Publié dans Aide à la création de supports, Boîte d'enchainements, Outils d'autonomie

Classeur d’autonomie

Attention, ce support est souvent mal utilisé.

Le principe et l’utilité du recours à ce format d’activité.

Ces planches d’exercices, (organisées en classeur ou non) permettent de travailler le fait que l’enfant soit complétement autonome dans des tâches qui se succèdent. Compétence essentielle dans la vie car à quoi sert-il d’enseigner des choses à un élève si ce dernier a toujours besoin qu’on l’assiste? Normalement, si l’enfant « sait le faire » comme on me dit souvent, il doit savoir le faire …. seul.

1) L’enfant va apprendre grâce à cela à s’organiser autour des tâches à réaliser. Il devra « penser » à tourner les pages ou à reprendre une planche d’exercice. Il sera responsable de son engagement en se « réservant ». Cela permet de travailler les fonctions exécutives :  initier, planifier, enchainer, exécuter !

2) En plus de la capacité à enchainer des tâches, personnellement, je trouve que c’est aussi une grande arme contre un mal qui touche presque SYSTEMATIQUEMENT les enfants avec handicap : la DEPENDANCE à l’adulte et/ou à la guidance.

3) Cela permet de glisser tous les enseignements que vous voulez maintenir auprès de votre enfant pour ne pas qu’il oublie : vous pourrez donc glisser tous les objectifs d’apprentissages à maintenir.

4) Cela permet à l’enfant d’être occupé de façon « constructive » : il révise, il est calme, il est seul. Ca lui évite de déambuler, de faire des bêtises, de stéréotyper dans son coin …

 

Choisissez donc uniquement les pages que votre enfant est en capacité de faire seul, sans aide.

DONC il ne faut mettre dans le classeur que des choses acquises pour l’enfant en question.

Pourquoi les éboueurs courent dans leur tournée ??
Adopter le « fini quitte » fait que l’enfant se dépêchera, comme nous lorsqu’on fait une tâche rapidement pour être « tranquille » après.

 

D’un point de vue matériel.

Il s’agit d’exercices dont la consigne est induite : apparier des images identiques, non identiques voire des concepts.
Si votre enfant ne sait pas apparier (identiques et non identiques), allez sur les articles qui traitent de cette question en tapant les mots clef dans le moteur de recherche du site et revenez quand l’enfant a acquis la compétence. Ici, on n’apprend pas à apparier mais à enchainer les tâches d’appariements !!

 

Exemples d'appariements strictement identiques, enfin, à part la couleur ! ;-)
Exemples d’appariements strictement identiques, enfin, à part la couleur ! 😉

 

Exemple d'appariements : les mêmes syllabes, en écritures capitales mais police qui diffère.
Exemples d’appariements : les mêmes syllabes, en écritures capitales mais police qui diffère.

 

Il y a plusieurs formats de présentation possibles. Ce peut être un classeur où l’enfant tournera les pages, ou bien des pages « volantes » posées sur la table en haut à gauche de l’enfant, que l’enfant devra prendre, placer devant lui pour travailler puis devra poser une fois terminée sur un emplacement en haut à droite. Moi, personnellement, je préfère les planches à prendre et reposer.

Règles d’or :

— On choisit correctement les fiches pour chaque enfant : on ne sélectionne que des concepts acquis car l’enfant ne doit pas apprendre sur ces supports, il doit « réviser » et enchainer seul ses exercices.

— On varie les supports : plaisir de découvrir les nouvelles images et activités. Vous aurez obligatoirement des troubles du comportement si vous ne le faites pas : personne n’aime qu’on lui fasse faire les mêmes choses 10 fois de suite.

— On jauge le nombre de pages en fonction de l’élève. Au début, il n’y en aura qu’une.

 

Remarques :
Pourquoi les fiches contiennent les étiquettes à coller sur le coté et non au dos de la page précédente comme on le fait très souvent d’habitude?  Car je trouve que c’est plus pratique pour pouvoir varier l’ordre et les fiches facilement. Lorsque les étiquettes sont au dos de la précédente, c’est tout un bazar à chaque fois pour changer les fiches ou leur ordre dans le classeur.

