Alors cet article a plus pour vocation de partager des supports pédagogiques épurés, comme d’habitude. Je n’ai aucun mérite car c’est une maman avec laquelle je travaille qui a fait tout le boulot : merci à elle !
Alors, une fois que l’enfant est plus à l’aise sur l’attribution de LE / LA devant une image ou un mot (voir le précédent article ici) , on va pouvoir passer au bon accord de l’adjectif lorsqu’il s’entend. Finies les phrases du type : « la souris vert ». 😉 Le bon accord de l’adjectif viendra aussi à force d’entendre et de porter attention sur la formulation correcte « une voiture vertE ». Donc lorsque l’enfant verbalise « une voiture vert » depuis plusieurs années, il va falloir le travailler un peu intensément afin de rivaliser avec ce mauvais accord automatisé. Donc, de nombreux exercices variés seront les bienvenus afin de ne pas trop lasser l’apprenant.
Au tout début
Comme d’habitude, on reprend le tri pour s’assurer que l’enfant soit à l’aise avec le lexique et sur le UN / UNE devant les images qui lui sont proposées. Qu’il sache dire facilement : « une chaise », « un pantalon », …
Puis, même chose mais sans faire 2 tas : on présente les images et on enchaine : « un chat, un bonnet, une chemise, … »
L’attribution masculin / féminin est une convention, il n’y a pas de logique particulière donc ce sera à connaître « par cœur ». C’est la répétition qui va permettre d’automatiser. Vous pouvez utiliser n’importe quelles images pour faire du tri : souvent, je me sers du jeu Le Lynx où il y a plein de petites étiquettes d’objets quotidiens. (Au préalable, il faudra trier pour extraire les images présentant des items au pluriel) :
Tris en singulier/pluriel puis en féminin/masculin.
Les adjectifs : attribuer une couleur
Sur la seconde série d’images, il y a deux choix au bas de la carte : une forme « masculin » et une forme « féminin ». L’enfant devra choisir. Il comprendra rapidement, grâce qu tri que cette forme est tributaire du « une » ou « un » antérieurement attribuée.
Ensuite : la généralisation à d’autres adjectifs
L’enfant aura compris que la forme de l’adjectif varie selon le genre. A partir de ce moment là, il faudra qu’il apprenne pour chaque adjectif la forme au féminin et au masculin : un nouveau téléphone / une nouvelle tablette, une robe longue / un pantalon long, une pizza froide / un yaourt froid, …
Beaucoup de supports crées par des instits existent sur le net : vous pourrez en trouver facilement.
Quelques PDF épurés :
Dans un article précédent, vous trouverez des supports à relier ou écrire ici.
PDF NetB avec les adjectifs rayés selon le genre (15 pages) : la rature permet de ne pas donner d’indice à l’enfant quant au genre fem ou masc du nom :
Ci-dessous, presque le même exercice, il faut relier mais les éléments à identifier sont dans une phrase. Cet exo est plus complexe car le nom est noyé avec d’autres mots mais la présence des déterminants permet d’inférer si le nom est masculin ou féminin : (cliquer sur l’image pour le PDF)
Un fois la notion acquise, imprimez en 4 pages par feuille et hop, mettez-les dans une BàE pour maintenir l’enseignement !
Avant de travailler sur papier, il est préférable de toujours travailler avec de la manipulation, ici par exemple des figurines : jouets, animaux en plastique, famille de playmobils, etc, … à trier dans des caisses.
J’ai déjà fait des posts là-dessus.
Trier des personnages de playmobils : pictogrammes de ARASAAC
Voici donc des documents pour travailler les déterminants.
Ici, il s’agit de renseigner les articles définis (le la puis l’) : il y a une version à relier et ensuite une version où il faudra écrire le bon déterminant devant chaque image.
Même si dans la consigne je demande un article défini, vous pouvez évidement vous en servir pour travailler les articles indéfinis (une / un) voire les possessifs.
Les emplacements pour écrire peuvent également accueillir des gommettes préremplies pour les enfants en trop grande difficulté avec l’écrit mais avec qui vous voulez travailler ces notions de genre. Vous pouvez réaliser ces gommettes facilement en écrivant vous-même LE / LA sur des étiquettes vierges. Pendant l’entrainement, on peut également utiliser des jetons comme ci-dessous ;
Attention : si l’enfant ne sait pas, il faut lui donner la formulation avec le bon déterminant dès le départ et ne pas verbaliser des questions du type : »c’est LE TIGRE ou LA TIGRE » car l’enfant va s’habituer à entendre une forme erronée.
Pour ceux en apprentissage par exemple, je mets moi-même les jetons et après, on verbalise tous les deux (lui en échoïque). Vous verrez qu’en plus, l’enfant apprend rapidement à lire LE/LA même lorsqu’il n’est pas lecteur et voudra lui-même placer les petits jetons.
Tout d’abord, avec les personnes.
Ici, je fais juste verbaliser et relier « le garçon » VS « la fille ». Pour ceux qui sont plus à l’aise, j’introduis le lexique « des gens » comme : « la dame », « la femme », « le monsieur », …
Il y a également un document avec les animaux :
Les véhicules, habits, ustentils et meubles :
Puis quelques documents sur les reprises anaphoriques (sujet), qui sont finalement rarement travaillées mais tellement utiles pour la compréhension du moindre texte :
Ici, vous trouverez des pronoms à relier avec des féminins pluriels & masculins pluriels, l’objectif est que l’enfant comprenne que « le masculin l’emporte » comme on disait à l’école quand on était petits :
Dis-moi le genre et le nombre est un classique et basique édité chez Mot à Mot. Dans cet article, je vais le présenter mais également vous fournir des pdf avec des exercices plus simples.
La boîte contient 3 jeux de cartes, deux sur le genre et un sur le nombre :
le genre du nom (cartes codées avec un carré vert): avec des métiers ou des loisirs : un avocat, une avocate, un infirmier, une infirmière, etc, …
le genre du pronom (cartes codées avec un rond rouge) : il / elle avant un verbe avec des illustrations identiques dont seul le sujet (fille ou garçon) varie : « une fille nage » et « un garçon nage », elle/il boit, elle/il mange, …
le nombre du verbe (cartes codées avec une étoile bleue) : avec des illustrations mettant en scène un ou deux personnages, ce qui permet de travailler les verbes à flexions irrégulières (il dort/ ils dorment, il boit/ ils boivent, …)
Ce matériel propose différentes règles de jeu et contient aussi des cartes-consignes avec un petit extraterrestre qui donnent des indications sur quelles cartes défausser : féminin, masculin, singulier, pluriel.
Comme d’habitude, on peut le travailler en réceptif, en expressif, en memory, en pouilleux, en textuel (si on a le courage de faire des petites cartes texte à associer!) et on peut l’adapter à volonté.
Au tout début, les cartes « genres » (points rouges)
La nécessite de distinguer sur image fille/ garçon
En général, je commence en faisant trier en deux tas les cartes « genre du pronom », celles avec les ronds rouges. Je fais faire 2 tas à l’enfant en lui présentant les cartes par groupes de 2, avec les illustrations du même verbe. L’enfant va s’apercevoir que « c’est la même chose », sauf la tête du personnage : parfois c’est une fille, parfois un garçon. Et c’est à cela qu’il va falloir s’intéresser.
Si l’enfant ne parvient pas à discriminer visuellement les filles des garçons sur les cartes, il est inutile de continuer plus loin! il ne va pas pouvoir verbaliser « il / elle fait telle chose ». Il va falloir travailler cette notion à part : tris de photos de personnes de la famille en « fille/garçon », tris de photos des copains de la classe, tris de dessins très stéréotypés fifilles et garçons, tris de Playmobil (bien genrés), …
Il faut reconnaitre qu’il est quand même pas évident de trier fille/garçon : les critères sont nombreux et subtiles. On s’aperçoit que cette notion est souvent acquise très tardivement par nos enfants. Parfois, je commence par les termes « un papa / une maman » car ces mots sont en général plus familiers (que une fille/un garçon, je ne parle même pas de femme/homme, expressions régulièrement inconnues !) et permettent de glisser gentiment vers les autres dénominations-cibles.
Il va falloir multiplier les supports très différents pour pouvoir généraliser, en faisant le tour des placards, on s’aperçoit qu’il y a de quoi travailler facilement dans une chambre d’enfant !
Trier les playmobils
Trier les passagers du jeu de l’Arrêt de Bus.
L’introduction de il et elle, puis de l’ensemble : pronom+verbe
Lorsque l’enfant maîtrise ce classement, qu’il est au clair avec le fait de distinguer visuellement les personnages féminins des personnages masculins, on peut commencer en tant que tel. Je reprends mes petits pictogrammes (dispos en téléchargement au bas de la page) auxquels les enfants sont habitués et je verbalise UNIQUEMENT le pronom : « elle, il , il, elle, elle, … » pendant le tri. Normalement l’enfant va verbaliser également assez rapidement.
Puis, les cartes « nombres » (étoiles bleues)
Ces cartes fonctionnent comme les autres, par lots de deux. Les mêmes actions sont exécutées parfois par une personne, parfois par deux personnes. Elles abordent des verbes simples mais utiles : écrit/écrivent, dort/dorment, prend/prennent, etc, … donc bien pratiques à connaitre.
Comme pour le travail ci-dessus, je fais trier aux enfants les cartes par lots des mêmes actions, et je leur demande de les mettre dans le paquet des « tout seul », ou dans le paquet des « plusieurs ». Je place un pictogramme « singulier/pluriel » (à télécharger dans le pdf ci-dessous si besoin) pour les aider dans ce tri.
Afin de travailler « un seul » versus « plusieurs », j’ai crée il y a quelques temps un support type « carte à compter ». Il est disponible en bas de la page si vous avez besoin de le travailler à part. Ce pdf reprend toujours mon codage « un rond/deux ronds » pour symboliser seul/plusieurs. Les illustrations ne sont pas de moi, elles viennent de chez Arasaac (site génial) où les images sont libres de droit (Licence Creative Commons BY-NC-SA, sans utilisation commerciale donc).
Pour dynamiser mes séances, j’utilise aussi un dé fabriqué maison avec 1 ou 2 gommettes, qui va représenter singulier ou pluriel : l’enfant devra choisir dans les cartes étalées une illustration avec plusieurs personnages et le verbaliser correctement pour remporter la carte.
Jeu avec le dé singulier/pluriel
Puis, les cartes « nombres » métiers/activités (étoiles bleues)
Enfin, les cartes qui permettent de travailler sur les noms de métiers ou d’activités. En fait, je m’en sers rarement. J’utilise quelques cartes sur le vocabulaire connu de l’enfant : maître/maîtresse, danseur/danseuse, … mais peu me servent car j’exclue automatiquement ceux qui ne font pas sens (avocat/avocate, berger/bergère, etc, …)
Autres produits du même type :
J’essaie de me procurer le plus possible de matériels qui permettent de travailler ces notions car elles sont essentielles dans l’initiation à la compréhension de texte. Voici ceux que je connais mais si vous en avez d’autres, laissez un petit commentaire ! 😉
Que fait-il? que fait-elle? un magnifique matériel de chez Le Grand Cerf, il permet d’aller plus loin en produisant des phrases avec des attributs. Il est cependant bien plus cher que tous les autres, forcément. Il est composée de planches en plastiques avec des illustrations de personnages genrés ainsi que de cartons-indices avec des pictogrammes pour soutenir cet enseignement. (article à venir !)
Ainsi font : fait … font, de chez Ortho Edition, qui travaille le singulier pluriel pour les verbes à flexions irrégulières (article à venir !)
Verbes en images – au pluriel, de chez Passe-temps, qui est un lot de cartes. Celles-ci travaillent également la distinction entre pluriel féminin et masculin : il / elle /ils /elles. Je ne l’ai malheureusement pas (encore 😉 ).
Les phrases jumelles, de chez Passe-temps également : où il y a les mêmes actions (les mêmes images) faites par un personnage masculin et par un personnage féminin.
Tom et Léa de chez Educaland avec des petites illustrations de scénettes du quotidien et plusieurs propositions de jeux (une sorte de mots croisés à images).
Dans la même collection, il y a « dis-moi les pronoms » que j’aime beaucoup utiliser également. Il permet de travailler sur « le / la / lui/ se / les / leur », les reprises anaphoriques pronominales (COD est une personne, est un objet ou le COI est une personne) qui permettent de comprendre un énoncé.
Téléchargements gratuits sur ces notions :
PDF à imprimer avec les cartes à compter : un seul / plusieurs.
Voici l’article bien attendu sur l’introduction aux jeux du type « qui-est-ce? » que personnellement, j’adoooooooooooooore ! <3
Vous trouverez dans cet articles un PDF gratuit avec des bonhommes simples afin de travailler des notions-clefs d’exclusion et de sélection.
Ce support : « Trouve-moi » est adapté aux élèves qui apprennent mais aussi aux plus à l’aise, comme par exemple des lecteurs qui devront sélectionner après avoir lu un descriptif.
Il était question dans cet article de faire comprendre à notre élève l’idée de la négation : ce n’est pas chose aisée et cet apprentissage demande beaucoup de guidances et de patience pour l’enfant et pour l’enseignant.
Nous partions alors d’illustrations avec que des portraits, tous identiques exceptés nos critères ; chapeau ou lunettes ou les deux ou rien, et pantalon ou t-shirt ou les deux ou rien.
Voici donc le niveau supérieur ; les couleurs interviennent et des critères sont ajoutés.
Les bonhommes sont toujours strictement identiques afin que l’enfant puisse bien se focaliser sur les indices à traiter. De plus, il n’y a que des garçons : la différence de genre étant très complexe pour les enfants que je suis. Je dessinerai néanmoins peut-être une version « fille » ultérieurement.
Dans le PDF gratuit à télécharger vous trouverez :
– des pictogrammes habits et accessoires (chapeau, lunettes, t-shirt, pantalon et short)
– ces mêmes pictogrammes mais barrés d’une croix rouge
– des pictogrammes couleurs
– les cartes des bonhommes
– une page de couverture pour ranger dans une pochette transparente.
Comme d’habitude, vous imprimez et plastifiez. ATTENTION ; pensez à numéroter le dos des cartes des personnages dans l’ordre du PDF, ca vous facilitera la tâche pour vous repérer ensuite.
Il y a également une feuille afin de colorier pour ceux qui n’ont qu’une imprimante noir et blanc ou les intervenants qui voudraient du consommable en les coloriant, barrant ,etc, …
ASTUCE :
Je vous conseille de vous faire des croix transparentes d’exclusion (voire même des cercles de sélection) . Cliquez sur l’image pour le fichier et ici pour l’article avec les explications.
Afin de bien exploiter ce document, je vous conseille de relire l’article antérieur dont je parlais ci-dessus : « La négation : pas, sans, aucun, ni ni. » .
Les premières étapes vont être sensiblement les mêmes : du tri du tri du tri !!! 🙂
Pour tous les exercices qui vont suivre, j’ai séparé mes pictos en 2 lots : la première page avec les cartes de 1 à 12 et la seconde page avec les cartes de 13 à 25. Dans ma version prototype, j’ai écrit au marqueur les chiffres …
Exemples d’exploitations autour de ce support, avant d’y jouer de façon plus « classique »
Trier dans tous les sens
Idée 1 : Critère ou non critère.
Avant, j’utilisais « lunettes » VS « lunettes barrées » mais maintenant je préfère utiliser « lunettes » VS « croix rouge » car je trouve que pour un apprenant c’est peut-être plus clair si le critère n’est pas du tout représenté. A voir à l’usage, cependant, j’ai quand même fait les deux versions pour tester avec les enfants.
Trier ceux qui ont des lunettes de ceux qui n’en n’ont pas.
Idée 2 : Critère à double composante (vêtement +couleur).
Il faut donc séparer les pantalons bleus des autres : il faut exclure : ceux qui ont un pantalon d’une autre couleur (tous, sauf bleus) ainsi que ceux qui portent les shorts bleus, les éventuels tout nus (il n’y en a pas ;-p) …
Pour les enfants plus en difficulté, vous pouvez colorier un pictogramme de « pantalon bleu » plutôt que d’utiliser le pictogramme composé « pantalon + bleu ».
Trier ceux qui ont un pantalon BLEU de ceux qui n’ont pas de pantalon BLEU.
Idée 3 : Critère A versus critère B.
Ce tri là est spécialement pour un de mes enfants qui ne différencie pas un pantalon d’un short mais je pense que d’autres sont dans son cas ! De quoi travailler la discrimination visuelle et la verbalisation. Si l’enfant ne connait pas du tout « short », il faudra lui faire trier des vrais shorts et des pantalons à lui pour que la différence soit plus visible.
Sélectionner dans tous les sens un habit
Idée 1 : On donne à l’enfant des indices : diverses présentations sont possibles :
— PHOTO de gauche : « un pantalon + rouge », il devra alors sélectionner dans un tas les bonhommes éligibles. On laissera donc tous les autres de côté. Ici, il y a 2 bonhommes avec un pantalon rouge.
— PHOTO de droite : autre présentation. On montre les deux pictos « un t-shirt + rouge » et l’enfant doit barrer (mettre une croix) sur ceux qui ne répondent pas au critère et ensuite, poser un cercle sur ceux qui sont sélectionnés. On entoure donc les t-shirts rouges et on barre tous les t-shirts non rouges.
Idée 2 : Travail que l’on a des difficultés à présenter en général : le faire dans l’autres sens!!. On présente quelques bonhommes (ici 4) et on sélectionne quelques bonhommes (ici 2) qui répondent à un critère (t-shirt jaune) et l’enfant doit extraire les caractéristiques de cette sélection. Ici, les deux bonhommes ont un t-shirt jaune.
Dans cet exemple, c’est extrêmement guidé : le critère est très visible (j’ai choisi la couleur du t-shirt et non des lunettes!), le cercle de sélection est sur le t-shirt et non sur le bonhomme et j’ai sélectionné déjà le picto t-shirt et donc, l’enfant aura à sélectionner uniquement la couleur de ce dernier.
Petit à petit, on pourra demander à l’enfant « pourquoi on peut mettre ces deux-là ensemble? » « qu’ont ils en commun? » « pourquoi sont-ils différents des autres? » etc, …
Sélectionner un bonhomme avec une tenue composée de plusieurs habits.
Une fois que l’enfant a compris comment on sélectionne un habit (donc : tel habit déjà colorié (ex: picto pantalon bleu), ou tel habit + telle couleur (ex: picto pantalon + picto bleu) ainsi que ceux négatifs, qui sont beaucoup plus complexes mais néanmoins TRES UTILES : (ex: « lunettes barrées » = absence de lunettes) on va pouvoir cumulés les vêtements pour retrouver le bon bonhomme parmi tous les personnages habillés différemment.
Etape 1 : on place 2 pictos positifs (sans négation) et on présente 2 bonhommes à l’enfant : l’enfant doit placer chaque bonhomme à coté/en dessous des pictos corrects.
Ci-dessous : on voit que selon ce que l’on présente, la difficulté est différente.
Dans le premier exemple : tous les habits sont différents donc, peu d’erreur possible.
Dans le second : il faut que l’enfant regarde bien les DEUX éléments car les deux bonhommes ont des pantalons gris. Ici, souvent les enfants posent le premier qu’ils prennent, au hasard.
Ci-dessous, on a deux personnages avec le t-shirt gris mais « t-shirt gris » est associé à « lunettes noires » donc, il n’y a plus qu’un seul possible.
La seconde association est plus facile car les caractéristiques « lunettes rouges » ou « le pantalon noir », ne correspondent qu’à un des deux personnages, l’autre n’ayant ni lunettes rouges ni pantalon noir !
