Comprendre les dates de péremption est utile pour une vie en autonomie. Cette compétence qui requièrt beaucoup d’acquis ne sera cependant pas accessible à toutes les personnes avec handicap.
Pour certains qui ont la chance d’avoir un niveau académique suffisant, il sera possible, étape par étape, d’apprivoiser ce concept complexe de dates de péremption.
Attention, comme pour beaucoup de compétences qui demandent un long temps d’enseignement, il est important de se demander si le jeu en vaut vraiment la chandelle … et si il n’est pas préférable de se centrer sur des cibles plus utiles et plus fonctionnelles.
Les prérequis
Pour savoir si un produit est consommable ou non, il faut déjà être au clair sur les notions de repérage dans le temps comme :
– savoir lire une date en raccourci
– savoir repérer des dates sur un calendrier
– avoir conscience de la date d’aujourd’hui
– savoir classer avant / après, mais pas seulement …
De nombreux exercices préparatoires se trouvent sur ce site :
Je vous invite à rechercher sur le site ici et ici : vous retrouverez des exercices avec des dates à relier, des dates entières à transformer en dates raccourcies, des dates (mois-année) à ordonner, etc. Bref, des activités variées qui prépareront à la lecture des dates de péremption.
Se repérer sur les produits
Ensuite, ce n’est pas gagné pour autant ;-).
Il va falloir :
— Trouver l’emplacement de ces fameuses dates sur les produits : en fonction des emballages, elles sont plus ou moins cachées.
En m’intéressant à la chose, je me suis aperçue que j’avais moi-même parfois des difficultés à trouver l’emplacement … tellement les endroits sont vicieux!
On pourra aller en cuisine et demander à l’enfant de montrer ou d’entourer les dates sur les emballages.
— Repérer, parmi les nombreux chiffres et lettres entremêlés, quels sont ceux qui peuvent évoquer, dans leur format, une possible date :
Lorsqu’on regarde de près, on se dit que si on avait voulu faire plus complexe, on n’aurait pas pu faire mieux !
— Transformer ces dates raccourcies en dates du type « juillet 2026 ».
Comparer à la date d’aujourd’hui
Des exercices en parallèle ou en amont peuvent alors être repris afin que le jeune puisse se dire « avant : on mange », « après : on mange pas / on demande si c’est OK à un adulte ».
Ci-dessous, une activité avec un jeu qui se repère bien dans le temps. La tablette est un outil de son quotidien et je veux qu’il sache qu’on peut l’utiliser pour connaitre la date (en plus de l’heure qu’il a très bien identifié comme étant toujours indiquée sur une tablette).
Dans cet exercice-papier, il doit coller les dates avant ou après. Les dates sont délibérément proches afin de faciliter la compréhension avec une sériation suivie (8 juillet, 9 juillet, 10 juillet, …) mais ensuite les dates seront estompées et non suivies petit à petit.
Exercices pratiques
Support avec des photos d’emballages
A l’initiative d’une maman, j’ai complété ce super support bien malin. Il s’agit de photos très variées de parties de packaging.
Vous pourrez l’imprimer en recto-verso et le trouverez ici
Ce support permet de s’entrainer :
— à repérer une date parmi tous les codages obscures stipulés
— lire ou écrire (selon les capacités de l’enfant et vos envies) la date en question
— ordonner des dates (l’enfant pourra trier les étiquettes en ordre chronologique)
— dire si les produits sont consommables ou non. (Pour l’instant, ils le sont tous car nous n’avions pas de périmés chez nous … dans quelques mois ce sera bon et dans quelques années tout sera pourri et il faudra refaire des étiquettes ;-)) .)
Support non périssable 😉
Afin d’éviter cet écueil, les filles de Tasolutionautisme sont plus malignes et ont crée un PDF qui permet justement d’inscrire la date afin de pouvoir s’en servir ad vitam aeternam.
Vous pouvez acheter ce support (8€) sur leur site ici. Vous n’aurez plus qu’à imprimer.
Je trouve intéressant dans un premier temps de sélectionner des étiquettes de produits que vous avez dans votre placard, par exemple une brique de lait, et de faire écrire à votre apprenant la date de limite de consommation de cette brique-là.
Cela permettra de faire le lien avec les « vrais » produits de la maison et que l’enfant puisse repérer que les dates changent : selon les briques de lait, la date n’est pas la même !
La dernière étape consistera à faire associer qu’une date antérieure signifie que le produit n’est plus bon.
Les enfants n’ont pas forcément conscience qu’il y a de la nourriture qui peut devenir « non consommable ».
Pour faciliter cette compréhension, n’hésitez pas à montrer aux enfants les produits qui sont périmés de manière très visible …. la crème rose et bleue oubliée dans le fond du frigo ou le pain un peu vert avec des poils.
Cela permettra de « voir » plus concrètement ce que signifie « mauvais à manger / dangereux » …
Si le sujet des emballages et des produits vous intéresse, il y a sur le site d’autres thèmes comme ici par exemple.
Zingo est un jeu de loto « amélioré ». Le principe du jeu est que chaque joueur a un plateau de 9 images qu’il doit compléter à l’aide de petites tuiles jaunes. Il y a deux niveaux de difficulté : un coté vert et un coté rouge.
Deux possibilités de jeu : soit on rempli le plateau, soit on fait une sorte de bingo : le premier ayant aligné 3 images (en diagonale, verticalement ou horizontalement) a gagné!
Selon moi, la fonction « loto » est la partie la moins intéressante de ce jeu : le Zingo est surtout super pour travailler la motricité fine et la communication.
Une façon originale d’obtenir les tuiles
Les tuiles jaunes apparaissent grâce à un distributeur qui les présente par série de deux. On se sert alors en fonction de ce dont on a besoin : si deux joueurs sont intéressés par une tuile, le premier qui l’a la garde.
Pour obtenir des tuiles, on manipule la partie à glisser du distributeur vers l’avant puis vers l’arrière, « chrak-chrak » dit un de mes suivis : ce mouvement fait apparaitre deux nouvelles tuiles jaunes dans les parties creuses du devant.
Les enfants adorent le faire, ça a un côté magique 🙂
Remettre les tuiles non utilisées dans le distributeur
Si une des deux tuiles, ou les deux, n’intéressent personne, alors, il faut remettre les tuiles dans la fente du distributeur pour libérer la place.
L’enfant doit donc remettre la/les tuile(s) dans la boite via la petite fente. Cette dernière présente une résistance qui fait que l’enfant est obligé de pousser la tuile sous peine de la voir ressortir. L’enfant est donc contraint à bien maintenir sa pince pouce-index, fermement et d’accompagner la tuile légèrement en force pour que celle-ci rentre dans la boite.
On voit avec les photos ci-dessous que l’enfant est en difficulté et utilise bien la pince pour viser mais ensuite, il utilise tous ses doigts-longs pour maintenir la tuile et la pousser.
J’adore cette partie et parfois, n’utilise ce jeu que dans ce but : je donne à l’enfant une dizaine de tuiles qu’il doit remettre dans la fente. Ceci est un travail de la pince plus complet que de simples tirelires où les éléments « tombent » dans la fente. Là, il faut viser et maintenir l’axe.
Et la communication verbale et non verbale!
En général, quand je joue avec ce jeu, je prends aussi un plateau mais je laisse l’enfant prendre la tuile, je la prends uniquement si l’enfant n’en a pas besoin ou si il l’a déjà. Le hasard peut faire que je gagne quand même ! ;-p
Du coup, lorsque l’enfant n’a pas besoin des deux tuiles qui sont proposées, je fais une moue « non j’ai pas besoin » en pinçant la bouche. C’est intéressant car l’enfant regarde et valide à mon expression faciale si il peut les ranger dans la boite et faire chrak-chrak pour en redistribuer ! Cet échange de regards, corégulés, est très important : il participe à la communication sans avoir besoin de parler et cela est plus naturel que de verbaliser « c’est bon, j’ai pas besoin » à chaque distribution.
Bref, ce petit jeu est vraiment original pour les enfants petits ou en difficulté : même si cela reste un loto « basique » le distributeur apporte vraiment un plus !
Je pense qu’en France, vous ne le trouverez que sur le marché de l’occasion mais il se trouve facilement (autour de 5€)
Ce jeu de chez Learning Resources est composé de 20 formes en plastique (avec des couleurs différentes et différents motifs) et de fiches avec des défis (recto-verso, donc 40 challenges en tout). C’est un jeu assez sympa car les formes sont grosses (environ 5 cm) et il y a possibilité de faire des activités variées grâce à ce matériel.
Cependant, le jeu originel est EXTREMEMENT complexe : les défis sont incroyablement difficiles.
Je ne l’utilise donc jamais dans toute son intégralité : j’utilise l’illustration des cartes-défis mais jamais les défis en tant que tel.
Ici, je vais donc vous proposer diverses activités à partir de ce matériel : de la perception visuelle évidement mais aussi de la mémorisation, de la reproduction de modèles, de la compréhension, de la dictée de figure complexe, …
Vous pourrez imprimer un PDF des pictogrammes de CAA si besoin ainsi que des cartes de constructions simplifiées.
Travailler sur les formes, les couleurs et les motifs :
On va pouvoir faire des activités classiques de discrimination, telles que : « où est le carré/cube violet? montre-moi le rond / cercle qui n’a pas de rayures, trouve la croix orange, …
Ou encore, en ligne, l’élève va tacter la couleur, le motif ou la forme ou encore en réceptif où l’enfant va devoir montrer la bonne couleur/motif/forme en autoclitics.
Travail de perception et reproduction de modèles :
Pour que l’enfant apprenne à reproduire un modèle d’après image, il faudra qu’il en ait la compétence motrice, qu’il s’organise dans sa chaine d’actions, qu’il regarde le modèle, qu’il prenne la bonne pièce, qu’il la place, qu’il re-regarde le modèle et ainsi de suite, en commençant par le bas.
Bref, comme d’habitude, cela demande plusieurs compétences qu’il faudra travailler une par une si nécessaire.
Par exemple, si l’enfant peine à mettre les éléments les uns sur les autres, on va commencer juste par lui faire empiler et non lui faire reproduire une image!
Dans ce jeu, il y a des boules qui ne sont pas évidentes à superposer car l’enfant doit comprendre et orienter la pièce de manière à trouver le méplat qui permettra à la pièce de ne pas rouler!
Voici mes étapes, qui ne sont surement pas universelles mais qui peuvent vous servir à construire une progression à petits pas.
Etape 1 ; en parallèle, chaque élément un par un.
Ce travail se fait en 3D. Je vous conseille de mettre deux petits « tapis de placement » (ci-dessous, il s’agit d’un post-it orange) afin de circonscrire les zones où placer sa construction.
Le travail va se faire en imitation, l’enfant devra bien observer l’adulte.
L’instructeur et l’enfant ont chacun un lot de pièces identiques – par exemple 3 formes ainsi qu’un petit tapis.
L’adulte prend une pièce et la met sur son tapis, l’enfant doit regarder et prendre la même pièce dans son lot et faire de même. L’adulte prend la seconde pièce et l’élève doit à nouveau observer et mettre au bon endroit cette seconde forme (sur l’exemple de la photo c’est facile car c’est un totem mais on peut évidement faire des modèles où on pose à coté à gauche ou à coté à droite.) ATTENTION à ne pas verbaliser, l’enfant doit juste observer : PAS de blabla du genre tu vois on met à gauche la sphère blabla -> non!
Cette étape va apprendre à bien observer, à se familiariser avec le « parcours » de la pièce, à manipuler les objets pour ne pas qu’ils tombent, à comprendre qu’une construction se commence du bas, …
Etape 2 ; on fait un modèle en vrai et l’enfant le reproduit.
Seconde étape de reproduction : cette fois-ci l’adulte construit le modèle en entier en 3D, puis, l’enfant construit la même tour. Les deux sont en « vrai » donc l’enfant peut facilement comparer sa construction.
D’une manière générale, on NE PARLE PAS, on va guider l’enfant en lui faisant pointer (à lui-même, ce n’est pas vous qui pointez, c’est lui!) la première pièce à placer (celle en bas) et l’enfant va chercher la même pièce et la place dans son espace pour commencer la construction. Puis, on le guide pour qu’il pointe la seconde pièce, etc, …
Il doit apprendre à pointer /regarder la pièce en autonomie pour ensuite pouvoir reproduire tout seul une construction. Si c’est vous qui pointez la pièce à prendre l’enfant ne le fera jamais en autonomie, il attendra votre pointage!
Etape 3 ; on montre un modèle dessiné et l’enfant le reproduit.
Ci-dessous, on progresse. Il va s’agir de reproduire un modèle en 2D. Evidemment, c’est plus complexe qu’avec un modèle réel à reproduire, j’ai donc verticalisé mon image (sur l’ipad) afin de réduire la difficulté au maximum. En effet, le changement de plan augmente la complexité : mettre le modèle à plat sera en effet encore plus complexe pour mon élève qui devra, lui, construire en hauteur.
Voici un PDF où j’ai dessiné les formes afin d’avoir des modèles plus simples que ceux proposés par Learning R.
Vous pouvez imprimer et verticaliser les images pour aider l’enfant avant de les mettre bien à plat pour rendre la tâche plus complexe.
Les fiches fournies dans le jeu suivent une progression croissante de difficulté mais comme dans la plupart des matériels du commerce, l’exigence augmente rapidement :
Travail de langage : dictée de formes.
Les cartes simplifiées dessinées ci-dessus peuvent également servir à un travail de verbalisation.
L’enfant a une carte et doit décrire ce qu’il y voit et nous dicter quoi faire pour reproduire la figure : « Tu prends un rond bleu, pose, tu prends un carré orange et tu le mets à gauche du rond bleu, …etc. »
Evidemment, ce travail peut être fait dans l’autre sens : on explique à l’élève quoi faire oralement et celui-ci doit nous écouter et faire la construction SANS support imagé. On lui montre ensuite l’illustration pour vérifier sa production.
En général, les enfants aiment beaucoup ce format d’exercice où l’adulte travaille aussi !! 🙂
Travail de mémoire
Toujours à partir des cartes simplifiées de mon PDF, l’élève regarde l’image quelques secondes et on retourne la carte. Il doit ensuite reproduire la construction de mémoire.
Je vous conseille d’utiliser mes fiches simplifiées car de mémoire, c’est vite compliqué : chaque pièce comprend plusieurs critères (la forme, sa couleur et son motif) alors la mémoire est vite surchargée.
Travail de discrimination et de compréhension :
Enfin, avec ce matériel, on va pouvoir aborder des consignes de repérage complexes telles que : quelle forme est à droite? quelle couleur est la boule à gauche? quelle forme est en double? quelle forme il manque? quel motif est sur toutes les formes?
Voire même des consignes plus complexes comme celles proposées dans les défis, telles que sur le défi ci-dessous : 😉
Bref, ce matériel permet de travailler des compétences bien variées, et ce avec des enfants quelque soit leur niveau. Avec ses couleurs bien flashies, il est assez chouette et est en quelque sorte un matériel générique pour des séances en ITT
Lorsqu’un enfant a suffisamment de mots isolés, il va pouvoir commencer à les combiner. Cette étape, dans toutes les langues, se fait à environ 50 mots de vocabulaire. Il va alors falloir introduire des verbes afin de pouvoir commencer à produire de petites phrases où les combinaisons de mots deviendront infinies.
Dans le VBmapp, on a dans le niveau 2 l’apparition « combinaison de 2 mots (ou plus) » dans les différents opérants verbaux : dans les demandes (J8), les tacts (J9) et les RA (J9).
Quelles cibles? comment le travailler?, et avec quels matériels pédagogiques ? voici des propositions …
Quoi ? quelles cibles?
Même si l’enseignement du vocabulaire mériterait un article complet (qui viendra sans doute), voici quelques remarques rapides :
le lexique à enseigner doit être un choix DELIBERE et INTELLIGENT : des mots utiles pour CET enfant-là.
Donc, deux domaines A PRIORISER :
les mots du quotidien de l’enfant (télécommande, cuillère, …) même si ils sont peu attrayants (comme le papier-toilette …)
les mots relatifs aux éventuels intérêts (restreints) de l’enfant : on enseignera le nom de certains dinosaures si l’enfant aime particulièrement ces animaux mais ce vocabulaire sera complètement inutile si le jeune ne s’y intéresse pas.
Il faut se représenter les cibles d’enseignement comme dans une pyramide : à la base on a le minimum très prioritaire, puis on monte avec des cibles de moins en moins quotidiennes.
Trop d’enfants avec handicap sévère se retrouvent avec du vocabulaire de comptines (oui, je DETESTE les comptines pour le handicap …. ) : la girafe, le chou, le navire, la baleine, … alors qu’ils n’ont pas le lexique utile : cuillère, slip, ou papier toilette ! (certes, moins glamour …)
Quelles combinaisons et quand ?
Lorsqu’on parle de combiner 2 mots, il peut s’agir de deux choses :
sujet/personnage + verbe d’action (ex: « bébé dort »)
nom+ adjectif (ex : « balle rouge » / « petit poisson » )
Ces combinaisons vont être à travailler. Ici, on va s’intéresser particulièrement aux deux premières combinaisons, celles avec des verbes.
Des exemples d’activités avec des combinaisons « nom/adj » apparaissent souvent sur le site car je le travaille tôt en compréhension pour la flexibilité cognitive.
L’article qui traite de cela est là, mais vous en trouverez par exemple dans l’article sur un menu bien épicé (ici) ou encore dans l’article où vous pouvez imprimer le jeu speed des habits ici.
Pour les cotations, je vous conseille d’utiliser un code-couleurs selon les opérants verbaux, voici le mien :
– expressif : rouge
– réceptif : vert (parmi 4/6/8 et je le précise)
– textuel : bleu
– transcriptif: orange
– intraverbal : violet
– copy to copy : rose
Pour m’organiser, je fais des étiquettes avec mes codes couleurs comme cela, c’est beaucoup plus simple dans les cotations pour tout le monde. Je colle ces étiquettes dans les cahiers, sur les feuilles de données, etc, …
Comment l’enseigner? avec quoi ?
Quelques conseils en vrac sur les procédés et les matériels :
TOUJOURS enseigner sur VRAIS objets, (surtout les verbes d’ACTIONS!!! on fait les actions à enseigner devant l’enfant, en vrai !!) avant de faire le travail éventuellement sur images …
CIBLER par utilités et pas par catégories lexicales : il est inutile d’enseigner tous les habits de manière exhaustive, il faut cibler les priorités (on enseigne le pull/pantalon/slip mais pas forcément le débardeur, la salopette et le gilet). Cela parait logique mais dans la pratique, on enseigne souvent à tort toute la liste car les images sont sur le support donc on se dit que pendant qu’on y est …. 😉
On travaille avec au moins 3 exemplaires dudit objet : on présente à l’enfant un slip rouge, un petit slip Cars, un grand slip blanc …
Si on travaille sur images : PAS sur des pages d’imagiers où il y a une guidance situationnelle qui gênera l’apprentissage mais sur des images ISOLEES et dont le fond est blanc pour éviter toute pollution visuelle. Vous trouverez des lexiques complets avec des images en trois exemplaires à imprimer gratuitement sur mon site ici.
On travaille en réceptif et en expressif (voire ensuite en textuel et transcriptif avec certains enfants).
Il vous faudra beaucoup de situations d’enseignements variées et des supports pédagogiques différents : une étude a montré que les enfants présentant des troubles du langage avaient besoin de 3X plus d’essais pour apprendre un nouveau mot que les enfants neurotypiques du même âge (Rice et al., 2014).
Vous pouvez construire un petit outil dont je parlais ici , nommé « Actions en Famille » en prenant des photos de vous pour créer un recueil d’actions avec de personnes connues de l’enfant.
L’idée est que l’enfant prenne conscience que les mots ont un sens et qu’ils peuvent être combinés à volonté :
On peut faire varier le sujet :
Le lapin dort
Le papa dort
Le chat dort.
On peut faire varier le verbe :
Le lapin saute
Le lapin dort
Le lapin boit, …
Puis les compléments directs :
Le lapin mange une banane,
Le lapin mange une carotte, … puis compléments indirects éventuellement (le lapin donne une banane au singe)
Attention, tous les supports pédagogiques ne sont pas bons à prendre !
D’une manière générale, il faut se méfier des boîtes de jeu « grand public » du commerce : ils sont souvent mignons mais … pas adaptés pour le travail intensif et la construction de la compréhension d’un enfant en difficulté. On retrouve très souvent des guidances de réponse qui rendent le support complètement inexploitable.
Un autre écueil, les termes : fille/garçon/homme/femme/dame/homme sont des mots souvent difficiles à acquérir, les enfants disent souvent « papa » et « maman » par défaut. En général, les termes « bébé » et « papy/mamie » sont plus faciles.
Pour cette raison, il peut être intéressant de travailler dans un premier temps avec des animaux qui font des actions -même si effectivement il est rare de voir un lapin qui se mange une p’tite glace – car cela permet d’éviter l’utilisation fille/garçon si l’enfant ne la maîtrise pas. C’est pour cela que je vous propose « bandes d’animaux » (ci-après).
Parce que la diversité et la pertinence des supports sont primordiales, voici quelques propositions de matériel.
Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à laisser un message.
Le support pédagogique « Bandes d’animaux » à imprimer :
Il s’agit d’un support pédagogique qui permet de verbaliser des petits phrases simples avec vocabulaire simple de 10 animaux et 10 actions:
– le chat
– le crocodile
– le chien
– le perroquet
– le lapin
– le cochon
– le crabe
– le lion
– la vache
– le singe.
qui :
– téléphone
– boit
– dort
– court
– lit (un livre)
– mange (un cookie)
– joue du piano
– fait de / joue à l’ordinateur
– descend les escaliers
– s’assoit.
Les bandes sont déclinées en 3 couleurs :
— Roses : Le sujet varie, le verbe est fixe
— Bleues : Sujet invariant mais verbe qui change
— Violette : le sujet varie et le verbe aussi : il y a des animaux et des actions toutes différentes sur une même bande !
Vous pouvez imprimer, plastifier, découper et les accrocher en porte-clefs. Vous pouvez scotcher les bandes afin de créer des longues séries de 10.
Je vous conseille de ne pas couper la lisière de gauche afin de pouvoir percer la bande blanche et mettre un anneau. Ensuite, vous collerez les pages avec du scotch en « bouts touchants » pour faire de longues bandes :
Une version « classeur d’autonomie petites phrases » est également disponible ici. Je vous conseille de l’utiliser après avoir fait les phrases ci-dessus en échoïques afin que l’enfant ait pris l’habitude les les verbaliser (oralement ou dans sa tête) cela permettra de lui faire réviser « tout seul » son verbal. Si il a pris l’habitude de le faire « juste visuellement » il y a moins de probabilité qu’il verbalise en même temps.
D’autres fiches additionnelles vous permettront de travailler les stimuli multiples avec deux possibilités X2 : « le renard nage » que l’enfant ne devra confondre ni avec le renard qui joue ni avec un autre animal qui nage!
Il y aura d’autres supports pédagogiques avec ces animaux afin d’introduire le « que fait? qui? où? » à la suite de cet article…. je les teste actuellement.
Les outils pédagogiques dans le commerce pour travailler le langage oral avec les enfants en retard de langage.
Le loto des amis – Orthoédition
Comme son nom l’indique, il est sous forme de loto. Il y a les mêmes actions faites par un garçon, une fille et divers animaux (un lapin et une tortue), des phrases également avec des compléments ainsi que la possibilité de travailler la négation dans les phrases : le lapin mange VS le lapin ne mange pas.
Ce qui est super je trouve, c’est que « le lapin ne mange pas » est représenté par un lapin qui ne fait rien et non par un lapin qui mange et qui serait barré. C’est la négation la plus naturelle et la plus transférable par la suite je trouve.
Construisons des phrases simples – Editions Passe-temps. Il existe deux versions : le 1 et le 2.
Ce support propose des cartes avec des gens (monsieur/garçon/fille et dame) qui font des actions simples qui demandent un COD.
Il y a un « tapis de parole », on choisit une carte (parmi une série de 30 cartes) que l’on va pouvoir décortiquer en sélectionnant les bonnes cartelettes : Sujet – Verbe_ Complément.
Mes premières phrases – Editions Passe-temps. Il existe deux versions : le 1 et le 2.