Avoir 10 classeurs et les faire tourner auprès de l’enfant vous permettra de les préparer sans que ce soit un casse-tête. A chaque classeur fait par l’enfant, vous reprenez les feuilles et les remélangez avec les précédentes et ainsi de suite. Et au 10eme classeur les 9 premiers seront remélangés et hop vous pourrez les remanier et mélanger avec des nouvelles planches recréées pour l’enfant.

Mettre du scratch sur les parties avec des vaguelettes. Mettez des petits morceaux que vous découperez : si vous mettez des bouts trop gros l’enfant risque d’être en difficulté pour déscratcher les étiquettes.

J’imprime en général en « 2 pages par feuille » car je trouve que le format est plus compact et suffisant, même pour les jeunes enfants. Si cela ne convient pas, que l’élève a un problème moteur par exemple, vous pouvez évidement les imprimer en A4 en une page par feuille.

 

Si votre enfant n’a jamais fait ce genre d’exercices en chaînage.

Il va falloir lui enseigner.Comme on l’a vu antérieurement pour la plupart des chaînages : EN SE TAISANT et en faisant UNIQUEMENT des guidances physiques complètes SANS JAMAIS parler, puis vous estompez. Vous verrez, si on respecte cette règle d’or, l’enseignement « scratch » se fait facilement.
Au début, on ne lui donnera qu’une seule planche.

Le « fond » de l’exercice doit être maitrisé par l’enfant car l’OBJECTIF ici est que ces planches soient réalisées EN ENTIER et EN AUTOGESTION.
C’est-à-dire qu’à terme, il faut que toutes les planches puissent être données à l’enfant et qu’il soit capable de faire toute l’activité avec la présence de l’adulte qui s’occupe dans la même pièce à faire autre chose. L’adulte donne la consigne « tiens, tu fais ça ». L’enfant doit tourner lui-même les pages de son classeur ou bien prendre la planche, faire l’exercice et poser la planche finie sur sa droite, et continuer.

Pour que l’enfant comprenne la « forme », le principe des scratchages :
Lorsque vous commencez à présenter cette activité, vous pouvez le faire en chaînage arrière (vous faites l’exo en entier moins 1 image et l’enfant ne doit en placer qu’une. Puis, vous en laissez 2 vides, etc, …) Avec guidances physiques si nécessaire et PAS PARLER !

Si votre enfant n’a pas l’habitude de ce format d’exercices :
Les 1ères fois,  présentez à l’enfant le document où il doit scratcher ainsi que les images correspondantes en vrac à côté, sans les coller sur la colonne de droite. Par la suite, vous pourrez utiliser les bandes de propositions d’images (la bande de la colonne de droite qui est sur chaque page). En effet, l’utilisation de cette bande demande de déscratcher, de manipuler et de réorganiser quelque chose qui est déjà organisé d’une certaine façon. C’est donc une opération plus complexe que de simplement présenter des images en vrac.

 

Comment lui apprendre à enchainer ?

On va mettre uniquement 2 pages. On aura donc une seule transition à guider.

Souvent, vous verrez, les enfants adhèrent assez rapidement et exécutent l’exercice facilement. Oui mais ……… vous verrez qu’une fois fini, il attend.
Il ne tourne pas la page ou ne la pose pas plus loin pour en reprendre une autre.
C’est là surtout que votre guidance PHYSIQUE va être importante : prendre la main de l’enfant et lui faire faire en petit pantin, guidance physique complète. SURTOUT NE PAS dire « tourne la page » ou « continue les exercices » ou autre. Si vous faites cette guidance orale : l’enfant ne le fera pas seul et même lorsqu’il aura compris, il attendra que vous donniez votre « bénédiction » pour tourner la page en verbalisant « tourne la page » ou encore, ce qui n’est vraiment pas plus souhaitable, l’enfant dira de lui-même en écholalie « tourne la page ». Et ce genre d’écholalie sont très difficile à retirer car elles sont conditionnées par le format de l’exercice.

Donc l’enfant fait sa page (car ça, vous l’avez travaillé juste au dessus, il sait le faire) et lorsqu’il a fini, vous guidez sa main pour qu’il saisisse la planche finie et qu’il la pose à sa droite. Puis, toujours sans aucune parole, vous guidez sa main pour qu’il reprenne le nouvel exercice qu’il va faire seul. Le comportement à renforcer est la transition, le fait que l’enfant éloigne l’exercice réalisé et reprenne un nouvel : donc c’est à ce moment-là qu’on met un jeton et non lorsqu’il a fini l’exercice !

