Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Planification, Visuo-spatial

Windy Woody

Un jeu assez original : Windy Woody de chez Piatnik.
Il est composé d’un plateau évolutif en fonction de la difficulté recherchée, de deux dés (on peut en utiliser qu’un seul …), de cartes nœuds (qui servent de points) et de 6 cartes vêtements en noir et blanc.

Jeu de société WINDY WOODY - LudoVox

L’idée est de suivre des yeux le fil du cerf-volant afin de répondre à des consignes.

Ce que j’apprécie particulièrement c’est qu’il travaille une notion assez peu exploitée dans les jeux du commerce : la poursuite oculaire.
De plus, il est très facilement modulable : il peut être facilement découpé en unités plus faciles et de ce fait, offre une progression toute douce au besoin.
Enfin, le jeu propose de faire une règle du jeu, puis une autre et enfin de combiner les deux et laisser le dé choisir si on joue d’une façon ou d’une autre ! là, on est vraiment la flexibilité mentale à fond !

 

On lance le dé, on obtient une couleur, on suit le fil du cerf-volant de cette couleur jusqu’au petit personnage : ensuite, selon la version de règle choisie :

  • Version couleur cerf-volant : on doit trouver le vêtement de la couleur en question
  • Version couleur manquante : on doit trouver le vêtement qui correspond à aucune couleur du cerf-volant
  • Version les nœuds : on doit regarder les nœuds des deux cerf-volant qui correspondent à la couleur du dé et trouver le vêtement commun aux deux personnages!
  • Version combinaison : on combine les trois et on joue avec le second dé qui nous dit quelle versions jouer !

 

Windy Woody » sklep GryPlanszowe.pl « gry dla dzieci inne - cena, opinie

Pour commencer avec un enfant très en difficulté

  1. Commencez tout simplement par pointer un vêtement sur un petit garçon de la carte personnage et demandez à l’enfant de pointer la carte de l’habit correspondant. Déjà, on s’assure que l’enfant sache faire cette correspondance
  2. Ensuite, si l’enfant y arrive, on recule encore d’un cran et on lance le dé, trouve le vêtement de cette couleur puis, montre le vêtement noir et blanc qui correspond.
  3. Puis, on lance le dé, on regarde les cerfs-volants, on descend le fil (avec aucune carte intermédiaire au début, comme sur la photo), on retrouve l’habit qui correspond à cette couleur et on montre le vêtement noir et blanc qui correspond en le nommant.
  4. Bref, on continue comme ça jusqu’à la règle du jeu expliquée dans la boîte.

 

Ensuite

On pourra ajouter des plaques de cartons et rendre ainsi plus compliquée la recherche des éléments.
On jouera avec les dés de façon à rendre les règles complexes et changeantes.

 

Windy Woody est une belle suite à mon petit jeu que j’avais crée à partir du loto cherche et trouve de chez Vilac, que vous trouverez ici.

Publié dans Ecrit, Matériel générique, Motricité fine, Pré-graphisme

Crayons ardoises Woody

Petit post sur le matériel : crayon Woody de chez Stabilo. Il semblerait qu’il change de nom et il devient depuis peu Stabilo Markdry.
Ils se trouvent dans les grandes surfaces.

Pourquoi ce Woody est-il particulièrement bien pour les enfants que j’accompagne ?
– car il est gros et facilité la prise tri digitale des enfants en apprentissage de l’écrit : dommage qu’ils ne soient pas triangulaires … mais c’est déjà pas mal !
– car il est « silencieux » et sans odeur, ce qui est important pour certains enfants hyper sensibles
– car il est gras et ne nécessite pas d’appuyer fortement pour marquer le support
– car il permet d’écrire à l’infini sur des surfaces lisses en permettant d’effacer au besoin
– car il est aquarellable et permet donc de travailler également avec de l’eau pour d’autres effets.

 

Particulièrement connu pour être utilisé sur le Velléda, ce stylo est très agréable à manipuler.

Ces stylos sont beaucoup plus pratiques que les feutres Velléda qui s’émoussent, sèchent, déclinent rapidement compte-tenu de ce qu’ils subissent avec les enfants? De plus, les feutres Velléda classiques ne s’effacent pas toujours très bien, surtout sur les supports plastifiés.

On peut effacer les tracés de ce crayon avec un chiffon humide, et hop, il n’y a plus du tout de trace ! Personnellement, j’aime beaucoup aussi le fait de laver la surface avec un peu d’eau sur un chiffon : cela permet d’apprendre à nettoyer.

Le gros avantage de cet outil est qu’il permet de tracer sur des feuilles plastifiées. On a donc une possibilité d’écrire à l’infini SANS ABIMER les feuilles plastiques : pas de traces ou d’auréoles colorées lorsqu’on efface.

   

Bref, une super astuce, et bonne nouvelle, de plus en plus de couleurs viennent compléter les classiques « noir, bleu, rouge, vert, jaune » du début et il existe maintenant des beaux violets, roses, etc. 😉

Publié dans Compréhension, Dénombrement, Fonctions exécutives, Langage, Logique, Maths, Mémoire de travail

Des supports sur le thème de Pâques

Tout comme pour la période de Noel, voici des activités autour du thème de Pâques. Chaque année, j’ajouterai des petits supports pédagogiques pour varier.

Compréhension écrite ou orale :

Comprendre la négation

Avec un seul œuf, puis plusieurs.
Une affirmation est donnée, il faut cocher si c’est vrai ou faux en regardant l’illustration à droite.

Pour aller plus loin

Si vous pensez que c’est facile pour votre élève, vous pouvez faire comme pour le support des sapins de Noel : vous pouvez imprimer, plier verticalement sur la ligne du milieu et coller. Ensuite, vous découpez et plastifiez pour obtenir une activité qui travaillera les fonctions exécutives

L’objectif ici est de solliciter la mémoire de travail : prêter attention à ce qu’on lit, le maintenir et cocher la bonne réponse.

Présentez à l’enfant la carte côté consigne : il doit lire, retourner la carte et cocher vrai ou faux.
Attention, quand l’enfant lit, il ne faut pas reformuler (sinon on évalue sa compréhension orale) il faut le laisser se débrouiller avec ce qu’il a lu.

Dénombrement de 1 à 6 œufs :

A imprimer en A4 ou en 2 pages par feuille pour un format plus petit.
Vous pouvez au choix, mettre un velcro à l’endroit indiqué ou bien laisser l’espace vierge pour que l’enfant écrive. Si vous avez plusieurs élèves, je vous conseille de mettre une boulette de Patafix pour pouvoir soit faire coller des étiquettes, soit faire écrire l’enfant avec un crayon woody.

En fonction des étiquettes disponibles, vous pourrez faire varier la difficulté.

Pour le PDF, cliquer sur l’image :

Joyeuses Pâques à tous !  😉

Publié dans Aide à la création de supports, Apport théorique, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Mémoire de travail

Au commencement de la négation …

En fonction des enfants et des acquis qu’ils ont, il peut être intéressant d’aborder la notion de négation de différentes façons.
Afin de mettre le plus de chance de notre côté, j’aime bien essayer de multiples manières et dans cet article, je vais tenter de vous présenter des petits ateliers/ matériels pour y parvenir.

Depuis quelques années, l’expression : « le cerveau ne comprend pas la négation » est entendue partout. Celle-ci est notamment beaucoup utilisée en « pédagogie douce » pour dicter des conseils tels que « il ne faut pas dire à un enfant « ne cours pas » mais « marche » », « n’aie pas peur » mais « rassure-toi », etc.
Bien évidemment (et heureusement!) ce n’est pas vrai, le cerveau traite la négation et le langage permet de l’exprimer mais ce sont les images mentales qui ne peuvent être représentées en « anti-images ». Pour se représenter la négation nous sommes donc obligés de penser « la chose », puis de lui accoler une expression de la négation du type une croix, un astérisque, un « non », etc.

Le cerveau comprend la négation mais … cela lui demande un surcout cognitif, c’est moins « neuroergonomique ».

Pour les enfants avec difficulté de compréhension, il sera plus « facile » de s’affranchir de la négation dans les consignes que l’on veut claires, cependant, à un moment, il faudra que l’enfant parvienne à appréhender et à comprendre un énoncé, oral ou écrit, même exprimés sous une forme négative. Cela demande un certain niveau d’abstraction et il faudra comprendre non seulement le « non » dans le sens « non je ne veux pas » ( ex : « non biberon » = je ne veux pas de biberon » qui est rattaché à un mand ABLLSR F10) du « non » dans le sens non-existence de (ex : « non biberon » = ce n’est pas un biberon mais c’est un verre, rattaché à une dénomination ABLLSR G23).