Il s’agit de suites d’images avec les mêmes personnages représentés 5 fois en train de faire des actions différentes ou bien de 5 personnages différents en train de faire des actions identiques. Les enfants aiment bien ce support en général, il a bien du succès.
La présence de structures répétitives rend ce support intéressant : la mamie boit de l’eau, la mamie boit du lait, la mamie boit du café, … les illustrations sont très belles et quelques détails humoristiques trainent ici et là.
Que fait-il que fait-elle – Oiseau magique
C’est un support qui n’est plus édité et qu’on trouve parfois sur le marché de l’occasion. Je l’adooooore.
Il y a 48 illustrations d’actions, chacune est en double : un exemplaire fille et un garçon.
De plus, les enfants sont habillés d’accessoires de couleurs (chaussettes, lunettes, écharpe)
Avec ces cartes, le jeu contient également des cartes en longueur avec un bonhomme filaire (fille ou garçon) et une action filaire (saute, pousse, mange, …)
Ce jeu est intéressant car au delà du développement de la phrase avec le lexique d’actions et la possibilité d’utiliser les pronoms il/elle (et de trier fille/garçon), il permet de travailler sur les descriptions grâce aux accessoires qui varient.
On peut les associer sur plein de critères et on peut également les associer à des textes (non fournis mais je les ai tapés si ça vous intéresse) afin de travailler la lecture et la compréhension.
Les phrases jumelles – édition Passe-temps
C’est un support des éditions passe-temps : il s’agit d’un format pochette transparente comme ils en font plein. Il traite 54 cartes-images avec la possibilité de travailler des phrases plus ou moins complexes (phrases simples et phrases coordonnées). Ce support permet de travailler les pluriels.
Contrairement aux supports présentés au-dessus dans cet article, ce support pédagogique contient des cartes-textes qui permettent d’associer avec une image (compréhension écrite simple)
Syntaxe en action – Ortho&Logo
Il existe deux versions de « syntaxe en action », le 1 et le 2.
Pour la structuration morphosyntaxique en réceptif et expressif . Ces jeux sont sous forme de planches de loto, avec des bandelettes phrases + cartes images avec des personnages/animaux, des action et des compléments. Plusieurs niveaux de difficulté : pour travailler le sujet + V + COD + adjectif. Ils permettent également de travailler le langage écrit.
Il existe également « Syntaxe en Action » que j’aime beaucoup. On peut y travailler notamment des petites phrases : sujet, V, COD. Il permet de traiter l’allongement de phrases avec de petites descriptions ou des réponses à « qui? », « où » et « que fait » avec des illustrations de personnages différents qui font des actions différentes dans différents lieux, type « le chat mange dans la cuisine ».
Apprendre la grammaire avec des jeux de cartes – Retz
Il s’agit d’un livre accompagné d’un CD avec une application qui permet de créer des jeux de cartes, de loto, de memory, … que l’on peut imprimer en couleur ou en NetB. Il est initialement édité pour les maternelles, de la PS à la GS : sa base est donc simple, comme on les aime !
Selon les séries, les cartes mettent en apprentissage : la phrase simple, l’accord d’un adjectif, l’utilisation du mot « avec », la production de phrase type « X et Y », les phrases négatives (fait des bulles/ne fait pas de bulles), la description simple avec motifs ou quantités et même les subordonnées relatives et causales.
Enfin bref, cet ouvrage fournit des illustrations simples et pertinentes pour travailler la production de petites phrases.
Jeu des familles de mots – Nathan
Ce support permet, comme les autres de produire des petites phrases simples : sujet verbe + un élément de couleur.
Ce jeu contient des bandes (avec des séries de personnages différents qui font la même action / le même personnage qui fait des actions différentes/ et des séries avec des compléments de couleur ou de lieux) ainsi que des cartes avec différentes règles du jeu.
Jeu de langage – Nathan
Ce support est intéressant à utiliser en PACE. Il est composé de planches et de cartes qu’il faut apparier.
Pour chaque illustration, il existe des petites variations : des éléments avec des couleurs différentes, avec un parapluie ouvert ou fermé, un t-shirt jaune ou un bleu, un caddie plein ou vide, un ou deux bébés souris, une souris sur ou sous le pont, etc, …
Par exemple, il y a l’illustration du singe avec un ballon bleu, une autre avec un ballon vert, un autre avec un jaune et un autre avec un rouge. Ainsi, l’apprenant est contraint à préciser la couleur pour obtenir la bonne illustration.
Vous en connaissez d’autres? n’hésitez pas à laisser un message ou à me contacter par mail afin que j’ajoute vos idées de supports ici ! 😉
Les abaques servent à la base à faire des mathématiques en permettant de traiter le calcul de très grands nombres.
En général, ils sont plus utilisés fréquemment chez les petits pour la motricité, le tri et parfois de petits calculs.
Différentes marques et modèles
Vous trouverez en brocantes ou en occasion beaucoup de modèles différents pour les petits. Le plus facile étant un seul pic sur lequel on vient placer de très gros anneaux à tenir à deux mains.
Ce type de modèle est simple … si on fait abstraction de la sériation par tailles, bien sur !
Il permet de travailler la motricité : mettre ou enlever les anneaux de la tige.
Ensuite, il y a beaucoup de petits abaques de type culbuto : avec une ou plusieurs tiges, ces modèles sont intéressants car ils demandent à ce que l’enfant stabilise avec sa main non dominante le support afin de faciliter le placement dans le trou des formes.
Et enfin, il existe des abaques plus spécifiquement conçus pour le tri, la reproduction de modèles visuels, ou le dénombrement.
En fonction des marques, les formes à enfiler auront des petites différences qui pourront avoir des répercutions sur les performances de l’enfant.
En effet, les abaques de Nathan présentent des petits rebords autour du trou qui rendent parfois la tâche complexe. Chez Miniland, par exemple, ce rebord est encore plus saillant et certains enfants ne parviennent pas du tout à enfiler les formes sur les tiges!
Il existe également des abaques Numerano de chez Nathan (sur cette photo avec une utilisation détournée) que j’utilise uniquement pour la motricité et le dénombrement simple sur une seule tige. Les éléments carrés sont pratiques car ils ne tournent pas et qu’ils n’ont pas de rebords, donc ils sont plus faciles à enfiler.
Le tri de couleur et de forme
Les abaques de Nathan sont un grand classique dans les maternelles.
En général, je commence avec deux pics (un à chaque extrémité) et deux formes / couleurs. Puis, j’ajoute une troisième forme / couleur et ensuite je mets les 5 tiges avec 5 formes / couleurs.
Il faut que l’élève soit en capacité de trier ces formes dans des boites avant de lui demander de le faire sur des tiges car enfiler sur les abaques demande une certaine motricité.
La version chez Miniland est moins chère que celle de chez Nathan et se trouve plus facilement d’occasion.
De plus, vous trouverez dans les abaques Miniland de grandes fiches avec une difficulté croissante qui présentent des petits codages (genre tableau-double entrée). Vous pouvez en acheter ici.
Numération
Ça paraît logique, mais si l’objectif est la numération et non la motricité, il convient que cette dernière ne soit plus un souci avant de s’en servir en tant que support pour les mathématiques.
En général, je commence avec un seul pic et une seule consigne (sur la photo c’est une consigne double avec quantité + couleur)
Vous pouvez imprimer les bandelettes ci-après afin de travailler sur des compétences variées de tri :
Il y a très longtemps, j’avais fait des supports pour tableau cartésien.
Si vous n’avez pas les abaques, vous pouvez imprimer ce document (cliquer sur l’image ci-dessous) pour remplacer.
Il y a possibilité de travailler avec une difficulté croissante :
Afin de changer un peu, j’ai fait une série de tableaux : avec une seule ligne, avec deux lignes, avec 5 lignes guidées et enfin avec 5 lignes non guidées.
Cela permet de travailler doucement avec l’enfant les différentes étapes.
Lorsque le jeune sait dénombrer de 1 à 10, il va pouvoir faire des paquets de 10. Pour le début du dénombrement; vous pouvez aller par là.
Vous trouverez un autre article qui fait référence au fait de faire des paquets de X items, c’est là.
Faire des ensembles de dix, former une dizaine va permettre ensuite de dénombrer plus facilement et d’organiser son dénombrement.
La manipulation permettra à l’enfant de comprendre. Sans manipulation des unités qui deviendront une dizaine, l’élève pourra retenir « par cœur » que le grand bâton orange « c’est 10 » mais au moindre changement de représentation ou à la moindre irrégularité, il sera perdu car il n’aura pas compris le principe de « un ensemble » (lot, tour, sachet, plateau, billet, …) = 10 unités.
Trois remarques :
— Il faut donc être patient et faire dénombrer à l’enfant beaucoup de grosses collections et ne pas passer trop vite à des représentations groupées de la dizaine.
— Contrairement à ce qui est recommandé dans la plupart des méthodes et pédagogies en mathématiques : on ne noie pas dans du langage avec des enfants avec autisme !! On se tait et on laisse le jeune observer. On utilise des mots-clefs qu’il connait (pareil / différent) et on ne blablate pas « tu vois là c’est 10, c’est pareil que 2 fois 5 blabla… »
— On manipule et on n’utilise pas de fichier de maths papier avant que la notion soit bien comprise !
Par rapport à l’écriture chiffrée.
Maria Montessori a popularisé la représentation des nombres avec des plaquettes superposables. Il s’agit de bien différencier les unités des dizaines des centaines des milliers.
Par exemple, ci-dessous, pour écrire douze, on ne met pas un 1 et un 2 (ce qui ferait 3) mais un carton de 10 où on placera sur le zéro le chiffre 2 des unités. On a donc douze qui est égale à 10 unités + 2 unités.
Ces plaquettes sont souvent vendues avec le matériel Montessori et sont en général en bois (pour pouvoir faire le fameux « magie du nombre ») mais on en trouve facilement sur le net à imprimer.
Attention, pour rester dans la pédagogie Montessori, il faut respecter le code couleur vert/bleu/rouge car ces couleurs serviront ensuite pour les unités de mille, etc.
Il existe également les tables de Seguin, bien intéressantes dans cette même idée de codage de 10 et d’un certain nombre d’unité(s), puis de 20 et des unités, …
Remarque : attention aux nombres de 11 à 16
Ces nombres ont un statut spécial : onze, douze, treize, quatorze, quinze et seize sont des nombres dont la dénomination n’est pas logique. Après seize, les nombres sont transparents dans le sens où dans « dix-sept », on entend le 10 et le 7 et idem pour les nombres jusque « dix-neuf ». Ensuite, on a 20 et ça reprend jusqu’à 29 eeeetttttt 30 et on continue.
Il y a donc un passage un peu compliqué avec les nombres de 11 à 16 qui sont à connaitre par cœur.
Les échanges et les manipulations
L’objectif est que 10 devienne 1 ensemble plus rapide et plus économique à former que de prendre 10 petites unités une par une.
Par exemple, il est plus facile de percevoir qu’il y a 25 unités ci-dessous lorsqu’on a 2 barres de 10 et 5 unités plutôt que lorsqu’on a 25 unités blanches.
Ci-dessous, exemple avec des bâtonnets de glace (à 0.47 centimes les 100 bâtons chez action, il faut en acheter 2 paquets pour être tranquille!)
Ci-après, on est avec des Connectors (de chez Action également) et on les met par paquet de 10.
On voit que l’enfant met bien 20 Connectors (2 paquets de 10) dans chaque case de boite à compter :
Manipuler, manipuler, manipuler … en alternant des quantités avec et sans dizaine :
L’utilisation d’un dé (avec des nombres de face variables selon le niveau de l’enfant) peut apporter un peu de fun et de changement pour des activités dénombrements :
Les équivalences : le début du calcul
Ci-dessous, on reprend le tapis de comparaison que j’utilise bien avant les histoire de mathématiques afin que l’enfant comprenne qu’on recherche un même (qu’il soit strictement identique ou semblable). Normalement, le jeune connait la forme de cet exercice : on met de chaque coté des « trucs qui seront pareils ».
Différence entre comptage-dénombrement et calcul :
Avec les « comptages-dénombrement » et « les comptage-numérotage » (voir l’article ici) on égrène les quantités, on ajoute ou retire un par un les unités.
Dans le « calcul »: on va utiliser une stratégie de décomposition-recomposition qui va faire trouver un résultat. Ce n’est ni à force de compter-numéroter, ni à force de répéter que le calcul mental apparait.
Mais il y aura d’autres types d’équivalences :
Les réglettes cuisenaires permettent également de faire des comparaisons de quantités en les associant :
Le matériel pour manipuler : lequel choisir ?
Rappel quant au dénombrement
Pour parvenir à dénombrer, il faut que l’enfant puisse mettre en œuvre plusieurs compétences simultanément. Pour les enfants avec autisme, les difficultés peuvent être multiples mais d’expérience, ce qui pose le plus problème est l’adéquation unique et le principe d’abstraction. (Les 5 principes du dénombrement (Gelman).)
Au début, pas le choix, on va dénombrer des grandes quantités, au delà de 10. Le jeune va « ressentir » que c’est loonnnnnnnnnggg.
Ce qui me semble important dans un premier temps est de pouvoir bénéficier de dizaines qui soient « vérifiables » : que l’on puisse, au besoin, recompter qu’il y ait bien 10 unités à l’intérieur.
Voici un petit récapitulatif de ce que j’utilise au cabinet.
Changer de matériel permet évidemment de généraliser mais également, cela permet de moins se lasser : c’est donc très important.
Il y a du matériel dans le commerce, spécialement conçu pour ce travail de numération et de codage de la dizaine :
Il y a du matériel que l’on peut détourner ou fabriquer soi-même :
Vous pourrez maintenir l’enseignement avec des exercices sur papier :
Pour la notion de « faire des paquets de X », vous pouvez aller dans l’article dédié ici.
Pour une petite Cocotte fana de Peppa Pig, j’avais fait des cartes avec des nombres à scratcher (ajout nov.2024) :
Former des dizaines avec des tampons en remplissant des casiers de 10 :
Ou encore, fabriquez des tampons de 10 et de 1 pour que l’élève manipule les dizaines sur papier :
Enfin, une version papier avec des dizaines faites de différentes façons :
Travail de construction de la dizaine avec des représentations en « barrettes Montessori » :
Afin que l’élève comprenne que « la dizaine » est un tout qui a un statut particulier, je fais apparaitre la barrette de 10 en grisée.
Il va être intéressant de voir comment votre élève dénombre les éléments.
Par exemple, avec l’enfant ci-dessous, il dénombrait les perles une par une et n’utilisait pas la dizaine en tant que lot global. Du coup, au lieu de le laisser pointer un par un les perles avec son stylo velleda, je l’ai guidé en main sur main pour faire une glissade en trait en verbalisant« diiiiiiix » puis, il peut surcompter : « onze », « douze » en pointant une an une les unités.
Travail de construction de la dizaine avec des représentations en « plaquette de 10 » :
Cela correspond au « ten trays » que j’utilise beaucoup en manipulation avec les enfants au cabinet. Un article entier sur les Ten-Trays se trouve ici.
Voici donc la version papier avec des jetons libres et des lots de 10 jetons qui apparaissent toujours rangés en plateau de 10. Le fait que les jetons soient « libres » quand ils sont inférieurs à 10 rend le dénombrement plus facile visuellement.
Une version avec des jetons rangés dans des plateaux même lorsqu’ils ne sont pas par 10, c’est ici :
Dans le PDF ci-dessous, j’ai dessiné des crayons dans une boite bien ouverte, ceci afin que l’élève puisse toujours tout recompter 1 à 1 les éléments en cas de doute.
Vous trouverez ci-dessous la même chose mais codé en Picbille :
Puis, ensuite, voici la continuité de ce travail mais cette fois codé en Lubienska; avec des centaines et des milles (Ok c’est bien plus complexe mais je le mets là faute d’avoir un autre endroit plus pertinent!)
Bon, vous le savez, j’aime bien dessiner des vêtements …
En fait, plus sérieusement, j’aime ce thème car je me dis que c’est par essence le lexique à connaître, a priori, tous les enfants même avec un handicap important sont habillés 🙂
Voici un PDF qui vous permettra de travailler plein de compétences diverses.
Notamment : la performance visuelle, le terme à terme, les comparaisons simples et complexes, l’expressif, le réceptif, le dénombrement, la négation, …
Petite remarque : si vous hésitez entre utiliser le mot « habit » ou le mot « vêtement », demandez à la famille de l’enfant quel mot ils utilisent eux par défaut et si c’est indifférencié, choisissez plutôt le « habit » car il donne « habiller » 😉 (vêtement / vêtir est quand même moins utilisé)
Ce PDF comprend :
un lot de t-shirts
un lot de pantalons
— > de 4 couleurs différentes (bleu, jaune, rouge, vert), dans 3 motifs possibles (pois, rayures, uni).
une valise (qui vient du site freepik)
ATTENTION : en imprimant une seconde fois les 4 dernières pages du fichiers en 4 pages par feuille (au lieu de les imprimer normalement en A4), vous obtiendrez des petits vêtements et donc, vous pourrez également travailler, en plus du nom des vêtements, des couleurs et des motifs, la notion de tailles grand/petit! Soit 4 « stimuli multiples » au total !!
Egalement :
un lot de cartes pour les non lecteurs : avec des critères en pictogrammes à combiner (numérotés en violet)
un lot de cartes pour les enfants lecteurs : avec un travail sur le vocabulaire de description et la nécessité de préciser le vêtement + la couleur + le motif afin de trouver le bon habit à mettre dans la valise. (numérotés en bleu).
des pictogrammes pour mieux comprendre les attentes de l’intervenant et pour les enfants non-oralisant.
Le PDF a été construit de façon à ce que si vous restez dans la même série (les numérotés violet ou les numérotés bleu) il n’y aura jamais besoin deux fois du même vêtement ! Bien pratique !
Vous pourrez travailler plein plein de choses : le tri visuel, évidement, le tri complexe mais aussi l’écoute, la combinaison de critères, la verbalisation (en PACE), la flexibilité mentale (en posant des questions variées sur des vêtements qui se succèdent), mais aussi la lecture ! Vous pourrez également faire des codages et des inventaires à double-entrée !
Pour travailler la notion des tailles ou encore celle des motifs de façon intensive, reportez-vous aux articles dédiés (voir moteur de recherche).
Pour des idées d’exploitations en images, vous pouvez lire la suite …
Tri par couleurs :
Vous pourrez faire trier les habits par couleurs : soit en mettant des boites à disposition de l’élève (plus facile) soit en demandant à l’enfant de poser sur la table en s’organisant dans les tas (plus difficile) comme ci-dessous :
Vous pourrez également faire trier une seule couleur « tous les vêtements verts », les autres devront tous aller dans l’autres case (souvent complexe pour les jeunes)
Tri par type de vêtements :
La difficulté est que l’enfant va devoir inhiber les couleurs en acceptant de poser un jaune sur un rouge par exemple alors que l’apprenant a souvent l’habitude de trier par couleurs.
La même chose mais sans pictogramme de guidance :
Associer des images identiques :
Pour cela, on se sert du coté « solution » des cartes du PDF.
L’enfant devra tout simplement retrouver les mêmes vêtements. Il faudra qu’il soit vigilant aussi aux motifs sur les habits.
ATTENTION : pour les enfants avec qui on doit travailler le verbal « 2 composants » ou « 3 composants », on peut travailler cet exercice en PACE. Cela consiste à réaliser cet exercice mais sans laisser les habits à portée de main. Du coup, l’enfant doit décrire l’image et verbaliser les éléments sur la carte pour que l’adulte le lui donne.
Par exemple, ci-dessous, le jeune devra verbaliser : « t-shirt jaune rayures » et l’adulte lui donne, puis « t-shirt rouge rayures » et l’intervenant lui tend, etc. Si le jeune se trompe, il va se retrouver avec la mauvaise image dans les mains et se rendra compte qu’il faut qu’il corrige ses dires et/ou soit plus précis quand il parle.
Ci-dessous, c’est le même exercice mais avec 3 de suite, pour un jeune plus à l’aise :
Retrouver des images en combinant des critères (en pictogrammes) :
Cet exercice est accessible aux non-lecteurs: on va combiner des critères : type de vêtement / couleur / motif.
L’enfant devra retrouver les vêtements qui correspondent aux codages :
Lire les indications et sélectionner le bon vêtement :
Cette fois-ci, même si les phrases sont volontairement courtes et simples, il faut que l’élève soit lecteur :
Introduction de la notion de tailles
Sur la photo ci-dessous, on voit des vêtements en deux tailles : il a suffit d’imprimer un exemplaire normalement et un exemplaire en 2 pages par feuille.
On peut ajouter une caractéristique à nos demandes, par exemple : « donne moi un petit pantalon jaune à pois », ou « donne-moi tous les pantalons jaunes à pois », …
Répondre à des questions variées
On peut évidement faire l’exercice dans l’autre sens en travaillant sur les questions :
« qu’est-ce que c’est? » -> « c’est XXX »
« c’est quel motif? » et l’enfant répond « motif XXX »
« c’est quelle couleur? » « couleur XXX »
« c’est quelle taille? » « taille XXX ».
Comparaison selon un critère donné
Vous trouverez sur le site un article sur le « égal ». Je l’introduis très tôt, avant même que l’enfant puisse faire des opérations mathématiques.
Ici, il va s’agir de placer des vêtements (t-shirt ou pantalon) et comparer (avec égal ou non-égal) ou selon un critère donné (en pictogrammes).
A chaque fois, on pourra donc travailler sur ces trois axes : soit compléter la collection, soit mettre le bon signe, soit mettre le bon critère.
Ensuite, on peut garder les mêmes vêtements et les comparer selon plusieurs modalités:
On pourra également comparer selon le type de vêtement, selon la taille, … et également inverser en demandant cette fois en quoi ils sont pareils et en quoi ils sont différents et le jeune devra trouver quel habit mettre sur le tapis de comparaison.
Voilà pour les possibilités d’exploitation de ces petits vêtements.
Vous pouvez également utiliser des dés en les fabriquant facilement, comme dans l’article sur le Speed des Habits) et faire piocher à l’enfant le bon vêtement d’après le jet des quatre dés : grand/petit, couleurs, motifs et habits.
Après des années auprès d’enfants avec des handicaps importants, j’ai développé une petite progression pour le dénombrement « spéciale » handicap.
Malheureusement, le VB mapp ou l’ABLLS ne vous seront d’aucun recours car je les trouve « légers » sur la partie « maths » l’un comme l’autre. Disons qu’ils peuvent permettre de faire une évaluation mais ne vous aideront pas à enseigner si l’enfant n’a pas la compétence.
Les enfants qui ne dénombrent pas du tout (donc qui n’ont pas le 1 à 3) doivent bénéficier d’un traitement spécifique. Souvent, les tentatives vaines d’explications et de propositions de tâches beaucoup trop complexes pour l’élève l’ont plus embrouillées que aidé.
Les « mauvaises » idées du quotidien, comme faire compter 1, 2, 3, 4, … quand on monte les marches d’escalier, par exemple, vont participer à la confusions ordinal et cardinal … c’est la confusion entre le comptage et le dénombrement, on en parlera après.
Souvent, avant même le dénombrement, je commence par faire discriminer à l’enfant « beaucoup / peu » avec des caisses d’objets (voir ici). Ce peut donc être un article intéressant à consulter avant de poursuivre celui-ci.
Un autre article sur le tout début du dénombrement se trouve ici sur le site. Vous y trouverez d’autres idées d’activités.
Cependant, pour certains enfants, même avec une progression douce, le dénombrement reste difficile.
Je vous propose donc de revenir ici sur l’introduction de la quantité et du petit dénombrement, en présentant les activités de manière différente et via des opérants différents.
RAPPEL : PAS d’écriture chiffrée avant que l’enfant ne puisse manipuler les quantités de 1 à 3 minimum! Certains chercheurs précisent même qu’il est préférable d’éviter de nommer les chiffres avant que la manipulation de quantité de 1 à 3 ne soit parfaitement fluide. Je partage clairement leur point de vue : vous verrez que dans cet article, nommer ou écrire les quantités se fait à la fin de toutes les activités, et pas avant.
Privilégiez des mises en situations épurées et isolées et PAS d’exercices-papier au début de l’enseignement!
Important : comprendre le dénombrement
Pour aider les enfants qui sont en difficulté dans ce domaine, il va être important de prendre en compte les éléments suivants.