 

PDF gratuit pour travailler cette magnifique compétence incontournable

Encore une fois : choisissez uniquement des pages avec des concepts acquis par votre élève.

Les fichiers NE SONT PAS triés en fonction de la difficulté. Il y a un peu de tout dans chaque PDF.

 

Série 1 :

 

Série 2 :

 

Série 3 :

Série 4

Série spéciale Mickey

Série spéciale Petit Poilu :

Série spéciale Moi moche et méchant :

 

Série spéciale Lettres : à venir bientôt !

 

Dans cette même optique, vous retrouverez l’article sur la Boîte à Enchainement. Vous y trouverez des étiquettes pour noter les essais de l’élève.
C’est pour favoriser la future mise en place de la BàE à l’école que je préfère, entre autre, travailler avec les planches plutôt qu’avec un format dit « classeur d’autonomie ».

Publié dans Adaptations et critiques de jeux

Picmi Dora

Petit jeu de cartes accompagné de 6 figurines Dora en plastique, je trouve ce basique bien sympa.
Il ne se vend plus en neuf à ma connaissance mais est très présent sur le marché de l’occasion à environ 5€.

But du jeu

Avant tout, il y a 3 niveaux de difficulté dans les cartes selon la couleur de fond. Choisissez les fonds verts pour débuter.

L’objectif est d’attraper le plus rapidement possible le personnage le plus représenté sur la carte. Par exemple, ci-dessous, il y a 3 fois Véra, il faut donc attraper la statue du lézard vert !

Aménagement du jeu

J’ai eu quelques enfants qui voulaient me mettre absolument les statuettes du ou des personnages qui n’y figuraient pas. Je pense que c’est un peu de ma faute car je travaille beaucoup la notion de « qu’est ce qu’il manque ». Du coup, pour ces deux-là et pour les autres, j’ai fait un PDF avec une grille de données à remplir en fonction de la carte donnée.

Dans le PDF, il y a 2 tableaux différents :
– un simple où il faut écrire la quantité (ou coller un chiffre si l’enfant a des problèmes moteurs trop importants)
– un plus complexe où il va falloir cocher la bonne quantité dans un tableau à double-entrée.

Vous pouvez également utiliser les cartes pour que l’enfant travaille seul.
Pour cela, vous imprimez cette grille, plastifiez et découpez les personnages.

Ci-dessous, l’exemple d’une louloute qui travaille seule, elle écrit les quantités, elle efface, elle prend la « carte traitée » et la pose à l’envers en haut de l’espace de travail et renseigne à nouveau les quantités de la carte à traiter et hop, elle retourne la carte en haut et traite la nouvelle et ainsi de suite ….

Vous sélectionnez 3 cartes et vous en donnez une à l’enfant . Il doit mettre le picto du personnage le plus représenté sur la carte, il met l’ensemble sur le coté de la table, puis, il prend la carte suivante et fait de même, et la troisième idem.
Vous vérifiez ensuite la série afin que tout soit OK et là seulement vous renforcez le comportement.

 

Ci-dessous, pour les enfants pour qui il est compliqué de dénombrer des collections desorganisées  comme celles qui figurent sur les cartes, vous pouvez utiliser ces étiquettes

Ci-dessous, j’ai sélectionné pour l’enfant une série de petites quantités d’images (2 Dora, 3 Véra, 1 babouche) et il doit cocher la quantité de chaque. Il s’agit d’un support à la main griffoné en séance pour faire le pont avec l’activité d’apres …

Celle-ci ! où il y a beaucoup plus de personnages. Dans cette activité, je n’utilise toujours pas les cartes du jeu, je continue à façonner avec mes petites étiquettes rondes afin que mon petit élève soit plus à l’aise. Semaine prochaine, on fera avec les vraies cartes, où les collections sont désorganisées.