D’un point de vue pratique, par exemple, quand on travaille le « est-ce que c’est X? » en montrant un objet, il faudra être vigilent quant à l’objet qu’on utilisera.
Par exemple, si on montre à l’enfant une tablette et qu’on lui demande : « est-ce que c’est + objet? » on a une forte probabilité que l’enfant nous réponde « oui » quelque soit l’objet verbalisé en fin de phrase. Et inversement, si on montre un crayon par exemple, et qu’on commence à verbaliser « est-ce que c’est + objet? » l’enfant va répondre non car il nous exprime « non je n’en veux pas de ton crayon ! »
Ca parait être une lapalissade mais en fait, dans la pratique j’ai souvent vu cet écueil dans l’enseignement du « oui, c’est + objet » ou « non, ce n’est pas + objet ».

C’est donc une notion très importante pour la compréhension orale et écrite mais néanmoins très complexe.

Dans cet article, il va s’agir de comprendre un état « objet » VS « non objet » et non de répondre « oui / non » quant à l’état d’un objet, comme c’est le cas dans cet article là.
J’espère que vous me suivez ….  🙂

 

La négation au sens de « X » et « non X », au sens de « X » versus « Y »

Déjà, comme toujours : du tri !!

Ci-dessous, on voit le tri de vert clair VS vert foncé ou encore le tri de 5 couleurs différentes, chacune bien séparée dans une case. Parfait, ca ne pose pas de problème !

Sur les photos ci-dessous, il s’agit de trier les « X » d’un coté et les « non X » de l’autre, (en l’occurrence « les bleus » d’un coté et les « non-bleus » de l’autre) cela signifie qu’il va falloir accepter de mettre des « non X » différents ensemble dans la même case !
Aïe …. pour la plupart des enfants avec autisme, c’est déjà un beau challenge :  il va falloir travailler la tolérance pendant un moment avant qu’ils ne parviennent à accepter de mettre ensemble des différents.

   

Remarque : du bon usage de la croix d’exclusion

Parce qu’il est « impossible » de matérialiser « l’absence de », on utilise communément la croix rouge pour le signifier. C’est « le » symbole de la négation par excellence : il est très répandu et assez clair. Dans le matériel orthophonique, neuropsy ou scolaire, la négation est une croix rouge sur un objet …  faute de mieux certainement ….

Cependant, il faut enseigner que « croix »= « absence » car cela ne va pas de soi …. la croix ne l’aidera pas à comprendre, comme on le pense souvent, dans la mesure où le symbole « croix » est à apprendre autant que le concept de négation ….
Du coup, dans mes activités, j’alterne entre une croix sans rien en dessous (sur la photo 1) et une croix sur l’objet (sur la photo 2) car je ne sais pas ce qui sera le plus clair pour l’enfant. Quand on a un picto « couleur bleu barrée », il y a quand-même la couleur bleue qui est très présente et qui peut induire en erreur. J’utilise aussi rapidement le « O » (zéro) car en fait, il est assez parlant quand même …. Si vous avez des références d’études,  idées ou remarques, je prends !! 🙂

Ci-dessus, sur les photos, on voit du tri de couleur mais évidemment, on doit aussi le faire avec des « chiens » VS « non chien » (donc mettre des vaches avec des cochons, avec des poules, etc.) ou des « rayures » avec des « non rayures » et donc mettre des pois avec des carreaux avec des unis  (le PDF ici peut être utilisé à cela) ou encore des catégories complètes, ce qui va être encore plus complexe « mettre des véhicules (donc des objets déjà différents entre eux) VS des non-véhicules (avec des parties du corps, des outils, des formes, des ustensiles de cuisine, etc. vous trouverez des lexiques disponibles ici)

 

ATTENTION DIGRESSION :
Je glisse ici que souvent, les sons sont travaillés de cette façon dès la maternelle : les « j’entends A » VS « j’entends pas A » !! Pour la plupart des enfants, c’est certainement accessible mais pour les enfants en difficulté, il s’agit de torture 😉 .
Déjà il faut que l’enfant puisse comprendre qu’on attend de la comparaison de son (il n’est pas habitué car c’est le commencement des sons), puis écouter sur demande (et non récupérer ce qu’on a passivement entendu), puis  préserver en mémoire le son pour ensuite parvenir à le trier en  » X » VS « non X », on comprend bien que les pauvres, nous risquons de les guider longtemps. Afin d’alléger un peu la charge cognitive, on peut déjà le faire trier en « j’entends A » VS « j’entends O », VS « j’entends U » ….

La négation dans le sens « objet » versus « absence de l’objet »

Dans ce PDF : « Cartes de manipulation pour un/zéro/aucun/pas de », j’ai rédigé une page de petits conseils sur comment le mettre en place.

Il faudra au final que l’enfant connaisse l’intégralité de ces formes de négation : zéro, sans, aucun, pas de, ni ni … je conseille de les travailler un.

Par exemple : placez vos 3 cartes avions (dont la vierge, évidemment) ALEATOIREMENT et demandez à ce que l’enfant vous donne :

  • « pas d’avion »
  • « un avion »
  • « sans avion »
  • « deux avions »
  • « zéro avions », etc …

Même si on ne travaille pas la numération, j’ai mis « zéro fourchette », « une fourchette » mais aussi « deux fourchettes » et « trois fourchettes » de façon à ce que l’enfant ne sélectionne pas par l’exclusion. Du coup, les consignes sont plus variées : »donne 2 fourchettes », « donne 4 fourchettes »,  » donne zéro fourchette » (ça, c’est notre cible!!)
On verra que la verbalisation « pas de fourchette » risque de donner le comportement « donner 2 fourchettes » car on entend « de/deux » qui sont très proches phoniquement. Donc si c’est le cas on accentuera « PAS de fourchette » en insistant sur le « pas » et en prononçant tout bas « de ».

Ensuite, on pourra changer le vocabulaire de façon à faire comprendre que « zéro » c’est aussi « sans », « aucune » et « pas de … »
Soyez patient … et guider tout de suite quand vous êtes en phase d’apprentissage car c’est très compliqué et il ne faut pas que l’élève défile ses réponses.

Quand on parle, l’enfant entend « blablablabla fourchette blablabla » alors il va falloir lui faire comprendre qu’il faut se concentrer sur ces « fioritures » autour du mot car c’est là que se trouve l’indice. La difficulté est que lorsqu’on entend « zéro/ sans / aucune fourchette, on entend fourchette!! » or l’enfant va devoir l’inhiber pour que lorsqu’il entend « négation + item », il cherche un « non-item ».

 

Documents avec des propositions à cocher.

J’ai essayé de faire le plus simple possible : des dessins avec un vocabulaire très connu, une structure épurée et une réponse en cochant (pour limiter le coût de l’écrit). Sur le support plastifié, vous pourrez donc faire cocher les réponses avec un crayon gras lavable (type woody). Si l’élève est non lecteur-scripteur, ce n’est pas grave, vous pouvez lui lire les propositions. Le PDF est ici.

Remarques à propos de ce document :
Vous pouvez les imprimer et les plastifier SANS les découper au début. Cela sera peut-être plus facile pour l’enfant car je respecte une sorte de difficulté croissante. Ensuite, vous pourrez couper pour donner les bandes-cartes aléatoirement.
Ces bandes-cartes pourront plus tard être traitées dans les OCR (voir l’article consacré qui viendra d’ici peu) c’est-à-dire imprimées en étant pliées en deux avant d’être plastifiées de façon à être répondues de mémoire !!  😉

 

Les jouets-nounours (plus facile) :

Les véhicules (légèrement plus complexe) :

Niveau avec une croix bleue : le plus facile, on coche tout simplement ce qui est sur l’image.
Ces premiers exercices ont pour objectif de familiariser avec la consigne mais doivent être faciles, sinon inutile de continuer plus loin.

Niveau cartes sans croix ni éclair : on introduit l’absence de la chose.

J’ai pris le parti de commencer à représenter l’absence par « zéro » (au lieu de choisir « non », ou « pas de » ou « sans », ou « aucun », …) car souvent, les enfants que j’accompagne possèdent déjà un début de dénombrement.

L’idée-clef est que c’est le dénombrement 0, 1, ou 2 qui va aider l’enfant à comprendre l’absence grâce à « zéro ». Et ensuite, on lui fera comprendre « simplement » que aucun/sans/ni ni/non/… sont pareils que « zéro ».

Mais peut-être que ce zéro n’aidera pas l’enfant avec lequel vous travaillez. Auquel cas, vous pourrez tenter via « pas de … » qui est , je pense le mot de la négation le plus répandu pour un enfant.
Bref, on s’adapte !  😉

Niveau cartes avec éclair : là, ça commence à se corser !

