Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Maths, Motricité fine, Pince pouce-index, Visuo-spatial

Mon premier Colorino

Le Colorino est un jeu très répandu, que l’on trouve très bon marché d’occasion.

Il est composé d’une planche transparente de 6X9 picots, de plusieurs planches illustrées avec des modèles colorés à insérer sous ces plaques, ainsi que des ronds de couleurs à placer aux bons endroits. 

Il permet de travailler la pince tridigitale (avant la pince bidigitale) ainsi que l’observation en plaçant en terme à terme les ronds colorés. Il est donc particulièrement indiqué dans les premiers jeux de manipulation, après les boîtes à formes.

 

J’ai découvert « mon premier Colorino » qui est composé du même matériel que le Colorino classique (article à venir sur le « Colorino classique » sur comment l’adapter et le détourner), mais avec une planche à transparente plus petite composée uniquement de 9 picots.

J’ai flashé tout de suite dessus pour sa possibilité de travailler non seulement avec les règles « normales » (pour les petits), mais surtout la possibilité de détourner ce support pour travailler les prépositions spatiales planes. Je m’explique …

J’ai créé des fiches de 9 ronds en 3×3 ronds de couleurs. Ces fiches servent tout d’abord à être placées sous la plaque transparente.

Comme ci-dessous : on place les ronds jaunes sur les emplacements jaunes, le rond bleu sur l’emplacement bleu,..

Puis, un peu plus complexe, on met le modèle ci-dessous en vert : l’enfant doit reproduire le même mais cette fois en transposant. L’indication n’est plus en transparence par dessous mais plus loin sur le même plan. Puis, on peut tout simplement mettre le modèle verticalement ce qui engendrera un changement de plan, difficulté croissante pour la plupart des enfants.

Puis, des configurations plus compliquées :

 

Une fois tout cela maîtrisé, on peut passer à la suite …. 😏

 

Introduire des termes visuospatiaux et mathématiques 

Je présente à l’enfant les différents cartes et je travaille les notions « tous » et « tous … sauf »:

En réceptif tout d’abord, avec les cartes :

– « donne-moi tous les verts » / « que des verts » / « uniquement des verts »
– « tous les rouges sauf un vert » / « que des rouges sauf un vert » / « que des jaunes sauf 3 rouges », etc, …

On peut également présenter un ensemble de cartes et demander « donne-moi celle sans vert ni bleu » ou « qui a ni bleu ni rouge », …

Puis, en production en manipulant le « mon 1er Colorino » :

Je reprends les cartes, en montre une et l’enfant doit faire ou me dicter ce qui est sur la carte. J’adore présenter ce genre d’exercices en alternant l’enfant et moi, souvent ils aiment nous voir travailler à leur place!

Cela permet de voir si les termes « tous », « sauf », « rangée », « ligne », « colonne » sont fonctionnels. Certains enfants me dictent patiemment « un bleu, et un bleu, et un bleu, … et ce 9 fois! » dans ce cas je guide « ahhh !! tous bleus?! » et redonne une autre fiche avec que des verts en attendant qu’il s’économise en dictant « que des verts » plutôt que de me dicter de nouveaux 9 fois « mets un vert ».

Idem pour ci-après la notion de colonnes : première colonne jaune, deuxième colonne rouge et dernière colonne bleue.
Ou « tous bleu et un seul rouge au milieu », ou « que des jaunes sauf un rouge au milieu », …


 

Ces petits exercices qui sont très ludiques pour les plus âgés, ils sont contents de retrouver les anciens jeux et cela permet de travailler des notions assez complexes, souvent peu connues et pourtant très utiles ! 

Publié dans Apport théorique, Fonctions exécutives, Langage oral, Mémoire de travail

Mémoires de travail et mémoires à court terme.

Voici un petit aménagement que j’ai tenté avec un de mes enfants dernièrement.

Je voulais différencier la mémoire à court terme visuelle et celle à court terme auditive. Bon, ce fut sans surprise pour ce jeune-là, (et pour les autres également, sauf 2 enfants non-autistes dont je m’occupe et qui ont d’autres pathos neuros) le résultat est que la restitution après modèle visuel est nettement supérieure à celle avec une entrée auditive.

Voici donc un petit tableau que j’ai crée, suite à un questionnement. En fonction du type d’entrée et du type de restitution, quelle est la mémoire la plus efficace avec mes enfants?
Ce qui parait assez logique, mon hypothèse de départ disons, est que les restitutions sans transformation (les zones grisées sur mon schéma) seront plus faciles que celles avec modifications. Ainsi, restituer verbalement quelque chose qu’on a entendu serait plus facile que restituer verbalement quelque chose qu’on aurait vu … Cependant, comme certains apprentissages sont surentrainés, peut-être que les résultats ne sont pas si évidents que ça.

Il semblerait, d’après mes tentatives auprès des enfants, que les résultats chutent quelque soit le mode de restitution demandé lorsque l’entrée est auditive …. l’attention et la mémorisation auditives semblent vraiment coûteuses ! Entrée auditive et restitution auditive semble la plus facile, c’est assez logique dans la mesure où il n’y a juste qu’à répéter en échoïque sans traitement particulier (mémoire à court terme et non mémoire de travail …).
Je pense néanmoins que le fait de souvent donner des supports visuels à ces enfants-là surentraine cette compétence déjà majorée naturellement.

En fait, ça fait un moment que je me creuse la tête pour trouver des idées de jeux ou supports afin de signifier à l’enfant la nécessite de mobiliser sa mémoire « sur demande ». Ce que je remarque au quotidien c’est que les enfants apprennent et retiennent par surexpositions mais sans volonté « intentionnelle » de retenir l’info. Si quelqu’un a des idées, je suis preneuse … 😉

L’utilisation de la sous-plaquette, qui permet de renforcer à 1/5ème de jeton, permet également de servir cette cause : l’idée est que tant que nous sommes sur cette plaquette, il faut que l’enfant conserve la séquence car il sait qu’il peut encore devoir restitué la séquence. C’est une guidance environnementale couplée à un renforcement en somme.

Mémoire visuelle …

-> Vers une production visuelle :

C’est la forme la plus facile car il n’y a pas de transformation à opérer. C’est une compétence souvent SURentrainée (malheureusement car au détriment des autres entrées) avec les enfants avec autisme.
Elle est néanmoins utile car elle permet de comprendre le principe de « se concentrer » pour « restituer ».

Vous pouvez par exemple utiliser les gobelets « crazy cups », ou « bluff dice », ou des légos ou tout autre matériel dont vous avez les éléments en double. Vous montrez à l’élève une construction à 3 éléments pendant quelques secondes, puis vous cachez sous la table / sous un chiffon et vous donnez les 3 éléments à l’enfant qui doit, de mémoire, refaire la même construction avec les 3 éléments dont il dispose. Il vérifie ensuite sa construction avec la vôtre.

-> Vers une production verbale :

Il s’agit d’abord de montrer une séquence de 3 items que l’enfant doit mémoriser, et ce pendant à peu près 5 secondes. Puis, je mets un cache. Je demande ensuite à l’enfant de me verbaliser la séquence qu’il vient d’observer.
– En restitution directe : OK
– En restitution différée : Aïe
– En restitution différée avec une tâche alternative : Aie, aïe; aïe …    🙂

L’utilisation du cache me permet d’être sûre que l’enfant comprenne la consigne, je repointe la boîte quand je repose ma consigne de restitution après une consigne intermédiaire.

-> Vers une production textuelle :

Evidemment, cela est réservé aux enfants « scripteurs fluides ». Pour les enfants dont l’écriture n’est pas automatisée, ce serait trop couteux. Il s’agit de montrer une série, la cacher, puis l’enfant doit écrire ce qu’il a vu. Comme d’habitude, on peut introduire des délai et déplacements au fur et à mesure …
On peut évidemment le faire avec un seul élément au début.
Exemple : On montre un chien et l’enfant doit écrire le mot « chien » sur un papier. Puis, on montre deux images une de fille et une de robot et l’enfant doit écrire « fille » et « robot » en lettres sur sa feuille.