Variantes possibles

Idée 1:
Vous connaissez mon amour pour la flexibilité mentale : alors hop, vous prenez un dé et vous collez 3 étiquettes (ou gommettes) « + » et 3 étiquettes « -« . On lance le dé à chaque tour et on retourne une carte. Il faut trouver:

  • Si c’est un + : le personnage le plus représenté (comme d’habitude)
  • Si c’est un – :  le personnage le moins représenté (ou absent)

Idée 2:
On peut aussi mettre deux (ou plus) cartes sur la table et on pioche une statue au hasard dans le sac (qui est fourni dans le jeu). On doit trouver la carte où le personnage pioché est le plus représenté.

Idée 3 :
Comme ci-dessus on sélectionne une statuette et on donne quelques cartes à l’enfant, il devra les trier par ordre croissant ou décroissant de la quantité du personnage donné.

 

Si vous avez d’autres idées !! n’hésitez pas !  😉

 

Au fait, il existe aussi en Monsieur Madame … bientôt je l’aurai car même si ça fera double-emploi, j’adooooooooooore les Monsieur Madames …

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Outils d'autonomie, Planification, Visuo-spatial

Bahuts malins

C’est certainement le jeu Smartgames dont je me sers le plus, avec les « Trois Petits Cochons » peut-être …
Il s’agit d’un jeu composé d’un livret de défis, de 3 camions avec une grosse benne transparente, et de pièces colorées à charger dans les camions. Il faut que le chargement soit bien rangé et que rien ne dépasse!

Bahuts Malins - SmartGames

Il plaît énormément aussi bien aux garçons qu’aux filles. Je trouve que le fait que les camions aient de vraies roues apporte un plus à ce jeu. Il est possible de les déplacer et donc de jouer avec, mais surtout, cela oblige l’enfant à maintenir le camion avec sa main d’appui pendant qu’il agence les pièces dans la benne, forçant ainsi la coordination bimanuelle.

Comme toujours dans ce type de jeu, les défis contenus dans le livret sont classés par ordre croissant de difficulté.

Le premier défi peut déjà présenter des difficultés pour certains enfants. Dans ce cas, il faut proposer à l’enfant de réaliser les exercices avec les solutions, l’enfant pourra reproduire l’encastrement en suivant le modèle.
Une fois plus à l’aise, il pourra réaliser les défis normaux, sans aide.

Ci-dessus : réalisation du défi côté solution!

 

Au fur et à mesure du livret, les défis se complexifient. Dans les niveaux experts, il faut utiliser les 3 camions et charger les trois bennes !
Je conseille vraiment l’achat de ce jeu car c’est un basique de casse-tête très sympa pour travailler avec les enfants !

Bahuts Malins Casse-tête 3 - 8 ans Smartgames - 29,80€Pour vous organiser et pouvoir noter vos remarques quant à la réalisation de votre élève, vous pouvez télécharger et imprimer des feuilles de route sur le site d’une instit, Chdecole ici !

Publié dans Dénombrement, Maths, Outils d'autonomie, Visuo-spatial

Des cartes à compter

Il en existe beaucoup sur le net, c’est un support simple d’accès et qui permet de laisser l’enfant travailler seul.

Qu’est-ce que c’est?

Il s’agit de cartes avec 3 propositions sur le bas : on dénombre une certaine quantité sur la grande image et on choisit une réponse dans les propositions en bas.

Attention : ces cartes ne sont pas pour enseigner à l’enfant mais pour qu’il maintienne ses acquis, c’est-à-dire, qu’il s’auto-interroge sur ce qu’il connait déjà.
En effet, la présence des 3 propositions va embrouiller un enfant qui ne serait pas certain de sa réponse et il est toujours préférable de travailler les quantités avec des outils tangibles plutôt qu’en images en début d’apprentissage.

Comment donner sa réponse ?

Au choix, on peut sélectionner la bonne réponse de différentes manières : faire mettre une pince à linge (si au niveau motricité c’est complètement acquis par l’enfant), entourer avec un crayon Woody, poser un jeton transparent, …
Remarque : il est important que le jeton soit transparent car on veut sélectionner une réponse : celle qui est sous le jeton. Si les jetons sont opaques, ils vont cacher la réponse et non la sélectionner!