Ici, l’élève va rencontrer une dissonance cognitive. Jusqu’à présent, les mots écrits correspondaient aux images présentées mais là, dans les cartes avec des éclairs, ce n’est plus le cas.
Par exemple, ci-dessus on a l’image d’une voiture.
A la proposition « un bateau », pas de problème comme pour les cartes avec des étoiles, il sait que ce n’est pas un bateau et donc, il ne cochera pas la proposition « un bateau ». Mais il va être contraint à cocher « pas de bus » alors qu’il n’a pas vu de bus mais il n’y a pas « rien », il y a un bateau. C’est sur ce genre de « détails » que l’enfant risque de coincer …

 

Pensez à travailler ces « petits » mots outils souvent négligés :  beaucoup VS peu, seul VS plusieurs, un VS tous, objet VS rien, … qui seront importants pour la compréhension orale et écrite.

 

Documents avec des formes à colorier

Toujours pour travailler les « pas », « X et Y », les ni ni etc. Voici un document-support d’enseignement.

Le PDF regroupe des cartes-consignes et des cartes-formes. Demandez à l’enfant de choisir une forme de son choix, par exemple, il choisit le cœur.

Ensuite, sélectionnez une carte-consigne facile (couleur unie par exemple), l’enfant doit alors colorier selon la consigne. Ensuite, introduisez des négations avec « pas » (les mieux comprises en général) et avec des plusieurs couleurs,  puis avec des ni ni ni.

 

Ci-dessous, avec un enfant avec qui on a déjà souvent travaillé ce concept, donc, il est plutôt performant !

On continue avec les autres, il a plutôt bien compris sauf quelques guidances. Alors après, on les remet bien par paires pour vérifier :

Dans l’exemple ci-dessous, je lui fais deux propositions : il doit me donner le bon coloriage parmi les deux.
Pas facile car on voit les trois couleurs écrites (bleu, vert et rouge) mais la présence des ni ni ou et va faire toute la différence entre les deux choix.

 

On peut également le faire à l’oral et demander de donner le « ni vert, ni bleu » et l’enfant doit me donner le rouge malgré la tentation de me donner le « vert » ou le « bleu » qu’il entend « de ma bouche ».

Ce modeste PDF prépare le début des exercices du type « je lis je fais » que j’aime beaucoup.

Le PDF est ici.

 

Pour aller plus loin …

Vous trouverez d’autres articles sur la négation en tapant « négation » dans le moteur de recherche du site, il y a par exemple un article « pas sans aucun ni ni » avec des cartes très simples à classer ici, et des jeux tels que Torteliki peuvent vous faire travailler la négation d’attributs (article ici) ainsi que tous les qui-est ce ou encore des jeux tels que tête de Pioche (article ici)  ou Tricogito objets (ici) .

Vous trouverez également de nombreuses activités sur ces notions dans l’article sur le super matériel pédagogique : « un menu bien épicé » ici

A l’occasion, je ferai un article sur « Ni ni l’ourson » de chez Mot à mot dont j’avais adoré le titre (facile comme jeu de mot, mais trop mignon)

Publié dans Aide à la création de supports, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Lexique - vocabulaire, Vie quotidienne

C’est mouillé/sec, chaud/froid, propre/sale, plié/en tas et froissé/repassé

Ces notions sont souvent confondues par les enfants avec handicap. Ce vocabulaire fait pourtant partie de la vie quotidienne et est important à connaître car est utilisé fréquemment.

Le seul moyen de le travailler efficacement est de le travailler en milieu naturel, le travailler sur image de prime abord n’a aucun sens !!
Vous verrez en plus, les enfants adooooorent ! 🙂

Le matériel :

Il n’est pas compliqué :
— des bassines identiques
— des lingettes : il faut qu’elles soient toutes identiques (ou toutes différentes) afin que la vue n’aide pas, et il faut que leur aspect physique ne varie pas trop en étant mouillées. Vous pouvez utiliser une vieille serviette de toilette blanche (Emmaüs) que vous couperez en petits carrés identiques de 10X10cm par exemple. Il en faut au moins une quinzaine.
— de l’eau.

 

Le « mouillé » versus le « sec »

Les enfants confondent souvent mouillé/sec avec propre ou sale. Confusion peut-être due au fait que ce soit souvent travaillé ensemble dans les petits jeux de contraires du commerce.

Comme tout nouvel enseignement, on guide directement (vu que l’enfant ne sait pas inutile d’attendre)

En plus du matériel décrit ci-dessus, il vous faudra : — mouiller la moitié des lingettes, préparer 2 bassines avec une lingette mouillée et une sèche déjà dedans.

  • Je mets une lingette mouillée dans la main de l’enfant et lui fais bien saisir pour qu’il ressente (voir photo ci-dessous à gauche) et je dis « mouillé » et je lui fais mettre dans la bassine des « mouillées » avec une guidance physique puis en estompant. On traite tout le paquet comme ça. Sur la photo du centre, on voit que l’enfant parvient à trier dans guidance physique, on perçoit une légère différence de couleurs dans les lingettes car celles mouillées sont vraiment trempées! Sur la photo ci-dessous à droite, on voit le tri avec des différences moins marquées donc moins visibles à l’œil nu et dans un autre contenant.

      

  • On peut également mettre des bassines pleines de lingettes et demander à l’enfant « donne mouillé » / « donne sec ». On voit ci-dessous que les mouillées baignent dans l’eau 😉 au moins le retour sensoriel est là ! Puis, on estompe en mettant moins d’eau …
"Donne mouillé" --> l'élève me donne une lingette mouillée
« Donne mouillé » –> l’élève me donne une lingette mouillée  

 

Là c'est un jeune qui a voulu ajouter de l'eau sur ceux mouillés ... au moins il a bien associé l'idée !
Là c’est un jeune qui a voulu ajouter de l’eau sur ceux déjà mouillés … au moins il a bien associé l’idée !

Le « chaud » versus le « froid »

Souvent, c’est un concept qui est travaillé avec des images de glaces ou de soleil … donc faire un tri visuel d’un retour sensoriel extéroceptif ou tactile , d’un ressenti global…
Nous adultes, nous ne nous rendons pas compte que le fait d’associer une glace à quelque chose de froid demande un bon niveau d’abstraction et implique qu’on parvient à se représenter la glace et à en extraire une caractéristique physique non-visuelle : le froid.

Ici, j’ai néanmoins voulu adopter une représentation visuelle de ce concept : j’ai opté pour le thermomètre avec du bleu et avec du rouge.
Déjà, parce que le thermomètre renvoie à la température (bah oui …) et le codage de couleurs est celui utilisé sur les mitigeurs, pour les tuyaux, et la distribution d’eau en général. Ce repère peut être utile à connaître dans la vie lorsqu’un jeune veut se faire couler un bain, par exemple.
Il m’a donc semblé utile d’associer ce visuel rouge/bleu au retour sensoriel de la main chaud/froid.

Le matériel :

En plus du matériel décrit ci-dessus, il vous faudra : — de quoi chauffer et de quoi refroidir. ;-p
Ici, je mouille les lingettes et je les essore : je mets une moitié au congélateur et l’autre moitié dans le micro-ondes 30 secondes. Le matériel est prêt !

Comme pour mouillé/sec, on guide directement puisque l’enfant ne sait pas.

Comme ci-dessous, je propose les activités dans tous les sens :

  • L’enfant trie en chaud / froid des lingettes que je lui donne une par une :

  • Ici, je pose deux lingettes sur la table, une froide et une chaude. Je pose les mains de l’enfant sur ces lingettes et je demande à l’élève : « donne chaud » / « donne froid ». On peut faire faire cet exercice à l’enfant les yeux fermés également.

  • Ci-dessous, j’ai formé une bande de lingettes aléatoirement chaudes ou froides et j’ai demandé à l’enfant de mettre le bon pictogramme sur chaque lingette (cet enfant a adoré faire ca!)

 

 

 

Le « propre » versus le « sale »

En plus du matériel décrit ci-dessus, il vous faudra : — de quoi tâcher : (de la boue, du maquillage, du feutre lavable genre woody !)

Idem que ci-dessus : en réceptif, en expressif, en matching, …

Ensuite, afin de consolider cet enseignement, vous pourrez travailler sur images (PDF en fin d’article) :

Bon appétit ! ;-)
Bon appétit ! 😉             (euhh … c’est pas chez moi, hein !)

Le « en pile/ plié » versus le « en tas »

C’est une compétence que je n’aurai pas pensé à travailler avant d’avoir des jeunes qui vieillissent. En fait, on s’aperçoit que lorsqu’on travaille le linge ou le rangement, il est important pour un enfant de comprendre et de savoir « mettre en pile ». Autant empiler des lego ou des boîtes de jeux peut être facile, autant empiler des t-shirts l’est moins !! Or toute la vie on utilise la compétence de transporter du linge d’un point A à un point B et de le poser délicatement à l’endroit voulu.