 

Mémoire auditive  …

-> Vers une production verbale :

En pur verbal, j’utilise AUSSI ces petites cartes que j’aie dessinée, mais je ne lui montre pas pendant la consigne. Une fois qu’il donne oralement sa réponse, cela permet à l’enfant de vérifier de façon tangible si ce qu’il vient de dire est juste. Ainsi je « dicte » la couleur des pingouins : »jaune-jaune-blanc », puis l’enfant doit dire « jaune-jaune-blanc », c’est-à-dire, répéter cette même séquence.
Cette compétence est souvent demandée dans les bilans, cependant, je trouve l’intérêt limité dans la mesure où l’enfant répète « bêtement » quelque chose entendu sans le « traiter mentalement ». De plus, je me disais dernièrement que ça entraine peut-être l’enfant à échoïser tout et n’importe quoi (?) …

-> Vers une production visuelle :

Là, il va s’agir toujours de dicter les couleurs, mais cette fois de demander à l’enfant de produire une réponse visuelle. En l’occurrence, ici, d’aligner des personnages pingouins dans l’ordre donné. Je trouve intéressant de travailler cela en introduisant ensuite un petit délai, voire un petit déplacement … 😉
On peut également dicter des couleurs : « jaune-jaune-blanc » et l’enfant doit retrouver le bon exemplaire de séquences parmi, par exemple : « bleu-rose-blanc » « jaune-jaune-blanc » et « rouge-jaune-noir ». Plus les couleurs seront proches plus ce sera difficile !
Ici encore, vous pouvez utiliser les gobelets « crazy cups », ou « bluff dice » de chez Action, ou des légos ou tout autre matériel. Vous dites « bleu-vert-jaune » et vous donnez accès au matériel :  l’enfant devra reconstruire de mémoire la séquence dictée dans le bon ordre (aligner, empiler, peu importe …)

Support papier

Pour laisser trace de ce que je travaille en séance, j’avais crée il y a quelques années le support papier ci-dessous.
Dans le PDF, la première page est une activité avec 3 cibles et la seconde page avec 4 cibles. Vous pouvez imprimer celle dont vous avez besoin selon l’enfant.

Vous pouvez également introduire un déplacement en mettant les feutres sur un tabouret un peu plus loin du bureau pour augmenter la difficulté.

 

On peut s’en servir avec des tampons bingo, des tampons « normaux », des petits accessoires (dont le nom est bien connu de l’enfant évidemment) et pour les scripteurs : des lettres, des chiffres, etc, …

 

-> Vers une production textuelle :

Idem à ci-dessus, cela est réservé aux enfants « scripteurs fluides ». Pour les enfants dont l’écriture n’est pas automatisée, ce serait trop couteux. Il s’agit de dicter une série EN ENTIER, et après seulement, l’enfant doit écrire ce qu’il a entendu. Comme d’habitude, on peut introduire des délai et déplacements au fur et à mesure …

 

Bon, vous avez compris le principe, il y a 9 possibilités juste en considérant les 3 types d’entrées et 3 types de restitutions!
Je pense que ca peut être utile de travailler un peu tout dans tous les sens, en variant les cibles évidemment :
– des lettres
– des portraits de gens de la famille (avec restitution des prénoms des gens)
– des chiffres, …

Sachant qu’après, il est intéressant de le travailler en « mémoire de travail », en introduisant des TRANSFORMATIONS. Plusieurs articles traiteront de ce sujet (notamment ici) et donneront des idées d’activités car cette compétence est très importante pour le quotidien : on est tout le temps en train de se remémorer des petits éléments en les transformant, toute la journée, dans de nombreuses taches domestiques.

Publié dans Aide à la création de supports, Langage oral

Je, tu, [il/elle/prénom]

L’utilisation du pronom correct est bien difficile pour la plupart des enfants avec autisme. Même en les corrigeant systématiquement à l’oral, les erreurs persistent.

Dans ma pratique, je le travaille donc de façon intensive. Les pronoms les plus faciles sont, je trouve, le  « je », le  « tu » et l’utilisation du prénom de la personne dont on parle et que l’on remplacera ensuite par son pronom : il ou elle.

 

Une chouette idée de support pour un entraînement sympa


Voici une idée que j’avais eu pour un enfant et que je peaufine et continue depuis.
Il faut tout d’abord sélectionner une série de verbes faciles, puis plus complexes, de la vie de tous les jours. Il faut privilégier les verbes susceptibles d’être le plus utilisés par l’ enfant et/ou sa famille : fait du vélo, dessine, tond la pelouse, …

Il y a cependant des verbes  « valables » pour tout le monde, voici des exemples de verbes que j’utilise d’ordinaire :

  • je bois,
  • je dors,
  • je joue à la tablette,
  • je regarde la télé,
  • je mange, ……
A : l’enfant               B : la maman             C : moi (Camille)

Il faut ensuite faire les photos des différentes actions réalisées par les différentes personnes. Pour que cet exercice ait un sens, il faut au moins 2 personnes en plus de l’enfant. Ces deux personnes doivent être des personnes qui travailleront avec l’enfant. Pourquoi? c’est tout l’intérêt du changement de focus, nous allons le voir tout de suite.

 

Comment utiliser ce support?

Au début de l’enseignement, choisissez les verbes faciles.
On mélange les photos et on pioche chacun son tour!

Je commence par piocher, selon les possibilités, je dirais par exemple « je/ tu/elle (la maman) +verbe». Puis, c’est l’enfant qui pioche une nouvelle image et qui devra dire « je/tu /elle + verbe».

L’enfant ne devra pas plaquer automatiquement « je » quand il s’agit de moi (Camille) sur la photo. 

De plus, en travaillant avec une autre personne, à part son « je » (car il reste lui-même!) les autres pronoms vont changer. Il ne pourra plus dire « tu » quand il voit une photo de Camille et qu’il est en train de travailler face à sa maman : il faudra dire « elle » pour une photo de Camille et « tu » cette fois pour les photos de sa maman.
Il y aura donc un grand effort de flexibilité pour adapter en permanence!

Afin que l’enfant n’encode pas automatiquement  « tu » = Camille et « elle » = maman, il faudra travailler de façon équilibrée dès le départ avec Camille ET la maman, afin d’éviter une automatisation difficile à lever par la suite.

Tout ça pourra également être enrichi au fur et à mesure avec des possessifs du type : « elle met SES chaussures », « tu mets TES chaussures» et « je mets MES chaussures », etc, … Les joies de la langue française! 😏

 

Il n’est pas du tout facile de créer un jeu « générique » autour de ces notions. Je trouve néanmoins que l’idée de « Décline Je Tu » de Virginie Dubois (de chez Cit’inspir) est vraiment sympa ! Voir l’article qui est consacré à ce jeu ici !

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Visuo-spatial

Colorama

Vieux jeu de base de chez Ravensburger avec des formes et des couleurs.
Il est composé d’un plateau avec un relief qui permet d’encastrer les pièces en plastique sur le plateau en carton.

On peut utiliser ce support avec différents niveaux de jeu :
– juste encastrer les formes
– utiliser un dé, l’un ou l’autre et prendre la conne forme
– les deux dés et combiner les deux critères : forme et couleur.

Dans la lignée de Candy, Catch it et les autres, c’est un grand classique qui est sympa et qui change un peu. Il se trouve souvent en brocantes ou sur des sites d’occasion.

Publié dans Aide à la création de supports, Motricité fine, Pré-graphisme

Labyrinthes

Les labyrinthes font partie des jeux papier « basiques » pour les enfants.
Il permettent de travailler la coordination œil-main et la logique.

Honnêtement, peu d’enfants aiment ça, en tous cas dans ceux que je connais …

Ils font parties des évaluations classiques :

  • ABLLS-R : B27, en performances visuelles : où on évalue le tracé d’un point de départ à un point d’arrivée, avec une notation de 1 (peut tracer quand il n’existe qu’un choix de parcours) à 2 (labyrinthe présentant au moins 3 choix de parcours)
  • VB-mapp : Jeu 15 M, non pas pour les performances visuelles mais pour la capacité à s’engager seul dans des activités préscolaires de dessins ou d’écriture pendant 5 minutes (ex: tracer des lettres et des chiffres, labyrinthes, coloriages codés, …)

Mon amie ergo m’a conseillée de « fermer les chemins » lorsqu’ils mènent à des culs-de-sac, ainsi l’enfant comprend la voie comme étant sans issue.

Les labyrinthes permettent de voir où en est l’enfant dans la planification. Si il trace systématiquement jusqu’à arriver « dans le mur », c’est qu’il n’anticipe pas sa trajectoire. Au contraire, si on le voit faire une pause avec son stylo à une intersection et regarder les possibles, on peut se dire qu’il anticipe la tâche à effectuer, ce qui est une super compétence!