Il faut donc faire attention quand on travaille les « qui-est-ce à bien sélectionner nos personnages car la difficulté dépend des personnages présentés à l’enfant.
Etape 2 : on va introduire des négations : attention, il faut que l’enfant maitrise bien avec un seul critère (voir ci-dessus). Par exemple on présente deux bonhommes un avec et un sans lunettes. On montre le picto « lunettes barrées » et on dit « sans lunettes » en tendant la main et l’enfant doit être capable de nous donner le bon.
Ici, il va être question de mixé des critères positifs ainsi que des négations. Ci-dessus, c’est facile car il n’y a qu’un seul t-shirt vert et qu’un seul pantalon vert. Cependant, je voulais voir comment l’enfant allait se débrouiller avec 2 habits différents de la même couleur. Si l’enfant se base plus sur les couleurs que sur la forme, l’enfant a des risques de se tromper.
Demander à l’enfant de coder lui-même les indices :
En appuyant sur l’image, vous pouvez créer des bandes de descriptions, elles ont plusieurs avantages :
Elles permettent aux enfant de bien regarder l’image à traiter pour pouvoir colorier tous les éléments en décomposant l’image.
De plus, lorsqu’il manque un accessoire au bonhomme, l’enfant qui doit le colorier va être « bloqué » et c’est le moment où vous pouvez appuyer sur « oohhhh il n’y en a pas : il n’y a PAS de chapeau ! » et guider l’enfant physiquement pour qu’il barre le dit accessoire.
Elles vont pouvoir être utilisées ensuite dans l’autre sens : l’enfant pourra la semaine suivant apparier la bande qu’il a colorié au bon bonhomme !
La partie arrondie sert à inscrire le numéro ou le prénom du bonhomme (à venir dans la partie texte) : pour ma part, j’ai décidé de numéroter le dos de mes cartes bonhommes et j’inscris donc ce numéro dans l’arrondi de ma bande pour que l’enfant s’autocorrige.
Dans la série 2, les bonhommes peuvent porter des pantalons ou des shorts. Selon le niveau de l’enfant, vous pouvez : sélectionner pour lui la bonne bande avec pantalon OU short ou sinon lui donner une bande où il y a pantalon ET short et où l’enfant devra barrer l’habit non concerné et colorier le bon. (comme sur la photo ci-dessous)
Pour les enfants lecteurs, voici les descriptifs correspondants aux bonhommes : au dos, il y a des numéros qui correspondent à une numération de 1 à 12 dans l’ordre du PDF.
Il faut donc imprimer, plier en deux le document sur le pli central, coller puis plastifier :
Conseils et autres jeux sur cette base.
De nombreux qui-est ce existe, de toutes les formes et sur beaucoup de thèmes. Attention cependant : un thème peut être attractif mais pas du tout adapté à l’enfant. Regardez bien la clarté des dessins et les détails avant de sélectionner un qui-est ce pour un jeune qui apprend.
Au niveau de la forme, je vous conseille quand même ceux avec des petites fenêtres à manipuler. Ils sont souvent plus complexes mais la manipulation est attractive. Si votre élève est vraiment en difficulté, l’idéal est d’acheter un jeu qui-est ce bon marché (d’occasion par exemple) et de faire des petites étiquettes simplifiées en fonction des intérêts de votre enfant (Monsieur Madame? Barbapapa? Hello Kitty?)
Voici une forme bidouillée d’un jeu du commerce :
Celui-là est à la base un qui-est-ce électronique (je n’ai jamais mis les piles) : les planches sont assez complexes avec des éléments très chargés et pleins de détails : des têtes de personnages, des animaux caricaturés, des portraits en caricatures, ainsi que de l’électroménager (on aura donc des questions du type : « est-ce que ca fait du chaud? » « est-ce que ça se trouve dans une cuisine? », bien intéressant aussi lorsqu’un travaille les caractéristiques)
Pour avoir le côté fun du support tout en étant dans quelques chose de facile, j’avais dessiné rapidement des personnages avec des critères très simples : tête ronde/carrée/triangle, pantalon : bleu/vert/rouge, sourire : content/mécontent, Yeux verts/bleus, lunettes ou pas de lunettes et chevelure : jaune ou marron. (je peux photocopier mon dessin si vous avez ce qui-est-là)
Au fur et à mesure du temps, j’ajouterai des supports à base de ce PDF. Notamment des documents avec de la compréhension écrite pour mes petits lecteurs ainsi que des tableaux de données à remplir. Les nouveautés seront postées petit à petit sur la page Facebook « autismenjeux ».
L’idéal serait que lorsqu’on interroge un enfant verbalement sur son identité, il puisse nous répondre, quelque soit la formulation de la question, quelque soit son âge et quelque soit le moment.
Cependant, en fonction de l’enfant, cette compétence sera plus ou moins (ou pas!) possible à acquérir.
En dehors de la maison, dans un autre quartier que votre habitation ou encore, en vacances ou en parc d’attraction, il peut être utile que les les infos soient accessibles.
Voici quelques idées en vrac testées auprès des familles :
–> non verbaux / petits : les informations peuvent être données via d’autres médias :
un élastique à cheveux sur lequel on place une étiquette plastifiée avec les infos essentielles (pour les filles) : ca fonctionne même dans la piscine si vous laissez un débord de plastification et la jeune ne sera pas tentée de l’arracher car elle ne le voit pas.
un GPS qui est relié au téléphone : attention cependant car il faut que le lieu ait du réseau … Ce dispositif coute une 30aine d’euros et permet de définir des zones autorisées à certains horaires, des zones strictement interdites, etc, et les téléphones choisis sonnent dès que le GPS (donc l’enfant) entre dans ces zones dangereuses. Le GPS permet de situer assez précisément l’enfant sur une carte sur votre téléphone portable. Pour les enfants avec un handicap important qui ont tendance à fuguer, cela peut éviter des frayeurs …
un bras et un stylo bic : on écrit à l’intérieur de l’avant-bras de l’enfant le prénom et son numéro quand on est en zone avec beaucoup de personnes : l’information sera accessible facilement pour les gens si l’enfant s’aventure un peu trop loin.
–> verbaux /plus grands : la compétence intraverbale de répondre à la question de l’identité devra être enseignée et maintenue. Il faudra penser à l’enseigner avec différentes questions (qui sont très différentes pour l’enfant même si à nous elles nous paraissent similaires) :
« comment tu t’appelles? »
« c’est quoi ton prénom? »
« tu t’appelles comment? » , etc.
Ci-après, voici des propositions pour travailler autour du prénom et de l’identité.
Reconnaître visuellement son prénom parmi plusieurs propositions :
Voici un exemple : page très épurée, en haut le prénom de l’enfant puis des propositions plus ou moins ressemblantes en fonction du niveau de l’élève. Il doit entourer son prénom :
Plus les prénoms seront proches visuellement, plus il sera compliqué de retrouver son prénom!
Pensez à augmenter la difficulté en choisissant des prénoms qui commencent par la même lettre ou qui ont la même taille.
Ecrire sur son identité
Enseignement de l’écriture de son prénom avec des lettres majuscules à coller : exemple en 7 étapes et 22 pages avec le prénom Chloé.
Quelques explications :
Les étapes sont progressives en difficulté : tout d’abord en terme à terme (bien aligné, à mettre en face de la case, c’est « facile »).
Si vous faites comme moi en 22 pages, inutile de faire un support plastifié, sauf si vous observez une étape qui bloque.
Si votre enfant ne sait pas, il faut le guider physiquement NE PAS NOMMER les lettres, là, on est dans l’appariement visuel, si l’enfant connait ses lettres et les verbalise, tant mieux, mais sinon, on lui apprendra à une autre occasion (et, en fonction de l’enfant, on enseignera avec les sons et PAS le nom des lettres).
Il faut l’obliger à coller les lettres de gauche à droite : il faut que l’enfant regarde d’abord la cibleet pas qu’il pioche d’abord une lettre et cherche ensuite où la mettre.
Beaucoup d’enfants font cela et il est peu probable que l’enfant tombe sur la lettre de son prénom dont il a besoin en piochant aléatoirement dans le paquet de lettres. Si l’enfant prend une lettre tout de suite, enlevez-les, pointez la lettre de son prénom nécessaire de gauche à droite et donnez-lui l’opportunité de prendre cette lettre là après qu’il ait regardé.
Je le précise car je vois ce problème dans la plupart des supervisions : des appariements visuels qui bloquent, par exemple pour une reproduction d’un modèle de légo : l’enfant prend au hasard une piece puis essaie de placer sa pioche alors qu’il faut qu’il regarde le modèle, PUIS, qu’il aille prendre la même.
Si votre élève s’appelle Chloé, voici le PDF : (pour les autres, bon courage ! ;-P)
Ecrire son prénom en bandelette avec espace de 1,5cm de haut. Parfait pour mettre dans une série d’exo de routine, une BàE.
Idem, mais en 1 cm de haut :
Ici, une fiche d’identité. Dans les rectangles en bas, j’écris les informations sur l’enfant et ce dernier peut les coller aux bons endroits. Pour la télécharger c’est ici.
Je vous le mets ci-après pour vous inspirer voire pour l’imprimer si votre enfant est scripteur ou si vous voulez écrire les infos à la main et que l’enfant les colle ensuite aux bons endroits. L’idéal étant de retaper le document à l’ordinateur.
Si vous rédigez un document à l’ordinateur, pensez à faire varier les places des intitulés pour que l’enfant n’apprenne pas bêtement une suite mais qu’il apprenne bien à renseigner selon l’intitulé.
Sur le PDF suivant, il est question de discriminer les questions-types autour du prénom et de l’âge (assimiler que Je m’appelle = je me prénomme = …).
La colonne à droite est à remplir par l’intervenant, l’élève reliera la bonne formulation à la bonne réponse :
En poussant un peu plus loin l’idée d’identité
Le lieu d’habitation, à venir : (https://www.autismenjeux.fr/geographie-et-lieux-cest-ou/)
La naissance : (à venir)
Le nom de famille, à venir (https://www.autismenjeux.fr/la-famille-et-les-amis/)
Les prénoms des autres
Les prénoms de fille ou prénoms de garçons ?
Je me suis aperçue grâce à un enfant qu’il n’est pas évident de genrer un prénom. Lorsque l’enfant connaît quelqu’un qui porte ce prénom, en général, c’est bon mais quand c’est un prénom inconnu, c’est finalement très arbitraire de l’attribuer à un sexe ou l’autre.
Pour la reprise anaphorique de pronom, par exemple, le fait de ne pas pouvoir genrer le prénom va complexifier la compréhension d’un texte.
Exemple : « Marie …blablabla ….. et Pierre, ….blablabla …. lorsqu’elle blablabla …. » —> qui est « elle »?
Voici donc un exercice autour de cette question, le mieux est encore d’utiliser des prénoms susceptibles d’être rencontrés dans l’environnement de l’enfant (sa classe, son institution, etc, …)
L’identité des autres : le prénom, la date de naissance, l’adresse, …
Ici, un PDF avec plusieurs exercices autour de l’identité. L’objectif est de reconnaître les « formats » de réponse.
Pour obtenir plus d’articles autour de cette question, pensez à taper les mots clefs dans le moteur de recherche (« identité » par exemple)
Le principe et l’utilité du recours à ce format d’activité.
Ces planches d’exercices, (organisées en classeur ou non) permettent de travailler le fait que l’enfant soit complétement autonome dans des tâches qui se succèdent. Compétence essentielle dans la vie car à quoi sert-il d’enseigner des choses à un élève si ce dernier a toujours besoin qu’on l’assiste? Normalement, si l’enfant « sait le faire » comme on me dit souvent, il doit savoir le faire …. seul.
1) L’enfant va apprendre grâce à cela à s’organiser autour des tâches à réaliser. Il devra « penser » à tourner les pages ou à reprendre une planche d’exercice. Il sera responsable de son engagement en se « réservant ». Cela permet de travailler les fonctions exécutives : initier, planifier, enchainer, exécuter !
2) En plus de la capacité à enchainer des tâches, personnellement, je trouve que c’est aussi une grande arme contre un mal qui touche presque SYSTEMATIQUEMENT les enfants avec handicap : la DEPENDANCEà l’adulte et/ou à la guidance.
3) Cela permet de glisser tous les enseignements que vous voulez maintenir auprès de votre enfant pour ne pas qu’il oublie : vous pourrez donc glisser tous les objectifs d’apprentissages à maintenir.
4) Cela permet à l’enfant d’être occupé de façon « constructive » : il révise, il est calme, il est seul. Ca lui évite de déambuler, de faire des bêtises, de stéréotyper dans son coin …
Choisissez donc uniquement les pages que votre enfant est en capacité de faire seul, sans aide.
DONC il ne faut mettre dans le classeur que des choses acquises pour l’enfant en question.
Pourquoi les éboueurs courent dans leur tournée ??
Adopter le « fini quitte » fait que l’enfant se dépêchera, comme nous lorsqu’on fait une tâche rapidement pour être « tranquille » après.
D’un point de vue matériel.
Il s’agit d’exercices dont la consigne est induite : apparier des images identiques, non identiques voire des concepts.
Si votre enfant ne sait pas apparier (identiques et non identiques), allez sur les articles qui traitent de cette question en tapant les mots clef dans le moteur de recherche du site et revenez quand l’enfant a acquis la compétence. Ici, on n’apprend pas à apparier mais à enchainer les tâches d’appariements !!
Exemples d’appariements strictement identiques, enfin, à part la couleur ! 😉
Exemples d’appariements : les mêmes syllabes, en écritures capitales mais police qui diffère.
Il y a plusieurs formats de présentation possibles. Ce peut être un classeur où l’enfant tournera les pages, ou bien des pages « volantes » posées sur la table en haut à gauche de l’enfant, que l’enfant devra prendre, placer devant lui pour travailler puis devra poser une fois terminée sur un emplacement en haut à droite. Moi, personnellement, je préfère les planches à prendre et reposer.
Règles d’or :
— On choisit correctement les fiches pour chaque enfant : on ne sélectionne que des concepts acquiscar l’enfant ne doit pas apprendre sur ces supports, il doit « réviser » et enchainer seul ses exercices.
— On varieles supports : plaisir de découvrir les nouvelles images et activités. Vous aurez obligatoirement des troubles du comportement si vous ne le faites pas : personne n’aime qu’on lui fasse faire les mêmes choses 10 fois de suite.
— On jauge le nombre de pages en fonction de l’élève. Au début, il n’y en aura qu’une.
Remarques :
Pourquoi les fiches contiennent les étiquettes à coller sur le coté et non au dos de la page précédente comme on le fait très souvent d’habitude? Car je trouve que c’est plus pratique pour pouvoir varier l’ordre et les fiches facilement. Lorsque les étiquettes sont au dos de la précédente, c’est tout un bazar à chaque fois pour changer les fiches ou leur ordre dans le classeur.
Avoir 10 classeurs et les faire tourner auprès de l’enfant vous permettra de les préparer sans que ce soit un casse-tête. A chaque classeur fait par l’enfant, vous reprenez les feuilles et les remélangez avec les précédentes et ainsi de suite. Et au 10eme classeur les 9 premiers seront remélangés et hop vous pourrez les remanier et mélanger avec des nouvelles planches recréées pour l’enfant.
Mettre du scratch sur les parties avec des vaguelettes. Mettez des petits morceaux que vous découperez : si vous mettez des bouts trop gros l’enfant risque d’être en difficulté pour déscratcher les étiquettes.
J’imprime en général en « 2 pages par feuille » car je trouve que le format est plus compact et suffisant, même pour les jeunes enfants. Si cela ne convient pas, que l’élève a un problème moteur par exemple, vous pouvez évidement les imprimer en A4 en une page par feuille.
Si votre enfant n’a jamais fait ce genre d’exercices en chaînage.
Il va falloir lui enseigner.Comme on l’a vu antérieurement pour la plupart des chaînages : EN SE TAISANT et en faisant UNIQUEMENT des guidances physiques complètes SANS JAMAIS parler, puis vous estompez. Vous verrez, si on respecte cette règle d’or, l’enseignement « scratch » se fait facilement.
Au début, on ne lui donnera qu’une seule planche.
Le « fond » de l’exercice doit être maitrisé par l’enfant car l’OBJECTIF ici est que ces planches soient réalisées EN ENTIER et EN AUTOGESTION.
C’est-à-dire qu’à terme, il faut que toutes les planches puissent être données à l’enfant et qu’il soit capable de faire toute l’activité avec la présence de l’adulte qui s’occupe dans la même pièce à faire autre chose. L’adulte donne la consigne « tiens, tu fais ça ». L’enfant doit tourner lui-même les pages de son classeur ou bien prendre la planche, faire l’exercice et poser la planche finie sur sa droite, et continuer.
Pour que l’enfant comprenne la « forme », le principe des scratchages : Lorsque vous commencez à présenter cette activité, vous pouvez le faire en chaînage arrière (vous faites l’exo en entier moins 1 image et l’enfant ne doit en placer qu’une. Puis, vous en laissez 2 vides, etc, …) Avec guidances physiques si nécessaire et PAS PARLER !
Si votre enfant n’a pas l’habitude de ce format d’exercices :
Les 1ères fois, présentez à l’enfant le document où il doit scratcher ainsi que les images correspondantes en vrac à côté, sans les coller sur la colonne de droite. Par la suite, vous pourrez utiliser les bandes de propositions d’images (la bande de la colonne de droite qui est sur chaque page). En effet, l’utilisation de cette bande demande de déscratcher, de manipuler et de réorganiser quelque chose qui est déjà organisé d’une certaine façon. C’est donc une opération plus complexe que de simplement présenter des images en vrac.
Comment lui apprendre à enchainer ?
On va mettre uniquement 2 pages. On aura donc une seule transition à guider.
Souvent, vous verrez, les enfants adhèrent assez rapidement et exécutent l’exercice facilement. Oui mais ……… vous verrez qu’une fois fini, il attend.
Il ne tourne pas la page ou ne la pose pas plus loin pour en reprendre une autre.
C’est là surtout que votre guidance PHYSIQUE va être importante : prendre la main de l’enfant et lui faire faire en petit pantin, guidance physique complète. SURTOUT NE PAS dire « tourne la page » ou « continue les exercices » ou autre. Si vous faites cette guidance orale : l’enfant ne le fera pas seul et même lorsqu’il aura compris, il attendra que vous donniez votre « bénédiction » pour tourner la page en verbalisant « tourne la page » ou encore, ce qui n’est vraiment pas plus souhaitable, l’enfant dira de lui-même en écholalie « tourne la page ». Et ce genre d’écholalie sont très difficile à retirer car elles sont conditionnées par le format de l’exercice.
Donc l’enfant fait sa page (car ça, vous l’avez travaillé juste au dessus, il sait le faire) et lorsqu’il a fini, vous guidez sa main pour qu’il saisisse la planche finie et qu’il la pose à sa droite. Puis, toujours sans aucune parole, vous guidez sa main pour qu’il reprenne le nouvel exerccie qu’il va faire seul. Le comportement à renforcer est la transition, le fait que l’enfant éloigne l’exercice réalisé et reprenne un nouvel : donc c’est à ce moment-là qu’on met un jeton et non lorsqu’il a fini l’exercice !
PDF gratuit pour travailler cette magnifique compétence incontournable
Encore une fois : choisissez uniquement des pages avec des concepts acquis par votre élève.
Les fichiers NE SONT PAS triés en fonction de la difficulté. Il y a un peu de tout dans chaque PDF.