Après avoir demandé à l’enfant d’empiler des choses dures (légo, cubes en bois de mêmes tailles, boîtes de jeux de mêmes tailles, boîtes de jeux de tailles différentes, …) on peut commencer les choses plus souples telles que : des mouchoirs en papier, des lingettes, des dosettes souples de café, des chiffons microfibres, des serviettes de toilettes, des pantalons, des t-shirts, etc.

En tas versus en pile
En tas versus en pile

Et voilà une chouette technique pour mettre des dosettes souples dans une boîte à dosettes : on empile, on enfile la boîte dedans, on retourne et on met le couvercle.

Ici, toujours avec nos lingettes, c’est pour moi le plus facile à empiler avant des choses vraiment souples !

   

 

 

Les subtilités pour aller plus loin :

  1. Pensez à utiliser les qualificatifs au masculin ET au féminin. L’enfant doit s’habituer au fait , que « chaude = chaud » et « froide = froid » et surtout que « sec » = « sèche » (il sont très différents à l’oreille).
  2. Notez également que ces exercices sont faits ici en traitant les deux extrêmes mais il peut être intéressant également de placer ces notions sur un continuum avec le vocabulaire associé : brûlant / chaud / froid / glacé.
  3. Il faudra évidemment travailler ces mêmes notions sur d’autres supports : de la vaisselle propre ou sale, mouillée ou sèche, de vrais vêtements, et tous les types de surface afin de bien ancrer ces notions et que cela puisse devenir fonctionnel pour l’enfant.

 

Outils papiers :

Voici le PDF avec « sale/propre » et « plié/en tas » (mouillé/sec/chaud/froid » étant non visuels, ils n’y figurent pas) :

Merci à mes petits mannequins qui ont assuré !

Publié dans Aide à la création de supports, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Lexique - vocabulaire, Mémoire de travail, Planification

Des supports sur le thème de Noël

Pour une fois, cet article est construit autour d’un thème et non pour l’enseignement d’une compétence en particulier.

Voici donc en vrac les supports autour de Noël, tous les niveaux confondus. Je rajouterai tout le mois de décembre des activités au fur et à mesure que je les construis  😉

 

Tailles des boules et descriptions : jeux variés

Ce PDF permet de trier les boules par tailles,  grande ou petite mais également, par motifs, par formes, par paires, ….
Grâce aux petites cartes associées, votre élève pourra aussi s’initier à la capacité de description.
On peut également séparer les grandes des petites boules et s’en servir comme d’un qui-est-ce. On étale alors toutes les grandes boules sur la table, un joueur pioche un modèle de boule dans le tas des petites et il doit ensuite répondre par oui ou non aux questions de l’autre joueur afin de deviner la boule qu’il a pioché. On retire ou retourne les boules au fur et à mesure qu’elles sont éliminées.

Autres exemples de possibilités en vrac :

Trier les petites boules VS grosses boules
Trier les boules par paires identiques
Trier les boules par paires identiques
Sélectionner les déclarations vraies des fausses.
Sélectionner les déclarations vraies des fausses.

 

Pour obtenir le PDF, cliquer sur l’image :

 

 

Graphisme autour de Noël

J’ai dessiné des boules, l’objectif était qu’il puisse y en avoir pour tout le monde : donc des gros bords pour les débutants et des plus petits bords. Il y a également des boules vierges pour reproduire les motifs de la page 2 ou encore pour que les plus créatifs puissent décorer leurs propres boules !

Les créations peuvent aussi être plastifiées une fois décorées par les enfants pour décorer le sapin  🙂 Pour se faire, percer et glisser une ficelle pour former un lien.

 

Boîte à compter des Pères-Noël et des lutins

l’objectif est de retrouver le même parmi des cibles relativement semblables :

     

Mémorisation (ou dénombrement, selon l’enfant) des boules de Noël

L’objectif ici est de solliciter la mémoire de travail : prêter attention à ce qu’on lit, le maintenir et produire !

Présentez à l’enfant la carte côté consigne : il doit lire, retourner la carte et faire de mémoire ce qui lui a été demandé.
Attention, quand l’enfant lit, il ne faut pas reformuler (sinon on évalue sa compréhension orale) il faut le laisser se débrouiller avec ce qu’il a lu.

L’enfant peut tracer au crayon Woody ou au feutre Velléda les boules à dessiner, il peut également placer des pompons dessus.

 

Lexique de Noël

Avec les cartes images en 3 exemplaire, pour faire des activités diverses :

  • Associer les 3 images semblables non-identiques
  • Travail en réceptif
  • Travail en réceptif
  • Travail en textuel
  • Travail en transcriptif, …

Attention cependant avant d’investir ce matériel : est-il vraiment bien utile ???
Je l’ai fait car un enfant me l’a demandé et nous avons crée ce support ensemble : l’occasion de le faire taper sur le clavier et de lui montrer les bases du traitement de texte : le changement de couleurs, de police, etc.
Il faut cependant se demander si il est utile pour votre élève d’apprendre ce lexique : si l’enfant a peu de mots dans son répertoire mieux vaut qu’il ait « sac » plutôt que « guirlande » !

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Visuo-spatial

Madame Mouffette

J’ai découvert ce jeu de chez HABA grâce à une enseignante : il est simple et assez original.
Il est composé de grandes cartes cartonnées, d’un dé, de 5 klaxons avec un chiffre mentionné dessus et d’une petite statuette en bois avec une petite mouffette dessus.

Madame Mouffette

L’objectif : On retourne une carte, on lance le dé avec les 6 animaux » (chauve-souris, serpent, chat, araignée, canard, et caméléon) et il va falloir dénombrer la quantité de fois où l’animal apparait sur la carte. Ensuite, on attrape le klaxon avec la bonne quantité dessus pour sonner !
Simple, sauf que …. les animaux sont bien cachés ! parfois seul un tout petit morceau de patte dépasse ! ou encore, le caméléon qui se mélange dans le décor en épousant la couleur du fond !

Parfois, il n’y a pas l’animal tiré par le dé, dans ce cas, il faut attraper la statuette de mouffette de plus rapidement possible. On peut faire une guidance orale « il n’y en a pas » pour familiariser l’enfant avec cette notion parfois complexe à acquérir.

C’est amusant car parfois, on repère la même quantité de l’animal mais en débriefant en montrant où se trouve l’animal, on s’aperçoit qu’il y en avait plus et qu’on n’avait pas remarqué les mêmes.

Petit exemple : alors alors? combien d’araignée(e)?

Réponse; il y en a trois (derrière l’affiche sur l’armoire, en haut à droite au plafond et tout à droite à côté du manche rouge … oui, pas facile !

 

Complément au jeu pour s’entrainer

Afin de poser un enfant sur une activité comme celle-ci tranquillement, sans stress de la rapidité, j’ai crée un petit PDF d’entrainement. Vous pouvez l’imprimer et le plastifier pour que l’enfant réponde au velleda ou woody ou encore, pour qu’il colle des étiquettes à scratcher de 0 à 5 éléments.

Personnellement, j’ai photocopié les cartes afin de pouvoir les agrandir et/ou les numéroter. D’où le « Numéro de carte » indiqué sur le PDF.

 

C’est à ma connaissance le seul jeu du commerce à travailler cette compétence de recherche .. qui correspond, pour les psy, à l’item C43 / C44 de l’ABLLS-R.

J’aime beaucoup le côté ludique des klaxons et l’originalité de devoir chercher des éléments dont seule une partie est visible.

Publié dans Maths, Mesure

Découvrir les euros

Cet article va être révisé régulièrement afin d’apporter des supports supplémentaires.
Pour connaître les nouveautés, n’hésitez pas à vous abonner à la page Facebook de autismenjeux.
A bientôt !   🙂

 

Travailler avec les euros demande à se familiariser avec les pièces et les billets.

Le mieux est de travailler avec de vraies pièces ! à défaut, vous pouvez travailler avec des pièces factices en plastique.
Afin de ne pas se ruiner, mieux vaut acheter un vieux jeu d’occasion sur les euros plutôt que de la monnaie factice en milieu spécialisé. Moi j’avais formé toute ma « caisse d’argent » pièces et billets avec un jeu sur l’Europe payé 2€.

 

Globalement, le travail autour de l’argent demande de :

  • Différencier visuellement les euros et les centimes : trier, trier, trier !
    Faire deux lots : les centimes et les euros de l’autre.
  • S’habituer aux équivalences : 5€ = 5€ quelque soit la façon dont c’est matérialisé : avec un seul billet, avec 2 pièces de deux euros et une de deux, avec 5 pièces de un euro, etc, …
  • Se familiariser avec la transformation des centimes en euros : 100 centimes = 1€ (on aura la même chose sur d’autres passages d’unités tels que les minutes et heures, les cm et mm, etc, …)
  • Comprendre la différence afin de pouvoir rendre la monnaie, qui est une compétence en soit. On peut commencer à le travailler même lorsqu’on a abordé que les euros et le retravailler lorsqu’on a bien travaillé les centimes. Le système de « rendre la monnaie » est très très complexe. Il faudra faire des jeux de rôles avec donner trop ou trop peu, on verra cela en fin d’article. …

Je mettrai en ligne au fur et à mesure les exercices sur ce thème : j’en ai beaucoup et je les ajouterai petit à petit.