Evidemment, comme pour les autres activités, les labyrinthes doivent être présentés crescendo : un seul chemin large et peu sinueux (qu’on ne peut pas nommer en tant que tel un labyrinthe mais qui entame ce type d’activité), jusqu’à un gros labyrinthe avec des angles et avec plein de possibilités de choix.
Ci-dessous, le tout début d’un labyrinthe (lors d’une évaluation Abllsr avec une tite fille)

Pour fabriquer les vôtres, vous pouvez utiliser des générateurs comme celui-ci. Ou bien en dessiner vous-même, comme moi ci-après, afin d’être precis sur les nombres de choix, de chemins et la complexité croissante.

Remarque: les fiches labyrinthe sont plastifiées et j’utilise des crayons WOODY, ils ne sont pas donnés mais c’est vraiment plus propre et plus durable que les velledas. Ils s’effacent avec un chiffon légèrement humide.

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Où est Monty?

Selon les éditions et rééditions de ce jeu de chez Beleduc, il est nommé « où est Monty? », ou « il est où le Minou? », ou bien « Trouve Monty », ou encore le titre dans sa version anglophone : « Find Monty ». 

 

 

Il s’agit d’un jeu sur les prépositions spatiales où il est question de dire où se trouve Monty, le petit chat gris. 
Le jeu est composé de petites cartes épaisses cartonnées avec photos de la scène, d’un dé, d’un plateau « sol » avec un tapis, d’un lit, d’un coussin bleu, d’une couette rouge et du chat Monty, qui est « réversible » (= imprimé des deux côté).
ATTENTION : ce jeu se joue …. de mémoire !  😉 enfin, si on peut …. en général, selon les faces du dé (et selon l’enfant évidement), je choisis de le faire de visu ou de mémoire. Même est regardant la carte, c’est loin d’être évident : le sens du chat est notamment source d’erreurs fréquentes. (Ce recto-verso, si il pose trop de problèmes, peut être travaillé avec d’autres types de supports plus adaptés entre temps.)

Le dé a 3 faces différentes :
– un lit : on doit reproduire ce que l’on voit sur la carte, c’est la consigne la plus facile du jeu. 
– une bouche : on doit verbaliser, décrire à l’autre comment aménager la scène pour reproduire ce que l’on voit sur la petite carte carrée.
– un bonhomme stylisé tête à l’envers : on doit reproduire la scène avec le modèle mais placé à l’envers … et bien ce n’est pas évident du tout !!  🙂

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Colori, de chez Gigamic

Un petit jeu d’observation assez classique : Colori de chez GIGAMIC.

Il s’agit de trouver, comme dans un jeu de dobble, la même illustration sur les deux cartes. La difficulté dans ce jeu est que toutes les illustrations sont dans les mêmes couleurs : rouge, vert, bleu, et jaune.


Ce petit jeu est un classique, il se trouve d’occasion assez facilement. Son format ainsi que sa boîte en métal le rendent pratique à transporter!

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Les boutonnières

La première étape dans les boutonnières est que l’enfant comprenne le principe : faire glisser le bord du bouton dans la fente.

Quand on regarde un enfant mettre un bouton, si il n’y parvient pas, c’est souvent qu’il tente d’enfiler le bouton par son centre (là où il y a la couture) et non par le bord de la tranche du bouton. Du coup, en procédant ainsi, il faudrait que la boutonnière soit un  « trou en cercle » et non un « trou en fente » ….

Mettre un bouton requière d’avoir acquis une bonne pince bidigitale (avec deux doigts) car il faut pincer pour pousser le bouton dans la fente et le rattraper avec l’autre main en pinçant également avec deux doigt pour tirer, voire même repincer de nouveau pour dégager le morceau de tissu.

Lorsqu’on boutonne un vêtement, on a également la contrainte d’avoir plusieurs boutonnières serrées sur une même bande de boutonnières. De plus, le fait que cette bande soit cousue au reste du vêtement limite les possibilités de manipuler librement pour boutonner. De plus, lorsqu’on boutonne sur soi (qui est le but final de cet enseignement), on a une vue plongeante et verticale sur la tâche. Enfin, souvent, les boutons les plus  « fréquents » sont ceux en traction : mettre un bouton de jeans avec un bidon qui écarte bouton et boutonnière rend la tâche encore plus complexe!

 

Quelques étapes décomposées

 

Du coup, on travaille avec des boutons du plus gros au plus petit, et également en adaptant le support :

Le ruban à boutons

C’est une activité que les enfants apprécient bien. Il s’agit d’un ruban avec aux extrémités deux boutons de tailles différentes (le plus petit sera plus facile à enfiler…) ainsi que des petits carrés de tissu ou de feutrine avec une boutonnière ou à défaut, juste une fente.
Remarque pour la fabrication : les petits carrés de tissu sont très faciles à réaliser, demandez autour de vous si vous ne savez pas coudre. Il suffira, une fois réalisés, de coudre une boutonnières au milieu du carré de tissu. C’est une belle façon de recycler les chutes de tissu! Si vous êtes professionnels, je vous conseille de les faire de cette facon car si vous utilisez de la feutrine avec une petite fente, votre matériel sera rapidement abimé.

      

Si vous en faites deux, vous pouvez créer un petit jeu :
Chacun prend un ruban à boutons et on met les carrés de tissu au centre de la table. Vous lancez un dé de couleurs (il suffit d’un cube de bois dont vous coloriez les faces) et prenez un bout de tissu correspondant. Le premier à avoir 10 / 6 carrés ou encore un de chaque couleur (tout dépend du niveau de l’enfant) a gagné ! 

   

Le bouton à fleurs

Alors succès garanti : j’ignore pourquoi, les enfants le demandent parfois même en renfo !! 
Pour la réalisation : un morceau de nappe/toile cirée d’environ 20 cm sur 16 cm, un rectangle de tissu en coton (pour éviter que ca ne glisse) de la même taille pour le dessous. Coudre comme pour les petits carrés de tissu ci-dessus, retourner l’ouvrage, coudre au centre un gros bouton en veillant à laisser une longue tige d’attache sous le bouton (voir la photo) de façon à laisser la place d’y loger les 3 fleurs qui viendront se boutonner dessus. Attention, mettez sur l’arrière un petit bouton (comme sur la photo) de façon à prévenir l’arrachement du tissu si l’enfant tire trop sur le gros bouton devant. 
Enfin pour faire les fleurs, personnellement, j’en ai fait trois dans mes chutes, le recto-verso diffère et sont de 3 tailles différentes. Attention : afin de faciliter le boutonnage, prévoyez de faire des boutonnières plus longues que vous ne l’auriez faire d’ordinaire pour un « vrai » ouvrage.

   

   

 

La bande crescendo 

Il s’agit ici d’une bande de tissu avec des boutons placés du plus petit au plus grand. Au début de l’enseignement, on demandera à l’enfant uniquement la manipulation du grand bouton se trouvant à l’extérieur de la bande. Petit à petit, au fur et à mesure des progrès, on déboutonnera et reboutonnera les boutons de plus en plus petits.
Voici un visuel : tout à gauche la bande entière, à droite avec un bouton ôté, encore à droite avec 2 boutons ôtés, etc, … jusqu’à la déboutonner complètement. 

 

Puis ensuite …

Vous pourrez utilisez des cadre type montessori où il faut boutonner « une gauche » avec « une droite ». Puis, ce même cadre mais retourné et placé sur le ventre de l’enfant afin de s’habituer à mettre des boutons en situation naturelle ensuite, puis sur de vrais habits! 

 

La réalisation de ces différentes étapes permet de ne pas lasser l’enfant et de le laisser expérimenter sans le guider physiquement advitam eternam.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives

Trouve – tout

Recto, une illustration, verso, une forme ou une couleur.

Au dos de chaque carte, il y a soit une forme (losange, carré, triangle, rond, rectangle), soit une couleur (bleu, vert, violet, jaune, rouge).

Il va s’agir tout simplement de trouver sur l’illustration le critère recherché (qui figure au dos de la carte qu’on vient de retourner).

 

Par exemple:

Ici, on cherche sur l’image quelque chose de rond : il s’agit du cookie en bas à droite de l’image au premier plan.

On retourne alors la carte de droite qu’on pose sur la carte de gauche et on découvre la nouvelle illustration :
il faut trouver quelque chose de jaune, on le voit bien, c’est l’oiseau. On continue…

Cette fois, de nouveau quelque chose de rond mais sur une autre image : il s’agit du bras du canapé au premier plan en bas à gauche.