Pour parvenir à dénombrer, il faut que l’enfant puisse mettre en œuvre plusieurs compétences simultanément. Pour les enfants avec autisme, les difficultés peuvent être multiples mais d’expérience, ce qui pose le plus problème est l’adéquation unique (souvent à cause des techniques d’enseignement antérieures « mal débutées ») et le principe d’abstraction (lié à la pensée autistique de la catégorie unique).
Les 5 principes du dénombrement (Gelman) : 1- Le principe de l’ordre stable : connaître la comptine numérique, en général, ça c’est ok. 2- Le principe de la correspondance terme à terme ( = adéquation unique) on associe un mot-nombre et on n’en associe qu’un seul. Là, en général, ça commence à pêcher. Les enfants décalent souvent lorsqu’ils récitent la comptine et qu’ils déplacent les éléments à compter. Il faut être vigilant dès le tout début de l’apprentissage du dénombrement à cette correspondance terme à terme.
Il est EXTREMEMENT important que la comptine soit plaquée sur le lot au moment où l’élément rejoint le groupe et non au moment où l’enfant prend l’élément.
C’est à dire, qu’il est crucial de présenter l’exercice de façon à ce que l’enfant n’étiquette pas le mot-nombre à un seul élément mais à l’ensemble des éléments (comptage VS le dénombrement). 3- Le principe cardinal : le dernier mot-nombre énoncé correspond à « combien il y en a en tout? ». En général, quand c’est répété, les enfants sont à l’aise. Mais là encore, ce qui va importer est le fait que l’enfant comprenne que ce dernier mot-nombre est le nom de l’ensemble de tous les éléments et ne désigne pas uniquement le dernier placé. 4- Le principe de la non-pertinence de l’ordre : peu importe dans quel ordre on compte les éléments, on obtient le même résultat. Si les intervenants prennent soin de varier la façon de dénombrer, c’est en général ok. 5 – Le principe d’abstraction : peu importe ce que l’on compte, les caractéristiques des objets ne doivent pas impacter. Idem, si les intervenants varient leurs propositions, pas de souci en général.
Mais le plus gros écueil, selon moi, reste le problème du type d’activités choisies et de leurs présentations qui souvent, favorisent la confusion entre le comptage et le dénombrement !
Le comptage-numérotage VS le comptage-dénombrement:
Dans la vie quotidienne, les enfants sont confrontés tôt aux « mots-nombres » et l’entourage soutient maladroitement cet enseignement. Le souci est que cette exposition favorise la compréhension du nombre comme l’étiquetage et non comme quantité.
Je m’explique : la chaîne 3 sur la télé (c’est une seule chaine malgré le fait que ce soit la chaîne « trois »), le comptage quand on monte les marche de l’escalier c’est la marche numéro 5 qui est sous le pied de l’enfant et non un ensemble de 5 marches, le numéro 11 sur la maison c’est une seule maison et pas cette maison + les 10 autres d’à côté, etc.
Les « mots-nombres » de l’environnement naturel de l’enfant sont souvent associés à des numéros et non à des quantités.
La notion la plus importante va donc être de garder en tête le fait qu’il faille que le jeune comprenne que le mot-nombre correspond à plusieurs éléments (et non au « petit-nom » du « petit dernier »).
Pour les deux questions, la réponse est B.
Voici les explications :
Pour le dénombrement sur les doigts, personnellement, je ne le fais jamais avec les enfants au cabinet.
Déjà, comme dans le cas expliqué au-dessus, on a ce même problème de désignation de un seul et non de l’ensemble.
Un second problème avec l’utilisation des doigts pour compter pour les enfants TND, c’est que les doigts même rabattus vers la paume sont « encore là ». Quand on montre 3 sur les doigts par exemple, on a quand même les 7 autres qui sont là même si ils sont repliés. Cette subtilité est quand même pas évidente pour des enfants « rigides ». C’est clairement source de problème pour un enfant avec autisme.
En conclusion, il va être très important d’être vigilant quant à ce qu’on propose comme activité et comment on l’organise. Des détails qui semblent anodins peuvent complètement embrouiller ces élèves en apprentissage.
Ces jeunes ont souvent eu un historique d’enseignement des mathématiques compliqué pendant leur scolarité ce qui fait que le dénombrement est souvent pairé négativement. Cela aussi est à prendre en compte et il est important de prendre son temps, de varier les supports, de renforcer correctement, sous peine de voir des troubles du comportement apparaitre.
Un enseignement de « comptage-numérotage » fera illusoirement croire que l’enfant a compris mais il n’en sera rien : l’enfant devra comprendre la signification cardinale des mots-nombres, sans quoi la décomposition des nombres et le calcul seront impossibles.
On commence en reproduisant avec la même forme de réponse.
Avec objets tous identiques
Pour cela, je commence toujours par la notion de « le même ». Je vous conseille de conditionner un espace de travail au départ avec deux boites (ou deux plateaux identiques) afin qu’il n’y ait pas d’ambiguïté quant à la forme : l’enfant saura qu’il faut regarder « ici » et qu’il doit mettre les éléments « là » et donc, il pourra se concentrer sur le fond du « problème ».
On part de « le même » sans que ce ne soit des maths, par exemple, l’enfant doit placer la même image dans son espace que dans l’espace modèle.
Il faut vraiment que l’enfant ait compris où regarder et où poser avant de continuer avec de la quantité. Si ce n’est pas le cas, il faut continuer cette étape.
Ensuite, on va poursuivre en introduisant tout doucement le fait de mettre deux fois le même.
Au niveau matériel , je vous conseille de prendre des objets ronds afin que l’enfant ne soit pas déconcentré à vouloir orienter les objets d’une certaines façons (je pense notamment aux pingouins de la banquise de Learning Resources où les enfants sont concentrés sur l’orientation des pingouins et perdent l’objectif de quantité)
On va mettre par exemple : un seul bouton : « bouton », et après, avec trois boutons : « bouton » « bouton « et « bouton ». Idem avec des marrons ou d’autres choses strictement identiques.
L’élève va se baser sur le visuel, c’est ce qu’on lui demande, il va le reproduire comme quand il avait une tortue et une maison dans l’exemple ci-dessus.
Pour renforcer les quantités 1, 2 et 3, j’aime bien demander à l’élève de mettre la même quantité plein de fois, par exemple, dans un moule à muffins.
Essayez de prendre un support où il est « habituel » de mettre la même quantité dans chaque (moules à muffins, petits pots identiques, …) et ne pas utiliser la BàC (Boîte à Compter) où a priori on mettra par la suite des quantités différentes dans chaque case. Cela risque d’embrouiller l’enfant par la suite. Pour l’instant, on essaie de réduire l’ambiguïté sur le support au maximum !
Ici, du tri de constellations organisées.
Cela reste du tri « visuel ».
On va mettre une quantité donnée dans toutes les cases, par exemple « deux marrons » et l’enfant devra mettre, sans consigne de quantité, la « même chose » donc deux marrons dans la dernière case. Ensuite, on laisse les deux dernières cases vides et l’enfant fera pareil et ainsi de suite.
Ensuite, on va pouvoir prendre des items différents. Ci-dessous, des animaux différents.
Ci-dessous, on a des items et l’enfant doit mettre la même chose dans « sa » caisse (la rouge) : les éléments doivent être strictement identiques.
L’élève va mettre « la même chose » que sur le modèle (par exemple : A et B, et aussi : A, B, et C )
et petit à petit, on va faire des doublons (par exemple : « A et encore A ») , puis des doublons sur certains mais pas tous (par exemple : « B et B et C », ou encore : « A et B et B ».
Par exemple, ici, on a : « nounours » et « nounours » (= 2 nounours) ou « tigre » et « tigre » :
Ci-dessous, on a un exemple où l’enfant doit placer la même quantité, mais avec un léger changement : le modèle n’est plus « en vrai » mais c’est une photo :
Quand vous voyez que l’élève est bien à l’aise avec cette reproduction en terme à terme, on va pouvoir poursuivre.
L’idée est que petit à petit, l’enfant va associer que « un pingouin » c’est quand il y en a un et « deux pingouins » c’est quand il y a « pingouin pingouin » puis « trois pingouins » c’est quand il y a « pingouin pingouin pingouin », …
A ce stade, normalement, vous n’avez pas forcément encore utilisé de « mot-nombre ».
Des exercices comme ceux-là, il va falloir en faire beaucoup. Dans les exercices ci-dessus, on a épuré au maximum en prenant des items non orientables, puis orientables mais identiques et petit à petit, l’enfant devra être en capacité de mettre playmobils (=1), puis playmobils + playmobils (=2), puis playmobils +playmobils +playmobils (=3) dans des cases même si ils ne sont pas strictement identiques entre eux.
Par exemple, ci-dessous, mettre toujours la même quantité dans plein de cases identiques, comme dans des moules à muffins par exemple :
On pourra également le présenter différemment : associer des collections déjà formées.
Ensuite, on se familiarise avec les écritures chiffrées.
Parce qu’en tant que lecteur on ne se rend pas forcément compte de la difficulté de discriminer les écritures des chiffres.
Avant même de savoir que ce dessin : »2″ se prononce « deux » et représente « quantité 2 », on va s’assurer que l’enfant discrimine bien les écritures chiffrées (= écriture en chiffres arabes)
On va donc tout simplement faire du tri d’étiquettes avec des écritures de chiffres comme sur la photo ci-dessous. Dès le départ, je lui fais trier des écritures qui ont des polices différentes afin de l’habituer aux variations et ainsi que l’enfant retire la forme principale du tracé et non un détail qui serait insignifiant (par exemple un sérif)
Souvent, les enfants savent déjà lire ces chiffres, même si ils n’ont aucune idée de ce qu’ils signifient. Si ils ne se trompent pas dans ce tri visuel, on pourra faire correspondre du verbal en disant « deux » quand l’enfant pose le 2, etc.
Pour un travail intensif sur les écritures chiffrées, avec des chiffres rugueux, des sens de tracés, c’est par là
Ce tri, comme les précédents, est un tri d’items qui ont la même forme. On ne mixe pas (encore) les écritures chiffrées avec les quantités. Cela viendra après, quand on se sera assuré que tout ce qui est ci-dessus est OK.
Voici des photos d’activités en vrac :
On continue en associant avec différentes formes de réponse.
Pour avoir un comptage – dénombrement fonctionnel, il va falloir que l’enfant sache à terme : dire la quantité, lire le chiffre, reconnaitre le chiffre, reconnaitre la quantité, recopier le chiffre, écrire le chiffre quand il voit la quantité, écrire le chiffre quand il l’entend, … bref, qu’il sache verbaliser/produire les quantités dans tous les sens.
Si l’élève a bien compris la notion de quantité, ces différentes modalités seront faciles à acquérir.
Ci-dessous, je vous mets des images qui vont permettre en un coup d’œil de percevoir les modalités possibles.
C’est ce que les initiés appelleront : en tact, en RA, en transcriptif, en textuel, en copy to copy, … avec un input verbal, un output écrit, …
D’autres supports pédagogiques et d’autres matériels:
Pour le dénombrement, il faudra varier au maximum les supports afin que l’élève se détache des objets et s’intéresse à la quantité en tant que telle.
De nombreux autres articles sur ce site traitent des petites quantités :
Utiliser du matériel différent va être essentiel pour le principe d’abstraction : on peut tout compter !
A propos du matériel Montessori
ATTENTION: il ne faut pas travailler les petites quantités avec le matériel Montessori « barrettes colorées » !
Dans le matériel Montessori vous avez « La Banque » avec toutes les perles de la même couleur – en général jaune – et vous avez les fameuses « barrettes » de couleurs où chaque quantité correspond à une couleur bien précise.
La quantité dans les barrettes est donc codée et travailler avec les barrettes colorées revient à faire apprendre à l’enfant que 3 c’est rose, 1 c’est rouge, 2 c’est vert, ce qui n’a aucun sens.
Ce matériel sera néanmoins extrêmement pratique et utile pour manipuler les quantités et commencer les calculs (additions, multiplications notamment …)
On utilisera donc des perles unicolores esseulées (de la Banque par exemple) ou des barrettes qui seraient toutes de la même couleur mais en tous cas, pas celles codées.
Le passage aux exercices sur papier :
Lorsque tout cela est fluide en manipulation, on peut commencer à introduire des exercices sur feuille + éléments à manipuler avant d’arriver à des exercices uniquement « papier ».
Collections avec nombres à scratcher :
On va donc petit à petit associer une écriture chiffrée à une collection, comme ci-dessous :
Idem, mais avec des collections de 4 à 8 items, thème de la mer (édit du 19-01-25) :
Vous pouvez l’imprimer en recto-verso : il y a les réponses derrière au dos des cartes.
Autre format d’exercice :
L’élève doit placer des jetons dans les cases. Celles-ci sont délibérément de forme allongées afin que l’enfant ne soit pas tenter de placer les jetons en constellations de dé.
Puis des exercices uniquement sur papier, comme ci-après où il faut relier des écritures chiffrées à des collections désorganisées :
(Si votre élève ne sait pas relier des éléments, un article est dédié ici.)
Autre exercice papier, avec dénombrement de quantité de 0 à 4, avec possibilité de tamponner sa réponse plutôt que de l’écrire (ajout dec.2024) :
Les cercles pour renseigner la réponse sont étalonnés sur la taille des tampons ronds (genre les lots de tampons que l’on trouve chez action, aldi, lidl), vous pouvez imprimer ces exercices en 1 page par feuille mais aussi en 2 pages par feuille. Dans ce dernier cas, les cercles seront plus petits mais seront encore suffisamment grands pour que l’enfant tamponne dedans le bon chiffre.
pour la suite : le concept de dizaine! c’est par ici !
On ne le répètera jamais assez, pour être en capacité d’écrire des lettres ou des chiffres : le corps, le bras, le poignet, la main et les doigts ont besoin d’avoir été entrainés.
Avec la pression de l’école, les parents sont souvent en demande de faire écrire les enfants mais souvent, ces derniers n’ont pas les prérequis. Vous trouverez d’ailleurs sur ce site de nombreux articles avec des idées pour le travail de la motricité fine ici.
Donc attention, il ne faut pas griller les étapes sous peine de rendre la tâche aversive, de mettre l’apprenti en échec et d’automatiser des gestes qui seront très compliqués voire impossibles à rattraper ultérieurement ….
Ici, peu de blabla, voici des supports pédagogiques !
Quelques points essentiels cependant :
Avant même d’utiliser un outil pour tracer, il faut que l’enfant ait une idée générale du « chemin », de la « forme » du chiffre
les chiffres sont posés sur la ligne du bas et se tracent sur 2 interlignes, quelque soit le lignage
on évite les tracés avec des pointillés (comme pour le tracé des lettres d’ailleurs) car ils favorisent le contrôle visuel au détriment du « mouvement général ». L’utilisation de « gros tracés » (voir plus loin dans cet article) favorisera ce bon encodage !
les chiffres sont à tracer toujours dans le même sens : il faut s’assurer que tous les intervenants ont le même ductus ! Vous trouverez ci-après un tableau récapitulatif des sens des tracés, pour le 5, il y a deux possibles : il faudra choisir en fonction de l’enfant.
Vous pouvez imprimer une page avec cette image afin de la coller dans le cahier de liaison interpro de vos enfants : tous les intervenants auront le sens des tracés des chiffres de leur élève !
Quelques outils, dans l’ordre de progression
Les chiffres en relief
L’utilisation des chiffres en relief est une façon de découvrir les chiffres grâce à un retour sensoriel et sans la contrainte de la gestion de l’outil.
J’utilise le terme « en relief » plutôt que rugueux car on peut les réaliser avec tout type de matière, pas uniquement du papier de verre :
– carton ondulé,
– feutrine,
– papier texturé de chez action,
– des plots de colle au pistolet,
– de la peinture gonflante,
– de la colle sur laquelle on met des paillettes avant qu’elle ne sèche,
– des cure-pipes collés,
– etc.
Le problème est que souvent les chiffres utilisés pour les supports du commerce ou ceux disponibles sur le net ont des soucis de tracés : les chiffres sont jolis mais présentent des caractéristiques inadéquates. Afin de pallier cet écueil, je les ai dessiné moi-même pour qu’ils soient simples, fonctionnels et actualisés (le tracé des chiffres et des lettres évolue en permanence et de légères modifications apparaissent).
Pour ceux qui ne savent pas comment tourner une image afin de l’avoir à l’envers, voici un document directement retourné et à imprimer !
Cliquez ci-après pour obtenir le PDF :
Fabriquer vos propres planches de chiffres rugueux
Ci-après, vous trouverez une page PDF avec des chiffres en miroir à imprimer.
Vous pourrez ensuite coller cette page imprimée au dos d’un papier de verre ou de toute autre matière à reliefs. Ensuite, vous découpez le pourtour des chiffres. Enfin, vous pourrez les coller sur des rectangles de carton ou de bois très fins (comme sur ma photo). Les rectangles mesurent 12 cm sur 9 cm de large et il vous en faudra 10 en tout. Vous pouvez faire un trou à la perceuse (mèche de 10) pour les lier avec une petite ficelle par exemple. (je n’ai pas eu le temps de la faire encore à l’heure où j’écris l’article 😉 )
Les chiffres « en herbe »
Toujours dans la même idée de s’intéresser au mouvement et non au tracés : voici les parcours en herbe !
D’un point de vue matériel :
Vous pouvez imprimer le PDF, le plastifier et perforer à l’emplacement des trous gris qui vous permettront de joindre les fiches ensemble avec un anneau. Si vous voulez réduire la taille finale des chiffres (par défaut ils mesurent 7 cm de hauteur), vous pouvez imprimer en changeant les paramètres d’impression (2 pages par feuille, etc.) Perforez comme sur la photo ci-dessous :
Le principe est de faire parcourir le chiffre à une figurine, si possible aimée de l’apprenant.
J’ai décliné en 2 formats : le grand qui se prête aux déplacements de figurines type Playmobils et un format plus petit où on utilisera des chatons Playmobils ou d’autres personnages plus petits. Les deux formats se trouvent dans le même PDF ci-dessous :
Les chiffres « flous en gros tracés »
Les chiffres ci-après sont destinés à de multiples activités autour du chiffres, et notamment, permettent de commencer à tracer avec des outils ! Je les ai dessiné délibérément en contours très larges et flous afin que l’apprenant ne se sente pas contraint de respecter un tracé « trop » précis, comme nous le verrons ci-après.
Il y a 2 versions sur ce même PDF ;
– une version avec un fond blanc : l’objectif est de mettre en valeur le tracé et de ne pas polluer visuellement avec des lignages
– une version avec un lignage : il s’agit d’un Lignage Gurvan revisité, un lignage spécial handicap (je développerai ultérieurement ces histoires de lignages dans un autre article dédié), où l’objectif sera que l’apprenant commence à appréhender l’environnement du chiffre en lui faisant respecter des proportions plus précises (notamment 2 hauteurs d’interligne)
Vous trouverez également :
– des étiquettes vierges de la même taille que les étiquettes-modèles et avec les lignages spécial handicap (en bas de la 3eme page du PDF) : les élèves pourront reproduire au même format avec les mêmes repères que sur le modèle
– une bande « Gurvan » agrandie (avec seulement 5 interlignes) où l’apprenant devra écrire plus petit et se repérer afin de tracer ses chiffres dans 2 interlignes comme il l’a appris.
D’un point de vue matériel : procédez de la même manière que ci-dessus pour le PDF des parcours en herbe afin de vous faire un petit porte-clef de chiffres.
Avec de la pâte à modeler
Dans un article précédent, je montrais toute la magie de la pâte à modeler. L’avantage est que lorsqu’on passe à l’écriture des chiffres (et lettres) l’apprenant est plus âgé et aime reprendre la pâte à modeler qu’on ne lui présente plus beaucoup du fait qu’il ait grandi.
Avec une seringue de pâte à modeler, faites un serpentin (pré-coupé à la bonne longueur ou non selon l’enfant) et ensuite, demandez à l’enfant de le placer tout du long du chemin du chiffre.
Avec des outils scripteurs
Avec des feutres welleda ou des crayons woody (article dédié ici), vous allez pouvoir tracer les chiffres sur le support plastifié.
ATTENTION : pas de pointillés qui accentuent le contrôle visuel et la crispation des doigts : je l’ai repéré tant de fois en plus de 10 ans auprès des enfants !!
Le jeune, a fortiori si il recherche la perfection comme certains TND, va vouloir coller parfaitement aux pointillés, il va être lent pour être très précis et ne pas dépasser … bref, l’inverse de ce que l’on souhaite voir apparaitre : un mouvement fluide et automatisé !
J’ai même connu deux enfants tellement entrainés sur ce type de support qu’ils me traçaient les chiffres … en pointillés !
Ci-dessous, on voit une jeune qui trace bien dans la zone bleue :
Une fois bien entrainé sur les étiquettes, vous pouvez les imprimez en tailles réduites (en changeant les parametres d’impression pour 2 pages par feuille par exemple)
Et ensuite, on pourra tenter de faire une série de chiffres sur le support à lignes « Gurvan adapté au handicap », comme ci-dessous :
Les chiffres en page complète :
Voici un PDF avec les chiffres de zéro à neuf, avec un estompage du stimulus, comme on dit dans le métier. Selon votre imprimante, je pense que le résultat va varier mais vous pourrez jouer sur les paramètres d’impression pour adapter les saillance des chiffres à vos besoins.
Les chiffres se traçant toujours sur 2 interlignes, vous pouvez également utiliser un super tampon à rouler d’une hauteur de 1,5 cm que les enfants adorent (oui, je sais, moi aussi …). J’en parle plus longuement dans cet article dédié ici.
Et voilà pour cet article sur les chiffres ! Les lettres suivront … 🙂
Pour travailler sur les intrus, il faut avant que l’enfant ait bien compris l’idée du « même ».
Afin de vous assurer que l’enfant ait compris différent / identique, je vous conseille de travailler les activités de cet article.
Dans la notion d’intrus, on a l’idée qu’au sein d’un ensemble, un élément (ou plusieurs) va se démarquer des autres. Plus la différence entre le lot d’objets et l’objet cible (le fameux intrus) sera importante, plus ce sera facile. Et inversement.
Comme d’habitude, on va travailler avec une difficulté crescendo …
Au niveau vocabulaire, il est intéressant de connaitre le mot « intrus » mais on utilise préférentiellement le terme « différent » car il est plus écologique : en effet, dans la vie quotidienne, il faut reconnaitre qu’on n’utilise pas souvent le terme « intrus »!
De la même manière on utilisera les termes : « le même », « pareil », « égal », « identique », etc … petit à petit.
Voici donc, en images, des progressions possibles …
Premières étapes : en réel
Il faut présenter à l’enfant pleeeeiiiiiiiiinnn d’items strictement identiques et un très différent. On peut associer une verbalisation du type « oh oh …. non » en le retirant. Ceci afin que le jeune remarque que cet item n’a « rien à faire là ».
Plus les autres seront nombreux et identiques, plus ce sera facile de retrouver l’intrus qui sautera aux yeux !
Etapes suivantes: sur images avec ensemble restreint
Petit aparté quant aux outils de sélection :
Sur images, on ne peut plus « retirer » l’intrus, il va donc falloir symboliser ce retrait par quelque chose. Je vous conseille vraiment de ne pas utiliser de jetons transparents. Il est important que l’enfant associe « le retrait » à « une croix » car c’est un symbole souvent utilisé pour représenter la négation. Pour cette même raison, éviter de chercher un intrus en l’entourant, en tous cas au début de l’enseignement.
Comme vu dans un article précédent, le fait d’être un peu rigide sur « entoure = sélectionne » et « barre = exclure » va clairement vous aider quand vous ferez faire des raisonnements type « qui est-ce ».
Outil d’exclusion : des croix
Pour faire les fameuses croix : j’imprime des contours de croix sur un papier rouge et je les découpe. Puis, je les aligne dans une feuille à plastifier et je les découpe en carrés.
J’ai fait différentes tailles pour pouvoir se prêter à tous les supports possibles. Edit du 24/07 suite à demande : le pdf des croix vierges est ici.
Sur la deuxième image, on voit un exercice papier sur les intrus : on met une croix sur celui qui n’est pas de la même catégorie. Plus tard, vous pourrez ne plus travailler avec les « sélecteurs externes » et faire pointer à l’enfant l’intrus.