 

Tout d’abord différencier euros et centimes : la reconnaissance des pièces

Le tri des pièces : euros VS centimes

Trier les centimes et les euros : il va être très important que ces pièces euros VS centimes ne soient pas confondues, faute de quoi l’enfant va être extrêmement embrouillé et risque de les confondre pendant longtemps. Il faut donc être vigilant dès le départ car dans ma pratique j’ai remarqué que ça posait souvent problème ultérieurement car la discrimination n’était pas assez automatisée.

Pour cela, on peut faire du tri :

L’enfant repèrera rapidement qu’il y a 2 modèles de pièces en euros et qui sont bicolores : les 1€ et les 2€, et d’autres pièces qui sont unies, les centimes.
Si l’enfant verbalise, vous pouvez l’aider à dire « centimes » ou « euro » (en guidance échoïque) chaque fois qu’il met une pièce dans la case.

Mon dobble des euros :

Il y a quelques années j’avais crée un équivalent Dobble pour apprendre à discriminer les pièces euros VS centimes. Il comporte toutes les formes d’euros qui existent jusqu’à 100€. Si votre enfant ne sait pas jouer au Dobble, allez par ici !

Par exemple ci-dessous : la pièce en commun est 20 centimes. L’enfant doit donc dire « 20 centimes » (en n’oubliant pas de préciser l’unité « centimes », vu que c’est l’objectif ici!)

Ici par exemple, il faut dire : "20 centimes!"
Ici par exemple, il faut dire : « 20 centimes! »

Puis, commencer à les manipuler pour obtenir des sommes

 

Au début, on ne travaille qu’avec les euros, on met les centimes d’euros de côté.

L’objectif va être de manipuler, encore et encore pour former toutes les sommes possibles …
Vous allez remarquer que souvent, l’enfant va utiliser les pièces de 1€ et laisser celles de 2€, sauf si il doit payer 2€ pile!  🙂

La toute première difficulté avec les euros est la pièce de 1€ et celle de 2€ : l’enfant est habitué à ce que 1 élément soit égal à 1, or avec une pièce de 2 €, une seule pièce équivaut à deux. Nous, cela nous parait tellement logique que souvent des parents passent à côté de cet écueil.
Les billets sont en général plus faciles à comprendre pour les enfants, peut-être parce qu’ils ressemblent plus à une étiquette qu’à un jeton qui vaudrait 1. …

Pour ce faire, j’utilise la BàC, que j’adore toujours autant pour ce genre d’activité. (Si vous ne connaissez pas, c’est par là!)

Par exemple, pour payer 4€, l’enfant va mettre 4 pièces de 1€ et n’aura pas l’idée de payer avec 2 pièces de 2€.
Afin de favoriser cette façon de faire différente qui lui sera utile, il va falloir mettre à dispo de l’enfant un ensemble de pièces « saboté », c’est-à-dire par exemple, lui donner une caisse avec des pièces de : 1€, 2€ et 2€ ainsi il ne pourra pas former 4€ avec des pièces de 1€ car il n’en aura pas assez! Nous allons donc le contraindre à utiliser une autre stratégie pour aboutir à la somme de 4€.

"Donne-moi 5€" -> l'enfant n'a que 3 pièces de 1€, il est donc contraint à utiliser des pièces de 2€ dans son calcul.
« Donne-moi 5€ » -> l’enfant n’a que 3 pièces de 1€, il est donc contraint à utiliser des pièces de 2€ dans son calcul.

Les billets sont intéressants car ils vont faciliter le faire de surcompter.
Par exemple pour payer 7€, l’enfant va mettre un billet de 5€ et prendre des pièces de 1€ en verbalisant « ciiiinnnq [puis en prenant des pièces :] , six, sept : sept euros ».

 

 

Dans l’autre sens, l’enfant doit compter les pièces et écrire la somme dans la case ! (cliquer sur l’image pour avoir le pdf)

J’ai réalisé aussi des documents pour se familiariser avec le graphisme du signe € qui n’est pas forcément aisé pour les enfants. Ce n’est finalement qu’un C avec deux barres au centre … Dans ce document il va falloir tracer des € : attention l’enfant ne soit pas colorier dans les traits, il doit uniquement tracer à l’intérieur ! (cliquer sur l’image pour avoir le PDF)

Puis, on peut travailler avec euros et centimes d’euros

Il faudra déjà travailler le fait de « faire l’appoint », de payer juste. Je commence toujours avec les euros seuls et une fois bien maîtrisés, j’introduis les centimes. Evidemment, la capacité à rendre la monnaie sera travaillée bien après !

Pour faire ces fichiers, j’avais utilisé les prix indiqués d’une grande surface. Ils sont donc « cohérents ».

Comme très souvent, j’utilise la BàC de chez Nathan, j’ai donc crée des fiches où on doit payer dans les cases avec de l’argent factice (cliquez sur l’image pour avoir le PDF):

J’ai également fait des cartes à l’unité avec des produits et des prix. Cela permet de faire un échange entre l’étiquette et de l’argent afin que l’enfant comprenne le sens de la transaction. De plus, les cartes à l’unité permettent de prendre plusieurs produits et de ce fait, de faire une addition pour payer la somme totale des courses. (Remarque : c’était des prix d’il y a environ 5 ou 6 ans et j’hallucine à quel point les tarifs ont augmentés … mais bon ça reste cohérent en proportion inter-produits.)

Il est intéressant aussi de procéder dans le sens inverse : c’est l’enfant qui va écrire la somme qui se trouve dans les cases :

Subtilités et importance de l'unité : euros ou centimes?
Subtilités et importance de l’unité : euros ou centimes?

 

Feuille avec des exercices à télécharger avec des euros et des centimes d’euros : (cliquer sur l’image pour télécharger)

Puis faire les équivalences pour passer de 100 cts à 1€ et inversement.

La méthode la plus fonctionnelle est de faire des paquets de 100 cts pour former 1€ et inversement : casser 1€ pour faire 100 cts.

Pour ce faire :

  • je mets plein de pièces de centimes d’euros et on forme des paquets de 1€ pour dire à la fin « j’ai 4€ » = « 400 cts »
  • je fais faire des exercices papier où il faut faire des paquets de 100 cts
  • on tente d’automatiser tout ca!

Ici, vous trouverez des bandelettes à découper afin de maintenir la compétence. Elles sont à découper, plastifier et à donner à l’enfant avec un welleda ou un crayon woody.
Il y a des sommes d’euros et des sommes de centimes :

 

 

Enfin, de comprendre l’idée de rendre la monnaie sur une somme donnée.

Je commence par le billet de 5€ car les calculs seront plus faciles. Il faut que l’enfant comprenne qu’il y en a « trop » et que du coup il faut donner l’objet + « ce qu’il y a en trop ».

Il y a plusieurs années, une petit que j’accompagnais ne comprenait pas : elle était bonne en calculs mais n’avait pas compris le sens de rendre la monnaie : elle me donnait l’appoint + la monnaie. Du coup, j’avais crée une languette de 5€ avec 5 pièces de 1€ pour simuler un billet.

Elle n’avait pas le droit de les décrocher et était obligée de me donner la languette complète même si « il y en a de trop ». Ensuite, je prenais sur la languette les 2€ du prix de la gaufre et je lui rendais la gaufre payée et les trois euros excédentaires.

Nous avons fait beaucoup d’exercices comme celui-là et elle a compris !!

Depuis, avec les autres enfants, je présente souvent l’exercice de cette façon. Si vous avez d’autres idées, n’hésitez pas à partager !

Exercice complémentaire (posté le 18/03/23) : relier des sommes de centimes

Publié dans Aide à la création de supports, Fonctions exécutives, Planification, Visuo-spatial

Loto Touche et trouve

Jeu de chez Vilac, je le trouve trèèèèèès joli. Un enfant avec lequel je travaille l’adore, j’ai donc cherché à le faire évoluer. Le jeu et l’enfant.
Il s’agit de formes en bois et de petites cartes qui illustrent ces petits objets.
Il n’y a pas de couvercle, mais un cercle vert, en bois, qui soutient un sac en tissu : cela permet de former une pioche avec la gueule ouverte, on pige l’objet en bois en tâtant afin d’essayer de trouver les pièces dessinés sur notre lot de cartes. Attention : il y a la pièce bombe qu’il ne faut pas attraper !