Série 1 :
Série 2 :
Série 3 :
Dans cette même optique, vous retrouverez l’article sur la Boîte à Enchainement. Vous y trouverez des étiquettes pour noter les essais de l’élève.
C’est pour favoriser la future mise en place de la BàE à l’école que je préfère, entre autre, travailler avec les planches plutôt qu’avec un format dit « classeur d’autonomie ».
Le plus important à retenir de cet article : soit on TRAVAILLE, soit on JOUE !
Si on joue, on joue : c’est-à-dire qu’on ne tombe pas dans le travers de base de tous les intervenants : poser des questions pendant le jeu !!!!
Cependant, dans cet article, je propose de travailler avec le matériel Playmobil !
Vous trouverez donc de nombreux exercices dans les PDF pour enseigner des compétences très variées en faisant, comme d’habitude, du tri : de couleurs, de formes, d’objets, de catégories, d’emplacements, de fonction, de caractéristiques …. et bien d’autres !
Les gros avantages des Playmobils :
– l’objet en 3D : on manipule et on exerce la motricité fine
– des objets du quotidien en quantité énorme
– les objets sont souvent démontables, on peut donc les isoler pour travailler précisément les éléments qui composent un tout
– on peut travailler sur des gros objets tels que : un avion, une voiture, en ayant accès aux différentes faces contrairement à des items en images
– on peut les animer pour comprendre leur fonction : par exemple un escalier, qui est complexe à isoler dans le réel et à comprendre lorsqu’il est photographié
– les objets sont proportionnés entre eux
– ça se trouve facilement et l’entourage en offre souvent aux enfants
– et évidement, plus tard, on peut créer des histoires ! 🙂 mais le jeu, c’est comme le reste avec les enfants TSA, il faut souvent leur enseigner !
C’est donc pour ces diverses raisons que ces petits personnages apparaissent régulièrement sur ce site. J’ai donc décidé de leur consacrer un article entier pour eux seuls !
Matériel
Sur le marché de l’occasion, il y a régulièrement des annonces.
Les petites maisons transportables me semblent une bonne base : non démontables mais déjà garnies en mobilier. Avec 4 pièces et une poignée pour la transporter, décorations collées sur les murs et donc pièces déjà attitrées. Par exemple, la référence 5167 ou 70985 : avec un toit rouge/bleu est souvent bon marché si on l’achète d’occasion (moins de 20€).
Beaucoup des exercices ci-après sont à base d’éléments de la 5167 (avec un toit rouge) :
Maison transportable – 5167 | PLAYMOBIL®
Maison transportable – 70985 | PLAYMOBIL®
Soit on joue, soit on travaille
Pourquoi ? parce qu’un enfant avec autisme est souvent en difficulté pour jouer, beaucoup ne jouent pas seuls spontanément, c’est pour cela d’ailleurs que la compétence « jouer en autonomie » est une compétence qui doit être enseignée en tant que telle.
Or, souvent, les parents (et intervenants) jouent en travaillant ou plutôt travaillent en jouant enfin bon, mélangent les deux. Du coup, lorsqu’ils doivent jouer, les enfants se retrouvent à prendre un objet, à le dénommer, à le reposer, à en saisir un autre, à le nommer, à le reposer…. voire même, s’auto-interroge tout seul (j’ai déjà vu plusieurs enfants le faire) : « qu’est ce que c’est ça c’est le bébé ouiiiii!! »
Bref, ils font ce qu’on leur a montré ! Or jouer, ce n’est pas faire ça!
Donc, si on veut « jouer aux Playmobils », on n’interroge pas, on lui montre le modèle c’est-à-dire qu’on montre à l’enfant ce qu’on aimerait qu’il fasse lorsqu’il joue : on crée des histoires, on fait parler les personnages, on fait des accidents de véhicules, on imite le bébé qui pleure et le parent qui vient lui faire un bisou, … on scénarise, mais ON NE QUESTIONNE JAMAIS sur le vocabulaire pendant le jeu!!!
Donc, je conseille lorsqu’on est à table en ITT, on travaille : on fait des tacts, on trie, on sélectionne, etc. Mais quand on est dans le NET, on JOUE !! il n’y a pas de mauvaise réponse, on est libre : un enfant peut stéréotyper, ce n’est pas grave, on peut lui montrer le modèle en faisant des choses rigolotes et adaptées.
Au niveau moteur
Quand on demande à un enfant de faire une action, même simple : mettre un personnage sur un cheval, un bonhomme assis sur une chaise, voire même tout simplement allongé « correctement » sur le lit (pas perpendiculairement par exemple …), on s’aperçoit qu’en fait, pour certains enfants c’est déjà bien compliqué au niveau moteur.
Du coup, on peut facilement comprendre que pour eux, les playmobils ne soient pas un « jeu ». Au tout début, je fais donc faire aux enfants plein de petites actions, très simples, sur imitations, pour que les gestes soient un peu plus automatisés.
L’enfant ci-dessous, quand je le mets devant les playmobils sans aucune intervention (pour la ligne de base), il prend des objets pour les déboiter (la chaise qu’il désolidarise du pied), l’échelle dans lequel il place ses doigts pour tenter d’arracher les barreaux, ou encore il essaie d’arracher la bandoulière des sacs de playmobils.
Bref, pas grand chose d’adapté et surtout, ce qui est selon moi le plus gênant : pas de perspective « d’auto-progression » : ces activités n’ont pas d’étapes supérieures, il ne peut pas progresser dans ces gestes-là.
Cependant, on peut se dire que si la moindre petite action avec un playmobil est inaccessible pour lui, il n’est pas étonnant qu’il manipule « bizarrement » ou pas comme il faut.
Dans un premier temps, on va donc tenter d’enseigner des petites actions très simples : grâce aux imitations où on fait déplacer un playmobil d’un endroit à un autre : on le fait marcher (enfin trotter avec des petits sauts plutôt …) jusqu’à un endroit défini. Et hop, on en déplace une dizaine pour faire des opportunités d’enseignement et pour que l’enfant s’entraine.
Voici en images d’autres actions à entrainer pour que l’enfant puisse ensuite faire des petits scénarii tout seul :
Ici, je demandais juste à l’enfant d’allonger des personnages sur un lit. Au départ, il ne les dépliait pas, il les mettait la face dans le matelas (les pauvres) ou perpendiculairement au lit …. Puis, après avoir vu le modèle, il a commencé à les allonger correctement.
Ici, avec les objets sont en double exemplaire, je lui demande de faire la même chose que moi. Il doit donc mettre la fillette sur le cheval. Guidance physique totale obligatoire, l’exercice n’est pas facile au niveau moteur.
Ici, le même enfant un peu plus tard qui maîtrise maintenant l’art de mettre des playmos sur des chevaux !
Ici, on a plein de personnages et plein de chaises et le but est de les asseoir tous. Il faut penser à plier le playmo, à l’orienter convenablement, à être délicat pour ne pas qu’il tombe en arrière avec sa chaise, etc, … Mine de rien, pas mal de petites compétences!
Plus difficile : j’aide cette jeune à mettre un objet dans la main du playmo : je fais très attention à ma guidance physique. La jeune n’y arrive pas car elle ne serre pas assez la brosse à dent dans sa main droite : je lui fais donc comprendre que le problème est « par là ». Le reste (orientation de l’objet par rapport à la main, maintien du bras du playmo pour ne pas qu’il bouge, etc est très bien.)
Appariements image -> objet et objet -> image
Même si l’élève a cette compétence, cela permet de prendre connaissance des objets playmobils.
Dans ce PDF (à suivre), vous trouverez des images à associer à des objets playmobils. Vous ferez ensuite l’inverse : l’enfant devra associer les playmobils aux images correspondantes.
En fonction de ce que vous possédez, vous pourrez faire certaines cartes et pas d’autres mais globalement j’ai essayé de mettre des classiques.
Associer un objet à une image.
Associer de l’identique
Cela fait partie des premiers enseignements que l’on fait faire à un enfant en difficulté. En général, les enfants avec autisme sont assez bons en perception visuelle pour associer de l’identique.
Ici, j’ai pris en photo avec la tablette un assortiment de playmos dans la BàC. L’enfant doit reproduire la même séquence. Selon les playmos à disposition, l’exercice sera plus ou moins facile.
Associer du semblables non identiques.
Pour moi c’est une compétence importante. D’autres articles traitent de ce sujet sur mon site : taper « semblables non identiques » dans le moteur de recherche.
Il va s’agir ici de faire associer à l’enfant des items qui se ressemblent mais ne sont pas exactement les mêmes : un verre transparent à facettes, un verre droit, un verre à pied, etc, … et une table basse en bois, une table à manger, une table de jardin à claire-voie, … Vous trouverez ce type d’exercice dans le 1er PDF pour vous donner des idées. (voir ci-après)
Différencier les objets des personnes.
Nous l’avions déjà vu précédemment dans l’article sur les catégories mais les playmobils sont très pratiques pour différencier les animaux des personnes, les personnes des objets, etc.
Cela va nous permettre de travailler le terme « personne » / « personnage » qui est souvent inconnu. Bien plus tard, on redivisera en « bébé / enfant / adulte / personnes âgées » avec les personnages bien stéréotypés. (voir article sur l’identité et la famille)
Un petit bonhomme qui tri les animaux des personnages : je guide parfois en poussant sa main au dessus du bon bac car ce n’est pas encore complètement acquis.
Lexique de base
Rien de nouveau : on sélectionne toujours du vocabulaire à enseigner qui servira à l’enfant. Donc du vocabulaire du quotidien : une assiette, une table, un lit, etc. Mais aussi le vocabulaire lié aux intérêts de l’enfant : le vélo, le monde marin, etc. Inutile de travailler avec des objets trop « spécifiques », au départ on cherche la base.
Voici ci-dessous, une grille pour côter des items que vous sélectionnerez :
La première chose à faire est de travailler le lexique pour augmenter le vocabulaire de l’enfant. Il ne pourra pas répondre aux RAFCC si il ne connait pas le nom des objets. Donc, il faut travailler les cibles en expressif et réceptif (remplissez des listes comme ci-dessus pour contrôler la connaissance des items). Assurez-vous que l’enfant fasse bien le lien entre les objets réels et ceux miniaturisés des Playmobils, car même si nous ça nous amuse de manipuler des playmo, le but est quand même là ! 😉
Il y a 2 PDF : un est spécial boite à compter et l’autre non. Il y a des choses différentes et de niveaux variés globalement présentés en difficulté croissante. N’imprimez que ce qui est utile pour votre élève.
Premier PDF : couleurs, semblables non identiques, pièces de la maison et fonctions « simples »
Le premier document est destiné à être placé dans une Boîte à compter. Vous pouvez aussi tout découper et mettre dans des petites boites, si vous n’avez pas de BàC.
Dans ce document vous trouverez :
Trier par couleurs : la difficulté pour l’enfant va être d’accepter de mettre des nuances différentes dans la même case : c’est souvent problématique. De plus, il y a souvent plusieurs couleurs sur le même objet : on aura tendance à dire « la chaise rouge » même si les pieds sont gris … mais ça, ça pose souvent problème aux personnes avec autisme qui sont très « rigoureuses ». Ce sera intéressant de travailler cette tolérance d’accepter de mettre dans la case rouge même si les pieds sont gris.
Cela vous permettra également de travailler le semblables non identiques car il sera amener à mettre ensemble des objets pas strictement pareils. Il y a également une fiche avec une case « transparent » où il y a une « tâche à découper » AVANT de plastifier votre support. La tâche sera donc transparente !
Trier en fonctions des couleurs dominantes
Trier par items, avec des items différents : il faudra accepter de mettre ensemble des verres à pied avec des verres à eau, etc. Cette fiche sert surtout à vous faire un exemple car en fonction de ce que vous possedez, vous pourrez faire des tris de vélos, de chevaliers, etc.
Tri de semblables non identiques avec pictogrammes (ARASAAC)
Trier selon les pièces de la maison : destinés aux petits éléments.
Dans le 2eme PDF, vous trouverez des « affiches » avec le nom des pièces de la maison à mettre dans des grands bacs pour pouvoir trier les meubles (lit, armoire, cuisinière, baignoire, table, …) en fonction de la pièce.
Ca me parait une étape à faire avant : quand il voit une baignoire, un enfant va assez facilement placer cet élément dans la SDB si vous avez déjà entamé le tri en mettant un lavabo dans votre bac…
Enfin, il y a trier par fonctions « simples » : pour boire, pour nettoyer, pour s’amuser, pour cuisiner et pour manger. Ce sont en général les premières fonctions/verbes que j’enseigne.
Deuxième PDF, globalement plus compliqué, avec les RAFCC
Vous trouverez le tri des meubles en fonction de pièces de la maison. On peut mettre nous les meubles et l’enfant doit mettre les étiquettes « dans le salon », « dans la salle de bain », … L’objectif n’est pas de lire : on donne à l’enfant l’étiquette en disant « dans la cuisine » et on le laisse mettre l’étiquette dans le bac où il y a la cuisinière, le frigo, etc.
On peut aussi faire l’inverse : on place les étiquettes, on commence à trier nous (si il n’est pas lecteur, c’est obligatoire) et l’enfant associera la suite en mettant le lavabo là où il y a dejà la baignoire et la douche, etc, …
Un tri en fonction du genre féminin ou masculin, ca ne fait jamais de mal 😉
Vous trouverez des bandes de RAFCC cette fois plus destinées aux enfants lecteurs. Il va s’agir d’associer (comme d’habitude étiquette-objet ou objet-étiquette) en tenant compte des :
fonctions des objets
catégories
caractéristiques des objets
et j’ai ajouté un lot qui tend vers l’intraverbal avec des inférences et des négations :-p
Voici quelques exemples en situation :
Les meubles VS les animaux
Associer un objet à une étiquette catégorie.
La formulation trompeuse est à dessein …. 😉
Ca, c’est pour les champion du monde ! 😉
Ces documents peuvent être certainement améliorés, n’hésitez pas à me proposer des idées de RAFCC ou autres … 😉
Troisième PDF : pour les lecteurs surtout. A suivre ! :-p
Retrouver le même parmi plusieurs est une notion importante qui est travaillée très tôt avec les enfants avec handicap. C’est une compétence socle pour les futurs enseignements.
La plupart des jeux « débutants » demande(nt) cette compétence de retrouver des identiques, par rapport à des lancers de dés, par rapport à d’autres cartes ou un plateau de jeu.
De plus, cette compétence de mettre ensemble les équivalents va servir tout au long du développement de l’enfant et surtout, va lui permettre d’APPRENDRE à APPRENDRE de façon active. Le tri permet de trouver des critères d’association (pourquoi une chaise et une table peuvent être mises ensemble?), permet de grouper des similaires non identiques (on mettra 4 avec 2+2, ou encore avec 8/2, ou encore avec 14-10, etc, … en mathématiques, etc, …)
De plus, beaucoup de supports pédagogiques utilisent « retrouver les deux mêmes ». Sans cette compétence, de nombreuses activités sont inaccessibles.
Pour mes collègues pros : dans le VBmapp, jalons : 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12, et 15.
Proposition de pas-à-pas
Au préalable, il faut aller voir cet article sur « premiers enseignements donner le même » pour être sur que votre enfant maîtrise le niveau antérieur. Si ce n’est pas le cas, vous trouverez dans cet article tout le nécessaire pour que l’apprenant obtienne ce pré-requis.
Puis, on passe à une représentation plus abstraite, sur images.
L’importance des outils pour les sélections et les exclusions.
Au début, afin que l’enfant comprenne mieux, il est préférable d’utiliser des « sélecteurs externes » c’est-à-dire des choses à poser sur les cibles plutôt que de simplement pointer du doigt.
Pour sélectionner : utilisez des cercles dont les centres sont transparents (dessinés au feutre indélébile sur un bout de plastique transparent par exemple et que vous découperez en forme de cercle –voir photos ci-après) de façon à ce que l’enfant puisse bien voir les deux items identiques qui sont entourés une fois l’exercice réalisé.
Je DECONSEILLE l’utilisation de jetons opaques qui « barrent » ou cachent les items choisis. En effet, ceux-ci seront utiles pour exclure (dans des jeux de qui-est ce ou d’intrus, par exemple) et non pour sélectionner.
Personnellement je trouve cela très important pour la suite des enseignements d’autres compétences ultérieures plus complexes où il faudra sélectionner certains critères et en exclure d’autres !
Outil de sélection : des cercles transparents
Dans les exemple ci-dessous : des cartes type Dobble avec 4 animaux où il faut sélectionner le même, des « cartes à compter » sur le thème de Caillou où il faut sélectionner la bonne quantité de personnages et des cartes du jeu tam-tam où on doit trouver les mêmes syllabes dans la même écriture.
Outil d’exclusion : des croix
Pour faire les fameuses croix : j’imprime des contours de croix sur un papier rouge et je les découpe. Puis, je les aligne dans une feuille à plastifier et je les découpe en carrés.
J’ai fait différentes tailles pour pouvoir se prêter à tous les supports possibles. Edit du 24/07 suite à demande : le pdf des croix vierges est ici.
Sur la première image, on voit un travail fait sur les intrus : on met une croix sur celui qui n’est pas de la même catégorie et sur la dernière photo, on voit un enfant exclure d’après le critère « ce n’est pas un garçon » et l’enfant pose donc une croix sur le garçon.
Plus tard, vous pourrez ne plus travailler avec les « sélecteurs externes » et faire pointer à l’enfant les deux items identiques en même temps avec l’index en le faisant verbaliser le nom de l’item 2 FOIS. Le répéter deux fois permet à l’enfant de prendre conscience de son erreur. En effet, si il se retrouve à pointer un maïs en disant « maïs » puis, qu’il pointe une tomate en disant « maïs » il s’apercevra de son erreur et cela l’aidera à s’autocorriger.
Le PDF à imprimer
Afin de travailler cette compétence de repérer sur papier « les mêmes », voici un PDF à imprimer, plastifier et découper.
Les cartes sont triées a priori selon une difficulté crescendo. En fonction des enfants, nous pouvons avoir des surprises. N’hésitez pas à présenter quand même les cartes qui peuvent paraitre plus complexes à votre apprenant, il y a parfois des surprises !
Visée diagnostique :
Il va être intéressant d’analyser où l’enfant se retrouve en difficulté :
– est-ce lorsqu’il y a beaucoup de cibles ? — il faudra donc veiller à les augmenter petit à petit
– est-ce lorsque les cibles sont en NetB ? — peut-être l’élève ne se base-t-il que sur les couleurs et il serait utile de le faire travailler sur des formes uniquement …
– est-ce lorsqu’il y a des variations de tailles dans les items ?
En fonction de l’élève, vous pourrez recréer des cartes intermédiaires en renforçant crescendo les étapes compliquées pour l’apprenant pour parvenir à lui présenter un « vrai » dobble.
Puis, par la suite :
Vous trouverez de nombreux dobbles sur le net crées par des internautes via des générateurs de dobbles. Vous y trouverez difficultés différents et des thèmes variés.
Pensez si possible à travailler sur des dobbles ayant des illustrations d’items UTILES pour l’enfant : soit fonctionnels (pièces de la maison, légumes, …), soient renforçants pour lui (un dessin animé qu’il aime, les animaux SI il apprécie particulièrement les animaux, …)
Comme les autres de la série Ludo & Méninge, ce jeu a tout pour lui. Il est riche de petits défis variés : encore une petite pépite qui travaille les fonctions exécutives : résolutions de problèmes, mémoire visuelle de travail, déduction, planification (de son temps imparti) …
Personnellement, quand j’introduis ce jeu, je fais tous les défis séparément pour que ce soit moins couteux pour les enfants avec lesquels je travaille. Je procède d’ailleurs de la même manière pour les autres jeux de la série qui comprennent également différents « sous-jeux ».