Les prémisses de la justification 🙂
Ce qui va être intéressant avec ces activités de recherche d’intrus, c’est que l’on va pouvoir demander à l’enfant de justifier le « pourquoi? » cet item là est à exclure! Et ça, c’est vraiment chouette.
Pourquoi on barre le jaune? parce que c’est pas un violet.
Pourquoi pas la voiture ? parce que c’est pas un animal, …
Ensuite, on pourra travailler les intrus de catégories, intrus de calcul, intrus de caractéristiques, de fonction, on peut également comparer des boites dont une des masses est différente, retrouver des intrus en situation « naturelle » : un feutre dans un lot de crayons, une cuillère dans un ensemble de fourchettes, … bref, c’est illimité !
Malheureusement, peu de jeunes ont la chance d’arriver au collège.
Ceux qui y parviennent ont besoin de supports remaniés, voire complètement adaptés.
C’est donc ici que je mettrai les activités pour les jeunes collégiens, triées par matières, au fur et à mesure que je les créerai.
Outils « génériques » pour le collège :
Ecrire la date :
Voici des lignes en Gurvan pour écrire la date du jour. En les découpant, vous pourrez les coller dans un cahier pour que votre élève dispose de lignes « adaptées » afin de bien poser son écriture. (Il faudra imprimer la page 1 si vous voulez le français!)
Vocabulaire général :
Classeur, gomme, intercalaires, … fiches consommables pour un élève qui commence à connaitre le vocabulaire mais qui a besoin de le maintenir pour ne pas le perdre ou à éventuellement mettre dans un BàE si l’enfant maîtrise le vocabulaire.
Avant cela, on n’oublie pas de les travailler en VRAI !
Dans ces exercices, pour chaque item, on a une entrée lecture avec une sortie image, et inversement afin de s’assurer que le jeune les maîtrise dans les deux sens :
Ci-dessous, le jeune doit recopier les mots récemment appris :
Révision des consignes scolaires et différence entre surligne et souligne :
Surligne et souligne servent à faire repérer des éléments : si on ne vise que cette fonction, le mieux est de ne pas embêter l’élève avec ce geste technique sachant qu’un coup de tampon suffit à servir la cause. Cependant, avec certains enfants qui n’ont pas de problème de graphisme, ajouter « souligne » et « surligne » à leur répertoire peut être intéressant.
Comme pour les autres mots de consignes scolaires, il faut que l’élève maitrise le geste mais aussi sa signification (un trait dessus ou un trait dessous le mot).
Pour le travail intensif de ces consignes, je vous conseille ce support pour Boîte à Compter de chez Nathan que j’avais fait il y a quelques temps, vous pouvez aller dans cet article pour le télécharger : ici
Un PDF avec des consignes à suivre « entoure », « colorie », « barre », « souligne », « surligne », « encadre » :
Le maniement du scotch :
Souvent, ils adorent ! 😉 On peut faire avec du scotch de masquage (violet de chez Action) qui permet de scotcher et déscotcher facilement, qui est plus épais et qui est opaque. Puis, on passe au scotch traditionnel.
Un exercice supplémentaire afin de travailler la demande d’outils scolaires :
Les étiquettes :
Tout d’abord, voici des petites étiquettes à imprimer/découper afin de les joindre à des exercices standards (de ce site ou d’ailleurs). Elle vous permettront d’indiquer que l’objectif de votre exercice n’est plus tant la réalisation de l’activité en elle-même qui est acquise pour cet élève mais bel et bien la demande d’outils.
Afin d’être transposable à tous les exercices possibles, j’ai préféré ne pas remplir les colonnes, l’enfant pourra ainsi demander : « gommette », « colle », « ciseaux », « feutre [couleur X] », « correcteur », « gomme », … bref, ce dont il a besoin, que vous aurez saboté, ou non !
Vous pourrez donc remplir le(s) mot(s) à demander (en verbal ou en CAA), ici : « ciseaux » et « colle » et indiqué si il a eu besoin de guidance ou si il est parvenu seul à faire son mand.
Pour des raisons pratiques, j’imprime sur papier vert afin de les différencier facilement des étiquettes bleues de travail en autonomie de boite à enchainements.
Un exercice papier dédié à ces demandes :
Souvent, les élèves savent ce qu’ils doivent faire : souligner, entourer, colorier, découper, mais ne demandent pas les outils afin de réaliser la tache.
Dans l’exercice ci-dessous, l’apprenant va devoir faire toutes les consignes de la feuille en N’AYANT PAS accès direct aux outils nécessaires. Il va donc devoir les demander. C’est ici !
Attention, même si votre apprenant a dans son répertoire de dénominations et de réceptifs le nom des outils scolaires, assurez-vous qu’ils les aient également en mands! 😉
C’est également un exercice qui viendra compléter le jalon 6 des mands du VBmapp !
Dans ces exercices, il faudra :
– de la colle pour coller
– des ciseaux pour découper
– une règle pour tracer
– un stylo/crayon pour écrire
– un feutre pour colorier
– un tampon de la date pour tamponner la date
– du scotch pour réparer (la feuille que vous aurez PREALABLEMENT déchiré selon la déchirure dessinée 😉
– une agrafeuse pour agrafer.
Si vous voyez d’autres verbes à ajouter pour que ce soit plus fonctionnel encore, je suis preneuse!
Un exercice sur les catégories mais dont le but est de travailler les consignes de sélection (entoure, barre, souligne, …) :
Ajout pour les demandes : discriminer le type de trace et demander l’outil adéquat pour effacer, « gomme » VS « correcteur ». (ajout décembre 2024)
Attention, pensez écrire au crayon des choses dans les cases vides afin que l’enfant puisse gommer ! 😉
Identifier des erreurs et les corriger :
En visite au collège, je me suis aperçue que le jeune n’avait jamais été confronté au fait de devoir repérer des erreurs au tableau. Le prof de maths demandait à des élèves de venir écrire leurs réponses qui parfois étaient erronées. J’ai alors crée ce petit document avec que mon élève comprenne que lorsque quelque chose est écrit au tableau, ce peut être juste mais ce peut être faux (notamment quand un élève est interrogé)! et qu’il était intéressant de regarder afin de « jouer » à trouver les éventuelles erreurs des camarades.
En fait, je trouve que cet enseignement est utile car j’ai eu peur qu’il s’intéresse « trop » aux réponses des copains erronées et qu’il remette en question des connaissances justes qu’il a acquises !
Voici donc une page d’exercices avec une seconde pour les créer vous-même en fonction de l’enfant. L’idée est d’y écrire des erreurs très très grossières de façon à ce que l’enfant doute direct de cette réponse! ensuite, vous pourrez introduire des réponses moins évidentes où l’enfant devra se questionner un peu. (Cela peut rejoindre les exercices vrai-faux où il y a deux colonnes à cocher)
Anglais
Certains supports ont été créé uniquement en anglais, d’autres sont des traductions de supports déjà existants en français sur ce site et que j’ai traduit en anglais.
ATTENTION : à l’inverse du français, en anglais, les noms des mois et des jours sont considérés comme des noms propres et donc, s’écrivent avec une majuscule.
Ecrire la date :
Voici le même document Gurvan que ci-dessus afin d’écrire la date en anglais : (il faudra imprimer la page 2)
Les jours de la semaine :
Les couleurs:
Réalisées sur la base des classeurs d’autonomie, ces fiches permettent de mettre cet enseignement en maintien :
Les mois de l’année :
Les parties du corps :
Les pièces de la maison :
Dans les documents ci-dessous, l’intervenant devra écrire les chiffres aléatoirement afin que le jeune ne puisse pas apprendre par cœur les réponses.
Il y a une version en Français pour ceux qui voudraient réviser un peu avant de les étudier en anglais ! 🙂
Merci à mon pote Matt de « Commentçasesigne », un site super (de Langue des Signes Française) d’un mec tout aussi génial et qui m’a filé son image de maison 🙂
Les nombres :
Support papier avec lecture du nombre en anglais et où il faut écrire le nombre en chiffres arabes :
Support papier avec lecture des nombres en Français ou en chiffres arabes et où le jeune doit écrire en lettre en anglais :
Colorier d’après les consignes : chiffres en lettres et couleurs. :
Informatique
Le lexique pour les objets du bureau ainsi que l’informatique se trouve dans la rubrique « lexique 3 exemplaires » du site, ici. Même principe que ci-dessus, on s’assure que l’apprenant puisse nous pointer les objets en vrai (l’ordinateur, l’imprimante, …)
Puis, lorsque le vocabulaire est connu, vous pouvez donner ce type d’exercices à votre élève afin de les mettre en maintien :
Physique chimie
L’électricité (à suivre)
D’autres matières suivront …
D’autres matières suivront en fonction des besoins.
Si vous êtes enseignant dans un collège et que vous voulez participer à cet article, vos contributions sont les bienvenues …. 🙂
Relier est une compétence scolaire socle : elle permet aux enfants d’être questionnés sans qu’ils aient à fournir un effort d’écriture important. C’est donc une compétence pratique à maîtriser pour les élèves en difficulté.
Cet enseignement est double : les élèves doivent d’un côté apprendre le geste moteur et la coordination œil-main pour aller d’un point à un autre mais également, comprendre qu’on « relie » deux items quand ils ont un lien.
Souvent, les apprenants commencent à tracer sans trop regarder vers où ils vont … on obtient donc des gros changements de direction qui risqueront d’engendrer des erreurs.
Dans le cas où votre élève sait relier, les exercices au bas de cet article vont pouvoir être imprimés en 2 (ou 4) pages par feuille et vous permettre d’entrainer la capacité à enchainer seul des exercices-papier !!
Un tracé qui mène quelque part
Pour commencer, souvent, j’utilise du matériel « en relief » plutôt que du papier.
Par exemple, ci-dessous, une ardoise avec deux jetons (sur lesquels j’ai collé des images de Tchoupi que l’enfant que j’accompagne aime particulièrement) et l’élève doit tracer un trait pour relier les deux. On peut dans un premier temps lui donner une mini voiture ou un playmobil et le faire déplacer d’un Tchoupi à un autre. Puis, on peut prendre des outils d’écriture : on penche l’ardoise à 30° de façon à ce que l’enfant s’habitue à bien poser le bord ulnaire et qu’il puisse tracer d’un côté à lautre. Ensuite, on ajoute des jetons avec d’autres personnages/couleurs afin d’augmenter le niveau.
L’important est que l’enfant comprenne qu’il ne trace pas « en errance » mais qu’il « va quelque part ». Pour cela, il faut, comme toujours, bien observer l’enfant et surtout surveiller son regard afin de s’assurer que ses yeux fixent la cible et non le bout du crayon.
On peut également demander à l’apprenant de relier d’un point à un autre en mettant des aimants identiques sur un grand tableau fixé au mur et en lui demandant de se déplacer en traçant tout du long.
Comment faire si l’enfant ne le fait pas spontanément ? Vous pourrez guider légèrement le regard en pointant la cible et vous maintiendrez la main de l’enfant jusqu’à ce que l’élève ait regardé (ne serait-ce qu’un coup d’œil) la cible. Et comme pour toutes les guidances, il faudra estomper rapidement. Si vous êtes obligés de guider longtemps, c’est qu’il faut revenir à des enseignements préparatoires car des pré-requis sont manquants.
Un tracé maîtrisé
Un support pour comprendre que relier peut être horizontal mais également dans tous les sens. Des traits grisés permettent à l’enfant de « rester » dans une zone, mais ATTENTION néanmoins à ne pas rester sur cet exercice trop longtemps car il renforce le contrôle visuel.
Dans le fichier ci-dessus, vous trouverez des exercices évolutifs pour relier dans toutes les directions et apprendre à aller chercher la cible.
Les exercices ci-après sont sensiblement identiques aux précédents mais sans tracés gris :
Un tracé qui relie deux éléments semblables
Ci-dessous, vous trouverez des fiches d’exercices avec difficultés crescendo. On voit que dans les premières pages, les items à relier sont bien séparés, puis, les items sont collés ce qui est plus complexe visuellement.
Ci-après, vous trouverez des images à relier où les items sont « collés », strictement identiques, en format paysage (tracés plus longs) :
Un document pour un fan de Monstres et compagnie : ici (Si vous voulez créer des supports avec les intérêts de vos enfants, n’hésitez pas à me solliciter pour que je vous envoie la trame et que je les mette sur cette page afin que d’autres élèves en profitent !)
Ci-dessous (ajout du 19/09/24), des quantités à relier avec une écriture chiffrée avec des quantités désorganisées de 1 à 3, puis 1 à 4, puis 1 à 6 :
Un tracé à la règle
Plus tard, en fonction des élèves et si ils sont bien compris le principe, on pourra leur demander de réaliser les traits à la règle. Cet outil demande un enseignement isolé (apprendre à positionner, à maintenir, et à glisser) puis, on reprendra alors les exercices « faciles » du haut de l’article car l’utilisation de la règle majore la difficulté de relier. Peut être un article viendra un jour pour cet enseignement…
Si vous êtes arrivé jusque-là, c’est que votre élève maîtrise cette compétence. Il va donc pouvoir faire plein d’exercices !! 😉 voire les enchainer dans une Boîte à Enchainements.
Sur ce site, vous trouverez beaucoup de supports avec des éléments à relier. C’est une façon « d’interroger » que j’aime bien car c’est peu couteux pour les élèves graphiquement (car on ne trace que des traits) et cognitivement (car les possibilités de réponses sont finies) et ces exercices-papier leur permettent de réviser régulièrement tout en limitant les probabilité d’erreurs.
L’utilisation du pronom correct est bien difficile pour la plupart des enfants avec autisme. Même en les corrigeant systématiquement à l’oral, les erreurs persistent : cela demande à être travaillé intensément et de façon très structurée afin de soulever tous les écueils un par un.
Je commence en général par l’enseignement de :
« toi » et « moi » + des prénoms (puis, « c’est lui / elle ») –> cet enseignement nous aidera également pour « ma ta sa mon ton son,… » qui est aussi un enseignement bien rock ‘n’ roll
« je » et « tu » + des prénoms que l’on remplacera ensuite par les pronoms: il ou elle.
puis les verbes pronominaux en verbalisant par exemple : « je me mouche », « elle se couche », « tu te laves », « papy se rase »…
Nous allons construire un jeu de cartes qui va nous aider pour travailler les notions ci-dessus.
A noter que même si cet enseignement est encore trop tôt pour votre élève, vous pouvez quand-même fabriquer le support de cartes « Actions en famille » car il vous permettra de travailler des jalons du VBmapp tels que les tacts du niveau 2 jalon 9 (50 combinaisons nom/verbe ou verbe/nom à deux composantes connues pour des phrases du type : maman mange, papa dort, mamie conduit, .. A VOS APPAREILS PHOTOS ! 🙂
Comme beaucoup de familles me demandent pour travailler les notions de moi/toi et je/tu, je tente un article avec des vidéos. Cet article ne va pas être très digeste, mais bon, j’espère qu’il pourra aider quelques intervenants et familles. Si vous avez des idées complémentaires, remarques ou trouvailles sur ce sujet, je suis évidemment preneuse pour ajouter à cet articles vos conseils !
Fabriquer les cartes « Actions en famille »
Le principe
Voici une idée que j’avais eu pour un enfant il y a quelques années : il s’agit de créer un support sur mesure pour l’élève avec un lot d’images qu’on appellera : « Action en famille ». Ce lot contient des photos de personnes de l’entourage du jeune avec au moins 2 personnes qui peuvent le faire travailler à table (donc éduc, psy et les parents idéalement).
Chaque personne sera prise en photo en train de réaliser une action du quotidien. Pour que cet exercice ait un sens, il faut au moins 2 personnes en plus de l’enfant. Ces deux personnes doivent être des personnes qui travailleront avec lui. Pourquoi? c’est tout l’intérêt du changement de focus, nous allons le voir ci-après.
Il faut donc tout d’abord sélectionner une série de verbes faciles, si possible intransitifs dans un premier temps (puis plus complexes) et de la vie de tous les jours. Il faut privilégier les verbes susceptibles d’être le plus utilisés par l’ enfant et/ou sa famille : mange, boit, fait du vélo, dessine, lave ses dents, met ses chaussettes, regarde l’ordinateur, tond la pelouse, …
Il y a cependant des verbes « universels» pour tout le monde, voici des verbes que j’utilise d’ordinaire :
bois,
dors,
mange
coupe
nage, (photos à la piscine …)
lave
lancer
lit
joue à la tablette,
regarde la télé,
……
Comment utiliser ce support?
Première étape : c’est qui?
Toute première étape : répondre à la question « c’est qui? » et c’est toujours l’élève qui pioche les cartes unilatéralement (car par la suite ce ne sera plus le cas …) Au début, normalement, l’enfant dit « c’est + prénom » et il faudra donc corriger avec une guidance échoïque : « c’est moi » en associant TOUT DE SUITE une guidance pointage de son doigt vers lui. Le but étant de ne plus donner cette guidance échoïque (car elle est relative en fonction du locuteur) le plus rapidement possible pour ne donner que la guidance pointage (qui elle est éviter l’ambiguité).
Dans la vidéo ci-dessous on voit que l’enfant y parvient bien (ce n’était pas le cas du tout la séance précédente) mais que ça reste couteux car on voit qu’il est lent par rapport à son débit quand il donne les prénoms. Il doit inhiber son prénom et le mien pour dire « toi » et « moi » à la place. RAPIDEMENT : il va falloir qu’au moins une autre personne reprenne cet enseignement avec ces mêmes cartes afin que l’enfant ne se dise pas « toi = Camille ». En effet, quand il sera face à son père, il faudra qu’il dise « c’est toi » quand il verra son père et « c’est Camille » quand il me verra moi en photo ! https://youtu.be/9WwoMiTmWSs
Deuxième étape : qui fait X?
Le fait d’introduire la notion d’action complexifie légèrement la tache qui devient double. L’enfant doit rechercher la bonne action puis ne pas sa tromper en disant « prénom/toi/moi ». Là, on voit que les réponses sont un peu plus lentes que précédemment et quelques erreurs d’inhibition apparaissent (il donne 2 fois des prénoms au lieu de toi/moi mais se corrige) https://youtu.be/Um05wKfkI3U
Troisième étape : « c’est qui? » avec plusieurs locuteurs, en bilatéral :
Selon les enfants, il faudra une étape intermédiaire tant le « mélange » des toi/moi est compliqué. Ici, il s’agit juste de piocher dans un tas de photo en faisant le commentaire « c’est moi » quand on prend une photo de soi-même. En fait, cette étape parait inutile mais pour cet enfant par exemple, quand je prenais ma photo et que je disais « c’est moi » il me disait « noooooooon arrête, c’est toi ». Ceci est donc une étape intermédiaire : faire accepter à mon élève que quelqu’un d’autre que lui prononce « moi ». Sur la vidéo ci-après, on voit le début de accepter le moi de l’autre …. (on dirait presque un titre psychanalytique !!) https://youtu.be/otnEqaxhLhs
En bilatéral :
Puis, ça se complique !! Il faut que l’enfant soit très à l’aise avec les étapes précédentes avant de passer à cette troisième étape. On va placer le tas de cartes au milieu de la table pour verbaliser, chacun son tour, qui est sur la photo. Au début, on peut sélectionner uniquement les cartes avec l’enfant et les cartes avec un parent (ce sera plus facile que de faire toi/moi tout de suite). Donc, quand une photo de l’enfant sera retournée, on aura la réponse « c’est moi » si c’est lui qui parle mais l’enfant entendra « c’est toi » si c’est moi qui ait pioché sa carte. Cela va donc l’embrouiller mais toute la subtilité du toi/moi se trouve dans cet écueil ! VIDEO à venir
Quatrième étape : « je / tu + action »
Au début de l’enseignement, choisissez les verbes faciles. L’objectif est la verbalisation de « je », « tu » et non de tacter le bon verbe. L’enfant va avoir une tache multiple alors autant ne pas surcharger : on sélectionne des verbes très faciles pour lui.
En unilatéral :
Etape préliminaire, uniquement trier et dire : « je » / « tu » : j’ai organisé l’espace de façon à ce qu’il mette vers moi les cartes « tu » et vers lui les cartes « je ».
Il doit trier les cartes une par une dans des compartiments et il doit verbaliser : « je passe l’aspirateur », « tu bois », « papa mange », « je mange », … Dans la vidéo ci-après, afin d’alléger la tache, je n’ai sélectionné que les cartes avec lui et moi, j’ai ôté ses parents.
En bilatéral :
Puis, l’intervenant aussi pioche et donc, cela va compliquer. Une vidéo sera à suivre …
Comme ci-dessus avec les toi/moi, si je commence par piocher, selon les possibilités, je dirais par exemple « je/ tu/elle (la maman) +verbe». Puis, c’est l’enfant qui pioche une nouvelle image et qui devra dire « je/tu /elle + verbe». L’enfant ne devra pas plaquer automatiquement en répétant « je » quand il s’agit de moi (Camille) sur la photo.
Comme ci-dessus, il y aura un changement selon le locuteur : en travaillant avec une autre personne, à part son « je » (car il reste lui-même!) les autres pronoms vont changer. Il ne pourra plus dire « tu » quand il voit une photo de Camille et qu’il est en train de travailler face à sa maman : il faudra dire « elle » pour une photo de Camille et « tu » cette fois pour les photos de sa maman. Il y aura donc un grand effort de flexibilité pour adapter en permanence!
Afin que l’enfant n’encode pas automatiquement « tu » = Camille et « elle » = maman, il faudra travailler de façon équilibrée dès le départ avec Camille ET la maman, afin d’éviter une automatisation difficile à lever par la suite.
Tout ça pourra également être enrichi au fur et à mesure avec des possessifs du type : « elle met SES chaussures », « tu mets TES chaussures» et « je mets MES chaussures », etc, … Les joies de la langue française!
Pour aller plus loin …
Il n’est pas du tout facile de créer un jeu « générique » autour de ces notions. Je trouve néanmoins que l’idée de se mettre un chapeau de « Décline Je Tu » de Virginie Dubois (de chez Cit’inspir) est vraiment sympa ! Voir l’article qui est consacré à ce jeu ici !
Beaucoup de supports pédagogiques du commerce permettent de travailler la compréhension à partir d’images en Noir et Blanc.
Il s’agit de repérer des éléments au travers de consignes plus ou moins complexes.
Ici, je vais présenter quelques supports que j’utilise mais bien évidement, je vous invite à mettre en commentaire ceux que je ne connaitrais pas afin que je puisse encore dépenser des fortunes tout le monde en profite.
Je tente de les ordonner par difficulté mais évidemment, ce n’est pas un tri « fixe » : souvent les supports sont organisés avec des niveaux crescendo et l’accessibilité dépend des enfants et des notions abordées.
Chacun de ces supports peut être travaillé soit en écrit soit en oral, selon comment vous le présenterez mais ils ont tous pour particularité d’être en noir et blanc avec des éléments indicés à retrouver !
REPERAGE D’ELEMENTS DANS UN ENSEMBLE
Supports gratuits sur le net :
Quand même je cite ceux-là car même si il n’y en a pas beaucoup, ils sont utiles.
Les recherches purement visuelles illustrées, accessibles aussi aux non-lectures : les « Cherche et trouve » et « I spy » :
Des illustrations en noir et blanc où il faut repérer des éléments dans une grande scène : ces activités s’appellent des « cherche et trouve » ou encore des « I spy » en anglais. Ces activités peuvent dégrossir un peu la compétence et habituer l’enfant a repérer quelque chose dans une scène avec une entrée visuelle d’un dessin à retrouver dans un grand dessin.
Sur le site Hoptoys : un téléchargement gratuit de « cherche et trouve » très faciles.
Par exemple ici, il s’agit de retrouver les images isolées autour de la scène. L’enfant voit l’image et doit la retrouver une image dans la scène.
Il existe aussi des supports-papier où il faut repérer, dénombrer et écrire une quantité de chacun des items :
l’enfant doit s’organiser un peu et dénombrer.
Ici, vous trouverez une version crescendo de « Cherche et compte » avec des petites quantités, l’objectif étant de comprendre le principe :
Vous pourrez ensuite présenter à votre élève des « cherche et compte » plus complexes que vous trouverez sur le net, comme celui ci-dessous:
Les recherches pour les lecteurs : (type « Cherche et trouve » et « I spy » mais avec de l’écrit)
Un peu plus compliqué, on a le même genre de scènes mais cette fois, la consigne est écrite et non plus illustrée. Le mot doit être lu et compris pour que la consigne soit traitée.
