
  • Le blog « donne-moi ta main », (le blog d’une maman d’un petit gars autiste) avait créé des jolies cartes adaptées, vous pouvez aller voir ici . Vous trouverez sur ce site des constructions à plus de 5 gobelets (il faudra utiliser 2 lots de gobelets) ou des constructions à moins de 5 gobelets mais avec des dessins, version qui se rapproche de la version originelle du jeu mais avec moins de gobelets donc moins de difficulté.

C’est vraiment un basique génial ! La sonnette ajoute du fun, les enfants adorent. Cela travaille l’inhibition « go, no go » pour les plus grands qui doivent quand même prendre de temps de bien placer les couleurs malgré la tentation de se jeter sur la sonnette !

Publié dans Visuo-spatial

Recopier une séquence

Le fait de recopier une séquence est un exercice qui doit précéder les enseignements de lettres. Il s’agit pour l’enfant d’aligner, dans l’ordre, plusieurs éléments. C’est important dans la mesure où l’enfant procèdera comme ca pour former ultérieurement des mots : il posera successivement des lettres dans un ordre précis pour former un mot.

Le matériel :


– Comme cela peut prendre du temps, mieux vaut commencer par reproduire une séquence de petits items qui ne soient pas des lettres de façon à ce que l’enfant ne se lasse pas.
– Evitez les supports plastifiés à scratch, ils sont peu intéressants au niveau moteur, se détruisent rapidement et sont moins agréables à manipuler que de vrais petits objets. Il est facile de trouver des petits éléments en plusieurs exemplaires dans une maison : coton tiges, trombones, duplos, jetons colorés, …

 

Comment s’y prendre concrètement ?

Comme d’habitude avec une progression rapide mais à tout petits paliers:
– Utilisez au tout début des objets en double : vous faites un modèle avec 3 items et l’enfant le reproduit. Vous pouvez poser ce modèle sur une feuille blanche et fournir une feuille blanche à l’enfant pour reproduire le modèle de façon à donner un « cadre » dans lequel se mettre.
– Puis, vous pouvez augmenter la quantité d’items : 4 puis 5, … jusqu’à une dizaine d’items.
– Vous pouvez travailler en parallèle ou par la suite ce même exercice mais dont le modèle sera en 2D : un modèle papier ou bien une photo de la séquence avec votre téléphone que vous mettrez sur le bureau. Vous pouvez utiliser des Playmobil, lego, etc, qu’il aime bien, inutile de les avoir en double vu que le modèle sera une photo pris antérieurement.

Attention, ce qui est difficile souvent lorsqu’on passe en 2D n’est pas tant la succession mais le changement de plan. C’est d’ailleurs, entre autre, pour cette raison qu’il est plus facile de reproduire une séquence avec un modèle « en vrai » (= en 3D)!
Il y a donc une différence entre reproduire une séquence dont le modèle est à plat sur la table, et recopier une séquence qui serait accrochée sur un tableau ou tout simplement posée verticalement.
Donc, au début de l’enseignement, mieux vaut favoriser un modèle sur le même plan.

 

Exemple de fiches à exploiter:

Ici, des fiches réalisées pour travailler le terme à terme avec Penguins on Ice (de Learning Resources), l’enfant peut reproduire la suite telle qu’elle est sur les fiches. Attention, sur ce type d’exercice, l’enfant doit placer les pingouins de gauche à droite, il faut le guider si ce n’est pas le cas.

Je les ai dessiné en couleurs, cependant, je joins les fiches en noir et blanc de façon à pouvoir soi-même colorier voire laisser l’enfant colorier (si il aime cette activité).

Publié dans flexibilité cognitive, Fonctions exécutives

Fonction exécutive : la flexibilité mentale

La flexibilité mentale fait partie des fonctions exécutives : c’est une habileté cognitive supérieure.
Dans ces fonctions exécutives se trouvent notamment :
_ la mémoire de travail
_ l’inhibition
_ la flexibilité mentale.