Je fabrique moi-même régulièrement des cartes à compter pour les enfants que je suis (certaines sont disponibles à imprimer sur ce site).
Souvent je reprends leurs intérêts afin de pairer le « travail d’école » avec quelque chose que l’enfant aime. On peut donc utiliser des personnages de dessins animés, des photos de leurs doudous, des illustrations d’items préférés, …

Comme j’ai pu l’expliquer antérieurement dans un article, j’aime beaucoup le manuel « Picbille » pour la compréhension de la numération avec les enfants avec autisme. C’est moins attirant qu’un personnage de dessin animé, certes, mais ça permet de généraliser les réglettes Picbilles à d’autres types de supports et permet de travailler les Picbilles en autonomie.

Carte à compter Picbilles de 1 à 10, puis de 30 à 100 :

 

Mais également, le dénombrement de grandes collections (supérieures à 10) et non organisée.
Ces dénombrements longs sont souvent sources de problèmes. L’enfant doit parvenir à élaborer des stratégies : recours aux paquets de 10/ tris visuels/ajouts éventuels de repères extérieurs/… Il est intéressant de voir quelle  stratégie il adopte spontanément afin la renforcer ou au contraire lui présenter une méthode plus efficiente.

Ce dénombrement de collections non organisées est important car dans la vie quotidienne, lorsqu’on doit dénombrer des éléments, ils sont en général en vrac et non présentés bien alignés ou par blocs.

Publié dans Aide à la création de supports, Motricité fine, Pince pouce-index

Les boutonnières

La première étape dans les boutonnières est que l’enfant comprenne le principe : faire glisser le bord du bouton dans la fente.

Quand on regarde un enfant mettre un bouton, si il n’y parvient pas, c’est souvent qu’il tente d’enfiler le bouton par son centre (là où il y a la couture) et non par le bord de la tranche du bouton. Du coup, en procédant ainsi, il faudrait que la boutonnière soit un  « trou en cercle » et non un « trou en fente » ….

Mettre un bouton requière d’avoir acquis une bonne pince bidigitale (avec deux doigts) car il faut pincer pour pousser le bouton dans la fente et le rattraper avec l’autre main en pinçant également avec deux doigt pour tirer, voire même repincer de nouveau pour dégager le morceau de tissu.

Lorsqu’on boutonne un vêtement, on a également la contrainte d’avoir plusieurs boutonnières serrées sur une même bande de boutonnières. De plus, le fait que cette bande soit cousue au reste du vêtement limite les possibilités de manipuler librement pour boutonner. De plus, lorsqu’on boutonne sur soi (qui est le but final de cet enseignement), on a une vue plongeante et verticale sur la tâche. Enfin, souvent, les boutons les plus  « fréquents » sont ceux en traction : mettre un bouton de jeans avec un bidon qui écarte bouton et boutonnière rend la tâche encore plus complexe!

 

Quelques étapes décomposées

 

Du coup, on travaille avec des boutons du plus gros au plus petit, et également en adaptant le support :

Le ruban à boutons

C’est une activité que les enfants apprécient bien. Il s’agit d’un ruban avec aux extrémités deux boutons de tailles différentes (le plus petit sera plus facile à enfiler…) ainsi que des petits carrés de tissu ou de feutrine avec une boutonnière ou à défaut, juste une fente.
Remarque pour la fabrication : les petits carrés de tissu sont très faciles à réaliser, demandez autour de vous si vous ne savez pas coudre. Il suffira, une fois réalisés, de coudre une boutonnières au milieu du carré de tissu. C’est une belle façon de recycler les chutes de tissu! Si vous êtes professionnels, je vous conseille de les faire de cette facon car si vous utilisez de la feutrine avec une petite fente, votre matériel sera rapidement abimé.

      

Si vous en faites deux, vous pouvez créer un petit jeu :
Chacun prend un ruban à boutons et on met les carrés de tissu au centre de la table. Vous lancez un dé de couleurs (il suffit d’un cube de bois dont vous coloriez les faces) et prenez un bout de tissu correspondant. Le premier à avoir 10 / 6 carrés ou encore un de chaque couleur (tout dépend du niveau de l’enfant) a gagné ! 