Les cartes du jeu changeant de place perpétuellement, les cibles à chercher changent …

Remarques :
Il est beaucoup plus facile de trouver les items d’une couleur donnée que de trouver les formes. On peut être tenté de trier et de présenter d’abord les cartes couleurs et ensuite de donner des cartes avec des cibles-formes.
Cependant, en faisant cela, on s’expose à ce que l’enfant ait un gros effort cognitif à fournir lorsqu’on passera aux recherches de formes car :
– les formes sont plus complexes à chercher que les couleurs, comme je viens de le préciser, et
– il faudra que l’enfant inhibe (= arrête de chercher) le critère couleur alors qu’il est habitué à cibler ce critère.
Donc, si l’enfant n’a pas une bonne flexibilité mentale, il vaut mieux rapidement introduire le critère formes, malgré sa difficulté.

Ce jeu travaille la flexibilité mentale à fond : changements d’illustration à chaque présentation, changement de cibles (couleur / formes), changement de cibles pour une même illustrations et d’illustration pour une même cible, etc., …

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Fonctions exécutives, Planification, Visuo-spatial

Chocolate fix

Voici un jeu de chez Thinkfun : un plateau avec des creux prémoulés, pour placer les 9 petits chocolats ainsi qu’un livret de défis dont la difficulté est croissante.

Le problème c’est que même les premiers niveaux sont difficiles pour les enfant que je suis. Le thème leur plait toujours beaucoup, en général, ils font semblant de manger les chocolats, mais déchantent quand il faut résoudre les défis.

Du coup, hop, une adaptation!

 

Le niveau débutant:
La couleur et la forme sont dans la même case pour combiner plus facilement.

Niveau intermédiaire:
Les informations sont réparties sur deux tableaux. Il faut donc balayer gauche droite en sollicitant un peu sa mémoire de travail : retenir la forme le temps de voir la couleur et combiner  « mentalement ».

Niveau difficile :
Il s’agit de combiner plusieurs informations réparties cette fois en trois tableaux. Les informations sont  « triées » (tableau forme/tableau combiné/tableau couleurs) puis  « mixées » (défis 10 à 12).

Sur mes adaptations :
– Avant même de faire ces adaptations, on peut proposer à l’enfant de tout simplement faire quelques défis  « côté solution », en reproduisant terme à terme. Cela permet de prendre un peu contact avec le matériel et de se mettre en confiance pour la suite. Toujours dans l’idée d’y aller marche par marche ….
– Le numéro des défis correspond aux réponses dans le  « vrai »  livret fourni par l’éditeur. L’enfant peut donc vérifier sa tâche si on lui montre l’image de la correction correspondante.
– Le niveau augmente crescendo : en augmentant dans les défis. Les présentations  « mixées » où les informations ne sont pas triées, sont plus complexes pour l’enfant car cela sollicite la flexibilité mentale pour réagencer mentalement, planifier, etc, …

Voici donc le PDF qui vous permettra d’imprimer les défis adaptés!

Publié dans Visuo-spatial

Recopier une séquence

Le fait de recopier une séquence est un exercice qui doit précéder les enseignements de lettres. Il s’agit pour l’enfant d’aligner, dans l’ordre, plusieurs éléments. C’est important dans la mesure où l’enfant procèdera comme ca pour former ultérieurement des mots : il posera successivement des lettres dans un ordre précis pour former un mot.

Le matériel :


– Comme cela peut prendre du temps, mieux vaut commencer par reproduire une séquence de petits items qui ne soient pas des lettres de façon à ce que l’enfant ne se lasse pas.
– Evitez les supports plastifiés à scratch, ils sont peu intéressants au niveau moteur, se détruisent rapidement et sont moins agréables à manipuler que de vrais petits objets. Il est facile de trouver des petits éléments en plusieurs exemplaires dans une maison : coton tiges, trombones, duplos, jetons colorés, …

 

Comment s’y prendre concrètement ?

Comme d’habitude avec une progression rapide mais à tout petits paliers:
– Utilisez au tout début des objets en double : vous faites un modèle avec 3 items et l’enfant le reproduit. Vous pouvez poser ce modèle sur une feuille blanche et fournir une feuille blanche à l’enfant pour reproduire le modèle de façon à donner un « cadre » dans lequel se mettre.
– Puis, vous pouvez augmenter la quantité d’items : 4 puis 5, … jusqu’à une dizaine d’items.
– Vous pouvez travailler en parallèle ou par la suite ce même exercice mais dont le modèle sera en 2D : un modèle papier ou bien une photo de la séquence avec votre téléphone que vous mettrez sur le bureau. Vous pouvez utiliser des Playmobil, lego, etc, qu’il aime bien, inutile de les avoir en double vu que le modèle sera une photo pris antérieurement.

Attention, ce qui est difficile souvent lorsqu’on passe en 2D n’est pas tant la succession mais le changement de plan. C’est d’ailleurs, entre autre, pour cette raison qu’il est plus facile de reproduire une séquence avec un modèle « en vrai » (= en 3D)!
Il y a donc une différence entre reproduire une séquence dont le modèle est à plat sur la table, et recopier une séquence qui serait accrochée sur un tableau ou tout simplement posée verticalement.
Donc, au début de l’enseignement, mieux vaut favoriser un modèle sur le même plan.

 

Exemple de fiches à exploiter:

Ici, des fiches réalisées pour travailler le terme à terme avec Penguins on Ice (de Learning Resources), l’enfant peut reproduire la suite telle qu’elle est sur les fiches. Attention, sur ce type d’exercice, l’enfant doit placer les pingouins de gauche à droite, il faut le guider si ce n’est pas le cas.

Je les ai dessiné en couleurs, cependant, je joins les fiches en noir et blanc de façon à pouvoir soi-même colorier voire laisser l’enfant colorier (si il aime cette activité).

Publié dans Boîte d'enchainements, Logique, Maths

Introduction au Sudoku, « il manque …. »

Exercice facile et rapide.

 

A imprimer en une page par feuille puis idéal pour mettre dans la Boîte à Enchainement en imprimant en 4 pages par feuille et hop, dans la BàE!

Voici un PDF de 9 pages, épurés comme d’habitude, avec uniquement une case à remplir avec le chiffre manquant.

De façon à évoluer doucement vers le sudoku classique (avec les documents suivants), il y a dans ce PDF un seul chiffre à trouver : sur une ligne, sur une colonne puis sur une case. Cela permet d’entrainer le cerveau à toutes les configurations d’un futur sudoku! (cliquer sur l’image pour obtenir le PDF)

9 pages de Sudoku adapté

Pour les enfants avec difficultés graphiques, pour ne pas les surcharger, il reste la possibilité d’écrire vous-même sur des petites étiquettes autocollantes une série de chiffres que l’enfant collera.
Remarque : dans ce cas, il faut que le collage de gommette soit bien automatisé, dans le cas inverse, la tâche sera surchargée et le but est justement de l’alléger!

 

Ce document est l’occasion de travailler la verbalisation de « il manque X ». L’enfant peut comprendre aisément ce que cela signifie quand il cherche et ne trouve pas le chiffre et que l’on verbalise « il manque 4 ». 
Il y a un autre article qui traite du sujet ici : où il s’agit de trouver des images manquantes. (Pour avoir tous les articles qui travaillent « il manque … », taper dans la barre de recherche « manque ».)

Publié dans Calcul, Comparaison, Dénombrement, Logique, Matériel générique, Maths, Motricité fine, Pince pouce-index, Visuo-spatial

Les penguins on ice, les pingouins sur la banquise !

J’ai la chance d’être très bien entourée : une maman habitant dans le Sud de la France m’a fait livrer ce jeu pour me remercier des conseils pour son fils …. RHHhhoo la belle surprise! Merci, merci, merci !

Un jeu Learning Resources plutôt commercialisé dans les magasins spécialisés éducation et/ou handicap.

Jeu composé de :

_ 100 pingouins, 10 de chaque couleur : rose, bleu, violet, orange, jaune, marron, rouge, vert, noir et blanc.
_ 10 banquises en plastique bleu transparent qui sont connectables sur la longueur ou sur la largeur.
_ un petit mode d’emploi avec quelques idées de mathématiques notamment.

Petits détails importants  : les pingouins sont agréables à toucher et n’ont aucune odeur.