Donc, ici, nous jouons tantôt à « smores », tantôt à « les noix », ou encore à « chocolat chaud ».
Plus tard, quand les enfants ont compris chaque défi, je les combine pour jouer comme la règle le prévoit.
Camping en folie – Visuel de l’éditeur
Chocolat chaud (avec ou sans contrainte de temps)
Il s’agit normalement/ à terme de placer des « parts » de chocolat chaud qui contiennent déjà des quantités afin de former des collections de guimauves, par exemple : « 2 verts, 1 rose, 3 turquoises, et 1 blanc » et ce dans un temps imparti. Il va falloir agencer et retourner les parts afin de former la bonne combinaison pour obtenir les quantités demandées sur la carte défi.
Comme à chaque fois dans cette collection, ce jeu a la bonne idée d’offrir 2 niveaux de difficultés (codés par des pourtours verts ou rouges)
Adaptation :
Cependant, si votre enfant est quand même en difficulté, vous allez pouvoir tout simplement lui proposer de placer les guimauves fournies dans le jeu. Ainsi, en manipulant, il va placer 2 verts,1 rose, 3 turquoises, et 1 blanc, un par un, et va pouvoir quand même réaliser ce défi, voire même dans le temps imparti avec le sablier de 1 minute.
Cette règle transforme l’objectif initial du jeu qui est d’agencer des collections déjà constituées, cpeendnat, elle permettra de reunir même les plus en difficulté autour d’un même jeu, et ça, c’est super !
Smores
Les smores sont des gâteaux-sandwich remplis d’alternances de biscuits et de guimauve (hummmm) très répandus au Canada et aux EU. Je vous propose donc d’appeler ça « les gâteaux » pour nos enfants en difficulté dans un souci de cohérence et compréhension.
Il y a des cartes défis avec un ou des smores avec plus ou moins de couches (encore une fois 2 niveaux : le vert et le rouge) : il faut observer et mémoriser ces couches, on retourne la carte et on doit reproduire le smore et ce en moins d’1 minute. Il faut avoir assez de temps pour mémoriser ET reproduire donc ne pas trop perdre de temps à mémoriser au risque de ne pas avoir le temps d’agencer les couches pour former le smores ! et là, on travaille la planification, importante dans les fonctions exécutives.
Adaptation :
Je vous propose ici de tout simplement faire reproduire à l’enfant le s’more en gardant le modèle visible. Vous pourrez évidement faire varier la contrainte du temps (en ajoutant ou diminuant selon l’enfant), la contrainte reproduction avec mémorisation ou de visu, la contrainte niveau 1 ou 2.
Par exemple, avec un enfant en difficulté, vous pouvez choisir de ne pas travailler la mémorisation mais en revanche de lui donner moins de temps et un niveau rouge (plus difficile).
Si vous ne voulez pas galvauder le jeu, vous pouvez garder la contrainte de la mémorisation en créant des cartes s’mores plus simples avec 2 couches ou 3 couches voire une seule (un seul gâteau) uniquement.
(Cartes avec des s’mores avec moins de couches à télécharger bientôt ici)
Les noix
Elles sont MAGNIFIQUES : elles ont un côté coloré et un côté uni marron, genre noix classique.
L’adversaire doit choisir X noix (voir la règle du jeu qui fait varier la quantité en fonction de l’âge) qu’il va placer dans l’assiette de l’enfant, coté coloré. Ensuite, on va ôter une à deux noix selon le niveau, et l’enfant doit retrouver ceux manquants. Lorsqu’une noix est ôtée, elle est placée sur le côté et retournée côté non coloré. Ce détail est très important car il permet à l’enfant en difficulté cognitive de comprendre ce qu’on attend de lui, on va pouvoir lui montrer en pointant l’arrière de la noix ….
Cette tâche telle qu’elle est décrite dans la règle originelle implique que l’enfant soit verbal.
Je vous propose des pictos pour faire un TLA ou mettre dans un PECS ou tout simplement travailler le vocabulaire avant de vous lancer !
La photo ci-dessous montre le panel des pictos : 6 couleurs (dont un multicolore) et 3 motifs.
Adaptation :
Ne mettre qu’une seule noix et l’ôter. L’enfant doit dire celle qui est manquante de mémoire. Cette possibilité permettra d’augmenter la difficulté au fur et à mesure en en mettant 2, etc, … et on reste dans l’idée initiale du défi. L’enfant peut évidement s’aider des pictos si il en a besoin (l’appariement visuel rendra le défi plus facile).
Encore plus facile : tout simplement, on laisse la noix dans l’assiette et l’enfant doit verbaliser, ou utiliser son moyen de communication (TLA, PECS, etc, …) pour décrire la noix. Il faudra quand même que l’enfant décrive les deux critères : la couleur (bleu, vert, jaune, rouge, mauve) et les motifs (pois, rayures, étoiles).
Par exemple, ci-dessus, c’est un enfant vu cette semaine qui découvre le jeu avec moi. J’y vais doucement car mon objectif est qu’il apprécie ce moment ! Du coup, on fait du « facile ».
Je pose une noix face couleur dans son assiette, il doit mettre les pictos correspondant à côté et me la décrire oralement (c’est un enfant qui est verbal).
Par exemple, sur les photos ci-dessous nous avons verbalisé : « elle est rouge avec des étoiles », « elle est jaune, avec des rayures ».
Fin de la partie ?
La partie est finie lorsqu’un joueur a mis toutes ses guimauves dans la grannnnnnnnnnde tasse de chocolat.
Lorsqu’on doit réaliser un défi (smores, noix ou chocolat chaud), on lance un dé qui indique le nombre de guimauves à mettre dans la grande tasse commune à chaque défi réalisé avec succès. Le propriétaire de la couleur la plus représentée gagne la partie!
Comme précisé ci-dessus, je découpe ce jeu en 3 jeux et je n’associe les défis qu’une fois que l’enfant est à l’aise avec chacun d’eux.
Du coup, je travaille aussi le placement des points comme un jeu indépendant en tant que tel.
Par exemple, sur la photo ci-dessous, l’enfant doit trier les roses (mes pions) et les blancs (les siens) et exclure les bleus et le verts qui retourneront dans la boite. Rien que ça, c’est pas évident pour tous mes petits apprenants !
Ensuite, nous mettons nos pions réciproquement à l’endroit réservé sur le plateau et nous lançons le dé.
Attention : le design peut être source d’erreur pour l’enfant.
Sur le dé de guimauves, le « guimauveX1 » est représenté par une guimauve turquoise, le « X2 par une verte, etc, … Il va falloir que l’enfant comprenne qu’on fait abstraction de la couleur et que c’est sa couleur à lui qu’il va falloir piocher. Ici par exemple, l’enfant a les guimauves blanches, il va donc devoir piocher 3 blanches même si le dé représente le « X3 » en rose!
C’est en faisant que l’enfant comprendra qu’il s’agit des siens. Jusqu’à présent, ça n’a pas posé de problème aux enfants testeurs …
Comment faire pour se le procurer en FRANCE ??
Pour vous le procurer, tout comme pour les jeux de la même collection « La chasse aux bestioles » ou « la fabrique à sucre », je vous facilite la tâche : Imagin’ sont les seuls revendeurs en France et donc vous pouvez contacter Seliha à l’adresse suivante : seliha.aydemir@imagin.fr. Ce jeu est actuellement en vente à environ 40€.
Une petite pépite découverte grâce à une maman avec laquelle je travaille : la matinée des monstres.
Ce jeu a permis de découvrir une super gamme des éditions Gladius : Ludo et méninges. Je vous en avais déjà parlé quand je vous ai présenté la Fabrique à Sucre ici, ainsi que la chasse aux bestioles là.
Vous allez en entendre parler car j’adooooooooooooore cette collection et il m’en reste à vous présenter! JE viens de recevoir les 3 derniers YOUPIIIII
Présentation du jeu
Il y a 4 plateaux de jeu (donc pour 4 personnes éventuellement) avec à chaque fois 2 niveaux (recto-verso) de difficulté.
Comme d’habitude dans cette série de jeu, il y a beaucoup de petits éléments super sympas !
Je recommande de ne pas jouer tout de suite avec les céréales : ils sont supers jolis mais risquent de perdre un peu un enfant en difficulté qui pourrait penser que les couleurs sont un codage. Mieux vaut les utiliser un peu plus tard quand l’enfant aura compris le fonctionnement.
Trois activités différentes :
avec deux niveaux possibles, recto-verso
avec toujours une alternance de jeux entre les partenaires : c’est intéressant pour les enfants de voir comment nous, nous jouons en retour.
avec du langage oral permettant l’utilisation de TLA ou d’autres moyens de communication alternatifs.
Travaille l’observation, la théorie de l’esprit, la déduction, la planification, etc, … une merveille !
Trois défis
Les bouboules : l’observation
Il s’agit de retrouver la tête d’un monstre, un « Bouboule » précis, sur un grand plateau après avoir jeté les 3 dés qui vont nous donner : la couleur de la tête, les yeux plus ou moins fermés et l’élément présent sur sa tête (savon ou serviette).
C’est un genre de « cherche et trouve » en combinatoire, sur un plateau où il faut être attentif aux détails.
Comme souvent dans cette gamme, le plateau des Bouboules (resto-verso) a deux niveaux, on peut donc commencer par le côté le plus facile. Sur le côté du plateau plus complexe, il y a des Bouboules en plus, des distracteurs.
Les morveux :
C’est un genre de Master mind. C’est beaucoup plus difficile. On doit deviner comment est habillé le morveux.
On va se servir des jetons colorés transparents afin de faire les propositions à l’autre joueur quant aux couleurs des 2 (le masque, le pull) ou 3 parties (les chaussons en plus) selon le niveau de difficulté choisi.
Le joueur en face va « répondre » en mettant un céréale si la réponse est correcte.
Ca c’est un peu compliqué pour beaucoup des enfants que je suis, du coup, j’ai utilisé les céréales rouges uniquement pour signifier « non, c’est pas correct ». Je préfère ne pas me servir des autres couleurs de céréale au risque que les enfants perçoivent ces couleurs également comme un codage ou comme une couleur de vêtement.
Sinon, je pense qu’on peut aussi tout simplement faire des petits jetons/papier où on écrira « oui » ou « non » et on pourra le mettre au bon endroit pour « répondre » à la proposition faite par l’enfant.
Dans l’exemple ci-dessous, j’ai travaillé avec un enfant uniquement à l’oral : il a proposé vert pour le masque et vert pour le pyjama. Là, je lui ai dit : « non, essaie autre chose » et il a tout changé en proposant bleu et rouge et il a gagné. Je lui ai montré le monstre pour qu’il valide son succès.
Lorsqu’on a fait quelques tours de jeu, l’enfant comprend le but de ce jeu et le fait de devoir faire des propositions. On voit néanmoins que souvent les enfants persévèrent dans leurs propositions erronées… et c’est intéressant.
Ici, il s’agit du niveau du dessus avec 3 parties de vêtement à faire deviner : la masque, le pyjama et les chaussons ! J’ai « répondu » à l’enfant en mettant une céréale rouge si c’est incorrect. Le pauvre, il a moins de chance qu’au dessus cette fois-ci !
Les prouts :
C’est un genre de qui-est-ce. Et comme vous le savez, j’adore les qui est ce . 😉
Adaptations possibles :
Déjà, il va falloir s’assurer que l’enfant ait le lexique demandé : lunettes VS lunettes de soleil (= verres noirs), pompons, collier, cravate, …
Pour les enfants que j’accompagne, on s’entraine avant avec les cartes afin de bien connaitre le lexique et je prépare donc plusieurs cartes et des grosses croix rouges pour exclure :
Puis, on peut jouer avec les vraies règles et le plateau de jeu.
Au début, je donne une carte à l’enfant et c’est moi qui pose les questions : il a donc uniquement à me répondre oui ou non. Cela permet de bien réviser le vocabulaire et de donner des idées de questions pour quand ce sera son tour.
On peut préparer aussi des cartes « questions » pour donner à l’enfant des suggestions : « est-ce qu’il a des lunettes de soleil/ verres noirs? »
Toujours dans une optique de faciliter le jeu, j’utilise un transparent afin que l’enfant puisse barrer (il a plus l’habitude en procédant comme cela) au départ et par la suite, je lui fais utiliser les céréales rouges pour exclure.
Pour les enfants en difficulté de langage : voici des pictos ! la qualité n’est pas géniale mais ca devra être fonctionnel quand même. Cela permettra aux non-verbaux de pouvoir poser des questions précises en proposant sur une bande phrase « est- ce qu’il a des chaussons jaunes? » et qu’on puisse répondre pour que l’enfant élimine ou sélectionne l’item en fonction de notre réponse.
Conclusion :
C’est un jeu canadien et nous en avons bavé pour trouver le jeu à l’achat en France !!!
Le visuel est encore une fois magnifique … Même si ce jeu demande une adaptation pour nos enfants avec handicap, il permet de manipuler et d’avoir un design vraiment attirant et qui change de nos qui-est ce classiques.
Tout comme la Fabrique à sucre que les enfants me demandent très souvent au cabinet, ces petits monstres ont aussi un franc succès !
Si il vous intéresse, celui-là ou un autre de la collection d’ailleurs, vous pouvez aller chez Imagin’.
Comme il est introuvable en magasin car il n’a pas encore de distributeur dans l’hexagone, je vous facilite la tâche : vous pouvez contacter Seliha chez chez Imagin’ (un importateur) à l’adresse suivante : seliha.aydemir@imagin.fr.
Ce jeu est actuellement en vente à environ 35€ : un jeu pas donné, oui, mais vraiment c’est une superbe qualité tant matérielle que conceptuelle !
Jolie surprise pour ce jeu que je pensais plus être un « jeu carotte » qu’un jeu pédagogique en tant que tel.
Un « jeu carotte », c’est un jeu attrayant et rigolo qui plaît aux enfants et qui permet de rythmer les séances de travail avec des moments moins studieux. Ils servent également de renforçateur en fin de plaquette de jetons.
J’imaginais plus un jeu uniquement fun, un peu excitant à la « Hippogloutons » mais en fait, non : j’ai été étonnée de voir que ce jeu monopolisait des petites compétences utiles à travailler. Et en plus, les enfants avec qui j’ai pu jouer l’aiment bien.
Présentation du jeu
Déjà, le tapis de jeu est très sympa : c’est le fond de la boite qui sert de piste, il est couvert d’une matière genre tapis de souris afin d’offrir une surface de jeu légèrement molle et d’amortir l’impact auditif et tactile des chocs lorsqu’on presse le bout de la trompe pour attraper les boules.
Il y a 4 éléphants de couleurs différentes : jaune, bleu, rouge et vert et plein de billes colorées!
Les cartes du jeu
Simples, il y a trois types de cartes avec trois possibles :
Ramasser n’importe quelle boule en remplissant sa trompe
Ramasser les boules de la même couleur que notre éléphant
Ramasser les boules qui sont représentées sur la carte.
Mon expérience avec ce jeu
Evidement, je n’ai pas joué en compétition avec eux, j’ai présenté le jeu au fur et à mesure, étape par étape.
Les enfants ont été attirés pour saisir les éléphants et jouer. Cependant, la prise a du être travaillée pour grand nombre d’entre eux : souvent ils les tenaient par la trompe, ils les tenaient à deux mains ou encore ils les renversaient pour les nourrir « à la main » 😉 !
Cette prise de l’outil a été rigolote à travailler. Ils ont du appendre également à forcer pour que la boule rentre : c’est en effet deux petits ergots qui maintiennent les boules à l’intérieur de la trompe et les empêchent de sortir. Ce dispositif fait qu’on a la sensation que l’éléphant « aspire » les boules. Cependant il faut forcer légèrement pour qu’elle rentre.
On ôte nos boules capturées de la trompe en retournant la tête de l’éléphant et en ouvrant la trappe qu’il a entre ses deux oreilles (voir la photo ci-dessous) et verser les boules au dessus de la boîte, beaucoup ont trouvé ça très rigolo !
A cela, on doit ajouter la coordination œil-main : pas si facile de repérer la boule convoitée, de la suivre des yeux (les boules roulent!) et d’ajuster son geste en maintenant correctement son éléphant perpendiculairement à la surface !
Ce qui en découle est la nécessité de maintenir son attention : j’ai été surprise de voir des petits très attentifs en essayant d’attraper une boule spécifique, et, tout en peinant, continuer à la suivre des yeux pendant qu’elle roulait dans la fond de boîte.
Il faut également établir certaines stratégie pour économiser de la mémoire de travail :
Parmi les cartes qui stipulent quelles boules attraper, il va falloir mémorisation des séquences précises. Afin de gagner en rapidité, les enfants sont donc amenés à faire des échoïques et à maintenir la séquences de billes en mémoire. L’enfant de cet après-midi se répétait : « rouge, vert, violet » en boucle pendant qu’il peinait à les attraper.
De plus, il y a différents niveaux avec des quantités plus ou moins importantes. Cependant, lorsque les boules sont nombreuses, l’enfant aura tout intérêt à regrouper les prises par couleurs. Par exemple, sur la photo ci-dessous, il sera plus facile de mémoriser sur la 3ème carte : « 2 vertes, 2 jaunes et 2 rouges » que « 1 verte, 1 rouge, 1 jaune, encore 1 verte, 1 jaune et 1 rouge », comme souvent l’enfant aura tendance à faire. On va donc pouvoir lui souffler cette stratégie d’économie de MDT (= mémoire de travail) si il ne la développe pas spontanément.
Enfin, ce que je trouve sympa dans ce jeu c’est le fait que les cartes ont des requêtes différentes : parfois chercher les boules qui apparaissent sur l’image, parfois prendre toutes celles de la même couleur que son éléphant ou encore attraper n’importe quelle boule pour remplir sa trompe en entier ! Donc, flexibilité mentale : du changement, du changement, du changement!
C’est une activité que j’avais découverte quand j’avais été AESH dans une école avec « ma » maîtresse de Grande Section il y a 12 ans : elle travaillait avec les mathoeufs (bien connus des instits) et les enfants devaient manipuler les accessoires pour réussir à trouver tous les possibles ! Wahou ! ils devaient être tous différents et on ne devait pas en oublier…
Cette activité m’avait semblée bien complexe mais, à mon grand étonnement, les enfants s’étaient assez bien débrouillés.
Depuis, je le travaille avec mes plus grands : dès qu’ils comprennent la notion de pareil VS différent, je leur fais faire ce genre d’activité.
On peut le faire en manipulation avec des jeux (4 légos par exemple, 3 pingouins, etc, … et réfléchir à tous les assemblages différents possibles) et ensuite, on peut passer au travail sur papier.
Voici donc des exercices sur papier, crescendo en difficulté, de façon à arriver lentement mais surement à la recherche de tous les possibles, activité de logique que j’aime bien …
Les dessins ont été faits à ma demande par un copain dessinateur de Bandes Dessinés, qui s’était plié scrupuleusement au cahier des charges : Nicochose, merci encore à toi !
Il y a donc des dessins plus enfantins et des dessins plus « adultes » afin que ça convienne à tout le monde !
