Souvent, dans les collèges ainsi que dans les structures spécialisées telles que les IMpros, il y a des ateliers informatiques.
J’ai recherché des documents, ouvrages ou articles mais je n’ai pas trouvé de listes de compétences ni de supports SIMPLES pour guider les professionnels dans cet enseignement auprès des enfants avec handicap.
Certes, une rubrique « compétences informatiques » apparait dans les AFLS dans le livret 4. On y trouve 31 cibles mais malheureusement un peu fourre-tout et parfois désuètes : en effet, il y a eu énormément d’évolutions dans le domaine « numérique » depuis la création des AFLS en 2012 …. Elles sont néanmoins pratiques pour « dégrossir » cet enseignement mais sont clairement insuffisantes.
Manier à minima l’outil informatique peut être utile pour nos jeunes tant pour un usage « scolaire ou professionnel » qu’un usage « jeu ».
— Savoir déplacer la souris : peut leur permettre de faire des petits jeux type memory, puzzle, …
— Savoir taper au clavier (ordi ou tablette) : cela peut leur permettre d’aller chercher quelque chose de plaisant pour eux sur YouTube -un épisode de Petit Ours, une vidéo de baleine ou encore leur permettre d’écrire des mots dans des exercices « scolaires » sans avoir à recours systématiquement à l’écriture manuscrite ; souvent ils apprécient que ça change et de faire « comme les grands ». Cela pourra permettre aussi à certains de pouvoir envoyer des messages sms quand ils seront plus âgés.
Vous trouverez dans cet article un curriculum allégé de compétences à acquérir pour l’utilisation de l’ordinateur mais aussi, pour la manipulation d’une tablette.
Je vous propose, en parallèle de ces listes, des activités qui peuvent être utiles : certaines sont un peu complexes mais d’autres restent accessibles à la plupart des ados/adultes, même ceux en grande difficulté.
Vocabulaire autour de l’informatique
Si vous avez besoin de cartes de vocabulaire autour du lexique pour les objets du bureau ainsi que l’informatique, vous en trouverez avec les autres lexiques dans la rubrique « lexique 3 exemplaires » du site, ici.
Avant tout, comme toujours, on s’assure que l’apprenant puisse nous pointer les objets en vrai (l’ordinateur, l’imprimante, …)
Comme d’habitude, cibler les enseignements : autant la « souris » d’ordinateur est un mot important, autant le terme « imprimante » est quand même moins primordial ! Je vois souvent des mamans et éducs enseigner les listes complètes dans un thème donné : il ne faut pas, il faut cibler en fonction des besoins du jeune.
Puis, lorsque le vocabulaire est connu, vous pouvez donner ce type d’exercices à votre élève afin de les mettre en maintien :
Vous trouverez une partie pour les non lecteurs également dans le document.
La tablette
La plupart des enfants ont des tablettes personnelles, enfin en tous cas, pour ceux que je côtoie moi au cabinet !
Personnellement je l’utilise très peu, voire pas du tout, dans ma pratique pro.
Le temps passé sur une tablette est du temps où l’enfant ne manipule pas son environnement et est peu en interaction avec d’autres, donc, évidemment, comme pour tout, elle doit être utilisée raisonnablement.
Cependant, l’utilisation active de la tablette (c’est-à-dire une utilisation qui n’est pas regarder passivement une vidéo) peut permettre à l’enfant de se détendre en restant actif cognitivement via des applis « intelligentes ».
Pour beaucoup d’enfants, le recours à la tablette est un renforçateur bien pratique : transportable et souvent puissant.
Etre autonome pour gérer sa tablette est donc une compétence qui est intéressante à travailler, surtout quand les enfants grandissent et deviennent ado/adultes.
Grâce à la tablette, le jeune peut apprendre de belles compétences : taper des lettres-mots (en rapport avec leurs intérêts pour faire des recherches internet), mais aussi utiliser des applications pédagogiques telles que des puzzles en ligne, des exercices d’associations, ou même des applications spécialisées telles que Watch and Learn ( développé par Caroline Peters).