Multitudes de possibles :

Ce set permet de travailler les mathématiques. Il peut également permettre de d’aborder des concepts pré-mathématiques, tels que :
– du tri de couleurs, évidement
– le tri de couleurs complexe : par exemple, ne sélectionner que les noirs, jaunes et les verts. Vous verrez, les enfants peinent énormément !!
– des correspondances terme à terme : en mettant une rangée de pingouins et l’enfant doit reproduire la même rangée en les plaçant dans le même ordre de gauche à droite (il existe pléthore de supports réalisés par des enseignants) (voir l’article ici),
– des complétions de patterns (voir l’article ici)
– des algorithmes : réguliers ou irréguliers, (article à venir)
– du dénombrement avec la notion de dizaine (un banquise = 10 pingouins)
– des petites opérations mathématiques posées : « 2 jaunes + 1 bleu = ? »,
– des opérations à inférer, du type : « 3 pingouins sont sur la banquise et un tombe à l’eau. Combien en reste-t-il? »

– …mais aussi des compétences motrices : pour les petits ou les enfants avec troubles moteurs, placer les pingouins sur les picots de la banquise n’est pas évident.
– ainsi que du verbal
– ou la mémoire de travail : auditive, visuelle, …  (un article à ce sujet)

Bref, c’est un matériel basique qui permet de travailler plein de choses!

Merci Lisa, les enfants se régalent!

 

 

Des PDFs gratuits pour créer des exercices

 

Ce matériel m’inspire énormément, il est quand-même vendu assez cher (compte-tenus des matériaux et des contraintes de fabrication …) mais c’est vraiment un basique pour un ortho, éduc ou intervenant qui débute.

En attendant, vous pouvez imprimer le pdf tout en bas de l’article afin de travailler les exercices disponibles sur ce site. 

Sur mon site, vous trouverez de nombreux PDFs à télécharger en rapport avec ces pingouins.
En tapant « pingouins » dans le moteur de recherche, vous tomberez sur d’autres articles avec des idées pour les utiliser : des patterns à reproduire, des algo, des séquences à mémoriser, etc, …

 

 

Des exemples d’exploitations en vrac …


Trier certaines couleurs parmi d’autres : prendre une seule couleur (mettre les bleus dans une boite) est en général facile pour les enfants mais lorsqu’il s’agit de mettre 2 voire plus de couleurs, c’est compliqué. Or, c’est importnat de pouvoir faire ca. Ci-dessous, les enfants trient les bleus, jaunes, rouges et verts dans la boite. Les autres doivent rester sur la table.

 

Reproduire un pattern :
Tout début pour ce petit bonhomme : mettre un pingouin vert dans chaque carré. Puis, dans un moule à muffins : mettre un jaune et un vert (il a un modèle d’une case avec un jaune et un vert pour repro visuelle)

   

 

Complétion de pattern :
Parmi un ensemble de pingouin (ici : jaune orange et bleu) il doit compléter celui qui manque ( à chaque fois j’en ai ôté un seul)

    

 

Reproduction de séquences (ABLLS-R : B13) et suite en algorithmes (ABLLS-R : B22) :

 

Petits problèmes avec addition en ligne simple : 

 

 

Comparaison de quantités avec mon tapis de comparaison : 

On trie les 4 couleurs et on répond à la question visuelle : compléter la collection, ou mettre le bon signe ou mettre le bon picto couleurs, ou mettre le picto chiffre, etc, …

     

Mémoire visuelle avec output moteur :

Avec petit dispositif en bois avec 3 trous pour cet enfant en difficulté visuo-spatiale.

     

 

Jeux « les pingouins matheux », un gros PDF qui reprend toutes les bases mathématiques :

Il y aura un article entier réservé à ce PDF : travail de « tous, aucun, que de, ni ni pas de », puis travail du cardinal avec ces notions là, puis travail de l’ordinal, etc , …

     

 

Voici un PDF avec mes dessins de pingouins si vous n’avez pas encore la chance de l’avoir acquis : 😉

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Mémoire de travail, Visuo-spatial

Pipolo : diverses versions

Il existe deux versions de Pipolo chez Djeco, ça porte donc à confusion. Il me semble que celui sur fond jaune soit plus ancien et qu’il ne se trouve que d’occasion.

Il s’agit de deux versions différentes qui ont la même règle du jeu.
Ici je ne vais parler que de celui de gauche, sur fond jaune.
Je trouve l’autre inintéressant pour nos enfants.

Ce jeu est à la base un jeu de bluff : outre le fait que je n’aime pas ce type de jeu d’une manière générale, c’est particulièrement peu indiqué pour nos enfants.
Il est très rare que je change une règle du jeu mais il était dommage de passer à côté de ce joli matériel à cause de sa règle du jeu.
J’aime l’esthétique de ce jeu, sa thématique sur les prépositions spatiales, la clarté de l’info (il y a un carton et un animal : on se place forcément du point de vue du vivant), …

Afin d’utiliser ce jeu, j’adopte donc une règle proche du UNO :
On pioche chacun 5 cartes, on retourne une carte sur la table. On doit ensuite défausser les cartes où figure soit le même animal, soit le même positionnement par rapport à la boîte.
On travaille donc : les prépositions évidement, mais aussi la flexibilité mentale et l’inhibition (parfois les enfants sont tentés d’associer par la couleur des boîtes en carton .. mais il ne faut pas 🙂 ).





Il s’agit de 12 animaux différents dans 4 positionnements différents !

 

 

 

Ce jeu peut être utilisé également avec les petits (/niveaux) en faisant du tri :
– tri par la couleur des boîtes (trois tas)
– tri par animaux (12 tas),
– tri par prépositions (4 tas).
Cela travaille la flexibilité mentale : on trie de 3 façons différentes le même matériel.


Pour mes collègues psy, cette tâche peut faire partie des Dimensional Change Card Sorting Task, DCCS (avec flexibilité mentale, mémoire de travail et inhibition) ou bien des ATI (Alternance des Tâches Indicées) avec des blocs mixtes.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Fonctions exécutives, Lexique - vocabulaire, Matériel générique, Mémoire de travail, Phonologie - lecture

Le classique « le Lynx »

C’est un jeu classique que l’on trouve en supermarché et qui est très fréquemment en vente d’occasion. Il existe plusieurs versions : des plateaux plus petits, des versions de même tailles mais en photos ou en dessins, ainsi que des versions dont le but diffère légèrement.

Il s’agit d’un plateau de jeu et des petites cartes avec plus de 300 petites cartes illustrées. Le but du jeu est de retrouver l’illustration sur le grand plateau de jeu. En soi, il est déjà assez intéressant à utiliser comme ca. Pour les enfants plus petits, on peut trier les images par « tranches » de plateau dans des petits sacs, cela permet d’avoir une surface à scruter moins étendue.

Le lynx 400 images | jeux de societes | jouéclub
Jeu du Lynx dans sa version la plus classique.

Le Lynx a l’avantage d’être une énorme banque d’images dont on peut se servir indéfiniment pour faire des tris selon le niveau de l’enfant. Ainsi, on peut trier par couleur, par forme, par catégorie, par fonction, par genre, par localisation, par nombre, …

Ci-dessous, des étiquettes réalisées par une maman avec laquelle je travaille :

Etiquettes à piocher ……
… pour trouver un item correspondant!

Ici, on a trier des items pour s’habiller, des items pour manger et des items pour jouer :

On peut également trier les cartes en genre et en nombre : féminin singulier, masculin singulier, féminin pluriel, masculin pluriel.

     

Publié dans Fonctions exécutives, Mémoire de travail, Planification

La complétion : une compétence socle.

Souvent, on travaille les mathématiques de base avant même de s’assurer de la maîtrise de compétences sous-jacentes requises.
Parmi ces compétences, il y a selon moi la nécessité de compléter de petites séries (où la numération n’est pas requise, évidement).
Cette notion fait suite à toutes les séries de « donner le même », « donner un similaire non identique », etc, …

Ici, on va voir comment travailler le « répéter une même collection ». Comme d’habitude, on complexifie tout doucement au fur et à mesure pour ne pas mettre en échec et bien respecter le rythme de progression de l’enfant.

Comment procéder?

  • On prend des boîtes à casiers ou des récipients séparés (environ 5 ou 6) : ça peut être une boîte à compter, un moule à muffins, etc, …ou des bols identiques en couleur et forme.
  • Des petits objets bien identiques entre eux et différents les uns des autres : des pièces de jeu, des objets de la maison (trombones, boutons, coton-tiges, etc, …)

On fait ensuite un modèle dans le premier compartiment et on met à disposition les éléments à placer. L’enfant doit refaire le même pattern (=le même ensemble) X fois.

On peut commencer avec un seul élément et en mettre un dans chaque case, puis 2 éléments, et ainsi de suite.

Alors une petite question :
Disons que l’on veuille mettre dans chaque case : un pingouin vert, un pingouin rose et un cube bleu. Quel est le plus facile pour l’enfant? Ajouter juste les éléments manquants (A) ou bien remplir la totalité de la case (B)?