Les étapes
Si votre enfant ne sait pas colorier, il faut déjà qu’il s’entraîne. J’avais fait un article à ce sujet avec des coloriages à gros bords dont les contours se rétrécissent pour façonner le coloriage, l’article est ici
Le prérequis pour cet exercice est que l’enfant sache colorier un dessin d’après un modèle. Tout simplement, il refait le même. Il ne faut pas être trop exigent sur la qualité du coloriage car ce n’est pas le but : ce n’est pas grave si ce n’est pas nickel nickel …
Pour vous assurer que l’enfant sait colorier avec un même code couleurs, voici un pdf avec des coloriages doubles :
(Ce sera à vous de colorier l’image de gauche, assurez-vous de varier les couleurs et de ne pas faire le même à chaque fois (par exemple ne pas photocopier les pages déjà coloriées pour gagner du temps!!)
La première étape : un seul possible.
Il s’agit de colorier selon des données précises : non plus comme un modèle mais en se basant sur des informations « éparses ».
Une difficulté va apparaitre : les informations des couleurs des parties vont être données séparément. l’enfant va devoir combiner des critères ensemble pour obtenir un tout.
Cela représente une difficulté importante. Dans le même type de compétence, il y avait le « chocolate fix adapté » où j’avais fait un fichier contenant des codages à regrouper, les infos étaient réparties séparément, à voir ici)
Voici un document pdf où vous allez devoir colorier vous-même la consigne pour que l’enfant le fasse : le clown, le camion, … choisissez des thèmes ou des dessins adaptés à l’enfant à ses intérêts et à son âge.
L’enfant devra combiner ces éléments pour colorier le dessin:
Par exemple : il y a la tête d’un clown à colorier, vous allez colorier les indices en haut : le nœud en bleu, les cheveux en vert, le nez en rouge et le chapeau en jaune.
Le fait que l’adulte colorie à chaque fois permet que l’enfant n’apprenne pas par cœur la répartition des couleurs. Dans le cas contraire, l’exercice n’aurait aucun intérêt et serait même délétère car il renforcerait la rigidité cognitive (pensée du type : le clown a toujours un chapeau jaune et un nez rouge, etc, …)
Puis, les possibles arrivent. Ca va se complexifier !
Pour cette étape, il faut que l’enfant sache discriminer « pareil » de « pas pareil », même si il ne sait pas encore le verbaliser.
Vous pouvez aller voir des exercices de type « donne le même » qui sont des exercices « de base » pour s’en assurer : c’est par ici.
Il va falloir que l’enfant comprenne bien la consigne : on veut qu’il fasse des coloriages en faisant « que des différents » / « des pas pareils ».
Si il s’apprête à en colorier un identique à un qu’il a déjà fait, laissez le faire et après dites « ah non, ils sont pareils, fais un autre » et en général ils comprennent ce qu’on attend d’eux. Pour cela, j’avais imprimé plein de petites illustrations pour pouvoir les trier, les mettre de côté ou au contraire les sélectionner.
Voici le document qui comprend des exercices avec différents thèmes et des difficultés croissantes.
Par exemple sur l’image de gauche ci-dessus, il va falloir colorier le chien. Il y a 2 possibilités de couleur de ballon et 1 possibilité de couleur de collier. Il y aura donc deux chiens à colorier car il y a 2X1 possibilité.
A droite, on voit un chevalier dont il faudra colorier 5 parties différentes : il a 2 couleurs de plume, 2 couleurs de bouclier, 2 couleurs d’armure et une seule de lance et de chaussures. Il y aura donc 2X2X2X1X1 possibles, donc 6 possibles.
Il va être intéressant d’observer l’enfant et de voir comment il procède. Dans ce document, il y a maximum 6 possibles alors on peut procéder sans stratégie particulière mais ca devient très intéressant de multiplier les possibles une fois que l’enfant est plus à l’aise. Il sera obligé d’adopter une stratégie : si il est perdu, nous pourrons l’aider à s’organiser en le guidant, par exemple, pour faire une sorte de tri à double entrée.
Si vous repérez des coquilles dans mon document, n’hésitez pas à m’en faire part car c’était un peu laborieux ! 😉
Le gros document se trouve ici !
Cet article va être révisé régulièrement afin d’apporter des supports supplémentaires. Pour connaître les nouveautés, n’hésitez pas à vous abonner à la page Facebook de autismenjeux.
A bientôt ! 🙂
Travailler avec les euros demande à se familiariser avec les pièces et les billets.
Le mieux est de travailler avec de vraies pièces ! à défaut, vous pouvez travailler avec des pièces factices en plastique.
Afin de ne pas se ruiner, mieux vaut acheter un vieux jeu d’occasion sur les euros plutôt que de la monnaie factice en milieu spécialisé. Moi j’avais formé toute ma « caisse d’argent » pièces et billets avec un jeu sur l’Europe payé 2€.
Globalement, le travail autour de l’argent demande de :
Différencier visuellement les euros et les centimes : trier, trier, trier !
Faire deux lots : les centimes et les euros de l’autre.
S’habituer aux équivalences : 5€ = 5€ quelque soit la façon dont c’est matérialisé : avec un seul billet, avec 2 pièces de deux euros et une de deux, avec 5 pièces de un euro, etc, …
Se familiariser avec la transformation des centimes en euros : 100 centimes = 1€ (on aura la même chose sur d’autres passages d’unités tels que les minutes et heures, les cm et mm, etc, …)
Comprendre la différence afin de pouvoir rendre la monnaie, qui est une compétence en soit. On peut commencer à le travailler même lorsqu’on a abordé que les euros et le retravailler lorsqu’on a bien travaillé les centimes. Le système de « rendre la monnaie » est très très complexe. Il faudra faire des jeux de rôles avec donner trop ou trop peu, on verra cela en fin d’article. …
Je mettrai en ligne au fur et à mesure les exercices sur ce thème : j’en ai beaucoup et je les ajouterai petit à petit.
Tout d’abord différencier euros et centimes : la reconnaissance des pièces
Le tri des pièces : euros VS centimes
Trier les centimes et les euros : il va être très important que ces pièces euros VS centimes ne soient pas confondues, faute de quoi l’enfant va être extrêmement embrouillé et risque de les confondre pendant longtemps. Il faut donc être vigilant dès le départ car dans ma pratique j’ai remarqué que ça posait souvent problème ultérieurement car la discrimination n’était pas assez automatisée.
Pour cela, on peut faire du tri :
L’enfant repèrera rapidement qu’il y a 2 modèles de pièces en euros et qui sont bicolores : les 1€ et les 2€, et d’autres pièces qui sont unies, les centimes.
Si l’enfant verbalise, vous pouvez l’aider à dire « centimes » ou « euro » (en guidance échoïque) chaque fois qu’il met une pièce dans la case.
Mon dobble des euros :
Il y a quelques années j’avais crée un équivalent Dobble pour apprendre à discriminer les pièces euros VS centimes. Il comporte toutes les formes d’euros qui existent jusqu’à 100€. Si votre enfant ne sait pas jouer au Dobble, allez par ici !
Par exemple ci-dessous : la pièce en commun est 20 centimes. L’enfant doit donc dire « 20 centimes » (en n’oubliant pas de préciser l’unité « centimes », vu que c’est l’objectif ici!)
Ici par exemple, il faut dire : « 20 centimes! »
Puis, commencer à les manipuler pour obtenir des sommes
Au début, on ne travaille qu’avec les euros, on met les centimes d’euros de côté.
L’objectif va être de manipuler, encore et encore pour former toutes les sommes possibles …
Vous allez remarquer que souvent, l’enfant va utiliser les pièces de 1€ et laisser celles de 2€, sauf si il doit payer 2€ pile! 🙂
La toute première difficulté avec les euros est la pièce de 1€ et celle de 2€ : l’enfant est habitué à ce que 1 élément soit égal à 1, or avec une pièce de 2 €, une seule pièce équivaut à deux. Nous, cela nous parait tellement logique que souvent des parents passent à côté de cet écueil.
Les billets sont en général plus faciles à comprendre pour les enfants, peut-être parce qu’ils ressemblent plus à une étiquette qu’à un jeton qui vaudrait 1. …
Pour ce faire, j’utilise la BàC, que j’adore toujours autant pour ce genre d’activité. (Si vous ne connaissez pas, c’est par là!)
Par exemple, pour payer 4€, l’enfant va mettre 4 pièces de 1€ et n’aura pas l’idée de payer avec 2 pièces de 2€.
Afin de favoriser cette façon de faire différente qui lui sera utile, il va falloir mettre à dispo de l’enfant un ensemble de pièces « saboté », c’est-à-dire par exemple, lui donner une caisse avec des pièces de : 1€, 2€ et 2€ ainsi il ne pourra pas former 4€ avec des pièces de 1€ car il n’en aura pas assez! Nous allons donc le contraindre à utiliser une autre stratégie pour aboutir à la somme de 4€.
« Donne-moi 5€ » -> l’enfant n’a que 3 pièces de 1€, il est donc contraint à utiliser des pièces de 2€ dans son calcul.
Les billets sont intéressants car ils vont faciliter le faire de surcompter.
Par exemple pour payer 7€, l’enfant va mettre un billet de 5€ et prendre des pièces de 1€ en verbalisant « ciiiinnnq [puis en prenant des pièces :] , six, sept : sept euros ».
Dans l’autre sens, l’enfant doit compter les pièces et écrire la somme dans la case ! (cliquer sur l’image pour avoir le pdf)
J’ai réalisé aussi des documents pour se familiariser avec le graphisme du signe € qui n’est pas forcément aisé pour les enfants. Ce n’est finalement qu’un C avec deux barres au centre … Dans ce document il va falloir tracer des € : attention l’enfant ne soit pas colorier dans les traits, il doit uniquement tracer à l’intérieur ! (cliquer sur l’image pour avoir le PDF)
Puis, on peut travailler avec euros et centimes d’euros
Il faudra déjà travailler le fait de « faire l’appoint », de payer juste. Je commence toujours avec les euros seuls et une fois bien maîtrisés, j’introduis les centimes. Evidemment, la capacité à rendre la monnaie sera travaillée bien après !
Pour faire ces fichiers, j’avais utilisé les prix indiqués d’une grande surface. Ils sont donc « cohérents ».
Comme très souvent, j’utilise la BàC de chez Nathan, j’ai donc crée des fiches où on doit payer dans les cases avec de l’argent factice (cliquez sur l’image pour avoir le PDF):
J’ai également fait des cartes à l’unité avec des produits et des prix. Cela permet de faire un échange entre l’étiquette et de l’argent afin que l’enfant comprenne le sens de la transaction. De plus, les cartes à l’unité permettent de prendre plusieurs produits et de ce fait, de faire une addition pour payer la somme totale des courses.
Il est intéressant aussi de procéder dans le sens inverse : c’est l’enfant qui va écrire la somme qui se trouve dans les cases :
Subtilités et importance de l’unité : euros ou centimes?
Feuille avec des exercices à télécharger avec des euros et des centimes d’euros : (cliquer sur l’image pour télécharger)
Puis faire les équivalences pour passer de 100 cts à 1€ et inversement.
La méthode la plus fonctionnelle est de faire des paquets de 100 cts pour former 1€ et inversement : casser 1€ pour faire 100 cts.
Pour ce faire :
je mets plein de pièces de centimes d’euros et on forme des paquets de 1€ pour dire à la fin « j’ai 4€ » = « 400 cts »
je fais faire des exercices papier où il faut faire des paquets de 100 cts
on tente d’automatiser tout ca!
Ici, vous trouverez des bandelettes à découper afin de maintenir la compétence. Elles sont à découper, plastifier et à donner à l’enfant avec un welleda ou un crayon woody.
Il y a des sommes d’euros et des sommes de centimes :
Enfin, de comprendre l’idée de rendre la monnaie sur une somme donnée.
Je commence par le billet de 5€ car les calculs seront plus faciles. Il faut que l’enfant comprenne qu’il y en a « trop » et que du coup il faut donner l’objet + « ce qu’il y a en trop ».
Il y a plusieurs années, une petit que j’accompagnais ne comprenait pas : elle était bonne en calculs mais n’avait pas compris le sens de rendre la monnaie : elle me donnait l’appoint + la monnaie. Du coup, j’avais crée une languette de 5€ avec 5 pièces de 1€ pour simuler un billet.
Elle n’avait pas le droit de les décrocher et était obligée de me donner la languette complète même si « il y en a de trop ». Ensuite, je prenais sur la languette les 2€ du prix de la gaufre et je lui rendais la gaufre payée et les trois euros excédentaires.
Nous avons fait beaucoup d’exercices comme celui-là et elle a compris !!
Depuis, avec les autres enfants, je présente souvent l’exercice de cette façon. Si vous avez d’autres idées, n’hésitez pas à partager !
Exercice complémentaire (posté le 18/03/23) : relier des sommes de centimes
Voici des feuilles d’exercices que j’ai faites pour le tout début sur papier.
Il s’agit de différentes zones matérialisées sous diverses formes : cadres, cercles, carrés, bulles, …
L’objectif ici est de commencer à ce que l’enfant comprenne l’objectif et respecte une délimitation et un endroit défini. Pour cela, vous allez utiliser au début des petits objets : pompoms, personnages en plastique, jetons, petits éléments, aimants, … et lorsque l’enfant aura compris et aura un geste plus précis, vous pourrez passer à quelque chose de plus abstrait : faire une marque avec un tampon.
Pour commencer
Comme d’habitude, commencez par imprimer les feuilles en A4 pour que les zones soient plus grandes et donc l’exercice plus facile. Vous pourrez par la suite réduire la taille en imprimant en 2 pages par feuille, voire 4 pages par feuille.
Présentez la feuille à l’enfant et faites-lui placer un élément mobile à mettre dessus : un jeton, un pingouin, un cube, etc, …
Exigez la précision dès le départ. Si c’est trop compliqué, il faut retravailler à côté cette compétence en faisant des zones encore plus grandes, par exemple sur un tableau velleda. Et seulement après vous reprenez les feuilles A4 du PDF. Il vaut toujours mieux faire plus facile mais juste et précis que de faire plus complexe et d’accepter de l’à peu près dans ce genre de tâche.
Lorsque l’enfant parvient facilement à mettre des éléments aux endroits voulus, vous pouvez passer à la suite.
A propos des tampons
On trouve des tampons en plastique auto-encrés dans la plupart des magasins discounts, notamment chez Action, où ils ne sont pas chers, avec des thèmes variés et franchement très jolis.
Vous trouverez des thèmes fruits, véhicules, oiseaux, etc. mais aussi des lettres capitales et des lettres scriptes.
ATTENTION : les tampons ont un sens haut-bas. Les enfants ne gèrent pas ce sens, c’est difficile d’orienter correctement car il n’y a pas d’indice sauf en retournant le tampon, en l’orientant par avance avant de tamponner…
Je vous conseille donc deux choses:
Au début, évitez de prendre des tampons lettres (ou chiffres) pour ne pas que l’enfant s’habitue à les voir mal orientée, la tète en bas par exemple. C’est important car un « p » et un « d » ainsi qu’un « b » et un « q » ne se différencie que par leur orientation … donc il faudra que l’enfant soit vigilant quant au sens par la suite.
Privilégiez donc les tampons « sans sens » genre les fleurs, les cercles, … Quoi qu’il en soit, ne prenez pas des tampons alphabets/chiffres AU DEBUT en tous cas, privilégiez par exemple les véhicules qui n’embrouilleront pas l’enseignement ultérieur des lettres/chiffres.
Lorsque vous prendrez des lettres et chiffres (après avoir travaillé sur l’orientation des items, voir cet article par exemple) mettez des gommettes ou des petites étiquettes avec la bonne orientation sur le manche du tampon afin que l’enfant puisse les placer correctement, tête en haut, comme la photo ci-après :
Petite précision quant à la manipulation du tampon :
Dès le départ, il va falloir que l’enfant apprenne à reboucher ses tampons. Ils seront préservés et ça vous évitera que l’enfant tache tout l’environnement.
Pour cela, comme c’est quelque chose qui doit être un reflexe et qui doit être chaîné, guidez le physiquement SANS DIRE « ferme ton tampon ». Ce doit être un « reflexe physique » donc on ne parle pas, on guide son mouvement physiquement comme un pantin (voir chapitre sur les guidances)
Puis, on varie !
Utilisez les feuilles en variant le plus possible les outils et / ou vos demandes !
Vous pouvez faire coller une gommette, demander à l’enfant de mettre l’emprunte de son doigt, lui faire mettre un tampon, lui faire tamponner un rond au feutre bingo, ….
J’utilise souvent les tampons car les enfants aiment et on peut choisir un dessin attrayant en fonction des goûts de l’enfant. De plus, cela permet de travailler le fait de se contenir et de ne pas s’exciter à tamponner partout … oui, oui, c’est du vécu ! 😉
Par la suite, l’enfant pourra même dessiner des ronds, faire des croix, etc, … à l’intérieur de ces formes.
Voici un PDF qui fait suite à celui ci-dessus (édit 21/08/23) : il va s’agir de tamponner en suivant une ligne :
L’alphabet et les chiffres
Travail des lettres isolées
Quand l’enfant maitrise le tamponnage et le tamponnage en ligne, comme ci-dessus, on va alors s’intéresser à ne pas prendre n’importe lequel et à l’ordre dans lequel on met tel et tel tampon.
Ci-dessous, un PDF à imprimer où vous allez pouvoir écrire à la main dans l’emplacement carré une lettre (en majuscule ou en script ou en cursif).
Selon ce que vous voulez travailler et selon le niveau de l’enfant, évidement, vous déciderez si il devra tamponner le même (facile) ou l’équivalent dans une autre écriture (plus difficile). Si vous faites avec des écritures différentes, pensez bien à inverser ensuite : par exemple, si vous écrivez la consigne dans le carré en capitale et que vous voulez qu’il tamponne en script, vous ferez le contraire la prochaine fois, vous écrirez en script et lui tamponnera en capitale.
Comment lui faire comprendre en quelle écriture il doit tamponner? bah … vous lui donnez accès uniquement la boite de tampons que vous voulez 😉
Variante : vous pouvez également donner une consigne en constellation de dé (les points sur un dé) et l’enfant devra tamponner en écriture chiffrée (si vous avez des tampons chiffre….)
Travail des lettres qui se suivent
Ensuite, beaucoup plus complexe car l’enfant devra balayer gauche droite et doit donc savoir suivre une séquence : former des mots en tamponnage.
Ci-dessous, un PDF où on peut écrire la cible à tamponner dans l’encart rectangulaire à gauche, et l’enfant devra tamponner les lettres les unes après les autres dans les cercles.
Comme ci-dessus quand il s’agissait des lettres seules, vous pourrez varier les écritures dans tous les sens, et même donner la consigne en cursive (= écriture attachée)! Pour contraindre l’enfant à tamponner dans l’écriture que vous voulez, donnez accès tantôt aux scripts, tantôt aux capitales. (Cliquer sur l’image pour le PDF)
Dans cet exemple : travail du prénom en différentes écritures, puis travail de petits mots. Vous pouvez au départ écrire au crayon (comme j’ai fait là pour l’exemple) pour que l’enfant fasse en terme à terme plus facilement, mais très rapidement, guidez-le pour qu’il regarde bien à gauche le modèle. En effet, le filigrane peut aider à comprendre le principe mais le but est que l’enfant comprenne que le modèle est à gauche et que les lettres se succèdent car tout le sens de cet exercice est dans cette difficulté de suivre un modèle en séquences successives et ordonnées. Vous pouvez évidement au début de l’enseignement ne mettre qu’une seule lettre à tamponner, puis 2, puis 3 au fur et à mesure des progrès de l’enfant.