Voici un exemple d’activité où il faut retrouver un élément avec une entrée « lue » : l’enfant doit retrouver un vélo sans image de vélo. Il lit le mot et doit retrouver une image.
On arrive tout doucement à de la consigne écrite comme on aura ci-après …
Les « Je lis, je fais » : avec un seul énoncé très simple, puis plusieurs phrases. Comme celui que j’avais écrit sur les Monsieur-Madame : des illustrations avec des petites consignes très très simples qui sont dans cet article.
Si votre élève n’est pas à l’aise avec les termes de consignes : colorie, souligne, encadre, entoure, barre : vous trouverez des activités sur la page dédiée à la compréhension des consignes.
Vous avez également des choses très épurées sur les sites suivant :
— Instit 90 : ici
— Paulette trottinette avec des phrases très simples de « Lecture et consignes » aussi : ici
— Les fiches de Val’idées : ici
— D’autres fiches de Val’idées avec des le Loup : ici avec 13 séries dont certaines avec des adaptations de codages de couleurs.
—> Voici maintenant des supports payants que j’utilise régulièrement …
COMPREHENSION GENERALE
Compréhension de lecture et autres ouvrages de Les Editions Passe-temps
J’adore les éditions Passe-temps, comme vous pouvez le remarquer régulièrement sur mon site.
Voici un exemple du contenu : intéressant pour comprendre de petits textes simples.
« Attention, j’écoute » de chez Chenelière éducation
Attention j’écoute est un recueil de feuilles d’exercices qui regroupe 25 thèmes différents (animaux, fruits, oiseaux, boulangerie, …).
Pour chaque image (NetB), il y a deux pages de consignes avec des niveaux différents. Le premier est plus du repérage simple d’items avec quelques inférences et le second est plus complexe avec des catégories, des négations, etc.
« Ecouter, comprendre et agir », de chez Chenelière éducation
Ecouter, comprendre et agir est un ensemble de 33 activités avec une illustration en noir et blanc et une page de consignes à donner à l’oral. Chaque activité a un objectif, par exemple : compréhension des termes spatiaux, des subordonnées relatives, termes relatifs aux notions de grandeurs, aux notions de quantités, …
« De l’image à l’action », de chez Chenelière éducation (et oui, encore!)
De l’image à l’action : dont j’adore les illustrations et que j’utilise très souvent en créant des consignes simplifiées ou du moins adaptées.
Pour chaque activité (= illustration en noir et blanc) il y a une page de consignes et une page de questions.
« C’est dans l’image 2 », de chez l’Oiseau Magique
On le trouve parfois sur le marché de l’occasion : il s’agit dune mallette avec 12 planches illustrées de scènes de vie (le jardin, le musée, la piscine, …) et des consignes variées (entoure, barre, ajoute, trace, raye, compte …) et des questions pour repérer les éléments significatifs dans les scènes.
Afin d’éviter l’effet d’apprentissage et pour que les questions soient parfois plus absorbables, j’ai recrée des questions sur les différentes scènes (comme ci-dessous).
Les consignes originelles, sur la scènes ci-dessus, par exemple, sont : 1) Colorie la partie du tuyau d’arrosage qui se trouve entre le robinet et la brouette, 2) Dans le potager, colorie 3 salade, 3) Faire une croix sur la fourche, 4) Dans la brouette se trouvaient 4 outils. Un râteau, un arrosoir, une bêche et un seau. Lequel manque-t-il? …
COMPREHENSION PREPOSITIONS SPATIALES
Voici les prépofiches dont j’avais parlé dans l’article sur les prépositions spatiales ici.
Exemple ici : j’ai sélectionné une série de questions (il y en a énormément donc pas de risque d’apprentissage par cœur) et l’enfant répond aux consignes. Il est lecteur donc doit se débrouiller … (2 erreurs ici)
COMPREHENSION MATHEMATIQUES
« Maths en scènes » de chez le Grand Cerf
Regroupe 12 grandes scènes en noir et blanc (la plage, le restaurant, le magasin de vêtements, la campagne, l’atelier,…) pour retrouver des éléments concrets pour répondre aux questions posées. A chaque illustration correspond une fiche recto-verso avec des questions plus ou moins complexes.
Les élèves peuvent lire les questions et retrouver les éléments en coloriant/entourant les éléments.
J’aime beaucoup ce support et grâce à lui, j’ai pu remarquer des difficultés que je n’avais pas vues avec certains élèves, comme la fameuse expression : « salade à 1€ pièce » où l’enfant le dit qu’elle coute une pièce de 1€ …. 🙂
Par exemple, sur cette image : 1) Combien y a -t-il de fenêtres sur le phare? Colorier la moitié de cette quantité en vert et l’autre en rouge. 2) Sur le bateau promenade « Opocus », il y a 4 personnes. Combien de personnes doivent monter à bord pour qu’il y en ait 8 en tout? Les dessiner. Etc.
« Problèmes en images », de chez Educaland
Ce support photocopiable se présente sous forme de classeur transparent : il contient 35 grandes images en noir et blanc ainsi qu’une page de questions.
Il y a des questions d’observations mais aussi des questions de déductions avec travail de la compréhension du vocabulaire mathématique : contient, somme, dépense, retient, manque, économise, distance, gain,… avec également des prépositions : à coté, à travers, entre, à moitié, autant, …
Il existe le « problèmes en images 1 » qui correspond aux cycle 2 et le « problèmes en images 2 » qui correspond au cycle 3.
— « problèmes en images 1 » :
avec les notions : coute, rend, dépense, retient, contient, rajoute, manque, parcourt, économise, double augmente et partage et des substantifs tels que : montant, poids, somme, remise, double, distance, gain, dimensions, achat, retard … et d’autres comme : supplémentaire, paire, identiques, sauf, y compris, excepté, …
— « problèmes en images 2 » :
contient des décimaux et nombres entiers, les 4 opérations, des mesures, pourcentages, échelles. Les termes sont plus pointus que dans le tome 1 avec par exemple ; « prestations, orientation, recette, hors, capacité, masse, acompte, volume, norme, avantageux, promotion, proportion, … Bref, un vocabulaire parfois plus spécifique et surtout plus poussé.
Scènes imagées en noir et blanc de chez Imag’ines
Se présentent dans une grande boite qui contient 10 grandes scènes très denses, en format A3 et un classeur de consignes avec différents niveaux : c’est un réel atout !
Il existe 7 niveaux pour chaque planche : le niveau débutant présente des phrases simples (colorie barre entoure dessine) où il faut repérer des éléments par des indices (catégories, caractéristiques, lieux, …) et le niveau le plus élevé comporte un texte avec des négations, des inférences, des relatives et tout le reste ! 😉
Je vous laisse aller sur leur site afin de regarder la vidéo explicative qui détaillera bien mieux que moi !
Encore une fois, pour ce support-là, il est possible aussi de créer facilement des consignes qui seraient encore plus faciles que le niveau un, avec tout simplement des éléments à repérer et à colorier d’une couleur donnée.
(Photo du site des auteures)
Et vous? des supports avec des scènes en noir et blanc indicées, vous en connaissez d’autres ?
C’est un prérequis en communication qui apparait très tôt (l’âge de 3 ou 4 mois) dans le développement classique de l’enfant avec l’imitation motrice et vocale notamment.
Cette compétence de tours de rôle est primordiale et pose souvent problème aux enfants avec TND. Cela peut être lié à la difficulté de compréhension, à l’impulsion de jouer ou encore à la difficulté à attendre et souvent tout à la fois! Hé oui, le tour de rôle est étroitement lié à l’attention conjointe, à l’inhibition et à la co-régulation.
Evidemment, ce tour de rôle est nécessaire pour tous les jeux de société …. mais pas que. Il est également essentiel pour les interactions sociales.
Cela se travaille et voici quelques activités pour commencer et faciliter le tour de rôle.
ATTENTION :
Je conseille vivement de ne pas verbaliser !
Souvent les intervenants le font pensant aider l’élève mais un enfant qui n’a pas le tour de rôle a une forte probabilité de ne pas avoir acquis les notions de toi/moi qui sont sources de confusions systématiques. Effectivement le « à toi » et « à moi » est extrêmement difficile à comprendre mais est également à éviter car déclenche très souvent des écholalies mal placées (l’enfant dira « à toi » en miroir alors qu’il aurait du dire « à moi »). Enfin, une troisième bonne raison est qu’il faut que ce soit l’observation de l’enfant qui lui indique quand intervenir et non une consigne de l’adulte.
Aménagement possible avec une carte recto-verso :au départ de l’enseignement, une carte recto-verso avec une photo de chaque joueur sur chaque face peut aider l’enfant à comprendre. Ainsi c’est alternativement à l’un puis à l’autre de jouer mais jamais les deux en même temps!
On pourra ensuite jouer à plus de deux en réquisitionnant un petit frère, une maman ou un stagiaire afin d’ouvrir le cercle de joueurs.
A RETENIR :les activités choisies doivent être très très simples car le but ici n’est pas l’activité mais l’alternance des rôles.
Au commencement, des activités concrètes : motrices, rapides et mono-objet
On commence avec des activités « faciles » qui en soit, ne permettent PAS de jouer en même temps …. je m’explique ! 😉
Par exemple, faire rouler un ballon entre nous et l’enfant : l’enfant ne pourra de toute façon pas lancer le ballon quand il ne l’a pas!
Idem pour se faire rouler une voiture.
De plus, ces activités avec co-régulation vont favoriser le contact visuel et l’anticipation du contact avec l’autre.
On peut également prendre un garage avec des voitures à faire descendre mais on en prend une seule pour les deux joueurs. L’enfant placera la voiture en haut, il sera obligé d’attendre que la voiture arrive en bas, l’adulte saisira la voiture pour « jouer » à son tour et la laissera ensuite à disposition de l’enfant et ainsi de suite en alternance.
De la même manière, la reproduction de patterns : sur les photos ci-dessous, l’enfant est obligé d’attendre que vous ayez mis la banquise pour pouvoir poser le pingouin dessus. C’est ce qu’on appelle le « matching dependant » dans le jargon. 😉
L’adulte pose le jeton bleu (la banquise) et l’enfant doit poser un pingouin dessus.
On peut également utiliser une balle de tennis comme celle sur la photo ci-dessous.
On va nourrir Monsieur Jaune à tours de rôle et c’est l’adulte qui va ouvrir la bouche (elle est très dure à ouvrir et les enfants jeunes n’y arrivent pas) : on pourra laisser la bouche de Monsieur Jaune fermée quand l’enfant tente de griller le tour de l’adulte et la faire grande ouverte lorsque c’est le tour de l’enfant.
Des activités concrètes : motrices, rapides mais avec plusieurs objets !
Une activité que je trouve sympa pour le début du tour de rôle est l’algorithme à deux : on peut le faire soit avec des éléments à construire (type lego) ou avec des feutres bingo tampons comme sur la photo ci-dessous en fonction.
L’idée est de produire des séries en alternance 1/1 et que chacun représente une couleur. Il y aura donc de fait une guidance visuelle qui suggère à qui est le tour.
Tour de rôle ; chacun sa couleur pour construire la tour !
Tour de rôle ; chacun sa couleur pour construire l’algorithme!
Voici un exemple ci-dessous : alternance de tours de tôle avec variations de rythme, pas de problème pour cet apprenant.
Tour de rôle ; chacun sa couleur pour tamponner une perle !
Jeu de mémorisation à la base mais je l’utilise chacun son tour où on doit mettre une petite chenille dans un trou. (motricité fine + tour de rôle)
Ici : on utilise une bandelette de papier, un dé (qui va de 1 à 3) avec des tampons. On a une correspondance de forme (les chiffres du dé et les chiffres sur les tampons). Chacun lance tour à tour et fais un tampon correspondant sur le papier.
On pourra ensuite varier le matériel et avec des consignes toujours simples, par exemple :
Une caisse avec des legos pour faire une tour : on pousse la caisse vers l’autre ou on la tire vers soi pour prendre des legos. Il y aura donc une guidance environnementale du fait que l’enfant ait ou non la caisse à proximité de lui.
Jeux où on doit placer des éléments sur une partie à bascule (type « la pyramide des animaux » de chez Haba)
Garage avec rampes de descente et des voitures,
Des jetons que l’on met chacun son tour dans une fente de tirelire,
Taper sur un tamtam chacun son tour,
Piocher chacun son tour un objet dans un sac pour le mettre sur la table,
Lancer un dé avec 6 faces de couleur et on doit dire la couleur chacun son tour,
Puis tous les jeux de société classiques : loto, ballon des couleurs, … !
Des activités concrètes plus complexes : avec de l’imitation
Dans la vidéo ci-dessous, on voit un enfant qui fait une construction.
Le fait de devoir faire comme moi l’oblige à bien attendre : il est contraint d’attendre « son tour » pour continuer car il ne sait pas ce que je vais faire à l’avance (moi non plus d’ailleurs!) …
Ici, la difficulté est dans l’imitation d’une séquence d’actions et notre Loulou se débrouille très bien ! J’essaie de lui imposer des changements de rythmes et on voit qu’il attend bien avant de prendre le lego idoine.
Des activités de verbalisation : alterner la prise de parole
Pour initier le tour de rôle en verbalisant, je vous conseille cette petite activité toute simple :
Vous prenez un dé (avec des face nombre, chiffre ou même dessins) et l’enfant devra lancer le dé et verbaliser ce qu’il voit, puis c’est à l’adulte, puis le jeune reprend, et ainsi de suite. Evidemment, la verbalisation des items en question doit être acquise car l’objectif ici est l’alternance des tours et non la verbalisation des chiffres.
Avec un dé de 0 à 9 : l’enfant verbalise le chiffre lancé, puis c’est à moi de lancer et de verbaliser, puis à lui, …
On peut étaler des cartes sur la table avec des images et on verbalise chacun son tour ce que l’on voit en balayant de gauche à droite et en pointant : « un téléphone » puis l’enfant dit « papier toilette », puis l’adulte prononce « un pantalon », etc. de façon à faire des premiers tours de parole.
En plus difficile, on peut aussi faire de l’intraverbal : sans support visuel, on dit chacun notre tour des noms d’animaux ou des vêtements, … en se passant une carte « animaux » par exemple.
Pour faire cela, j’aime beaucoup utiliser Tic Tac Boum Junior : ce jeu permet de faire des tours de rôle autour d’un thème. Le fait de s’échanger la bombe rend tangible les tours de parole, elle ajoute du « piment » au jeu et enfin, elle oblige l’enfant à se dépêcher (concept complexe à appréhender …) Les enfants adorent ce jeu ! (–> si des enfants sont gênés par le volume, on peut coller un scotch sur les orifices de sortie en haut de la bombe, le son est considérablement réduit mais on entend encore ! )
Bref, une fois le tour de rôle acquis, plein de supers jeux s’offrent à vous ! 🙂
Le développement de la motricité fine va conditionner les activités qui vont pouvoir être faites par l’enfant. Auprès des enfants que j’accompagne, beaucoup pour ne pas dire tous, présentent des difficultés motrices.
Avant même de s’intéresser à la motricité fine, comme dit ma copine ergo Lauriane, il faut prendre conscience que le développement moteur des membres supérieurs s’initie au niveau de l’épaule, puis progresse vers les doigts en passant par le coude, puis le poignet, la main et les doigts de manière différenciés.
Il faut respecter cette progression du proximal au distal sans sauter d’étapes sous peine de renforcer de mauvaises compensations qui seront complexes à retirer par la suite.
Lorsque la motricité globale et la posture sont adéquates, on peut s’atteler au développement de la coordination œil-main, de la coordination des deux mains (peut-être un futur article à rédiger mais cette fois en compagnie d’un(e)ergo … si certain(e)s me lisent …) et de la motricité fine avec notamment, la fameuse « pince pouce-index » et toutes les manipulations que j’adore dites « manipulations dans la main ».
Petit mémo vocabulaire 😉 ces parties sont basées sur les nerfs qui les desservent.
Ici, je vais présenter des idées de petites activités afin de donner l’occasion à l’enfant d’entrainer les manipulations cependant, il est PRIMORDIAL de consulter un ERGOTHERAPEUTE si votre enfant a des problèmes moteurs manifestes.
Les informations ici vous permettront, je pense, de prendre conscience de toute la complexité de cette motricité et de souligner qu’on ne s’improvise pas ergothérapeute comme on ne s’improvise pas psy ou dentiste ! Nous, les pros non ergo ou parents pouvons/devons soutenir ces enseignements en donnant des occasions de manipuler mais nous devons nous référer aux recommandations précises de l’ergo qui garantira la validité d’une activité en fonction du développement sensori-perceptif de notre petit élève.
Avec un enfant sans handicap, on va pouvoir expliquer notre attente afin de travailler un objectif précis de motricité, mais … la tache se complique lorsqu’on accompagne des enfants qui ne peuvent pas comprendre nos consignes orales. Il va donc falloir organiser l’environnement de manière à ce que le matériel oriente un maximum vers le geste qu’on veut entrainer et parfois aider avec une guidance (imitative voire physique) pour obtenir le geste moteur exact que l’on veut voir apparaître.
Donc la réflexion autour du type de support à présenter est primordiale !!
Les types de pinces :
Pour attraper un objet, le bébé va faire évoluer sa prise tout au long de son développement. Petit à petit, l’enfant va adapter son geste moteur en fonction de ses capacités et de ses besoins : attraper un gros objet ou seulement le maintenir? saisir un petit objet? le maintenir? le faire coulisser pour le faire rentrer dans quelque chose? le faire pivoter pour changer son orientation?
Ce développement de la préhension va permettre une multitude de compétences :
– soulever des objets à deux mains (souvent les enfants du cabinet oublie leur main d’appui)
– ajuster avec deux mains la position d’un objet
– manger de petits aliments
– fermer un zip
– mettre des boutons
– mettre des pressions
– attacher ses chaussures
– ouvrir des contenants comme des sachets zip
– utiliser une pince à épiler
– manipuler un trousseau de clefs
– écrire évidement !
Quelques soient la taille et la forme des objets à manipuler, il pourra ensuite, dans l’idéal vers 5 ans, obtenir une pince fonctionnelle et efficiente en fonction de l’activité qu’il veut réaliser.
Un article dédié entièrement aux activités avec la pince se trouve ici.
Différents types de pince :
Elles sont généralement décrites en fonction du nombre de doigts utilisés.
Il y a les prises palmaires : par exemple la prise à pleine main avec l’objet contre la paume (quand on tient un verre ou une balle de tennis), ou encore la prise palmaire de force où toute la main est sollicitée et certains doigts sont tendus (brosse à dents ou couteau). Il y a les pinces tétra digitales quand on porte un sac de courses ou encore la pince tri digitales, qu’on connait bien dans l’éducatif avec la tenue de tous les outils scripteurs.
Ici, nous allons nous intéresser particulièrement au travail autour de la pince bi-digitales (2 doigts).
La pince pouce-index est la préhension qui arrive le plus tardivement dans le développement des prises, l’enfant ne pourra pas acquérir la pince pouce-index sans avoir fait l’expérience d’autres prises avant.
Ci-après, des photos où vous pouvez apprécier différentes prises, parfois adaptées à l’activité, parfois pas. Vous pouvez vous amuser à regarder si la pince vous semble fonctionnelle ou non, si elle permet d’avoir de la force ou de la précision, …
On distingue deux façons de pincer entre le pouce et l’index pour manipuler des objets :
— la prise en pince brute = la prise en pince inférieure :
c’est lorsque l’enfant tient un petit objet entre les coussinets de son pouce et les coussinets de son index. La prise sera « en canard » (entre 9 et 11 mois), il y a comme une forme de goutte/boudin qui apparait entre le pouce et l’index.
Par exemple ci-dessus, on voit que les doigts de l’enfant sont raides le long du crayon, la pince est « coincée » et ne pourra pas être souple en restant dans cette position. (C’est un enfant qui n’écrit pas encore)
Idem ici. Même si la prise s’améliore quand même un peu.
— la prise en pince soignée = la prise en pince supérieure :
elle se développe après la pince brute, où là, l’enfant va utiliser le sommet de ses doigts et non les coussinets pour saisir les petits objets. On verra un beau rond entre le pouce et l’index. C’est cette pince qui va être utilisée pour tenir un stylo.
Sur les photos ci-dessus, on voit bien le cercle se former dans la commissure et ce sont les sommets de doigts (et non les coussinets) qui sont sollicités.
Bon, on a dégrossi un peu les préhensions, maintenant, voyons tout cela en mouvements …
Les mouvements dans la main :
Les manipulations dans la main se réfèrent à la capacité à déplacer un objet d’un endroit à un autre dans une MÊME main. Il existe 3 types de mouvements distincts auxquels être attentif lorsque l’enfant manipule ou fait des activités :
Les translations – des doigts vers la paume ou l’inverse.
La rotation simple – qui consiste à faire tourner un objet sur une surface plane dans un mouvement simple.
La rotation complexe – qui inclut davantage de mouvements des doigts pour faire faire une rotation complète à un objet. Dans ce type de rotation, le pouce est beaucoup plus actif.
Le shifting – il s’agit de déplacer nos doigts sur l’objet pour le prendre différemment ou pour réajuster une prise. C’est par exemple un mouvement qu’on utilise pour replacer un outil dans sa main ou pour boutonner ou déboutonner.
Les translations
Il en existe 2 types :
— la translation des doigts vers la paume : un mouvement au cours duquel on prend un objet entre les doigts et où on le transfère vers la paume de la main.
— la translation de la paume vers les doigts : il s’agit du mouvement inverse. L’objet part de la paume et est transféré vers les doigts, par exemple introduire dans un distributeur à café, une par une des pièces qu’on a dans notre main.
Le plus facile est celui « Finger-to-palm » (des doigts à la paume) :
Il s’agit, par exemple, de ramasser des petits éléments tombés par terre : nous allons en ramasser un, puis un second puis un 3ème en les stockant dans notre main. Ce sont les doigts : auriculaire, annulaire et majeur qui font remonter le butin au creux de la paume, les deux restants (pouce index) vont continuer à ramasser en pince les autres petits éléments.
Les enfants qui n’ont pas cette capacité vont ramasser en poignées ou ramasseront un par un les éléments en les posant au fur et à mesure sur la table.
Si vous savez déjà que ce mouvement ne fait pas parti du répertoire de gestes de votre enfant, commencez au plus facile.
Voici comment moi je procède en général, mais les conseils d’ergo sont les bienvenus :
-1- La première étape est de pouvoir saisir un élément alors qu’on a déjà quelque chose en paume.
Mettre une gomme dans le creux de la main de l’enfant en faisant une guidance physique (la moins invasive possible) pour qu’il la maintienne bien et posez un jeton qu’il devra prendre avec sa pince pouce-index. Mettre une tirelire à disposition peut être une astuce pour que l’enfant comprenne qu’il faut saisir le jeton et le mettre quelque part. Ce peut être utile pour les enfants à qui ne comprendraient pas la consigne de « prends le jeton »
-2- La seconde étape est que l’enfant saisisse le jeton mais enchaine directement en mettant ce jeton dans sa paume : il devra surement dans un premier temps tourner sa main légèrement vers le ciel (en supination) afin d’aider ses doigts (auriculaire, annulaire’ majeur à maintenir) à récupérer le jeton. On voit bien ce mouvement dans la vidéo ci-après.
Exemple d’activités :
Essayez de varier au maximum le matériel pour ne pas que l’enfant se lasse. De plus, il faut choisir des éléments petits de façon à ce qu’ils puissent être facilement stockés dans la paume de sa (petite) main.
Ici, on voit que sa main est déjà « pleine » et il ramasse un dernier jeton avec son pouce et son index!
Ici, le défi est plus complexe : je demande à cette jeune de me donner « tous les violets » : cette consigne implique indirectement le fait qu’elle en saisisse plusieurs et donc, qu’elle doive en stocker au fur et à mesure pour me donner le tout ensuite.
Sur les photos ci-dessous, on voit qu’elle prend les éléments petit à petit et les maintient auprès de sa paume au fur et à mesure :
On peut utiliser des petits élastiques mous de chez action, ou des petites graines, pois chiche, haricots rouges, petites perles, des petits bouts de pate à modeler ou des jetons. Le tout étant du matériel qui tient facilement dans la main et qui peut se saisir facilement avec une pince pouce-index.