Bon, vous vous en doutiez, vu que je pose la question … le plus facile c’est évidement ce qui paraissait le plus compliqué a priori : tout remplir.
Compléter un début de collection entamée demande plus de manipulation mentale : de faire le point sur ce qui est mis, d’ôter mentalement ce qui est déjà mis afin de n’ajouter que le manquant.

Donc, on commence à travailler le fait de répéter toujours le même ensemble (la configuration telle qu’on la voit en B) – à la manière des algorithmes _ puis on travaille la complétion d’une collection en mettant déjà des éléments (comme pour la configuration A).

Exemples de complétions à 4 items :


Il y a 4 pingouins dans la 1ère case, il faudra compléter par 2 ou 3 pingouins selon les manques ET trouver les bonnes couleurs à compléter.

 

Ici, on a des formes différentes : un marron, un jeton jaune et un pingouin rouge. On enlève un item au hasard et on donne à l’enfant pour qu’il complète dans les bonnes cases :



C’est un exercice assez complexe mine de rien lorsqu’on augmente les cibles à compléter!

Cette activité, avec complétion ou non, peut être travaillée dans le milieu naturel facilement car c’est une compétence dont on a besoin au quotidien. Par exemple :

  • en faisant des minis-pizzas (mettre un fond de sauce tomate, un mini bout de jambon, un petit carré de gruyère, etc sur toute la planche à mini-pizza
  • en faisant des mendiants : l’adulte fait les aplats de chocolat et l’enfant met sur chaque : une noisette, un raison sec, et une amande.
  • en mettant la table, …
Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Planification

Pippo

Un jeu super chouette de chez Gigamic … C’est une copine ortho qui me l’avait fait découvrir il y a un bon nombres d’années.


Ce jeu contient deux types de cartes :

  • des cartes où figurent 4 animaux –> qu’on va laisser en tas
  • des cartes où il y a un animal coloré –> qu’on va étaler face visible sur la table.

Il existe 5 animaux possibles : la vache, le cheval, la chèvre, le chien, le chat dans 5 couleurs possibles : rouge, vert, jaune, violet, et bleu.

Pippo, de chez Gigamic

Le but du jeu « de base » est de piocher une carte du tas, de trouver l’animal et la couleur manquantes et d’attrapper le plus rapidement possible l’animal qui correspond sur la table.
Par exemple, ci-dessus : si on regarde la carte de gauche : il manque l’animal vache et il manque la couleur jaune. Il va donc falloir attraper la carte « vache jaune » le plus rapidement possible.

Il y a aussi possibilité de jouer dans l’autre sens, pour ceux qui aiment les challenges : on tire les cartes avec les animaux uniques et on doit attraper les cartes composées de 4 animaux. C’est beaucoup moins facile!

J’aime ces petits jeux qui peuvent être utilisés en transversal avec des enfants de plein de niveaux différents …
J’utilise par exemple les cartes « animal-seul » pour faire de la verbalisation item+couleur, ou bien de la compréhension double critère (« donne-moi la vache rouge »), …

Afin de faciliter la mémorisation des possibilités d’animaux et de couleurs, j’ai fait deux petites frise qui aident à s’organiser dans la réflexion :

Les frises permettent de bien distinguer :

  • il manque le jaune et
  • il manque la chèvre

donc je cherche la chèvre jaune!

Vous pouvez imprimer, découper et plastifier cette « carte- frises » afin de la mettre dans la boîte de jeu.

Carte-frises pour Pippo
Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Dénombrement, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Maths, Planification

1, 2, 3 …comptez!

Encore une fois, différentes possibilités pour jouer à ce jeu de chez Gigamic. Il se joue de 1 à 4 joueurs.
Une version classique : on installe le jeu avec 3 démarrages de ligne, chaque joueur a 5 cartes en main (sur table en l’occurrence pour mes enfants), et la suite consiste à ordonner les cartes de 1 à 10.
Mais attention, il est interdit de mettre deux collections du même objet sur la même ligne. En général, j’explique cette contrainte une fois l’enfant à l’aise avec le reste du jeu. Ça ne pose pas de problème en soi car la notion de même/différent est une notion que je travaille en permanence, cependant, c’est quand même un paramètre supplémentaire que l’enfant devra prendre en compte.

1, 2, 3 … comptez! de Gigamic

Une originalité dans ce jeu: la pioche est en deux lots et le verso des cartes indique la valeur de la carte. On peut donc voir si l’enfant anticipe (ou non) sa future pioche en prenant une carte « utile » le cas échéant.

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Planification

Logikville adapté

Jeu classique des orthophonistes et psy : c’est LE jeu de logique par excellence.
Son grand atout: pouvoir travailler la logique sans avoir le frein du langage, et pour certains des enfants que je suis, c’est très agréable.
Graphiquement, il peut difficilement être plus laid , et c’est bien dommage.

Logikville de chez Asmodee

Le jeu est composé de cartes-défis, de 5 maisons, de personnages et d’animaux à placer selon les indications codées qui figurent sur les cartes. Les défis sont classés en difficultés croissantes.

Néanmoins, même les premiers défis sont complexes. Il faut comprendre que:

  • les personnages sont toujours à mettre en haut et les animaux en bas
  • les codages principaux sont  « x est là » et  « y est non là »
  • Il faut deviner l’emplacement de ceux pour lesquels il n’y a pas d’informations.

Afin d’automatiser ces quelques pré-requis, j’ai créé des cartes simplifiées afin de guider les enfants progressivement vers les cartes originelles.

Par exemple ci-dessous, on donne 3 maisons et les trois personnages (jaune, vert et rouge) à l’enfant.
– Les cartes 1 et 2 stipulent où mettre chacun d’eux,
– de la 3eme à 6eme carte, seuls deux personnages sont situés, il faut deviner lequel se trouve sur le point d’interrogation
– à partir de la 7eme carte, il y a des négations : le jaune est au milieu, le rouge n’est pas à gauche, donc il est à droite, donc le vert est à gauche!

 

Le pdf se trouve en bas de la page.

 
Publié dans Adaptations et critiques de jeux, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Mémoire de travail

Face de bouc

Petit jeu que j’ai eu dernièrement : il m’a été donné. C’est un jeu Cocktail Game qui était distribué à une période chez Quick avec les menus enfants. Quelle bonne idée !

Jeu  « démo » Face de Bouc

Je n’ai eu donc que la version démo pour l’instant : il s’agit du même jeu, sans la boîte et avec des personnages en moins, mais ça n’entrave en rien la partie.

Au plus simple, car d’autres règles existent, on pioche des cartes et on nomme les petites bébêtes comme bon nous semble. Lorsqu’on tombe sur une bébête qui a déjà été retournée au cours de la partie, il va falloir se remémorer le surnom qui lui avait été donné !

La règle est très simple et les enfants comprennent bien. Pour certains enfants autistes, il est impossible de but en blanc d’imaginer un surnom. Dans ce cas, on peut les guider en relevant avec lui certaines caractéristiques : il est bleu, il a l’air tout doux, on dirait plutôt une fille tu crois?, il ressemble à tel objet, etc, …

Au cours d’une partie avec une petite fille, elle a d’abord épuisé tous les prénoms de sa famille nucléaire, puis elle a dû en trouver des nouveaux.
Et alors que je nomme le personnage de gauche « monsieur melon » et lorsqu’elle doit nommer le personnage suivant, elle me dit  « monsieur Carotte » (personnage vert également, a priori étonnant en dehors du registre légume….)


Pour la seconde partie, remémoration, je trouve très intéressant de voir ce que retient l’enfant : plutôt les surnoms logiques? plutôt ceux que l’enfant lui-même a donné? plutôt récemment donné ou bien ceux en début de pile? (effet de récence ou effet de primauté…), plutôt ceux qui ont fait rigoler?, …

De plus cela permet d’évaluer la qualité de mémorisation sur de  « nouvelles cibles » jamais apprises précédemment et de quantifier ce que l’enfant garde en mémoire de travail le temps de la partie.
J’attends de m’entrainer un peu avant d’acheter la version complète : la version allégée avec uniquement 6 ou 7 bébêtes est en fait bien suffisante … pour moi également !

Publié dans Adaptations et critiques de jeux

Ballons

Ballons de Gigamic.

Il fait partie des premiers jeux de société. On distribue 5 cartes à chaque joueur, on pioche ensuite des cartes-actions. A chaque fois un ballon d’une certaine couleur éclate et on doit retourner la carte. Il y a néanmoins des cartes joker  »maman redonne un ballon » (sur la photo en haut à gauche) où on regagne un ballon qui avait éclaté.