Dans cet article, je posterai les exercices permettant de travailler les confusions visuelles. En fonction des enfants avec lesquels j’ai travaillé, j’ai eu le classique bdpq mais aussi des confusions entre C et G, entre M et N, entre 7 et 4, entre 6 et 9, …
Du coup, systématiquement, j’ai crée des petits fichiers pour eux afin de travailler en « trier », en « à relier », en « à entourer », etc, …
Vous trouverez donc en vrac ci-dessous différents exos : ils pourront également être ajoutés dans des BàE pour les plus à l’aise! J’ajouterai régulièrement les fichiers de confusions quand j’en croiserai dans mon ordinateur …
Pour commencer …
Je conseille tout d’abord avant de commencer les exercices sur les lettres/chiffres ci-dessous, de s’assurer que l’enfant ait une bonne observation et une discrimination de l’orientation. Pour ce faire, aller faire des exercices de tris d’images avec orientation que vous trouverez sur mon site ici.
Les exercices-papier à télécharger
Il y a ici un peu tous les genres : à relier, à entourer, à trier, etc …
Jeu de chez Piatnik, il est accessible aux enfants à partir du moment où il peuvent associer la couleur d’une carte et celle d’un objet et qu’ils maîtrisent les rudiments des règles inerrantes à un jeu à plusieurs (tours de rôle notamment).
On place les 11 kangourous au milieu de la table. Chacun a et doit garder 5 cartes en main tout le long de la partie, et le reste va dans une pile de pioche. On joue une carte et on prend le kangourou correspondant de la même couleur et si il est déjà pris, on peut le prendre à l’adversaire. Celui qui a le plus de kangourous gagne la partie.
Voilà, simple et efficace.
Si on veut complexifier le jeu, il y a une toute petite subtilité (facultative éventuellement, donc, pour les plus en difficulté) :
lorsqu’on se fait voler un kangourou que l’on possède, on peut le sauver si on a la carte de la bonne couleur, et l’adversaire peut la revoler si il en a une deuxième et ainsi de suite ! De toutes façons, comme nous n’avons que 5 cartes en main, ça ne dure pas des heures.
J’aime bien introduire cette partie de règle car elle est quand même simple et prépare aux futurs jeux (comme dans le jeu Piou-piou de Djeco) où cette règle de défendre une carte existe également, mais de façon légèrement plus complexe.
Du verbal : de la demande au déterminant possessif
De plus, elle permet de travailler le verbal avec les enfants peu verbaux : « c’est pour moi », ou « mais rends-moi mon kangougou rhhoooo », « non, c’est pour moi », etc, … ça les fait bien rire et en général, ça engendre de l’échange verbal!
De plus, ce jeu me sert de support pour travailler le « mon / mes » et « ton/tes ». Pour me voler un kangourou, l’enfant doit me faire une demande correcte : « donne-moi TON kangourou » ou « je veux TON kangourou » pour pouvoir le récupérer! « ok, tiens, je te donne MON kangourou »
Ce jeu Kang-a-roo fait partie des quelques jeux que je connais qui ne demandent ni d’être verbal, ni d’être lecteur, ni d’être dénombreur !
Dans le même genre, il y a le ballon des couleurs » (Oxybul) ou encore « la chenille multicolore » de chez Haba.
Et voilà !
On le trouve pas mal sur le marché de l’occasion …
Que ce soit Color addict, Color smash ou Crash Color, ces jeux s’adressent aux enfants lecteurs.
Color Smash et Crash Color sont les mêmes jeux, avec les mêmes règles. Le second est une imitation du 1er et a été édité pour Gifi (vendu 2€ !!!) 😉
A ce prix là, ca ne vaut pas le coup de se priver.
Le principe de Color Smash et Crash Color
Des taches sont représentées sur les cartes. Trois cas de figure :
il n’y a rien d’écrit -> on ne fait rien
si la carte est multicolore -> on tape
il y a écrit un nom de couleur :
le nom de la couleur et la couleur de la tâche ne correspondent pas -> on ne fait rien
le nom de la couleur et la couleur de la tâche correspondent -> on tape sur le tas et on le gagne.
Par exemple, dans l’illustration ci-dessous :
la carte bleue : on ne tape pas
la carte verte : on tape car il est écrit vert et la carte est verte
la carte violette : on ne tape pas car il est écrit vert et la carte est violette : il n’y a pas de correspondance entre ce qui est écrit et la couleur de la tâche.
Ce jeu plait aux enfants car il est bien rythmé !
Il est particulièrement indiqué, comme tous les jeux de ce genre, pour les enfants TDAH ou ceux qui doivent inhiber leur élan à vouloir taper très, et trop, rapidement!
Color Addict
Attention , il existe un Color Addict Kidz qui est pour les plus petits, qui est très bien mais qui n’a rien à voir avec le Color Addict « tout court ». Pour voir le Color Addict Kidz, c’est par là.
Ce jeu de cartes Color Addict est composé de cartes où des couleurs sont écrites dans des couleurs différentes. On garde 3 cartes en main et on en place une sur la table.
Par exemple : la carte où il est écrit orange dans la couleur bleue (comme sur la carte de gauche dans la boite dans le visuel si dessous).
On va alors pouvoir jouer les cartes où :
il y a une couleur écrite en bleu
il y a une couleur écrite en orange
il y a écrit « orange » écrit dans n’importe quelle couleur
il y a écrit « bleu » écrit dans n’importe quelle couleur
Avant de donner à un enfant un exercice-papier avec une consigne, il faut s’assurer qu’il connaisse bien les termes utilisés. Ainsi, comme pour la plupart des enseignements, il va falloir isoler les difficultés : cela permettra de tester si une consigne est bien comprise ou bien si c’est plutôt l’environnement qui induit le comportement à générer. Voici un support d’enseignement en pdf avec la BàC (pdf en cliquant):
Remarques :
J’ai crée deux fiches à 2 niveaux différents, afin que même les NON LECTEURS puissent travailler avec. La cible ici est que l’enfant comprenne ce qu’on attend de lui lorsqu’on lui demande de souligner, colorier, etc, … donc ce qui nous intéresse est qu’il puisse identifier quelque chose de souligné, de colorié, etc, … (les exercices d’après serviront à ce que l’enfant exécute la consigne, ce qui est encore une autre compétence cognitive et graphique, bien sur!).
La fiche avec les termes « décorés » sert donc aux non-lecteurs car le fait de pouvoir lire la consigne n’est pas forcément ce que l’on recherche ici, et la fiche avec les termes « nus » en noir et blanc, sans indication supplémentaires servira au contraire à travailler la consigne écrite. Commencez par celle qui est plus facile, même si votre enfant est lecteur, afin qu’il s’habitue à extraire ce qui est important dans l’illustration. Une fois que ce sera fluide, on pourra passer à l’autre, si il est lecteur évidement.
Pour la consigne « barrer », j’ai utilisé les deux façons de faire : avec une croix ou avec une ligne droite sur l’élément. Pour certains enfants, il va peut être falloir isoler les « barrer d’une ligne » et « souligner » afin de les travailler tous les deux : les deux étant vraiment proches visuellement.
Comme pour tous ces genres d’apprentissages, il est préférable a priori de faire une guidance échoïque en disant « souligner », « encadrer », etc, en même temps que l’enfant trie tranquillement ses étiquettes. Ensuite on pourra lui demander de verbaliser si on veut.
Très souvent, l’enfant se base sur ce qu’il perçoit et peu sur ce qu’on va lui dire ou ce qui est écrit. En effet, si il y a un dessin, il y a une haute probabilité pour que la demande de l’adulte soit de le colorier, si il y a des lignes de cahier, à priori, l’enfant se dit qu’il devra écrire, si il y a des lettres placées en vrac sur une feuille, l’élève se met directement à entourer … etc,.)
Afin d’identifier d’éventuels incompréhensions d’une consigne précise (comprendre « barre », comprendre « entoure », comprendre « écris », …) et afin de travailler l’écoute (et donc de ne pas se baser sur une intuition liée à une configuration de page, comme expliqué ci-dessus), je vous propose des petits supports qui permettront de créer des exercices toujours renouvelés !
Ces petites fiches peuvent permettre tout simplement de commencer à mettre l’enfant au travail, en tout début de plaquette de 10 jetons par exemple, mais elles permettent également de travailler diverses compétences, selon vos besoins.
Voici des exemples d’exploitations :
Apprendre les termes relatifs aux consignes scolaires
Par exemple, sur la fiche ci-dessus :
Cochez les termes que vous souhaitez travailler en ce moment. Si l’enfant débute, sélectionnez uniquement deux termes (par exemple « colorie » et « barre »). Pour cet exercice, donnez le document à l’enfant, dites : « colorie le poisson » puis une fois le poisson colorié, vous dites : « barre le crayon ». Comme d’habitude, si l’enfant ne sait pas, on guide (guidance physique ou imitative éventuellement).
Attention, l’ordre va impacter :
énoncer la (ou les) consigne(s), puis donner la feuille, puis laisser l’enfant prendre le crayon. (A)
donner la feuille, énoncer la (ou les) consigne(s), puis laisser l’enfant prendre le crayon. (B)
Ces deux façons de procéder ne sont pas de complexités identiques. Dans la seconde manière de présenter le travail (B), l’enfant va pouvoir regarder la feuille pendant que vous énoncez les/la consignes et donc il va pouvoir se préparer mentalement en ‘prenant de l’avance’ en repérant l’emplacement des dessins. C’est une stratégie maligne, cependant, si l’enfant est en réussite, je vous conseille de corser l’exercice en énonçant la consigne puis en donnant la feuille (A). Présentez différemment l’exercice vous permettra de percevoir si l’enfant a, ou non, développé cette stratégie économique : si l’enfant est autant en difficulté en A qu’en B, cela signifie que non !
Faire travailler sa flexibilité mentale
Accepter le changement :
J’ai délibérément mis les consignes que l’on souhaite travailler à cocher et j’ai laissé les éléments à choisir au libre choix de l’adulte. Cela permet de photocopier les pages pour les utiliser toujours différemment : si vos deux premières consignes ont été de colorier le poisson et de barrer le crayon, la prochaine fois que vous utiliserez une copie de cette fiche, vous pourrez dire « barre le sept » et « colorie le i ». Il y a de fortes probabilités que l’enfant cherche à suivre la consigne que vous aviez donnée la fois précédente. Il faudra alors qu’il s’en affranchisse, qu’il accepte de changer, travaillant ainsi sa flexibilité mentale.
Suivre des consignes contrintuitives :
Lorsque l’enfant est plus à l’aise avec les consignes et les changements, vous pouvez donner des consignes auxquelles l’enfant s’attend moins. Par exemple, ci-dessus, vous pouvez demander d’entourer le cercle et de colorier le i … Vous pouvez également demander à un enfant habitué à colorié un élément entier de n’en colorier cette fois qu’une partie (par exemple « colorie l’oiseau » puis ultérieurement « colorie le bec de l’oiseau »)
Mémoriser des consignes (mémoire de travail) :
On peut également énoncer plusieurs consignes en même temps, puis, donner la feuille à l’enfant qui devra alors conserver en mémoire jusqu’à ce qu’il puisse réaliser la tâche. C’est extrêmement difficile : vous verrez que les enfants ont des difficultés à conserver 2 consignes successives, aussi simples soient-elles pour eux à priori lorsqu’elles sont isolées!
Pour les plus à l’aise, vous pouvez même éloigner la feuille afin que l’enfant ait un déplacement à faire et ait à maintenir en mémoire encore plus longtemps vos deux consignes (mais non je ne suis pas sadique! 😉 ) Il y a encore plus complexe : donner 5 consignes avec en plus le déplacement ! 😉
Un outil avant tout qui motive les jeunes … et qui permet à l’enfant de savoir de façon expérimentale ce à quoi sert une calculatrice plutôt que de passer par le langage verbal avec une explication souvent incompréhensible du type : « ça sert à calculer ».
En général, j’utilise une calculatrice hors téléphone : on en trouve partout (2€ chez Action). Par la suite, on pourra montrer que le téléphone permet également l’accès à une calculatrice. Je trouve qu’il est préférable au départ de ne pas mélanger les genres.
Quels sont les intérêts et les cibles éventuelles ?
Tout d’abord, il y a un réel intérêt de l’enfant pour les outils à touches ou électroniques! même si ça ne rivalise pas avec une tablette, c’est toujours un succès d’apporter cette touche de fun en plus dans une séance de travail.
Evidemment, la calculatrice permet de vérifier des calculs ! Cela permet donc à l’enfant de comparer sa réponse sans avoir recours à l’adulte. Il peut même prendre un stylo d’une autre couleur pour se corriger. Lui enseigner à s’organiser comme ça permet de prévenir la dépendance à l’adulte et à son approbation d’une manière générale.
Cela peut permettre de maintenir l’apprentissage des grands nombres et la non confusion avec ceux vus antérieurement. Quand l’enfant voit « 1500 », si il se trompe et se dit « 150 », il aura faux dans sa retranscription et verra donc un intérêt à conscientiser « 1500 » et « 150 » comme étant différents.
L’utilisation de la calculatrice permet de mettre la lecture de nombres au profit de quelque chose qui a du sens. L’enfant va devoir lire les nombres, les conserver en mémoire le temps de déplacer les yeux sur la calculatrice, il va devoir chercher visuellement les chiffres un par un pour les taper et le tout en maintenant en mémoire de travail le nombre initial. Afin de gagner du temps, il va peut être également développer la stratégie d’enregistrer les nombres par petits groupes afin de mémoriser, comme on le ferait nous, voire même ultérieurement tenter de mémoriser la ligne entière de calculs.
Ce recours permet à l’enfant d’être ATTENTIF aux SIGNES ; l’enfant qui tape à la calculatrice recopie l’opération : il doit donc être attentif au fait qu’il retranscrive « + », « -« , « X » ou « ÷ ». Cela permettra ensuite à l’enfant d’être plus attentif aux signes des opérations d’une manière générale, car il saura qu’il y a parfois une variable à cet endroit !
On peut également se servir de la calculatrice en dictée à l’enfant. L’adulte dicte et l’enfant tape les nombres : cela peut permettre d’interroger l’enfant sur l’expressif lorsque pour ce dernier l’écriture est trop couteuse.
Lorsque mes enfants sont à l’aise avec le fonctionnement basique d’une calculatrice, c’est-à-dire les touches : « on », les chiffres, les opérateurs (« + », « -« , « X », »÷ ») la touche « = » et la touche « C » (reset), je leur donne des opérations faciles à résoudre afin qu’ils comprennent le lien, la fonction de la calculatrice : qu’il prennent conscience que le chiffre qui s’affiche ensuite est le résultat d’une opération (bah oui pour nous c’est évident mais pas pour eux …)
Ensuite, comme cette activité est en générale appréciée, elle fait partie des essentiels dans la BàE (Boîte à Enchaînements). Voici le pdf qu’on peut utiliser en A4 lors de la mise en place de l’exercice puis en 4 pages par feuille lorsque c’est en maintien :
Le PEP3, Profil Psycho-éducatif (3ème version, parue en 2004) est un outil d’évaluation pour les enfants présentant des troubles du développement. Il est adapté pour les enfants de 2 à 7 ans et 6 mois, mais il peut être utilisé (de manière informelle) pour les enfants plus âgés lorsqu’ils présentent un faible niveau de développement. (Le décret sur l’extension des 7 à 12 ans aurait été validé dernièrement?). Ce test a été élaboré dans le cadre du programme TEACCH (origine neurobiologique de l’autisme, approche structurée, collaboration avec les parents, …). Ce dernier accorde une place importante à l’évaluation diagnostique ainsi qu’à l’évaluation des caractéristiques individuelles.
Le PEP3 va donner des pistes de travail pour l’élaboration du PEI (Projet Educatif Individualisé) et surtout, il est indiqué pour faire des test-re tests, c’est-à-dire qu’il permet d’évaluer l’effet d’un accompagnement sur le développement d’un enfant donné. Le petit bémol, selon moi, est que ce test donne des âges développementaux.
La passation dure de 45 minutes à 1h30 selon les enfants évalués. Avec le PEP3, on peut fractionner la passation en fonction de l’enfant, ce qui peut être bien pratique.
L’administration demande de disposer : — d’une formation — du manuel — d’un kit de matériel.
Le PEP 3 recueille 2 types d’informations :
l’échelle de performance : (normée et standardisée) — avec des sous-tests développementaux (avec des sous-domaines : cognition verbale/préverbale (34 items), langage expressif (25 items), langage réceptif (19 items), motricité fine (20 items), motricité globale (15 items), imitation oculomotrice (10 items)) — et des sous-tests de comportements inadaptés (expression affective (11 items), réciprocité sociale (12 items), comportements moteurs caractéristiques (15 items), comportements verbaux caractéristiques (11 items) qui seront cotés en fin de passation à partir du comportement général de l’enfant.
le rapport de l’Educateur : (informel) il s’agit de questions précises sur les capacités de l’enfant que l’éducateur (parent ou professionnel qui le connait bien) constate au quotidien. La personne va évaluer le niveau de développement dans différents domaines (6 items), le degré de sévérité des problèmes (11 items), les problèmes de comportement (10 items), l’autonomie personnelle (13 items) ainsi que le comportement adaptatif(15 items).
La partie « échelle de performance », demande d’acquérir du matériel spécifique pour la passation : Autisme Diffusion propose un Kit tout prêt. Cependant, il est possible pour des raisons économiques ou pratiques, de réaliser soi-même son propre matériel.
Liste du matériel
Le Cahier de passation
et le Cahier d’Ecriture fourni dedans
Le Guide d’Administration (que l’on peut garder en format numérique)
le Livre de Langage / Livre d’Images (dans des pochettes transparentes)
le Rapport de l’Educateur (questionnaire à faire remplir)
des petits bonbons (type M&M’s, raisins secs, …)
une boisson (jus)
3 biscuits (salés ou sucrés, chips, )
des mouchoirs en papier
un interrupteur sur le mur
un escalier à proximité.
un flacon pour faire des bulles
3 cubes tactiles (avec des matières différentes au toucher : en fourrure, un granuleux et un avec des gravures)
un kaléidoscope
une clochette (avec un manche )
une sonnette (type celle que l’on a dans les jeux Gigamic : Halli Galli, Crazy Cups ou autres)
une claquette (il s’agit d’une castagnette avec un manche que l’on agite dans les matchs sportifs)
un pot de pâte à modeler
6 bâtonnets en bois (genre bâton de glace esquimau)
une marionnette de chien avec des bras (car on doit mimer des actions)
une marionnette de chat avec des bras (car on doit mimer des actions)
un verre en plastique rigide
une cuillère
une brosse à dents
un puzzle chaton avec 4 pièces en découpage style puzzle (environ 20 cm)
un puzzle vache avec 6 pièces avec des bords droits (environ 24 X 16 cm)
un puzzle à encastrements avec 3 formes géométriques
un puzzle à encastrements avec 3 moufles (pourquoi des moufles, bonne question …)
un puzzle à encastrements avec un papillon, un parapluie, un poussin et une poire (c’est précis!)
un support magnétique et 8 pièces composant un garçon : une tête, une chevelure, 2 yeux, un nez, une bouche, un pull et un pantalon
une chaussette (pour LE et LR)
un crayon
un pochette de feutres
un peigne
quatre gobelets OPAQUES (il faudra cacher des objets dessous) avec une anse, type ensemble tasses de camping
une paire de ciseaux enfants à bouts ronds
un sac en toile (d’environ 25 X25 cm) pour que l’enfant puisse mettre sa main dedans et sortir des objets dans regarder
6 pions de jeu de dame noirs (pour faire du tri)
une petite balle (genre ping-pong)
un morceau de tissu (serviette de table) qui peut cacher la tête (pour faire coucou-caché)
un sifflet
un ballon en mousse de 20 ou 25 cm
un lacet avec un nœud à l’extrémité
au moins 6 perles cubiques (voire 2 perles cubiques + 6 perles cubiques pour faciliter l’organisation)
un fil cure-pipe
des feuilles blanches
8 cubes rouges (voire 12, sinon, on peut ajouter ceux ci-dessous pour en faire 12 à empiler)
4 cubes : un bleu, un jaune, un vert, un blanc, pour apparier aux tâches de couleurs du Livre d’Images
9 lettres en capitales d’environ 5 cm (en bois ou carton épais) pour apparier dans le livre : le H, J, V, Z, U, E, Y, S et G.