 

Les règles du jeu

Il y a deux règles :
– Soit on joue tous autour d’une même carte : on doit tâter dans le sac à tour de rôle pour trouver l’objet en question. Si on pioche le bon, on garde la carte et ainsi de suite. Celui qui a le plus de cartes gagne la partie.
– Soit chacun a un plateau de jeu formé par 4 cartes (ça forme un cercle) et on pioche façon loto pour remplir son plateau. Le premier qui y parvient remporte la partie.

Jeu de reconnaissance Touche et trouve Oxybul Eveil et jeux | IDKIDS

Ce jeu est sympa : il est graphiquement super beau, ses pièces carton et bois sont de bonne qualité et il fait travailler l’exploration tactile. C’est marrant de repérer que l’enfant ne pense pas à « tricher » au début et qu’au bout d’un moment, il se met à tatouiller pour trouver la pièce qu’il désire. Si ce moment attendu ne vient pas naturellement, il sera possible de forcer cet enseignement avec un apprentissage ciblé où il faudra retrouver un objet dont on a une image à l’intérieur d’un manchon pour deux mains (voir ici la réalisation) où il n’y a que 2 ou 3 objets.

 

 

Adaptation pour un nouveau jeu : Miam-miam

Ce jeu n’a rien à voir avec les précédents : il utilise le matériel mais ne travaille pas du tout les mêmes compétences. J’ai cherché une idée pour varier tout en utilisant quand même ce matériel que le petit gars que j’accompagne adore.

Pour y jouer, il vous faudra :
– imprimer le pdf ci-dessous,
– sélectionner les pièces : fraise, poireau, citron, aubergine, carotte et arc-en-ciel
– et fabriquer le dé : avec un cube de bois et les illustrations présentes sur le pdf, ou encore, un dé standard que vous aménagerez.

 

Le principe du jeu Miam-miam

 

Tout d’abord, avant de commencer, chaque joueur choisi un monstre parmi les trois disponibles. On peut utiliser un qui est déjà colorié dans le pdf ou bien le colorier soi-même en imprimant la page en noir et blanc.
Avec les monstres coloriés par l’enfant, c’est quand même super chouette : merci à mon petit mannequin!

         

L’idéal étant de demander à quelqu’un dans son entourage qui sait crocheter de réaliser un des magnifiques petits monstres de chez Katia 😉  Le patron à crocheter est ici !
Autour de moi, personne ne s’est manifesté …  C’est pour ça que faute de les avoir en 3D, je les ai dessiné.

monstres amigurumi

Ensuite, on lance le dé qui indique l’un des 6 objets en bois.
Puis, on cherche cet objet sur la première carte, on suit alors la corde des yeux jusqu’à tomber sur le second objet. Ce second objet sera le point de départ de la carte d’après, dont la corde nous mènera jusqu’à un autre objet, etc, … jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cartes sur la ligne.
A ce moment-là, il faut attraper en premier l’objet dernièrement désigné et le faire manger à son monstre. Le joueur gagne alors (la carte ou) la série de cartes qu’il placera sous son monstre. Le propriétaire du monstre qui a le plus de cartes gagne la partie !

Charlène a tiré "aubergine", sur la 1ère carte l'aubergine mène à la fraise, 2ème carte la fraise mène au citron, et 3ème carte le citron mène à la carotte. Donc, il faut attraper la carotte !
Charlène a tiré « aubergine » au dé. Sur la 1ère carte : l’aubergine mène à la fraise, 2ème carte : la fraise mène au citron, et 3ème carte : le citron mène à la carotte. Donc, il faut attraper la carotte !

 

On peut suivre avec son doigt si c'est trop compliqué uniquement avec le regard, évidement !
On peut suivre avec son doigt si c’est trop compliqué uniquement avec le regard, évidement !

 

Vous pouvez faire varier le nombre de cartes en fonction de l’enfant pour ajuster la difficulté : au tout début de l’enseignement, il faudra n’utiliser qu’une carte (et de préférence une « corde verte » qui correspond au niveau initiation) et ensuite on pourra en rajouter et faire de longues séries.

Ce jeu Miam-miam travaille donc la capacité à suivre des yeux pour atteindre une cible. Il faut rester focus, maintenir en mémoire la cible, qui change de carte en carte, il travaille donc la flexibilité mentale et le tout en étant rapide mais sans se déconcentrer.

Miam-miam travaille l’inhibition : il faudra que l’enfant résiste à la tentation de se ruer sur l’objet en bois indiqué par le dé car le « résultat du dé » doit subir une transformation via les différentes cartes !

Le seul jeu à ma connaissance qui serait dans la même veine est Windy Woody de chez Piatnik, pour lequel je ferai un article bientôt.

 

Allez, le pdf à imprimer, il est là !

 

Publié dans Maths, Mesure, Vie quotidienne

Comprendre les quantités sur les emballages

Avant même de pouvoir s’intéresser aux quantités de produit exprimées avec des unités de mesure : 500g, 1L, 850 ml, le premier pas est de travailler tout simplement sur le nombre de produits présents dans un paquet d’emballage. Une série sur les produits avec les masses viendra très rapidement. Je le mettrais à la suite de ce post, que je ferai remonter pour l’occasion …

Une maman avec laquelle je travaille avait commencé, j’ai donc juste continué son super travail !
Comme souvent, les difficultés sont crescendo, vous pouvez donc choisir les plus faciles pour commencer et présenter progressivement les produits les plus compliqués à traiter.

 

Quantités de produits dans un emballage

 

Il s’agit donc ici d’une série avec des produits à observer et des quantités à choisir sous forme des classiques « cartes à compter ».

Imprimez, plastifiez et découpez de façon à obtenir des cartes avec 3 propositions de réponse en dessous (attention à ne pas vous tromper quand vous découpez!) pour obtenir ceci (le document à droite):

                   

 

Idées pour exploiter ce document

Les articles de consommation ont été choisis pour induire des contre-intuitions visuelles ou cognitives. Par exemple, une représentation ne faisant apparaître que la moitié des articles, plusieurs informations chiffrées mises en exergue, etc., … En fonction de l’enfant, il faut évidemment adapter le niveau des questions.

Au tout début :

Il s’agit de repérer la quantité inscrite sur l’emballage sans se faire piéger. L’enfant doit sélectionner : entourer au crayon Woody ou au stylo non-permanent Staedtler, poser un jeton transparent (pas opaque, sinon ça « rejette » la bonne réponse), mettre une pince à linge,… bref, selon les capacités de l’élève et ce que vous avez sous la main.

Exemple de jetons qui "sélectionnent" une réponse.
Exemple de jetons qui « sélectionnent » une réponse.

Si l’enfant verbalise, insistez afin qu’il précise de quoi il s’agit, par exemple « 20 œufs », « 4 saucisses », … Cela le préparera à répondre aux problèmes mathématiques classiques et la fameuse question de la maîtresse : « oui, il y a 3, mais 3 quoi? 3 patates? 3 enfants? 3 tigres?! »

 

Plus tard, vous pouvez commencez les comparaisons :

Montrez plusieurs produits similaires à comparer  et demandez : « où il y en a le plus? / le moins? », « est-ce qu’il y en a pareil/autant là et là? », … Si l’enfant est en difficulté, pensez à toujours revenir à la manipulation : allez chercher de vrais objets et faites-lui faire des comparaisons. Si l’enfant ne sait pas, revenez à l’enseignement de « peu » versus « beaucoup » (voir sur ce site avec les mots-clefs dans le moteur de recherche).

 

Enfin :

Montrez plusieurs produits à comparer et présentez-les sous forme de petits problèmes:
– « j’ai besoin de X grammes de gruyère râpé, lequel je peux acheter ? lequel il ne faut pas que j’achète ? » [un paquet où il y en aurait moins que la quantité désirée …]
–  « il me faut 150 grammes de beurre pour ma recette. Est-ce que j’achète ce paquet (125g) [non] ou celui-là (250g)? » [oui]  Est-ce que j’aurai assez si j’achète celui-là (500g)? [oui] . Pourquoi est-ce mieux que j’achète quand-même celui-là (250 grammes) ?[pour ne pas en avoir beaucoup trop] Est-ce qu’il en restera si j’achète ça? Si oui, combien il en restera? , etc,. …

Ces petits problèmes vont permettre d’introduire le lexique mathématique qui est souvent complexe et qu’on considère souvent, à tord, déjà acquis par l’enfant.
Par exemple : autant (souvent les enfants connaissent « le même » ou « pareil » mais pas « autant »), plus, moins, identique, en tout, il manque, il reste, quantité, combien, etc, …
Ces petits mots doivent être travaillés un par un si ils ne sont pas compris : beaucoup de matériel orthophonique propose de travailler ces compétences isolément.

 

L’objectif est de glisser doucement vers quelque chose qui servira dans la vie !