   

Le bouton à fleurs

Alors succès garanti : j’ignore pourquoi, les enfants le demandent parfois même en renfo !! 
Pour la réalisation : un morceau de nappe/toile cirée d’environ 20 cm sur 16 cm, un rectangle de tissu en coton (pour éviter que ca ne glisse) de la même taille pour le dessous. Coudre comme pour les petits carrés de tissu ci-dessus, retourner l’ouvrage, coudre au centre un gros bouton en veillant à laisser une longue tige d’attache sous le bouton (voir la photo) de façon à laisser la place d’y loger les 3 fleurs qui viendront se boutonner dessus. Attention, mettez sur l’arrière un petit bouton (comme sur la photo) de façon à prévenir l’arrachement du tissu si l’enfant tire trop sur le gros bouton devant. 
Enfin pour faire les fleurs, personnellement, j’en ai fait trois dans mes chutes, le recto-verso diffère et sont de 3 tailles différentes. Attention : afin de faciliter le boutonnage, prévoyez de faire des boutonnières plus longues que vous ne l’auriez faire d’ordinaire pour un « vrai » ouvrage.

   

   

 

La bande crescendo 

Il s’agit ici d’une bande de tissu avec des boutons placés du plus petit au plus grand. Au début de l’enseignement, on demandera à l’enfant uniquement la manipulation du grand bouton se trouvant à l’extérieur de la bande. Petit à petit, au fur et à mesure des progrès, on déboutonnera et reboutonnera les boutons de plus en plus petits.
Voici un visuel : tout à gauche la bande entière, à droite avec un bouton ôté, encore à droite avec 2 boutons ôtés, etc, … jusqu’à la déboutonner complètement. 

 

Puis ensuite …

Vous pourrez utilisez des cadre type montessori où il faut boutonner « une gauche » avec « une droite ». Puis, ce même cadre mais retourné et placé sur le ventre de l’enfant afin de s’habituer à mettre des boutons en situation naturelle ensuite, puis sur de vrais habits! 

 

La réalisation de ces différentes étapes permet de ne pas lasser l’enfant et de le laisser expérimenter sans le guider physiquement advitam eternam.

Publié dans Boîte d'enchainements, Matériel générique

La boîte à enchaînement, ma fameuse « BàE »

Une boîte à enchaînements est une boîte (format boîte à chaussures, c’est le plus simple pour les familles) dans laquelle on place des exercices acquis. Cela permet :

  • de maintenir la compétence / connaissance qu’on ne travaille plus intensément,
  • de renforcer la sensation de réussite et d’efficacité,
  • de refaire d’anciens exercices très variés (les enfants aiment souvent ça),
  • de laisser les enfants réaliser intégralement seuls des séquences d’actions complètes et donc de lutter contre la dépendance à la guidance, grand écueil des enfants dont on s’occupe beaucoup ;-),
  • et surtout d’entraîner l’enfant à enchaîner plusieurs exercices à la suite!

Dans ces Boîtes à Enchaînements, on vise donc l’autonomie complète, ce que j’appelle l’autogestion.

 

Personnellement, je différencie :

  • faire seul : l’enfant n’est pas aidé mais on est à côté, on le regarde faire,
  • de l’autonomie : faire seul un exercice, à côté d’un adulte qui est occupé à faire autre chose,
  • de l’autogestion : faire l’exercice ainsi que tout ce qui attrait à la tâche : aller chercher le matériel, organiser les feuilles et les outils, etc, … avec un adulte qui peut s’absenter de la pièce rapidement pour aller chercher quelque chose et qui vaque à ses occupations …

L’enfant fait les exercices seul, se procure le matériel nécessaire si besoin, il doit s’organiser spatialement : déposer les exercices sur le côté et reprendre de nouveaux exercices pour continuer.
Cette tâche sera donc évaluée sur le nombre d’enchaînements que l’enfant est en capacité de réaliser et non sur le nombre d’exercices, vous me suivez?

Exemple pratique:
On présente à l’enfant deux feuilles d’exercices l’une sur l’autre. Il doit réaliser le premier exercice et le mettre de côté puis reprendre (SANS sollicitation de l’adulte) la seconde feuille et continuer, puis poser sa feuille sur le côté de façon à enchainer éventuellement la suite. Il a alors une capacité d’enchainement de 1 transition (si l’enfant reçoit des jetons/ récompenses / félicitations, c’est lorsqu’il attrape la seconde feuille qu’il doit être renforcé et non à l’achèvement de la première …). Ceci est extrêmement important!
Lorsqu’un enfant est à l’aise sur une transition, on peut lui proposer 3 feuilles etc, …

Afin de généraliser, on note sur la boîte la date et combien d’exercices l’enfant est capable d’enchainer à cette date. Lorsqu’il gère bien (= selon les enfants, une dizaine de lots avec enchaînements sans guidance), on en ajoute une.