Le mouvement inverse, plus complexe est le « Palm-to-finger (de la paume vers les doigts) » :
Ici, on va proposer par exemple à l’enfant de mettre les jetons dans la fente d’une tirelire mais cette fois, il va devoir prendre un lot de pièces dans le creux de la main et faire rapatrier ces pièces une par une depuis la paume vers le bout de ses doigts pour pouvoir les insérer dans la fente.
En utilisant de gros objets au début, cela facilitera la tache !
Sur la photo ci-après je me sers d’un Pop-it pour faire des lignes de couleurs de pompons. On remplit les trous ligne par ligne. Je donne 6 pompons jaunes dans le creux de la main de l’enfant et je lui demande de les mettre sur la ligne. Idem avec 6 autres jaunes que je lui donne en tas dans sa paume, idem avec les bleus … etc.
Il doit rabattre les pompons du coté radial de sa main pour le saisir avec son pouce et son index. Evidement, sans guidance, il prendrait tous les pompons dans sa main gauche et utiliserait sa main droite pour se servir en pompons un par un, stockés dans sa main gauche ! malin … Donc, afin qu’il ne s’aide pas de sa seconde main, je lui tiens!
Ci-dessous, un enfant a deux pots et doit trier les 3 pompons qu’il a dans la main en les faisant descendre un par un. C’est du tri de couleurs comme on le fait classiquement seulement au lieu de mettre les pompons en tas sur la table, on les place dans la paume de l’enfant. C’est encore très compliqué pour cet enfant alors j’oriente ses doigts de façon à ce qu’ils fassent descendre les pompons à trier :
Ci-dessous, j’ai mis dans la main de la petite fille 5 ou 6 pompons de différentes couleurs et je lui demande de les trier. Elle devra en faire « monter » un depuis sa paume jusqu’à sa pince pouce-index pour pouvoir ensuite le mettre dans la bonne case (il y a eu un loupé dans les jaunes ;-p ). Cet exercice est légèrement plus complexe que le précèdent car elle doit en plus être attentive au futur emplacement du pompon.
Ci-dessous, ça se complique. Avec une autre élève : je lui donne une poignée de jetons qu’elle devra faire monter un par un dans ses doigts pour pouvoir les présenter devant la fente et les insérer.
Là, on voit que sa pince est « bof bof » comme dirait son ergo Lauriane ! 😉 : faute d’être parvenue à remonter suffisamment le jeton jusqu’à l’index, elle l’insère avec une pseudo pince bi digitale pouce-majeur !
Autres idées : on peut varier et complexifier : on met plusieurs éléments dans la main de l’enfant et on lui demande d’en restituer une quantité donnée.
Par exemple ci-dessous, on a utilisé un dé ( ici de 1 à 3 car les éléments sont gros pour que ce soit plus facile) et on doit poser à coté du dé la quantité de pierres précieuses indiquée. On peut utiliser un dé à 6 faces (voire plus) si la taille des éléments à contenir dans la main le permet.
Dé fabriqué et pierres précieuse du coffre au trésor de chez ACTION (moins de 2€)
Et enfin, beaucoup plus difficile : on lui demande un élément spécifique contenu dans sa paume.
Ce peut être un item particulier : on met une noisette, une perle et un dé dans la paume de l’enfant et on lui dit « donne-moi le dé » et il doit manipuler les éléments dans sa paume et faire remonter à l’index afin de donner le dé demandé!
Ci-dessous, on met 3 billes de couleurs différentes dans sa propre main et dans la main de l’enfant. Ensuite, on doit donner le plus rapidement possible la couleur indiquée par le dé. Là par exemple, il va falloir intervertir le bleu et le jaune car le bleu se présente en seconde position.
Les noisettes viennent du jeu Feed Fuzzy de chez Gladius. On a joué avec 6 couleurs de noisette en en prenant qu’un seul exemplaire de chaque et en se les répartissant. En fonction de ce que le dé indique, ce doit être soit moi soit l’enfant qui met la bonne noisette.
Lorsqu’il y a des petits éléments maintenus à l’intérieur de la paume, on appelle ca « avec stabilisation » et cette compétence apparait vers 2 ans. Elle est très pratique dans la vie quotidienne. Les enfants « sans stabilisation » vont prendre des objets un par un et les poser (sur une table ou dans l’autre main) mais ne vont pas pouvoir les stocker dans la main au fur et à mesure qu’ils ramassent de nouveaux petits éléments.
Le shift
Le « shifting » correspond à manipuler des objets en utilisant le bout des doigts dans un mouvement souvent d’avant en arrière, on ajuste une prise grâce à la pulpe des doigts. Ce mouvement va impliquer par exemple le fait de plier les doigts pouce-index et de les tendre et de les replier … etc. Ce sont tous les petits ajustements que nous faisons sans avoir recours à l’autre main pour replacer un objet qui serait mal positionné.
On utilise cela par exemple pour tirer une languette (sans reculer le poignet ou le reste de la main.), pour décoller deux feuilles qui colleraient ensemble, pour étaler des cartes à jouer dans sa main, pour ouvrir le bouchon de feutre à une seule main, piocher une seule carte dans une pioche, découper une forme où il faudra faire bouger le papier en le tournant, pour ajuster ses doigts sur un crayon de haut en bas sans utiliser l’autre main, reculer les doigts sur une clef pour l’ajuster devant la serrure, ou encore quand on engage un bouton dans la boutonnière et qu’on doit ensuite le tirer à travers la fente en pinçant puis en pliant les doigts pour l’extraire de la fente, comme dans la photo ci-dessous :
L’enfant va shifter son boudin de pate à modeler en le hissant petit à petit pour le présenter sous les lames des ciseaux.
Les rotations
Rotation simple (RS) : tourner ou faire rouler un objet de 90 degrés ou moins avec les doigts se déplaçant comme une unité. (comme par exemple dévisser un couvercle de dentifrice)
Rotation complexe (RC) : tourner un objet complètement, en le retournant, et ce à l’aide de mouvements isolés des doigts et du pouce. (comme par exemple retourner un trombone). Cela va être par exemple d’écrire avec un crayon et de le retourner pour gommer sans utiliser l’autre main.
Pour solliciter ces rotations, on pourra par exemple :
– utiliser un crayon à double mine : un coté d’une couleur et l’autre d’une autre comme sur la photo ci-après (à défaut on peut utiliser un coton tige dont chaque bout serait mouillé avec une encre différente) (=RC)
– un crayon double avec un coté fin et un coté épais (Twinmarkers): ils sont plus répandus (surtout chez action) et on peut demander à l’enfant par exemple de reproduire un algorithme « fin fin épais, fin fin épais, …) (=RC)
– utiliser des « mosaïques champignons » où l’enfant doit faire pivoter avec une seule main le petit picots (voir photo ci-après) (=RS/RC)
– faire mettre des trombones sur des cartelettes plastifiées (pour construire un jeu où on devra les attraper avec une tige magnétique par exemple), l’enfant devra prendre le trombone et le retourner si il ne se présente pas du on côté (=RS/RC) (voir photo ci-après, l’article pour imprimer les cartelettes est ici)
– visser des écrous sur des vis (=RS)
– utiliser des dés qu’on devra faire pivoter dans les doigts pour retrouver une certaine configuration (voir l’article là où on fabrique gratuitement le support) (=RS/RC)
– les puzzles : où il faudra faire pivoter la pièce pour la placer correctement
– et plein d’autres encore !
Ici, le jeune (T21) ne doit pas lancer les dés (inhibition) mais les tourner dans ses doigts pour recomposer la série de nombres comme sur le modèle.
Sur les photos suivantes, j’ai bidouillé un feutre de chez action pour qu’il puisse avoir 2 mines de couleurs différentes. Je demande à l’enfant de colorier tel rond en rouge, tel rond en bleu et tel autre rond en rouge. L’enfant doit retourner son outil en se débrouillant d’une seule main.
Sur cette feuille il y a différents ronds à colorier, je donne oralement les consignes et l’enfant doit, selon les besoin, faire tourner son feutre. Cet enfant a adoré !
Détail du stylo « bidouillé » : j’ai mis un scotch illustré autour pour les reconnaitre parmi les autres feutres qui ne sont pas bicolores.
Feutre bi-mine de chez ACTION : on alterne épais/fin en faisant des algorithmes plus ou moins complexes.
Mettre des trombones sur un petit support cartonné et plastifié est un bon exercice de rotation (RC) :
Travailler avec des pièces ! : les empiler, les aligner en les ayant en paume, les retourner pour voir toujours la même face, les enfiler dans une fente verticale (type machine à café) … plein de possibles existent !
Conclusion sur les mouvements dans la main :
Souvent lors des manipulations dans n’importe quelle activités, on a une combinaison de différents gestes avec les deux mains et/ ou dans une seule main.
Par exemple : on a un lot de différents petits objets playmo dans la main et on les fait tomber tous sauf le balais qu’on veut mettre dans la main du playmobil, puis on fait migrer ce balai jusqu’au bout des doigts (car on tient le personnage dans l’autre main), on le tourne si il n’est pas dans le bon sens pour que le bonhomme puisse balayer et ensuite on l’ajuste par micro-mouvements pour l’avoir bien dans notre pince pouce-index pour pouvoir ensuite le mettre en face de la main du playmo et pousser pour que ça s’enclenche.
Et bien là, on a fait tous les « in hand » ! 😉
Ce qu’il faut retenir : si l’enfant a des difficultés importantes, il faut qu’il puisse bénéficier RAPIDEMENT et PRECOCEMENT d’un suivi ergo afin de ne pas cumuler un retard trop important. Ce professionnel pourra donner des conseils qui seront précieux pour l’avancée des autres domaines développementaux.
Comment un enfant peut-il aimer jouer aux Playmobil si mettre un personnage assis est déjà un défi trop important? Comment apprendre à tracer des lettres si déjà on ne maîtrise pas le déplacement de son avant-bras?
Donner des occasions multiples et variées de manipuler, être attentif aux gestes de l’enfant et réfléchir en amont aux activités et aux gestes qu’elles impliquent me paraissent 3 points essentiels pour soutenir l’enfant dans sa progression.
Si vous suivez ce site vous savez à quel point je suis fan de tampons ! Ils permettent plein d’activités et contournent l’écueil du graphisme parfois très couteux pour les enfants avec handicap.
Molly, une copine de Facebook m’a alertée sur la sortie de ce petit jeu « Roule tampouille » de chez Space Cow, que je ne connaissais pas en me précisant « non?? tu ne connais pas ???!! toi qui aimes tant les tampons !!! » 🙂
Dans cet article, vous trouverez des pages à imprimer qui vous permettront d’appliquer des règles simplifiées pour jouer ensuite au « vrai jeu » dans le sens où ces simplifications ne galvaudent pas la vraie règle. L’idée est comme d’habitude d’introduire petit à petit les difficultés en pensant toujours à la suite pour ne pas avoir à re-changer les règles quand l’enfant progresse.
— apprendre le tour de rôle malgré la tentation de ne pas laisser les tampons à l’autre
— apprendre à lancer un dé (un article dédié à cette compétence ici)
— comprendre une règle simple de correspondance ; on prend le tampon qui a le même animal que ce que le dé indique
— manipuler : ouvrir puis refermer le tampon
— orienter le tampon pour que l’animal ait la tête en haut
— mettre un type d’animal par enclos sans mélanger les animaux
— comprendre le joker foin : qui fait partie des règles simplifiées du vrai jeu. La face « foin » du jeu permet de prendre n’importe quel animal de notre choix. Consigne très complexe pour un enfant TND.
Dans cet article il y a deux PDF :
— PDF des adaptations ici
— PDF des feuilles vierges du jeu Roule Tampouille mais à imprimer en noir et blanc ici.
Découverte du jeu : un dé et des tampons
Imprimer la première page du PDF, prenez les tampons animaux et un seul dé.
L’enfant devra lancer un seul dé et tamponner l’animal correspondant sur la feuille en veillant à les séparer. Les élèves peuvent choisir n’importe quel enclos parmi les 5 mais devront ensuite les classer par type d’animaux sans les mélanger dans le même enclos. Pour faciliter la compréhension au départ, vous pouvez tamponner un animal dans chaque rectangle mais rapidement, il ne faudra plus faire cela car c’est un challenge en soi de parvenir à planifier quel animal on met où sans avoir d’échantillon dans chaque case.
Après une série de plusieurs lancés (vous jugerez combien) on demande à l’enfant d’arrêter et il doit ensuite dénombrer les lots d’animaux dans chaque enclos et reporter les quantités en bas de la page.
Cette première activité parait simple mais …. cela permet :
— d’apprendre à lancer un dé (un article dédié à cette compétence ici)
— de comprendre une règle simple de correspondance ; on prend le tampon qui a le même animal que ce que le dé indique
— de manipuler : ouvrir puis refermer le tampon
— d’orienter le tampon pour que l’animal ait la tête en haut
— de mettre un type d’animal par enclos sans mélanger les animaux
— de comprendre le joker foin : qui fait partie des règles simplifiées du vrai jeu. La face « foin » du jeu permet de prendre n’importe quel animal de notre choix. Consigne très complexe pour un enfant TND!!
— si vous jouer en même d’apprendre le tour de rôle malgré la tentation de ne pas laisser les tampons à l’autre
Début du placement dans le champ :
Cette fois-ci, on utilise la seconde page du PDF, il faudra imprimer une page par joueur.
Vous aurez besoin des trois dés, mais on n’utilise toujours pas les cartes avec les défis de la fermière ni les haies.
La difficulté majeure de cette étape est le fait de lancer 3 dés pour n’en sélectionner qu’un seul. Normalement, il devrait avoir compris qu’il faut grouper les animaux par familles.
Les enfants auront tendance aussi à vouloir reproduire votre grille à vous : ils ont l’habitude de devoir refaire le même et accepter que les deux grilles soient différentes est un défi en soi !
On fera ensuite le total des animaux et on doit arriver au maximum 20.
Le jeu avec les vraies règles :
La troisième page peut accueillir la règle normale. L’adulte pourra, ou non, dessiner une haie (comme sur les feuilles fournies dans la jeu) en fonction des cartes défis qu’il sélectionnera.
L’enfant pourra remiser des animaux dans l’appentis si il ne les veut pas.
L’enfant pourra réaliser un défi de Sarah la fermière : ils sont plus ou moins faciles à comprendre et je vous conseille de commencer par les cartes suivantes : « miam miam les baies », « tous ensemble » et « sœurs jumelles » qui me semblent plus faciles à comprendre, puis introduire « au coin » et « herbivores » puis tous les autres défis sauf les cartes qui ont une fourche au dos; puis, vous pourrez introduire les cartes avec les fourches qui me semblent plus compliqués.
Le calcul des points de Roule Tampouille est vraiment intéressant :
Je les ai placé tête-bêche pour pouvoir jouer face à face mais évidement, on peut découper pour jouer coté à cote.
Voici le PDF avec des feuilles normales; bien moins jolies que les originales mais qui permettent d’imprimer des exemplaires en noir et blanc et donc, de travailler intensément en ayant toujours des feuilles d’entrainement ! 🙂
Il y a tous les éléments des vraies fiches : les haies, l’étable et les codages pour les points !
A vous de jouer !! 😉
Fiche pour le jeu Roule Tampouille à imprimer en noir et blanc.
Cet article est attendu par plusieurs mamans qui grattent du pied pour avoir ce PDF avec la « bande à boutons » : vous allez enfin pouvoir l’imprimer ! 😉
Cette notion « grand » « petit » est utile à enseigner. Comme tous les apprentissages, il faudra bien présenter crescendo les difficultés afin que l’enfant avec handicap puisse appréhender au mieux cette notion.
Comme souvent, c’est une notion qui se travaille avec des objets réels, et non PAS sur images. On va par la suite faire avec des images, en maintien par exemple, oui, mais quand on l’enseigne, on manipule de vrais objets!!
Le matériel qu’on va utiliser est donc très important.
L’idéal est de trouver des objets PERTINENTS du quotidien, jouets ou non. Pour cela, faire le tour de la maison en repérant ce qu’on a en double exemplaire, qui soient strictement identiques entre eux exceptée la taille : des bouchons en plastique, des trombones, des cuillères, … il y a plein d’exemples dans la maison.
Exemple dans cette petite trousse :
Avec de la récup, on peut facilement faire une trousse comme celle-ci : un pompons rose grand et un petit, un trombone grand et un petit, un bâtonnet de glace orange grand et un bâtonnet de glace orange petit, un paquet de smarties grand et un petit, un élastique rose grand et un petit, etc. Ils doivent être, en dehors de la taille bien sur, le plus identique possible.
Exemple d’objets contenus dans la trousse.
Les classiques jeux des gobelets gigognes permettent également de manipuler des mêmes objets (car il y a des binômes de deux mêmes couleurs dans ces ensembles), de tailles différentes :
Avec ce type de matériel, il est possible de voir si l’enfant est capable de les emboiter correctement uniquement en regardant, à l’œil (avant même de tester physiquement si ça passe ou non).
Prérequis : discriminer visuellement le grand du petit.
Comme mentionné dans le début de l’article sur les centimètres iciici, on va tout d’abord s’assurer que l’enfant peut percevoir les différences de tailles. En effet, avant de les nommer ou de mettre un nom sur une taille (grand VS petit) il faut que l’enfant puisse percevoir cette différence.
Afin de « jouer » avec le fait d’apprécier visuellement les tailles, j’ai dessiné des petits boutons pour pouvoir utiliser des boutons en bois que j’avais achetés chez action (mais je suppose que ça s’achète dans d’autres magasins discounts)
Activité à créer vous-même :
Pour la fabrication de ce petit support pédagogique, il vous faudra :
– Un lot de boutons en bois (de chez Action)
– des feutres pour colorier les boutons en bois
– imprimer le PDF ci-joint
– plastifier le document imprimé.
Dans le PDF vous avez deux activités, une en grandeur réelle (pour les plus petits ou en difficulté) et une en taille réduite. Choisissez la ou les activités selon les besoins de votre élèves.
En taille réelle :
Le principe est de laisser les boutons à disposition, avec ou sans distracteur, et l’enfant doit placer DE GAUCHE à DROITE les boutons sur la bande.
Pour les plus petits, vous pouvez fixer une boulette de patafix sous chaque bouton afin qu’ils ne glissent pas une fois posés sur la bande.
Bande en taille réelle.
En taille réduite et sans « tapis de pose » : l’enfant place de gauche à droite les boutons, sans erreur dans les tailles malgré l’absence de possibilité de correspondance terme à terme directe (les boutons ne peuvent pas être mis juste en dessous car les boutons sur la bande sont plus petits que en vrai, il y a donc un décalage visuel).
Lorsque votre élève est bien à l’aise avec les activités ci-dessous, ces bandes de boutons vous serviront de nouveau pour travailler en expressif avec votre élève : voir à la fin de cet article.
En attendant, on va continuer l’enseignement avec le réceptif.
Première étape : les mots « petit » et « grand »
On choisira un seul lot de doublons qui ont une grande différence de tailles et on travaille en réceptif ; on dit uniquement le mot grand ou petit (par exemple, on ne dit pas « donne-moi le petit pompon » mais on dit « petit ») et on guide immédiatement. On a uniquement deux objets sur la table : un grand et un petit.
Comme chaque fois, on fait de l’enseignement sans erreur, on guide immédiatement.
Grand et petit (Smarties).
Grande et petite (cuillères, malheureusement pas tout à fait strictement identiques)
Deuxième étape : mettre plusieurs lots organisés
Ensuite, deux lots, bien différents entre eux que l’enfant a l’occasion de manipuler dans son environnement : ici des perles et des dés.
Dans cette étape, on va donner le nom de l’item ainsi que sa taille (et éventuellement l’article): « le grand dé », « la petite perle », « la grande perle », « le petit dé », …
ATTENTION : cette étape requière la compétence de combiner plusieurs informations. Si votre enfant est en peine, revenez à cet enseignement qui est un prérequis sans lequel l’enfant n’arrivera pas à progresser. Vous trouverez des détails dans l’article sur le début de la compréhension qui est ici.
Ici, on aura « grand rouge », « petit bleu », … et on ajoutera au fur et à mesure des réussites les mots « autour » pour obtenir une belle phrase du type : « donne-moi le grand bouton bleu ».
Troisième étape : mettre plusieurs lots désorganisés
La dernière étape est celle où on présentera les objets « en vrac ». Contrairement à ci-dessus sur la photo des boutons où ils étaient bien triés par colonnes, ils sont maintenant en vrac et l’enfant doit parvenir quand-même à retrouver la bonne cible.
Et en expressif ? comment procéder?
Pour que l’enfant verbalise grand ou petit, il faut qu’il ait un intérêt à le faire. Du coup, il faudra organiser dans le quotidien des occasions de verbaliser « petit » ou un « grand » (en lui montrant deux parts de gâteau de tailles différentes, ou un Smarties mini et un normal, la grande tablette ou la petite tablette, …) afin qu’il y ait une pertinence et un choix relatif à la taille uniquement.
Afin de travailler la verbalisation de grand/petit de façon un peu artificielle, certes, mais tout de même en expressif, nous allons reprendre nos bandes à boutons du PDF en début d’article.
La verbalisation peut se faire en langue des signes, en Makaton, en pictogrammes, ou en oralisant, selon le moyen de communication de l’enfant.
L’enfant va avoir une bande avec des éléments à placer de gauche à droite, il n’aura pas accès aux boutons et il devra donc les demander. Les orthophonistes appellent cela « en PACE ».
L’élève devra verbaliser à minima « petit rouge, grand rouge, grand bleu, … » voire même pour les plus avancés : « donne-moi/ j’ai besoin d’un petit bouton rouge, un grand rouge, … » et alors, l’intervenant donnera à l’élève le bouton demandé.
Et voilà, si vous connaissez d’autres jeux autour de grand/petit, je suis preneuse!
Pour avancer dans cette notion avec l’introduction des mesures en centimètres, c’est par ici !
Au delà de calculs savants, ce qui va nous intéresser ici c’est le coté fonctionnel de la mesure. Mesurer c’est pouvoir s’entendre plus ou moins précisément sur une taille : « c’est grand/petit comment? »
Donc, avant même de commencer à mesurer, il faut que l’enfant ait une approximation de taille en tête/vue : par exemple, qu’il puisse trier des bâtons de 4 cm et d’autres de 10 cm sans avoir besoin d’outils pour les mesurer. Il verra que ce bâton-là ressemble à celui-là car il est « long pareil » / « court pareil ».
Savoir trier à l’œil des tailles, approximativement, sans se tromper
La première étape est que l’élève ait conscience qu’il existe plusieurs tailles et que les objets sont classables selon ce critère. Avant de passer à la mesure en tant que telle, il faut que l’enfant soit capable de faire des approximations de taille sans avoir besoin d’outil de mesure. Les outils viendront aider lorsque les différences deviennent moins perceptibles à l’œil ou lorsqu’il sera utile d’avoir une mesure précise de quelque chose.
Des exercices de tris en classification de tailles comme ci-dessous vont nous permettre de voir si l’enfant a cette conscience et si il est en mesure de percevoir les différences de tailles entre les différentes versions d’un même item. On peut le faire avec de vrais objets comme des poupées gigognes ou gobelets à sérier :
Avec ce type de matériel, il est possible de voir si l’enfant est capable de les emboiter correctement uniquement en regardant, à l’œil (avant même de tester physiquement si ça passe ou non).
et ensuite avec des images comme dans l’exercice ci-dessous : le PDF est ici.
Les réglettes Cuisenaires et les centimètres :
Il s’agit d’un matériel pédagogique inventé par Georges Cuisenaires et qui sert à la base à la compréhension du nombre. Dans cet article, je les détourne pour les mesures en centimètres mais ce n’est pas du tout sa fonction à la base. Vous trouverez de nombreuses informations sur des sites pédagogiques à propos de son utilisation : dans les calculs, les compléments, les décompositions de nombres mais aussi les multiplications, les divisions, … C’est un matériel très intéressant pour l’autisme car c’est très visuel : le matériel concret aide à ensuite calculer en abstraction.
Il s’agit de petits tronçons de bois de 1cm de coté qui mesurent 1 cm (blanc), 2 cm (rouge), 3 cm (vert clair), … jusqu’à 10 cm (orange) (j’ai des 11 cm qui sont gris mais je ne sais pas d’où ils sortent …).