Ces trois compétences sont à la base de tous les apprentissages. Cela permet à l’enfant de pouvoir utiliser les enseignements qu’on va lui transmettre. Ainsi, il est inutile d’enseigner à un enfant les lettres ou nombres si ces derniers ne peuvent être manipuler mentalement.


Pour résumer : inhiber les automatismes du cerveau (appelés heuristiques en psychologie cognitive) pour développer une nouvelle stratégie.
A l’école, on utilise la répétition pour obtenir une forme d’automatisation. Ces « reflexes » vont permettre d’être rapide et efficace tout en étant économique pour le cerveau. Cependant, parfois, ces heuristiques ne fonctionnent pas, on doit alors utiliser des algorithmes : « réfléchir et analyser » utiliser des stratégies plus coûteuses cognitivement mais qui amèneront à la bonne réponse/ solution.

Cette capacités à inhiber et à sortir de son automatisme de réflexion dépend de la flexibilité (ou rigidité) mentale.


Il est fréquent que les personnes avec des troubles neurologiques aient des atteintes de leur flexibilité mentale, de façon directe ou indirecte (dues à des carences d’autres domaines des fonctions exécutives qui sont inter reliées).

Avoir une bonne flexibilité mentale est crucial dans les situations d’apprentissages : cela nous permet de nous adapter lorsqu’un changement survient, lorsqu’on doit résoudre un problème, lorsqu’on doit adopter la meilleure stratégie possible, …
La flexibilité permet de pouvoir regarder un même ensemble avec des perspectives différentes : c’est par exemple cette habileté qui permet à un enfant de trier un ensemble de formes colorées de différentes manières : soit par formes (les triangles, les ronds, les carrés) , soit par couleurs (les rouges, les bleus, les verts), soit par motifs (ceux à rayures, ceux à pois, ceux à carreaux), etc, …

Remarques pour mes collègues psy : cette tâche fait partie des ATI (Alternance de Tâches Indicées) avec des blocs mixtes.


Cette flexibilité ou rigidité aura également des répercussions sur le comportement de l’enfant : comprendre l’autre, envisager le point de vue de l’autre, tolérer les changements de programmes, accepter de faire des erreurs ou des ratures, réussir à concevoir d’autres solutions lorsqu’on est en échec à répétitions, etc, … sont autant de problématiques rencontrées systématiquement dans les prises en charge avec troubles du comportement.

L’incapacité à changer de points de vue (ou ici, très trivialement, de façon de trier) est très fréquente et doit être travaillée. On s’aperçoit alors rapidement que les enfants avec handicap présentent souvent une particularité de « catégorie unique » : si un élément appartient à une catégorie, une fois « mis dedans », l’enfant aura des difficultés à accepter de le mettre dans une autre catégorie.

Cette rigidité va impacter l’intelligence fluide et engendrer des problèmes de compréhension : la mère de David ne peut pas être aussi la femme de Jean-Pierre, un verre est un objet donc ne peut pas aussi être de la vaisselle, « lève-toi » ne peut pas être aussi « debout », etc, …

Donc, par où commencer? que faire afin de casser un peu cette rigidité qui entrave nos enseignements? et bien, du tri, de la sélection, du multicritère, et encore du tri dans tous les sens et avec tout ce qu’on peut trouver!!!

 

Avec des jeux existants 

Par exemple, avec un jeu de UNO : jeu tellement classique qu’un célèbre fastfood offrait un paquet de cartes dans le menu enfant il y a quelques années !
On le trouve donc très très facilement d’occasion pour quelques euros. 
Avant que l’enfant ne puisse jouer au UNO, on peut lui demander de trier les cartes : une fois par chiffre, et ensuite par couleur, ou le contraire. Si il ne parvient pas encore à le faire, inutile de tenter de jouer avec lui avec les vraies règles du jeu !

Avec des compteurs de Learning Resources

Très connus, ces petites figurines permettent de trier par sujet/ taille / couleur. Il existe différents thèmes : les animaux, les véhicules, les fruits, les aliens, etc. 