Ce jeu permet de travailler les premières règles et de faire des tours de rôle. On peut également travailler les phrases courtes du type :  «Ohh le chat : le ballon jaune éclate! »,  « Ahhh le cactus : le ballon vert éclate! », …

Publié dans Adaptations et critiques de jeux, Contrôle inhibiteur, flexibilité cognitive, Fonctions exécutives, Langage oral, Mémoire de travail

Tête de pioche

Tête de pioche est un petit jeu de cartes de chez Piatnik.
On doit piocher 5 cartes à dos bleus sur lesquelles figurent 4 têtes d’animaux. Puis on tire une carte-consigne (à dos rouge, sur laquelle il y a 2 têtes d’animaux) qui indique quelle(s) carte(s) doi(ven)t être défaussée(s).

Par exemple, sur la photo ci-contre.
On doit se défausser de cartes sur lesquelles il n’y a ni lion, ni chien.
Donc, la seconde carte en partant de la gauche.

 

Les cartes-consignes peuvent présenter 3 situations:

  • La présence de 2 animaux sur la carte
  • La présence de l’un et l’absence d’un autre.
  • L’absence de deux animaux.


Afin d’introduire ce jeu, toujours pour le faciliter avant de passer aux vraies règles, j’ai photocopié quelques cartes-consignes que j’ai coupé afin de ne garder qu’une seule tête :

Ci-contre, il faudra se défausser de la carte de gauche, celle avec un ours.

Ci-contre, il faudra se défausser de la carte de droite car il n’y a pas de chien.

Une fois cela bien maîtrisé, on peut introduire les cartes-consignes fournies dans le jeu ça passe tout seul!

J’aime beaucoup ce petit jeu : il permet également de faire de la compréhension et de la verbalisation de négations par la suite.
En effet, une fois bien à l’aise avec un support visuel, on peut travailler les termes de la négation en présentant 3 ou 4 cartes à l’enfant et en consignant :

  • Donne-moi la carte sans lion
  • Donne-moi la carte où il n’y a pas de lion
  • Donne-moi la carte sans lion ni vache
  • Donne-moi la carte où il n’ya pas de lion et pas de vache, …

On peut ensuite le travailler en expressif, l’enfant doit  « lire » la carte-consigne :  « sans cheval et sans chien »,  « avec lion et sans vache », …

Donc, ce petit jeu tête de pioche est un super basique avec : flexibilité mentale, négations, verbalisation de la négation, …le tout pour moins de 10€ .

Publié dans flexibilité cognitive, Fonctions exécutives

Fonction exécutive : la flexibilité mentale

La flexibilité mentale fait partie des fonctions exécutives : c’est une habileté cognitive supérieure.
Dans ces fonctions exécutives se trouvent notamment :
_ la mémoire de travail
_ l’inhibition
_ la flexibilité mentale.

Ces trois compétences sont à la base de tous les apprentissages. Cela permet à l’enfant de pouvoir utiliser les enseignements qu’on va lui transmettre. Ainsi, il est inutile d’enseigner à un enfant les lettres ou nombres si ces derniers ne peuvent être manipuler mentalement.


Pour résumer : inhiber les automatismes du cerveau (appelés heuristiques en psychologie cognitive) pour développer une nouvelle stratégie.
A l’école, on utilise la répétition pour obtenir une forme d’automatisation. Ces « reflexes » vont permettre d’être rapide et efficace tout en étant économique pour le cerveau. Cependant, parfois, ces heuristiques ne fonctionnent pas, on doit alors utiliser des algorithmes : « réfléchir et analyser » utiliser des stratégies plus coûteuses cognitivement mais qui amèneront à la bonne réponse/ solution.

Cette capacités à inhiber et à sortir de son automatisme de réflexion dépend de la flexibilité (ou rigidité) mentale.


Il est fréquent que les personnes avec des troubles neurologiques aient des atteintes de leur flexibilité mentale, de façon directe ou indirecte (dues à des carences d’autres domaines des fonctions exécutives qui sont inter reliées).

Avoir une bonne flexibilité mentale est crucial dans les situations d’apprentissages : cela nous permet de nous adapter lorsqu’un changement survient, lorsqu’on doit résoudre un problème, lorsqu’on doit adopter la meilleure stratégie possible, …
La flexibilité permet de pouvoir regarder un même ensemble avec des perspectives différentes : c’est par exemple cette habileté qui permet à un enfant de trier un ensemble de formes colorées de différentes manières : soit par formes (les triangles, les ronds, les carrés) , soit par couleurs (les rouges, les bleus, les verts), soit par motifs (ceux à rayures, ceux à pois, ceux à carreaux), etc, …

Remarques pour mes collègues psy : cette tâche fait partie des ATI (Alternance de Tâches Indicées) avec des blocs mixtes.


Cette flexibilité ou rigidité aura également des répercussions sur le comportement de l’enfant : comprendre l’autre, envisager le point de vue de l’autre, tolérer les changements de programmes, accepter de faire des erreurs ou des ratures, réussir à concevoir d’autres solutions lorsqu’on est en échec à répétitions, etc, … sont autant de problématiques rencontrées systématiquement dans les prises en charge avec troubles du comportement.

L’incapacité à changer de points de vue (ou ici, très trivialement, de façon de trier) est très fréquente et doit être travaillée. On s’aperçoit alors rapidement que les enfants avec handicap présentent souvent une particularité de « catégorie unique » : si un élément appartient à une catégorie, une fois « mis dedans », l’enfant aura des difficultés à accepter de le mettre dans une autre catégorie.

Cette rigidité va impacter l’intelligence fluide et engendrer des problèmes de compréhension : la mère de David ne peut pas être aussi la femme de Jean-Pierre, un verre est un objet donc ne peut pas aussi être de la vaisselle, « lève-toi » ne peut pas être aussi « debout », etc, …

Donc, par où commencer? que faire afin de casser un peu cette rigidité qui entrave nos enseignements? et bien, du tri, de la sélection, du multicritère, et encore du tri dans tous les sens et avec tout ce qu’on peut trouver!!!

 

Avec des jeux existants 

Par exemple, avec un jeu de UNO : jeu tellement classique qu’un célèbre fastfood offrait un paquet de cartes dans le menu enfant il y a quelques années !
On le trouve donc très très facilement d’occasion pour quelques euros. 
Avant que l’enfant ne puisse jouer au UNO, on peut lui demander de trier les cartes : une fois par chiffre, et ensuite par couleur, ou le contraire. Si il ne parvient pas encore à le faire, inutile de tenter de jouer avec lui avec les vraies règles du jeu !

Avec des compteurs de Learning Resources

Très connus, ces petites figurines permettent de trier par sujet/ taille / couleur. Il existe différents thèmes : les animaux, les véhicules, les fruits, les aliens, etc. 

Ainsi, on peut trier les animaux par couleurs (6 couleurs), par type d’animal (6 animaux), par taille (2 tailles) en prévoyant les cases nécessaires mais aussi en faisant extraire du tas à l’enfant les sujets ayant telle ou telle caractéristique, comme ci-dessous :

Animaux triés par couleurs : « les rouges »
Animaux triés par type d’animal: « les cochons »

 

Evidemment, en plus de cette activité, le tri va permettre de commencer à organiser la compréhension complexe de l’enfant. Ces petites figurines permettent également de travailler l’expressif et la description.
Les miens sont de la récup, ils sont un peu vieillots aujourd’hui mais si vous voulez investir, il y a ceux vendus sur tout pour le jeu, trop mignons, avec les animaux sauvages ici.

 

En créant des activités sur mesure avec des petits jouets  

Voici une idée de torture : cette petite activité paraît toute simple mais on va voir rapidement qu’elle est loin d’être aisée.

Items « épurés » / faciles : 2 couleurs, 2 types d’objets.
– « Donne-moi tous les rouges = « donne-moi toutes les grenouilles ».
– « Donne-moi tous les verts = « donne-moi tous les duplos ».


–> Facile, pas de confusion possible, tout est « bien rangeable » sans superpositions.

Items mixés : 2 couleurs, 2 types d’objets.
– « Donne-moi tous les rouges »
Pas de problème, il n’y a qu’une sorte de rouge, l’enfant donnera les deux grenouilles rouges.
– « Donne-moi tous les verts »
Alors là, AIE !! il y a de grandes chances que l’enfant vous donne les duplos verts et laisse de côté la grenouille verte ! Or, la consigne « tous les verts » implique « tout ce qui est vert quelque soit sa forme ».
« Donne-moi toutes les grenouilles » –> idem, il faut que l’enfant donne les rouges et la verte.
– « Donne-moi tous les duplos » –> idem, il ne faut pas qu’il donne la grenouille, même si elle est verte, comme les autres duplos, car ce n’est pas un duplos.