2 boîtes en plastique qui ferment assez grandes pour contenir 6 cubes, et qui serviront à trier en 2 tas
12 cartes de catégorie : losanges, ronds, carrés, triangles, en vert, rouge et violet. (voir en bas de cet article pour imprimer ces cartes)
Réalisation du matériel pour la passation du PEP3
Bien que le manuel du PEP3 stipule que nous pouvons fabriquer le matériel nous-même, peu d’indications sont fournies. J’ai donc investigué intensément afin de ne pas dénaturer le test et rester dans l’étalonnage standardisé. Par crainte d’un impair, j’ai donc suivi scrupuleusement le commun que j’ai pu retrouver entre les différentes versions de matériel. Merci à mes collègues de Paris d’avoir pris le temps de m’envoyer des photos des leurs.
Pas mal d’objets de la passation peuvent se trouver dans le commerce, néanmoins, certains demandent à être réalisés soi-même. Un peu de patience, du tissu, une scie à chantourner, une plastifieuse, du bois et de la peinture permettent de compléter ceux que vous ne trouverez pas déjà réalisés.
Les puzzles :
Les trois puzzles à encastrement :
Il en faut trois en tout, en bois épais, :
37 X13 cm avec trois formes : carré, rond et triangle. Il serviront en encastrement mais aussi en réceptif, expressif, … J’ai choisi de mettre un fond contrastant afin de mettre en exergue la forme.
37 X13 cm avec trois tailles de rectangle : grand moyen et petit. Ce puzzle est toujours illustré avec des moufles rouges, alors bon, j’ai décidé de respecter ce choix (étonnant).
24 X 34 cm avec quatre formes : un parapluie, un poussin, une poire et un papillon (pourquoi ces formes et pas d’autres? bonne question …)
(Les housses ont été faites afin de pouvoir transporter plus facilement les puzzles pour se rendre dans les écoles)
Les puzzles « standards »: un de vache et un de chat
Ils sont réalisables en carton/bois car ils peuvent être découpés à la scie à chantourner. Attention, celui de la vache est juste une découpe en 6 carrés égaux tandis que celui du chat est découpé en 4 pièces « en forme puzzle ».
Pour celui de la vache : vous imprimez une photo d’internet, vous la placez sur un carton autocollant en marouflant et vous vernissez. Vous découpez au cutter en 6 parties égales et vous repassez un coup de vernis pour être sûr que les bords collent bien. Personnellement, j’utilise régulièrement le vernis-colle de chez action pour faire ce type de support :
Vernis Acrylique Mat de chez ACTION (1,59€)
Pour celui du chat : vous trouvez une image que vous mettez aux bonnes dimensions, vous pouvez partir d’un puzzle à 4 pièces en carton d’occasion (Emmaüs ou le Bon Coin) : décoller la fine couche pelliculée et coller votre image de chat avec un vernis colle. Une fois bien sec, vous glissez une lame de scalpel dans les fentes du puzzles d’origine puis vous repassez une couche de vernis afin de bien coller les extrémités de contour.
Les cubes sensoriels et les cubes colorés :
Les cubes sensoriels
Il s’agit de voir comment l’enfant va explorer ces 3 cubes sensoriels en bois. Selon les versions, on trouve des matières différentes, l’objectif étant de donner des sensations tactiles et d’observer si l’enfant a un comportement adapté lorsqu’il les manipule. Il y en a 3, en général : un en fourrure, un granuleux et un avec des gravures. Il n’est pas compliqué de les réaliser en en couvrant un de tissu à poils, un de papier à poncer et un autre lisse que l’on passe à la scie pour le rainurer.
Cube rugueux, Cube poilu et Cube lisse.
Item d’associations : le cube avec la bonne couleur.
Les cubes colorés
Il s’agit uniquement de carrés de bois que l’on peut peindre. Il faut en peindre 8 rouges, et 4 ( 1 bleu, 1 jaune, 1 vert, 1 blanc). On peut les fabriquer facilement ou encore en trouver au rayon manuel de magasins discounts (chez ACTION notamment).
Le personnages à 8 parties à placer :
Comme je n’en trouvais pas dans le commerce, même chose, j’ai fait moi-même! J’ai dessiné, collé sur des cartons magnétiques et hop. J’ai prévu plusieurs yeux et bouches, les petits éléments se perdent plus facilement.
Si vous voulez le fichier de mon dessin du bonhomme, je peux le transmettre : Photo de gauche, les morceaux à découper et coller sur carton autocollant (acheté en magasin Beaux-Arts) et scotch magnétique (rouleau de chez Action encore) et à droite, la production de mon petit A., qui se débrouille très bien! 😉
Le petit matériel :
Il y a pas mal de petits objets que l’on peut acheter en magasin discount. Les bâtonnets de glace, les perles cubiques, les cure-pipes, peigne, sifflet, tasse avec des anses, verres en plastique, produit à bulles, grand torchon, …
Beaucoup étaient disponibles chez ACTION, d’autres à décathlon ou encore des récupérations dans de vieilles boîtes de jeux.
Il faut également dans le PEP avoir des cartes de catégories que l’enfant devra trier. Il s’agit de losanges, ronds, carrés, triangles, déclinés dans les couleurs suivantes : vert, rouge et violet. Il y a donc 12 cartes.
Pour obtenir le PDF, cliquez sur l’image et imprimez. Vous pourrez ensuite les plastifier.
Hein qu’on s’amuse bien ?! 😉
Vous êtes professionnels et vous faites passer régulièrement des évaluations ? (PEP3, WISC, EFL, AFLS, ABLLS, VBMAPP et autres?) Abonnez-vous sur la page Facebook d’autismenjeux afin de pouvoir télécharger des supports de passation, ressources gratuites pour faire passer ces bilans.
Pour les ressources gratuites de vbmapp et abllsr, c’est par ici !
Avant même de travailler les prépositions et tout le vocabulaire spatial, il va falloir s’assurer que l’enfant fasse la différence VISUELLE entre deux situations. C’est uniquement lorsque l’enfant a perçu et est attentif à cette subtilité que l’on va pouvoir commencer à mettre des mots tels que « à gauche », « au milieu », etc, …, sur ces situations spatiales et non l’inverse.
Petite précision : il s’agit ici de faire la différence entre des images « miroirs », des éléments qui sont représentés comme allant vers la droite ou la gauche, etc, … et non de prépositions spatiales en tant que telles (dessus, dessous, …) que l’on a pu voir dans cet article. Il s’agit surtout d’observations fines et de repérages complexes. « Aller vers la droite » ou « aller vers la gauche » est un concept qui me semble plus compliqué que « être à droite » ou « être à gauche » dans la mesure où ça demande de mentaliser une action représentée sur papier, donc statique.
Afin de voir si l’enfant est sensible à un élément placé à droite ou à gauche, vous pouvez imprimer ce PDF et lui faire trier ces photos de playmobils :
Comment s’assurer que l’enfant fasse cette distinction et/ou comment enseigner l’émergence de cette différenciation?
Comme d’habitude, cet enseignement doit se faire en manipulant mais faute d’avoir les supports pédagogiques pour (genre Topologie ou Toporama de chez Nathan), ou de les fabriquer soi-même, je vous propose dans cet article des illustrations dessinées à dessein.
Voici donc ci-dessous un PDF pour le tri d’images. Il s’agit de trier en deux tas les deux orientations différentes. Les illustrations sont été faites de façon à estomper les indices visuels facilitant la différenciation.
Une fois cette compétence acquise, l’enfant va pouvoir verbaliser « il va vers la droite », « elle va vers la gauche », etc, … et bien d’autres supports chouettes pourront être utilisés ! Tels que « bien lu bien vu » de chez Le Grand Cerf, « 1,2,3 Eduludo, etc, …
L’enseignement ne se fait PAS sur feuille au début!
La manipulation est essentielle : c’est cela qui va permettre de comprendre la notion dans l’espace avant de pouvoir se la représenter en 2D sur papier.
Enseigner les prépositions spatiales
Préalable à cet enseignement
Avant même d’introduire des termes, il faut s’assurer que l’enfant fasse la différence visuelle entre différentes situations. Souvent, les intervenants commencent l’enseignement des mots avant même de s’assurer de cela.
Dans un premier temps, on va tenter de demander à l’enfant de placer de la même manière que nous. Pour l’exemple ci-après, il faut 2 bonhommes Playmobil et 2 baignoires. On place par exemple le Playmobil DANS la baignoire, on dit « fais pareil » et l’enfant doit faire pareil avec le sien. C’est important d’avoir les éléments en double-exemplaire pour que l’enfant puisse comparer les deux états finaux.
On fera pareil avec droite et gauche, SANS verbaliser ! le but n’est pas qu’il apprenne les mot mais juste qu’il mette les éléments de la même façon et qu’il prenne conscience qu’on veut qu’il soit vigilant à comment sont placés les objets.
Ca, c’est déjà un premier pas important. Ensuite, l’enfant va comprendre qu’il existe des mots qui servent justement à décrire « l’endroit où on va le mettre » : les prépositions spatiales.
Si vous n’avez pas de Playmobil en double, vous pouvez prendre des boîtes tupperware identiques, des verres et des cuillères, etc, …
Définir les termes à enseigner
Ensuite, on va introduire le vocabulaire, il faut fixer les termes exacts que l’on va utiliser : sous? dessous? au-dessous? pour quelqu’un en apprentissage, ça fait bcp de termes pour une seule représentation. Dans l’idéal, il faudra que l’enfant les connaisse tous, cependant, nous lui apprendrons petit à petit.
Ci-dessous un tableau récapitulatif des prépositions à enseigner.
Sur fond bleu, il y a celles qui me paraissent les plus couramment utilisées et les plus faciles à apprendre (en réceptif et expressif). Au début de l’enseignement, concentrez-vous uniquement sur ces termes en veillant à utiliser toujours le même mot pour la même position dans l’espace.
Celles sur fond blanc pourront être enseignées comme synonymes en les rapprochant des premiers termes acquis (par exemple : « oui, c’est sous la table, c’est dessous! »).
Comment enseigner ces prépositions ?
Comme pour les autres enseignements, il convient :
de les travailler par petits groupes (selon l’enfant par groupes de 3 ou 4 termes, par exemple, on commence par « sous », « sur » et « dans »).
de les travailler en réceptif et en expressif, …
de les travailler avec beaucoup de supports différents, quelque chose « dans une boîte », « dans un verre », « dans la maison », « dans la voiture Lego », … il y a plein d’endroits possibles !!
puis seulement de les travailler sur images, photos, dessins, …
Ci-dessus, une maison que j’utilise depuis de nommmbbrreuuses années, faite sur mesure en bois : elle a une partie plate sur le toit et est sur pilotis (pour pouvoir avoir un « sur » et un « sous »). Je prends Sulli (de Monstres et Compagnie) ou bien un autre personnage apprécié de l’enfant et c’est parti :
Je montre une image et dis « mets pareil » ou « fais le même », … et l’enfant doit placer Sulli au bon endroit « ouiiii super il est SUR la maison! ».
Je place moi-même Sulli et lui demande : « où est Sulli? » et je guide en échoïque (voir ici les types de guidances) « SUR [la maison] ».
En parallèle, il faut travailler ces mêmes notions avec d’autres contenants, comme expliqué plus haut : boîtes, lego, maison de Barbie, etc, … On peut travailler avec les peluches du lit : « mets Winny entre Gros mouton et Lapin bleu », etc, ….
On travaille aussi avec son propre corps : « mets le panda à gauche », « mets le Winny sous toi », …
Généralisation et passage en 2D
Puis, lorsque qu’on ne guide plus et que les notions sont bien acquises, on peut commencer à travailler avec des images. Attention aux différences de focus : il faut être vigilant sur les supports et éviter ce genre d’images (trouvées sur le net) :
Pour nous, il est (plus ou moins) évident que nous allons focusser sur le rond mais si on se met à la place du carré, dans la première image, il est dessous, dans la seconde il est au-dessus ! Veiller à toujours choisir des images où le point de centration est évident (en général : du vivant).
Idées de jeux avec les prépositions spatiales
Pour travailler en jouant avec ces notions spatiales, j’avais fait un article sur un jeu de chez DJECO que j’aime beaucoup : Pipolo. Attention, il faut prendre l’ancienne version et non la nouvelle. Pour voir l’article c’est par ici.
Il y a aussi « Où est Monty?« , un jeu de chez Beleduc que j’aime beaucoup, voir l’article ici.
Si vous pensez à d’autres choses, vous pouvez les ajouter en commentaires ! 🙂
Fréquemment, les enfants égarent, voire cachent des objets. Là où d’ordinaire il suffit de demander à l’enfant où il a mis tel ou tel item, les choses se corsent avec un enfant peu/non verbal.
J’ai connu un petit rigolo notamment qui cachait le portefeuille ou les clefs de ses parents juste pour le plaisir de les entendre râler et de les voir chercher …
Mais la plupart du temps, les enfants ne savent tout simplement pas indiquer à leur parent où est l’objet perdu.
Voici quelques idées d’exercices à mettre en place afin de travailler cette compétence.
Matériel
Il faudra :
une petite dizaine d’items du quotidien (ex : le verre rose Barbie, la tablette iPad, la trousse, le doudou, etc, …)
des photos (imprimées ou tout simplement dans votre téléphone) de ces items
2 personnes (adulte A et adulte B) en plus de l’enfant, du moins au départ de l’enseignement
Minimum de 2 pièces dans la maison.
Mise en place
Comment cacher ?
L’enfant et l’adulte A vont placer un objet à un endroit dans la maison, dans une autre pièce : le dépôt doit être un endroit naturel!
Il ne s’agit pas de cacher, il s’agit plus de mettre à un endroit qui ne soit pas en évidence au milieu de la pièce : bref, de reproduire une situation plausible de recherche. Cacher un verre sous le matelas du lit n’a aucun sens!
Par exemple, le doudou sous la couette, le verre sur le côté d’un meuble, l’iPad dans le sac à dos grand ouvert, … tout cela est plausible.
Qui « cache » / « place l’objet à un endroit » ?
Au début, l’adulte A pose l’objet quelque part, il attire éventuellement l’attention de l’enfant dessus, puis il pourra demander à l’enfant de le poser à tel ou tel endroit, puis le donnera à l’enfant sans rien diriger jusqu’à ce que l’enfant « l’abandonne » quelque part et à ce moment là, l’adulte orientera l’enfant à retourner dans la première pièce où l’adulte B attend. Bref, il faut faire un peu toutes les situations de façon à ce que cela reste flexible et à minima naturel.
Comment rendre cet apprentissage fonctionnel ?
Au fur et à mesure, il va s’agir de ne plus le faire, voire de faire faire des activités intermédiaires à l’enfant. Par exemple, on propose à l’enfant de boire de l’eau dans le verre rose Barbie (on met de l’attention dessus), on le laisse le poser quelque part (lieu à retrouver ensuite), puis on divertit l’enfant avec une ou deux passes de ballon (distracteur) puis on va dans la première pièce retrouver l’adulte B qui va faire sa demande « où est le verre rose Barbie? » (consigne) : le but est de s’approcher le plus possible d’une situation future plausible!
Par exemple, en situation naturelle : l’enfant a joué avec votre téléphone portable, puis tout le monde vaque à ses occupations, puis vous (vous) demandez « où est le portable » … il y aura eu pleins d’activités et/ou de temps écoulé, l’exercice sera encore plus compliqué pour l’enfant. Il faut donc travailler cet apprentissage progressivement pour arriver au final à introduire un délai important.
Enseigner à rapporter ou à mener l’adulte jusqu’à l’objet égaré
Il me semble qu’il faut travailler les deux. « Rapporter » l’objet mais aussi « mener jusqu’à l’objet » peut être intéressant lorsqu’il y aura une situation problème où l’enfant n’aura pas la capacité à le récupérer : par exemple, un ballon coincé en haut d’une gouttière, un jouet balancé par le balcon mais ramassé entretemps par un passant, etc, …
Rapporter un objet
Une fois l’objet caché, l’enfant et l’adulte A retournent dans la première pièce.
L’adulte B va vers l’enfant et demande « Où est X? » : l’enfant doit alors identifier cette expression comme étant équivalente à « donne-moi X ». Et bien oui, lorsqu’on cherche son portable par exemple, on va demander « où est mon portable? » ou bien « tu sais où est mon portable? » ou bien « tu as vu mon portable? » mais on ne s’approchera pas de l’autre en lui disant « donne-moi mon portable! » (ce qui sous-entendrait que l’autre l’a volé, d’ailleurs …).
Il va donc être important de s’atteler à enseigner la consigne qu’on verbalisera à l’enfant avec une phrase adéquate.
Au début de l’enseignement pour que l’enfant comprenne, on peut dire « donne-moi le verre rose Barbie » (qui est une consigne acquise par l’enfant) mais rapidement il faudra passer à une consigne du type : « où (il) est le verre rose Barbie? » et que l’enfant infère ce qu’il doit faire ensuite …
On peut également se servir d’une photo de cet item afin de soutenir la consigne donnée verbalement mais ce sera à estomper rapidement. L’indice visuel permettra une économie de traitement au cerveau mais il faudra que l’enfant apprenne à terme à mentaliser la demande de l’adulte.
Remarque : Si l’enfant est verbal, à la consigne du type : « où (il) est le verre rose Barbie? » il est conseillé de le guider en échoïque (voir le chapitre sur les guidances ici) à une réponse orale (« bureau » ou « bureau chambre » ou « sur le bureau de la chambre » en fonction de ses possibilités). Mais on s’aperçoit qu’une explication précise est rapidement complexe même pour un enfant bien verbal ! Donc il peut être utile de travailler la suite quelque soit le niveau de l’enfant.
Cette consigne va devoir déclencher le fait que l’enfant aille chercher et rapporte à l’adulte B le fameux objet.
L’adulte A va guider l’enfant SANS PARLER (la guidance verbale est strictement interdite pour cet enseignement), et « NON, ce n’est pas l’occasion de travailler les prépositions et les pièces de la maison » … j’en entends d’ici me dire ça! ;-). L’adulte A orientera l’enfant en guidance physique modulées : le poussant légèrement dans la bonne direction jusqu’à l’objet, si besoin il pourra également pousser légèrement le coude de l’enfant vers l’objet pour qu’il l’attrape puis guidera physiquement de nouveau pour que l’enfant fasse le retour et rapporte l’objet à l’adulte B. Attention à ce que l’enfant ne joue pas avec l’objet une fois saisi, dans ce cas, il faut l’empêcher et continuer à le re-diriger vers la cible : l’adulte B.
Mener jusqu’à un objet
Même chose que ci-dessus : l’adulte A et l’enfant vont mettre un objet à un endroit dans une autre pièce.