D’autres exercices comme ceux ci-dessous peuvent nous éclairer quant au fait d’avoir plus ou moins le compas dans l’œil : par exemple dans ces gabarits de réglettes Cuisenaires.
Dans l’emplacement vide sur l’image ci-dessous, l’enfant devra à priori s’orienter vers un marron (ou un proche de cette taille-là comme le bleu ou le orange) mais ne devrait normalement pas s’orienter vers un petit vert ou un petit rose!
Ci-dessous, on a deux gabarits identiques à gauche et à droite. C’est intéressant de demander à l’enfant de faire le premier, puis, de lui demander de remplir aussi mais en faisant différemment de ce qu’il a déjà fait à gauche.
On peut remplir le même espace avec des réglettes différentes : par exemple dans les emplacements verticaux, on a à gauche : 2 jaunes+ 1 blanc + un vert et à droite : 1 gris + 1 rouge.
Les réglettes Cuisenaires ont deux avantages :
une réglette sera toujours exprimée avec valeur entière : il n’y aura pas de millimètres, les réglettes mesurent 1 cm, ou 2 cm, ou 3 cm, … ce qui est bien pratique !
une réglette représente la mesure de façon très tangible et met l’accent sur le fait que 1 cm soit une « distance » et non un résultat, un chiffre. Ainsi, « 1 cm » c’est « de zéro jusqu’à 1 » et ce n’est pas le chiffre « 1 » sur la règle. Ca, c’est vraiment la difficulté que je rencontre avec les enfants que j’accompagne !
ATTENTION : il y a évidement un effet d’apprentissage : plus l’enfant les mesure plus il va apprendre par cœur les valeurs en fonction des couleurs. Quand ce sera le cas, l’enfant ne s’entrainera plus à la mesurer mais ces réglettes serviront à d’autres enseignements : le calcul et toute sorte de manipulations de quantités (comprendre la multiplication / division notamment).
Au début, vous pourrez proposer à l’enfant de mesurer chaque réglette séparément : c’est facile à mesurer car les réglettes se manipulent aisément et se calent bien le long d’une règle. Il faudra « juste » guider l’enfant afin qu’il comprenne que pour mesurer, il faut aligner le bord de la réglette sur le zéro de la règle.
Comme expliqué plus haut, les réglettes sont colorées en fonction de leurs tailles et les enfants connaitront par cœur leurs valeurs assez rapidement. Ce n’est pas un problème : cela va justement nous permettre de repérer si l’enfant a compris, si il est capable d’inférer une taille et ensuite, cela permettra d’anticiper des mesures de combinaisons de plusieurs tailles et permettra l’abstraction du nombre.
Voici des tableaux de mesures pour vos élèves, comme dans le PDF ci-dessous :
Puis, on pourra lui faire combiner plusieurs réglettes : « une réglette orange (10 cm) alignée avec une réglette jaune (5 cm) mesureront EN TOUT 15 cm.
Ci-dessous, on voit l’enfant qui aligne les réglettes sur le zéro le long de la règle (on a un jaune et un blanc donc : 5 cm + 1 cm).
C’est ça, la magie des réglettes 😉
Manipulation de pâte à modeler pour apprendre à mesurer des tailles précises sur demande.
Ici, j’utilise de la pâte à modeler mais on pourra le faire avec des bandes de papier, tissu, ficelles, etc, …
Dans les paragraphes ci-dessus, l’enfant devait mesurer des objets déjà existants. Là, l’enfant doit produire des items d’une certaine dimension.
Atelier pâte à modeler :
Je fais ou fais faire à l’enfant des boudins très très longs (grâce à une seringue ou une presse) afin qu’il les découpe ensuite :
Je demande à l’enfant de couper « pareil que le jaune », « grand comme le orange », … ensuite je reprends sa production et mélanges ses tronçons pour ensuite qu’il les appaire de nouveaux avec les réglettes Cuisenaires. Je préfère utiliser d’abord les réglettes Cuisenaires car je veux que les enfants comprennent que « 10 cm » c’est une distance de 0 cm à 10 cm et non un nombre tout seul.
Ensuite, comme on est plus familier avec les centimètres depuis quelques semaines, on se sépare des Cuisenaires et on utilise que les centimètres.
Il a découpé seul les rouleaux de boudins en tronçons selon les consignes écrites que j’avais données (les étiquettes qu’on voit à gauche de la photo).
L’enfant est capable de réassocier les petites étiquettes 23 cm, 8 cm, 14 cm et 4 cm :
Ici, il a d’ailleurs tout réassocié « à l’œil ». Il a juste vérifié le 8 cm qui était juste !
Celui-là, il n’est pas forcément à faire (c’était pour un enfant en particulier, mais je le mets quand-même) car les centimètres sont « grossis » :
Mesure de papier dans la BàC : https://www.autismenjeux.fr/wp-content/uploads/2024/05/BaC-mesure-regle-taille-en-Cm.pdf
Voici un PDF qui permet différents exercices :
– Si vous voulez que l’enfant trace le segment, vous donnez l’indication en centimètre et
– Si vous voulez que l’enfant mesure, vous tracez des segments et il devra inscrire la taille du segment en cm.
Sur la page 1, il y a une ombre qui permet à l’enfant de tracer droit mais si vous pensez que ce n’est pas un problème, dans ce cas, imprimez la page 2 et travailler directement sans faire l’exercice de la page 1.
Là, j’écris la mesure « 10 cm » et l’enfant doit tracer un segment de 10 cm avec la règle. L’ombre grise derrière sert de guidance pour le tracé.
Attribuer les unités de mesure aux bons outils : merci à Sandrine pour ce support !
Autres supports sur les champs lexicaux de ces unités : ici (à suivre)
Vous trouverez de nombreux supports sur les pesées, la lecture de l’heure, les euros en tapant les mots clefs dans le moteur de recherche.
D’autres PDF seront ajoutés petit à petit !
Prendre des mesures à plat, puis en relief
Mesurer du linge de maison : gant de toilette, serviette, lingette microfibre, …
Il s’agit ici de présenter de vrais objets à l’élève et de le faire mesurer.
A plat, en général, cela ne pose pas de problème : l’élève comprend rapidement et relève les côtes en centimètre en reportant sur le schéma.
Mesurer des objets en relief : des boites, des plats, des meubles, …
C’est à ce moment là qu’on voit des difficulté apparaitre. Il faut que le jeune puisse comprendre le relief sur le dessin ET il faut que l’enfant puisse positionner son outil de mesure aux bons endroits sur les objets pour relever les bonnes mesures …
J’utilise ce que j’ai le plus dans le cabinet : des boites de jeux! Pour le coup, il y en a de toutes les tailles !!
Voici un PDF vierge qui vous permettra de faire des activités autour des mesures :
Puis, des formes un peu plus complexes : des plats à four !
On commence par les comparer « à l’œil » : le plus grand, le plus haut, …
Oui, sans mesurer, on voit que celui là est plus grand !
On commence par mesurer la longueur, comme c’est une mesure à prendre à plat, c’est assez habituel.
Quant à la mesure de la hauteur, malgré le schéma, le jeune ne comprenait pas du coup comment placer sa règle : je l’ai guidé. Il a ensuite reporté ses mesures sur la feuille d’exercice.
Voici un PDF afin de travailler sur les mesures : dimensions de plats.
Ce PDF permet des activités de comparaison du type : « quel est le plat le plus haut?, quel est le plus large parmi ces trois là?, …)
(D’autres PDF plus complexes arrivent, avec des meubles, mais il faut que je termine les dessins)
Contrairement à laver la vaisselle, nettoyer une table est une activité accessible « facilement » moyennant un petit enseignement rigoureux.
Laver une table signifie : débarrasser les miettes et passer un coup d’éponge pour ôter les traces de résidus (alimentaires par exemple).
Nous, nous le faisons en un seul geste, il y a pourtant deux étapes : dépoussiérage / dégager les miettes + lavage avec une éponge humide (contenant parfois un produit)
Dans cet article, on va s’atteler à la première étape : comment enseigner le fait de débarrasser les miettes d’une surface plane !
En général, quand on fait une ligne de base (LDB = ce que fait l’enfant par défaut, avant qu’on ne lui enseigne la compétence en question) et qu’on demande à l’enfant « lave la table » en tendant une éponge, l’enfant prend l’éponge et brasse dedans comme un essuie-glace toutes les miettes par terre !! 😉
Votre élève fait ça? bon, bah cet article est pour vous !
Pour l’enseignement « laver une table », on va utiliser un chaînage-avant en apprenant à l’enfant à ramasser les miettes car on ne veut pas se retrouver en même temps à lui enseigner l’aspirateur 🙂
Vous aurez besoin :
– d’une table/bureau/plan de travail,
– d’une éponge sèche
– d’éléments à pousser (gros puis de plus en plus petit et enfin de la semoule)
On étale les éléments sur la table (si possible en dehors de la présence de l’enfant) et on donne la consigne : « lave/essuie/nettoie la table ».
A) Première sous-étape : regrouper les éléments en tas au centre la surface.
On part d’un plan de travail avec les éléments répartis comme ci-dessous.
et on veut obtenir ça :
Si l’enfant est en mesure de comprendre une guidance imitative, on peut lui expliquer et lui montrer ce qu’on attend de lui, on lui montre comment rassembler la semoule au milieu de la table en un petit tas. Puis on réétale la semoule et c’est à son tour de faire pareil.
Si l’enfant ne peut comprendre une telle consigne, on va faire comme suit EN SE TAISANT :
On trace un cercle sur la table et on va guider la main de l’enfant pour pousser les éléments dans ce cercle. Ce sera notre première étape à travailler.
On va guider physiquement cette compétence en estompant petit à petit jusqu’à ce que l’enfant le fasse seul et en estompant également le cercle petit à petit.
Cette compétence ne demande pas de motricité fine mais fait intervenir le mouvement du bras, de l’avant-bras et du poignet. Il faut également que l’enfant sache traverser la ligne médiane. Si votre élève est en difficulté sur le geste, demandez conseil à un ergothérapeute.
Ensuite, il n’y a plus de cercle et l’enfant prend l’habitude de faire un petit tas central (toujours sans guidance verbale : le SD doit être la saleté sur la table) :
Pas si facile de regrouper en « tas » !
B) Deuxième sous-étape : poussez les éléments vers le bord de la table, dans une boîte
Une fois que les éléments sont regroupés, on va pouvoir les pousser vers le bord de la table. Je conseille vraiment de commencer cet enseignement avec une boîte pour que l’enfant puisse être en réussite. Parvenir à disposer sa main comme il faut est vraiment complexe, comme on le verra après donc le faire avec une boite permet de ne pas surcharger l’enfant.
L’élève va devoir coordonner ses deux mains qui font des actions différentes :
– sa main non dominante qui maintient la boite au bord contre la table et
– sa main dominante qui tient l’éponge et pousse les éléments dans la boîte.
PLUS la boîte sera petite, plus l’activité sera complexe. Il va falloir donc réduire la taille de la boîte petit à petit jusqu’à obtenir une boîte dont la taille s’apparente à la taille d’une main.
Une grosse boite large à bords haut.
Ici le « goulot » de la boite se rapproche de la taille d’une main, le jeune pousse les éléments en groupes pour tomber dans la boite.
Ici, avec un autre enfant qui a renversé des perles à repasser lors d’une activité de pesée. Pas évident de viser la boite !! pourtant je pensais que ça ne lui poserait pas de problème !
Avec cette boîte ronde, la surface d’ouverture fait la taille d’une paume de main. Prochaine étape : on fait tomber dans la main!!
C) Dernière sous-étape : retenir les saletés dans le creux de la main et aller jusqu’à la poubelle.
Alors cette étape est la plus compliquée : j’ai eu bien des surprises avec les enfants que j’accompagne.
Cela demande à l’enfant de mettre sa main parallèle au bord de la table, de mettre la paume vers le haut, de serrer les doigts et de creuser le milieu de la main pour faire un petit ceux qui servira de récipient. Si votre enfant est en difficulté, il faudra demander conseil encore à votre ergo.
J’ai crée un petit jeu préliminaire avec des animaux : il faut les attraper pour ne pas qu’ils tombent par terre !!
Avant de pouvoir récupérer des petites miettes volatiles, on s’entraine avec des petits animaux parce que c’est plus facile à réceptionner. L’enfant doit positionner sa main comme sur la photo ci-après et moi, je pousse les animaux avec l’éponge et je dis « attentioooooonnnnnn » et l’enfant doit placer sa main et la faire coulisser au bon endroit pour rattraper les animaux en péril. Au début vous poussez les animaux un par un et ensuite par deux puis par petits groupes. L’idée est que l’enfant y parvienne sans peine en augmentant petit à petit.
Ici, l’enfant a le paquet d’animaux sur les genoux et il doit positionner sa main pour sauver les petits que je pousse vers la falaise 🙂
Si et seulement si l’enfant maitrise ce sauvetage de petits animaux un par un, on pourra lui faire faire avec des petits éléments qui sont plus difficiles à contenir dans une main (comme ci-dessous : des petits jetons, des graines ou de la semoule) :
Ici, le jeune gère ses deux mains : celle qui tient l’éponge et celle qui est contre la table prête à accueillir les jetons.
Ci-dessous, le jeune refait toute la chaine de comportement attendu : il a regroupé en un seul tas, il pousse ce tas vers sa main et met le contenu de sa main dans le pot de jetons derrière. Youpiii !
Et là, la méga classe : idem mais avec de la semoule (on voit que je touche légèrement sa main) qu’il va apporter jusqu’à la poubelle !
Pour que cet enseignement s’installe vraiment, il doit être entrainé régulièrement, dans différentes situations et lieux variés. Je reprécise encore une fois que l’enseignement de ce chainage doit se faire EN SE TAISANT : l’éducateur ne doit RIEN verbaliser.
Nous, même si nous ne connaissons pas les termes : « crumbs, sponge, ou wiping » nous sommes capables de ramasser des miettes sur une table dans un pays anglophone !
On peut bien entendu enseigner « miettes », « ramasser », « éponge », etc avant cet enseignement, ou en parallèle ou après, mais le vocabulaire ne doit pas être utilisé pendant l’enseignement des gestes car ce sont deux enseignements distincts.
Une grille de procédure à côter sur cet enseignement sera mise ici ultérieurement, le temps qu’elle soit revalidée par une autre copine 🙂
Vous vous rappelez de Coco Candy? et bien ce petit jeu de cartes est de la même famille 😉
Kézao est un basique à voir dans son sac de travail : un jeu que je considère « universel » dans le sens où il est très adaptable et peut servir aussi bien à du tri de couleurs qu’à des taches avec des consignes plurielles et des négations, et même des taches avec des consignes à inverser (type fonction exécutives).
Kézao est un jeu de cartes qui ne nécessite ni l’écrit, ni le verbal et c’est un support super pour travailler plein de petites notions.
J’aime le fait que les règles soient simples (et encore plus simplifiables si on choisit les dés couleur-simple) et que les dessins ne fassent pas bébé !
Comme je reçois des enfants grandissant, j’aime leur proposer des choses un peu plus « ado » tout en restant sur des notions relativement simples pour pouvoir quand même s’amuser.
Ce jeu va permettre de comprendre le : « avec », le « avec et avec », le « avec et sans », et le « sans et sans »/ »ni ni ».
Il est composé de cartes avec des illustrations très colorées ainsi que de 5 dés :
– 2 dés avec des ronds de couleur
– 2 dés avec des ronds de couleur-barrée
– et un dé FACULTATIF qui va nous mettre le bazar dans tout ça ! je ne conseille pas de l’utiliser avec les petits ou avec les jeunes « trop » en difficulté.
Le principe du jeu est simple :
On choisit 2 dés parmi les 4 du jeu (on peut en prendre un seul au début pour simplifier le jeu) et en fonction du résultat, on se défausse de cartes qui présentent (ou ne présentent pas) les critères du dé. Plus ou moins de couleurs apparaissent selon les cartes donc selon les cartes que nous avons nous allons pouvoir choisir stratégiquement des dés plutôt dans la négation ou au contraire dans le critère positif. A noter qu’il existe un dé (facultatif!!) qui embrouille tout : les règles du dé pourront être inversées !
Pour préparer le jeu et être sure que l’enfant comprenne bien, on s’entraine un peu avec un cadre maîtrisé avant de présenter le jeu dans sa forme originelle. Je me sers donc des cartes et des dés pour façonner l’enseignement.
Les étapes avant de jouer
Si vous êtes avec un enfant petit ou en difficulté, je vous conseille de « vérifier » sa compréhension des dés.
A) La présence d’une seule couleur :
Avec un seul dé, on présente une série de 7 cartes face visibles sur la table et l’enfant devra sélectionner la ou les cartes avec ce critère de 1 couleur.
Les cartes sélectionnées doivent comporter du orange.
Les cartes sélectionnées doivent comporter du rouge.
B) La présence de deux couleurs (et non une des deux) :
Ci-dessous, je présente deux couleurs sur les dés-positifs (ceux sans les croix) par exemple vert et violet. Il faut que l’enfant comprenne qu’il faut que les DEUX couleurs soient présentes sur la cartes et non une seule. C’est la première difficulté : comprendre qu’il s’agit d’un « ET » et non d’un « OU ».
Les cartes sélectionnées doivent comporter du rouge ET du bleu.
Les cartes sélectionnées doivent comporter du vert ET du bleu.
Toujours pareil mais ici j’ai ajouté le mot écrit (c’est un enfant lecteur) : le jeune doit VERBALISER puis mettre dans la boite uniquement les cartes qui contiennent du vert et du violet. Les autres restent sur la table. Cette présentation est déjà proche de la future règle du jeu.
Autre présentation pendant une partie afin que l’enfant puisse verbaliser « avec du jaune et du bleu »
C) L’absence d’une couleur :
En général, c’est difficile. Il va donc falloir le travailler afin que ce soit fluide avant de pouvoir le faire dans des conditions naturelles de jeu.
Les cartes sélectionnées NE doivent PAS comporter de rouge.
Les cartes sélectionnées NE doivent PAS comporter de bleu.
D) La présence d’une couleur et l’absence d’une autre :
Comme ci-dessus, je pose quelques cartes à traiter. Une carte ira dans le bac si et seulement si elle contient une certaine couleur et ne contient pas une autre !
Ici, l’enfant devra sélectionner des cartes qui contiennent du jaune mais sur lesquelles il n’y a pas de vert.
E) Et enfin, des cartes « ni ni » qui devront exclure deux couleurs :
Même principe que ci-dessus, l’enfant doit sélectionner dans le bac des cartes qui n’ont, par exemple, ni la couleur bleue, ni la couleur rouge.
Les cartes sélectionnées ne doivent comporter NI bleu, NI rouge.
Les cartes sélectionnées ne doivent comporter NI bleu, NI jaune (avec les petits mots écrits pour un lecteur pour que le « ni ni » lui rentre bien dans le cerveau 😉 )
Les cartes sélectionnées ne doivent comporter NI orange, NI rouge.
Le vrai jeu avec les règles complètes
Une fois ces exercices préparatoires effectués, l’enfant aura compris les dés et vous pourrez jouer en aménageant plus ou moins. Personnellement, j’aime jouer avec les cartes ouvertes posées devant soi, plutôt que dans sa main, cachées. Cette disposition permet de vérifier aussi chez l’autre son jeu et permet de se corriger et de jouer ensemble.
Libre à vous d’utiliser le dé « qui met le gros bazar » : il est évidemment intéressant et plaira beaucoup aux copines neuropsy qui me lisent mais exceptés deux ou trois enfants du cabinet, je ne prendrai pas le risque de les embrouiller alors qu’ils ont bien automatisé une règle et qu’ils sont heureux de jouer de manière fluide.
Mais pour les TSA légers et les TDAH, go go : le dé rend les parties beaucoup plus « fun » et permet de ne pas se reposer cognitivement !! 🙂
Et vous, vous l’avez aimé?
J’aime beaucoup cette activité car c’est rendre utile des compétences souvent enseignées de façon isolée.
Faire un inventaire, c’est dénombrer mais c’est surtout s’organiser pour et dans ce dénombrement. Donc, fonctions exécutives à fond : planification, anticipation, flexibilité, inhibition, maintien attentionnel, etc !
Cette compétence fait partie des « basiques » demandés en ateliers pour les jeunes avec handicap, mais c’est également une compétence qui peut s’avérer fonctionnelle pour « checker » une liste d’aliments disponibles dans un frigo, un ensemble d’affaires de piscine prêt dans un sac ou encore un lot de vêtements préparés dans une valise (en il y a/ il n’y a pas ou en quantités).
Cet enseignement concerne les enfants qui savent compter jusqu’à 30 (mais pas forcément plus) et qui savent interpréter un tableau à double-entrée. Vous trouverez beaucoup d’activités pour entrainer le tableau cartésien sur ce site (cf moteur de recherche).
Cet article sera complété petit à petit en fonction des besoins des jeunes que j’accompagne !
Les premières étapes
Dans ce PDF (attention, il a été complété le 16/06/24) : vous pourrez imprimer les pages qui vous intéressent selon le matériel dont vous disposez : pingouins de Learning Resources (40€), Connectors de chez Action (3€) ou Maillons de chaine (30€ en Learning Resources ou 3€ chez Temu), ou pinces à linge, ou pompons, ou bouchons en plastique, …
La première étape donc va consister à dénombrer méthodiquement, ligne par ligne, selon la couleur.
Au début, il va s’agir de comptabiliser un seul type d’items. Mieux vaut utiliser des vrais objets : c’est plus fonctionnel et plus agréable pour les enfants qui pourront s’organiser dans leur activité. Si cela vous semble accessible à l’enfant, on pourra lui faire utiliser la calculatrice afin qu’il fasse le total. En général, l’utilisation de la calculatrice en fin de dénombrement pour obtenir la somme totale est très motivante!
Attention, il va être important à cette étape de gérer la quantité « zéro » quand il n’y a pas la couleur représentée. Cette étape est primordiale afin de ne pas fausser les résultats. Il faudra que l’intervenant présente à l’enfant des opportunités de côter « 0 » dans sa grille d’inventaire ! En général, lorsqu’un enfant est confronté à l’absence d’une couleur, il s’arrête et attend. Il faudra lui apprendre à gérer cet écueil en écrivant « 0 » à la ligne correspondante.
La difficulté de l’exercice pourra être modulée en fonction de la présentation de l’exercice. Si on donne une seule page d’inventaire, qu’il n’y a qu’un seul type d’items et que les items sont déjà pré-triés (par couleurs par exemple), l’exercice sera facilité.
Si il s’agit encore d’un inventaire à un seul type d’items, mais qu’on laisse l’enfant trier lui-même (par couleurs, comme ci-dessous), l’exercice sera déjà plus complexe. Dénombrer et s’organiser pour le dénombrement représentent 2 TACHES et non plus une seule et cela multiplie donc la difficulté!
Ici, l’enfant a trié lui-même les pingouins pour pouvoir les dénombrer. C’est une organisation nécessaire avant de pouvoir dénombrer afin de limiter les risques d’erreurs. Avant l’enseignement, cet enfant dénombrait directement dans la caisse sans extraire les pingouins et donc, il les comptait ad vitam aeternam … ;-p
Ensuite, on pourra donner au jeune deux inventaires présentés en même temps, mais sur deux pages différentes avec 2 caisses contenant chacune des items (ici : une caisse de connectors et une autre caisse de pingouins). L’enfant devra quand même trier par couleurs pour chaque type d’item.
L’étape d’après sera de tout mélanger dans une même caisse: l’enfant devra trier par items et par couleurs (ou l’inverse si il est plus à l’aise!) : trier les items (les connectors d’un cote et les pingouins de l’autre) et ensuite retrier chaque groupe par couleurs.
Ensuite, on pourra prendre un inventaire-double avec des connectors et des pingouins sur la même fiche d’inventaire. Il faudra que l’enfant soit à l’aise avec le tableau à double-entrée encore en plus !
Sur la photo ci-dessous, vous pouvez voir un enfant s’organiser autour des quantités en grammes. Il doit mesurer combien de grammes de perles il y a dans la boite A, dans la boite B, etc. Il doit ouvrir les contenants, verser dans un autre contenant pour faire la tare, noter la quantité en gramme qui est inscrite sur la balance, remettre les perles dans le tupperware qui ferme et remiser la boite pour en prendre une autre.