Pour prévoir à manger pour X personnes, il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte.
Si on veut une tranche de jambon par personne et qu’il y a : papa, Tata-Mel, maman, Mamie-Gâteau (donc, calculer que ça fait 4 personnes et ne pas s’oublier soi, donc 5!), est-ce que ce paquet (donc repérer qu’il contient 6 tranches) est suffisant? et si on prend celui-là (avec 4 tranches)? …
Rien que cette configuration minimale contient beaucoup de données à articuler ensemble, alors imaginez si on se paie le luxe d’offrir 2 tranches à chacun !  🙂

 

 
 
Vous trouverez également sur le site « Tasolutionautisme » un support bien fait qui se nomme « courses et quantités », simple et épuré il qui met en avant cette notion de quantité en rapport avec des besoins donnés.

Ci-dessous, un enfant avec qui j’ai repris tous les exercices avec des dessins afin d’aider à comprendre produit / paquet de produits qui étaient confondus. Ainsi, il peut voir sur un petit schéma que si on a 1 paquet de 10 saucisses, il n’y en aura pas assez si j’en veux 12. Donc on achètera 2 paquets même si au final, on en a « en trop ». Notions bien complexes à exprimées en plus … 



 

Quantités de produit exprimées en grammes

 
Une fois à l’aise avec les quantités de produits entiers dans un emballage, sur le même principe, l’enfant devra être attentif aux indications de quantités exprimées en grammes. Cela évitera de prendre le plus gros paquet même si il y en a moins que dans un paquet plus petit mais plus rempli …
 
Procédez comme pour les cartes-à-compter ci-dessus, en découpant, plastifiant, etc, … Plus tard, vous pourrez découper les bandes de propositions afin de formuler des petits problèmes de comparaison par exemple.
 
Publié dans Aide à la création de supports, Lexique - vocabulaire, Maths, Visuo-spatial

Repérage spatial sur papier : en haut / bas / gauche / droite.

Plusieurs articles sur ce site traite de la question des prépositions et repère visuospatiaux.

En voici un cette fois pour travailler sur un plan plat, en 2D, avec les notions de haut et de bas, ainsi que de gauche et droite.

Avant de travailler ces plans « couchés », il vaut mieux les étudier avec l’enfant en plaçant des objets dans des boîtes, petites maisons, etc, … en utilisant de petits éléments du quotidien (maison playmobils voire objets réels). Il faudra distinguer également la droite relative, mais aussi le milieu et le centre, etc, …
Des idées peuvent être vues ici , … ou ici, ou ici ou ici

 

Ci-dessous, vous trouverez des fiches d’activités à imprimer (obligatoirement en couleurs), à découper et à plastifier.


Pour les enfants non lecteurs, il est possible de le travailler à l’oral uniquement. Pour ceux entrés dans la lecture, vous pouvez donner les cartes avec un crayon WOODY ou un stylo Stabilo non-permanent (qui a une pointe très fine et s’efface très bien à l’eau).


Il s’agit d’un quadrillage à 4 cases, donc sans centre ni milieu. Il faut retrouver des formes mais attention, les cibles changent (donc flexibilité mentale) et surtout, les indications spatiales sont écrites dans un ordre aléatoire …  🙂
J’ai testé et clairement, les enfants doivent bien se concentrer pour ne pas se tromper : l’ordre des indications variable embrouille un peu les moins à l’aide d’entre eux. Il est préférable de travailler sur ces fiches en interrogeant l’enfant d’abord à l’oral dans ce cas.

 

Cette seconde version est destinée à être imprimée en NetB pour faire des exercice sur un support papier.

Sur ce document, vous pouvez travailler :
_ le fait que l’enfant identifie l’emplacmeent d’un éléement (comme ci-dessus) mais aussi,
– le fait que l’enfant place lui même un élément/ une gommette d’après des indications spatiales
– la première page vierge permet de faire les deux, à votre convenance, en complétant vous-même.

Comme souvent, ces pages sont BàE (Boîte à Enchainement) compatibles !!  😉

 
Une maman avec laquelle je travaille a fait un support de mémorisation/flexibilité mentale. C’est le même type de fichier que celui sur les sapins de Noël où il fallait dessiner des boules, mais cette fois, au lieu du dénombrement, il s’agit des prépositions spatiales.
 
Le voici, et merci Sandrine! :
 
Publié dans Dénombrement, Maths, Outils d'autonomie, Visuo-spatial

Des cartes à compter

Il en existe beaucoup sur le net, c’est un support simple d’accès et qui permet de laisser l’enfant travailler seul.

Qu’est-ce que c’est?

Il s’agit de cartes avec 3 propositions sur le bas : on dénombre une certaine quantité sur la grande image et on choisit une réponse dans les propositions en bas.

Attention : ces cartes ne sont pas pour enseigner à l’enfant mais pour qu’il maintienne ses acquis, c’est-à-dire, qu’il s’auto-interroge sur ce qu’il connait déjà.
En effet, la présence des 3 propositions va embrouiller un enfant qui ne serait pas certain de sa réponse et il est toujours préférable de travailler les quantités avec des outils tangibles plutôt qu’en images en début d’apprentissage.

Comment donner sa réponse ?

Au choix, on peut sélectionner la bonne réponse de différentes manières : faire mettre une pince à linge (si au niveau motricité c’est complètement acquis par l’enfant), entourer avec un crayon Woody, poser un jeton transparent, …
Remarque : il est important que le jeton soit transparent car on veut sélectionner une réponse : celle qui est sous le jeton. Si les jetons sont opaques, ils vont cacher la réponse et non la sélectionner!

Je fabrique moi-même régulièrement des cartes à compter pour les enfants que je suis (certaines sont disponibles à imprimer sur ce site).
Souvent je reprends leurs intérêts afin de pairer le « travail d’école » avec quelque chose que l’enfant aime. On peut donc utiliser des personnages de dessins animés, des photos de leurs doudous, des illustrations d’items préférés, …

Comme j’ai pu l’expliquer antérieurement dans un article, j’aime beaucoup le manuel « Picbille » pour la compréhension de la numération avec les enfants avec autisme. C’est moins attirant qu’un personnage de dessin animé, certes, mais ça permet de généraliser les réglettes Picbilles à d’autres types de supports et permet de travailler les Picbilles en autonomie.

Carte à compter Picbilles de 1 à 10, puis de 30 à 100 :

 

Mais également, le dénombrement de grandes collections (supérieures à 10) et non organisée.
Ces dénombrements longs sont souvent sources de problèmes. L’enfant doit parvenir à élaborer des stratégies : recours aux paquets de 10/ tris visuels/ajouts éventuels de repères extérieurs/… Il est intéressant de voir quelle  stratégie il adopte spontanément afin la renforcer ou au contraire lui présenter une méthode plus efficiente.

Ce dénombrement de collections non organisées est important car dans la vie quotidienne, lorsqu’on doit dénombrer des éléments, ils sont en général en vrac et non présentés bien alignés ou par blocs.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Phonologie - lecture, Planification

La compréhension orale et écrite, quelques supports

Les différents matériels proposés ci-dessous sont tous basés sur le même principe : ils servent à travailler la compréhension (de la lecture le cas échéant) et l’écoute si on préfère dicter (aux élèves ou à l’enfant). Je trouve intéressant d’en avoir plusieurs pour que les enfants ne se lassent pas trop et qu’ils puissent travailler sur du lexique dans des univers différents. Ils coûtent cependant à l’unité dans les 35€.
Quelques termes sont parfois à remplacer « chandail », « maïs soufflé », « souliers », pour les non canadiens! 🙂

 

Si ces supports vous paraissent inaccessibles, vous pouvez aller voir les articles qui permettent d’introduire les pré-requis : ici, ou ici
En toute fin de cet article, vous trouverez également des aménagements avec des supports plus faciles.

Le principe général

Pour chacun de ces jeux, il va falloir prendre connaissance des informations afin de trouver, à force d’éliminations, LA personne concernée. Il s’agit du principe du « qui-est-ce? »
Ils sont tous composés d’une grande illustration sur un thème spécifique (la photo de classe, la croisière, le cinéma, le camping, etc, …) et de fiches de lectures (une trentaine selon la version) qui ont un niveau croissant.