C’est aussi une manière de s’occuper de façon adaptée.
Afin de travailler les compétences-tablettes et faire le point sur les connaissances de l’élève, je vous propose cette grille curriculum qui regroupe beaucoup de compétences diverses. Il y a aussi des champs vierges en fin de grille afin d’individualiser à un élève donné.
Taper sur le clavier
En fonction de l’élève, on pourra lui faire copier quelque chose ou bien lui dicter. On pourra travailler crescendo ; sur une syllabe « tape BA », sur un mot « tape MOTO », sur une combinaison de deux mots « tape LAPIN BLEU » ou encore plus tard une phrase voire un texte.
Il est préférable dès le début de l’enseignement de veiller à ce que l’enfant identifie deux espaces de frappe. Sans vouloir en faire des secrétaires dactylo, il est quand même préférable que les jeunes apprennent à taper avec une ligne médiane imaginaire au milieu du clavier : grâce à cela, ils pourront taper de plus en plus vite.
Aménagement du clavier
C’est pour faciliter cette séparation médiane du clavier que les claviers sont customisés sur les photos ci-dessous :-).
Chacun sa technique : des pastilles de couleurs assorties au vernis à ongles de cheque doigt, un trait au crayon-craie au milieu du clavier… peu importe, du moment qu’on fait comprendre à l’enfant que chaque main a sa zone ! Cette guidance environnementale sera à estomper petit à petit puis à ôter, évidement.
Pour le travail « taper sur le clavier », j’ai crée un PDF avec des étapes à difficultés croissantes (bleu, vert, jaune puis rouge) .
Dans le PDF, j’ai mis en première page des étiquettes vierges afin de pouvoir individualiser les mots à la vie du jeune , vous pourrez écrire : le nom de l’enfant, son prénom, celui de ses frères, …
On pourra également y écrire en capitales des termes susceptibles d’apparaitre dans son environnement : sur un emploi du temps (son prénom, son nom de famille, le prénom de son éduc, sa mamie,…), sur une recherche google intéressante pour lui (« baleine », « tracteur », « tchoupi », …) ou sur une liste de courses (« ficello », « danette », et autres aliments préférés du jeune 🙂 ).
Le plus facile : recopier des syllabes ou des petits mots simples en capitales
Attention à la police utilisée dans vos modèles à recopier !! Sur nos claviers, les lettres sont écrites en général en capitales. Si vous voulez que ce soit facile, lorsque vous faites recopier des mots d’après un modèle, il faut qu’il soit en capitales également.

Ci-dessous : le modèle à taper est en capitales, le clavier aussi, mais l’affichage apparait en script. L’élève n’est pas perturbée, elle ne cherche pas à corriger. Sa connaissance des équivalence d’écriture fait qu’elle tolère cet écart. Pour certains enfants; cela peut être un problème et on veillera à choisir une police qui n’existe QUE en majuscules pour que le combo « modèle-clavier-affichage » soit raccord !
Ci-dessous, un autre enfant : un modèle écrit à la main et il doit taper les deux mots « les enfants » : la difficulté est l’espace, il n’y a pas de majuscule ni de point qui sont demandés.
On voit la ligne rose (tracée au feutre-craie) pour délimiter le clavier en deux parties, il a donc bien ses deux mains sur le clavier même si il n’utilise que ses index.

Puis, voici l’exemple d’une jeune qui va taper une petite phrase. Le défi est pour mettre le point final car ce n’est pas facile : il faut maintenir la touche « shift », puis appuyer sur la bonne touche, puis lâcher. Sa maman l’aide en guidance physique ( aucune guidance verbale du type « maintien la touche shift blabla qu’elle ne comprendrait pas …).


1) Les exercices codés en bleu
Vous trouverez dans le PDF des exercices, codés en bleu, avec des mots uniques ou des phrases courtes intégralement en capitales, où la difficulté sera uniquement le point final. Certaines phrases comprennent des chiffres qui seront simples à taper sur la petit clavier numérique à droite du clavier)
2) Les exercices codés en vert
Ces phrases sont en script donc il faudra gérer en plus du point final la majuscule du début de la phrase car le reste de la phrase devra être en lettres scriptes.
3) Les exercices codés en orange
Où on ajoute toutes les ponctuations possibles : certaines ne demandent pas de maintenir shift (ex : le point d’exclamation, l’accent circonflexe ou l’apostrophe), d’autres oui (ex : le point d’interrogation).
L’enfant ci-dessous est maintenant à l’aise pour taper des belles phrases complexes …
…. enfin, presque !!

Ci-dessous, un enfant tape un texte complet et cette fois-ci sur un pavé numérique de tablette : la compétence est généralisée, il n’est pas dérouté voire même il préfère 🙂
Cet enseignement de taper au clavier plait en général, surtout aux ados! C’est une autre façon de travailler la recherche de lettres ou la formation des mots. Vous pouvez également faire des dictées de syllabes, de nombres, … et ça peut être un média sympa pour changer un peu de support. Beaucoup d’enfants apprécient les vidéos/ jeux et cet enseignement de taper des mots peut être facilement maintenu dans l’environnement en faisant des recherche sur Youtube ou Google.
Apprendre à changer de police, de taille et de couleur
Voici un exemple d’activité faite avec un ado. Changer la police d’écriture, la taille ou la couleur est un jalon de l’AFLS (CP9)
Cette activité requière d’avoir travaillé le déplacement de la souris.

L’enfant devait taper les mots (que je dictais mais ça pourrait être en copie avec un modèle bien entendu!), sélectionner la bonne police et les mettre en gros.

Puis, je donne la consigne de colorer les lettres de la couleur du fruit/légume :

Il a du aller rechercher des couleurs 8 fois alors je pense que maintenant, c’est OK, il a bien retenu la manipulation du menu déroulant :

Pour continuer …
Cet enseignement est à la fois plaisant et utile dans la vie pour les enfants : cela permet de travailler la coordination œil-main, la logique, la mémoire de travail, …, cela permet de se détendre également avec des petits jeux ou des vidéos.
Si votre petit élève se débrouille bien, il existe des applications (parfois gratuites) pour améliorer et perfectionner la saisie au clavier comme un pro, avec la différentiation des doigts. Ces outils sont souvent ludiques et interactifs, ce qui rend cet apprentissage encore plus fun !