Evidemment, l’enfant doit être à l’aise avec les pesées pour faire cet inventaire, sinon, le multitâche sera ingérable !
Il a voulu également écrire également la quantité de perles sur chaque boite.
Une seconde étape va être de pouvoir « jongler » dans l’interprétation de ces chiffres
Ces tableaux vont nous permettre également de mettre du sens sur des mots mathématiques et de rendre concrètes des formules telles que :
– combien en tout / au total ?
– combien de pingouins rouges ? combien de maillons rouges? combien de rouges en tout (donc pingouins + maillons) ?
– combien de pingouins au total ? combien de maillons au total ?
Généralisation de la compétence
Vous pourrez trouver d’autres inventaires dans cet article consacré aux Playmobil. ATTENTION, ce sont des inventaires plus complexes que ci-dessus!
Il sera question de répertorier les Playmo par leur couleur de cheveux (noir, blond, roux, brun) ou leur âge (bébé, enfant ou adulte) mais aussi, avec des propositions négatives : le fait de porter une jupe ou non, d’être une femme ou non, …
Exemple d’inventaire par couleurs de tenues en bas : il faudra que l’enfant tolère de compter une jupe bleue avec un pantalon bleu dans la même catégorie des « bas bleus ». Ceci pose particulièrement problème pour les jeunes avec autisme !
Suite à ces exercices, on pourra travailler sur des mesures plus complexes comme des lots d’items (5 boites de 12 feutres) ou de l’argent (4 pièces de 2€, 5 billets de 20€, … avec le total d’argent en tout).
Tasolutionautisme propose un PDF bien sympa sur les inventaires (8€) qui peut être une bonne suite à ces exercices pratiques !
Ci-dessous, vous pouvez voir quelques extraits où on aperçoit la progression crescendo jusqu’à des inventaires de plus en plus complexes. Ce sont 54 fiches « digestes » qui peuvent donc être présentées une par une chaque jour afin de travailler petit à petit sans dégouter le jeune.
Personnellement, je n’aime pas ça, mais c’est comme la piscine : ça plait aux enfants et c’est une source d’apprentissages infinis alors finalement, on se dit qu’on va faire un effort et on partage des moments d’enseignements chouettes avec des OBJECTIFS PRECIS !
Si vous êtes éducateurs/trices, quelques soient vos cibles, elles seront (presque) TOUTES enseignables via de la pâte à modeler !
La pâte à modeler a l’avantage de pouvoir être utilisée pour le travail de compétences diverses, des plus basiques au plus complexes : l’imitation motrice, la coordination œil-main, coordination bimanuelle, le tonus du bras et de la main (j’ai eu bien des surprises avec certains enfants là-dessus), la capacité à dissocier les doigts, et le bénéfice sensoriel : le plaisir de tatouiller et l’intégration sensorielle avec massage (beaucoup d’enfants du cabinet ont les doigts crispés, gravent dans le papier tellement la force appliquée est excessive, …)
Hé oui, la pâte à modeler permet de travailler la motricité, évidement, mais aussi le visuospatial. Elle permet de faciliter ensuite certains mouvements que l’enfant aura à réaliser, par exemple en cuisine, une fois plus âgé et plus largement l’utilisation de la pâte à modeler permet la planification de tâches (pour faire une forme complexe il faut l’appréhender mentalement en petites formes faciles qu’on associe). Et évidemment, on peut travailler les volumes, les quantités, les tailles et plein d’autres choses !!
Voici donc un article dédié à la pâte à modeler où on verra en transversal plein de petites activités sympas à faire quelque soit le niveau de l’enfant.
Quelques conseils pratiques :
Afin de ne pas se retrouver avec une sorte de marron-caca-d’oie, je vous conseille de n’utiliser qu’une seule couleur de pâte à modeler à la fois.
Petite remarque : la Play Doh est comestible, donc si un enfant vous regarde en faisant mine de la manger, ne prêtez pas attention, si il en mange, ce n’est pas grave et cela évitera de tomber dans la recherche d’attention incessante qui entravera l’activité. Je dirais que 1/3 des enfants au cabinet me font le coup 😉 et finalement, ils préfèrent rapidement faire l’activité correctement ce qui est au final bien plus rigolo !
Si vous avez des mangeurs de pâte à modeler incorrigibles, vous pouvez opter pour des pâtes à faire soi-même avec des matières clairement comestibles mais elles ne se conservent que quelques jours.
Chez action 1.49€ les deux pots de pâte à modeler de la marque Play Doh ! Pas de raison de se priver. En la rangeant en faisant un cylindre compact pour limiter les surfaces accessibles à l’air, elle se conserve des mois.
S’approprier le lexique des formes à modeler
Le lexique à utiliser va dépendre du niveau de l’enfant. Pour la forme boule, on pourra utiliser « boule » ou « rond » ou « sphère », pour un boudin on pourra utiliser « saucisse » (qui est souvent utilisé par défaut par les enfants), « boudin » (que personnellement, je préfère), ou colombins » (je n’utilise jamais ce mot car je le trouve peu transposable dans la vie …)
Pour les non-verbaux, voici une petite grille que je viens de dessiner :
En général, je commence ces activités en modelant moi-même les formes et demande à l’enfant de les trier en « boules » VS « boudins « puis, avec la négation : « boules » VS « pas boules ».
Tri avec images : boudins VS boules
Boudins VS boules
Boules VS non boules
et dans l’autre sens ; « donne-moi une boule » ou « donne-moi un boudin » avec les formes triées dans des bacs, puis quand c’est ok, avec les formes en vrac.
Pour les enfants verbaux, on pourra également leur demander « c’est quelle forme? » et attendre une réponse verbale. Si votre enfant est non verbal, vous pouvez utiliser les pictos ici.
Commencer à modeler des formes basiques
Acquérir les gestes simples pour modeler les formes basiques
Pour pouvoir faire des petites sculptures représentatives, il faudra que l’enfant maitrise quelques formes basiques : les boudins, les boules, les galettes, les J, les C etc.
On essaie de faire des boules tous les deux, avec un chaînage arrière :
Il roule avec le bout des doigts.
Il roule dans ses paumes de mains (je ne sais pas comment ça s’appelle)
On fabrique des boudins : les courts peuvent être roulés avec une seule main mais les longs boudins devront mobiliser les deux mains !
Modelage de boudins à la chaîne.
Hop, coordination bimanuelle avec mouvements synchrones !
Les galettes : boules écrasées avec la paume :
Différentiation des doigts et pression:
On peut également trier les petites et les grosses ou encore les classer par ordre de grandeur. On pourra ensuite dire « on fait que des petites-petites-minuscules » et l’enfant devra les modeler avec uniquement 2 doigts.
Selon les formes enseignées, les procédures d’enseignement vont pouvoir varier, par exemple :
– des spirales en chaînage-arrière: on commence l’enroulé et l’enfant continue, c’est en effet plus facile à continuer qu’à commencer.
– des boules en chaînage-avant : il fait une sorte de « crotte » de pâte et on peaufine en reroulant pour une boule parfaite. 😉 pour que ce soit plus « satisfaisant » ensuite une fois combinée avec les autres formes.
Avec des outils
En général, les enfants aiment bien utiliser les outils « des grands ». Pour faire des empruntes, tout peut être utilisé. Voici des exemples en vrac de matériel utilisé en fonction des cibles :
Les champignons pour la pince et éventuellement la sériation
Des cure-dents dans la PàM pour les quantités et toujours la pince au passage.
Force exercée : en ramassant des petits bouts de PàM en veillant à ne pas les écraser !
Idem : maîtriser sa force avec une pince-infirmière.
Coordination œil-main : on enfonce un cul de crayons dans le centre d’une boule (déjà formée).
Utilisation des deux mains : une avec la fourchette qui ramasse et une qui maintient le récipient pour faire ensuite frotter le contenu de la fourchette sur le bord du bol et faire tomber la boulette de PàM si elle colle à la fourchette.
Avec une seringue : force des doigts et on obtient un magnifique boudin pour former des courbes pour « dessiner » ou pour « écrire » des lettres /chiffres !
Les ciseaux à PàM (qui ne coupent pas mais peuvent pincer fort) et des ciseaux-loop (qui eux coupent « pour de vrai ») :
Utilisation du couteau : pour apprendre à couper en sciant et non en « hachant » comme le font souvent les enfants. Il faut alors mobiliser son bras et non son poignet. On puet varier les types de couteau pour trouver celui qui sera le plus adapté et permettra à l’enfant d’être en réussite dans ses coupes :
Les assemblages pour former des dessins
Il va s’agir de prendre les éléments qu’il nous faut et de les agencer de façon à former des formes plus complexes.
Il y a donc plusieurs difficultés qui vont se cumuler :
– l’identification des pièces nécessaires : comprendre la forme comme étant composée de plusieurs petites unités, en boules, droites ou courbes. Cela sollicite la planification de tâches.
– le modelage des pièces : il sollicite la motricitéet la représentation visuelle.
– la disposition des pièces : c’est à dire les disposer les unes par rapport aux autres. Cela sollicite la représentation spatiale.
Pour faire des formes complexes, on peut : soit assembler plusieurs boudins droits, soit courber un boudin plus long. Selon les enfants, il faudra guider différemment.
Planification de ce dont on a besoin pour faire le carré : quatre boudins !
On place nos boudins préparés aux bons endroits sur la carte-modèle.
L’enfant a reproduit la forme » flèche » sur le modèle.
L’enfant a reproduit la forme à côté. On note qu’il a joint les extrémités du boudin en les orientant dans la même direction plutôt qu’en les soudant tête-bêche.
Un exemple pratique :
Voici l’exemple de la construction d’un soleil avec un enfant : à la base il disposait du modèle du soleil et rien d’autre pour la ligne de base (=évaluation de ce que l’enfant sait faire, sans guidance ni rien, afin de voir si il sait ou non produire le comportement attendu). Le centre ainsi que tous les rayons ont été formés antérieurement, il ne reste « plus qu’à » assembler les morceaux car c’est cette partie qui m’intéressait.
Tout se passe bien quand il doit mettre à gauche, puis …. il n’y parvient plus, passage de la ligne médiane impossible et il ne tente pas d’utiliser sa main gauche non plus. Je dessine donc des rayons de soleil (au crayon craie) afin qu’il comprenne où et comment les placer. Du coup, il a repris des boudins et a fait ça :
Bon alors du coup, on a repris les basiques : orienter des boudins verticalement, horizontalement, avec guidances visuelles et environnementales derrière + petite guidance physique, puis estompage des différentes guidances. J’ai dessiné une série suffisamment longue pour qu’il y ait un croisement de la ligne médiane …
Quelques productions avec modèles (du PDF ci-joint) :
Dans le PDF, vous trouverez des formes simples avec des modèles qui se complexifient petit à petit.
Selon la motivation de l’enfant ainsi que ses compétences visuospatiales, motrices et en planification, il faudra adopter un enseignement en chaînage avant (pour avoir des belles formes à assembler) ou en chaînage arrière (pour qu’il fasse « seul »). Voici quelques exemples de production des enfants !
Notez encore une fois qu’on peut utiliser différents types de chainages lors de ces enseignements et que ce sera à moduler en fonction de l’enfant et des cibles :
Le lapin : finition des yeux avec la pointe d’un crayon !
Ci-dessous, des exemples d’utilisation de PàM dans d’autres cadres :
Boudins de délimitation afin que l’enfant ait un retour sensoriel pour colorier l’intérieur d’une forme.
Formation de lettres avec des boudins de PàM : avec un support ou sans, selon le niveau de l’enfant :
Avec les supers lettres de chez « Tout pour le jeu »
Mathématiques : partages et divisions
J’aime beaucoup utiliser la pate à modeler avec les plus grands pour comprendre le partage. L’utilisation de cette pâte permet de diviser une quantité « 1 », ce qui n’est pas possible avec des éléments en plastique usuellement utilisés dans les activités mathématiques (les jetons, marrons, pingouins, et autres).
Comme d’habitude, ce qui va être important, c’est le sens, la compréhension de ce qu’est le partage et la division. Trop d’enfants qui « font des divisions » n’ont en fait rien compris à ce que ça signifie réellement, alors dès qu’il faudra comprendre pour résoudre un problème, ils ne seront plus en capacité de la faire. Si l’enfant n’a pas compris, il fera « bêtement » ses calculs à l’école mais cela ne lui servira à rien dans la mesure où il ne pourra pas le transposer sur une « vraie » situation. On privilégie donc la compréhension « dans la vraie vie » au calcul « savant ».
On découpe des disques à l’aide d’emporte-pièces, on fait des boudins ou d’autres formes et on va faire des parts en découpant avec un couteau :
On repère que déjà, répartir des cercles sans les croper, c’est pas facile !
On partage des entiers (boudins, galette, boules, …) : on a 28 croquettes et 4 animaux, combien ont-ils chacun?
Ensuite, des problèmes du type : on a 3 tartes et 2 personnages : une chacun, ok et après, que peut-on faire avec l’élément « en trop »? on le coupe en deux. Ils ont chacun 1 et un autre morceau coupé (en deux).
Diviser pour que chacun des 3 lapins aient la même quantité : le partage est différent si on partage une saucisse ou si on partage une tarte ! ils sont trois alors on fait 3 parts.
Idem, en coupant en quatre parts, des boudins et des galettes :
Ensuite, il doit se débrouiller pour qu’il y en ait pour tout le monde, c’est lui qui partage selon le nombre de convives à régaler :
Très bien, deux lapins et une tarte, donc on coupe en deux et les deux en auront !
Deux copains arrivent, il y en a deux supplémentaires et toujours une seule tarte? OK, on coupe en 4 !
On se centre un peu sur des découpes « précises » de cercle, ce qui n’est pas évident, reconnaissons-le …
Puis, on regarde de plus près ces fameuses découpes, séparément, et on les nomme : entier, demi, tiers, quart, …
Trier des « morceaux », puis des activités du type : « donne-moi 2 quarts », donne moi ça » (et on montre l’écrit : « 1/4 »), « où est 1 quart? », « qu’est-ce que c’est? (réponse « 1/4)
Souvent, les jeunes connaissent bien leurs tables de multiplications : retenir par cœur un résultat n’est pas le plus compliqué pour des enfants qui ont l’habitude d’entrainer leurs mémoires (comme c’est le cas souvent dans le handicap). Cependant, ils n’y mettent souvent aucun sens ! Or apprendre les tables de multiplication si les jeunes ne comprennent pas comment les utiliser, ça ne sert strictement à rien.
Il faut donc COMMENCER par leur faire comprendre ce qu’est la multiplication et en quoi elle peut être bien utile et économique cognitivement.
Vous trouverez sur ce site des supports qui peuvent aider à introduire la notion d’additions réitérées : par exemple dans l’exercice où il faut faire des paquets de X items :ici, ou encore dans l’article ici sur les barrettes Montessori ; je trouve que ces barrettes se prêtent particulièrement bien à la compréhension de la multiplication.
L’important n’est pas le résultat, mais bien de comprendre ce que cela signifie.
Afin de comprendre, essayez de passer le plus possible par la manipulation : des sachets, des tas, des tours, des boîtes, …
Le matériel avec la BàC : Des papillons et des bocaux
Afin de gagner un peu en abstraction, j’ai dessiné des bocaux et des papillons pour qu’un de mes élèves comprennent l’idée de « lots » dans lesquels il y a plus ou moins de quelque chose. Raisonner par lots, c’est être capable de faire tantôt le focus sur « l’extérieur » (le bocal, le sac, la rangée, le carton, la boite,…) tantôt sur « l’intérieur » (les bonbons, les billes, les salades, les livres, les crayons) et donc, c’est être au clair sur le vocabulaire qui est souvent mal connu des enfants avec autisme (un paquet, un sac, un lot, une rangée, un groupe, une équipe, …) et être capable de switcher d’un focus à un autre (contenant vs contenu).
J’ai commencé par cette fiche où il est question de bien regarder les papillons DANS les bocaux afin de s’habituer à bien regarder l’intérieur. C’est une étape très très facile pour un enfant qui en est à travailler les multiplications !
Ensuite on rentre dans le vif du sujet : il va s’agir de mettre une quantité de bocaux avec un certain nombre de papillons à l’intérieur. Les fiches « dénombrement de bocaux ET de papillons » peuvent être réalisées :
avec les « étiquettes-bocaux » : cette étape va vous permettre de voir si votre élève a bien compris. Si il n’y parvient pas, revenez à de la vraie manipulation avec des objets comme expliqué ci-dessus.
avec les « étiquettes-résultats » : qui sont pour le coup moins intéressantes mais qui permettent quand même de faire le lien entre des configurations de bocaux et un résultat TOTAL.
Avec les étiquettes-bocaux
Avec les étiquettes-résultats
En parallèle ou à la suite des exercices dans la boite à compter, on peut réinterroger des équivalences sur des quantités totales de papillons. Ainsi, on peut voir que 2×1 papillons c’est pareil que 1×2 papillons parce qu’au final, en tout, on aura 2 papillons.
Vous pouvez également utiliser les bocaux librement pour de multiples activités :
mettre une quantité de bocaux telle que 2 bocaux de 4 papillons et demander à l’enfant : « combien de bocaux? » « combien de papillons en tout? »
mettre une quantité de bocaux identiques et demander de poser le calcul en addition réitérée puis en multiplications
faire l’inverse : dire : « 4 bocaux de o papillon » (ou plus abstrait : « 4 bocaux sans papillon ») et l’enfant doit le matérialiser avec les étiquettes bocaux et doit écrire l’opération « 4×0 papillon ».
Combien de bocaux? combien de papillons en tout ?
« Explication » de l’addition réitérée et la multiplication.
Ecrire l’opération par rapport à ce que l’on voit : 4 bocaux de 3 papillons (et non 3 bocaux de 4 papillons!!)
Il sera également intéressant de la mixer avec d’autres formes de représentation, comme les barrettes Montessori par exemple :
Le matériel : Interlocking Base Ten de chez Learning Resources
Dernièrement, j’ai investi dans un matériel Learning Resources appelé « Base Ten ».
Attention, il existe différentes versions, il vaut mieux acheter la version avec les petits carrés qui s’accrochent entre eux car c’est justement cette caractéristique qui va nous permettre de faire des groupes.
J’ai préparé des cartes d’initiation avec un dessin des tours de cubes.
Ceci va nous permettre, encore une fois, de comprendre le multiplicateur et le multiplicande : 3 X 5 cubes est différents de 5X3 cubes (même si au final on a la même quantité de cubes …)
Ce support à imprimer peut évidement servir avec d’autres matériel que vous pourriez avoir : d’autres kit de base ten (comme celui-ci de chez Tout pour le jeu ici) mais aussi, tout simplement, avec des cubes (mathlinks ou simples cubes en bois). Le tout est que l’enfant comprenne bien que « 3 x une tour de deux cubes » va vouloir dire : une tour de deux cubes et encore une tour de deux cubes et encore une tour de deux cubes.
Ensuite, on construit « sans filet » : l’enfant doit écrire ce qu’il voit comme « tours ». Il y a 5 tours avec 2 cubes = 5 x 2 ( = 10 mais ça, c’est vraiment pas l’important ici !!)
Il y aura une suite à cet exercices avec des petits problèmes « racontés » comme : « 3 tours de 4 cubes », « 4 rangées de 2 cubes », …
Vous trouverez d’autres exercices sur le site (taper « multiplication » dans la barre de recherche du site), notamment grâce aux barrettes montessori qui permettront de bien discriminer « 3×4 » et « 4X3 » ! ici.
Il faut que l’enfant soit bien à l’aise avec les manipulations de quantités pour comprendre la multiplication, à fortiori quand la multiplication sera à extraire d’un énoncé comme c’est le cas dans un problème de mathématiques par exemple.
D’autres exercices viendront … n’hésitez pas à repasser !
J’ai découvert récemment ce jeu qui a moins d’un an : Coco Candy, créé en 2019 par une petite maison d’édition française. Il m’a tout de suite attirée : petit jeu, petit prix et principe bien visuel et accessible au handicap!
Un jeu qui combine observation, attention, contrôle inhibiteur, flexibilité mentale, mémoire de travail et planification ! 😉 le tout sans accès au langage requis !
J’ai été conquise par la simplicité des règles et du matériel : un lot de 54 cartes recto-verso qui peut s’emporter partout. C’est bientôt les vacances, ca tombe bien ! Le principe : retrouver dans un ensemble de cartes une carte ayant des caractéristiques précises.
Chaque carte présente une face avec 8 éléments et un dos avec une consigne à respecter. Les consignes apparaissent comme suit :
La zone verte : présente le ou les 2 éléments qui doivent apparaitre sur la carte. On commence par les cartes simples en ôtant les double-consigne vertes dans un premier temps.
La zone rouge : présente l’élément (il y en a toujours qu’un seul) qui NE doit PAS figurer sur la carte.
Le jeu adapté : découverte du matériel et des règles
Afin de faire comprendre le principe du jeu et m’assurer que l’enfant comprend bien la règle, je fais un petit entrainement.
ATTENTION : comme pour toutes les adaptations de jeu, il faut veiller à NE PAS galvauder la future règle du jeu.
Par exemple, si votre enfant risque d’être en peine, il ne faut PAS prendre une carte et lui faire chercher les éléments verts et les éléments rouges sous prétexte que cette version du jeu sera plus facile. Oui, ce sera plus facile mais n’aura aucun intérêt : la négation a sauté et si vous voulez la réintroduire après, l’enfant aura un effort énooooorme à produire pour y parvenir car il devra inhiber votre ancienne règle galvaudée.
Faire cela peut tout simplement empêcher votre élève de jouer normalement un jour.
Une bonne adaptation, c’est une adaptation qui permet d’aller tout doucement, étape par étape, vers les vraies règles du jeu en question. Sinon, tous les jeux se valent …
Je le précise car c’est quelque chose que je vois souvent !
Je vous propose donc ci-après une introduction qui va permettre de progresser et d’aller vers les règle établies par Laboludic.
Pour commencer, je présente à l’enfant un lot de cartes avec la face des 8 éléments visibles et une carte consigne (verticalisée). J’ai posé une croix rouge pour appuyer la négation car les enfants du cabinet ont l’habitude de ce symbole. L’enfant doit sélectionner les cartes (présentées en ligne bien organisée pour l’instant) qui répondent aux critères en les mettant dans la boite, les autres restent sur la table.
Ci-dessous, le jeune devait donc sélectionner les cartes sur lesquelles il y a un bonbon bleu et un bonbon rose MAIS pas de fraise !
Assez rapidement, je fais sélectionner qu’une seule carte à l’élève, il doit la prendre pour la mettre dans la boite, puis ôter l’autre pour la mettre près de lui et enfiler la nouvelle carte dans la fente pour continuer à jouer. Cette gymnastique lui permettra de comprendre la suite du jeu et comment enchainer les carte-consignes.
Le jeu originel
Donc, une fois que l’enfant a compris, on peut jouer « normalement » : la croix rouge n’est plus nécessaire et les cartes peuvent être présentées en vrac, comme il se doit dans la règle du jeu originelle.
Et vous savez quoi ? du coup, avec ce jeune, j’ai pris une belle pâtée !!! 🙂
Les parties sont rapides et se prêtent donc bien à une utilisation en cabinet ou simplement en activité intermédiaire dans un programme d’enseignement plus intensif.
Ce jeu ressemble au jeu tête de pioche (article ici) mais est clairement plus attrayant et les consignes sont plus explicite visuellement, je trouve.
Il permet de travailler les fonctions exécutives dans tous les sens : une fois que le joueur a trouvé une carte qui correspond aux critères demandés, ce joueur gagne la carte-critère qui se retrouve défaussée et retourne la nouvelle carte sélectionnée qui va présenter les nouveaux critères à respecter et ainsi de suite …. la planification et l’organisation travaillent afin de garantir la fluidité du jeu !
Enfin, il est possible aussi de faire intervenir du langage dans un second temps, une fois que l’enfant a bien compris la négation « en visuel ». Après un petit travail sur le vocabulaire gourmand : « bonhomme, donut, chocolat, bonbon rose, ananas, … » il sera possible de créer des cartes-écrites pour travailler avec des indices rédigés, comme par exemple : « avec une banane et une fraise et sans chocolat », etc .