L’adulte B va donner la consigne adéquate (voir ci-dessus) et l’enfant pourra éventuellement aller chercher et rapporter l’objet (surtout si cela a été travaillé avant).
Afin de rendre impossible le fait de rapporter l’objet (qui est la réponse première la plus pertinente mais pas possible dans tous les cas), voici quelques idées de sabotage :
◊ mettre l’objet hors de portée en hauteur,
◊ choisir un objet tout petit (genre casque de playmobils) et le mélanger à dans une caisse remplie de toutes petites pièces,
◊ placer cet objet dans une armoire vitrée qui serait fermée à clef ou à mode d’ouverture inconnu de l’enfant,
◊ ranger dans la machine à laver avec la sécurité d’ouverture du hublot,
◊ laisser l’objet dans la voiture fermée à clefs,
◊ coincer l’objet sous quelque chose d’insoulevable par l’enfant (genre le coin du doudou sous la grosse commode), …
Bref dans n’importe quelle situation où l’enfant sera contraint à vous mener à l’objet faute de pouvoir vous l’apporter directement.
Si vous avez d’autres idées, mettez-les en commentaires, je pourrais les ajouter à la liste !
Pour la mise en pratique, l’enseignement se fera comme ci-dessus.
Après avoir eu la consigne de l’adulte B, l’adulte A va guider l’enfant vers l’objet-non-rapportable, l’enfant va certainement tenter d’accéder à l’objet pour le saisir : l’adulte A va rediriger rapidement l’enfant vers l’adulte B et va le guider pour que l’enfant prenne l’adulte B par le bras/la main pour l’emmener jusqu’à l’endroit où se trouve l’objet demandé.
Cotation et évaluation de cette compétence
Afin de pouvoir matérialiser la progression, je mettrai un exemple de grille de cotations téléchargeable ci-dessous.
Le jeu LECTRI (Orthoédition) vise à travailler la compréhension de petites phrases simples qui présentent des subtilités (formes négatives, genres et nombres) ainsi que des informations à combiner (couleurs, formes, etc, …) le tout en visant la compréhension de » est X », « n’est pas X », « n’est ni X ni Y », « est X ou Y », « est plus petit que X », « n’est pas plus grand que X », « a plus de X que de Y », etc, …
Le jeu est composé de triangles en carton épais, avec des écrits ou des dessins qui doivent être combinés. On retrouve ce principe dans le jeu beaucoup plus récent « Tricogito » (voir l’article ici).
Il existe 2 versions de LECTRI : – LECTRI 1 :
ο avec des animaux avec tailles et couleurs différentes
ο des personnages comportant ou non certains atours (couleurs de cheveux, lunettes, cartable, etc,…) – LECTRI 2 :
ο avec des déguisements (le vocabulaire est donc un peu plus complexe je trouve)
ο des oiseaux et fleurs qui vont travailler les notions de « il y a plus de X que de Y » ou « ni fleurs ni papillons », etc, … le vocabulaire de mathématiques de base nécessaire pour une compréhension basique des comparaisons.
Je commence toujours par les animaux et couleurs qui est je pense la combinaison la plus facile. Avant de commencer à jouer, il faut s’assurer que l’enfant discrimine bien les grands et petit animaux car je trouve que la différence n’est pas très flagrante et donc qu’elle est source de confusion. Éventuellement donc, pour s’assurer de cette bonne discrimination, faites trier l’enfant en deux tas « grands / petits » avant de commencer.
Comment introduire ce jeu ?
Tout d’abord, pour aider à la compréhension orale, on peut s’aider d’un dessin avec un codage, donc compréhension avec visuel comme ci- dessous.
En effet, il est difficile de combiner les deux critères « animal+ couleur » dans la mesure où la négation vient embrouiller : « grenouille + non jaune ». Il faut un certain nombre d’essais avant qu’un enfant ayant acquis le double critère (« donne-moi le bleu et rouge », etc, …) ainsi que la négation (question du type : « donne-moi celui qui n’est pas rouge »/ « donne-moi le pas vert », …) puisse acquérir le « double critère avec négation » (« donne-moi le bleu mais pas carré »).
On peut également travailler la compréhension orale en lisant la question à l’enfant qui doit pointer parmi un ensemble de réponses possibles (à augmenter au fur et à mesure des progrès de l’enfant)
Enfin, on peut créer une structure triangle qui va s’apparenter au jeu dans sa règle finale, en demandant à l’enfant de remplir un triangle de 4 emplacements autour de la proposition (que l’on choisit nous), comme ci-dessous.
Le fait de travailler sur cette configuration permet à l’enfant de se familiariser avec les types d’agencements du jeu : certains enfants sont en difficulté pour placer les triangles aux bons endroits.
On peut alors se centrer sur une seule proposition centrale : « elle n’est pas grande ».
L’enfant doit chercher parmi les féminins (donc pas chat ni poisson mais tortue ou grenouille) et parmi les « non grandes », c’est à dire les « petites ».
NOTE: on pourra alors constater la force de ce que l’on appelle « la catégorie unique » : si l’enfant commence à mettre une petite tortue, il aura tendance à mettre de la tortue sur les autres triangles. Il peut même être bloqué si il ne reste plus que des grenouilles. Cette flexibilité à aller piocher dans une autre catégorie va être à travailler (on peut par exemple saboter pour contraindre l’enfant à changer d’animal).
Lorsque l’enfant est plus à l’aise et si il est lecteur, on peut enfin passer à la forme originelle du jeu : jouer avec tous les triangles.
Certains de mes enfants ayant des problèmes moteurs importants, j’ai fait une version imprimée, plastifiée et magnétisée : cela permet aux maladroits de ne pas dégommer tout le plateau de jeu en cas de geste malencontreux!
On place un triangle au milieu d’une grande ardoise, on donne 7 triangles (ou plus ou moins …) à chacun et hop, en avant! que le meilleur gagne!
Hé oui, j’aime les Emplois Du Temps Visuels (EDTV) : parce qu’ils peuvent renseigner l’enfant (handicapé ou non) sur les activités de la journée (en préparant un futur « agenda ») mais encore et surtout, car il permet aux enfants de comprendre des notions bien abstraites que sont : le moments de la journée, les jours de la semaine, les mois et les années qui passent …
Grâce à cet outil, je pose très tôt les jalons de la suite :comprendre les horaires, bien discriminer la différence entre les heures et les durées, etc,… c’est l’utilisation de ce support qui va permettre de mettre du sens sur toutes ces notions de temps.
Il est presque systématiquement mis en place dans le monde du handicap et en particulier avec les personnes avec autisme. Néanmoins, il est presque aussi fréquemment mal utilisé et n’a malheureusement souvent aucun sens, … et n’est en conséquence pas utilisé par la personne concernée.
D’une manière générale :
Un EDTV est personnel et individualisé : il est réfléchi pour l’enfant, en fonction de ses besoins et de son développement d’aujourd’hui. La façon dont il est créé à ce jour est donc fonction de lui et doit évoluer rapidement pour être compris et rester efficace. Dès le départ, comme pour les autres outils mis en place, il doit être prévu pour être cohérent avec notre objectif à long terme (rester sur un EDTV journée? ou bien proposition d’agenda à terme?, avec des pictogrammes ou bien propositions de mots écrits? un nomade ou bien un EDTV qui restera sur le lieu de vie?).
Il existe de nombreux supports disponibles sur le net mais … il ne sera jamais adapté à votre enfant à vous et combiner tout dans tous les sens sera forcément contre-productif.
Au tout début :
Lors de l’installation, je propose toujours de ne présenter à l’enfant que LA JOURNEE en cours (voire même dans certains cas, juste l’activité du moment) et je la présente verticalement sous la forme d’une bande (car c’est plus « logique » pour les enfants mais certains préfèrent horizontalement pour préparer le gauche-droite de la lecture).
Evidemment, jamais sur 2 lignes comme j’ai déjà pu le voir plusieurs fois dans des scenarii d’IME qui se voulaient simples. En effet, cela nous parait très logique à nous, adultes, d’enchainer le balayage du regard de gauche à droite et de bas en haut mais ce balayage nous a été appris : c’est une convention pour la lecture. Il est évident que ce balayage ne va pas de soi pour un enfant qui n’est pas lecteur …
Il y a quelques règles d’or à respecter QUAND ON COMMENCE l’utilisation d’un emploi du temps visuel :
— Il faut que les pictogrammes soient connus et compris de l’enfant (c’est idiot mais je vois souvent des EDTV dont les enfants ne connaissent/comprennent pas la moitié de ce qui est mis!!)
— Deux pictogrammes seront là en permanence : le repas de midi (codé et jaune) + coucher au lit (codé en bleu marine).
Ce sera « le squelette » : une façon de se repérer dans la journée.
Plus tard, lorsque l’enfant aura vraiment l’habitude de son EDTV, on lui enseignera que :
tout ce qui est avant le jaune : c’est « le matin »
ce qui est sur le repas (du midi, en jaune) s’appelle « le midi »
tout ce qui est après le jaune s’appelle « l’après-midi ».
on ajoutera ensuite qu’après le repas du soir (qu’on codera en bleu) s’appelle « le soir » et que le moment du lit (en bleu marine) s’appelle « la nuit ».
J’en profite pour glisser ici une parenthèse: pour les enfants dont les parents sont séparés, prenez une photo du « lit chez papa » et du « lit chez maman » et faites apparaître systématiquement le lit dans lequel l’enfant dormira le soir. On n’y pense pas mais c’est quand même agréable de savoir où on va dormir le soir! (Surtout quand les enfants n’ont pas acquis les notions de semaine ou de week-end pour anticiper les alternances de gardes)
— Il faut mettre un minimum de pictogrammes dans un 1er temps : (le midi et coucher obligatoires, comme vu ci-dessus) et 2 à 3 pictogrammes en plus suffisent. Par exemple : « école » + « midi » + « école » + « mamie » + « coucher au lit », le lendemain, il aura par exemple « école » + « midi » + « tête de l’orthophoniste » + « coucher au lit », etc, …
— Attention à la pertinence des activités : plus vous aurez des activités « marquantes et changeantes » plus votre EDTV sera compris facilement par l’enfant.
Par exemple : « courses » + « manger » en jaune (le midi) + « piscine » + « repas » + « coucher au lit ».
Si mamie passe tous les soirs, inutile de la représenter dans l’EDTV car cela va saturer les infos, si elle ne passe qu’une fois par mois, là, c’est intéressant de la faire figurer.
En effet, dans votre agenda, vous n’écrivez pas qu’il faut vous laver les dents et nourrir votre enfant (car c’est tous les jours). Cependant, vous notez votre rdv chez le dentiste, chez le coiffeur, la venue de la cousine d’Allemagne, etc,…
Faites la même chose pour votre enfant!!
Hé oui dans un 1er temps ce sont les activités qui vont permettre à l’enfant de comprendre l’EDTV et non l’inverse. Il faudra afficher les activités/évènements rares, quitte à en organiser spécialement pour faire comprendre l’EDTV.
— Veuillez à laisser l’EDTV à jour en permanence : ne pas laisser la journée de la veille traîner le lendemain car ça embrouille l’enfant et casse les apprentissages posés jusqu’alors. Comme vu ci-dessus, on commence par la journée en cours. Si vous n’avez pas le temps de mettre à jour, laissez vide ou alors reportez l’apprentissage de cette compétence à plus tard dans l’année. Quand l’enfant est plus à l’aise, on va commencer à installer la journée d’après, puis laisser la journée d’avant, etc, … pour représenter la semaine complète.
– Pensez à prévoir quelques pictogrammes vierges, blancs, pour dessiner rapidement un événement imprévu. Ca peut dépanner. Inutile d’être Michel-Ange, vous verrez que souvent, avec une petite explication simple, même un croquis très grossier permet de comprendre ce qui est dessiné.
D’un point de vue plus matériel :
Le support :
Tout est possible pour le support : une surface magnétique, un tableau velleda, une toile bon marché, une planche de bois, etc, … ainsi que pour les méthodes d’accroches : scratch autocollant (en magasin de tissus), colle repositionnable, scotch aimanté, vinyls transparents, …
L’important est qu’il soit simple, fonctionnel, à jour, et épuré : sans fioritures (genre décorations Hello kitty, ou que sais-je) qui noieraient les vraies informations pertinentes.
Je trouve personnellement qu’il est bien pratique que l’EDTV de la journée soit transportable. Ainsi, je fabrique un EDTV personnalisé avec velcro et pochette de pictos : tout y est !
Les pictogrammes :
Evidemment, vous devez posséder une plastifieuse : j’ai acheté la mienne chez Lidl il y a plus de 10 ans et elle est toujours en pleine forme. On en trouve pour un budget de 20 à 30€. Les feuilles à plastifier s’achètent en grande surface, à Lidl lors des arrivages de bureau, chez Action de façon permanente, bref, très facilement.
Je vous conseille de découper puis plastifier les pictos de façon à laisser un débord autour : comme les pictos seront énormément manipulés, ils tiendront mieux dans le temps si il y a une marge transparente tout autour.
En ce qui concerne les illustrations : il est important de bien les choisir, que l’enfant comprenne bien de quoi il s’agit.
Par exemple, privilégiez une photo de sa maison plutôt qu’un schéma de maison qui ne serait pas forcément clair pour lui, prenez la photo de la tête de sa psychologue, plutôt qu’une silhouette qui écrit avec noté « psychologue », etc, …
Pensez à prendre les photos en vous imaginant à sa taille : cadrez plutôt sur le petit portail de l’école en contre-plongée que sur le bâtiment pris en drone!
Veillez dès aujourd’hui à prévoir la suite : la taille des photos pourra être réduite au fur et à mesure pour laisser place à l’écriture seule quelques années plus tard. On peut également utiliser des pictogrammes : il en existe des gratuits sur le net (voir ci-après). Un EDTV doit être évolutif !
Voici un exemple d’un EDTV autogéré dans la chambre d’un enfant :
Dans l’EDTV ci-dessus, les images sur les pictos ont été estompées puis supprimées au profit de mots écrits car cet enfant est entré depuis dans la lecture. Il adoooooore son EDTV : comme les informations y sont pertinentes, il le regarde chaque matin. On note qu’il y a parfois 9 pictos sur la journée (il n’y a pourtant plus les midis et couchers) : les pictos peuvent se multiplier car cet enfant a compris depuis longtemps le fonctionnement et peut donc accueillir une multitude d’infos sans être dérouté.
Les EDTV, ce qu’il faut retenir:
Souvent très mal conçus avec des pictos sans aucun sens ( Exemple : le début de la journée avec « je me lève », information d’aucune utilité vu que l’enfant est déjà debout devant son emploi du temps, …)
Souvent non mis à jour : mieux vaut ne pas le faire que de laisser la veille !
Souvent pas adapté à l’enfant : semaine complète, journée qui se déroule avec un retour à la ligne (car impression sur une page A4 trop petite), pictogramme avec sympboles non acquis par l’enfant, etc, …
Ou plus adapté à l’enfant : picto « bébé » au lieu de l’écrit pour un enfant lecteur!!
Il est très précieux pour prévenir les troubles du comportement (car l’enfant peut anticiper ce qui va lui arriver)
Il permet de comprendre et de travailler les notions temporelles
Il engendre également des demandes : super précieux pour les enfants peu ou non verbaux, certains vont chercher des pictos intéressants (cadeaux de Noël, Foire de Nancy, aller voir Papy, …) pour les coller sur leur EDTV, ce qui est très agréable !
Attention, il peut « surhandicaper » si trop utilisé (aucune place au changement) et/ou non évolutif (ce qui est très souvent le cas!)
Comme pour les autres programmes, celui de la mise en place d’un EDTV doit être très individualisé, évolutif et adapté!!
Où trouver des pictogrammes ?
Donc, afin d’illustrer l’EDTV, plusieurs solutions s’offrent à vous :
Utiliser des photos de chez vous, des vrais lieux, d’activités, de personnes, … L’enfant se représentera tout se suite de quoi il s’agit. Attention néanmoins à ce qu’elles soient bien épurées !!
Exemple : il y a la famille Dupont qui vient manger demain : hop, un picto « Famille Dupont avec une photo de la petite famille ».)
Exemple 2 : l’enfant sera vendredi soir chez son papa : on met en fin de journée la photo du « lit chez papa » qui va faire sens immédiatement pour l’enfant par opposition au « lit chez maman » qui est en bas de l’EDTV d’habitude.
Exemple 3 : il n’y a pas maîtresse Sophie aujourd’hui et c’est maîtresse Vanessa qui remplace, on met le « picto tête de Vanessa » au lieu de celui « tête de Sophie » (voire, si l’enfant a acquis la négation, on met « tête de Sophie barrée » + « tête de Vanessa » juste à côté).
Utiliser des pictogrammes peut être utile pour monter en abstraction et/ou lorsqu’on ne dispose pas de photo.
Il existe des sites de pictogrammes payants, d’autres gratuits, selon ce que vous cherchez en degrés d’abstraction notamment.
Mon petit préféré et le plus connu étant celui d’Anne-Marie : https://www.lespictogrammes.com/
Il s’agit d’une maman d’un ado autiste qui a pris les pinceaux pour aider son fils lorsqu’il était petit. Ses illustrations sont très connues, elles sont agréables et épurées. Elles sont genrées : récemment, Anne-Marie a mis à disposition tous ses pictos en « version fille ».
Ces pictos sont cependant plus adaptés aux enfants « petits » car ont un côté enfantin qui est gênant je trouve pour les ado/adultes.
Mon second préféré est le site espagnol Arassac avec 5 illustrateurs qui ont fait un travail de dingue pour mettre à dispos une quantité incroyable d’illustrations (à chaque fois couleur et noir et blanc). Des traducteurs bénévoles du monde entier font que les moteurs de recherche sont accessibles dans plein de langues ! Vous le trouverez à l’adresse suivante : https://arasaac.org/
Un petit troisième, gratuit également, est Sclera : un site belge qui présente des pictogrammes uniquement en noir et blanc. Je le trouve intéressant pour les ados/adultes.https://www.sclera.be/
Pour aller plus loin :
Pour travailler sur la durée, on utilise souvent des timers. Ils permettent de se représenter non pas les heures mais les durées. Je consacrerai un article entier à ce thème car la bonne utilisation des timers est important tant pour la gestion du comportement que pour l’enseignement du « ressenti » de la durée.
Comme explicité brièvement ci-dessus, afin de borner les moments de la journée j’attribue des couleurs : le matin en vert, le midi en jaune, l’après-midi en bleu clair, pour le soir bleu-violet et le bleu marine pour la nuit.
Ce sont les couleurs que j’utilise après dans mes supports de travail sur le temps afin de coder les moments de la journée.
Par exemple, de 11h à 11h59 ce sera colorié en vert et à 12h00, ça devient jaune jusqu’à 12h59 et hop, 13h00, ça devient l’après-midi donc en bleu clair, etc,…
Un prochain article ainsi que des exercices sur le temps suivront et je mettrais les liens ici.
De plus, afin de circonscrire les moments de la journée, j’ai choisi (arbitrairement) de les borner selon ces critères:
– le matin : de 7h00 à 11h59
– le midi : de 12h à 12h59
– l’après-midi : de 13h00 à 18h59
– le soir : de 19h00 à 20h59
– la nuit : de 21h00 à 6h59.
En effet, sans heures butoires, il est très compliqué pour les enfants autistes (voire pour les neurotypiques!) de se représenter des concepts aussi flous que « le matin ». Voici une illustration ci-après des moments de la journée codés :
Voilà, cet article était un peu long, j’espère pas trop indigeste. 😉