Items mixés : 2 couleurs, 2 types d’objets.
Exemple où tout va être mixé dans tous les sens :
– « Donne-moi tous les rouges »
– « Donne-moi tous les verts »

« Donne-moi toutes les grenouilles »
« Donne-moi tous les duplos »

Items mixés : 3 couleurs, 3 types d’objets.
Ici, on rajoute un type d’objet (la voiture) :
« Donne-moi tous les rouges »
– « Donne-moi tous les verts »
– « Donne-moi toutes les grenouilles »
« Donne-moi tous les duplos »
« Donne-moi toutes les
voitures »

Items mixés : 2 couleurs, 2 types d’objets.
« Donne-moi tous les bleus »
« Donne-moi tous les verts »
– « Donne-moi toutes les grenouilles »

Items mixés : 3 types d’objets, 4 couleurs
« Donne-moi toutes les voitures »
– « Donne-moi toutes les grenouilles »
– « Donne-moi tous les jaunes »
– « Donne-moi tous les duplos »
– « Donne-moi tous les bleus »
– « Donne-moi tous les rouges »
– « Donne-moi tous les verts »

Items mixés : 2 types d’objets, 3 couleurs
« Donne-moi toutes les grenouilles »
– « Donne-moi tous les verts »
– « Donne-moi tous les jaunes »

– « Donne-moi tous les bleus »

 

Afin de faire varier la consigne de sélectionner les items, les exercices ci-dessus peuvent être modifiés, par exemple, on peut demander « combien tu vois de jaunes? », « combien il y a de duplos? », … etc …

Là, il s’agit de flexibilité avec support visuel, assez simple après l’étape du « double-tri », mais nous pouvons (et devons) travailler sur les autres sens, avec une entrée auditive par exemple.

La flexibilité mentale, la capacité attentionnelle, l’inhibition et la mémoire de travail sont essentielles à entrainer dès le plus jeune âge, avec des supports très simples.

 

PDFs disponibles : 

         

Le speed des habits : voir ici

Publié dans Boîte d'enchainements, Matériel générique

La boîte à enchaînement, ma fameuse « BàE »

Une boîte à enchaînements est une boîte (format boîte à chaussures, c’est le plus simple pour les familles) dans laquelle on place des exercices acquis. Cela permet :

  • de maintenir la compétence / connaissance qu’on ne travaille plus intensément,
  • de renforcer la sensation de réussite et d’efficacité,
  • de refaire d’anciens exercices très variés (les enfants aiment souvent ça),
  • de laisser les enfants réaliser intégralement seuls des séquences d’actions complètes et donc de lutter contre la dépendance à la guidance, grand écueil des enfants dont on s’occupe beaucoup ;-),
  • et surtout d’entraîner l’enfant à enchaîner plusieurs exercices à la suite!

Dans ces Boîtes à Enchaînements, on vise donc l’autonomie complète, ce que j’appelle l’autogestion.

 

Personnellement, je différencie :

  • faire seul : l’enfant n’est pas aidé mais on est à côté, on le regarde faire,
  • de l’autonomie : faire seul un exercice, à côté d’un adulte qui est occupé à faire autre chose,
  • de l’autogestion : faire l’exercice ainsi que tout ce qui attrait à la tâche : aller chercher le matériel, organiser les feuilles et les outils, etc, … avec un adulte qui peut s’absenter de la pièce rapidement pour aller chercher quelque chose et qui vaque à ses occupations …

L’enfant fait les exercices seul, se procure le matériel nécessaire si besoin, il doit s’organiser spatialement : déposer les exercices sur le côté et reprendre de nouveaux exercices pour continuer.
Cette tâche sera donc évaluée sur le nombre d’enchaînements que l’enfant est en capacité de réaliser et non sur le nombre d’exercices, vous me suivez?

Exemple pratique:
On présente à l’enfant deux feuilles d’exercices l’une sur l’autre. Il doit réaliser le premier exercice et le mettre de côté puis reprendre (SANS sollicitation de l’adulte) la seconde feuille et continuer, puis poser sa feuille sur le côté de façon à enchainer éventuellement la suite. Il a alors une capacité d’enchainement de 1 transition (si l’enfant reçoit des jetons/ récompenses / félicitations, c’est lorsqu’il attrape la seconde feuille qu’il doit être renforcé et non à l’achèvement de la première …). Ceci est extrêmement important!
Lorsqu’un enfant est à l’aise sur une transition, on peut lui proposer 3 feuilles etc, …

Afin de généraliser, on note sur la boîte la date et combien d’exercices l’enfant est capable d’enchainer à cette date. Lorsqu’il gère bien (= selon les enfants, une dizaine de lots avec enchaînements sans guidance), on en ajoute une.

Voici un document pour « noter » la progression, à agrafer au lot réalisé par l’enfant : (pour obtenir le lot d’étiquettes à télécharger et imprimer, il faut cliquer sur l’image)

Exemple d’une étiquette complétée : – la date – le nombre d’exos et plus précisément d’enchainements réalisés.

 


Les remarques :
– Une guidance a-t-elle été nécessaire?
– En combien de temps le lot est-il réalisé?
– Y-a-t-il eu des erreurs dans les exercices?
– y a -t-il eu des troubles du comportements pendant la réalisation? (écholalies? stéréotypies?)
– …

Certains de mes enfants adooooorent ça et réalisent à la suite 15 enchainements!

Cette compétence d’enchaînement est très utile à l’école et dans la vie en général. Ce genre de boîtes peuvent être fournies également à l’enseignant en ULIS en début d’année afin qu’il puisse mieux appréhender le niveau de son futur élève. Cela permet également d’entretenir les fonctions exécutives.

Sur le site, je catégoriserai « BàE » les articles qui contiennent des exercices compatibles avec la Boîte à Enchaînements. Evidement, comme il s’agit de présenter à l’enfant uniquement des exercices acquis, il faudra trier ce qui convient ou non à votre élève/enfant. D’une manière générale, essayez de varier le plus possible le panel d’exercices disponibles : l’enfant se lassera moins et il maintiendra plus d’acquis!

Bref, que des avantages à mettre en place une « boîte d’enchaînements » !! 😉

Voici des exemples d’exercices préparés pour être mis dans la BàE :

 

Afin de trouver rapidement les exercices que vous pouvez mettre dans une BàE, tapez « BàE » dans le moteur de recherche en haut à droite sur mon site.

Publié dans Matériel générique

La boîte à compter

J’adooooooooooooooooooore la boîte à compter de chez Nathan.
Les collègues du SESSAD de Nancy se moquent régulièrement de moi avec ça !

Boîtes à compter de chez NATHAN

Le principe : une boîte contenant 5 cases et une fente sur l’arrière pour y loger une grande fiche qui couvre l’intégralité des 5 cases.
Elle permet aux enfants de ne pas se poser de questions sur la forme et donc, permet de bien se concentrer sur le fond.

J’aime bien utiliser cette BàC très tôt dans mes prises en charge.
La difficulté au départ est de bien viser les cases (ça m’a d’ailleurs permis de découvrir un hémichamp chez une petite fille).
Pour sa mise en place, on peut utiliser une case sur deux, ou bien ne pas mettre de fiche et juste trier des petits objets dans les cases, etc, …

Rapidement, je travaille sur les intérêts (voire intérêts restreints) des enfants que j’accompagne. Ils sont contents et ça paire (= « to pair with ») positivement le matériel pour motiver ensuite l’enfant dans ses futurs apprentissages.

J’ai donc fait, par exemple, des BàC avec les princesses Disney, Cars, Plane, Oui-oui, Hello Kitty, … mais aussi avec les visages des personnes de la famille : une photo de papa, une de maman, etc, … que l’enfant doit associer avec des photos du papa dites « identiques » (strictement les mêmes) ou bien dites « semblables » (légèrement différentes mais toujours le papa).

Ainsi, peuvent être travaillés : le tri simple, le tri complexe, les maths, le français, et même la découpe des légumes (si si …. ) enfin, c’est illimité!

 

Quelques photos de supports possibles :

 

Voici quelques supports à imprimer pour BàC avec différents thèmes, en fonction des intérêts des enfants avec lesquels je travaille/ j’ai travaillé.

 
Vous trouverez des supports de travail dans tous les domaines sur le site, quelque soit le niveau de votre jeune. Pensez à utiliser le moteur de recherche au besoin !  😉