Selon le cadre (en classe ou en individuel) et selon les spécificités de l’élève (problème moteurs, visuo-spatiaux, etc, …), on pourra adopter une façon de sélectionner différente :
– dans une pochette plastique et on barre au welleda
– en la plastifiant et on barre avec des crayons woody (voir l’article)
– en posant des jetons opaques que l’on posera sur ceux à éliminer (je réserve les transparents pour les activités où on doit au contraire sélectionner)
– en posant l’illustration sur une plaque métallique et en donnant des aimants « croix » (si problème moteur, c’est moins labile), …

Cette activité peut se faire en individuel ou en petits groupes où chacun a son illustration et l’enseignant lit les consignes à tous.
Elle peut également être faite en autonomie avec des enfants lecteurs, la réponse ne figurant pas sur les éléments distribués mais sur une feuille à part! 😉

A NOTER : on différencie la compréhension orale (lorsque l’enfant entend la consigne) de la compréhension écrite (lorsque l’enfant lit lui-même sa fiche). Il est donc très intéressant de comparer les deux passassions.
Mais ATTENTION, lorsqu’un enfant lit par exemple : « il a un ballon » et qu’on reprend : « oui, il a un ballon, c’est ça » et bien cela devient … de la « compréhension orale!. Alors attention, comme d’habitude, on garde le silence !! (oui, je sais c’est difficile !)

 

Au moment où je rédige, les Editions Passetemps offrent des gratuités avec différentes planches : 
Téléchargez des extraits de certains jeux de notre populaire collection Lecture et inférences.

 

 

« La photo de classe »

Le plus facile dans ceux qui existent (et surtout ceux que je possède!!) est selon moi, « La photo de classe » car les premières phrases sont très courtes et font référence à des concepts et un vocabulaire bien connu des enfants (les vêtements, animaux, fruits, couleurs,…). De plus, les enfants sont assis et donc « bien rangés », ce qui facilite le balayage gauche -droite-haut-bas!
Il se présente comme ci-dessous (photo éditeur) :

photo de classe

Il y a 2 niveaux (3 apparemment dans la nouvelle réédition) : un niveau rouge, facile et un vert, plus complexe.
Voici un exemple de la toute première carte niveau rouge, la plus facile donc :


On voit que le vocabulaire est facile, même si il y a une négation « je n’ai pas de chien ». Il faut donc chercher sur le fameuse « photo de classe » un enfant qui a un sourire, qui est brun, qui a une pomme sur son bureau, qui n’a pas de chien et qui a un ballon sous son bureau.

 

« La photo de famille »

Plus complexe, mais avec du vocabulaire bien connu aussi. Les fiches ont une difficulté croissante là-aussi. Cependant, même les premières fiches comportent des distracteurs et négations ainsi que des inférences pas évidentes :

  • Exemple fiche 1 : « Quelqu’un a un oiseau sur la tête, ce n’est pas moi » (= je n’ai rien sur la tête »), ou encore « Afin de cacher mes cheveux blancs, j’applique une teinture sur ma chevelure » (= je n’ai plus les cheveux blancs).
  • Exemple fiche 17 : « Selon l’ordre alphabétique, mon prénom vient avant celui de Yves, mais après celui de Liam ».
  • Exemple fiche 19 : « Si je te disais que je suis le plus grand et le plus gros de ma famille, ce serait faux » (= je ne suis pas le plus grand et le plus gros de la famille) ou encore « je suis un être humain de sexe masculin ».

photo de famille

« Au cinéma »

Plus complexe que « la photos de classe », mais avec du vocabulaire connu. Les fiches ont une difficulté croissante là-aussi.

  • Exemple fiche 2 : « Certaines personnes ont apporté une peluche. Je ne l’ai pas fait. » ou encore « Ma chevelure est de la même couleur que celle de Clara » (= donc il faut regarder celle de Clara)
  • Exemple fiche 16 : « Si je te disais que mes cheveux sont gris, je te mentirais. » ou « Je ne regarde pas l’écran. J’observe attentivement la personne de sexe masculin à ma droite ».
  • Exemple fiche 20 : « Je peux te dire que mon abondante chevelure n’est ni rousse ni grise ».

aucinema

Bref, vous avez compris le principe de ces petits supports bien sympathiques. Pour varier les plaisir, vous trouverez également :

 

« L’anniversaire »

L'anniversaire - Espace Orthophonie

« La croisière »

la croisiere

« L’aquarium »

Celui-ci contient beaucoup d’infos à combiner pour retrouver des poissons (taille, déco, couleurs, forme …):

auqarium

« Dragons en mission et Mordus de vampires »

Ils sont selon moi plus complexes dans la construction des phrases, les inférences et le vocabulaire employés. Néanmoins, les enfants peuvent bien accrocher sur les thèmes abordés :

dragonsenmission

mordus de vampire

 

Il existe d’autres thèmes et de nouveaux sortent régulièrement.

Attention à ne pas dégouter les enfants car ces déductions demandent beaucoup de concentration. Pour les enfants pour qui tout cela est encore inaccessible, il faut travailler sur des supports et critères plus simples. Nous verrons cela sur prochain article.

 

Adaptations pour les planches gratuites de chez Passe-Temps

Ici, une version de défis avec uniquement des phrases positives et un vocabulaire très simple. Cela permet de se familiariser avec les personnages et la recherche de petits détails.

Nouvelle version avec La plage :

Pour travailler avec les petits non-lecteurs (à condition de leur lire, bien sûr!) et / ou avec les lecteurs qui devront se débrouiller.
Je vous propose un niveau TRES DEBUTANT afin de pouvoir tout doucement aller vers les jeux originels qui contiennent plus de challenges, évidement.
Je pars donc de l’illustration de la solution de leurs extraits (sur leur site donc), où il n’y a que 3 à 5 personnages, afin de simplifier au maximum.
Ensuite, il suffit de suivre les consignes que vous dicterez à l’enfant (ou bien qu’il lira, si c’est possible).
J’ai simplifié au maximum afin que les enfants soient en réussite.
– une seule consigne, critère positif
– une seule consigne, critère négatif
– deux consignes, critères positifs
– deux consignes, critères mixés.
J’ai tenté de simplifier au maximum également de lexique et de ne pas faire de reprises anaphoriques (donc il y a des répétitions).
REMARQUES :
– afin que l’enfant comprenne bien le fait d’exclure ou de sélectionner, vous pouvez lui faire mettre des jetons OPAQUES sur les personnages à éliminer et des jetons transparents cerclés, pour les personnages qui sont validés.
Ces dispositifs tangibles que vous mettrez en place SONT TRES IMPORTANTS. Ce sont des façons de sélectionner qui vont permettre à l’enfant de comprendre « celui-là ça ne va pas » versus « oui, c’est ok pour celui là ».
Car c’est deux nouvelles compétences qui sont complexes :
– L’enfant a l’habitude de vous donner un seul item parmi plusieurs, là il va falloir qu’il apprenne qu’il peut en « garder » plusieurs.
– L’enfant a l’habitude de sélectionner et non de désélectionner : il va falloir qu’il apprenne à exclure quelque chose qui n’est pas X.

Autres version : la soirée pyjama

Publié dans Aide à la création de supports, Motricité fine, Pré-graphisme

Labyrinthes

Les labyrinthes font partie des jeux papier « basiques » pour les enfants.
Il permettent de travailler la coordination œil-main et la logique.

Honnêtement, peu d’enfants aiment ça, en tous cas dans ceux que je connais …

Ils font parties des évaluations classiques :

  • ABLLS-R : B27, en performances visuelles : où on évalue le tracé d’un point de départ à un point d’arrivée, avec une notation de 1 (peut tracer quand il n’existe qu’un choix de parcours) à 2 (labyrinthe présentant au moins 3 choix de parcours)
  • VB-mapp : Jeu 15 M, non pas pour les performances visuelles mais pour la capacité à s’engager seul dans des activités préscolaires de dessins ou d’écriture pendant 5 minutes (ex: tracer des lettres et des chiffres, labyrinthes, coloriages codés, …)

Mon amie ergo m’a conseillée de « fermer les chemins » lorsqu’ils mènent à des culs-de-sac, ainsi l’enfant comprend la voie comme étant sans issue.

Les labyrinthes permettent de voir où en est l’enfant dans la planification. Si il trace systématiquement jusqu’à arriver « dans le mur », c’est qu’il n’anticipe pas sa trajectoire. Au contraire, si on le voit faire une pause avec son stylo à une intersection et regarder les possibles, on peut se dire qu’il anticipe la tâche à effectuer, ce qui est une super compétence!

Evidemment, comme pour les autres activités, les labyrinthes doivent être présentés crescendo : un seul chemin large et peu sinueux (qu’on ne peut pas nommer en tant que tel un labyrinthe mais qui entame ce type d’activité), jusqu’à un gros labyrinthe avec des angles et avec plein de possibilités de choix.
Ci-dessous, le tout début d’un labyrinthe (lors d’une évaluation Abllsr avec une tite fille)

Pour fabriquer les vôtres, vous pouvez utiliser des générateurs comme celui-ci. Ou bien en dessiner vous-même, comme moi ci-après, afin d’être precis sur les nombres de choix, de chemins et la complexité croissante.

Remarque: les fiches labyrinthe sont plastifiées et j’utilise des crayons WOODY, ils ne sont pas donnés mais c’est vraiment plus propre et plus durable que les velledas. Ils s’effacent avec un chiffon légèrement humide.