Ainsi, on peut trier les animaux par couleurs (6 couleurs), par type d’animal (6 animaux), par taille (2 tailles) en prévoyant les cases nécessaires mais aussi en faisant extraire du tas à l’enfant les sujets ayant telle ou telle caractéristique, comme ci-dessous :

Animaux triés par couleurs : « les rouges »
Animaux triés par type d’animal: « les cochons »

 

Evidemment, en plus de cette activité, le tri va permettre de commencer à organiser la compréhension complexe de l’enfant. Ces petites figurines permettent également de travailler l’expressif et la description.
Les miens sont de la récup, ils sont un peu vieillots aujourd’hui mais si vous voulez investir, il y a ceux vendus sur tout pour le jeu, trop mignons, avec les animaux sauvages ici.

 

En créant des activités sur mesure avec des petits jouets  

Voici une idée de torture : cette petite activité paraît toute simple mais on va voir rapidement qu’elle est loin d’être aisée.

Items « épurés » / faciles : 2 couleurs, 2 types d’objets.
– « Donne-moi tous les rouges = « donne-moi toutes les grenouilles ».
– « Donne-moi tous les verts = « donne-moi tous les duplos ».


–> Facile, pas de confusion possible, tout est « bien rangeable » sans superpositions.

Items mixés : 2 couleurs, 2 types d’objets.
– « Donne-moi tous les rouges »
Pas de problème, il n’y a qu’une sorte de rouge, l’enfant donnera les deux grenouilles rouges.
– « Donne-moi tous les verts »
Alors là, AIE !! il y a de grandes chances que l’enfant vous donne les duplos verts et laisse de côté la grenouille verte ! Or, la consigne « tous les verts » implique « tout ce qui est vert quelque soit sa forme ».
« Donne-moi toutes les grenouilles » –> idem, il faut que l’enfant donne les rouges et la verte.
– « Donne-moi tous les duplos » –> idem, il ne faut pas qu’il donne la grenouille, même si elle est verte, comme les autres duplos, car ce n’est pas un duplos.

Items mixés : 2 couleurs, 2 types d’objets.
Exemple où tout va être mixé dans tous les sens :
– « Donne-moi tous les rouges »
– « Donne-moi tous les verts »

« Donne-moi toutes les grenouilles »
« Donne-moi tous les duplos »

Items mixés : 3 couleurs, 3 types d’objets.
Ici, on rajoute un type d’objet (la voiture) :
« Donne-moi tous les rouges »
– « Donne-moi tous les verts »
– « Donne-moi toutes les grenouilles »
« Donne-moi tous les duplos »
« Donne-moi toutes les
voitures »

Items mixés : 2 couleurs, 2 types d’objets.
« Donne-moi tous les bleus »
« Donne-moi tous les verts »
– « Donne-moi toutes les grenouilles »

Items mixés : 3 types d’objets, 4 couleurs
« Donne-moi toutes les voitures »
– « Donne-moi toutes les grenouilles »
– « Donne-moi tous les jaunes »
– « Donne-moi tous les duplos »
– « Donne-moi tous les bleus »
– « Donne-moi tous les rouges »
– « Donne-moi tous les verts »

Items mixés : 2 types d’objets, 3 couleurs
« Donne-moi toutes les grenouilles »
– « Donne-moi tous les verts »
– « Donne-moi tous les jaunes »

– « Donne-moi tous les bleus »

 

Afin de faire varier la consigne de sélectionner les items, les exercices ci-dessus peuvent être modifiés, par exemple, on peut demander « combien tu vois de jaunes? », « combien il y a de duplos? », … etc …

Là, il s’agit de flexibilité avec support visuel, assez simple après l’étape du « double-tri », mais nous pouvons (et devons) travailler sur les autres sens, avec une entrée auditive par exemple.

La flexibilité mentale, la capacité attentionnelle, l’inhibition et la mémoire de travail sont essentielles à entrainer dès le plus jeune âge, avec des supports très simples.

 

PDFs disponibles : 

         

Le speed des habits : voir ici