Voici un document pour « noter » la progression, à agrafer au lot réalisé par l’enfant : (pour obtenir le lot d’étiquettes à télécharger et imprimer, il faut cliquer sur l’image)

Exemple d’une étiquette complétée : – la date – le nombre d’exos et plus précisément d’enchainements réalisés.

 


Les remarques :
– Une guidance a-t-elle été nécessaire?
– En combien de temps le lot est-il réalisé?
– Y-a-t-il eu des erreurs dans les exercices?
– y a -t-il eu des troubles du comportements pendant la réalisation? (écholalies? stéréotypies?)
– …

Certains de mes enfants adooooorent ça et réalisent à la suite 15 enchainements!

Cette compétence d’enchaînement est très utile à l’école et dans la vie en général. Ce genre de boîtes peuvent être fournies également à l’enseignant en ULIS en début d’année afin qu’il puisse mieux appréhender le niveau de son futur élève. Cela permet également d’entretenir les fonctions exécutives.

Sur le site, je catégoriserai « BàE » les articles qui contiennent des exercices compatibles avec la Boîte à Enchaînements. Evidement, comme il s’agit de présenter à l’enfant uniquement des exercices acquis, il faudra trier ce qui convient ou non à votre élève/enfant. D’une manière générale, essayez de varier le plus possible le panel d’exercices disponibles : l’enfant se lassera moins et il maintiendra plus d’acquis!

Bref, que des avantages à mettre en place une « boîte d’enchaînements » !! 😉

Voici des exemples d’exercices préparés pour être mis dans la BàE :

 

Afin de trouver rapidement les exercices que vous pouvez mettre dans une BàE, tapez « BàE » dans le moteur de recherche en haut à droite sur mon site.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Visuo-spatial

Totty Tiles

Totty Tiles de chez ORDA

 

Voici un jeu que j’ai découvert fortuitement en me baladant à Emmaüs, non fortuitement par contre 😉 .
C’est un jeu que j’utilise beaucoup car très adaptable et qui travaille pas mal de notions essentielles. Le simple fait de fournir des pièces de formes et couleurs basiques fait qu’en soi, il est bien utile à avoir dans sa ludothèque ! (il constitue à lui seul un jeu Logix avec les pièces fournies).

 

Comme usuellement, je crée un exercice plus facile pour commencer : il est très rare que je propose à l’enfant le jeu sans aménagements préalables (voir ci-après).

Prérequis : il faut que l’enfant soit en mesure de faire un puzzle à encastrement simple : de placer les pièces dans les bons emplacements si on lui donne par exemple les 4 pièces vertes et le plateau vert. Si ce n’est pas le cas, travaillez-le.

 

Comment créer facilement et économiquement un niveau en deçà?

De façon à simplifier un maximum, au tout début, je ne place qu’une pièce sur le plateau : le rond. Ce dernier doit être d’une autre couleur que le plateau pour faciliter la discrimination visuelle.

Ensuite, je fais des photos avec mon portable en variant les configurations possibles et les couleurs pour avoir 3 ou 4 photos à proposer à l’enfant.
Le fait d’utiliser son portable évite d’imprimer systématiquement pour tout, si vous n’êtes pas un professionnel, ces cartes ne serviront qu’un court moment, le temps que l’enfant comprenne et donc, elles ne valent pas forcément le coup d’être imprimées.

Exemple d’un modèle simple dans le portable.

Je présente à l’enfant le portable avec la photo d’une configuration, le plateau de la bonne couleur, le rond de la bonne couleur SANS OUBLIER un rond d’une autre couleur.
Ce rond incorrect est un distracteur, il est essentiel sinon l’enfant n’a aucune raison de regarder l’image : il lui suffira de mettre le rond dans l’emplacement rond, et donc, l’exercice perd de son sens car on veut, à terme, qu’il suive un modèle.

Ensuite, vous continuez à lui présenter ces photos en variant leur ordre de présentation, évidement, et vous refaites des photos en augmentant la difficulté, en ajoutant des pièces à placer sur les plateaux ou en ajoutant des distracteurs pour arriver tout doucement aux fiches cartonnées originelles du jeu.

Attention à présenter le portable/ l’image à plat sur le plan de travail ! le mettre à la vertical engendre une difficulté supplémentaire pour l’enfant car il y a un changement de plan ! Vous pourrez faire cela par la suite, bien entendu !

Ce jeu dans sa forme originelle est « TEACCHocompatible » ! 😉 et peut être mis dans des boîtes d’autonomie à l’école ou en structures.

Totty Tiles 1 pièce -PDF

Publié dans Visuo-spatial

DJECO Géoform

Ce jeu n’est plus à présenter, c’est un grand classique!
Il s’agit d’un jeu vendu dans un super coffret en bois qui contient des pièces magnétiques pour reproduire des dessins simples proposés sur des petites cartes.
Il permet de développer l’observation et la structuration mentale dans l’espace.

Il en existe à ma connaissance ces 4 versions différentes, ainsi qu’un 5ème sur fond noir :

En général les enfants accrochent bien avec ce support mais souvent les cartes, même les plus simples, sont trop complexes. J’ai donc créée de nouvelles petites cartes adaptées de difficultés croissantes (dans les différentes versions) : les enfants sont en réelle autonomie (contrairement aux cartes initiales où on devra tout guider) et prennent de l’assurance avant de passer au « vrai jeu ».

J’ai donc 4 niveaux pour travailler avec ce grand classique :

  • Un premier : j’ai un jeu identique en double de façon à ce qu’on puisse faire de l’appariement entre identiques. Ce premier niveau permet de travailler avec les petits (ou petits niveaux) en s’entrainant à bien discriminer les différentes pièces disponibles.
  • Un second : où je montre l’image et l’enfant doit me montre la pièce et inversement. C’est donc de l’appariement objets-images.
  • Un troisième : avec le PDF en version débutants ci-dessous où l’enfant peut placer les pièces sur l’image qui est en taille réelle et qui contient jusqu’à 2 éléments.
  • Un quatrième : le PDF en version intermédiaire.
  • Un cinquième : avec la vraie version fournie dans le jeu !


Pour ceux intéressés, je peux envoyer mes fichiers …

 

Voici les vraies cartes du jeu: elles sont complexes avec de nombreux éléments et des pièces qui doivent être orientées correctement ….


Voici les documents en PDF des cartes intermédiaires :

recharges_geoform_simplifiées1
recharges_geoform_simplifiées2

Ceux-ci sont également disponibles : 

Cartes originales si vous les avez perdues ici.

Cartes adaptés simplifiées ici.

NOTES pour les psychologues : deux des versions faites ici correspondent à des items de l’ABLLS-R et au VB-MAPP.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Planification

Les 3 petits cochons …

De Smartgames, encore et toujours. il s’achète dans tous les magasins de jeux, même non spécialisés. 

Le principe est simple : placer des cochons sur le plateau comme indiqué sur le livret puis agencer les maisons. 

Il y a 2 possibilités de jeu selon le sens dans lequel on prend le livret de défis. Soit on place les maisons de façon à ce que les cochons restent dehors, soit on les place de façon à ce qu’ils soient cachés dans les maisons (quand le loup est aussi sur le plateau). 

 

J’aime beaucoup ce jeu qui est accessible aux petits niveaux. 

Comme d’habitude avec ces Smartgames, on peut commencer une familiarisation en faisant reproduire à l’enfant les solutions qui figurent dans le livret. Le jeune doit donc placer les cochons et les maisons en suivant le modèle achevé. 

Pour mes enfants qui débutent ou qui sont vraiment petits, je place les cochons et toutes les maisons sauf une. Ils doivent placer uniquement la dernière. Puis, sauf deux maisons et ainsi de suite en chaînage arrière. 
Ca devient un jeu d’encastrement accessible qui travaille du coup la pronosupination.

Ce support plaît en général ….

J’aime beaucoup le fait que la consigne change selon le sens du livret: le travail de la flexibilité est toujours bon à prendre!

Le petit défaut de ce jeu est sans doute que les cochons tombent facilement de leurs logements si l’enfant est un peu maladroit … il semble que les nouvelles versions du plateau bénéficient de picots qui s’enfoncent dans le fond du cochon () ce qui les stabilisent.